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Auteur : Olivier Guerrier

Université Toulouse – Jean Jaurès
Maison de la Recherche
5, allées Antonio Machado
F-31058 Toulouse Cedex 9
olivier.guerrier@wanadoo.fr
+ 33 (0) 561503674

Olivier Guerrier est professeur en langue et littérature françaises à l’université Toulouse – Jean Jaurès, membre honoraire de l’Institut universitaire de France et ancien président de la Société Internationale des Amis de Montaigne.

Il est spécialiste des rapports entre littérature et savoirs et entre France et Italie à la Renaissance, de Montaigne, de La Boétie et de la réception de Plutarque dans l’humanisme.

Il a publié Rencontre et Reconnaissance. Les Essais ou le jeu du hasard et de la vérité (Garnier, 2016).

« Témoins passent lettres » est un adage bien connu des juristes, qui, sur la base notamment de la décrétale Cum Iohannes Eremita d’Innocent III, a prévalu en matière civile en France au Moyen Âge, et était toujours en vigueur au début de la Renaissance. Une de ses variantes, dans la Somme rurale de Bouthillier, manuel courant aux XVe et XVIe siècles, « La vive voix passe vigueur de lettres », marque le primat de la parole vive et brute sur celle qui est consignée par écrit. Lors des procédures, le témoin doit ainsi se contenter de dire ce qu’il a vu ou entendu : sa déclaration est composée de paroles erratiques, réponses discontinues aux questions du magistrat enquêteur, enregistrées par le greffier, et transmises au Conseiller des Enquêtes, qui les classera et leur apposera un jugement qualitatif – optime, bene, parum –, pour en tirer alors une conclusion globale et un arrêt : tout ce qui est de l’ordre du raisonnement, des estimations ou des inférences, relève donc de la compétence du magistrat.
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