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Collection : V@demecum_4

Je me suis rendu en Mongolie en 2010 pour étudier, en les apprenant, les danses mongoles. Mais régulièrement, au beau milieu de la leçon, mon professeur particulier me laisse seul, sans explication, face à moi-même.
F(l)ammes d’Ahmed Madani, créé en 2016, Stadium de Mohamed El Khatib, en 2017, et Trans (més enllà) de Didier Ruiz, en 2018, sont trois spectacles qui mettent en scène des personnes n’ayant jamais ou très peu fait de théâtre jusqu’à ces expériences qui les ont conduit·es à participer à de longues tournées internationales.
Depuis 2010, nos explorations sur la dramaturgie sonore au théâtre nous poussent peu à peu à sortir de l’abri qu’était devenue notre scène universitaire, à quitter son acoustique neutre et à libérer, au sein d’espaces extérieurs, la nature équivoque et à la fois, la capacité agentielle du son.
En arts du spectacle, il n’est pas rare que la/le chercheur·euse soit également praticien·ne et possède une double posture, comme pour les dramaturges, scénographes, metteur·se·s en scène, musicien·ne·s, danseur·euse·s, etc.
Entre septembre 2021 et juin 2022, j’ai accompagné en tant que chercheur associé le chorégraphe et réalisateur Christophe Haleb tout au long des processus de tournage, de montage et de présentation des films Le chant du Kiwano et Baby Boom sur le territoire drômois.
L’observation et la participation sont constitutives de toute relation ethnographique qui est elle-même au fondement du savoir ethnologique. Elle engage une implication et une distanciation que l’on retrouve dans le champ d’études des arts par la pratique.
La circulation des pratiques et des acteurs entre les mondes de l’art et ceux de la recherche universitaire fait l’objet de publications s’intéressant au travail créateur dans différents mondes sociaux, aux porosités contemporaines entre arts et sciences, au développement d’une « recherche-création » étudiée tout autant qu’elle est accompagnée dans son développement.
Penser le « terrain » sans en être spécialiste, ni en user dans ses propres travaux, au sein de ses champs d’action que sont la recherche et la recherche-création en arts de la scène, relève du défi, sinon de la gageure.
L’éducation artistique a toujours fait partie de ma vie. Mon histoire personnelle et le mariage de mes formations en arts de la scène et en éducation m’ont conduite à compléter un doctorat afin de mieux comprendre les expériences d’enseignement et d’apprentissage dans la formation professionnelle de l’acteur
Le rapport fusionnel du travail ethnographique et du terrain (fieldwork) a été maintes fois relevé. Michel Izard (1931-2012) qui fut compagnon de terrain de Françoise Héritier (1933-2017) elle-même profondément terrienne, notait dans une entrée de dictionnaire le caractère décisif du premier terrain, « experimentum crucis qui décide d’une carrière »
La recherche en arts vivants (théâtre, musique, danse, cirque, performance, etc.) a connu ces dernières années une inflation de la notion de «terrain». Issu des sciences humaines et sociales et en particulier de la pratique ethnographique, le «terrain» innerve à présent les discours et pratiques méthodologiques.
La recherche en arts vivants (théâtre, musique, danse, cirque, performance, etc.) a connu ces dernières années une inflation de la notion de «terrain». Issu des sciences humaines et sociales et en particulier de la pratique ethnographique, le «terrain» innerve à présent les discours et pratiques méthodologiques.
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