On compte, en Carie et en Ionie, 27 cités qui ont frappé des monnaies porteuses de divinités égyptiennes ou de symboles isiaques. Les ateliers sont majoritairement implantés le long du littoral ionio-carien et des vallées fluviales. La grande majorité est d’époque impériale, et ce n’est qu’au IIIe siècle p.C. que les types isiaques apparaissent dans l’intérieur. Isis et Sarapis sont les divinités de très loin les plus représentées.
Leurs types sont très variés d’une région à l’autre, voire dans un même atelier. Ceci est surtout vrai pour les cités côtières ; plus on s’enfonce dans les terres, plus les types tendent à s’uniformiser. Apis et Harpocrate figurent sur quelques exemplaires. Le basileion est le type le plus fréquent à l’époque hellénistique ; à l’époque impériale, ce sont les représentations anthropomorphes qui dominent largement. Il est intéressant de constater qu’en Ionie et en Carie la présence de monnaies à types isiaques va souvent de pair avec inscriptions et documents archéologiques de même nature. Ainsi, grâce au témoignage d’une monnaie et de vestiges archéologiques, F. D. pense que Sarapis et Isis, au IIIe siècle, ont pu occuper, aux côtés d’Artémis, l’un des principaux sanctuaires d’Iasos en Carie (p. 347-350).