C’est sans aucun doute pour notre planète l’un des enjeux majeurs des décennies à venir : préparer les territoires aux vagues de chaleur pour préserver les écosystèmes et installer des conditions de vie pour le vivant. L’adaptation au changement climatique remet directement en question la démarche réflexive et pratique des professionnels de l’aménagement pour penser les milieux habités dans une démarche prospectiviste. Nous ne sommes plus dans une phase de sensibilisation. Nous sommes arrivés à une nouvelle étape – celle du problème climatique, où la question essentielle est la convergence entre la recherche, les orientations stratégiques en matière d’objectifs d’atténuation et d’adaptation et les moyens de mise en œuvre possibles dans l’activité de projet d’urbanisme. Pour initier ces mesures, la requalification de l’existant à travers le projet d’urbanisme est un thème récurrent dans les manières de produire, concevoir et gérer les espaces de vie. Qu’il s’agisse de restructuration d’échangeurs autoroutiers, de pôles gare, d’entrées de ville pour articuler centralités/qualité des espaces produits et mixité des programmes, ou encore la création de véritables structures actives telles que les trames vertes et bleues (TVB) capables de répondre à la transition climatique, le motif commun à ces approches de projet d’urbanisme et de paysage à ceci de particulier : il alimente la projection de la démarche de transition vers l’habitabilité de nouveaux espaces de vie. Projeter permet de comprendre et d’agir concrètement en reliant modes d’action et connaissances (Viganò, 2014). De quelles manières les approches paysagères et urbanistiques dans, pour et avec l’existant articulées aux approches de qualification des espaces produisent-elles de nouveaux concepts ? Comment accompagne-t-on la transition dans une perspective de dérèglement climatique ? Pour quel(s) dess(e)ins d’habitabilité ? En somme, de quelle manière accompagne-t-on les territoires dans une dynamique d’adaptation au changement climatique pour l’habitabilité du vivant ?
En Suisse, les températures moyennes se sont réchauffées d’environ 2 °C en Suisse de 1864 à 2020 (NCCS, 2020), soit 2 fois plus qu’à l’échelle planétaire. L’objet de ce chapitre examine le projet d’urbanisme paysager de la troisième correction du Rhône en Suisse ; site qui sera le plus impacté par le réchauffement climatique à l’échelle de la Confédération helvétique (Rebetez, 2011). Récemment retenu dans la procédure sélective de mandat d’études parallèles (MEP) au niveau de la Confédération dans le cadre d’un concours international, le plan guide propose une trame de fraîcheur (Delabarre, 2023). Conçu par l’Agence d’architectes paysagistes BASE, le projet engage un récit d’acclimatation (Vignal et al., 2020) pour accompagner la mise en mouvement du paysage et des éléments de nature qu’il abrite sur près de 160 km. Demain, il sera support de nos rapports au milieu où les forces de la nature s’y expriment pour penser des mesures d’adaptation au changement climatique. Pour y parvenir, des figures de nature y sont développées dans les modes de composition (Delabarre, 2013). En les mobilisant, nous soutenons l’hypothèse centrale que ce projet d’urbanisme paysager permet d’élaborer le concept tutélaire d’acclimatation pour répondre à l’impératif écologique de réchauffement climatique. Ce concept que nous élaborons ici serait un nouveau paradigme dogmatique de l’activité du projet d’urbanisme paysager. Les figures de nature en sont les fidèles alliées pour l’opérationnaliser et parvenir à enclencher un modèle de transition pour ce vaste territoire.
Figures de la nature dans le projet d’urbanisme
Pour répondre à ce défi de dérèglement climatique sans précédent, la nature est une alliée. (A)ménager avec par/pour/dans – (Toussaint & Zimmermann, 2001) – la nature, c’est accepter toute la variabilité des expressions de nature. En se basant sur des projets d’urbanisme et paysagers « remarquables », car incarnant des changements de paradigme en matière de mobilisation des écologies urbaines dans le projet, nous avions élaboré une typologie de configurations spatiales de nature dans le projet que nous avions nommé figures de nature plurielles (Delabarre, 2013). Animée par les méthodologies stimulantes de théorie d’assemblage des patterns ambiants circonscrite par Christopher Alexander (1979), ces figures émergeant au croisement de structures (grammaire, principes de composition), mais également de modes de conception (techniques), de modalités de gestion (entretien) et de représentations/usages (figure 1).
Dans la lignée de travaux de Bourdieu (1980), nous avancions l’hypothèse qu’elles étaient une véritable structure structurante active dans le projet urbain capables de régénérer des milieux habités pour le vivant (Delabarre, 2013). Dix ans après cette recherche doctorale, cette hypothèse est plus que jamais d’actualité dans un contexte d’adaptation au changement climatique qui nous place devant une accélération massive de la sixième extinction de la biodiversité (GIEC, 2022) et, par voie de conséquence, devant notre propre finitude. Irréductibles les unes par rapport aux autres à l’image des trois conceptions de l’environnement de Theys (1993), ces figures de nature cohabitent dans les projets d’urbanisme et d’urbanisme paysager. Elles font coexister des matérialités de configurations spatiales particulières toutes porteuses du récit d’habitabilité des milieux de vie. Pour rendre intelligible les pratiques de l’urbanisme et d’urbanisme paysager avec la nature et les rendre opérationnelles dans ces logiques d’adaptation, nous nous concentrons à livrer un cadre conceptuel organisé autour des propriétés de ces figures de nature qui transcendent les diversités et autour de paramètres qui, au contraire, contribuent à expliquer les singularités observables de celles-ci.
Des propriétés qui transcendent leur diversité
La nature au cœur de leur formalisation
Dans la lignée des travaux de Ilya Prigogine et d’Isabelle Stengers (1979) en conclusion de leur ouvrage « Nouvelle alliance » qui énonce que le temps serait venu d’un savoir scientifique qui soit en même temps écoute poétique « de la nature et processus naturel dans la nature » garantissant de nouvelles alliances, depuis toujours nouées, longtemps méconnues entre l’histoire des hommes, de leurs sociétés, de leurs savoirs et de l’aventure exploratrice de la nature », la nature est une de nos meilleures alliées pour concevoir les villes résilientes. Thèse qui suppose de renouveler la nécessité de considérer la nature comme forme hybride composée de matériaux agissants au cœur de cette stratégie d’habitabilité. Cette « nouvelle alliance ville nature » dont ont été porteurs les travaux de la philosophe Chris Younès (2010), invite à changer de regard sur la nature et nous dirions même de porter un regard sur notre propre nature. La nature n’est pas uniquement végétale et l’amalgame trop confus qui en est encore malheureusement fait, appauvri la puissance sémantique de cette alliée amie à la fois (res)source de pratiques et de recherche. La polysémie du terme « nature », d’une discipline à l’autre et même au sein d’une même discipline, selon les courants de pensée et selon les époques, est un fait avéré (Acot, 1994). À chaque discipline sa définition de la nature. L’urbanisme ajoute sa voix. La nature est tout ce qui nous environne depuis l’air que nous respirons, le sol que nous foulons, jusqu’à la lumière que nous percevons. Bien loin parfois d’être exubérante dans ses formes d’expressions, elle est présente même dans des variabilités d’expressions discrètes et silencieuses dans des tissus urbains parfois très denses et minéraux. C’est aussi notre nature, car nous sommes par essence des êtres ontologiquement constitués d’éléments naturels.
Au-delà de cette première propriété commune d’être plurielle et élémentale, car dotée de nombreux composants (la terre, le vent, l’eau, le végétal, les individus biologiques), la nature est également une hybride : toute matérialité comprend nécessairement artificialité et naturalité dans des proportions incommensurables ; les éléments de nature se fondant de plus en plus étroitement au construit. Toute construction établit une nouvelle mesure du monde, une géométrie, et désigne le point de commencement, le bord d’une intériorité. Définir l’interface avec l’élément naturel est une des difficultés dès lors qu’il ne s’agit plus d’une franche opposition, mais d’une hybridation. Les expressions de cette hybridation progressive des éléments, où la nature est partout liée au construit, sont récurrentes à tel point que l’effet de limite disparaît.
Elle n’est pas non plus simple objet d’un simple plaisir esthétique pour végétaliser les villes ; d’ailleurs par manque de précisions, on fait souvent l’amalgame entre la couleur (verte) et végétal et par là, le rapprochement entre le végétal et la nature. Les co-bénéfices de la nature ou encore les solutions basées sur la nature ne sont plus à démontrer. À ce titre, l’ingénierie écologique apparait comme une voie privilégiée (Rey et al., 2014 ; Delabarre, 2013). On le sait, les formes végétales peuvent modifier le gradient de température (Oke, 1982). Les arbres sont par exemple générateur d’ombrage et procurent donc un confort accru en journée (Ali-Toudert & Mayer, 2007; De Abreu-Harbich et al., 2015) et les surfaces enherbées ouvertes sont des espaces générateurs de fraîcheur pendant la nuit (Doick et al., 2014). Ces formes environnementales restent une valeur sûre d’habitabilité pour l’ensemble du vivant. L’utilisation de végétation est aussi associée à la réduction du bruit en ville lorsque la végétation est en façade (Guillaume et al., 2015), à une meilleure gestion des eaux pluviales (Berndtsson, 2010), à une séquestration de carbone amplifiée (Musy et al., 2017) et à une amélioration de la biodiversité (Alvey, 2006 ; Brenneisen, 2003 ; Clergeau, 2015).
Les champs disciplinaires dans lesquels elles se fondent
Par-delà les relatifs compartimentages professionnels, institutionnels, universitaires et éditoriaux induits par les disciplines, le rôle spécifique d’une démarche épistémologique appliquée à l’urbanisme et à l’urbanisme paysager dans lesquels ces figures de nature co-évoluent peut se définir comme la capacité d’aller chercher dans les diverses disciplines et interdisciplines scientifiques – les contenus qui permettront au corps des savoirs techniques et méthodologiques de l’urbanisme, de se renforcer, de se structurer et d’évoluer. Ce corps de savoirs, qui se forme et se transforme à partir de l’action et des problèmes qu’elle rencontre, intègre les informations qui lui viennent des sciences, et en particulier des sciences naturelles et sciences humaines et sociales, qui, en même temps, travaillent ce corps de savoirs en l’interrogeant, en lui proposant des outils d’optimisation et de régulation. Dans cette grande accélération de bouleversements environnementaux (Steffen et al., 2015), l’urbanisme et l’urbanisme paysager en tant que disciplines du projet spatial ayant pour capacité commune à se définir comme « pratique intentionnelle de transformation de l’espace et de ses usages » (Arab, 2014) – s’appuient très fortement sur un corps de savoirs systématisés pour fonder plus solidement un savoir constitué de l’action tout comme peut l’être la médecine clinique par exemple. Écologie urbaine, écologie du paysage et écologie territoriale renvoient, à ce titre, à un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-être spécifiques et structurants pour les disciplines du projet spatial. De manière transcendante, la transposition des modèles de l’écologie générale à l’analyse des systèmes urbains y est commune et nous aide à comprendre les mécanismes et rétroactions à l’œuvre : les principes de circularité, de métabolisme et d’échelles y sont centraux. Pour l’écologie territoriale comme pour l’écologie urbaine et l’écologie du paysage, l’habitabilité fait débat. L’écologie dans son acception primaire (oikos et logos respectivement la maison et la science ou l’étude), c’est l’habiter humain et non humain qui est investi et postule justement que les individus disposant de capabilités singulières doivent pouvoir inscrire leurs modes de vie dans des espaces accueillants et écologiques, confortables et attractifs dans lesquels ils peuvent à la fois cohabiter et se reconnaître, accomplir des choix de vie. Filles des modalités d’action du projet d’urbanisme paysager, les figures de nature trouvent une relation aimable avec ces trois disciplines dans leurs implications en termes d’échelles, d’objets d’étude, de méthodes, d’associations disciplinaires.
L’activité de projet en urbanisme/paysager permet de les concevoir
Les travaux en écologie du paysage, en écologie urbaine et en écologie territoriale exercent une influence considérable sur le contenu et l’évolution de la planification territoriale (Novarina et al., 2004) et donc des démarches de projets. L’activité de projet en urbanisme et en paysagisme renvoie à l’implication de ces trois écologies en termes d’échelles, d’identification de la complexité des lieux, d’analyse de l’imbrication des différents milieux et de leurs relations (Blanc et al., 2013). Elle renvoie à l’idée de repenser la ville par ses espaces ouverts en convoquant la notion de paysage. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, F. Olmsted propose d’associer des espaces et services publics à travers un système interconnecté de parcs linéaires et de réseaux d’espaces végétalisés en associant des dispositifs d’ingénierie écologique capables de maîtriser les eaux pluviales et les systèmes de parcours. L’idée a été partagée par l’architecte paysagiste Jean-Claude Forestier (1861-1930) qui préconise la création à Paris d’un système de parcs en milieu urbain afin d’offrir des terrains de loisirs aux citadins et de constituer de larges réserves naturelles et paysages protégés. À la fin du XIXe siècle, l’imaginaire howardien intégrera le végétal à toutes les composantes du paysage urbain. Le végétal y devient un élément structurant de l’urbain articulant les différentes pièces urbaines à travers l’articulation des parcs centraux aux jardins périphériques par des voies fortement plantées (Merlin & Choay, 1988). Différents vocables dans le champ des pratiques en sont les illustres partenaires relevant à la fois dans le modèle anglo-saxon du landscape planning et du landscape urbanism and design (Donadieu, 2009 ; Waldheim, 2006, Leger-Smith, 2013) : Mollie Stefulesco propose le terme « d’urbanisme végétal » pour circonscrire une approche presque exclusivement en lien avec cet élément ; Marot (1995) propose l’expression de « suburbanisme » pour souligner la spécificité d’une démarche fondée sur la lecture sensible du site ; Fromonot (2012) utilise aussi l’idée d’un urbanisme de révélation par opposition à un urbanisme de programmation et de composition, pour désigner la priorité donnée par le paysagisme de projet au décryptage du « déjà là » du site d’intervention et de son contexte. Dans cet « urbanisme paysager » (Cueille, 1989 ; Bonneau, 2016), la nécessité de traiter le sujet de la grande échelle avec les trames vertes et bleues est un motif commun (Ahern, 1995 ; Cormier, 2009 ; Cormier, 2011 ; Clergeau & Blanc, 2013) ; de même que de faire atterrir la matrice à l’échelle même des espaces et milieux ouverts pour que les espèces circulent et habitent au mieux dans le maillage des tissus urbains constitués et ceux à venir est un objectif. Car aux espaces où la nature est attendue, maîtrisée et souhaitée (parcs et jardins, balcons, toitures végétalisées, allées arborées), s’agrègent des milieux supports où on ne l’attend pas [interstices, pieds des arbres, murs, souterrains, caniveaux] (Muratet et al., 2019). De ce point de vue, n’en sommes-nous pas aux tâtonnements dans la pratique et dans la capacité des projets à préfigurer les espaces relais pour la biodiversité, tels que les friches (Bonthoux et al., 2017), les espaces tampons et autres écotones. À cet égard, les perspectives qu’offre l’horizon théorique du landscape urbanism (ou urbanisme paysagiste) s’avèrent stimulantes tant celles-ci mettent au centre de l’activité projectuelle les principes issus des trois écologies tout en introduisant le temps des transformations lentes de la nature (cycles, flux, etc.) en y joignant une attention au processus de projet.
Les particularismes de ces figures
Nature in’progress
La nature est en perpétuelle mutation. Les expressions de ses éléments sont une manière de façonner les projets inévitablement de façon provisoire. Toutefois, cette condition du provisoire ne se résume pas à une empreinte, mais constitue plutôt un environnement matériel qui amorce et propulse son propre développement. Le projet de paysage n’est jamais fini, mais infini de possibles. Il doit anticiper des éventualités sur des bases solides qui résisteront voire s’adopteront à l’aléatoire. Modestie et compétences sont alors convoquées pour s’inscrire dans le temps du paysage, en infléchir le cours pour un temps indéterminé. Des processus très pragmatiques de substitutions progressives d’états de nature sont mis en place : il ne s’agit pas d’un retour à un hypothétique état d’équilibre stable à atteindre, mais bien à une succession d’états engagés par des processus naturels et conditionnés par les impératifs des transitions en cours. Les projets d’aménagement dont sont porteurs cette figure, conservent la mémoire du lieu dont la géographie en est une structure immanente (i) comme celle du temps de sa mise en œuvre (ii). Ces deux paramètres en sont ces fondements. Il s’agit en quelque sorte de nature intermédiaire en transformation – que nous qualifions volontiers de in’progress dans la mesure où elle accompagne les mutations, donnant progressivement de la qualité aux lieux. L’inachevé en est une caractéristique forte. Les pratiques d’urbanisme paysager fondent une activité accordant une confiance aux paysages en mouvement.
Nature esthétique
Les projets d’urbanisme et d’urbanisme paysager contemporains mettent en évidence l’idée que les sites naturels et construits sont éprouvés comme des environnements au sein desquels le sujet esthétique apprécie la nature comme dynamique, changeante et en évolution. Cette approche esthétique, selon ses différentes formes, puise ses racines dans l’art des jardins (classiques et romantiques) et invite à la contemplation, à l’imagination, à l’émotion et à une nouvelle compréhension de la nature comme porteuse de son propre récit. Elle trouve ses origines dans les valeurs esthétiques et symboliques du style régulier, ornemental et léché des jardins à la française et du vaste mouvement issu du renouvellement de la vision de la ville à la campagne produit des recherches de la peinture moderne impressionniste. Ces deux mouvements – le « régulier » et le « sauvage » – fondent cette figure de nature. La nature esthétique établit des analogies et des alliances, des distributions des éléments de la nature dans l’espace. Importe ici, au premier chef, l’ordre, le classement, selon lesquels on organise et on réorganise le donné sensible, empirique et fourmillant. Les subtilités des matériaux de nature, la différenciation renouvelée des techniques, les intentions propres des concepteurs font de chaque configuration spatiale une entité spatiale singulière : la transparence et l’opacité, ce qui se donne au tact, au sens kinesthésique, le pesant ou le léger, ce qui s’apprécie à l’œil, le minuscule ou le démesuré. Les éléments de nature sont à demi-ancrés dans la nature, à demi-produits par l’homme. Chaque projet va aborder la matière : la pierre, la mousse, la terre, la lumière, le déchet ou le bloc plein et résistant ou encore la dimension aquatique, l’impondérabilité de telle ou telle texture. Nature et artifice se confondent dans cette figure à tel point qu’il n’y a plus lieu d’en établir de véritable distinction, mais de constater les métissages à l’œuvre. L’espace ne craint pas le beau, l’élégance, l’épuré, la sensualité et le vide. Espace de liberté, espace d’intimité, de rêves, de bien-être ou de mises en scène, autant d’ouvertures esthétiques et poétiques.
TechnoNature
Il s’agit d’autant d’interventions dans l’espace qui manipulent le vivant au moyen de techniques pour la reconfigurer via la reconstitution écologique dans la perspective d’un meilleur équilibre où l’homme n’apparaît plus comme un conquérant, mais au contraire soucieux de son bon développement. Ces figures de métissage s’expriment depuis le sol (principe de dépollution des sites) jusqu’à la mise en place de cortèges végétaux qui caractérisent des milieux pour installer des conditions d’habitabilité pour le vivant d’habiter ces espaces. Cette nouvelle nature dont nous sommes en quête pourrait être qualifiée d’écosystémique et paradoxalement, dans sa complexité, celle-ci se rapproche le plus de l’image que nous nous faisons de l’originelle : les configurations singulières représentent des échantillons de plus en plus « naturels » possibles de la flore et de la faune et par l’engouement pour la nature recréée. Ce désir social peut même aller jusqu’à l’aménagement dans ces espaces densément habités de véritables milieux caractérisant des mini sanctuaires, voire des biotopes pour les oiseaux et les petits animaux. La technique se fait alors l’agent par lequel peuvent à nouveau s’exprimer des formes sensibles de la nature, le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux, les odeurs des aménagements paysagers, etc. Cette figure métissée avec la technique présente la nature aux individus tels qu’en elle-même la révèle la science écologique et, en ce sens, cette nature diffère de celle que l’art de la composition nous représentait et à laquelle nous étions familiarisés. On peut mesurer ce qu’une telle intervention a de paradoxal, de contradictoire, le détour considérable dans notre relation à la nature dont elle témoigne. Celui-ci traduit la double polarité qui nous lie à la nature, à la fois menace et modèle, inscrivant la distance incontournable qui construit notre rapport à celle-ci dans le jeu des médiations cognitives et techniques qui instrumentent ce rapport. L’ingénierie écologique élargit nos possibilités d’intervention avec, par et à travers la nature. Elle fait apparaître un nouveau désir de nature qui est un désir construit, un désir contemporain de par la réflexivité qu’il suppose. En ce sens, elle correspond à une nouvelle étape de conception de projet annonciatrice d’une conduite à la fois plus complexe, plus fine des processus, eux-mêmes diversifiés. Un saut est franchi dans notre relation à la nature qui ouvrira probablement à terme la voie à un renouvellement de l’action dont on peut imaginer quel en sera son développement dans un contexte d’adaptation au changement climatique.
Nature créatrice fertile
Parmi les configurations spatiales des projets urbains contemporains, une force émergente concerne la prise en compte de l’environnement dans le cadre de l’impératif écologique : d’abord associé à la notion de paysage, il s’est progressivement déplacé vers l’idée de nature pour enfin se rapprocher du milieu vivant habité. La notion de milieu y est centrale dans une dynamique relationnelle et dans la pensée d’un rapport renouvelé dans notre relation au monde et au vivant qui l’habite. La nature créatrice a pour motif commun la fertilité : fertile, car elle appelle les logiques de cohabitation et de coexistences ; fertile, car les échanges entre humains, mais aussi avec les non-humains y sont riches et abondants. Fertile aussi parce que répondant à un désir contemporain de reliance à la nature, de désir contemporain d’enracinements, d’évolutions réfléchies et de renouvellements fondés à la conscience de la vie.
Mobilisation des figures de nature dans le projet de la troisième correction du Rhône en Suisse
Cinq logiques complémentaires pour l’installation d’une trame fraîche d’acclimatation
Le temps de ce projet de la troisième correction du Rhône s’inscrit dans celui d’une génération au moins. Autrement dit, le projet se terminera à l’orée de la deuxième moitié du XXIe siècle, au moment où les effets du dérèglement climatique dans la plaine commenceront à se faire sentir avec le plus d’acuité (modification forte des régimes hydrologiques, renforcement des sécheresses estivales et des canicules). Sur près de 160 km, le projet Rhônatureparc 2050 est ainsi vu comme un instrument territorial d’acclimatation pour se préparer aux températures caniculaires de la deuxième moitié du XXIe siècle. Il propose un système de trame fraîche permettant de maintenir et de développer des conditions d’habitabilité dans la plaine sous des conditions de dérèglement climatique extrêmes. Se voulant intégrative, l’installation de cette trame fraîche acclimatée suit cinq logiques complémentaires :
- nature : le système parc mobilise des figures de nature plurielles et prend en considération tous les éléments qui la composent. La nature est à la base de la réflexion sur la remise en mouvement, qui intègre les êtres vivants au sens large afin de produire un paysage acclimaté ;
- reliance : le système parc possède de multiples milieux et permet de créer une structure active entre le Rhône, sa plaine alluviale, les lieux habités, puis les vallées et ses coteaux. Issus du landscape urbanism, les principes de composition dessinent un véritable système parc à l’image des grands parcs américains pour lesquelles des degrés de nature in’progress, de nature esthétique et de TechnoNature sont convoqués ;
- acclim’acteur : le système parc fédère le territoire autour d’un dessein commun essentiel d’acclimatation garantissant l’habitabilité à long terme de la plaine (figure 2). Pour mettre en œuvre ce gigantesque climatiseur à l’échelle territoriale, les dispositifs de TechnoNature en sont les fidèles alliés ;
- systémique : il installe une chaîne globale de valeurs autour de l’économie circulaire en vue de fabriquer le projet par les ressources du territoire et de le fertiliser. La nature créatrice de lien(s), de lieux et de milieux est convoquée ;
- rêveur : il préserve, au sein de la démarche de projet global, une large place pour l’imaginaire de la rivière, le mouvement des éléments, l’insaisissable et le sublime. La nature créatrice pour penser ces interconnexions entre hommes, espèces biologiques, milieux est invitée dans la conception du projet.
Les actes de l’installation du système parc
La trame fraîche est inscrite dans un plan guide souple et évolutif (figure 2). Comme son nom l’indique, cet outil de projet est un guide : tel un pilote, il donne les orientations majeures du projet permettant de faire du sens et de la cohérence autour de quelques logiques et invariants dans le temps, à l’épreuve des contraintes et des découvertes. Nous le concevons comme le garant de la structure cohérente du projet. En toile de fond de cet outil, le concept d’acclimatation est porteur d’un récit en faveur de la résilience et l’adaptation de ce site qui sera soumis à la hausse des températures la plus conséquente en Suisse. Ce concept est tutélaire d’un changement de paradigme de la façon de concevoir le projet et oriente fortement les orientations du projet qui s’inscrivent par actes successifs.
Au fil de ces actes, le plan guide impulse des modes de composition faisant de la vallée du Rhône la scène pour progressivement installer un système parc de trame fraîche à l’image des grands parcs nord-américains. Cette structure forte est soutenue par les quatre figures de nature. Trois actes successifs sont mis à l’épreuve dans le design de processus du projet comportant chacun des singularités pour chaque site composant le territoire puis adaptés aux communes formant par contact et percolation une structure structurante de système de parc riche, diversifié et vivant – mais cohérent dans sa narration.
Premier acte – Comprendre et apprendre de l’épaisseur du territoire : la géographie comme empreinte
Le projet formule l’hypothèse que la transversalité des parcours et des paysages dans la vallée est un enjeu majeur à terme pour l’habitabilité des berges longitudinales du Rhône. Cette transversalité a une dimension à la fois physique (hydrologique) et culturelle. Du point de vue physique, le fleuve est le résultat de l’accumulation de dévalements de tous ses affluents d’altitude sous toutes leurs formes, représentant un énorme réseau de chevelu hydraulique transverse, prenant naissance dans les vallées et les irriguant, alimentant les cônes de déjection, se transformant en bisses, canaux et meunières. Cette armature hydraulique déjà présente est la base de la charpente du projet d’aménagement des espaces publics, visant à relier les vallées et les villages au cortège du Rhône, dessinant par là même des portes et des cheminements entre le Rhône, ses berges et les lieux de vie de la plaine, des coteaux et des vallées latérales.
Le fleuve existe aussi par son ancrage culturel immatériel, ses traditions, ses pépites patrimoniales disséminées à tous les étages de la vallée, par la multiplicité des parcours, de ses usages et de ceux de ses environs, par les différents rythmes d’utilisation et les envies infinies, que ce soit pour le règne animal ou végétal, et pour les hommes, visiteurs et habitants. Il s’agit d’installer les conditions pour un milieu de vie commun, habitable et permettant la cohabitation entre les espèces.
La plaine est également animée d’invisibles forces climatiques, les vents particuliers – le foehn, les brises de vallée et de montagne, la bise parfois –, le gel printanier et les longues périodes de sécheresse, sans oublier les épisodes dévastateurs de grêle, si décisifs pour les agriculteurs, qui relèvent ce contraste unique de climats que traverse le Rhône entre le glacier et le lac : sur quelques dizaines de kilomètres, on passe d’un climat de toundra subpolaire aux steppes et forêts méditerranéennes. Ces particularités climatiques de la vallée influencent l’exploitation des sols et induisent une variabilité de la mise en valeur agricole. Elles seront fortement affectées dans les prochaines décennies : la région du Valais central méritera encore plus son étiquette de zone la plus chaude et sèche du pays. La géographie est empreinte de forces de la nature qui s’y expriment.
Deuxième acte – Installer l’armature du système de parc et du cortège paysager pour une trame fraîche et acclimatée
Il s’agit d’inaugurer une culture rhodanienne commune en mettant en place des actions préfiguratrices. Ces actions prendront naissance au cœur des villes et des villages de la plaine et se développeront transversalement jusqu’aux nouvelles berges du Rhône. Le plan guide défini des alignements d’arbres plantés dès aujourd’hui, préfigurant les futures connexions transverses entre le fleuve et les centres des communes. Ces plantations nouvelles donnent naissance au réseau ramifié des « allées » et des « échappées de fraîcheur » du Rhône, véritable structure structurante à l’échelle de la vallée. Cette nouvelle infrastructure écologique de grande échelle prévoit la plantation de ces compositions paysagères dans la décennie à venir afin que les sujets atteignent une taille suffisante pour jouer leur rôle rafraîchissant au milieu du XXIe siècle. Ces grands sujets plantés à bonne densité accompagneront les parcours de la plaine et permettront d’acclimater les espaces soumis à la rudesse des fortes chaleurs. Le rôle climatiseur de trame fraîche acclimatée in’progress est placé au premier chef dans cette nouvelle configuration spatiale de parc ramifié (figure 3a et figure 3b).
En plus de ces actions préfiguratrices – support à l’installation de cette nature in’progress, le projet des berges se développera quant à lui au moyen d’aménagements et de dispositifs d’ingénierie écologique. Les typologies sur les berges ainsi créées ouvriront des possibilités d’accéder au fleuve et de vivre ces espaces : contempler et observer, toucher et se récréer (mettre les pieds dans le Rhône, observer la faune, toucher les arbres, pratiquer l’équitation ou le kayak, courir ou simplement flâner) […] toutes ces postures seront permises par des principes de composition d’une TechnoNature dans ce paysage sublime encadré par le massif alpin (figure 4). Le soin apporté à chaque situation est constant : la mise en scène des matières, leurs contrastes, leurs assemblages ainsi que la variété des plans et des vues le long du Rhône concourent à développer un vocabulaire de grand parc simple et épuré. Parallèlement à ces aménagements de tissu rivulaire, un nouveau regard sur le fleuve est offert en créant une « route paysagère » du Rhône épaulée à mi-coteau des versants. En situation de surplomb, cet itinéraire a pour vocation de mettre en scène, au moyen d’une succession de points de vue et de pépites culturelles, la géomorphologie sublimée de la vallée. Cette route paysagère favorise également une expérience esthétique particulière : celle de la découverte du parc ramifié acclimaté à une mesure métrique ample – tout en installant une connexion avec les espaces naturels de montagne.
La structure résiliente du parc ramifié est soutenue par la figure de TechnoNature pour anticiper les fortes modifications climatiques de la deuxième moitié du XXIe siècle à venir. Ces éléments d’ingénierie écologique et de paysage à bonne densité forment le « cortège » de la trame fraîche 2050. Autour des berges, des milieux adjacents tels que des gravières, des forêts, des canaux, des surfaces agricoles, des vergers ou des blocs erratiques, composent ce cortège programmatique de parc. Le long du linéaire du Rhône, la révélation et la mise en récit des occupations du sol teintent le parcours de séquences paysagères particulières. À titre d’exemples, nous pouvons citer le parc du delta, le parc des forêts alluviales de Collombey, le parc nourricier agroculturel de Martigny ou encore le parc pastoral du Rhône de Tourtemagne (…) pour un total de huit parcs sur le linéaire, révélant toute la succession des milieux naturels et anthropiques de ce nouveau parcours.
Troisième acte – La programmation des milieux du parc acclimaté
Les allées du Rhône, largement préfigurées au préalable, seront, dans chaque commune, le dispositif le plus court pour rejoindre les berges depuis le cœur des villes et des villages (figure 5). Elles emprunteront des voies existantes réaménagées prioritairement pour la mobilité douce. Une plantation majeure en alignement jouera un rôle de marqueur paysager tout en proposant une trame fraîche de déplacement et abritée pour les hommes et pour les espèces animales (brise-vent, rôle microclimatiseur, corridor écologique). Ces allées établiront, à leur connexion aux berges, un espace programmatique intense sous la forme d’un hameau issu d’actions de co-construction collaboratives (voir ci-dessus, acte 2) [figure 6]. Devant ces hameaux, au bord de l’eau, de larges espaces détermineront des escales pour les bivouacs des kayakistes, symbolisés par des appontements en pierres issues d’une des soixante carrières de la vallée. L’aire du hameau proposera, quant à elle, un ensemble de programmations informant sur la signalétique, les événements, les mobiliers et les équipements nécessaires aux différents usages du fleuve. Chaque hameau se distinguera par son architecture particulière, adaptée aux conditions spatiales et climatiques du lieu. Les communes pourront se saisir de ce site pour installer d’autres programmes qui en illustrent les richesses patrimoniales et productives (guinguette, marchés du terroir, cinéma en plein air, exposition photographique locale, etc.). Le hameau jouera ainsi un rôle d’ambassade des valeurs endémiques locales.
De part et d’autre des allées, des chemins secondaires, appelés les « échappées du Rhône », emprunteront des voies existantes à faible circulation, liées aux parcours de randonnée existants, mais aussi et systématiquement aux affluents du Rhône. Ces échappées mettront également en réseau de nombreuses pépites programmatiques locales (agriculture, patrimoine, etc.). Tout comme les allées, elles offriront un cadre de fraîcheur et fourniront un abri, contre le vent notamment. En se connectant aux berges, elles créeront une halte dans le parcours longitudinal établi par le fleuve. Leur rôle sera de proposer une vue panoramique tant sur le Rhône que sur le paysage de la plaine et des coteaux, opérant ainsi une césure dans le cortège bois et des berges. Tout comme pour les allées, la connexion des échappées aux berges permettra un accès facilité par rampes et emmarchements au bord du Rhône. Ce dispositif simplifiera les croisements d’usages entre piétons et cyclistes, chacun ayant un parcours et un niveau réservé propre à son rythme.
Tout au long des parcours préférentiels (allées) et secondaires (échappées), une multitude de rampes, de chemins, de bords de rives, de gradins en pierre et de pédiluves permettront une accessibilité retrouvée au Rhône. Dans les secteurs à haute valeur écologique – forêt alluviale, confluence, etc. – seront installés des belvédères et des parcours immersifs et interprétatifs des différentes strates de ces milieux.
L’acclimatation : paradigme tutélaire pour penser l’urbanisme écologique
La principale hypothèse de ce chapitre est celle qu’un changement de paradigme dans la pratique du projet d’urbanisme paysager s’opère dans ce contexte d’urgence climatique : l’acclimatation est le nouveau paradigme dogmatique de l’activité du projet d’urbanisme/paysager (Vignal et al., 2020 ; Delabarre, 2023). À la rencontre d’une conceptualisation épistémologique et de changements de pratiques face aux enjeux de transition, ce concept d’acclimatation renforce l’idée de penser la conception de milieux capables de se préparer à l’avenir d’extrêmes climatiques en associant des modèles prédictifs aux scénarii de projet d’urbanisme envisagés. Ce concept recouvre à la fois la conception de milieux de vie habitables dans lesquels les espèces vivantes auront des capacités de se les approprier et de s’y (ré)créer c’est-à-dire trouver des ressources suffisantes de conditions de vie quotidienne face aux hypothèses tendancielles de dérèglement climatique, à la mesure des aléas et aux incertitudes grandissantes. Dans un même mouvement, il permet de trouver des manières agiles d’agir en inscrivant des logiques de projet dans un processus d’installation progressive pour préparer l’avenir. Il s’agit à la fois d’introduire une posture d’anticipation, de préparation, d’installation et de maturation. Le processus génératif joue un rôle majeur, bien plus encore que l’hypothétique formalisation spatiale.
Par son biais, de nouvelles formes spatiales émergent et parmi celles-ci, celle que nous nommons trame fraîche acclimatée correspond à une typologie d’espace public porteuse d’un nouveau récit de projet résilient. Cette structure structurante à l’échelle de la vaste plaine du Rhône porte l’avenir de nos rapports au milieu où les forces des éléments de la nature s’y expriment. En déployant quatre figures de nature (TechnoNature, créatrice, in’progress, esthétique) qui se fondent et se confondent dans le plan guide, les nouveaux milieux ménageront et aménageront à terme des espaces habitables préparés aux enjeux de dérèglement climatique.
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