Nous pourrions débuter cet article en nous demandant simplement si, montrer le flamboyant Miroir d’eau1, serait adéquat à l’évocation de la Faculté de droit bordelaise. Cette interrogation, quelque peu rhétorique, sera le fil rouge des propos qui suivront, afin de mettre au jour si l’expression « loin des yeux, loin du cœur » trouve application lorsque l’on vise cette dernière. L’utilisation même du nom « université de Bordeaux » peut susciter des questionnements en observant l’implantation beaucoup plus large des sites de cette institution.
Revenons, en premier lieu, sur les origines de cette formule qui a su pénétrer le langage vernaculaire ; il semblerait que la première trace nous arrive du poète Properce (Ier siècle avant notre ère). Se préparant à fuir Cynthie, son amour, il déclare alors :
À peine si j’obtiens une seule fois les faveurs de Cynthie, après de longs refus ; ou si elle vient, c’est pour dormir toute vêtue au bord de ma couche. Fuir de ces lieux, voilà ma seule ressource. Plus elle sera loin de mes regards, et plus l’amour abandonnera mon âme [nous soulignons]2.
Est-il ici vérifié que « plus [ils] ser[ont] loin de [nos] regards, et plus l’amour abonnera [nos] âme[s] », concernant la rénovation des édifices ? Avant d’y répondre, il nous paraît nécessaire de marquer un arrêt sur la cartographie précise de l’implantation, ou plus justement des implantations de l’université de Bordeaux3. Cette dernière dispose, en effet, d’un parc débordant le strict cadre de la ville éponyme (fig. 1 à 3).



Si la taille des « bulles » permettant de situer chaque site appartenant à l’université de Bordeaux n’est pas représentative de l’emprise au sol du bâti, nous voyons néanmoins que l’étalement des infrastructures s’inscrit en contradiction avec le fait de parler strictement d’« université de Bordeaux »4. C’est à tout le moins une université régionale, implantée en Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques (graph. 1).

Il est patent que l’université de Bordeaux n’est pas majoritairement bordelaise ; à tout le moins est-elle girondine. Plus encore, en nous recentrant sur les campus de la ville ou ceux qui la bordent, la situation est tout aussi similaire. L’appellation université de Bordeaux nous semble galvaudée (graph. 2 et 3).


Nous le constatons à l’aune de ces deux graphiques : si le premier démontre une très forte concentration du parc immobilier de l’université de Bordeaux dans cette même ville et les localités limitrophes – environ 81 % du bâti –, le second met en exergue le fait que l’ensemble des sites de la métropole – hors Bordeaux – et de la région accueillent le plus de bâtiments. Nous remarquons également que le campus le plus fourni est celui de Pessac-Talence-Gradignan, avec 280 057 m2 SHON (Surface Hors Œuvre Nette)5. Ces éléments sont importants pour saisir où et comment s’organise l’enseignement du droit dans cette superstructure.
Alors, avant de nous plonger dans l’histoire tumultueuse de la construction et de la renaissance de la Faculté de droit, regardons quelques chiffres clefs. En 2022 l’université française comptait 2 935 000 inscrits, dont 214 660 en droit et science politique6. Au niveau micro, observant la situation bordelaise – et périphérique –, 2022 rimait avec 52 000 étudiants, dont 14 000 inscrits dans ces disciplines7. Quand la moyenne française des admissions en droit et science politique avoisine les 7,3 %, elle grimpe à 26,9 % à Bordeaux. Pour autant, ces étudiants et étudiantes semblent quelque peu négligés·es. Alors qu’ils et elles représentent plus d’un quart des usagers et usagères, ce public bénéficie d’une surface bâtie qui ne paraît pas proportionnelle.

En arrondissant, ce sont donc 27 % des utilisatrices qui se partagent seulement 12 % des surfaces (graph. 4). Certes, ces bâtiments ont des fonctions diverses, et il est aisé de comprendre qu’un laboratoire de chimie occupe plus de surface qu’un bureau de juristes. Néanmoins, cette situation peut être jugée précaire dans la mesure où nombre d’étudiants et étudiantes ne peuvent s’asseoir pour suivre leurs cours dans des conditions optimales8.
Plus concrètement, à l’université de Bordeaux, le droit est enseigné dans quatre espaces, deux au sein de Bordeaux Métropole, deux autres dans des antennes (graph. 5).

Il est remarquable que Pey Berland représente uniquement 8,23 % des surfaces totales, à l’avant-dernière position. Ajustant la focale sur Bordeaux Métropole, la dynamique n’est pas dissemblable, et la faculté du centre-ville ne pèse que pour 12,3 % des aires dédiées au droit, contre un écrasant chiffre de 87,7 % pour le campus pessacais.
Néanmoins, la zone de Pessac est réduite à l’invisibilité. Les brochures pour étudiants et étudiantes internationaux arborent une photographie de la Place de la Bourse9 ; le site internet de la Faculté10 met en avant des images captées place Pey Berland – ce même pôle qui n’accueillera qu’une minorité d’entre elles et eux. Avant des travaux tardifs sur le secteur de Pessac, le quotidien des utilisatrices ressemblait bien moins aux scènes idylliques partagées par la communication officielle (fig. 4).
Alors nous nous interrogeons : pourquoi cette dynamique à deux vitesses ? Pourquoi des endroits où il fait bon vivre et étudier, et d’autres, largement délaissés et rénovés tardivement, malgré leur importance démographique et stratégique ? Selon nous, deux motivations peuvent être extirpées : certaines relèvent de l’histoire ; d’autres, de raisons plus politico-géographiques.
Le campus de Pessac : histoire d’un désamour
Bien que certains motifs historiques soient mâtinés de politique, pour coordonner l’exposé nous évoquons ici uniquement l’histoire, bien qu’elle ne puisse être entendue que par sa mise en contexte11. Les raisons politico-géographiques, qui relèvent de la seconde partie, sont très contemporaines. C’est donc pour mieux comprendre la situation actuelle que nous opérons un bref retour en arrière, en deux temps : l’analyse de la phase critique pour la Faculté de droit bordelaise, fin XVIIIe siècle-fin XIXe siècle, pour continuer sur un tour d’horizon de la situation de la fin du XIXe jusqu’à la fin du XXe siècle.
Avant ces développements, procédons à quelques rappels plus anciens. Alors que l’Universitas Burdigalensis ne fait jour qu’en 1441 grâce à la bulle pontificale d’Eugène IV12, la cité girondine connaissait des enseignements dès le IVe siècle avant notre ère13, comptant notamment sur le grammairien et rhétoricien Ausone (≃ 309-394)14. Eugène IV est coutumier du fait, ayant déjà inauguré l’Université de Poitiers le 29 mai 143115, sur demande du roi en pleine invasion anglaise. De manière générale, le fleurissement des universités en Europe est porté par la redécouverte du droit romain et du droit canonique – les droits savants – au XIIe siècle. Cela permet l’éclosion d’écoles de pensée, dont celle de Bologne réputée pour sa glose16. À sa suite, ouvrent notamment les Universités de Paris, Montpellier ou Toulouse au XIIIe siècle, Prague, Avignon, Grenoble ou Cracovie au XIVe siècle, Louvain, Caen, Poitiers, Nantes et bien entendu, Bordeaux, au XVe siècle – liste exhaustive17.
Il reste que, de 1441 à 1792, le droit est instruit dans la modeste18 faculté de Bordeaux. Quelques grands noms y sont associés19, dont le plus fameux est Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755) – ou, communément, Montesquieu. Les activités de l’Universitas Burdigalensis suivent ainsi leur cours jusqu’en 1789, moment de rupture pour la France entière.
Fin du XVIIIe siècle-fin du XIXe siècle : l’attente embrassée de chaos
Entrant dans une période de nomophilie20 – amour de la loi – et de jurisphobie21 méfiance des juristes –, faisant table rase des institutions d’Ancien Régime, la Convention nationale supprime ces lieux d’enseignement en 179322. Ils ne rouvrent véritablement qu’en 1808 sous leur forme contemporaine. Entre-temps, d’autres cadres sont mis en place, et visent des études plus pratiques ; nous relevons les écoles professionnelles de médecine, de théologie ou les Grandes Écoles comme polytechnique dès 1794. Jurisphobie oblige, le droit est laissé de côté dans un premier temps23. Les écoles de sciences juridiques apparaissent à la faveur de la loi du 22 ventôse an XII (13 mars 1804), 7 jours seulement avant la loi de publication du Code civil : si la méfiance envers les juristes reste palpable, encore faut-il du personnel formé pour donner corps à l’œuvre législative la plus fameuse de Napoléon. D’ailleurs, la loi du 22 ventôse précise bien, en son article 2 que : « 1. Le droit civil français est enseigné dans l’ordre établi par le Code civil […] ». Les directives sont claires.
Cette loi, complétée par le décret du 4e jour complémentaire de l’an XII (21 septembre 1804), liste en son article 1er les localités qui bénéficient du privilège de recevoir une école de droit : « Paris, Dijon, Turin, Grenoble, Aix, Toulouse, Poitiers, Rennes, Caen, Bruxelles, Coblentz et Strasbourg ». Bordeaux est la grande absente, et devra attendre quelques décennies avant de pouvoir inaugurer sa Faculté de droit. Ainsi, en résumé24, la réouverture d’un lieu d’enseignement du droit à Bordeaux est due à la pugnacité de certains acteurs locaux25 et aux concessions majeures que la ville consent pour garantir la solidité de son dossier : tous les frais sont en effet pris à sa charge et l’excédent budgétaire de fonctionnement est reversé à l’État. Le XIXe siècle est jonché d’obstacles, d’attente et d’espoirs déçus. Cette épopée débute dès 1804, et se clôt grâce au décret du 15 décembre 187026, autorisant finalement la ville à ouvrir un lieu d’enseignement des sciences juridiques. La légende veut que ce dernier soit sorti par ballon de Paris assiégée par les Prussiens27.
Il aura fallu patienter, négocier, saisir de multiples occasions, pendant près de 70 ans, pour que Bordeaux voit le projet se concrétiser28. À la suite de cet agrément, encore fallait-il choisir un site, établir des plans et débuter les travaux, ce que s’empressa de faire la ville échaudée par les expériences passées, le risque planant toujours d’une autorisation révoquée.
Fin XIXe-début XXe siècle : l’heure des comptes
Pour comprendre la construction du site de Pey-Berland, toujours utilisé aujourd’hui, quelques éléments29 sont particulièrement démonstratifs de l’urgence qui accompagne l’érection de l’édifice, ce qui ne va pas sans poser des difficultés. Comme évoqué, la cité s’est engagée à grands frais pour obtenir sa Faculté de droit.
Dès 1869, lorsque le percement du cours d’Alsace-Lorraine se matérialise, la recherche d’un lieu propice où construire est entamée ; c’est finalement sur une zone située place Pey-Berland, face à la cathédrale, que démarrent les premiers aménagements d’un édifice attendu pour accueillir 300 étudiants. La commune utilise alors les fonds légués à sa mort par Charles Fieffé de Lièvreville (1743-1823) – 300 000 F de liquidités et 300 000 F de biens immeubles. Charles Burguet (1821-1879), architecte municipal, propose en mai 1871 un devis, immédiatement accepté, permettant le début du chantier en août.
Pour ancrer l’idée d’une Faculté de droit bordelaise, des cours sont professés dans une institution sans murs, essaimés aux quatre coins de la ville ; on s’aperçoit alors que le bâtiment prévu sera trop petit, puisque les enseignements rassemblent déjà plus de 200 élèves ; les opérations sont arrêtées pour donner le temps à Burguet de revoir sa copie. Il souhaite ajouter un étage, idée contrariée par le passage d’un petit cours d’eau, le Peugue, rendant le terrain marécageux et obligeant à d’onéreux travaux de consolidation pour supporter une bâtisse alourdie (fig. 5).
![Fig. 5. Plan de la ville avec le passage du Peugue (sans date précise, XVIIIe siècle) (Archives département de la Gironde, 2 FI 88 ; ajouts, Alexandre Frambéry-Iacobone, février 2024)Certaines rues qui jouxtent le Peugue terminent en impasse en raison du cours d’eau, désormais sous-terrain. Certaines de ces impasses existent toujours comme le relève Sergey Kadinsky, « Peugue River, Bordeaux », Hidden Waters, publié le 24 juillet 2017 [ https://hiddenwatersblog.wordpress.com/2017/07/24/bordeaux1/]..](https://nakala.fr/iiif/10.34847/nkl.9ea5t21y/full/600,/0/default.jpg)
Les artisans cessent le travail ; le chantier leur devient coûteux faute d’augmentation de l’enveloppe allouée. Face à ces multiples difficultés, la faculté est attaquée en mars 1872 par la commission du budget de l’Assemblée Nationale au motif d’un projet trop dispendieux pour le bénéfice escompté ; l’autorisation d’ouverture est alors retirée. Or, faisant valoir que des cours ont débuté, Bordeaux réussit à réimposer son projet, tout en prenant conscience de l’urgence d’une ouverture officielle. Le devis bondit de 150 000 à 208 000 F, convaincant les entreprises du bâtiment de reprendre leur office. Dans la précipitation, l’inauguration se tient le 20 novembre 187331, alors que la réception finale ne sera réalisée que quelques mois plus tard, le 11 août 1874. Des illustrations montrent la faculté terminée et les plans définitifs de Charles Buguet (fig. 6).

Longtemps espérée, cette fière Faculté de droit, dressée en centre-ville, ouvre enfin ses portes ; les journaux de l’époque sont unanimes : il s’agit d’un joyau32. Pourtant, si le faste de l’extérieur peut nous éblouir, l’intérieur lui est diamétralement opposé : le dénuement est radical33. En outre, les tracas ne sont pas terminés : dès 1898, le doyen se plaint du caractère exigu du lieu, et décide de brûler les copies d’examen conservées depuis les débuts, pour libérer de l’espace. Retenons alors quelques dates clefs de la politique d’extension, reprises par la carte suivante (fig. 7).

L’ensemble des agrandissements présents sur la carte appartiennent toujours à la Faculté de droit. Seul le projet en « pointillés » n’a jamais vu le jour. Ces acquisitions successives visent à répondre à l’affluence du public estudiantin, sans jamais véritablement y parvenir. La conjoncture est telle qu’à la rentrée de 1956, les cours sont éparpillés dans toute la ville34, et on réfléchit même à mobiliser des téléviseurs tant le parcours est difficile entre ces différents espaces (fig. 8).

La situation devient intenable et, malgré les protestations d’un certain nombre d’enseignants, il est acté qu’un grand campus dédié au droit émergera sur la commune de Pessac. L’ouverture officielle est faite en 1967 ; désormais, une large partie des cours sont dispensés là-bas, et une minorité sur le site historique place Pey-Berland.
Cependant, l’inauguration du campus pessacais ne signe pas la fin des ennuis en termes de capacité d’accueil. De surcroît, la nouvelle Faculté de droit ne jouit pas plus d’ornements que sa cousine bordelaise. Alors, le corps professoral n’hésite pas à qualifier les locaux de « H.L.M. de l’éducation », signe du rejet profond, symbole d’un déracinement de leçons données dans le centre-ville de Bordeaux35. Mince consolation, bénéficiant dudit plan gouvernemental36, une commande est faite auprès de l’artiste Yasuo Mizui – il exécute 26 sculptures en France dans le cadre du 1 % pour l’art37. Il dit lui-même que :
La plupart du temps ces commandes m’étaient attribuées sur proposition des architectes car j’avais, parmi eux, la réputation d’être « Le seul qui, avec un maigre budget, puisse réaliser une œuvre de grande dimension ». Personnellement, même logé dans des hôtels miteux, travailler et vivre dans une ville de province me réjouissait [nous soulignons]38.
L’enthousiasme de l’artiste, qui n’est pas ébranlé par ses conditions de travail, ne semble pas rejoindre celui de la communauté universitaire qui critique vertement ce travail39. Cela se ressent jusque dans l’entretien voué à la sculpture, initialement posée sur un véritable plan d’eau, mais qui verra ses fondations englouties sous le béton, altérant la base de la sculpture coupée par le remblai (fig. 9).

Outre les embellissements, la course contre l’afflux d’élèves continue ; sont ainsi construits en 1996 les bâtiments de recherche en Droit et Économie41 – sans mentionner les préfabriqués, nous y arrivons. Il découle de tout cela que, sur l’ensemble de cette période, le compte n’est jamais bon, qu’il s’agisse des effectifs étudiants, du coût des travaux, ou même du nombre d’étages de l’édifice place Pey-Berland. Ces rappels permettent déjà de saisir le manque de prise en considération des besoins spécifiques de cette faculté quand la période actuelle est marquée par des travaux à la chronologie suivant une logique géographique.
La continuité contemporaine du délaissement
L’ensemble de ces motifs politico-historiques ramène à ce constat : le fameux « loin des yeux, loin du cœur ». Et pour clore cette démonstration, il convient d’observer à quel point le parc immobilier de la Faculté est chroniquement sous-dimensionné, pour comprendre le délaissement du campus de Pessac, le plus isolé, uniquement relié par une ligne de tramway, capricieuse, au centre-ville.
Too little, too late : des rustines sur une faille
Comme le signale le rapport de stratégie immobilière 2017-2021, l’une des spécificités du campus bordelais est que : « ce territoire se développe sur de vastes espaces en rupture avec le parcellaire limitrophe, essentiellement à caractère pavillonnaire » [nous soulignons]42. De fait, rares sont les lieux de restauration, et le public du campus de Pessac doit nécessairement utiliser les restaurants universitaires (RU). C’est certainement cette crise persistante – la possibilité d’accéder à de la nourriture – qui a joué en la faveur de travaux précoces du RU accolé à la Faculté de droit, avec une livraison dès 2013. Néanmoins, la situation demeure insatisfaisante ; il n’est pas inhabituel qu’aux heures de pointe, il faille patienter plus d’une heure pour déjeuner. De nouveaux aménagements sont prévus, avec une date de livraison fixée pour 2025 ; si nous ignorons la capacité exacte de ce RU, le site du cabinet d’architecture retenu mentionne qu’« il s’agira d’augmenter la capacité d’accueil à 800 repas/jours pour le restaurant et 800 passages/jour pour la vente à emporter »43. Nous en déduisons ainsi, a contrario, que ces capacités ne sont présentement pas acquises. Elles semblent bien modestes si l’on considère que près de 10 000 personnes fréquentent la Faculté de droit de Pessac quotidiennement. En attendant, face à ce problème chronique qui ne touche pas que Pessac, des food trucks sont déployés, avec des prix 2 à 3 fois supérieurs à ceux pratiqués dans les RU44.
La nourriture est certes importante, mais l’Université est avant tout un lieu de transmission des connaissances ; cela nécessite des salles de cours.
Coupes budgétaires excessives, vision qui manque d’anticipation, voilà certains maux qui frappent la Faculté depuis son établissement sur le campus de Pessac en 1967, malgré la hausse spectaculaire du public estudiantin, passant de 6 000 dans les années 1960, à environ 20 000 dans les années 2010.
De fait, les préfabriqués pullulent, et lorsque la place vient à faillir, on les empile. La situation est si catastrophique que le Président de Montesquieu Bordeaux IV se saisit de sa plume, en 2012, pour la dénoncer au renfort d’un rapport imagé :
L’Université Montesquieu-Bordeaux IV est la première université d’Aquitaine par le nombre d’étudiants avec 19 244 inscriptions en 2011/2012. Le seuil des 20 000 devrait être dépassé pour la présente année universitaire. L’IUFM l’a rejointe en 2008, complétant les trois principales filières du Droit et sciences politiques, de l’Économie et de la Gestion.
Au cours des quatre dernières années, les inscriptions en licence générale (Droit-sciences politiques, AES et Économie-gestion) ont augmenté de 21,9 % (+ 1 263 étudiants) et de 49 % en master (+ 715 étudiants), soit un afflux de 2 000 étudiants supplémentaires pour ces trois filières. Outre les problèmes posés en termes d’encadrement pédagogique et administratif, l’Université est confrontée à une suroccupation des locaux d’enseignement […]45.
Il conclut son propos avec une pointe d’optimisme, annonçant que les préfabriqués qui sont implantés pour accueillir des services administratifs seront remplacés fin 2014-début 2015 ; le bâtiment n’ouvrira ses portes qu’en 2022. De surcroît, ces politiques de court terme sont coûteuses46 : en 1990, 1013 m2 de préfabriqués sont achetés, qu’il faut livrer, poser sur une dalle en béton, relier à l’électricité, l’eau, etc. En 2000, bis repetita avec 225 m2 d’Algeco ; idem en 2003 avec 616 m2. En 2007, 335 m2 supplémentaires sont loués, mais doivent néanmoins être installés dans les mêmes conditions. En 2013, 1037 m2 de bâtiments modulaires sont loués et implantés. En 2020, 1089 m2 sont encore loués, pendant deux ans et demi, jusqu’à leur substitution par le tant attendu nouvel édifice47.
Il n’est d’ailleurs pas le seul à soulever la problématique du bâti, aussi rappelée dans la Convention de financement établie entre Bordeaux Métropole et l’université de Bordeaux, laquelle précise en termes plus sobres que « aujourd’hui composé de bosquets, haies, infrastructures dégradées, habitations, etc., l’espace est peu qualitatif et relictuel »48.
Il en résulte que 4315 m2 d’espaces modulaires ont été soit achetés pour être détruits par la suite, soit loués pour des durées plus longues qu’escomptées. Le vice sera poussé en 2016, par le remplacement des modulaires les plus précaires, par des Algeco flambant neufs, pour la somme de 1 100 000 €49 (fig. 10).
![Fig. 10. 1990-2020 (Yannick Lung, Les préfabriqués à Bordeaux IV, op. cit., p. 3 [1990], 6 [2000] et 7 [2003] ; Esplanade de la Faculté de droit et science politique, site de Pessac (cliché Alexandre Frambéry-Iacobone 2013) ; Direction de la Communication, « Plan du Campus de Pessac », Bordeaux, 2018 ; ajouts, Alexandre Frambéry-Iacobone, septembre 2023 (2016, 2020 et situation au plus fort du problème).](https://nakala.fr/iiif/10.34847/nkl.418788e4/full/600,/0/default.jpg)
Est-ce que de telles constructions seraient acceptables dans le cœur historique de Bordeaux ? Nous en doutons ; c’est l’objet de notre dernier point.
En attendant Godot : un espoir sans fin ?
Si le nouveau campus fut sous-dimensionné dès sa création, la Faculté de droit de Pessac amorça sa précarisation en 1990 et, en 2012 la présidence de l’université espérait encore des rénovations pour début 201550. La situation est pourtant plus que problématique à plusieurs titres. Néanmoins, la politique de réhabilitation semble manquer de logique, ou en suivre une qui ne réponde pas aux attentes les plus urgentes : les sites les plus excentrés sont ceux qui bénéficient en dernier des travaux – loin des yeux, loin du cœur.
Le plan Opération campus, qui fait l’objet du colloque permettant cette publication, est présenté comme suit dans l’appel à communication :
L’Opération Campus intervient sur le patrimoine immobilier des universités et poursuit l’ambition d’une insertion urbaine durable des campus via une perméabilité avec la ville et une diversification des fonctions et des usages qui y sont proposés.
Visiblement, l’ambition n’est pas celle d’une rénovation des lieux d’après une logique d’urgence, mais peut-être selon une cohérence géographique, du plus central jusqu’aux lointaines antennes.
Un autre signe d’attente est donné par un rapport de la Chambre régionale des comptes, fin 2011. Dans ce dernier, le Conseiller maître rappelle l’état inquiétant du bâti sur le campus de Pessac. Il écrit que « Les chantiers concernant Bordeaux IV pourraient débuter effectivement en 2012 »51. Saluons l’emploi du conditionnel, puisqu’ils ne démarreront pas à la date indiquée. Le planning des travaux de l’université de Bordeaux, dont une certaine partie a été menée grâce à l’Opération Campus (fig. 11) montre un constat flagrant : le campus de Pessac ne bénéficie d’aucun aménagement au cours de la première vague – à l’exception de la réfection insuffisante du RU en 2012. Indéniablement, plus les bâtiments sont éloignés du cœur de Bordeaux, plus les travaux sont tardifs. La comparaison est saisissante à l’échelle unique de la Faculté de droit et de ses deux pôles au sein de Bordeaux Métropole. Alors que le complexe place Pey-Berland, qui n’accueille qu’une minorité d’étudiantes, a été magnifiquement rénové en 2011, son cousin pessacais attend 2021 – et le chantier n’est pas terminé au moment où nous écrivons, en 2024. Les boulevards qui encerclent la ville semblent opérer comme des barrières imperméables : ce qui se situe à l’intérieur bénéficie de toutes les attentions ; le reste viendra par la suite (fig. 12).
Conclusion
Pour terminer en quelques mots, il semblerait bien que l’adage « loin des yeux loin du cœur » soit vérifié concernant les politiques publiques de modernisation des sites d’enseignement et de recherche au sein de Bordeaux Métropole. Cette marginalisation ne peut être généralisée à l’échelle nationale, comme nous le démontrent les exemples de Montpellier, Rouen ou Paris, villes qui ont su conserver en leurs centres les enseignements juridiques ; il appartiendra à d’autres travaux, spécifiquement centrés sur ces comparaisons, de tirer de nouvelles conclusions. Pour notre part, intervenant dans un projet dirigé par des instances bordelaises, nous souhaitions déjà attirer l’attention sur le fonctionnement des politiques publiques dans cette cité. Néanmoins, pour élargir cette réflexion, alors que nous nous sommes concentrés sur la Faculté de droit, la situation de l’Université Bordeaux Montaigne qui lui fait face, à Pessac, ne semble guère enviable ni différente. Cela interroge quant aux futures politiques d’aménagements qui seront menées de manière certaine puisque, malgré les nouveaux bâtiments, le taux d’occupation des locaux de la Faculté de droit reste élevé et il est délicat de trouver des salles libres pour organiser des réunions de travail. L’histoire paraît ici circulaire52, avec une quête sans fin vers l’optimisation et la recherche d’espace, sans pour autant y parvenir pleinement, et ce, depuis plus d’un siècle de fuite en avant. La marginalisation des sciences humaines et sociales, avec une forme de désengagement financier de la part de l’État, n’y est peut-être pas étrangère53. Ainsi, l’université de Bordeaux, qui n’en a que le nom, semble bien emprunter une logique politico-géographique qui prévaut sur les autres préoccupations : le centre, bordelais justement, bénéficie des meilleures attentions ; le reste, extérieur à Bordeaux, suivra plus tard. Loin des yeux, loin du cœur.
Notes
- Pour plus de précisions sur la genèse de ce projet et ses retombées, voir notamment Valentine Héraud, Effet de mode et jeux de reflets, le miroir d’eau : l’évolution de la place de l’eau dans les villes, son rôle médiatique et fédérateur, mémoire dactyl., architecture, Nantes, ENSA, 2012, spéc. p. 71 et 75 et s. [https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01837108].
- Jacques Grenouille [trad. et dir.], Élégies de Properce, Paris, Panckoucke, 1834 [réed. IVe siècle avant notre ère], « Élégie XXI, Il se prépare à fuir Cynthie », p. 254-355.
- Aux antipodes d’un grand nombre d’universités, l’université de Bordeaux ne doit pas être introduite par une majuscule pour « université ». La précision est étonnante en ce que la capitale d’imprimerie sert à identifier, entre autres, la déférence envers une personne (on écrit classiquement « monsieur » dans le corps d’un texte, ou « Monsieur » pour signaler une forme de respect), voire une institution. L’usage de la double capitale n’est donc pas proscrite pour évoquer une université et sa ville – alors même que la lettre capitale ne s’applique généralement qu’à un seul mot, à l’exemple de « ministère de la Justice » et non « Ministère de la Justice ». Cette singularité n’est pas explicitée dans la charte graphique de l’université, mais elle y demeure présente : Direction de la communication, « Charte graphique », université de Bordeaux, 2023. [https://www.u-bordeaux.fr/application/files/7116/7749/4057/2023_charte-graphique-web.pdf].
- Une antenne STAPS est présente à Bayonne, mais elle n’apparaît qu’une fois dans les documents administratifs consultés, sans précision sur l’emprise au sol. De même, le site internet dédié à la formation STAPS n’en fait pas mention dans la liste des campus : université de Bordeaux, Faculté des Staps, dernière mise à jour le 22 janvier 2024. [https://staps.u-bordeaux.fr/La-Faculte/Campus-et-Infrastructures]. De fait, il est parfois fait mention d’une superficie totale de 572 076 m2 SHON, quand nous en comptons 568661 avec les chiffres donnés par les autres documents officiels, dont le plan de rénovation : université de Bordeaux, Schéma pluriannuel de stratégie immobilière. Période 2017‑2021, Bordeaux, s. e., 2018. [https://www.u-bordeaux.fr/download_file/force/260aae4f-3119-43d8-9483-05d95494ea2e/1696].
- Nous utilisons cette valeur, bien que réformée par la surface de plancher, puisque nos sources la mobilisent. Sur les réformes : Ordonnance n° 2011-1539, 16 novembre 2011, dite « réforme de la surface plancher » ; décret n° 2011-2054, 29 décembre 2011 ; circulaire NOR DEVL1202266C, 3 février 2012.
- Magda Tomasini (dir.), Repères et références statistiques, Enseignements – Formation – Recherche, Paris, Direction de l’évolution, de la prospective et de la performance, 2023.
- Université de Bordeaux, « Chiffres clés », s. d. [https://hello.u-bordeaux.fr/votre-universite/chiffres-cles].
- Julien Rousset, « Université : face aux amphis bondés, faut-il sélectionner ? », Sud-Ouest, publié le 29 septembre 2016. [https://www.sudouest.fr/politique/education/universites-face-aux-amphis-bondes-faut-il-selectionner-4378608.php] ; Le constat est similaire en 2017, comme le souligne Pierre-Marie Gros, « Bordeaux : encore une rentrée universitaire sous tension, côté effectifs », France Bleu, publié le 21 septembre 2017. [https://www.francebleu.fr/infos/education/bordeaux-encore-une-rentree-universitaire-sous-tension-cote-effectifs-1505924299] ; la problématique demeure inchangée.
- Université de Bordeaux, « Programmes d’échanges, Faculté de Droit », mis à jour le 7 mars 2023. [https://droit.u-bordeaux.fr/International/Etudier-a-Bordeaux/Programmes-d-echanges].
- Université de Bordeaux, « Faculté de Droit et science politique », s. d. [https://droit.u-bordeaux.fr].
- Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Paris, Armand Colin, 1997 [réed. 1949] ; Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, 2015 [réed. 1971] ; Reinhart Koselleck, Le futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990 ; Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, 1996.
- Jean Audinat, « Le demi-millénaire de l’Université de Bordeaux », Bulletin hispanique, 49, 1947/3-4, p. 259 ; Marc Malherbe, La Faculté de droit de Bordeaux (1870-1970), Bordeaux, PUB, 1996, p. 15-17.
- Marc Malherbe, « Historique » , Faculté de Droit et science politique, mis à jour le 19 mai 2015. [https://droit.u-bordeaux.fr/La-Faculte/Historique].
- Christian Delaplace, Jérôme France, Histoire des Gaules, Paris, Armand Colin, 2020, spéc. p. 193 et s.
- Cette création se fait à la demande urgente du roi, dans une France envahie, et le déplacement du parlement à Poitiers. Voir Léon Bodin, Éloge de Pierre Rat, avocat et maire de Poitiers au XVIe siècle, Poitiers, Dupré, 1878, p. 7.
- De manière générale, voir Jacques Verger, Culture, enseignement et société en Occident aux XIIe et XIIIe siècles, Rennes, PUR, 1999, p. 51-71.
- Pour un panorama complet, voir Frédéric Attal, Jean Garrigues, Thierry Kouamé, Jean-Pierre Vittu (dir.), Les Universités en Europe du XIIIe siècle à nos jours, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2005 ; Christophe Charle, Histoire des universités, Paris, PUF, spéc. p. 35-51.
- Modeste en ce qu’elle ne brille pas par ses avancées scientifiques ; les enseignants récupèrent les influences externes, comme le passage de la glose au commentaire. Sur ce dernier point voir Pierre Jaubert, « La première Faculté des droits (1441-1793) », Annales de la Faculté de droit, des sciences sociales et politiques et de la Faculté des sciences économique, hors-série, 1976, p. 5-14.
- Une liste des juristes bordelais a été réalisée par Gérard Guyon, Le droit bordelais dans tous ses états, Limoges, PULIM, 2012.
- Alexandre Frambéry-Iacobone, La recherche de l’intention en droit pénal : un concept insaisissable (XIXe‑XXe siècles), thèse dactyl., droit, Bordeaux, 2022, p. 81 et s. [https://theses.hal.science/tel-04353138v3/file/Thèse%20V3%20décembre%202023.pdf].
- Ibid.
- Michel Cadé, « L’université et la Révolution Française : mort d’une institution (1789-1793) », dans Paul Carmignani, Jean Sagnes (dir.), L’Université de Perpignan, Perpignan, PUP, 2013, p. 165-194.
- Notons en parallèle que la profession d’avocat est remplacée par celle de « conseil » ; le manque de cadre permet à des usurpateurs de s’arroger ce rôle et offrent une piètre défense. Voir Maurice Gresset, « Le Barreau, de Louis XIV à la Restauration », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, 36, 1989/3, p. 487-496.
- Pour plus de détails, nous renvoyons notamment à notre article : Alexandre Frambéry-Iacobone, « Supprimée, provisoire, consacrée : la difficile renaissance de la Faculté de droit à Bordeaux », dans Anne-Sophie Chambost, Florent Garnier, Alexandra Gottely (dir.), Des facultés sur le front du droit, exposition virtuelle, Bibliothèque Cujas, label Mission Centenaire 14/18. [http://expo-grande-guerre-biu-cujas.univ-paris1.fr/supprimee-provisoire-consacree-la-difficile-renaissance-de-la-faculte-de-droit-a-bordeaux/].
- Nicolas Rothe de Barruel, « Thémis pour tous : l’engagement des notables pour une faculté de droit à Bordeaux au XIXe siècle », dans Nader Hakim, Marc Malherbe (dir.), Thémis dans la Cité, Contribution à l’histoire contemporaine des facultés de droit et des juristes, Bordeaux, PUB, 2009, p. 227-281.
- « Création d’une Faculté de droit à Bordeaux », Bulletin administratif de l’instruction publique, tome 13, 254 (1870), p. 483-484.
- Ludovic Poux, La construction des palais universitaires de Bordeaux au XIXe siècle, thèse dactyl., histoire, Bordeaux, 1993, p. 24 ; Marc Malherbe, « La faculté de droit de Bordeaux : état des lieux historiographique », dans Philippe Nélidoff (dir.), Les facultés de droit de province au XIXe siècle, tome 1, Toulouse, PUM, 2009, p. 69.
- Pour plus de détails voir : Alexandre Frambéry-Iacobone, « Supprimée, provisoire, consacrée… », art. cit. Voir également : Ludovic Poux, La construction des palais universitaires de Bordeaux au XIXe siècle, op. cit. ; Marc Malherbe, La faculté de droit de Bordeaux, op. cit. ; François Cadilhon, Bernard Lachaise, Jean-Michel Lebigre, Histoire d’une université bordelaise : Michel de Montaigne, faculté des arts, faculté des lettres (1441-1999), Bordeaux, PUB, 1999 ; Elsa Clavel, La Faculté des lettres de Bordeaux (1886-1968). Un siècle d’essor universitaire en province, thèse dactyl., histoire, Bordeaux, 2016 ; Kevin Brémond, Une histoire politique des facultés de droit ; l’image des facultés de droit dans la presse quotidienne d’information nationale sous la IIIe République (1870-1940), thèse dactyl., droit, Bordeaux, 2018.
- Pour plus de précisions, voir notamment notre synthèse, Alexandre Frambéry-Iacobone, « Supprimée, provisoire, consacrée… », art. cit.
- Certaines rues qui jouxtent le Peugue terminent en impasse en raison du cours d’eau, désormais sous-terrain. Certaines de ces impasses existent toujours comme le relève Sergey Kadinsky, « Peugue River, Bordeaux », Hidden Waters, publié le 24 juillet 2017 [ https://hiddenwatersblog.wordpress.com/2017/07/24/bordeaux1/].
- Le Doyen, Amédée Couraud, y prononce alors un discours unanimement jugé long et ennuyeux, qui ne se prête pas à l’occasion. Voir Marc Malherbe, La faculté de droit de Bordeaux, op. cit., p. 39. Le discours est conservé aux archives municipales de Bordeaux, sous la cote XA 267. Sa version imprimée est longue de 36 pages, preuve de la durée de l’exercice.
- Marc Malherbe, La faculté de droit de Bordeaux, op. cit., p. 38-39 ; Kevin Brémond, Faculté de droit et presse : l’exemple bordelais de 1870 à 1886, mémoire dactyl., droit, Bordeaux, 2011, p. 3-5.
- À force de complaintes, la Faculté obtient deux statues, de Cujas et Montesquieu en 1881. Les socles n’arrivent qu’en 1882, faute de budget initialement alloué. Depuis, le decorum ressemble à celui que nous pouvons toujours observer aujourd’hui.
- À l’Athénée municipale, rue des Trois-Conils ; dans les locaux du magasin Le Printemps rue Toulouse-Lautrec (place Gambetta) ; à l’École nationale des Arts et Métiers (Talence) ; au Collège technique, cours de la Marne ; au lycée de Talence.
- Pour plus de détails sur la construction des Facultés, nous renvoyons à l’exposition virtuelle commandée par l’Université Bordeaux Montaigne. [https://patrimoine-artistique.u-bordeaux-montaigne.fr]. Plus spécifiquement, voir Gilles Ragot, « Genèse du Domaine universitaire de Bordeaux », Patrimoine artistique de l’Université de Bordeaux, exposition virtuelle, s. d. [https://patrimoine-artistique.u-bordeaux-montaigne.fr/domaine-universitaire.php].
- « Arrêté du 18 mai 1951 dit D’utilisation des crédits pour des travaux de décoration dans les bâtiments d’enseignement », Journal officiel de la République Française, no 142, 17 juin 1951, p. 6370.
- Yasuo Mizui, « 1 % artistique », site internet de l’artiste, s. d. [https://yasuomizui.com/commandes-publiques-et-privees/].
- Yasuo Mizui, 50 ans de sculpture, s. l. n. d., p. 27.
- Marc Malherbe, La faculté de droit de Bordeaux, op. cit.
- Yasuo Mizui, 50 ans de sculpture, op. cit., p. 27.
- Dont une partie est visible à l’arrière-plan du cliché de 2016 sur la fig. 9.
- Université de Bordeaux, Schéma pluriannuel de stratégie immobilière, op. cit., p. 19.
- Anonyme, « Le Forum », Nomade Architectes, s. l. n. d. [https://www.nomade.info/restauration/cafetaria-le-forum-pessac].
- Le site internet de l’université de Bordeaux annonce des prix entre 4 et 10 €, ce qui est déjà élevé. Du reste, ce ne sont pas les prix que nous avons pu relever pour un repas complet selon le food truck. Université de Bordeaux, « Se restaurer », mis à jour le 19 juillet 2022. [https://www.u-bordeaux.fr/campus/vie-quotidiennne/se-restaurer].
- Extrait du rapport du Président de l’Université Montesquieu Bordeaux IV : Yannick Lung, Les préfabriqués à Bordeaux IV, publié le 15 octobre 2012, p. 2. [https://docplayer.fr/9305246-Les-prefabriques-a-bordeaux-iv.html].
- Les valeurs sont ici exprimées en surface plancher et non pas SHON.
- Sources : Yannick Lung, Les préfabriqués à Bordeaux IV, art. cit., université de Bordeaux, Schéma pluriannuel de stratégie immobilière. Annexes 1 à 8, op. cit., p. 119 ; données publiées sur l’intranet des personnels de l’université de Bordeaux, onglet « actualités ».
- Bordeaux Métropole et université de Bordeaux, Convention de financement. Aménagement du secteur Montaigne-Montesquieu à Pessac, 2021.
- Dépenses inscrites au CPER 2007-2013, telles que reprises dans Université de Bordeaux, Schéma pluriannuel de stratégie immobilière, op. cit., p. 11.
- Yannick Lung, Les préfabriqués à Bordeaux IV, op. cit.
- Chambre régionale des comptes d’Aquitaine, « Échanges de correspondances entre la Chambre des comptes et la présidence de l’Université », Bordeaux, s. e., 2011, p. 63. [https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/JF00121946_JF_INTERNET1.pdf].
- Paul-Laurent Assoun, Marx et la répétition historique, Paris, PUF, 1978 ; Jean-François Hamel, Revenances de l’Histoire. Répétition, narrativité, modernité, Paris, Les éditions de Minuit, 2006.
- Martine Boudet, « Les sciences humaines et sociales : rôle et place dans la nation », dans Martine Boudet, Florence Saint-Luc (dir.), Le système éducatif à l’heure de la société de la connaissance, Toulouse, PUM, 2014, p. 109-129.