UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine

Le campus Pessac-Talence-Gradignan dans le projet Bordeaux Inno Campus :
quelles articulations avec le territoire ?

Le domaine universitaire Pessac-Talence-Gradignan, conçu dans les années 1950 et implanté sur environ 250 hectares, est depuis 2016 au cœur d’un projet de renouvellement urbain d’envergure métropolitaine de 1 500 hectares : l’opération d’intérêt métropolitain Bordeaux Inno Campus (OIM BIC) et le projet partenarial d’aménagement (PPA)1 BIC. Le campus, construit initialement selon un plan d’ensemble, s’est peu à peu densifié et étendu. Nous proposons, dans ce texte, d’analyser les enjeux d’articulation entre le campus et la ville, d’interroger les dispositifs mis en place entre les acteurs engagés, d’identifier les obstacles et les leviers.

Nous présenterons d’abord l’évolution du campus Pessac-Talence-Gradignan avant de décrire le projet BIC d’un point de vue urbain et institutionnel. Nous soulèverons enfin les questions posées par la présence du campus au sein du projet BIC sous l’angle de la fabrique de la ville et des objectifs d’un projet de grand territoire.

L’exposition « Le domaine universitaire Pessac-Talence-Gradignan 1950-2030 : Un espace des possibles », produite en 2022 par la BIC Box2 Montaigne (dispositif partenarial entre l’Université Bordeaux Montaigne et Bordeaux Métropole), est mobilisée dans la première partie du propos autour de l’évolution du campus. L’analyse se poursuit à partir d’expérience opérationnelle personnelle et d’entretiens menés avec les maires des communes de Pessac et de Talence, avec le vice-président de l’Université Bordeaux Montaigne délégué à la transition écologique et à l’aménagement, et avec le directeur de l’aménagement urbain à l’Université de Bordeaux.

Le campus Pessac-Talence-Gradignan 1950-2010, territoire mosaïque en projet perpétuel

Le domaine universitaire Pessac-Talence-Gradignan constitue l’un des plus vastes campus d’Europe, sur environ 235 hectares. Son développement a été continu depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, entre réflexions d’ensemble et projets isolés.

1950-1970 : le campus planifié

Historiquement, les établissements universitaires étaient situés dans le centre de Bordeaux. Face à l’augmentation des effectifs étudiants, dès les années 1940, la Faculté des Sciences envisage de se délocaliser vers Talence. La décision est prise en 1951 d’un déménagement intégral vers Talence, sur des terrains acquis facilement et peu chers (anciens châteaux et domaines viticoles), qui présentent de larges réserves foncières pour des extensions futures. Le campus constitue alors une extension urbaine (fig. 1 et 5).

Fig. 1. La construction du campus en cours (périmètre en noir) comme extension urbaine, photographie aérienne de 1953 (IGN - Exposition BIC Box Montaigne).
Fig. 1. La construction du campus en cours (périmètre en noir) comme extension urbaine, photographie aérienne de 1953 (IGN – Exposition BIC Box Montaigne).

L’architecte et designer René Coulon conçoit pour la Faculté des Sciences un espace de 20 hectares, avec un immeuble attribué à chaque discipline selon un plan axial3 (fig. 2). Le portail monumental du maître ferronnier Raymond Subes4 (fig. 3) marque la frontière entre la ville et la « cité de la connaissance », tout en empruntant au vocabulaire des domaines viticoles. La composition d’ensemble obéit aux grands principes modernistes : grands espaces, nature, fonctionnalisme. L’emprise au sol des bâtiments représente seulement 20 %, ce qui permet de dégager de vastes zones pour les équipements sportifs.

Le chantier démarre en 1953 et met en œuvre des techniques de construction modernes (béton, préfabrication des façades par panneaux, chemins de grue). L’architecture dessinée par Coulon recherche la rationalité, l’économie, le pragmatisme mais reflète aussi des préoccupations esthétiques. Les trames sont ainsi élargies à 3 mètres, les symétries sont soulignées, l’entrée administrative est mise en scène, du porphyre est choisi pour les façades.

Fig. 3. Le portail monumental entre ville et « cité de la connaissance » réalisé en 1950 par le Maitre ferronier Raymond Subes (Pierre Bardou, Faculté des Sciences, portail monumental, v. 1967, Archives du rectorat de Bordeaux, 2008.22 3082).
Fig. 3. Le portail monumental entre ville et « cité de la connaissance » réalisé en 1950 par le Maitre ferronier Raymond Subes (Pierre Bardou, Faculté des Sciences, portail monumental, v. 1967, Archives du rectorat de Bordeaux, 2008.22 3082).

L’architecte Louis Sainsaulieu, spécialisé dans les constructions universitaires, travaille sur le plan d’ensemble de l’extension du campus entre 1958 et 1964 (fig. 4) et supervise le développement du campus jusque dans les années 1970. Un axe routier central permet de lier l’ensemble du territoire universitaire, il est coupé de voies perpendiculaires qui le relient aux deux grandes voies de ceinture, l’avenue Schweitzer à Pessac et le cours de la Libération à Talence, et le connectent à la rocade. L’organisation urbaine met en évidence la séparation des lieux d’étude (facultés, bibliothèques) et de vie étudiante (villages, restaurants) autour d’une coulée verte centrale. Par crainte déjà d’une échelle inhumaine et d’un effet de répétition de l’architecture tramée, l’architecte crée des repères visuels : la bibliothèque universitaire à l’architecture épurée ou encore le château d’eau constituent par exemple des jalons verticaux.

Fig. 4. Plan de l’extension du domaine universitaire par Louis Sainsaulieu (CNAM/SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XXe siècle, fonds DAU 133 IFA 225/1).
Fig. 4. Plan de l’extension du domaine universitaire par Louis Sainsaulieu (CNAM/SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XXe siècle, fonds DAU 133 IFA 225/1).

La faculté de droit et lettres est réalisée entre 1965 et 1970. Pour le Droit, un bâtiment linéaire de 300 m de long est retenu tandis que le bâtiment des Lettres s’organise en peigne créant des petits patios, une cour d’honneur fermée sur trois côtés et un cloître. Les deux ensembles sont réunis par une esplanade ponctuée d’œuvres d’art. L’architecture de Sainsaulieu s’inscrit en continuité de celle de Coulon dont elle reprend le vocabulaire, les matériaux, les couleurs, les proportions.

Fig. 5. Le territoire du campus en 1973 (périmètre en noir), l’urbanisation progressive des territoires voisins (comparaison avec la fig. 1, la photographie aérienne de 1953) (IGN - Exposition BIC Box Montaigne).
Fig. 5. Le territoire du campus en 1973 (périmètre en noir), l’urbanisation progressive des territoires voisins (comparaison avec la fig. 1, la photographie aérienne de 1953) (IGN – Exposition BIC Box Montaigne).

Inauguré officiellement en 1967, le campus est achevé en 1970. Dès cette époque, ses alentours s’urbanisent de façon concomitante (fig. 5). Au sud du campus, la rocade (ceinture autoroutière de l’agglomération bordelaise) est inaugurée en 1977. Cette nouvelle voie ne dessert pas forcément mieux le domaine universitaire qui présente alors des difficultés d’habitabilité : aucune centralité n’a été imaginée pour animer ce territoire qui ne présente pas d’aménités particulières pour les étudiants qui y vivent. Au début des années 1980, l’augmentation du nombre d’étudiants (presque 4 000 en 1960 contre plus de 10 000 en 1980) et la densification des tissus urbains environnants accroissent les difficultés d’accès. Le territoire fait alors l’objet du Plan Banlieue 895 (plan national d’amélioration de l’urbanisme des banlieues) articulé autour de la valorisation des espaces de nature et le réaménagement du maillage viaire.

1970-2000 : densifications et extensions successives

Des bâtiments « satellites » sont construits au-delà des limites du campus, comme à Talence sur le domaine de Raba avec l’École de Management (1968) ou l’École d’architecture (1970-1973)6 (fig. 6).

Fig. 6. L’École d’architecture réalisée par l’architecte Claude Ferret, en blanc avec sa pyramide symbole (Université Bordeaux Montaigne).
Fig. 6. L’École d’architecture réalisée par l’architecte Claude Ferret, en blanc avec sa pyramide symbole (Université Bordeaux Montaigne).

En 1990, le plan Université 2000 est engagé. Piloté par l’État, son objectif est d’anticiper l’augmentation du nombre d’étudiants. Vieillissement des bâtiments, manque de place, absence de services, problèmes d’accès… sont largement soulignés à l’occasion de ce projet national. Le campus redevient un espace de projet et un laboratoire architectural ; il s’affranchit du plan Sainsaulieu. Des bâtiments à l’architecture iconique sont construits comme autant de « gestes architecturaux » : Maison des Arts (1990-1995), Maison de l’Archéologie (1992), École Nationale Supérieure d’Électronique et de Radioélectricité de Bordeaux (1995). Le Centre Condorcet, construit en 1993, héberge des structures de soutien à l’innovation, participant à la mixité des usages. Dans les secteurs les plus anciens du campus, les nouvelles constructions se multiplient : extensions, nouveaux amphithéâtres, nouvelles bibliothèques, développement des services du CROUS (restaurants et cafétérias). L’ensemble de ces transformations aboutit à la perte de lisibilité des plans initiaux.

Les années 2000 : vers une nouvelle réflexion d’ensemble et un portage collectif

La ligne B du tramway (Pessac-Talence-Bordeaux), inaugurée en 2004, relie le campus à la ville et l’irrigue avec ses sept stations réparties sur plus de 3 km, dont certaines en cœur de site. La même année, une réflexion d’ensemble sur le secteur est engagée, pour la première fois depuis 1970. Un concours pour réinventer le domaine universitaire (dans le cadre du contrat de plan État-Région 2000-2006) est remporté par l’architecte et urbaniste Tania Concko. Elle identifie deux pôles centraux avec des agrafes qui concentrent équipements et services pour former des centralités, mais propose aussi de démultiplier les usages du campus par la création d’un large parc. Le « parc linéaire » unifie ce territoire. Son plan est ensuite repris et retravaillé par l’agence TER, en 2014 (fig. 7).

Fig. 7. Le parc linéaire, trame verte unificatrice du territoire (étude TER, 2014).
Fig. 7. Le parc linéaire, trame verte unificatrice du territoire (étude TER, 2014).

Le pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) de Bordeaux est créé en 2007 afin de regrouper les différents acteurs de l’enseignement supérieur bordelais. En 2008, le PRES remporte le label « campus d’excellence » (piloté par l’État) permettant la création de l’Opération Campus en 2009 dont les travaux démarrent en 2014. Cette opération en voie d’achèvement comprend plus de 40 projets : réhabilitations, constructions d’équipements neufs axés sur la vie étudiante mais aussi l’ouverture à de nouveaux publics, l’aménagement des espaces publics, la création de cheminements.

Le site du campus bénéficie donc depuis les années 2000 d’une nouvelle dynamique de projets, à la fois dans ses relations avec la ville (avec le tramway) et dans son fonctionnement interne (concours et Opération Campus). Cette dynamique de projets s’intègre dans celle opérée à une échelle encore plus importante, sur une surface de 1500 hectares, le périmètre de l’Opération d’Intérêt Métropolitain Bordeaux Inno Campus.

L’Opération d’Intérêt Métropolitain Bordeaux Inno Campus : la recherche d’un projet raisonné dans un territoire en crise de croissance

En 2009, l’État engage l’opération d’intérêt national (OIN) Bordeaux Euratlantique, c’est le plus grand projet d’aménagement urbain et de développement économique français après celui du Grand Paris. Cette opération naît avec l’arrivée de la ligne à grande vitesse au cœur de Bordeaux et s’articule de part et d’autre de la Garonne.

En suivant, la Communauté urbaine de Bordeaux, devenue Bordeaux Métropole en 2015, lance deux opérations d’intérêt métropolitains (OIM). Celles-ci, comme l’OIN, concernent des territoires intercommunaux concentrant d’importants enjeux de développement et d’aménagement, avec un prisme économie, emploi et filières marqué. La création des OIM par la collectivité de Bordeaux Métropole annonce une ambition d’intervention publique et de déploiement de moyens.

La première OIM, Bordeaux Aéroparc (2015), se situe à l’ouest de la métropole, sur les communes d’influence de l’aéroport et se caractérise par une présence marquée de la filière aéronautique-spatial-défense. En 2016, l’OIM Bordeaux Inno Campus est créée dans le sud du territoire, autour du domaine universitaire, des grands équipements hospitaliers et des territoires d’activité du Grand-Bersol. L’OIM Arc Rive Droite complète depuis 2021 le dispositif des OIM, portant une ambition économique sur un territoire caractérisé par plusieurs opérations d’aménagement à dominante d’habitat, en accompagnement d’une importante croissance démographique à venir (fig. 8).

Fig. 8. Cartographie des opérations d’aménagement d’intérêt national et métropolitain (Bordeaux Métropole).
Fig. 8. Cartographie des opérations d’aménagement d’intérêt national et métropolitain (Bordeaux Métropole).

Parmi ces opérations, l’opération BIC se distingue par la forte urbanisation de son périmètre qui l’inscrit dans une démarche de renouvellement urbain, et par la diversité de ses enjeux (mobilité, logement, économie, enseignement supérieur, grands équipements, nature, partenariats institutionnels…). Cette opération s’étend sur six communes : principalement Pessac, Talence, Gradignan et Bordeaux, et marginalement Mérignac et Canéjan hors de la métropole bordelaise.

Le territoire de l’opération BIC a connu un développement soutenu à partir des années 1960 et présente les caractéristiques urbaines d’une périphérie de cœur de métropole de cette époque. Un état des lieux réalisé lors de la création de l’opération d’aménagement met principalement en lumière la mono-fonctionnalité et la fragmentation territoriale : des sites de grands équipements (hôpitaux, campus), un quartier d’habitat social de grand ensemble (Saige), des quartiers pavillonnaires, une zone commerciale, une zone industrielle… forment autant d’enclaves en marge desquelles subsistent des espaces naturels. Cette organisation spatiale implique des interdépendances, une mobilité importante pour connecter les espaces et les faire fonctionner ensemble. Les déplacements sont majoritairement assurés par le véhicule particulier. Les nombreuses voiries et grandes infrastructures routières (rocade, autoroute A63), tout comme les multiples parkings traduisent la présence prégnante de l’automobile. Les vastes surfaces bitumées de parkings aériens, nettement perceptibles en vue aérienne, constituent par ailleurs des îlots de chaleur importants (fig. 9). L’urbanisme qui s’y est développé est basé sur une forte artificialisation du sol et une consommation d’espace importante. Peu d’attention a été portée au fil des décennies à la qualité paysagère et architecturale et à une cohérence d’ensemble. Le paysage y est en partie dégradé par un manque d’entretien tant du bâti que des espaces publics. Malgré les difficultés décrites, ce territoire témoigne d’une attractivité affirmée au fil du temps. Cette attractivité conjuguée à son organisation spatiale a provoqué une saturation : il n’y a plus guère, sur ce territoire, de disponibilité immobilière ou foncière pour les entreprises, la production de logements à destination des étudiants ou des familles est insuffisante, enfin, en matière de déplacements le territoire est congestionné. Cependant ce territoire constitue une porte d’entrée métropolitaine majeure. Il dispose d’un patrimoine architectural et naturel à mettre en valeur, support d’identité.

Ce territoire présente donc d’importants enjeux de renouvellement urbain et de transition urbaine, en matière de qualité, mobilité, environnement, usages… justifiant une politique volontariste d’adaptation aux évolutions sociétales et environnementales contemporaines. Ce territoire constitue l’un des principaux sites d’emploi de la métropole bordelaise, avec un profil très particulier : 48 500 emplois pour 22 500 habitants (chiffres 2019). La filière santé y est particulièrement présente, avec sept équipements hospitaliers. Ce territoire est aussi caractérisé par sa dominante connaissance et innovation : il concentre des équipements de recherche, des laboratoires, des écoles d’excellence, plus de 4 000 chercheurs, 72 000 étudiants.

Fig. 9. Un territoire monofonctionnel et fragmenté (Bordeaux Métropole).
Fig. 9. Un territoire monofonctionnel et fragmenté (Bordeaux Métropole).

Ce diagnostic a permis de fixer à l’OIM l’objectif d’accueillir 10 000 nouveaux emplois, 10 000 nouveaux logements et 10 000 nouveaux étudiants à l’horizon 2035, grâce à la production de 540 000 m² de surface de plancher à vocation économique et 480 000 m² de surface de plancher pour des logements.

Un projet de coordination territoriale copiloté avec l’État

Plusieurs acteurs institutionnels ont déjà engagé différents programmes ou opérations visant à réorganiser certaines parties du territoire.

Depuis 2009, l’Opération Campus a pour objectif la rénovation des campus pour un budget d’environ 775 millions d’euros, faisant intervenir au financement l’État, la Métropole et la Région. Le projet de renouvellement urbain (PRU) du grand ensemble de Saige à Pessac est engagé par Bordeaux Métropole en partenariat avec le bailleur Domofrance et la Ville de Pessac. Ce projet prévoit sur dix ans d’améliorer le cadre de vie et les conditions d’habitat dans le quartier, pour un budget prévisionnel d’environ 211 millions d’euros. La remise à niveau des sites du centre hospitalier universitaire (CHU) a été amorcée (projet Nouveau CHU) pour plus d’un milliard d’euros. Depuis 2016, au sein de l’OIM BIC, Bordeaux Métropole pilote l’opération d’aménagement BIC extra-rocade, sur un périmètre de 553 hectares, visant notamment à redonner de l’attractivité et de la qualité aux territoires d’activité du Grand-Bersol pour accueillir 8 800 emplois et 1 900 habitants, avec un budget d’aménagement et d’intervention foncière d’environ 190 millions d’euros.

Les projets recensés sur ces territoires représentent un cumul de plus de 2 milliards d’euros d’investissements publics d’ici 2035. À la lumière des dysfonctionnements observés exposés, et afin d’éviter des actions isolées de la part de chacun des maîtres d’ouvrage, il est apparu nécessaire de coordonner l’ensemble de ces projets, d’assurer une cohérence à une échelle territoriale large. Cette volonté de coordination prend la forme d’un projet partenarial d’aménagement (PPA) conclu en janvier 2020 entre onze partenaires autour d’une vision partagée du devenir du territoire : L’État, la métropole de Bordeaux, les communes de Bordeaux, Pessac, Talence et Gradignan, l’Université de Bordeaux (UB), l’Université Bordeaux Montaigne (UBM), le CHU, le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) et le bailleur social Domofrance.

Enjeux et défis de l’intégration du campus Pessac-Talence-Gradignan dans le projet Bordeaux Inno Campus

Le domaine universitaire Pessac-Talence-Gradignan ne fonctionne pas en vase clos : parce qu’il est principalement monofonctionnel, orienté vers les fonctions universitaires (pas de commerces ou services banalisés), il est nécessairement en interaction avec le reste de la ville (fig. 10). L’imbrication des échelles territoriales et des thématiques, la multiplicité des acteurs dans un contexte dépourvu de gouvernance stabilisée et unifiée, révèlent une complexité forte pour la stratégie et l’opérationnel.

Fig. 10. Plan des projets de Bordeaux Inno Campus en 2022 (campus en bleu sur le plan) (Bordeaux Métropole).
Fig. 10. Plan des projets de Bordeaux Inno Campus en 2022 (campus en bleu sur le plan) (Bordeaux Métropole).

Incarner l’innovation, être un territoire démonstrateur

Le campus joue un rôle particulier dans l’accueil et la production de l’innovation à l’échelle métropolitaine et au-delà. En effet, L’Université de Bordeaux se classe en 2021 deuxième université au classement des déposants de brevets nationaux (INPI) ; dans son écosystème se trouvent des entreprises innovantes, incubateurs, technopoles (Unitec, Kedge, Upgrade-NA, Cheminov, ADI-NA, Alphanov), et à plus grande échelle, les hôpitaux, la Cité de la Photonique, le Parc Ampéris avec le Campus cyber de Nouvelle-Aquitaine… Sa capacité à accueillir les entreprises est donc un enjeu, de même qu’à être en lui-même un terrain d’expérimentations.

Certaines des expériences accueillies ou générées sur le campus intéressent particulièrement les acteurs de la fabrique de la ville comme la construction par surélévation de bâtiments existants, rendue nécessaire dans une démarche de sobriété foncière. Des logements étudiants préfigurent cette dynamique : la surélévation d’un bâtiment du Village 1 par le CROUS, permise par le plan France Relance, et le projet de recherche « living lab » Imago, prototype expérimental et transdisciplinaire porté par l’Université de Bordeaux.

Mobiliser les partenaires pour une multimodalité nécessaire

Le développement du territoire a pour préalable une progression de l’approche multimodale, ce qui suppose de mobiliser et d’accompagner les usagers. Les flux quotidiens entre les campus, les hôpitaux, les entreprises, les lieux d’habitation et de vie, ne peuvent être absorbés seulement par le tramway. Bordeaux Métropole travaille sur le développement des transports en commun structurants : mise en service des lignes de bus express à partir de 2027 dont trois sur le territoire de BIC, RER métropolitain avec la remise en service de la halte ferroviaire de la Médoquine à Talence en 2025. L’approche multimodale se construit aussi autour de la marche et du vélo à encourager et à sécuriser ; plusieurs lignes du Réseau vélo express (ReVE) d’échelle métropolitaine traversent ce territoire.

La question du stationnement, indissociable de la réflexion sur les déplacements, interroge non seulement les pratiques de chaque établissement mais aussi la gestion du territoire campus et ses interfaces avec les politiques communales en périphérie, pour gérer les effets de report. La réflexion générale sur les mobilités doit donc être traitée de manière collective.

Les partenaires du PPA ont travaillé entre 2019 et 2021 sur un schéma de déplacements tous modes, en cours d’actualisation, pour programmer l’évolution des mobilités sur le territoire.

Un plan de mobilité inter-établissements (PMIE), Mobicampus, réunissant l’ensemble des établissements autour des sujets de mobilités quotidiennes, a également été engagé, animé à son lancement en 2023 par Bordeaux Métropole. Au stade de la mise en œuvre du plan d’action, un essoufflement de la dynamique partenariale se constate.

Améliorer le cadre de vie en coordonnant les stratégies urbaines, architecturales et paysagères

Les stratégies d’aménagement sont amenées aujourd’hui à répondre aux préoccupations de santé, d’adaptation au changement climatique, de nature en ville, de la sobriété foncière, de sobriété carbone…

Par ailleurs la composition d’ensemble du territoire campus et la qualité architecturale de ce qui s’y construit participent pleinement du paysage du quotidien, de l’ambiance générale et de la qualité du cadre de vie. Or, la cohérence n’est aujourd’hui pas garantie, du fait de la multiplicité des acteurs et de l’absence de projet urbain global. Les territoires de projets et périmètres de réflexions urbaines en cours semblent davantage dictés par les circonstances (domanialité, disponibilités foncières) que par les dynamiques urbaines.

Le campus dispose d’espaces naturels de grande qualité, notamment son vaste espace vert central, sanctuarisé dans le document d’urbanisme. Afin de consolider cette trame verte dans une démarche de grande échelle, certains des grands espaces de parking sont à reconquérir. La constitution d’une vision commune globale est à ce jour limitée par une maîtrise d’ouvrage fragmentée.

Le campus est déserté par ses étudiants et employés dès la fin de la journée, il est désert le week-end et une bonne partie de l’année lorsqu’il n’y a pas cours. Les problèmes de sécurité ou la présence récurrente des gens du voyage sont des marqueurs d’un site insuffisamment occupé et animé. Des témoignages d’étudiants résidants confirment l’aspect repoussoir de certains secteurs, où l’on habite faute de mieux ou pour la proximité du lieu d’étude. Le campus ne semble aujourd’hui pas encore complètement propice à un usage choisi, au-delà de sa fonctionnalité.

La proximité avec la rocade n’a jusqu’ici pas été prise en compte comme une nuisance dans les choix d’implantation des logements étudiants sur le campus. Aujourd’hui, exposer des habitants à cette nuisance sonore continuelle est devenu un sujet de santé publique. Au sein du secteur du Grand-Bersol, les occupants des bureaux commencent à manifester des préoccupations sur l’impact de la proximité des infrastructures routières sur leur santé. Ces préoccupations grandissantes réinterrogent la programmation des opérations immobilières les plus proches de la rocade.

Intégrer une mixité jusqu’alors impensée

Le manque de lieux de vie et de rencontre (restaurants, cafés, lieux festifs, commerces…), au-delà des stricts équipements de vie étudiante, associé à une organisation spatiale éparse et sans centralité, contribue à la désaffectation/désaffection du campus. Les stations de tramway constituent des nœuds de fréquentation et de passage mais pas d’animation. En l’état, ces conditions ne facilitent pas le mélange, au sein de la population universitaire et a fortiori au-delà. Ce territoire quasi exclusivement dédié aux fonctions combinées d’enseignement supérieur, de recherche et de vie de campus, ne mixe pas les populations et les fonctions urbaines et génère toujours une perception d’enclave fonctionnelle et sociale. Bien qu’il soit traversé par le tramway depuis 20 ans, il est encore perçu comme réservé à une fonction, par endroits clôturé, et n’est pas approprié par les autres usagers.

Une tentative de diversifier l’habitat sur le campus par l’intégration de logements familiaux dans une opération immobilière a produit des résultats mitigés, du fait de conflits d’usage. Des plateformes d’innovation et de soutien aux startups permettent à des entreprises de fréquenter le campus, de façon diffuse. Au-delà d’une ambition, les conditions de mixité fonctionnelle et sociale doivent être soigneusement travaillées en amont pour être engagées sans obérer la capacité du campus à remplir ses fonctions premières.

La destination monofonctionnelle du territoire trouve pour partie son origine dans la question foncière (le foncier de l’État sur le campus est naturellement fléché vers des opérations de logements étudiants conventionnés). Dans une logique d’aménagement global, il serait pertinent d’aller jusqu’à étudier des échanges fonciers, afin de développer le logement étudiant de façon plus diffuse et répartie sur le grand territoire, tandis que le sol du campus pourrait être destiné à d’autres usages. L’accroissement de l’offre multimodale rend possible la distance entre logements et lieux d’étude, la fréquentation d’autres lieux.

En changeant d’échelle, le campus s’inscrit dans une armature urbaine ; au vu de la taille et de la qualité de ses espaces naturels, de son patrimoine architectural, de sa desserte par le tramway, il pourrait être reconnu et fréquenté comme un espace de respiration vert de promenade et de découverte, pour la métropole, à connecter et mettre en réseau. Son potentiel d’attractivité est élevé. Il dispose de nombreux équipements culturels et sportifs méconnus du grand public. Il reste aussi des espaces non exploités sur le campus, qui pourraient être supports d’animation ou d’urbanisme transitoire, afin d’esquisser de nouveaux usages et appropriations.

Difficultés et opportunités d’une gouvernance multiple

Le campus est un territoire intercommunal, mais les enjeux ne sont pas les mêmes selon les communes, diversement concernées. La commune de Gradignan se développe surtout hors rocade, le campus est établi en discontinuité de son territoire ; les communes de Pessac en revanche et davantage Talence sont confrontées à des questions de cohésion et de continuité de leurs territoires, sur des enclaves où elles ne disposent pas de l’ensemble des compétences et des leviers de l’action publique (pouvoir de police du maire par exemple). Spatialement et fonctionnellement, les franges et interfaces entre le campus et la ville concentrent donc l’attention pour tisser du lien (avec le quartier de Saige par exemple).

Des témoignages d’élus locaux révèlent une préoccupation commune autour de l’intégration du campus à la vie de la cité. Un étudiant n’est pas seulement étudiant, il peut aussi être acteur de la vie locale, potentiel intervenant dans des centres de loisirs, des associations, producteur de lien intergénérationnel… Il peut bénéficier des services de la commune, qu’il pratique et habite même s’il ne s’en sent pas toujours citoyen. La population étudiante, nombreuse (72 000 étudiants en regard de 62 000 habitants à Pessac, 43 000 à Talence et 26 000 à Gradignan), ne s’implique pas dans la vie locale et ne vote pas, ce qui pose une question de représentativité démocratique au vu de son poids dans la population des communes. Cette population est mal connue des élus locaux, rendant difficile la proposition de services ciblés. Par ailleurs, les élus locaux ne souhaitent pas faire du campus un territoire spécialisé qui le rendrait exclusif et non occupé une partie de l’année. L’enjeu repose, en affirmant l’identité du campus sur une porosité ville-campus pour « faire entrer la ville dans l’université » (témoignage du maire de Talence).

Les collectivités se heurtent également à la fragmentation des acteurs sur le campus et à son absence de gouvernance organisée. Pour appréhender ce sujet, définir le périmètre du campus est déjà soumis à débat, en l’absence de limites administratives. Par ailleurs, le campus est subdivisé en plusieurs campus géographiques ou thématiques dans lesquels les représentants des établissements ne se considèrent pas comme des acteurs de la fabrique de la ville.

Le plan de mobilité inter-établissements (2023) a permis de réunir les acteurs sur des sujets de mobilités quotidiennes ; cet aspect est loin de la transversalité et de la complexité du projet de territoire et de l’intégration aux dynamiques urbaines. Il serait nécessaire de débattre d’un devenir commun du campus, des futurs espaces à construire, leur localisation, leur mode de construction et leurs objectifs. Les possibilités de construire et les opérations immobilières à venir interrogent la responsabilité de la ville qui est produite sur le campus, dont chaque projet est une composante. Au moment de la onzième modification du plan local d’urbanisme, les acteurs n’ont pas réussi à s’entendre et à dégager une vision commune. Pour le pilotage de l’Opération Campus, les acteurs sont réunis et travaillent ensemble, à l’exception des établissements les plus périphériques. À la fin du dispositif de l’Opération Campus, en 2026, le cadre de l’opération d’intérêt métropolitain ou celui du projet partenarial pourront-ils constituer un relais ?

Vers quelle(s) articulation(s) campus-territoire ? Entre campus « territoire d’exception » et « campus normalisé »

Les constats et enjeux décrits amènent à appréhender les stratégies d’articulation entre le campus et le territoire et leur opérationnalisation selon deux conceptions opposées.

La première consiste en un campus « territoire d’exception ». Ce campus peut se fermer derrière une grille, être hermétique aux dynamiques locales et aux objectifs publics locaux. Cette conception apparaît comme une vue de l’esprit : depuis le passage du tramway au cœur du campus, il est devenu un lieu majeur pour les mobilités métropolitaines, ouvert à d’autres usagers, sans possible retour en arrière. Des bus express vont emprunter les voies du campus. Les infrastructures de mobilité et particulièrement le tramway ont d’une certaine manière condamné le campus à devenir un espace public alors qu’il n’avait pas été conçu pour cela. Pourtant, les populations voisines ne se l’approprient pas. Le territoire d’exception reste celui d’une mono-population et reflète une « ségrégation générationnelle » ; les constructions et aménagements sont destinés exclusivement à la population étudiante.

La deuxième conception consiste en un « campus normalisé », dans le droit commun de la ville. Le campus fait quartier(s) et prend pleinement part à la vie des communes qui l’accueillent, c’est un territoire banalisé. Il est doté de services publics, d’écoles, de commerces, d’entreprises, mêlant des populations variées de toutes générations. Il rompt avec la logique de mono-affectation, sans perdre pour autant la qualité d’étude et de travail. Cela signifie que les contraintes des fonctions recherche et enseignement supérieur sont systématiquement prises en compte. Cette conception est confrontée à des questions de gestion. Le Syndicat de gestion du domaine universitaire (SIGDU) ne peut pas aller au-delà des missions confiées par ses établissements membres, dont la responsabilité et les moyens sont dimensionnés pour gérer la fréquentation liée à la mission enseignement supérieur-recherche. Ses standards de gestion ne sont pas alignés sur ceux des collectivités ; or, dans le campus normalisé, le service rendu à la population doit être équivalent au reste de la ville (sécurité, stationnement, réseaux…), ce qui ouvre nécessairement le débat sur des transferts de gestion et des contributions financières.

La conception de « campus normalisé » interroge plus largement les métiers et responsabilités des différents acteurs du campus. Chaque propriétaire et opérateur sur le campus ne se considère pas comme un acteur de l’aménagement du territoire, chacun est concentré sur ses missions de service public. Pourtant, l’Opération Campus impose l’ouverture des équipements à d’autres publics. Cette première ouverture pourrait inciter d’autres acteurs à développer des offres nouvelles. Il s’agit alors de partager une culture urbaine, de travailler étroitement avec les acteurs qui ont pour métier de faire et de gérer la ville pour une appropriation des enjeux urbains et une mobilisation dans les projets.

Les stratégies et l’opérationnalisation engagées se déclinent en oscillant entre ces deux conceptions, ainsi, un interlocuteur sollicité résume le projet en cours par : « faire ville en étant ouvert mais contrôlé ».

Si l’articulation campus-ville se heurte à certains obstacles identifiés (échelles imbriquées, multiplicité d’acteurs aux cultures et intérêts différents, domanialité morcelée, manque de culture et de vision communes), elle peut s’opérer grâce à certains leviers relevés. Retenons les principaux, autour desquels organiser le projet d’articulation campus-territoire.

Il existe une volonté de la part des acteurs des universités d’aller vers les territoires. Le label SAPS (sciences avec et pour la société) les incite à s’ouvrir à la société civile. Le patrimoine architectural et urbain (bâtiments de l’université, traces des anciens châteaux, voies romaines), le patrimoine végétal, les installations sportives et culturelles, sont des éléments fédérateurs appropriables par l’ensemble des usagers potentiels. Les équipements publics (bibliothèques, équipements sportifs), les cours du soir, les programmations culturelles et événementielles du campus, peuvent être intégrés à la communication des collectivités dans des démarches partenariales, en tant qu’offre globale à la population.

Il existe une situation d’interdépendance forte, les acteurs ont besoin les uns des autres. L’opération Bordeaux Inno Campus et le projet partenarial d’aménagement constituent un espace de débat, un outil de partenariat, de construction de visions communes, d’animation, d’intégration. Bordeaux Métropole, compétente dans l’aménagement du territoire, a la légitimité pour porter un rôle d’ensemblier. Le cadre de Bordeaux Inno Campus représente une opportunité d’invention commune, de partage de stratégies et de culture autour des enjeux de chacun des acteurs du territoire.

Le site internet de l’Opération Campus indique que « La limite géographique entre territoire universitaire et urbain n’existe plus désormais »7. Au-delà de la question géographique, l’enjeu principal est aujourd’hui de réussir l’après Opération Campus grâce à un projet et des ambitions communs, en dépassant les freins culturels, dans une vision augmentée et enrichie des rôles et du territoire campus.

Fig. 11. Le campus dans la ville, image aérienne de 2020 (évolution d’une urbanisation croissante entre les images aériennes de 1953-1973 puis 2020 ; IGN).
Fig. 11. Le campus dans la ville, image aérienne de 2020 (évolution d’une urbanisation croissante entre les images aériennes de 1953-1973 puis 2020 ; IGN).

Notes

  1. Le projet partenarial d’aménagement est issu de la loi ELAN (2018) puis 3DS (2022) est une démarche contractuelle dont l’objectif est l’accélération de la réalisation d’opérations d’aménagement complexes et le renforcement de l’intervention des acteurs publics et privés. Il permet la formalisation d’un partenariat et d’une feuille de route pour les interventions des différents acteurs. Ce projet partenarial d’aménagement signé en janvier 2020 rassemble 11 partenaires de l’OIM : État, Bordeaux Métropole, Ville de Bordeaux, Ville de Talence, Ville de Pessac, Ville de Gradignan, Université de Bordeaux, Université de Bordeaux-Montaigne, CHU de Bordeaux, CROUS, Domofrance.
  2. À la suite de la création de l’OIM BIC, il fut envisagé de développer plusieurs maisons du projet sur l’ensemble des territoires très disparates de l’opération pour faire connaître le projet BIC. Ces maisons devaient être des boîtes à outils, d’où la référence à la box, favorisant l’accélération des projets de territoire, l’émulation et la cohésion des multiples acteurs en place. La première BIC Box fut créée à la Maison des sciences de l’homme de l’Université Bordeaux-Montaigne, la seconde est dans le quartier Saige de Pessac et ne porte pas le nom de Box.
  3. Franck Delorme, « Faculté des sciences de Bordeaux René-André Coulon architecte », In Situ, 17, 2011. [https://journals.openedition.org/insitu/932].
  4. Voir Christian Hottin, « Art, architecture, université, des années 1940 aux années 1960 : d’un monde l’autre » dans Un art d’État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens (1945-1965). [https://www.aphg.fr/IMG/pdf/170406-dp-expo-un-art-detat-14mars_1_.pdf]. Voir aussi : [https://www.erudit.org/fr/revues/crs/2021-n71-crs08845/1107071ar/].
  5. Voir l’article d’Amandine Romanet, dans ce volume.
  6. L’École d’architecture a été réalisée par Claude Ferret (1907-1993), architecte et urbaniste bordelais, aussi professeur chef d’atelier et directeur des études à l’École d’architecture de Bordeaux (1942-1977). Franck Delorme, « L’École d’architecture de Bordeaux : sa réception, sa place dans l’œuvre de Claude Ferret et sa fortune critique », Comité d’histoire du ministère de la Culture sur les politiques, les institutions et les pratiques culturelles, 2017. [https://chmcc.hypotheses.org/3745]. Il œuvre à la reconstruction de la ville de Royan à partir de 1945. Dans l’agglomération bordelaise il construit notamment la caserne de la Benauge avec Yves Salier et Adrien Courtois (1950-1954) et la salle des fêtes du Grand Parc avec Robert Rebout et Serge Bottarelli (1964-1967). Gilles Ragot (dir.), L’invention d’une ville. Royan années 50, textes de Thierry Jeanmonod, Gilles Ragot et Nicolas Nogue, avec le concours de Chantal Callais, Paris, Centre des monuments nationaux, Monum, Éditions du patrimoine, Cahiers du Patrimoine, 65, juin 2003.
  7. [https://www.bordeaux-metropole.fr/metropole/projets-en-cours/developpement-economique-innovation/projets-territoire/bordeaux-inno].
Rechercher
Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9791030011395
ISBN html : 979-10-300-1139-5
ISBN pdf : 979-10-300-1140-1
Volume : 35
ISSN : 2741-1818
Posté le 18/06/2025
17 p.
Code CLIL : 3669; 3076;
licence CC by SA

Comment citer

Dumoulin, Émeline, Espinasse, Manon, « Le campus Pessac-Talence-Gradignan dans le projet Bordeaux Inno Campus : quelles articulations avec le territoire ? », in : Mansion-Prud’homme, Nina, Schoonbaert, Sylvain, dir., Villes et universités. Quels patrimoines pour quels avenirs partagés ?, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, collection PrimaLun@ 32, 2025, 175-192, [en ligne] https://una-editions.fr/le-campus-pessac-talence-gradignan-dans-le-projet-bordeaux-inno-campus [consulté le 20/06/2025].
Illustration de couverture • Maquette d’étude du quartier de l’Esplanade (mai 1959). C.-G. Stoskopf architecte (avec intégration du projet de R. Hummel pour le campus) (Archives d’Alsace-Site de Strasbourg, fonds Stoskopf, 60J62).
Retour en haut