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Catégorie : Renaissance

Le projet IThAC a pour objectif l’étude de la réception du théâtre antique en Europe au XVIe siècle à travers l’analyse du corpus des paratextes savants imprimés qui lui sont consacrés, et la mise à disposition de la communauté scientifique de la traduction de ce corpus traduit en français, grâce à la construction d’une interface numérique évolutive.
Au terme de ce parcours, il semble désormais clair que le philologue, à la Renaissance, est une figure en construction. Les termes employés dans les contributions en témoignent : on y parle de doctes, de literati, d’humanistes, d’éditeurs.
Térence, on le sait, n’a jamais cessé d’être lu pendant tout le Moyen Âge et figure, au côté d’Horace, Virgile et Cicéron, au nombre des auteurs scolaires incontournables. Plaute n’a pas joui du même sort.
Le philologue soucieux de construire sa propre autorité et l’autorité du texte qu’il édite n’est jamais seul. Son travail s’inscrit en effet dans un réseau de relations souvent très denses, dont témoignent surtout les épîtres et poèmes liminaires.
Le bref portrait que dresse Conrad Gessner de son compatriote Johannes Müller dans la Bibliotheca Universalis (1545) met bien en valeur ses qualités et les temps forts de sa carrière : il savait le latin, le grec et l’hébreu…
En 1578, l’humaniste flamand Franciscus Modius, alors âgé de vingt-deux ans, se voit contraint de fuir les anciens Pays-Bas, en proie aux difficultés politiques, et, comme nombre de ses compatriotes, s’installe à Cologne.
Lecteur royal de grec à partir de 1547, puis de philosophie grecque et latine à partir de 1561, imprimeur royal pour le grec de 1552 à 1555, Adrien Turnèbe (1512-1565) est une figure centrale de l’humanisme parisien des années 1550.
Le philologue, tout autorisé qu’il soit par son savoir, doit à chaque nouvel ouvrage (re)construire son autorité, puisque la qualité de son travail n’est pas une donnée garantie a priori.
Au XVe siècle et au début du XVIe siècle, un grand nombre de textes anciens qu’une recherche infatigable de manuscrits avait sauvés de l’oubli ont été édités pour la première fois.
Gregor Bersman, philologue allemand né en 1538 et mort en 1611, fait paraître en 1589 une édition de la Pharsale de Lucain aujourd’hui encore trop peu connue et trop peu utilisée par les éditeurs modernes de Lucain.
Les éditions de textes anciens sont l’occasion pour les philologues de mettre en lumière leur travail.
Au XIXe siècle, âge d’or de la philologie moderne, une expression, d’abord associée à un humaniste, Joseph-Juste Scaliger (1540-1609), a cristallisé l’importance de la figure du philologue : Ulrich von Wilamowitz (1848-1931) a été dit « Prince des philologues » (Princeps philologorum).
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