UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine
Lieu d'édition : Pau
À l’occasion de la célébration du centenaire de sa mort en 2021 (en pleine épidémie de COVID), une série d’ouvrages a permis de mettre en lumière l’engagement féministe d’Emilia Pardo Bazán (1851-1921), une écrivaine du panthéon littéraire espagnol encore peu connue du public français.
Cette nouvelle raconte un premier féminicide, lié aux ravages de la jalousie masculine, comme dans plusieurs nouvelles de l’autrice. Certes, Claudia n’a pas été complètement honnête avec Onofre mais elle est poussée par la nécessité et par une mère sans le sou qui dépend totalement d’elle.
L’objectif est de dresser un panorama des pratiques transfrontalières dans le cadre d’une analyse comparative, aussi bien sur le territoire européen, où ces pratiques sont assez développées, que hors de ce territoire.
Madrid, 1911. Ignacio Selva, jeune aristocrate oisif, souffre du mal du siècle : il s’ennuie. L’apparition du crime, sous la forme d’une minuscule goutte de sang repérée sur le plastron de la chemise d’un individu croisé au théâtre de l’Apollon, vient rompre la monotonie de sa morne existence.
Maintenant que Chulita était en sécurité, il me restait une chose à faire. Depuis que j’avais accepté – non sans embarras – ma propre faiblesse, ma propre insanité ; depuis que je me sentais capable de céder à l’attraction de l’abîme…
Maintenant que Chulita était en sécurité, il me restait une chose à faire. Depuis que j’avais accepté – non sans embarras – ma propre faiblesse, ma propre insanité ; depuis que je me sentais capable de céder à l’attraction de l’abîme…
J’eus l’impression d’entendre une histoire connue de moi depuis longtemps. J’avais deviné seul toute la vérité.
Je suis très sensible aux parfums, et lorsqu’ils ne me donnent pas la migraine, ils me mettent les nerfs en boule et produisent chez moi une excitation malsaine.
Je pris congé du policier ronchon, et je rentrai chez moi à pied, convaincu qu’il me gardait certainement à l’œil, de loin. Au cours de ce bref trajet, je laissais mon imagination débridée recomposer l’histoire de la seule femme du voisinage susceptible d’avoir été mêlée à cette affaire.
La nuit fut agitée, comme la précédente, et je fis à nouveau des rêves incohérents, sans aucun lien avec le crime mais en rapport avec l’incident insignifiant du théâtre Apollon.
En arrivant chez moi, je vis un groupe de badauds plantés devant le terrain vague.
Ils se précipitèrent pour me voir descendre de la voiture.
Je ne m’étonnai pas de recevoir, à onze heures du matin, une convocation du juge m’appelant d’urgence à son bureau.