Mulhouse, qui aspirait après-guerre à développer son offre de logements et d’équipements1, obtint en 1960 la création d’une vaste Zone à urbaniser par priorité (ZUP) sur la colline de l’Illberg, au sud-ouest de la ville. Elle fut composée d’un Centre universitaire – ouvert modestement en 1958 sous l’égide de l’Université de Strasbourg et qui deviendrait université du Haut-Rhin en 1975 puis de Haute-Alsace (UHA) en 1977 –, d’un ensemble résidentiel et d’un ensemble sportif. Le projet universitaire a connu plusieurs phases qui éclairent non seulement les ambitions nourries par la municipalité pour dynamiser la ville, à un moment où l’activité industrielle était en déclin, mais aussi, plus largement, pour la doter d’un équipement majeur lui assurant une place dans le dessein régional voire tri national, entre la Suisse et l’Allemagne.
Inscrite dans le sillage des travaux de Nicolas Stoskopf, qui revenaient sur la genèse et le développement institutionnel de cette « jeune université2 », cet article éclaire les motivations et les enjeux qui ont guidés la conception de la future université à partir des années 1950, et ambitionne plus largement de redonner au cas mulhousien une place dans l’historiographie consacrée à l’aménagement des territoires universitaires français3 jusqu’aux années 2000. En effet, que révèle le projet universitaire mulhousien du dessein urbanistique de la ville ? A-t-il été envisagé pour répondre au défi de la modernisation du tissu industriel haut-rhinois ? Quelles actions ont été ensuite entreprises pour valoriser ce patrimoine ?
Pour y répondre, les fonds des archives d’Alsace, des archives municipales de Mulhouse et de l’UHA ont notamment été exploités, ainsi que les comptes rendus des conseils municipaux et les Bulletins de la Société Industrielle de Mulhouse (SIM4) – cet acteur incontournable dans le développement du territoire depuis les cités ouvrières de Jean Dollfus (1800-1887). Il s’agira de revenir plus largement sur les théories et doctrines qui ont agité l’appareil architectural et urbain mulhousien, sur les figures qui se sont mobilisées à l’échelle locale et nationale ainsi que sur les liens établis entre le projet urbain et le dessein politique.
L’enseignement supérieur technique et scientifique : un enjeu pour Mulhouse dans le paysage régional et tri national
Au début des années 1950, la structure de l’agglomération mulhousienne fait apparaître trois éléments principaux : un modeste noyau central qui correspond au petit bourg du XVIIIe siècle ; la ville industrielle du XIXe siècle avec ses usines sous les murs de la ville et ses cités ouvrières au nord ; les faubourgs résidentiels à l’est et à l’ouest sur les collines, au début du XXe siècle. Pour assurer à Mulhouse un avenir radieux face à la concurrence des villes voisines – notamment Strasbourg et Bâle – le socialiste Émile Muller (1915-1988), enfant du pays devenu maire en 19565, lança de grands projets qui devaient transformer Mulhouse en « ville modèle6 ». Parmi eux, un équipement universitaire offrirait aux entreprises mulhousiennes et régionales les techniciens qui leur faisaient défaut et permettrait aux étudiants d’accéder à tous les échelons du savoir7.
Les Journées mulhousiennes, congrès annuel d’ampleur orchestré entre les années 1950 et 1970 par la Ville et la SIM, étaient l’occasion de débattre de l’avenir de la cité et de mener des opérations séductions pour des personnalités officielles toujours plus nombreuses. Celles de mai 1958, sur le thème de la recherche et de l’enseignement scientifique et technique, se déroulèrent tandis que le gouvernement annonçait la création, en France, d’une demi-douzaine de collèges scientifiques universitaires8. L’agglomération mulhousienne de 140 000 habitants, qui s’est imposée en tant que capitale industrielle de l’Alsace au XIXe siècle, ne comptait alors que deux établissements d’enseignement supérieur – l’École de chimie et l’École de Textile9 – créées en 1822 et en 1861 grâce au trépied mulhousien que constituaient la SIM, la Chambre de Commerce et la Ville. Aussi, c’est en considérant cet héritage que Mulhouse devait « faire face à son avenir10 ».
![Fig. 1. Plan de la ville de Mulhouse, 1947 et mis à jour en 1960. Au sud-ouest, le périmètre de la Zone à Urbaniser par Priorité est encadré et hachuré pour désigner l’espace qui accueillera un ensemble résidentiel, universitaire, technique et sportif à l’Illberg-Dornarch (Archives municipales de Mulhouse [AMM], 1150 W 12).](https://nakala.fr/iiif/10.34847/nkl.a3af74p0/full/600,/0/default.jpg)
Le ministère se laissa convaincre d’agréer à Mulhouse un Collège universitaire devant l’esprit novateur de la municipalité qui avait en réalité déjà acquis tous les terrains pour le déployer (fig. 1). Elle régularisa le cours de l’Ill (environ 90 ha), se rendit maîtresse du Domaine de l’Illberg (fig. 2), par voie amiable ou expropriation (environ 50 ha) et réserva ainsi dans son plan d’urbanisme11 un espace considérable de 150 ha, d’un seul tenant, pour un vaste ensemble universitaire, technique et sportif (fig. 3), où les étudiants seraient « à l’écart de la vie intense de la cité12 ». La visite organisée lors des Journées mulhousiennes de mai 1958 permit de vanter les mérites des quelques réalisations déjà achevées à l’instar de l’auberge de la jeunesse et de la salle des sports sur le futur parc des sports de 80 ha13.


Les architectes François Spoerry (1912-1999) – d’origine mulhousienne – et René Rotter (1907-1972) – qui rejoignit le Haut-Rhin après-guerre pour des raisons familiales14 – furent chargés de l’organisation générale du projet et effectuèrent notamment un voyage à Mexico pour y découvrir l’Universidad Nacional Autónoma de Mexico (UNAM)15. Si l’échelle différait complètement – on ne comptait que 180 étudiants à Mulhouse en 1958 tandis que l’UNAM en accueillait 30 00016 – la composition qu’ils proposèrent en concertation avec Maurice Loudet (inc.), directeur général des Services techniques de la Ville de Mulhouse, s’en inspira17. Une première esquisse développait le Centre universitaire autour d’un mail central bordé par les divers établissements distribués en peigne, et tenu par deux tours (fig. 4) : celle de l’administration, à l’est, et celle d’une école supérieure de l’énergie, à l’ouest. Une seconde déroulait les trois ensembles sportif, universitaire et résidentiel – répartis d’est en ouest – selon deux grands axes, dont le point de rencontre serait situé au point le plus haut18 (fig. 5).


Réservés aux piétons, ces axes plantés donneraient accès aux différents équipements qui s’y trouveraient rattachés. Les circulations routières, dotées de vastes parkings, seraient reléguées en périphérie. Les logements universitaires trouveraient place à proximité de la zone des loisirs et du parc des sports tandis que les professeurs logeraient dans des maisons le long du bois surplombant la rivière. Cette composition, proche des principes de la charte d’Athènes, fut présentée sous forme d’une maquette (fig. 6) qui séduisit Pierre Donzelot (1901-1960), directeur général de l’Équipement universitaire, scolaire et sportif, et qui salua son « très grand mérite19 ».
L’Université et la ville : en quête de modernité
Ce projet est à comprendre dans une stratégie plus large de la municipalité qui soutenait un double mouvement de rénovation et d’expansion de la ville. Les 6 ha de la Dentsche, ancien complexe industriel en cœur de ville, seraient bientôt transformés en un noyau central groupant services, administrations et logements20 ; la tour de l’Europe serait le symbole de cette modernité naissante21. À côté de cette opération d’envergure, également confiée à Spoerry qui était alors membre du conseil municipal, il s’agissait d’étendre la ville par secteurs organisés. Les Journées mulhousiennes de 1959, organisées sur le thème de l’urbanisme, furent de bon augure après le décret qui actait la création du Collège universitaire22 et l’arrêté qui confirmait le territoire de la ZUP sur une surface de 225 ha, suivant cette partition : 45 ha réservés à l’habitation, 72 ha à l’enseignement technique et supérieur, 108 ha aux activités sportives23.
Nommé architecte en chef de la ZUP à la rentrée 196024, Marcel Lods (1891-1978) fut chargé du projet. Il mena un travail qui s’inscrivait globalement en continuité de celui mené par Spoerry et Rotter25 et qui fut exposé durant plusieurs mois au Service de l’urbanisme26 (fig. 7). Conquis par ce que laissait entrevoir ce futur « Quartier Latin de Mulhouse27 », tel un haut lieu de savoir animé par les étudiants, certains imaginaient une programmation plus poussée encore. Jean-François Gravier (1915-2005), membre du comité des plans régionaux, suggéra que cet ensemble accueillît un Centre technique à l’échelle européenne, dédié à l’étude des problèmes d’industrialisation du bâtiment, d’équipement et d’urbanisme28. Pierre Sudreau (1919-2012), ministre de la Construction29, lui emboîta le pas : « Mulhouse est un carrefour français où […] [se joue] l’avenir de l’Europe ! Mulhouse peut devenir […] le symbole de l’urbanisme […] qui va maintenant devenir une réalité30 ».

Les Journées textiles de Mulhouse en 1961, consacrées au développement de l’enseignement et de la recherche appliqués, permirent de clarifier certains éléments liés au site de l’Illberg (fig. 8).

Pour Jean Pozzi (1884-1967), délégué général du ministère de la Construction, l’ensemble universitaire et technique – compris entre les pôles résidentiel et sportif – ne se dessinera pas « comme un corps étranger à la ville31 » car on veut « éviter l’isolement du “campus”32 » à l’anglo-saxonne, sans pour autant faire renoncer aux avantages de calme et aux possibilités d’extension. C’était sans doute l’idée de Lods, qui développait alors, au même moment, le campus du Moulin de la Housse à Reims sur le modèle des campus californiens de Stanford et de Berkeley. L’architecte affina son travail33 pour le Collège universitaire scientifique alors constitué d’une barre, dédiée à la recherche, placée le long du mail de manière à refermer une place bordée par un auditorium et un édifice de Travaux pratiques qui se font face (fig. 9) ; plus à l’ouest de l’autre côté du mail, il projeta par ailleurs le Centre de recherches textiles au sein d’un jardin (fig. 10).


C’est plutôt le quartier résidentiel des Coteaux34, au nord-ouest de la ZUP, qui effraya les élus et fit débat35 car il s’agissait de répartir 2500 logements dans une série d’immeubles-tours (18 niveaux) et d’immeubles-barrettes (13 niveaux)36. Si plusieurs d’entre elles furent raccourcies37, trois principes furent confirmés : la zone universitaire, bien que connectée au centre sportif, demeurerait, par son programme et sa situation, « très indépendante du voisinage immédiat38 » ; l’architecture à l’intérieur de la ZUP témoignerait d’une grande unité architecturale en assumant une hauteur certaine, tandis que les édifices des zones sportives et universitaires seraient peu élevés et plus autonomes dans leur esthétique39 ; enfin, il n’y aurait pas de maisons pour les professeurs disposées dans une zone à part40. Les travaux s’engagèrent à un rythme assez soutenu sous la houlette d’architectes d’opération – parmi lesquels Rotter et les Mulhousiens Pierre-Yves Schoen (né en 1929) et Robert Weinzaepflen (1927-2001) – membres des Services techniques de la ville. À l’École de chimie et à celle, privée, de filature, tissage et bonnetière s’ajoutèrent, une décennie plus tard, l’École supérieure de chimie, l’École supérieure des industries textiles, le Collège scientifique universitaire spécialisé dans l’électronique avec son amphithéâtre remarquable, le Collège littéraire universitaire, le Centre de capacité en droit, un restaurant et deux cités universitaires. En l’espace d’une dizaine d’années, Mulhouse devint un Centre universitaire, certes encore modeste et quelque peu disparate, mais susceptible de s’agrandir41 (fig. 11).

L’enthousiasme du départ fit cependant place à un certain désenchantement tant les complications s’accumulèrent. En 1960, les décès de Donzelot et de Gaston Berger (1896-1960), directeur général de l’Enseignement supérieur, privèrent Mulhouse de soutiens réputés au bon développement du projet universitaire. Puis s’ajoutèrent les difficultés pour les architectes à travailler en collaboration. Spoerry confessa l’amertume de ses confrères devant l’attribution du projet à un « non mulhousien42 ». La relation professionnelle entre Lods et Rotter fut particulièrement tendue au point que ce dernier démissionna après quelques mois de travail43. En 1968, lassé d’être consulté sans cesse « après une “mise au point” avec les Services techniques de la Ville44 », Lods en fit de même45. Sur proposition du maire, le Directeur départemental de l’Équipement accepta que la ZUP – qui n’était réalisée qu’à 50 % de son programme – fût confiée à la section Urbanisme des Services techniques municipaux46.
Au-delà de la réception très mitigée de la zone résidentielle des Coteaux par les Mulhousiens47 – l’architecture de Lods puis Maurice Novarina (1907-2002) pour la tranche Plein Ciel fut qualifiée d’« hostile48 » et présumée responsable de « la pathologie des grands ensembles49 » –, une autre difficulté concerna le projet universitaire lui-même. Mulhouse obtint en 1968 un institut universitaire de technologie (IUT) qui confirma son caractère technique50, ainsi que le statut de Centre universitaire du Haut-Rhin en 197051 ; mais force est de constater que l’Université-mère de Strasbourg concentrait les moyens. Mulhouse, avec tout juste 1 000 étudiants à la fin des années 196052, se contentait de deux Collèges universitaires [le littéraire avait été créé en 1966] qui fonctionnaient grâce à des enseignants venant très fréquemment en train et rentrant chez eux le soir, privant ainsi la ville d’un « sentiment de ville universitaire53 ». La création par la loi de 1966 d’une communauté urbaine de Strasbourg ainsi que la perspective d’une communauté urbaine volontaire à Colmar, soutenue par le Président Pierre Pfimlin (1907-2000), faisaient craindre à Mulhouse de ne pas trouver sa place dans cette reconfiguration régionale par des pôles structurants54.
Aussi, épuisé par ce projet engagé il y avait deux décennies, le maire Émile Muller regrettait le manque de soutien de l’État55 et exprimait par ailleurs un avis plutôt mitigé sur la ZUP56. L’effort allait cependant bientôt être récompensé : en 197557, la création de l’Université du Haut-Rhin salua les initiatives, tant privées que publiques, en faveur de la mise en place d’un enseignement supérieur d’envergure et autonome dans le sud de l’Alsace. Cet aboutissement bénéficia probablement du ralliement de Muller à la majorité présidentielle giscardienne58. Deux ans plus tard, en 1977, elle prit le nom d’Université de Haute-Alsace59 pour ne pas être enfermée dans un cadre départemental.
Vers un campus universitaire : les années « Université 2000 »
L’équipe municipale comptait sur la solidarité régionale pour que Mulhouse assoie sa place dans le dessein de la recherche universitaire du Grand-Est et répondît aux exigences de l’économie60. Aussi, puisqu’il revenait « aux “vieilles” universités séculaires et bien rodées61 » de développer la recherche fondamentale, Mulhouse favoriserait la recherche appliquée. Pour cela, il fallut encourager la construction et obtenir des crédits.
Confirmée sur les hauteurs de l’Illberg, l’université fut désormais qualifiée de « campus », contrairement à l’idée soutenue par les élus lors de sa création. Elle resta en marge du désir pourtant affirmé de la population, au terme d’une vaste enquête publique menée à la veille des années 1980 pour la révision du Plan d’occupation des sols (POS), d’engager une « mise en valeur du centre historique62 ». Aux édifices structurants déjà présents, une opération de densification fut entreprise sur l’Illberg en vue d’accueillir notamment l’École textile (1977) et la Maison de l’université (Michau arch.,1981). Les effectifs étudiants passèrent de 1 300 en 1975 à 2 700 au début des années 1980.
Les deux équipes municipales qui vinrent ensuite – celle de Joseph Klifa (1931-2009) en 1981 puis de Jean-Marie Bockel (né en 1950) en 1989 – s’inscrivaient dans une relative continuité des intentions urbanistique de l’UHA, tout en préfigurant les modalités du schéma Université 2000 dont l’ambition serait de placer le projet universitaire au service des « attentes d’animation urbaine […] [et d’] attractivité générale de l’agglomération63 ». Les partenariats universitaires et technologiques aboutirent à de nombreux projets immobiliers comme la création du Technopole Sud Alsace (1989) – aujourd’hui de Haute-Alsace – dans la continuité spatiale de la ZUP, au nord des Coteaux, ou encore la création de l’Institut de Recherches Polytechniques (1982), qui déboucha sur la troisième école d’ingénierie de Mulhouse, l’École des sciences appliquées pour l’ingénieur (1989). Au-delà de ces projets, qui affirmèrent le soutien au renouvellement du tissu industriel et au développement de l’environnement technologique des entreprises, citons également ces équipements confiés à des architectes mulhousiens ou alsaciens : la Faculté des lettres (Jemming, Spitz et Clapot arch., 1992) et sa Bibliothèque universitaire, le Centre local des œuvres universitaires (1993 ?), l’École supérieure des sciences appliquées pour l’ingénieur (Pruvost, Riethmuller, Bik arch., 1994)64, la Maison de l’étudiant (Norbert Chazaud, Frédéric Ladonne et Pierre Lynde arch., 1993) – la première en France – ou encore le Centre de recherche sur la physico-chimie des surfaces solides (Morin & associés, 1995). Pour la période 1990-1995, près de 30 000 m2 supplémentaires furent ainsi construits sur le campus de l’Illberg en sus de travaux d’aménagement paysager donnant son cadre de verdure à l’ensemble65. Par ailleurs, la connexion au centre-ville fut enfin facilitée grâce à l’ouverture d’une nouvelle ligne d’autobus et, bientôt, l’arrivée du tramway.
De nouveaux objectifs furent en outre annoncés concomitamment pour « résoudre les problèmes de fond que pose l’intégration de l’Université dans une politique de développement économique et d’aménagement urbain66 ». Le Projet urbain mulhousien 1993, sorte de « stratégie […] [pour] concevoir désormais les transformations de la ville67 », ouvrit une voie nouvelle68 afin de créer des lieux de convivialité, de retrouver des continuités de parcours et d’assurer la cohérence d’un paysage unifié (fig. 12). L’attention portée à l’existant s’avéra fondamentale puisqu’il s’agissait de réconcilier Mulhouse avec son histoire et son patrimoine, mais aussi avec l’esthétique, les activités urbaines et, enfin, avec ses ambitions de grande ville69.

Le retour à la ville et à l’histoire : réinvestir le patrimoine industriel mulhousien
Dans cette perspective globale, l’UHA était à un tournant et s’interrogea sur « son inscription dans l’espace urbain70 » afin d’accueillir les 2 500 nouveaux étudiants que projetait le schéma Université 2000. Il était clair que son développement « ne pourra[it] continuer à se faire sur le campus71 » et que les principes issus de la charte d’Athènes laisseraient désormais place aux « critères de paysage urbain » pour valoriser et requalifier les espaces. Aussi, comme à l’époque de Muller, la municipalité de Bockel paria sur le développement universitaire pour transformer la ville72.
Le départ de l’armée et la poursuite du processus de délocalisation des activités industrielles73 libérèrent notamment le site de la Société alsacienne de construction métallique (SACM)74. Entre la gare et l’Illberg, une friche de 12 ha fut propice au développement d’une Zone d’aménagement concerté (ZAC) dite de la Fonderie75. Une vaste opération de destruction d’une partie des édifices industriels, mais aussi de réhabilitation et de reconstruction, accueillerait un quartier plurifonctionnel (200 logements, une clinique, un hôtel, une crèche, une maison de quartier et partie de l’Université). La Fonderie (fig. 13), cette « cathédrale76 » industrielle de 17 000 m2 construite en 1924 par l’architecte mulhousien Paul Marozeau (1879-1942), fut réhabilitée en 2007 par l’atelier Mongiello & Plisson, répondant à deux ambitions : celle de la municipalité, qui aspirait à sauvegarder un des témoins majeurs de l’activité industrielle de Mulhouse, et celle de l’Université, qui cherchait à s’émanciper des limites de son campus. L’édifice offre un nouvel écrin à la Faculté des sciences économiques, sociales et juridiques, à un pôle documentaire d’envergure, à un Centre d’art contemporain ainsi qu’aux Archives municipales de Mulhouse et à la Maison du quartier de la Fonderie77. Installer cet équipement universitaire « en ville » constitua un acte politique fort qui permit à l’Université d’affirmer son rôle social en engageant un dialogue avec son environnement, notamment par son ouverture au public. Elle génère aujourd’hui de nouveaux besoins liés aux 3 000 étudiants qui la fréquentent et aux habitants qui participent de la métamorphose du quartier. La Ville organisa un concours, remporté en 2022 par l’agence d’urbanisme-paysage Sortons du Bois, qui défend l’idée d’un Village industriel de la Fonderie (VIF)78. Le réaménagement des espaces publics et des schémas de mobilités douces devrait offrir des connexions plus évidentes avec le campus et le cœur de ville, tandis que le développement d’un parcours d’eau et de bassins dans l’Ill rappelleraient les baignades passées des habitants, spécialement des ouvriers.
Conclusion : une jeune université en construction permanente
L’UHA constitua l’un des « grands projets79 » d’Émile Muller, maire bâtisseur et visionnaire. Si son développement a été parfois laborieux – elle a perdu, au fil des ans, une certaine force urbanistique, ce dont témoigne la coupure quasi totale entre les trois entités du projet initial, et peine à atteindre les 10 000 étudiants espérés dès ses débuts – elle a cependant été capable de se faire une place dans le concert des universités françaises en misant sur la professionnalisation et la pluridisciplinarité.
La notion de modèle, mise en exergue dans le titre de cet article, appelle deux interprétations. La première est celle d’un modèle de développement et de coopération entre ville et industrie qui ont, depuis plus d’un siècle et demi à Mulhouse, porté une même vision urbanistique du territoire en misant sur la recherche. Malgré les relations parfois tendues entre les architectes engagés dans la naissance de l’Université, qui poussent à questionner davantage les mécanismes d’attribution et de traitement de la commande publique, l’UHA résulte des efforts coordonnés, à l’échelle régionale, des milieux politiques, économiques et industriels. La seconde est celle du modèle de composition, qui présente de fortes similitudes avec le campus de Reims. Dans une période où l’industrialisation du bâtiment bat son plein et dans une perspective de rationalisation de la pensée de l’architecture scolaire, l’étude de la déclinaison de prototypes – utiles à l’obtention de marchés – pourrait être approfondie pour saisir les méthodes de travail déployées par les architectes en charge de ces opérations.
Enfin, l’UHA, cette jeune université en construction permanente, doit aujourd’hui faire face à des problématiques d’usages et d’entretiens. Au-delà des travaux de rénovation énergétique sur le parc immobilier vieillissant de l’Illberg, une restructuration plus large du campus est à l’œuvre pour l’adapter aux 8 000 étudiants qui le fréquentent aujourd’hui80. Les approches architecturales vis-à-vis de ce patrimoine diffèrent : il peut s’agir de projet d’extension (la création en 2006 de l’École nationale supérieure d’ingénieurs Sud Alsace en articulation de l’École de tissage et centre recherche textiles au début des années 1960), de construction et de réemploi (ouverture du Learning center en 2020 en remplacement de l’ancienne bibliothèque alors dédiée au centre de formation continue) ou encore de démolition-reconstruction (projet en cours de restaurant universitaire). Il faudra cependant attendre l’horizon 2030, avec la fin des travaux dans le quartier de la Fonderie ainsi que ceux en cours aux Coteaux (dispositif ANRU), pour appréhender la place des étudiants et de l’Université dans la ville et, plus largement, l’aboutissement d’un long continuum spatial et chronologique, dont l’Université constitue un chaînon majeur (fig. 14).
Notes
- Pierre Vidal, « La reconstruction après 1945, épisode majeur de l’histoire urbaine de Mulhouse », Annuaire Historique de Mulhouse, 75, 2022, p. 75-91.
- Nicolas Stoskopf, Université de Haute-Alsace. La longue histoire d’une jeune université, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005.
- Citons notamment François Dubet, Daniel Filâtre, François-Xavier Merrien, André Sauvage, Agnès Vince, Universités et Villes, Paris, L’Harmattan, 1994 ; et Florence Bourillon, Nathalie Gorochov, Boris Noguès, Loïc Vadelorge (dir.), L’université et la ville. Les espaces universitaires et leurs usages en Europe du XIIIe au XXIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018.
- Florence Ott, La Société Industrielle de Mulhouse, 1826-1876, ses membres, son action, ses réseaux, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 1999.
- Adjoint au maire sous le mandat de Jean Wagner (1894-1956), il est élu maire au décès de ce dernier avant de remporter les élections municipales au scrutin de 1959.
- Discours d’intronisation d’Émile Muller, publié dans le procès-verbal du conseil municipal de la Ville de Mulhouse (CMVM), séance du 08.10.1956, p. 286. Archives municipales de Mulhouse (AMM), DIa1.
- CMVM, séance du 12.11.1957, p. 347-348. AMM, DIa1.
- Décret du 08.10.1957. Voir notamment Jacques Minot, Histoire des universités françaises, Paris, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 1991.
- Paul Specklin, Au fil d’une histoire, chronique de l’Association des anciens élèves de l’École textile de Mulhouse (1896-1996), Mulhouse, Association des Anciens élèves de l’Ensitm, 1996.
- Étienne Juillard, « Le complexe mulhousien : ses origines et ses perspectives d’avenir », Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse [BSIM], 695 (spécial Journées mulhousiennes de l’urbanisme), 1959/2, p. 7.
- Le plan du groupement d’urbanisme de Mulhouse a été pris en considération par arrêté ministériel du 21.03.1957.
- CMVM, séance du 12.11.1957, p. 348. AAM, DIa1.
- Maurice Loudet, « Visite des chantiers de l’Illberg », BSIM, 691 (spécial Journées scientifiques de Mulhouse), 1958/2, p. 107.
- Rotter demanda son agrément en Alsace pour y retrouver son épouse. Il exerça à Mulhouse entre 1949 et 1967, et à Sausheim, entre 1949 et 1951. Lettre de René Rotter adressée au Directeur général des Travaux du MRU, le 06.11.1946. Archives nationales, dossier d’agrément du MRU, 19771965/211.
- Lettre de Spoerry adressée au maire Muller, le 10.03.1958. AMM, 19 W 39.
- Nicolas Stoskopf, op. cit., p 7.
- « Cet avant-projet est limité aux éléments généraux […]. Il doit donner lieu à l’établissement d’un projet définitif général prévu par la procédure d’approbation et dont la confection incombera aux Services techniques de la Ville, en particulier au service municipal d’urbanisme suivant une décision de M. le Directeur général de l’Aménagement du territoire, en date du 30 janvier 1958. La consistance du projet d’aménagement général doit faire état : du zonage général […], du réseau de voies principes et secondaires ; de la localisation des services publics à vocation territoriale ; des emplacements des principaux espaces libres […] ». CMVM, séance du 28.07.1958, p. 227. AAM, DIa1.
- René Rotter, François Spoerry, [sans titre], BSIM, 691, 1958/2, p. 111-112.
- Pierre Donzelot, « Conclusions », BSIM, 691, 1958/2, p. 113.
- Jean Pozzi, « L’aménagement de la zone Mulhouse-Rhin », BSIM, 695, 1959/2, p. 14.
- Amandine Diener, « Le quartier et la Tour de l’Europe à Mulhouse (1959-2015). Perspectives européennes d’un patrimoine transfrontalier », InSitu, la revue des patrimoines, 38, 2019. [https://journals.openedition.org/insitu/20178].
- Le décret du 17.11.1958 acte la création du Collège universitaire à Mulhouse. Émile Muller ouvre les Journées mulhousiennes par ces mots : « Le 17 novembre 1958 maque la date officielle de l’implantation à Mulhouse de l’enseignement supérieur ». Muller Émile, « Allocution de M. E. Muller », BSIM, 693, 1958/4, p. 10.
- Arrêté du 06.01.1960. Mulhouse figurait parmi les premières villes de France à bénéficier de la création d’une ZUP.
- Lods a été chargé d’établir le programme d’urbanisme de la ZUP aux termes de la lettre ministérielle en date du 19.09.1960. Son contrat pour l’exécution de la mission porte la date du 25.07.1961. AMM, 1150 W 2.
- Marcel Lods, « L’ensemble Mulhouse-Ouest », BSIM, 695, 1959/2, p. 24.
- CMVM, séance du 23.07.1962, p. 270-271. AAM, DIa1.
- Joseph-François Angelloz, « Allocution de M. J. F. Angelloz », BSIM, 693, 1958/4, p. 7.
- Jean-François Gravier, « Mulhouse, l’aménagement du territoire et l’équilibre européen », BSIM, 695, 1959/2, p. 50.
- Claire Andrieu, Michel Margairaz (dir.), Pierre Sudreau 1919- 2012. Engagé, technocrate, homme d’influence, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.
- Pierre Sudreau, « Allocution de M. Pierre Sudreau », BSIM, 695, 1959/2, p. 61-64.
- Jean Pozzi, « Développement et harmonisation des implantations scolaires et universitaires dans le cadre de la ZUP de l’Illberg », BSIM, 704 (spécial Journées textiles de Mulhouse), 1961/3, p. 38.
- Ibid.
- Conseil municipal du 14.09.1961 puis Dossier « ZUP de Mulhouse. Rapport de présentation du dossier d’avant-projet », signé du ministère de la Construction, direction départementale du Haut-Rhin s.d. [la page intérieure indique le 08.07.1963], p. 1. AMM, 1150 W 12.
- Didier Burcklen, « La ZUP de Mulhouse : genèse de l’ensemble résidentiel des Coteaux », Les Actes du CRESAT, 1, 2004, p. 56-68.
- Les élus se dirent inquiets « parce que […] les grands ensembles que nous connaissions à travers notre pays n’étaient pas toujours des réussites. » Voir Émile Muller, CMVM, séance du 15.09.1961, p. 243. AMM, DIa1.
- Lettre de Lods adressée au directeur général des services techniques de Mulhouse, datée du 19.09.1961, accompagnée d’une note intitulée « Zone à urbaniser par priorité à l’Illberg. Position du problème », AMM, 1150 W 12, p. 1.
- Lettre de Lods au Délégué général datée du 20.02.1963, p. 1. AMM, 1150 W 75.
- « Programme d’urbanisme établi par M. Lods, architecte en chef-coordinateur », p. 4, dans Dossier « ZUP, Avant-projet relatif aux travaux d’équipements » par le directeur général de services techniques de la ville de Mulhouse, le 18.03.1964. AMM, 1150 W 12.
- Ibid.
- Lettre de Lods au maire datée du 08.12.1962. AMM, 1150 W 75.
- La composition d’ensemble peut être rapprochée notamment de celle du campus de Mont-Saint-Aignan, par les architectes René-André Coulon (1908-1977) et François Herr (1909-1995). Voir Vincent Gonzalez, Le Campus universitaire de Mont-Saint-Aignan. Urbanisme, architecture, art, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2019.
- CMVM, séance du 02.06.1965, p. 219. AMM, DIa1.
- Voir l’ensemble de correspondances entre Lods et Rotter depuis 1961, dont le maire a été informé par copie des courriers, plus particulièrement la lettre de Rotter à Lods, datée du 24.02.1961. AMM, 1150 W 2.
- Lettre de Lods à un « cher confrère », datée du 04.11.1968. AMM, 1150 W 2.
- Lettre de Lods au maire, datée du 17.09.1968. AMM, 1150 W 2. Dans le contrat qui lie Lods à la Ville de Mulhouse, l’article 4 indique : « Monsieur Lods exercera sa mission pendant la durée de la réalisation d’un ensemble d’habitation, duré estimée à cinq années. À partir de la mise en chantier de la première tranche de construction ». AMM, 1150 W 2.
- Lettre du maire de Mulhouse à Monsieur le Directeur départemental de l’Équipement – service Urbanisme et Construction, datée du 08.01.1969. AMM, 1150 W 2.
- L’ensemble résidentiel Plein Ciel, de 393 logements n’a convaincu que 14 candidats pour les 142 logements prévus pour la 1re tranche. Les raisons invoquées : un quartier en perpétuel chantier, une promiscuité des HLM, une mauvaise réputation de la ZUP, une trop grande hauteur des édifices en R+23, une unique cage d’escalier pour desservir 143 logements, ainsi qu’une revente difficile des logements. Voir Compte-rendu des Services techniques de la ville de Mulhouse, 15.07.1965, p. 1. AMM, 1150 W 71.
- AMM, 1150 W 104.
- Erik Ruf, « Profonds remous au quartier des Coteaux », L’Alsace, 17.06.1972.
- Christine Musselin, La longue marche des universités françaises, Paris, Presses universitaires de France, 2001.
- Décret du 15.04.1970.
- Ils se décomposent comme suit : CSU : 300, CLU : 450 ; IUT : 200 ; ESCM : 218, ESITM : 50 ; total : 1 218. Voir Liste des établissements d’enseignement supérieur et de recherche existant dans le Haut-Rhin, 03.12.1968. AMM, 1117 W 43.
- CMVM , séance du 27.05.1968, p. 190. AMM, DIa1.
- CMVM, séance du 31.03.1969, p. 175-178. AMM, DIa1.
- « Il est clair qu’il faut faire aujourd’hui de la planification en partant de la base pour aller vers le sommet, et non l’inverse ». Émile Muller, « Discussion sur les problèmes d’aménagement du territoire intéressant particulièrement le Haut-Rhin », BSIM, 740, 1970/3, p. 17.
- « Ce n’est pas l’idéal, mais quoi qu’il en soit, je crois que l’on peut dire aujourd’hui grâce aux équipements collectifs qui ont été réalisés dans cette zone, que ce n’est pas la zone la plus défavorisée de Mulhouse ». Émile Muller, CMVM, séance du 20.03.1978, p. 69. AMM, DIa1.
- Décret Soisson du 08.10.1975.
- Fondateur et vice-président du Mouvement démocrate socialiste de France (MDSF), en décembre 1973, Muller se présenta aux élections présidentielles de 1974. Avec 0,7 % des voix récoltées, il fut classé huitième sur les douze candidats.
- Le conseil fit d’abord son choix entre trois dénominations : Université du Haut-Rhin, Université de Haute-Alsace ou Université des Trois Frontières, puis il écarta l’adjonction d’un nom patronymique. Conseil d’administration de l’UHA, 17.10.1977. AUHA 3- 2/13.
- CMVM, séance du 03.02.1975, p. 53. AMM, DIa1.
- Ibid.
- Robert Welterlin, « Aspects du plan d’occupation des sols de la Ville de Mulhouse », BSIM, 766-767 (spécial L’habitat et l’urbanisme à Mulhouse), 1977/2, p. 43.
- André Bruston, « Avant-propos », dans François Dubet et al., op. cit., p. 11.
- Gérard Binder, « Une nouvelle école d’ingénieurs…, l’ESSAIM », BSIM, 828, 1993/1, p. 55-57.
- « Une Université dans un jardin », Bulletin d’information “Échos UHA”, 5, mars 1992.
- Jean-Marie Bockel, « La ville de Mulhouse et l’UHA », BSIM, 828 (spécial L’Université de Haute-Alsace), 1993/1, p. 71.
- Jean-Baptiste Donnet, « Éditorial », BSIM, 829 (spécial Le projet urbain mulhousien), 1993/2, p. 5.
- La plaquette « À Mulhouse : la reconquête – Un projet Pour la Ville », sorte de nouvel acte fondateur de la vie mulhousienne, entérine le Projet de Ville adopté par le conseil municipal en décembre 1991. Laurent Kammerer, « Du projet de ville au projet urbain », BSIM, 829, 1993/2, p. 5.
- Loïc Chambaud, « Le projet urbain : une certaine idée de Mulhouse », BSIM, 829, 1993/2, p. 21-22.
- Daniel Chassignet, « Université et projet urbain », BSIM, 829, 1993/2, p. 145.
- Ibid., p. 147.
- Bernard Fischbach, Ces maires qui ont fait Mulhouse, Steinbrunn-le-Haut, Éditions du Rhin, 1983.
- Loïc Chambaud, « Le projet urbain : une certaine idée de Mulhouse », art. cit., p. 22.
- Marie-Claire Vitoux, Pierre Fluck, Yves Frey, Patrick Perrot, Nicolas Stoskopf, SACM quelle belle histoire ! De la fonderie à l’université, Mulhouse 1926-2007, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2007.
- Marina Gasnier, « La Fonderie SACM de Mulhouse. De la fonderie sidérurgique à la “Fonderie du savoir” », CILAC, 49, 2006, « L’architecture industrielle en France », p. 20-27.
- Loïc Chambaud, Pierre Vidal, François Berger, « Le projet urbain mulhousien », art. cit., p. 42.
- Agence d’urbanisme de la région mulhousienne, Quartier Fonderie. Habiter autrement dans l’ancien, Mulhouse, AURM, juillet 2021.
- Christian Robischon, « Le quartier gare se tourne vers l’ouest », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, 10.02.2023, p. 39.
- Odile Kammerer, Bernard Jacqué, Marie-Claire Vitoux, Nouvelle histoire de Mulhouse, Mulhouse, Médiapop, 2023, p. 322.
- Mulhouse comptait 10 000 étudiants en 2017, chiffre record car la moyenne était plutôt à 7 000 étudiants depuis le début des années 2000. Cela s’explique notamment par un partenariat créé en 2015 avec l’Université catholique de l’Ouest, portant sur 800 étudiants inscrits administrativement à Mulhouse (cependant non présents physiquement). Voir l’interview de Dominique Meyer-Bolzinger, vice-présidente de l’Université de Haute-Alsace, rapportée par Nicolas Arzur dans « L’Alsace attire toujours plus d’étudiants », L’Alsace, 30.01.2020.