Cette contribution se compose de deux parties. Dans la première, il est question de l’évolution au cours des dernières décennies des études isiaques qui se sont dotées de nouveaux instruments bibliographiques et ont ouvert de nouvelles perspectives. Les isiacologues d’aujourd’hui disposent d’outils qui manquaient cruellement au début des années 1960.
La seconde section repose le problème d’éventuels liens iconographiques entre Isis lactans et la Vierge allaitant l’enfant Jésus. L’auteur note que l’image de la Madone galaktotrophousa offre des analogies avec Isis allaitant, mais souligne que la figure dominante de l’art chrétien primitif est la Theotokos montrant l’Enfant bénissant (Hodigitria) ou donnant la victoire (Nikopoïa). Du point de vue cultuel, plusieurs titres donnés à Marie offrent des ressemblances avec les épiclèses d’Isis, mais cela ne suffit pas à conclure à une filiation, d’autant plus que la doctrine chrétienne s’oppose en tout à la théologie isiaque. Marie est la mère du Sauveur, ce qui lui vaut une dévotion spéciale, mais elle n’est pas la déesse suprême qu’adorent ses fidèles.