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La cité universitaire de Budos à Bordeaux :
une cité pour l’avenir ?

En 2014, la cité universitaire de Bordeaux, dite de Budos, construite en 1934, reçoit le label Architecture contemporaine remarquable (ACR). Cette distinction récompense la qualité architecturale de départ mais aussi le soin porté à sa conservation depuis sa mise en service. Citée parmi les grands projets de l’entre-deux-guerres bordelais, Budos a peu retenu l’attention des historiens de l’art et de l’architecture1. Pourtant, en regroupant l’ensemble de la documentation pour cette étude, le terme d’abondance aurait tendance à s’imposer : avant-projet, plans provisoires et définitifs, courriers d’architecte, photographies de chantier, album-souvenir, fonds photographique professionnel, vidéos de pose de la première pierre et de l’inauguration, articles de presse, publications dans des revues d’urbanisme et d’architecture ou encore fiches de renseignements des étudiants pensionnaires à Budos dans les années 1930… Cette somme documentaire nous oblige, en quelque sorte, à replacer la cité universitaire dans son contexte pour comprendre sa pérennité aujourd’hui (fig. 1).

Fig. 1. Le pavillon central de la cité, 2023 (cliché Florian Grollimund).
Fig. 1. Le pavillon central de la cité, 2023 (cliché Florian Grollimund).

Étudiant cherche chambre, proche universités

Après la Première Guerre mondiale, la question du logement et du logement étudiant en particulier devient un problème à résoudre. Grâce aux bourses, les études supérieures sont accessibles à un plus grand nombre et non plus réservées aux enfants de bonnes familles françaises et étrangères. Les petites annonces pour un logement noircissent les pages des quotidiens pour celui qui n’a pas la chance d’être hébergé dans sa famille ou dans une pension de ville. Pour accueillir dignement les futures têtes pensantes de la nation, les municipalités académiques ordonnent la construction de cités universitaires. Au milieu des années 1920, Paris ouvre la voie avec la construction de la cité internationale, sorte de phare promotionnel pour étudiants de tous pays, beau symbole de paix entre les Nations. Dans ce sillage, plusieurs villes universitaires françaises comme Caen, Rennes, Besançon ou encore Montpellier se dotent de cités universitaires pouvant accueillir entre cinquante et une centaine de jeunes gens. Le principe : regrouper à proximité des facultés de centre-ville l’ensemble des services nécessaires à l’épanouissement d’une vie intellectuelle, morale et physique saine.

En 1934, Bordeaux et ses 4000 étudiants bénéficient de deux cités universitaires (filles et garçons). Si celle des filles (50 rue Ligier, 1931, Robert Touzin, architecte des universités) se fond dans le paysage urbain, celle des garçons est un ensemble singulier pensé pour durer, imaginé par l’architecte Jacques Boistel d’Welles.

Les vicissitudes d’une cité universitaire pour Bordeaux

L’entrée en vigueur de la loi Loucheur en 1928 permet aux entreprises à but social, comme les offices d’HBM2, d’obtenir des financements de l’État dans le cadre d’opérations de constructions. Qu’elle soit ouvrière ou universitaire, une cité est finalement une œuvre sociale qui vise à loger des populations qui peinent à y parvenir. Une opportunité dont se saisit le duo ville-université, entre achat du terrain et gestion future. Ils chargent les offices d’HBM et leur architecte attitré de la maîtrise d’ouvrage des cités universitaires. Emprunts, souscriptions, chantier, les offices deviennent la clé de voûte administrative et financière du système. Des contributions supplémentaires peuvent intervenir, comme à Bordeaux, où la Ville offre le terrain (estimé pour Budos à un million de francs) et l’Académie remet des crédits obtenus auprès des départements de son ressort.

En moins de cinq ans, ce système fait sortir de terre plusieurs dizaines de cités universitaires dans les villes académiques de Caen (1927-1928, Jules Oyer architecte), Besançon (1929-1932, René Tournier architecte), Rennes (deux bâtiments pour filles et garçons 1930-1932, Jean Gallacier architecte) (fig. 2), Lille (1929-1932, René-François Delannoy architecte), Montpellier (1930-1931, Marcel Bernard architecte), Nancy (1930-1932, Jean Bourgon architecte), Aix-en-Provence (1931-1933, Gaston Castel architecte), Grenoble…

Fig. 2. Carte postale de la cité universitaire de Rennes réalisée par l’Office départemental des HBM, Jean Gallacier arch., vers 1930 (coll. part.).
Fig. 2. Carte postale de la cité universitaire de Rennes réalisée par l’Office départemental des HBM, Jean Gallacier arch., vers 1930 (coll. part.).

Si l’étude des styles architecturaux de ces ensembles pourrait faire l’objet d’une thèse à part entière – tant ils oscillent entre régionalisme et casernements militaires –, notre propos sera plus modeste en se consacrant à la genèse de la cité Budos de Bordeaux, à ses convenances mais aussi ses originalités, ainsi qu’à ses évolutions jusqu’à sa patrimonialisation récente.

Le projet Alfred-Duprat de 1928

À Bordeaux, l’idée d’une cité universitaire anime l’administration durant plusieurs années. Déjà en 1922, le monde étudiant bordelais réclame de meilleures conditions de logement et insiste pour la construction d’une cité universitaire3. Cet appel semble reçu par la municipalité qui souscrit dès 1924 150 actions de 100 francs auprès de l’Office Publique des Habitations à Bon Marché de Bordeaux pour financer sa construction. De cette souscription découle un projet, confié à l’architecte bordelais Cyprien Alfred-Duprat qui rend sa copie en octobre 1928. Le dossier, jusqu’ici méconnu, est conservé aux archives du Comité Régional des Œuvres Universitaires et Sociales (CROUS) de Bordeaux4. Il contient de magnifiques plans, élévations et une vue à vol d’oiseau d’une cité universitaire qui s’élève à proximité du nouveau stadium (le parc Lescure), bâti par le même architecte et inauguré en 1924. L’idée d’Alfred-Duprat repose sur la capacité d’accueil d’un bâtiment en H regroupant 500 chambres réparties sur six niveaux, ainsi que des possibilités d’extensions offrant jusqu’à 1200 lits (fig. 3). Cette configuration donne à l’ensemble une allure hôtelière voire celle d’un concours pour un sanatorium… Les raisons de l’abandon du projet ne sont pas connues mais les mauvaises critiques ont dû l’emporter sur les faveurs.

Fig. 3. Vue à vol d’oiseau du projet de cité universitaire de Cyprien Alfred-Duprat d’octobre 1928 (Archives du CROUS de Bordeaux, carton cité universitaire).
Fig. 3. Vue à vol d’oiseau du projet de cité universitaire de Cyprien Alfred-Duprat d’octobre 1928 (Archives du CROUS de Bordeaux, carton cité universitaire).

Moins d’un an et demi plus tard, tout change : nouveau mandat du maire Adrien Marquet avec un programme de grands travaux, nouvel architecte en chef (Jacques Boistel d’Welles), nouveau financement et nouvelle parcelle pour la construction de la cité universitaire.

Des vignes, des rails et de l’eau avant la cité

Au début de l’année 1930, la parcelle rue de Budos, proche des boulevards, est choisie. Cette décision chasse les réflexions d’une piscine municipale à l’emplacement d’un réservoir d’eau bâti en 1882.

En remontant les lignes du curriculum vitae de la parcelle, plusieurs fonctions apparaissent. Au XVIIIe siècle, elle fait partie d’un paysage viticole relevant des possessions de l’abbaye de Saint-Seurin. En 1785, un négociant bordelais entame la construction d’une demeure de plaisance, qui prend le doux nom de Mignon. Le grand propriétaire bordelais Joseph de Ségur-Cabanac, après avoir racheté l’ensemble, achève la chartreuse et ses dépendances peu avant la Révolution (fig. 4).

Fig. 4. Plan du domaine de Mignon, emplacement de l’actuelle cité universitaire en 1795 (Archives Départementales de la Gironde, AD33, 2 Fi 047).
Fig. 4. Plan du domaine de Mignon, emplacement de l’actuelle cité universitaire en 1795 (Archives Départementales de la Gironde, AD33, 2 Fi 047).

Comme souvent dans ces domaines de plaisance très proches des centres-villes, son état perdure jusqu’en 1837 où le domaine est acquis par une compagnie privée de chemin de fer pour y installer une gare et un quai. La gare, dite de Ségur, est le premier point de départ des échappées bordelaises vers les eaux salées de La Teste puis du bassin d’Arcachon (fig. 5). La mise en service de la gare Saint-Jean en 1855 la rend obsolète, le dernier train part de Ségur en 1859. La parcelle, proche du tout nouveau boulevard, est vendue : au nord se construit la caserne Boudet (1866), tandis qu’au sud la municipalité fait édifier un réservoir et son usine élévatoire à partir de 1882 (fig. 6).

La cité universitaire de Bordeaux intègre deux programmes majeurs. Le premier entre dans la planification des « grands travaux » lancés à l’été 1930 par la municipalité, appelés par la suite « plan Marquet », et le second est le 5e programme de construction de l’OPHBM municipal estimé à 20 millions de francs. L’enveloppe financière comprend une cité-jardin de 185 logements boulevard Alfred-Daney (11,5 millions de francs) et la cité universitaire d’environ 280 chambres (8,5 millions de francs). Pour cette dernière, le contrat stipule qu’après avoir financé la construction, l’Office est propriétaire des murs et touche les loyers des chambres nues, fixés selon les grilles définies par les HBM. L’Université s’engage quant à elle à meubler les chambres et à fournir le matériel ; elle peut par la suite exploiter les locaux, gérer les services et le recrutement du personnel. Enfin, dès l’emprunt remboursé par l’Office, l’Université devient propriétaire.

Fig. 5. La gare de Ségur, construite proche de l’actuelle cité universitaire, dessin de Gustave Lavat, 1854 (Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, M 810).
Fig. 5. La gare de Ségur, construite proche de l’actuelle cité universitaire, dessin de Gustave Lavat, 1854 (Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, M 810).
Fig. 6. Photographie du réservoir de Budos avant sa destruction en 1932 (Archives de Bordeaux Métropole, ABM, Bordeaux, 222 M 3).
Fig. 6. Photographie du réservoir de Budos avant sa destruction en 1932 (Archives de Bordeaux Métropole, ABM, Bordeaux, 222 M 3).

Le plan, les origines de son originalité

Jacques Boistel d’Welles, le maître de l’œuvre

L’architecte de la cité universitaire naît à Toulouse en 1883, fils d’ingénieur-architecte. Il suit les traces paternelles avec l’obtention d’un double diplôme, celui d’ingénieur de l’École centrale de Paris (ECP, 22e sur 205) en 1905 et celui d’architecte diplômé par le gouvernement (DPLG) en 1911. En pays toulousain, il réalise, probablement avec son père, plusieurs opérations sociales faisant ainsi « chanter la brique rose du pays des capitouls et des mainteneurs »5. Auréolé de distinctions militaires après la Première Guerre mondiale, il quitte définitivement Toulouse pour Bordeaux en 1921, après un mariage réussi avec une héritière de la noblesse girondine. Ils s’installent au 2, rue d’Aviau dans un appartement avec vues sur le Jardin Public. D’Welles devient ingénieur-architecte de la Ville de Bordeaux puis obtient la fonction d’architecte en chef en 1929. Il cumule ces charges avec la casquette d’architecte de l’Office public d’habitations à bon marché, organisme familier6, avec lequel il construit la cité ouvrière Galliéni en 19247. En 1928, il fait partie d’une commission nationale pour la technique de l’habitation en HBM8 et reçoit, l’année suivante, la médaille de bronze de la prévoyance sociale du ministère du Travail. Lorsque l’OPHBM reprend officiellement le dossier de la cité universitaire de Bordeaux en 1930, il charge donc naturellement d’Welles de la réflexion et des plans.

Une idée contre des deniers

Les premiers projets rendus en 1930 figurent une parcelle irrégulière sur laquelle huit pavillons sont répartis autour de deux espaces. Le premier est une cour, dominée par le pavillon central regroupant divers services (restaurant, salle des fêtes, culture physique…) flanqué de deux pavillons latéraux (logements administratifs, infirmerie, conciergerie…). À l’arrière, ce n’est pas une cour mais un court de tennis qui commande cinq pavillons de chambres de trois étages. Une fontaine, des bancs et des jardins complètent l’ensemble. Cet environnement est un cadre vert et récréatif pour l’étudiant, où la quiétude est assurée par l’éloignement des tracas de la rue.

Ce parti pris idéal est rare en France9 car il contrevient aux préceptes du bon gestionnaire de l’argent public. En effet, l’éclatement des pavillons annihile la rentabilité foncière de la parcelle et contrarie l’avenir des bâtiments si jamais, un jour, de cité universitaire il n’était plus question. En 1931, et fort de ces arguments, le directeur de l’Enseignement supérieur rechigne à donner son aval, mais d’Welles argumente à son tour :

Les hygiénistes, les urbanistes et les sociologues admettent universellement qu’il ne faut pas grouper un trop grand nombre d’habitants dans un volume restreint. Une trop grande densité de population est défavorable à la santé physique et morale… Enfin la disposition par pavillons isolés, est la solution moderne, aérée, hygiénique, celle des Universités d’Amérique et d’Angleterre et de la section française de la cité universitaire de Paris. L’expérience proclame que l’étudiant s’y trouve mieux10.

Il ajoute qu’une surélévation est envisageable grâce à la structure métallique. Il revoit ses plans selon les commentaires mais s’entête, auprès du recteur, aux dispositions initiales :

Je n’ai pas cru devoir supprimer de cet ensemble les salles de réunion et la salle des fêtes. L’économie qui aurait résulté de cette mutilation n’était pas suffisante pour priver la cité des avantages de toute nature que représente pour les étudiants l’usage de ces locaux11.

L’architecte emporte finalement l’adhésion et les plans définitifs sont signés en avril 1932, sans modification majeure.

Fig. 7. Vue à vol d’oiseau de la cité universitaire, J. D’Welles, arch., 1932 (ABM, Bordeaux, 6873 M 2).
Fig. 7. Vue à vol d’oiseau de la cité universitaire, J. D’Welles, arch., 1932 (ABM, Bordeaux, 6873 M 2).

Paris, Harvard, Columbia

« Je vais me laisser guider par les jalons que vous avez à votre habitude, judicieusement et artistement placés »12. D’Welles remercie ainsi son confrère Cyprien Alfred-Duprat de lui avoir remis le dossier de cité universitaire le 15 mars 1930. Sous les mots, un nouveau dessein semble à l’étude.

Comme à son habitude, d’Welles s’informe de ce qu’il se fait ailleurs pour nourrir sa réflexion. Sans surprise, il se tourne vers le chantier de la cité internationale de Paris. D’après le recteur de Bordeaux, c’est le lieu du déclic pour le plan : « Les plans ont été établis, nous dit M. le recteur Dumas, après la visite d’une commission d’ingénieurs et architectes à la cité modèle de Paris »13.

Fig. 8. Vue aérienne de la Harvard Business School de l’agence d’architecte Mc Kim, Mead & White (The Architectural Forum, octobre 1927).
Fig. 8. Vue aérienne de la Harvard Business School de l’agence d’architecte Mc Kim, Mead & White (The Architectural Forum, octobre 1927).

Certes, l’originalité de Paris est véhiculée par l’architecture singulière des pavillons étrangers et surtout par leur agencement sur d’immenses espaces verts, mais cette disposition reproduit les modèles anglo-saxons rompus à l’exercice depuis le début du XXe siècle. D’Welles se convainc des mêmes bienfaits, probablement aidé par la documentation et l’idéologie américaines en la matière14. Probablement a-t-il eu vent de la nouvelle Business School de Harvard réalisée par l’agence Mc Kim, Mead & White en 1927 (fig. 8) ? Sur les bords de la Charles’ River, les architectes ont mis leur talent au service de la réussite intellectuelle des futurs magnats de l’économie : « That buildings were developped in accordance with the definite idea that businessmen are to take a larger share in that leadership in the community… »15. Dans cet ensemble, les pavillons de chambres ont été traités de façon indépendante pour garantir une liberté autant qu’un esprit de corps (fig. 9).

Fig. 9. Les pavillons des chambres de l’université de Columbia à New York, vers 1910 (coll. part.).
Fig. 9. Les pavillons des chambres de l’université de Columbia à New York, vers 1910 (coll. part.).
Fig. 10. Les pavillons des chambres de la cité universitaire de Budos, 1933 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 20).
Fig. 10. Les pavillons des chambres de la cité universitaire de Budos, 1933 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 20).

Ultime hommage ? En 1935, d’Welles tient une conférence sur l’architecture des États-Unis. Il choisit la salle des fêtes de la cité universitaire comme cadre de son propos, preuve de l’influence américaine sur son œuvre, tant du point de vue idéologique que structurel.

Un chantier rapide et soigné

L’acier pour un assemblage éclair

Deux ans. C’est le temps qui sépare les plans d’avant-projet établis par d’Welles en juillet 1930 de la pose officielle de la première pierre en juillet 1932. C’est aussi la durée du chantier qui s’achève à l’été 1934 par la fin des plantations16.

« En raison des 258 cellules semblables constituées par les chambres, la Cité a été construite à la mode américaine, autour d’une ossature d’acier… »17. Au lieu du béton armé, d’Welles fait le choix de l’acier pour les pavillons, de la structure à la charpente. C’est économique, rapide à assembler et c’est aussi une manière pour l’architecte de mettre en application des procédés modernes18 (fig. 11).

Fig. 11. Photographie du chantier de la cité universitaire de Budos, janvier 1933 (coll. Sylvain Schoonbaert).
Fig. 11. Photographie du chantier de la cité universitaire de Budos, janvier 1933 (coll. Sylvain Schoonbaert).

Alors que les États-Unis n’hésitent plus en matière de constructions métalliques, l’Europe et la France s’interrogent toujours. Louis Loucheur, ministre du Logement, confie à Jacques d’Welles et d’autres spécialistes le soin d’étudier les constructions métalliques en Écosse au début de l’année 1929. Avec son collègue, l’architecte Urbain Cassan, il rend ses conclusions, notamment de précieux détails sur les Atholl houses, petites maisons économiques près de Glasgow bâties tout en acier19. Il indique que le procédé métallique : « peut être, sinon recommandé, tout au moins autorisé par les organismes chargés d’appliquer la loi du 13 juillet 1928 »20, autrement dit dans les futures HBM.

De retour à Bordeaux, d’Welles se met en relation avec les forges de Commentry-Oissel qui produisent de l’acier et commercialisent – timidement – des maisons en structure métallique21. Il leur demande une étude pour les logements HBM de la rue Maucoudinat à Bordeaux en 1929 puis, l’année suivante, pour la cité universitaire. En tout, Commentry-Oissel livre 450 tonnes d’acier pour Budos, que l’entreprise bordelaise René Fourès se charge d’assembler sur place. L’impressionnante carcasse de métal est immortalisée par quelques précieuses photographies22, témoins français des chantiers new-yorkais. Cette étape de la construction préfigure celle du masquage de l’acier et du remplissage avec l’autre matériau star de la cité : la brique.

Le « look » HBM

La brique rappelle Toulouse, pays rose, et les cités du nord de la France. Elle peut également évoquer les grandes opérations parisiennes d’habitat social où elle règne en maître sur les façades des habitations à bon marché. Cet emploi quasi systématique donne comme un « look » HBM, laissant supposer le caractère social derrière les façades et porté fièrement par la cité universitaire de Bordeaux. Jacques d’Welles qui cumule sur le papier, une inclination pour la brique, va pourtant hésiter avec le béton cellulaire enduit23. Dans un courrier à l’administrateur des forges, il donne le fin mot de ce choix :

La direction de l’Office Public d’Habitations à Bon Marché qui construira la Cité, m’a informé qu’elle tient essentiellement à conserver les briques apparentes en façade parce que cette disposition a plu et qu’elle a été adoptée par son conseil d’administration et par l’Université24.

D’autres opérations réalisées par d’Welles pour les HBM de Bordeaux à la même époque, mettent aussi à l’honneur ce matériau (rue des Vignes, rue Maucoudinat, rue du Jardin-Public…).

Pour les façades de la cité, d’Welles base son devis sur les briques de Preignac, provenant de l’usine Filliatre, à une dizaine de kilomètres au sud de Bordeaux. Après avoir vu divers échantillons amenés par l’entreprise générale chargée de la commande, il sélectionne la brique Gilardoni. C’est un modèle déposé par les industriels du même nom, caractérisé par le brun rouge vif donné par deux cuissons successives ; l’aspect éclatant valorise les façades et contraste avec le blanc de l’enduit du béton.

Un haut niveau de service

La cité est conçue comme un lieu de vie, avec ses services. Le pavillon central est dédié à la vie étudiante : salle de culture physique en sous-sol, un foyer-restaurant au rez-de-chaussée, une grande salle des fêtes, une bibliothèque, des salles d’études, de billard et de musique au premier étage. Un toit terrasse couvre l’ensemble pour d’indispensables activités de plein air avec vue imprenable sur les toits bordelais. Dans les pavillons latéraux, les étudiants trouvent une buanderie, une conciergerie, une infirmerie, les bureaux de l’administration et les appartements du directeur.

Fig. 12. Rameur, tables de ping-pong et salle de culture physique de la cité universitaire de Budos, août 1934 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 17).
Fig. 12. Rameur, tables de ping-pong et salle de culture physique de la cité universitaire de Budos, août 1934 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 17).

L’effort intellectuel s’accompagne de la culture physique. Le court de tennis et un mur de pelote sont indispensables aux beaux jours. Des tables de ping-pong, des agrès de gymnastique et des appareils de musculation viennent compléter l’équipement mis à disposition des pensionnaires (fig. 12). Côté hygiène, chaque pavillon possède des cabines de douches à eau chaude et des WC collectifs. Ces cabines en acier inoxydable sont innovantes et faciles d’entretien, usage recherché par d’Welles dans son courrier adressé au directeur du pavillon belge à la cité internationale de Paris : « J’ai l’honneur de vous demander de me communiquer le résultat de votre expérience des ingénieuses cabines de douches métalliques que vous m’avez montrées ». Dans un registre plus prosaïque, l’architecte s’inquiète du niveau de service de la cuisine : « Pourquoi n’est-il pas prévu de marmite à lait pouvant également servir pour les compotes, crèmes et confitures ? N’est-ce pas nécessaire pour un pareil établissement ? » ; plus loin : « Cette friteuse n’est-elle pas trop puissante pour assurer un maximum de 350 déjeuner ? »25.

Derrière le souci du détail, voire un manque de confiance envers les entreprises adjudicatrices, d’Welles semble masquer une certaine crainte de l’échec. D’une part, il s’agit de montrer sa valeur pour le premier projet d’envergure qu’il est en passe d’achever à Bordeaux, d’autre part, il lui faut convaincre qu’il est possible à un duo maire-architecte de fonctionner malgré des vues politiques opposées26.

La qualité fait durer

Pour résister à la délicatesse de l’étudiant passager, le mobilier doit être irréprochable. Le directeur de l’École centrale des arts et manufactures de Paris confirme à son confère d’Welles son expérience en la matière :

La bonne conservation de l’immeuble et du mobilier est également parfaite ; et ceci est dû en grande partie au fait que nous avons eu constamment le souci de faire quelque chose de gai : les revêtements, la peinture, la décoration, le mobilier, les locaux sanitaires ont été très étudiés de façon à présenter, sans majoration de prix sensible, un aspect de « soigné » et de beauté qui force au respect des choses27.

Ainsi, les chambres de la cité bordelaise sont meublées pour partie par la maison Majorelle de Nancy et par la maison locale Mérigot-Cazaubon. Ces deux grands spécialistes du mobilier sont choisis pour leur prix, mais aussi pour la viabilité de leurs modèles, testés, critiqués et approuvés par l’architecte. Pour éviter la monotonie, il leur commande à chacun plusieurs versions de chambres, toutes accordées aux papiers peints des pavillons (fig. 13).

Fig. 13. Intérieur d’une chambre de la cité universitaire de Budos, août 1934 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 27).
Fig. 13. Intérieur d’une chambre de la cité universitaire de Budos, août 1934 (ABM, Bordeaux, recueil 141, planche 27).

Pour le réfectoire, 80 tables de quatre personnes avec piétement tubulaire en acier chromé, plateau en marmonite noire de Saint-Gobain sont livrées28. Côté décoration, les étudiants mangent entre seize colonnes en imitation marbre de Portor, veiné de jaune et de rouge, réalisé par Élie Corbineau, l’un des meilleurs stucateurs bordelais. À l’étage, la salle des fêtes est voulue chaleureuse, avec parquet et lambris identiques, composés de lames de chêne et d’acajou. Sous les voûtes, l’esprit divagant est rappelé au corps par des médaillons aux armes des universités : Arts – Sciences, Médecine – Pharmacie, Lettres – Droit.

Dans le même esprit d’exigence, d’Welles ne transige pas avec les revêtements des marches et des halls en beau calcaire à veines ocres extrait des carrières de Tavel (Gard). Au plaisir de l’œil s’ajoute le confort des oreilles puisqu’il demande un linoléum épais dans les couloirs des chambres. Enfin, il impose la marque Jacob-Delafon pour la porcelaine sanitaire, « garantie d’une maison de premier ordre », tout comme une serrurerie Fichet pour l’ensemble de la cité.

Pour la grille et les portails d’entrée, d’Welles choisit les Établissements Durenne et du Val d’Osne à Paris29. Il leur confie les dessins, mettant en valeur les croissants de la ville dans un réseau géométrique, ferronnerie malheureusement remplacée en 1997.

D’Welles a également le souci de placer son œuvre dans la modernité. Il indique, pour tamiser la lumière dans les cages d’escalier, l’utilisation de la brique « NEVADA », nom commercial donné en 1928 par le verrier Saint-Gobain à un pavé de verre standardisé (20×20 cm sur 4 cm d’épaisseur). Elle n’est popularisée qu’au salon d’Automne des artistes décorateurs de 1931 avec la maquette de la maison de verre réalisée par l’architecte Pierre Chareau30. D’Welles l’utilise déjà en 1930 pour les nouveaux kiosques à journaux de la ville31.

Fierté, vie et durabilité des bâtiments

Droit de citer : l’architecte et la presse

Monsieur, s’il était nécessaire, je vous adresserais pour le 23 décembre des documents concernant la construction métallique et les assemblages de charpente des pavillons de ma cité universitaire, ainsi que des photographies du chantier32.

D’Welles, empli d’une certaine fierté pour son œuvre, n’hésite pas à solliciter les différents organes de presse et à répondre aux sollicitations, comme ici lors de son courrier au directeur adjoint de l’Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier (OTUA)33. Cette démarche promotionnelle se prolonge jusque dans les années 1950. Le Monde Illustré est la première revue à s’intéresser au projet, fin mars 193034. À cette époque, d’Welles, en charge du dossier depuis 10 jours, répond poliment qu’il « n’est pas bien ficelé ». L’année suivante, le même quotidien dévoile le parti-pris du plan et annonce la date de la pose de la première pierre. Satisfait, l’architecte répond au rédacteur de l’article, Jean-Marcel Lizotte : « Permettez à l’auteur des plans, de vous féliciter d’avoir si bien compris ses intentions et de vous remercier des termes élogieux avec lesquels vous jugez ses efforts »35.

Mais l’événement marquant pour la cité bordelaise est l’accueil, du 1er au 5 juin 1934, du tout premier congrès d’urbanisme, lancé à l’initiative de Jean Royer36. Même si des chambres sont encore sans meubles, la cité universitaire est un passage obligé, auscultée par des yeux connaisseurs.

À partir de cette date, l’édifice rentre dans une promotion groupée des grands travaux municipaux. D’Welles envoie aux rédactions des articles tout prêts, avec textes de sa main et photographies de chantier, quitte à ce qu’il y ait répétition d’une revue à l’autre… En 1937, la cité est visible en maquette et en photographies aux pavillons Guyenne et Gascogne de l’Exposition internationale de Paris. Le journal à grand tirage L’illustration, dans son numéro du 13 août 1938, consacre plusieurs pages sur les réalisations municipales sous le titre « L’œuvre édilitaire d’une grande ville de province ». L’année suivante, d’Welles convainc la revue L’architecture de mettre à l’honneur les réalisations municipales (fig. 14). Pour cette parution, le maire de Bordeaux est sollicité pour un mot de préambule. Voici sa réponse :

M. Pierre Vago, Rédacteur en chef de « l’Architecture d’Aujourd’hui », me demande quelques lignes de présentation pour l’étude d’ensemble qu’il consacre aux réalisations municipales de Bordeaux. Je le remercie de cette attention ; mais j’ai si souvent parlé ou écrit sur les piscines, le stade, la cité universitaire, les abattoirs, la bourse du travail, l’école primaire supérieure, les habitations à bon marché, les jardins, les places publiques, les avenues, les terrasses qui dominent les quais, les écoles, etc., etc. que j’en suis arrivé à une sorte de pudeur. Ce qui est terminé est terminé. L’on se rend compte d’ailleurs du degré d’utilité d’une création municipale à la rapidité avec laquelle elle est assimilée par l’opinion publique. Ce qui était nécessaire est, en effet, en quelques semaines considéré par la population comme ayant toujours existé. Une construction à usage collectif, quand elle est livrée au public, n’appartient plus, ni à l’administrateur municipal qui l’a voulue, ni à l’architecte qui l’a conçue, ni aux ouvriers qui l’ont édifiée, mais à la foule. […]37.

Honneurs manqués ?

Malgré une présence bordelaise significative dans les colonnes de presse, une déception demeure. Alors que le président de la République Albert Lebrun vient poser la première pierre et inaugurer la cité universitaire de Nancy, celle de Bordeaux ne reçoit « que » la visite d’Anatole de Monzie, ministre de l’Éducation nationale, pour le premier coup de truelle. Quelques semaines plus tard, la presse se console avec une « visite officielle » en présence du ministre du Travail et maire de Bordeaux Adrien Marquet. La petite déconvenue est finalement passée ainsi : « À Bordeaux, nous pratiquons le vieil adage : “le bien se fait sans bruit et le bruit ne fait pas de bien” »38.

Fig. 14. L’article consacré à la cité universitaire de Budos paru dans la revue L’architecture d’août-septembre 1939 (Cité de l’architecture).
Fig. 14. L’article consacré à la cité universitaire de Budos paru dans la revue L’architecture d’août-septembre 1939 (Cité de l’architecture).

Garder le souvenir

À cet arsenal publicitaire s’ajoutent deux bandes vidéo (pose de la première pierre et inauguration) et un album souvenir. Celui-ci est recouvert d’un maroquin rouge sur la tranche et d’une couverture argent brillant à lettrage doré. L’album renferme 28 planches illustrées de plan et de photographies en noir et blanc retraçant la construction de la cité. Cet objet rare – pour un bâtiment en dehors de Paris –, a la chance d’être parvenu jusqu’à nous en deux exemplaires connus.

Le premier, conservé aux Archives de Bordeaux Métropole, est sans doute un album témoin. Le second, d’une collection privée, s’ouvre en revanche avec la surprise de sept photographies volantes et inédites. Elles montrent des phases du chantier et sont datées au verso. Un courrier récemment consulté montre que d’Welles répond à la commande de son président de l’OPHBM, qui souhaite réaliser un album à offrir lors de l’inauguration. L’architecte sollicite plusieurs studios39, sélectionne les photographies puis choisit le modèle d’album40. Le second exemplaire est peut-être celui d’un superviseur du chantier voire de l’architecte lui-même, dans lequel il aurait pris soin de garder les illustrations écartées de la sélection41 ?

Aujourd’hui, des reproductions photographiques peuvent être réalisées grâce à ce précieux album et mettent au jour l’extraordinaire état de conservation du bâtiment. 

Pensionnaire à la cité universitaire

Les photographies commandées servent aussi à l’édition de cartes postales. Pour ceux qui les achètent et les écrivent, c’est l’occasion de partager à leurs proches l’endroit exact de leur résidence. Mais quoi de mieux qu’un témoignage direct de la vie sur place ? Par chance, les archives du Crous conservent une pile de courriers adressés au directeur de l’époque, M. Brouste. Entre autres parents soucieux de donner à leur fils la meilleure chambre dans le meilleur bâtiment, plusieurs ex-pensionnaires tiennent à donner leur avis sur leur passage à Budos :

Quant à la cité universitaire, je l’ai trouvée superbe. Il y a peu d’universités américaines avec des cités comme celle de Bordeaux. Nous étions bien nourris, le service était toujours impeccable, les chambres et le personnel était excellent. En somme, monsieur, j’étais absolument satisfait […]42.

Le règlement intérieur de 194543, ainsi que les carnets de consommation journalière de la cité44 donnent une idée de l’exigence de la vie communautaire et de l’importance des repas. Chaque semaine, un nouveau pensionnaire est chargé de la tenue du « grand livre », à savoir la gestion des stocks et des approvisionnements pour la cuisine, l’organisation des menus ordinaires ou spéciaux….

La vie à Budos est aussi culturelle. En décembre 1936, des musiciens remplissent pour la première fois d’un son classique l’espace de la salle des fêtes. La salle et sa configuration scénique permettent d’accueillir également des pièces de théâtre, comme « Les Justes », d’Albert Camus, jouée en 1956 par la Compagnie dramatique universitaire. Dans les années 1950, l’organisation de concerts et de bals s’intensifie et se structure. Les bals du COCU (Comité d’organisation de la cité universitaire) deviennent une institution, endroit incontournable pour l’étudiant bordelais jusque dans les années 1980.

Un bâtiment durable

La première grande campagne de rénovation des bâtiments débute en 1960 sous les ordres de l’architecte bordelais André Conte. Il s’agit d’améliorer en premier lieu l’étanchéité du toit terrasse, de changer les volets des chambres et de ravaler les maçonneries en souffrance. À cette occasion, un petit album photographique avant travaux a été réalisé45, donnant à voir la cité à l’épreuve du temps.

En 1997-1998, l’architecte bordelais Alain Loisier est chargé d’une réhabilitation de fond en comble. Les pavillons des chambres sont mis à nu jusqu’à l’ossature métallique. Ce chantier titanesque s’est toutefois passé dans le respect des agencements et matériaux de l’époque. Un nouveau linoléum est posé dans le couloir des chambres, les huisseries sont changées tandis que radiateurs, lambris, lavabos, glaces et autres carreaux sont conservés ou remis en place.

La fin de cette réhabilitation s’achève le 7 juin 1998 par un grand bal dans la salle des fêtes, en présence de personnalités. Au-delà de cette réhabilitation réussie, la cité est remarquée et récompensée, en 2014, par le label Architecture contemporaine remarquable (ACR) décerné par le ministère de la Culture. Cette distinction prouve la durabilité de l’ensemble et sa fonction sociale, à l’œuvre depuis près d’un siècle.

Fig. 15. Photomontage de la salle des fêtes de la cité universitaire de Budos. Photographies de 1934 et 2023 (montage F. Grollimund).
Fig. 15. Photomontage de la salle des fêtes de la cité universitaire de Budos. Photographies de 1934 et 2023 (montage F. Grollimund).

Notes

  1. Les principaux ouvrages y faisant référence : Robert Coustet, Bordeaux et l’Aquitaine 1920-1940, Techniques et Architectures, Bordeaux, 1988 ; Robert Coustet, Marc Saboya, Bordeaux. La conquête de la modernité. Architecture et urbanisme à Bordeaux et dans l’agglomération de 1920 à 2003, Mollat éditions, Bordeaux, 2005.
  2. L’OPHBM est un organisme qui reçoit des dotations publiques et peut emprunter des sommes à la Caisse des Dépôts pour des projets d’habitat social. Il siège à l’hôtel de ville, son conseil d’administration est souvent composé d’adjoints au maire, en d’autres termes le bras armé de l’habitat social de la municipalité.
  3.  Au 11e congrès de Lyon des unions nationales étudiantes, Bordeaux émet le vœu « qu’il soit dans la mesure du possible remédié à la vie chère et aux difficultés du logement par la création de maisons d’étudiants », publié dans Bordeaux-étudiant du 10 juin 1922, p. 1-2.
  4. L’occasion de remercier ici Marie Pérot, archiviste au Crous, sa stagiaire Anastasia Soler ainsi que Jean-Pierre Ferré, directeur, Sophie Falleri-Vialard, cheffe du service Affaires générales et juridiques, pour leur chaleureux accueil.
  5. Marie-Françoise Bénech, L’architecture et l’urbanisme à Bordeaux sous la municipalité d’Adrien Marquet (1925-1944), Université de Bordeaux Montaigne, thèse soutenue le 2 juillet 2003 sous la direction de Dominique Jarrassé.
  6. Son père est vice-président de l’OPHBM de la Ville de Toulouse jusqu’à son décès en 1930.
  7. Présentation de la cité dans un article de d’Welles lui-même dans la revue Le génie civil du 5 décembre 1925, p. 490-492.
  8. Journal officiel du 31 juillet 1928, p. 8564.
  9. En dehors de Paris, seule la cité universitaire de Montpellier de l’architecte Élie-Marcel Bernard, inaugurée en 1931, est organisée en pavillons éclatés.
  10. Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux, 6873 M 1. Ce propos complète celui rapporté par le recteur de l’Académie de Bordeaux : « Un souci a dominé : celui de diviser les logements pour diviser les bruits, si l’on peut dire, diminuer les allées et venues, et donner une grande aération aux bâtiments. Une partie de la cité sera réservée aux étudiants étrangers ». Extrait du journal L’Intransigeant du 25 avril 1932.
  11. ABM, Bordeaux, 1 M 115, courrier 187 du 13 mars 1931.
  12. ABM, Bordeaux, 1 M 114, courrier 320 du 15 mars 1930.
  13. L’Intransigeant du 25 avril 1932. Les courriers montrent que d’Welles organise son séjour à Paris les 23 et 24 octobre 1930 entre un aller-retour à la cité universitaire de Caen.
  14. Il demande, par l’entremise de l’architecte Jacques Gréber, l’abonnement aux revues Sweets’architectural catalogue et Sweet’s engineering catalogue en octobre 1928.
  15. « Ces bâtiments ont été conçus avec l’idée selon laquelle les hommes d’affaires doivent prendre un statut plus important au sein du collectif », The architectural forum, octobre 1927.
  16. Allées de tilleuls et arbustes à fleurs.
  17. Urbanisme spécial Bordeaux de mai-juin 1934, p. 214.
  18. L’Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier fait publier sa première revue en mars 1929.
  19. Sur les travaux d’Urbain Cassan, voir Christian Hottin, « Jussieu, l’inachevée. Cinquante ans de projets pour la « faculté des sciences de Paris centre » », Livraisons de l’histoire de l’architecture,13, 2007, p. 23-50. [http://journals.openedition.org/lha/402].
  20. Publié dans la revue La construction moderne du 3 mars 1929.
  21. Étudiées et commentées dans le numéro 2 de la revue L’Acier, Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier (OTUA), du 1er août 1929.
  22. Photos volantes de l’Album-souvenir issu d’une collection privée.
  23. Matériau préféré pour son aspect dans l’immeuble de la rue Maucoudinat.
  24. ABM, Bordeaux, 1 M 115, courrier 172 du 5 mars 1931 à l’administrateur des Forges et Ateliers de Commentry-Oissel.
  25. ABM, Bordeaux, 1 M 119, courrier 619 du 23 juin 1933.
  26. D’Welles est imprégné de la culture familiale royaliste tandis qu’Adrien Marquet est un des piliers de la SFIO. À ce sujet, voir : Olivier Ratouis, Sylvain Schoonbaert, « Un Grand Bordeaux ? La fabrique de la métropole dans l’Entre-deux-Guerres », actes électroniques du colloque Inventer le Grand Paris. Regards croisés sur Paris et les métropoles : 1919-1944, Paris, Petit Palais, 4-5 décembre 2014. [https://www.inventerlegrandparis.fr/article/un-grand-bordeaux-la-fabrique-de-la-metropole-dans-lentre-deux-guerres/].
  27. ABM, Bordeaux, 6873 M 1.
  28. Pour l’anecdote, les camions de livraison endommagent par deux fois la grille et les piliers d’entrée…
  29. L’entreprise de renommée nationale avait déjà livrée pour la Ville de Bordeaux des statues et fontaines en fonte à la fin du XIXe siècle.
  30. Les revues L’architecture aujourd’hui et Art et décoration publient la même année le mur en verre de la maison Dalsace.
  31. ABM, Bordeaux, 1 M 114, des places d’Aquitaine et de Bourgogne notamment.
  32. ABM, Bordeaux, 1 M 116, courrier 1226 du 17 décembre 1932.
  33. D’Welles a fait inscrire la cité au concours de l’OTUA intitulé « les immeubles français construits en structure métallique en 1932 et 1933 ». Malheureusement, la cité n’est pas terminée dans les délais du concours…
  34. Lettre du 24 mars 1930, ABM, Bordeaux, 1 M 115.
  35. ABM, Bordeaux, 1 M 116, courrier 69 du 19 janvier 1932.
  36. Directeur de la jeune revue Urbanisme dont le numéro des 26-27 mai 1934 est consacré à l’histoire de Bordeaux et de son agglomération. À cette occasion, d’Welles se charge de l’article : « Le premier programme des grands travaux de la ville de Bordeaux », p. 207-220.
  37. Numéro de septembre 1939.
  38. La Petite Gironde du 17 juillet 1934, p. 4.
  39. Gourdin, Photo industrielle du sud-ouest.
  40. ABM, Bordeaux, 1 M 119, courrier 1544 du 6 décembre 1934, de d’Welles au docteur Ginestous : « J’ai l’honneur de vous adresser la collection des 26 photographies de la cité universitaire que j’ai choisies parmi celles que j’ai fait prendre et que je vous propose de désigner à votre tour pour l’album dont vous m’avez chargé de m’occuper. […] La date de l’inauguration officielle de la cité universitaire étant sans doute assez proche, j’ai l’honneur de vous demander combien d’albums, dans chaque édition, il convient de commander à M. Le Maillot ».
  41. Au verso, les photographies volantes sont datées précisément année, mois et jour, ce qui plaide en faveur d’une volonté de suivi de l’édifice.
  42. Archives du Crous de Bordeaux (carton cité universitaire), courrier de Robert O. Moore, daté de Détroit le 21 août 1938, au directeur de la cité universitaire M. Brouste.
  43. Archives du Crous.
  44. Archives Départementales de la Gironde, 5755 W 1-13, carnets de consommation journalière du restaurant universitaire de Budos (1945-1959).
  45. Archives du Crous de Bordeaux (carton cité universitaire).
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Chapitre de livre
EAN html : 9791030011395
ISBN html : 979-10-300-1139-5
ISBN pdf : 979-10-300-1140-1
Volume : 35
ISSN : 2741-1818
Posté le 18/06/2025
21 p.
Code CLIL : 3669; 3076;
licence CC by SA

Comment citer

Grollimund, Florian, « La cité universitaire de Budos à Bordeaux : une cité pour l’avenir ? », in : Mansion-Prud’homme, Nina, Schoonbaert, Sylvain, dir., Villes et universités. Quels patrimoines pour quels avenirs partagés ?, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, collection PrimaLun@ 32, 2025, 217-238, [en ligne] https://una-editions.fr/la-cite-universitaire-de-budos-a-bordeaux [consulté le 20/06/2025].
Illustration de couverture • Maquette d’étude du quartier de l’Esplanade (mai 1959). C.-G. Stoskopf architecte (avec intégration du projet de R. Hummel pour le campus) (Archives d’Alsace-Site de Strasbourg, fonds Stoskopf, 60J62).
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