Sous Allāt se cache la déesse al-’Uzzā (“la très puissante”), identifiée avec Aphrodite/Urania comme le savait déjà Hérodote. Selon Épiphane, le membre féminin de la triade arabe aurait porté à Petra le nom de Χααμοῦ, qu’il identifie en outre avec Korè, ce qu’il faut corriger et lire Χααβου, transcription du mot arabe ka’ba, le nom de la pierre noire du temple de la Mecque : en fait, Jean Damascène appelle l’Aphrodite arabe Χαβάρ.
Le nom s’explique facilement : kâ’iba signifie “vierge”, traduction littérale de “Korè”, c’est-à-dire exactement une fille “qui a les deux mamelles développées et arrondies” : une νύμϕη donc, ce qui porte l’auteur à croire que la déesse était représentée dans la Ka’ba comme une Isis lactans. L’iconographie de Petra prouve d’ailleurs qu’on identifiait parfois la grande déesse arabe avec Isis1.