Ce bel ouvrage, richement illustré, présente plusieurs documents de Rome et ses environs concernant notre domaine d’étude. Parmi les notices du catalogue, dues à différents auteurs, on signalera : une statue en marbre gris de l’Isola Sacra, attribuée à Isis Pelagia d’après sa posture et conservée au musée d’Ostie, n° inv. 18.141 (n° 4 : F. Zevi) ; une autre du dieu Bès, en porphyre rouge, de provenance romaine et conservée au musée de Palerme, n° inv. 5629 (n° 5 G. Sará) ; un petit buste de Sarapis protégé par un uraeus, en “rouge antique”, d’Ostie, au musée local, n° inv. 209 (n° 9 : C. Valeri) ; du même endroit, on a exhumé une statuette d’Osiris en schiste vert, avec pilier dorsal, au musée d’Ostie, n° inv. 3580 (n° 10 : eadem) et une statuette d’Isis en albâtre verdâtre égyptien, portant le nœud isiaque, toujours au musée d’Ostie, n° inv. 1126 (n° 11 : eadem) ; une petite tête de Sarapis, avec les mèches frontales, en albâtre jaune, a été mise au jour dans la zone du temple de Cybèle sur le Palatin, Antiquarium n° inv. 22.366 (n° 12 : P. Pensabene) ; deux autres têtes du dieu en marbre gris proviennent de collections privées (n° 13 et 18 : D. Del Bufalo) ; deux statuettes en “rouge antique” de prêtres naophores – des fidèles d’Isis ? –, conservées dans une collection privée, ont été découvertes dans la région de l’Iseum près du Campo dei Fiori (n° 46 et 47 : idem) ; on y ajoutera trois statues d’animaux nilotiques : une fontaine en cipolin de la Villa Adriana en forme de crocodile (n° 64 : B. Adembri), une autre en forme d’hippopotame, en “rouge antique”, venant des Jardins de Salluste et conservée au musée Carlsberg à Copenhague, n° inv. 1415 (n° 65 : J. Lund) ; enfin, une statuette plus petite du même animal trouvée sur le site de la Basilica Hilariana (n° 66 : S. Di Fabrizio).
Notons également deux intéressantes synthèses : l’une de Rolf Michael Schneider, “Nuove immagini del potere romano. Sculture in marmo colorato nel’impero romano”, p. 83-105, insiste sur la vieille tradition pharaonique d’utilisation par le pouvoir de matériaux de prestige, mais la polysémie égyptienne est sans doute plus riche dans ce domaine qu’il n’est dit1. Parmi les thèmes retenus par l’auteur, on remarquera la représentation de divinités fluviales bienfaisantes comme le Nil ou de dieux “fascinants”, comme Isis et Sarapis ; on y rajoutera les monstres nilotiques (hippopotame, crocodile) sur lesquels l’empereur exerce son pouvoir de domination ; un deuxième développement de Lorenzo Lazzarini, “La determinazione della provenienza delle pietre decorative usate dai Romani”, p. 223-265, s’attarde longuement sur les ressources minérales de l’Égypte, en particulier le désert oriental et la zone d’Assouan2.