Dans cet article de synthèse, A. A. résume les thèses en présence sur les raisons de la “création” de Sarapis ; elle opte pour le désir de Ptolémée Ier d’offrir un nouveau culte capable de réunir ses sujets grecs et égyptiens. Si tel fut son projet, il ne rencontra guère de succès auprès des Égyptiens jusqu’au IIe siècle. L’auteur aborde ensuite le problème de l’étymologie et, sans renier le lien avec Osiris-Apis, semble considérer que le théonyme Sarapis/Sérapis n’est pas un calque de l’égyptien, mais une adaptation grecque1, qui aurait vu le jour, si l’on en croit Plutarque (De Iside, 28 [362A]), lors de l’installation du culte à Alexandrie.
Nous ferons observer que le témoignage de Plutarque est en désaccord avec un passage de Nymphodore (actif au tournant du IVe et du IIIe siècle a.C.), rapporté par Clément d’Alexandrie (Strom. I, 21, 106 = Nymphodore, fr. 20 Müller, FHG II, 399), qui nous apprend que le taureau Apis, mort et embaumé, était déposé dans un cercueil (sorós) à l’intérieur du temple du dieu vénéré et que c’est ainsi qu’il fut appelé Soróapis (“Apis du cercueil”), et “ensuite ‘Sárapis’ conformément à la prononciation des gens de l’endroit”.
L’iconographie purement hellénique de Sarapis, et ses rapprochements avec d’autres divinités, comme Zeus/Jupiter, Hélios/Sol ou encore Dionysos et Asclépios, expliquent sa diffusion dans tout le bassin méditerranéen.
- On notera que, récemment, on a voulu tirer le nom de Sarapis de l’égyptien sr-Hp, à traduire par “Apis qui délivre des oracles” (cf. D. Kessler, “Das hellenistische Serapeum in Alexandria und Ägypten in ägyptologischer Sicht”, dans M. Görg, G. Hölbl (éds), Ägypten und der östliche Mittelmeerraum im 1. Jahrhundert v.Chr., Wiesbaden, 2000, 189-190 ; S. Schmidt, “Serapis – ein neuer Gott für die Griechen in Ägypten”, dans H. Beck (éd.), Ägypten Griechenland Rom. Abwehr und Berührung, Städelsches Kunstinstitut und Städtische Galerie, 26. November 2005-26. Februar 2006, Francfort s/ Main, 2005, 291-292), une hypothèse bien aléatoire.