À la suite du rapport Brundtland1 de 1987, la notion de développement durable s’est imposée dans les discours politiques. Aujourd’hui elle exprime plusieurs énoncés. Celui d’un projet politique mondial ou d’une utopie universelle. Celui d’un mot d’ordre qui peut fédérer action collective et comportements individuels. Enfin celui d’un horizon de l’action publique. Son usage dans les politiques publiques urbaines est la planification de l’aménagement des espaces urbains et métropolitains et l’amélioration de la qualité de vie des habitants.
La contribution de l’université est de moins en moins discutable face aux défis d’une urbanisation durable. Cependant, en Afrique, l’on peine encore à intégrer dans les politiques sectorielles universitaires les enjeux du développement durable2. La déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur pour le XXIe siècle énonce que : « l’enseignement supérieur et la recherche sont désormais des composantes essentielles du développement culturel, socio-économique et écologiquement viable des individus, des communautés et des nations3 ». Autant l’université est un acteur majeur du développement urbain durable, autant elle peut comme toutes les autres composantes sociétales subir les revers d’un développement urbain non contrôlé.
Contexte d’étude
Le ranking des universités soucieuses des questions environnementales est un indicateur important dans la réflexion du rôle joué par les universités dans une société qui se veut de plus en plus écologiquement engagée. Le classement 2023 de l’UI Green Metric montre qu’aucune université africaine ne figure parmi les cent universités à vocation écologique dans le monde. Pourtant, ces universités doivent répondre aux enjeux de la responsabilité socio-économique, la responsabilité sociétale et la responsabilité environnementale. Par ses différentes missions, et en interaction avec son territoire, l’université a la capacité de participer au façonnement de la société en vue de contribuer aux objectifs du développement durable4.
Au Cameroun, l’État fait de la question de la préservation de l’environnement et de l’urbanisation anarchique une problématique centrale du développement local et durable. La stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 balise le cadre du développement durable des villes. C’est dans ce contexte qu’à la faveur du décret présidentiel n° 2022/003 du 5 janvier 2022, le Cameroun s’est doté de trois nouvelles institutions universitaires. Il s’agit de l’Université d’Ebolowa dans la région sud du pays, de Bertoua dans la région est et de Garoua dans la région nord.
L’arrivée de ces nouvelles institutions peut augurer une nouvelle approche d’intégration des principes et valeurs de développement durable au sein des universités du Cameroun. En effet, si les transformations structurelles semblent pénibles pour les universités existantes au Cameroun, celles nouvellement créées peuvent intégrer les principes et canons du développement durable. La dimension environnementale de la responsabilité renvoie à la prise en compte par l’université, de l’impact environnemental de ses activités et services. L’institution est tenue de s’intéresser à l’amélioration des conditions de vie et de travail de la communauté éducative universitaire. Ceci s’opère en accordant une importance particulière à la protection et à la préservation des ressources naturelles, pour répondre aux besoins des générations présentes et futures.
Dès lors, quels sont, au Cameroun, les défis des institutions universitaires pour en faire des universités dites vertes ? Hypothétiquement, il faudrait une profonde réforme de la politique éducative du sous-secteur de l’enseignement supérieur. L’objectif de cette étude est de proposer des innovations intégrables dans la gouvernance stratégique, tactique et opérationnelle de l’enseignement supérieur au Cameroun. Lesdites innovations sont capitalisables pour la mise en place des institutions universitaires écologiques de référence au Cameroun. La présente réflexion pose le cadre théorique et méthodologique de cette recherche, elle présente les résultats de l’enquête menée afin d’en discuter les leçons à en tirer.
Cadre théorique et méthodologique
Le discours scientifique sur la responsabilité de l’université dans les politiques de développement durable n’est pas récent. Dans leurs travaux sur la « science post-normale », Funtowitz et Ravetz5 pensent que de telles questions socialement vives obligent l’université à évoluer. C’est pourquoi le développement durable des territoires est indissociable de celui des universités6.
En effet, il est démontré que la formulation de projets d’aménagement de l’environnement urbain par les autorités locales avec l’appui d’experts universitaires crée une interface entre la sphère du savoir et celle de la politique. Cette interface favorise le dialogue et l’examen critique des différentes propositions7. L’illustration adéquate de cette double dynamique est faite dans le cas de l’élaboration d’instruments pour la mise en valeur et l’aménagement des stations balnéaires de la province de Buenos Aires en Argentine8.
À côté du profil d’acteur et d’actant des questions de durabilité du développement des territoires, l’université est également un espace de production critique et de façonnement des questions écologiques. C’est dans ce sillage qu’on parle d’université verte. Louafi et Boutora en donne une conceptualisation assez complète, c’est : « un établissement d’enseignement qui répond à ses besoins en ressources naturelles, telles que l’énergie, l’eau et les matériaux, sans compromettre la capacité des gens d’autres pays ainsi que des générations futures à répondre à leurs propres besoins9 ».
Être une université verte est une identité que les universités magrébines notamment marocaines peinent encore à s’approprier10 même si un effort dans l’entreprenariat vert y est consenti11. En Algérie, Bekkouche et Seguer12, dans une étude datée de 2023, ont mis en lumière le modèle économique dit circulaire qui a permis le recyclage des containers pour la mise en place des infrastructures universitaires notamment « des résidences universitaires vertes et viables ». En revanche en Afrique noire, la question des universités vertes est faiblement traitée voire inexistante dans les travaux scientifiques. Un terrain en friche qui justifie davantage l’intérêt de la présente réflexion. Dès lors, il est opportun de définir le cadre méthodologique.
La présente réflexion déploie une démarche empirico-prospective. Elle est empirique car l’analyse part des éléments tangibles tels que les chiffres et statistiques en matière d’écologie universitaire. Ces données sont extraites des ranking écologiques, des documents de pilotage universitaire, des annuaires statistiques et des rapports sur l’enseignement supérieur. Elles permettent de construire et d’apprécier un état des lieux des principes de développement durable en général et d’université verte en particulier dans la politique sous sectorielle de l’enseignement supérieur au Cameroun.
À l’issue de cette première approche descriptive, la réflexion embrasse une position prospective. Elle formule dès lors des lignes directrices susceptibles d’améliorer l’état des lieux. Cette démarche est propre aux enquêtes exploratoires. Elle permet de concentrer des matériaux. L’accessibilité pour des entretiens aux hauts fonctionnaires en charge des politiques sous-sectorielles n’étant pas évidente, nous avons porté notre choix sur les gestionnaires opérationnels des cités universitaires. L’approche qualitative s’est reposée essentiellement sur l’analyse documentaire. Le champ d’investigation a été circonscrit à la cité universitaire de l’université de Yaoundé 1. Dès lors il est envisageable que la construction managerielle et infrastructurelle de ces universités soit enrobée d’une ambition d’en faire des références en matière d’université écologique en Afrique noire. La présente démarche méthodologique a abouti aux résultats suivants.
Résultats de l’étude
Les résultats de cette réflexion montrent qu’il existe un cadre normatif international propice à la révision d’une politique sous-sectorielle. Ladite politique pour le moment est très peu favorable à la mise en place des universités vertes au Cameroun. Par ailleurs, les défis managériaux sont ceux de l’appropriation des indicateurs de ranking par les universités et celui de la mise en place d’un climat organisationnel favorable au déploiement des initiatives écologiques.
Du cadre normatif international vers une politique sous-sectorielle verte dans l’enseignement supérieur au Cameroun
Un cadre normatif international favorable
Depuis le début de la décennie 1990, il s’est construit un ancrage international en faveur de la mise en place des universités soucieuses de la préservation de l’environnement. Ceci est perceptible dans le foisonnement des documents cadres internationaux qui sont nés. Ainsi, une première initiative importante a cherché à définir le rôle des universités dans la poursuite des objectifs du développement durable.
Il s’agit de la déclaration de Talloires sur les responsabilités sociales et les rôles civiques de l’enseignement supérieur13. D’autres initiatives sont également à souligner dans cette perspective, il s’agit notamment de la déclaration de Kyoto, adoptée en 1993 par l’Association Internationale des Universités (AIU), lors de sa neuvième table ronde tenue au Japon. Cette déclaration recommande que chaque université : « s’efforce de s’engager au niveau institutionnel à respecter le principe et la pratique du développement durable au sein du milieu universitaire et transmettre cet engagement à ses étudiants, ses employés et au grand public en général ».
La décennie 2005-2014 des Nations Unies pour l’éducation au développement durable a permis de consacrer l’importance pour l’université à s’investir dans ce domaine. Les principes de l’éducation au management responsable du pacte mondial des Nations Unies sont énoncés dans ce sillage. Cette initiative a été lancée dans le but d’intégrer la responsabilité sociale de l’université au niveau de l’enseignement supérieur, par la promotion de la formation, de la recherche et des pratiques sur le management responsable.
Ces documents ont été complétés plus tard par de nouveaux autres cadres de références, notamment le programme d’action global pour l’éducation au développement durable (2014-2019), puis de l’éducation au développement durable pour 2030. En somme, pour la communauté internationale, la voie du développement durable paraît donc être actuellement inévitable pour l’université. Ce cadrage international est donc favorable à la mise en place des politiques sectorielles pro écologiques voire sous sectorielles notamment dans l’enseignement supérieur camerounais.
Des insuffisances liées aux documents de pilotage universitaire
Les questions de développement durable ne sont pas suffisamment présentes dans les documents et outils de pilotage des universités au Cameroun. À titre d’exemple, le document norme universitaire applicable dans les universités au Cameroun, balise en 66 pages les repères en matière de missions et objectifs des universités. Il précise aussi les principes qui encadrent la gouvernance administrative, financière, numérique, académique, heuristique, partenariale et sociale. En revanche, aucune référence n’est faite aux normes écologiques encore moins aux normes infrastructurelles écologiques.
Le même constat s’observe dans les indicateurs d’évaluation du développement des universités. En effet, les rapports et annuaires statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur n’accordent pas jusqu’ici une place de choix aux questions environnementales en matière de développement de l’enseignement supérieur. C’est ce qui transparaît dans l’exploitation et l’analyse de leurs annuaires statistiques et rapports d’analyses afférents des années 2017, 2019 puis 2022. Il y a donc lieu que s’opère une appropriation urgente et impérative des principes internationaux en matière d’université verte dans les documents de gouvernance de l’enseignement supérieur au Cameroun.
À côté de la révision des instruments de pilotage de l’action publique, l’autre défi majeur d’une réforme de la politique sous-sectorielle est la mise en place des outils de gouvernance en charge du contrôle et de la préservation de la responsabilité sociale des universités au Cameroun. Il s’agit en occurrence sur le plan national d’un observatoire national de la responsabilité environnementale des universités au Cameroun.
Les défis managériaux des nouvelles universités camerounaises à l’aune des indicateurs de l’UI GreenMetric
Les défis managériaux s’inscrivent dans l’appropriation des indicateurs du ranking écologique dans les pratiques de gestion des universités au Cameroun. Ils sont aussi dans la conjugaison des efforts des parties prenantes du milieu universitaire notamment des étudiants. Les défis infrastructurels se situent dans la mise en place d’un cadre écologique d’apprentissage.
De l’appropriation des critères du ranking écologique dans la gestion des universités
En 2010, l’Université d’Indonésie (UI) lance un classement mondial des universités. Ce classement est connu aujourd’hui sous le nom de UI GreenMetric World. Il s’agit dans ce classement de mesurer les efforts des campus en matière de développement durable. Ce classement est à ce jour l’un des plus référencés en matière de ranking des programmes de développement durable des universités du monde entier. En 2023, 1183 universités de 84 pays du monde entier ont participé à cette évaluation. Cette édition fut placée sous le thème : « innovation, impacts et orientation future des universités durables ». Ce classement est construit sur la base de plusieurs autres systèmes de classement en matière de développement durable notamment en Asie, en Europe et aux États-Unis.
L’UI GreenMetric englobe trois piliers de la durabilité à savoir l’environnement, le social et l’économie. Il évalue la politique et les performances des universités sur la base de six critères14. Ces critères sont quantitativement évalués (tabl. 1).
N° | Category | Percentage of total points (%) |
1 | setting and infrastructure (SI) | 15 |
2 | energy and climate change (EC) | 21 |
3 | waste (WS) | 18 |
4 | water (WR) | 10 |
5 | transportation (TR) | 18 |
6 | education and research (ED) | 18 |
TOTAL | 100 |
L’appropriation de ces critères dans le management institutionnel universitaire consiste dans un premier temps à accorder une attention particulière à l’utilisation des énergies renouvelables, à la mise en œuvre de programmes d’économie d’énergie, de programmes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, notamment la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone.
De façon concrète il s’agit de la multiplication d’espaces verts et des dispositifs modernes de préservation de l’environnement et des activités. Il est question également du traitement et du recyclage des déchets. En outre, si la gestion universitaire de la production, la conservation et l’usage de l’eau sont également des indicateurs importants, il faut souligner que le questionnaire de l’UI GreenMetric s’intéresse tout aussi bien à l’effectivité, la pertinence et la congruence entre les programmes et les pratiques d’enseignement et de recherche en lien avec le développement durable. Les managers des universités doivent avoir une vue d’ensemble de la manière dont l’université répond aux questions de durabilité.
Le rôle primordial de la communauté estudiantine dans l’éclosion des universités vertes au Cameroun
Les universités mettront à contribution toutes les parties prenantes de la communauté universitaire, utiles pour atteindre l’objectif d’une université verte. Parmi ces acteurs, cette réflexion fait une fixation sur le rôle primordial que jouent les étudiants. Ces derniers sont en première ligne de l’écologie universitaire. C’est pourquoi les universités camerounaises doivent se doter de « green office ». C’est le policier du respect des normes et indicateurs de l’IU GreenMetric au sein de l’université. Le bureau vert réunit une équipe mixte de cinq à huit étudiants et d’au moins un membre du personnel universitaire. L’équipe travaille ensuite avec de nombreux bénévoles pour amorcer un processus dynamique de développement durable.
Le bureau vert se veut une composante organisationnelle de l’université qui en finance les activités. Il doit collaborer avec des parties prenantes internes et externes telles que les clubs d’étudiants, l’administration municipale et les associations civiles. Ses membres bénéficient minimalement d’une formation en matière d’écologie et de critère d’évaluation des classements internationaux. Il joue un rôle de soutien et de courroie de transmission entre des initiatives estudiantines, des membres du personnel et des enseignants.
Ayant connu des succès dans certaines universités dites vertes de références telles les universités de Wageningen (Pays-Bas) et Nottingham Trent (Angleterre), respectivement première et deuxième au classement IU GreenMetric, le bureau vert est d’une très grande souplesse et se prête à de nombreuses innovations. Il peut être adapté à des environnements divers. Il peut être intégré dans les activités et structures de l’université déjà en place. Enfin, pouvant communiquer et collaborer avec d’autres bureaux, il contribue à la nationalisation d’un enseignement supérieur écologique. En somme, le cadre normatif international est favorable à la révision des documents de pilotage de la gouvernance universitaire au Cameroun. Dans la nouvelle politique pro environnement de ce sous-secteur de l’éducation, il faut une réelle appropriation des indicateurs de ranking internationaux en matière d’université verte. Il faut également tenir compte du rôle que peut jouer chacune des parties prenantes de la communauté universitaire.
Discussion et recommandations
Ces résultats sont discutables. La principale recommandation réside dans le défi infrastructurel.
La voie du développement durable apparaît inévitable pour les universités d’Afrique noire en général15 et Camerounaise en particulier. Toutefois, l’engagement de l’université dans les questions de développement durable ne doit pas se lire uniquement sous le prisme d’une transformation intrinsèque institutionnelle. C’est aussi d’une part une mutation des curricula et parcours de formation vers des secteurs d’innovation durable. Confrontées à la nécessité de définir et d’inscrire à leur programme le corpus des connaissances relatives à l’environnement, bon nombre d’universités en Afrique subsaharienne ont créé de nouvelles filières qui intègrent la problématique environnementale. Sur la base d’une articulation critique et relationnelle des connaissances disciplinaires existantes, ces parcours permettent de prendre en compte la dimension sociologique des problèmes d’environnement16.
Par ailleurs, il faut apprécier le rôle que l’université joue dans son écosystème direct. L’intégration des préoccupations environnementales dans les parcours de formation constituent aujourd’hui un nouveau défi que bon nombre d’universités d’Afrique noire ont entrepris de relever en innovant au niveau des programmes et stratégies de formation17. Toute la difficulté consiste à bien synthétiser l’ensemble des connaissances relatives à l’environnement en dépit du cloisonnement des disciplines qui caractérise le modèle universitaire hérité de Humboldt18. Dans ce cas de figure, l’interaction entre les pouvoirs publics et l’université permet de renforcer et de dynamiser les ressources disponibles au niveau des savoir-faire locaux, des moyens techniques et des résultats de la recherche19. Cette collaboration fait de l’université un acteur à part entière de l’aménagement du territoire géographique et sociologique auquel elle appartient20.
Le défi infrastructurel des universités camerounaises
Si les questions d’accès, de taille, d’équipements technologiques, d’inclusion, de capacité d’accueil des blocs pédagogiques, ateliers, amphithéâtres demeurent pertinentes, il faut y associer aujourd’hui des valeurs de préservation de l’environnement et d’adaptation climatique. C’est pourquoi la gouvernance infrastructurelle des universités camerounaises doit sortir de la seule ambition de massification des bâtiments. Elle doit intégrer l’offre d’un cadre de qualité pour intégrer les défis actuels d’adaptation écologique.
L’architecture écologique adaptative apparaît donc clairement comme la voie royale au Cameroun pour une infrastructure universitaire soucieuse de la protection de l’environnement. Autrement dit, il convient de tenir compte dans la construction des infrastructures universitaires du choix des matériaux, naturels et respectueux de la santé de l’homme, du choix de la disposition des pièces pour favoriser les économies d’énergie en réduisant les besoins énergétiques, du choix des méthodes d’apports énergétiques et du choix du cadre de vie offert ensuite à l’étudiant.
Il faut également tenir compte de la fonctionnalité mais surtout de l’environnement écologique de la région. C’est pourquoi il est important d’aller vers une tropicalisation des standards internationaux en fonction des environnements écologiques universitaires. Autrement dit au Cameroun, les infrastructures de l’université de Garoua, zone écologique de type soudano-sahélienne doivent être différentes de celles de l’université de Bertoua dans la zone de savane ou de celles de l’université d’Ebolowa dans la zone forestière du Cameroun.
Les universités en Afrique ont aujourd’hui, une responsabilité directe à jouer dans la promotion du développement durable. C’est pourquoi elles doivent mettre en œuvre des programmes d’étude et de recherche-innovation. D’une manière générale, en intégrant les pratiques responsables au niveau de l’université, celle-ci se voit obligée d’assumer son rôle avant-gardiste, notamment par l’innovation et la diffusion des connaissances autour des questions du développement durable. Dans le cadre des universités camerounaises, il serait intéressant que de nouvelles réflexions explorent les problématiques d’économie circulaire et de financement vert au sein des universités d’Afrique noire en générale et des universités camerounaises en particulier.
Notes
- Sous le titre « Notre avenir à tous », ce rapport est présenté aux Nations Unies en 1987 par la Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement de l’ONU. En bref, ce rapport préconise un développement permettant de satisfaire les besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.
- Ala Eddine Louafi, Fadila Boutora, « Le rôle de l’université verte dans le développement d’infrastructures respectueuses de l’environnement, conformément aux critères de classement mondial pour soutenir les objectifs de développement durable – référence à l’université de Wageningen, classée numéro un dans le monde – », Multilinguales, 2020/14, p. 1-18. [https://journals.openedition.org/multilinguales/5580].
- Unesco, Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur pour le XXIe siècle : vision et actions (Volume I, Rapport final, 1998).
- Widad Jodie Bakhella, « L’approche des universités marocaines en matière de responsabilité sociale », Revue Internationale des Sciences de Gestion, 5, n° 3, p. 572-599, 2022. [https://www.studocu.com/row/document/faculte-des-sciences-ain-chock-casablanca/economy/1014-article-text-3612-2-10-20220802/42218515].
- Silvio Funtowitz, Jérôme Ravetz, « The emergence of post-normal science », dans René von Schomberg (dir.), Science, Politics and Morality, Londres, Kluwer, 1993. [https://www.academia.edu/23526339/Science_politics_and_morality_scientific_uncertainty_and_decision_making].
- José Luis Coraggio, « L’université et le développement local », Communication au Séminaire international « L’enseignement supérieur et les nouvelles tendances », organisé par Conesup, Unesco, CIESPAL, 2002.
- Mariano Camilo Gonzalez Lebrero, « El compromiso del conocimiento y la gestión de la ciudad », Actes de l’atelier « L’université et les autorités locales dans l’aménagement de l’espace métropolitain », Buenos Aires, Gam-Fadu-Uba, 2006.
- José Dadon, « La universidad en el desarrollo de instrumentos de gestión urbano-ambiental : la contribución de la ecología en dos estudios de caso », Actes de l’atelier « L’université et les autorités locales dans l’aménagement de l’espace métropolitain », Buenos Aires, GAm-FADu-Uba, 2006.
- Ala Eddine Louafi, Fadila Boutora, 2020, op. cit.
- Widad Jodie Bakhella, 2022, op. cit.
- Mohamed Elmoukhtar, Fatima Touhami, Othmane Taouabit, « La promotion de l’entrepreneuriat vert : Quel rôle pour l’université marocaine ? Cas de l’Université Sultan Moulay Slimane », International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics, 3(1-2), 2022, p. 471-485. [https://doi.org/10.5281/zenodo.5919199].
- Amine Bekkouche, Abderahmane Seguer, « Résidence universitaire Verte et viable », mémoire de fin d’étude en Architecture en vue de l’obtention du brevet d’invention, University Abdelhamid Ibn Badis – Mostaganem, 2023.
- Shanna A Davis, Julie Horine Edmister, Kristin Jensen Sullivan, Cheryl West, « Éduquer des sociétés durables pour le XXIe siècle », Revue internationale sur la durabilité dans l’enseignement supérieur, 4/2, 2003, p. 169-179. [https://www.ingentaconnect.com/content/mcb/249/2003/00000004/00000002/art00006;jsessionid=2mmir8pbpw7m.x-ic-live-01].
- Les six critères sont : environnement et infrastructure ; énergie et changement climatique ; déchets ; eau ; transport et éducation. Chaque critère a pondération de points que l’UI GreenMetric à préalablement défini en fonction de l’importance du domaine dans la question de durabilité. Ces critères sont décomposés en indicateurs dans le questionnaire d’évaluation. Ces indicateurs permettent de collecter essentiellement des données quantitatives : effectifs, pourcentage, ratio etc.
- Widad Jodie Bakhella, 2022, op. cit.
- Nicolas Baya-Laffite, « L’université, les autorités locales et l’aménagement de l’environnement urbain des grandes métropoles », n° 193-194, p. 427-444. [https://www.cairn.info/revue-internationale-des-sciences-sociales-2007-3-page-427.htm].
- Widad Jodie Bakhella, 2022, op. cit.
- Martine Benoît, Murielle Rivenet, Transitions vers une université verte, MESHS, 2021. [https://hal.univ-lille.fr/hal-04160345].
- Marie Stadge, Pour une compréhension de l’institutionnalisation de la responsabilité sociétale des universités françaises : étude de cinq universités, thèse de doctorat en Gestion et management, Université de Strasbourg, 2021.
- José Dadon, 2006, op. cit.