L’association des publicistes palois avait innové en 2020, en proposant pour la première fois de son histoire aux étudiants et étudiantes de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) de participer à un colloque sur le thème du droit public dans l’univers d’Harry Potter. Le succès de cette journée a conduit à renouveler l’expérience. Le présent ouvrage est issu de la manifestation qui s’est déroulée le 8 avril 2021 à la faculté de droit de Pau sur le thème « Liberté, Égalité, Sororité : Femmes et droit public ».
L’idée était de proposer aux étudiants et étudiantes volontaires une problématique fédératrice qui leur permettrait de s’essayer à l’exercice de la recherche et du colloque en particulier. Le 28 juillet 2020, comme beaucoup, c’est avec une immense émotion que nous avons appris la disparition de Gisèle Halimi. Juriste, femme politique, militante féministe, Gisèle Halimi a été une source d’inspiration intarissable pour beaucoup de juristes. Les combats qu’elle a menés pour le féminisme, pour l’égalité, pour l’émancipation des femmes ont souvent été conduits par le biais du droit. Sa robe d’avocat était, sûrement, sa meilleure arme pour mener la lutte féministe. Il suffit de relire la plaidoirie du procès de Bobigny 1 pour comprendre la place du droit dans la cause des femmes, de telle manière qu’il est impossible de distinguer la militante de la juriste chez Gisèle Halimi. Lorsque Charles de Gaulle lui demandait s’il fallait l’appeler mademoiselle ou madame, elle lui répondait « Appelez-moi Maître, monsieur le Président »2.
Peut-être, alors, que le meilleur hommage que nous pouvions rendre à Gisèle Halimi, à notre niveau, était une production scientifique en droit. Dans le cadre de l’organisation d’un colloque des étudiants et des étudiantes, il fallait, évidemment, faire des choix ; il était impossible d’être exhaustif. Ainsi, il a été choisi de s’intéresser aux évolutions de l’encadrement juridique qui émanent des combats féministes. Étant une association de promotion du droit public, nous avons opté pour un angle d’attaque dans les domaines de compétence de l’A2P, d’où le sujet qui est proposé « Liberté, Égalité, Sororité : Femmes et droit public ». Ce thème, qui est le fruit de choix, d’arbitrages, ne doit évidemment pas faire oublier toutes les autres luttes auxquelles Gisèle Halimi a pris part, qu’il s’agisse de l’Algérie ou de l’abolition de la peine de mort.
Il est important de faire un point sur la méthodologie du colloque qui s’est déroulé. En effet, il peut sembler surprenant, de prime abord, de proposer un colloque des étudiants et des étudiantes ; pour cause, à notre connaissance, cet exercice est plutôt rare en France. De telle sorte qu’il faut souligner le caractère extraordinaire de pouvoir lire la production scientifique d’étudiants et d’étudiantes en droit. Ceci oblige l’association organisatrice à s’adapter car c’est une première pour toutes celles et tous ceux qui participent à cet ouvrage. Le sujet du colloque a, tout d’abord, été soumis à tous les étudiants et à toutes les étudiantes en troisième année de licence et en master. Parmi ces derniers, onze étudiants et étudiantes se sont portés volontaires. Le comité scientifique leur a présenté des idées de contributions tout en laissant une grande latitude aux participants et aux participantes pour suggérer ou amender des sujets. Chaque étudiant ou étudiante s’est vu accompagner par un doctorant ou une doctorante. Il est important de souligner qu’il s’est agi d’un accompagnement au sens propre, c’est-à-dire que les participants et les participantes ont bénéficié d’une aide méthodologique et d’explications de ce qu’était un colloque, ou bien, une communication écrite. Toutefois, le travail qui vous est ici exposé est le reflet du seul travail personnel des étudiants et des étudiantes. C’est la raison pour laquelle il faut prendre cet ouvrage pour ce qu’il est, soit les actes d’un vrai colloque, à la grande qualité scientifique, mais évidemment, il faut porter un regard indulgent sur les communications. Peu de personnes, pourtant aujourd’hui rodées à l’exercice, n’auraient eu le courage de participer à une telle production en tant qu’étudiant ou étudiante. Pour finir, l’organisation d’une journée de colloque et d’un ouvrage ne peut jamais se réaliser seul. C’est la raison pour laquelle l’A2P tient à remercier chaleureusement quelques personnes qui ont œuvré à la réalisation de ce projet. Il s’agit de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, notamment, du collège Sciences Sociales et Humanités qui ont permis la tenue du colloque. L’organisme « Projets jeunes 64 » qui a permis le financement de cette publication. Les onze étudiants et étudiantes qui ont participé au présent ouvrage. Les doctorants et doctorantes en droit public qui ont accompagné les participants et participantes : Juliette Barbier, Marion Humbert, Florent Lacarrère, Franck Lamas, Romain Routier, Charly Vallet, Noémie Véron et l’auteur de ces avant-propos. Un merci tout particulier doit être adressé à Marion Humbert et Romain Routier, sans qui la parution de cet ouvrage n’aurait pas été possible. Enfin, nous remercions Maylis Douence et Annie Fitte-Duval qui ont accepté le patronage de cette journée.
Notes
- Disponible en ligne : https://www.lagbd.org/Le_proces_de_Bobigny_La_cause_des_femmes_La_plaidoirie_de_Me_Gisele_Halimi_(fr)
- Anecdote relatée par Gisèle Halimi sur RTS en 2004 : https://youtu.be/CMn70z_wruU