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Auteur : Patrice Brun

Patrice Brun a obtenu sa thèse de doctorat et son Habilitation à diriger des recherches à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Chercheur au CNRS de 1986 à 2007, il a ensuite été Professeur de Protohistoire européenne jusqu’en 2019 dans la même université, où il est Professeur émérite depuis lors.
Archéologue de renommée internationale, auteur de nombreux articles et ouvrages de référence sur l’archéologie protohistorique, Patrice Brun est connu pour ses travaux sur les sociétés de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer en Europe. Le Professeur Brun a mené des recherches innovantes et approfondies sur les structures sociales, économiques et politiques des sociétés protohistoriques, mettant en valeur l’analyse de nombreux sites archéologiques et de collections d’artefacts. Ses travaux théoriques sont célèbres car ils ont offert, depuis le milieu des années 1980, un cadre scientifique dans lequel la recherche en Protohistoire européenne a pu se développer. Tout au long de sa carrière, au CNRS d’abord, à l’université de Paris 1 ensuite, Patrice Brun s’est impliqué dans la formation d’étudiants en archéologie, partageant son expertise et promouvant des méthodes de recherche rigoureuses et des sujets novateurs pour la recherche européenne. Il a dirigé de nombreuses thèses de doctorat à Paris 1, ses anciens étudiants sont aujourd’hui les acteurs majeurs de l’archéologie protohistorique française et européenne.

 

Bibliographie sélective

  • Brun P. 2017 — L’étude des réseaux à partir des données archéologiques. In Dan A. et al., « Les concepts en sciences de l’Antiquité : mode d’emploi. Chronique 2017 – Réseaux, connectivité, graphes. 1. Les espaces, les rets et les rites », Dialogues d’histoire ancienne 2017/1 (43/1), p. 295-343.
    DOI 10.3917/dha.431.0295
  • Brun P. 2017 — Le postmodernisme en archéologie : vingt-cinq ans d’une aporie paralysante. In Manolakakis L., Schlanger N., Coudart A. (eds.)  European Archaeology – Identities & Migrations. Hommages à Jean-Paul Demoule, p. 99-112, Leiden: Sidestone Press.
  • Brun P. 2017 — La formation de l’entité celtique : migration ou acculturation ? in Garcia D., Le Bras H. (dir.) Archéologie des migrations, p. 139-152, Paris : La Découverte – Inrap.
  • Brun P., Chaume B. 2018 — Les principautés celtiques du premier âge du Fer. in Guilaine J., Garcia D. (dir.) La Protohistoire de la France. Paris, Hermann éditeurs, p. 373-388.
  • Brun P. 2018 — Funerary practices. In Haselgrove C., Rebay-Salisbury K., Wells P. S., (eds) Oxford Handbook of the European Iron Age. Oxford : Oxford University Press, p. 1-23.
  • Brun P., Marcigny C., Vanmoerkerke J. (dir.) 2018 — L’archéologie préventive post-Grands Travaux. Actes de la Table Ronde de Chalon-en Champagne sur l’archéologie préventive du 31 mai au 1er juin 2012. Bulletin de la Société archéologique champenois, Tome 110, 2017, n° 4.
  • Denece E., Brun P. (dir.) 2019 — Renseignement et espionnage pendant l’Antiquité et le Moyen-Âge. Paris : Ellispses.
  • Sanders L., Bretagnolle A., Brun P., Ozouf-Marignier M.-V., Verdier N. (dir.) 2020 — Le temps long du peuplement. Concepts et mots-clés. Collection « Villes et Territoires », Tours : Presses universitaires François-Rabelais. p. 25-35.

 

Mots clés
Europe, protohistoire, âge du Bronze, âge du Fer, multiscalaire, archéologie, complexification organisationnelle, inégalités, pouvoir, typologies, habitat, dépôts, État, chefferie, Celtes, agro-pastoralisme

L’archéologie, comme d’autres sciences humaines, tente de saisir les modalités d’organisation des sociétés, notamment à travers la façon dont elles ont occupé l’espace. Dans cette perspective, la notion de territoire occupe une position privilégiée.
De nombreuses données permettent aujourd’hui d’esquisser les formes d’organisation sociales du Ier mill. a.C., en Europe, surtout en Celtique nord-alpine et en Ibérie.
La question de l’origine des Celtes a fait couler beaucoup d’encre. Comme toutes les questions identitaires, elle suscite, en effet, un intérêt souvent passionnel ; au point que les chercheurs professionnels ont très majoritairement adopté à son sujet une stratégie d’évitement.
Le propos est de montrer que la période courant de la fin du IVe au début du IIe s. a.C. fut une période transitoire majeure de la protohistoire européenne. Elle articule en effet deux volets, qui représentent deux paliers de l’accentuation et de la généralisation de la division sociale en Europe tempérée humide
Pendant l’âge du Bronze, d’évidentes affinités typologiques lient les îles britanniques et les régions occidentales de la péninsule Ibérique, de la France et du Benelux. Cette constatation a très logiquement généré l’idée d’une communauté culturelle atlantique
Les archéologues ignorent, le plus souvent, le degré de représentativité des vestiges dont ils disposent aujourd’hui, par rapport à la réalité du passé. Cette difficulté affecte tout particulièrement les vestiges de pratiques funéraires.
L’archéologie des peuples reste embarrassante. Il faut dire que certains de nos devanciers ont miné le terrain en se mettant au service d’idéologies agressives. C’est pourquoi la question de l’origine des peuples se trouve souvent éludée.
La plupart des richesses métalliques de l’âge du Bronze, aujourd’hui connues, ont été abandonnées et condamnées délibérément, sous la forme de dépôts, funéraires ou non. L’âge du Bronze apparaît d’ailleurs comme l’âge des dépôts non funéraires par excellence, même si de tels dépôts sont attestés avant et après cette période.
Cet article s’attachait à comparer, de façon systématique plusieurs hypothèses et argumentaires afin de caractériser les fonctions de ces établissements
Je tentais ici la première analyse du phénomène des résidences princières nord-alpines des VIe et Ve s. a.C. Elle annonçait une série de travaux individuels et collectifs qui n’ont jamais cessé depuis lors.
Cet ambitieux et précoce essai d’interprétation reprenait quelques hypothèses stimulantes, mais contestables ; en particulier l’idée que les nombreux dépôts non funéraires aquatiques auraient été un moyen d’éviter une inflation, une dévaluation de biens de prestige lorsqu’ils devenaient trop abondants.
Ébauchée il y a une quarantaine d’années lors de la publication de ma thèse de doctorat et d’un livre écrit tandis que je candidatais à un poste de chercheur au CNRS, cette enquête n’a cessé de me captiver.
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