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Catégorie : Littérature

L’étymologie même du mot obscène démontre son incompatibilité avec la scène. Le terme provient du latin ob-scenus qui signifie devant ou en dehors de la scène. L’obscène est précisément ce qui doit rester caché, hors du regard. Jan Fabre, Romeo Castellucci et Rodrigo Garcia sont trois metteurs en scène contemporains qui choquent et perturbent de nombreux spectateurs parce qu’ils montrent justement ce qui ne devrait pas être montré.
La guerre est peut-être parmi les choses les plus obscènes qui existent. Une chose terrible, intolérable, insupportable pour ceux qui la traverse. Combien de centaines de millions de morts – de personnes tuées – à travers l’histoire ? J’essaie de calculer.
En ouverture de l’essai White, Bret Easton Ellis évoque son adolescence, lorsqu’il regardait librement des films qui, écrit-il, l’ont mené vers l’âge adulte, avec leurs dialogues très crus et leurs représentations d’une mort « sanglante, réaliste, intime ».
Loin du « livre blanc » qui rayonne sur la place publique, du « livre rouge » qui est classé confidentiel, du « livre noir » qui dénonce les exactions, du « livre bleu » qui compile les statistiques, la littérature grise est une production dont la cartographie échappe à la catégorisation par son caractère polymorphe, sa prolifération, sa mesure qualitative et la variabilité de ses supports.
La trajectoire de la géographie littéraire accompagne celle des multiples branches et courants de la géographie humaine. Longtemps marginal, le recours à la littérature est désormais une pratique courante en géographie.
Les rencontres de la géographie et de la littérature ou des géographes et des littéraires (ce qui ne revient pas au même) n’ont plus rien d’inusité. Après des départs timides à la faveur de tentatives isolées, de quelques appels non-entendus, le rapport à la littérature prend racine dans la pratique géographique au cours des années 1970.
Bibliographie générale de l’ouvrage.
J’ai formulé, en introduction, mon intention de brosser un tableau synoptique de la géographie littéraire. Au terme de cet exercice, le moment est venu de le contempler dans son ensemble et d’y apporter quelques petites touches finales.
Réfléchir à la représentation de l’espace dans la perspective des genres littéraires, comme nous venons de le faire au chapitre précédent, est une manière de relier la géographie dans le texte (lieux, trame spatiale, paysages) à la géographie qui pour ainsi dire l’entoure.
Au cours des vingt dernières années, la géographie littéraire a connu un processus de normalisation disciplinaire et de diversification de ses approches. Cette diversification se manifeste aussi sur le plan des genres littéraires étudiés.
Au sein des études géographiques, qu’elles recourent ou non aux œuvres littéraires, la thématique de l’imaginaire n’est pas nouvelle. Elle fait toutefois l’objet d’un intérêt renouvelé depuis une vingtaine d’années (Bailly, 1989 ; Sénécal, 1992 ; Debarbieux, 2003 ; 2015 ; Chivallon, 2008 ; Berdoulay, 2012 ; Bédard et al. 2012). Même à ses débuts, cette curiosité pour l’imaginaire est associée à une réflexion sur la littérature.
Depuis le milieu des années 1980, les géographes s’interrogent sur le sens, la légitimité et les implications de la postmodernité.
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