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Les dynamiques d’échanges dans les Landes de Gascogne (XIIe-XIIIe siècles). Perspectives de recherche sur une économie rurale singulière

Les dynamiques d’échanges dans les Landes de Gascogne (XIIe-XIIIe siècles). Perspectives de recherche sur une économie rurale singulière

Introduction

Les Landes de Gascogne forment une région singulière au sein du paysage Aquitain. Longtemps perçues uniquement comme un territoire inculte, pauvre et peu peuplé, les Landes médiévales n’ont pas souvent retenu l’attention des historiens et archéologues. Le plus souvent, l’état de l’habitat, de l’économie et des pratiques agricoles de l’époque moderne est étendu, sans preuve, aux périodes antérieures. Afin de mieux comprendre l’histoire de cette région, depuis le début de l’année 2022 a débuté le projet région AgroPast, coordonné par Frédéric Boutoulle. L’objectif de ce programme est d’étudier le système agropastoral des Landes de Gascogne au Moyen Âge, à travers des études historiques et archéologiques portées par des partenaires multiples1. C’est dans ce cadre que s’inscrit ma thèse de doctorat dont les premières hypothèses et perspectives d’études sont présentées ici.

Le cadre géographique des recherches

La région des Landes de Gascogne peut être définie comme une vaste unité pédologique (avec de légères variations) entre Garonne et Adour (fig. 1). En effet, l’ensemble de ce territoire de plus d’un million d’hectares est recouvert d’un sable, d’origine éolienne, qui s’est progressivement déposé durant l’époque quaternaire depuis le littoral2. De fait, pour l’être humain comme pour la végétation, c’est un milieu qui nécessite une adaptation particulière. Les Landes de Gascogne ne sont donc pas une unité administrative, politique ou culturelle. C’est le paysage qui détermine les limites de ce territoire. Voilà pourquoi la question du sol est au cœur des recherches sur le système agropastoral landais.

 Le sol landais est podzolique, c’est-à-dire qu’il se caractérise par une structure lessivée très acide. La végétation qui s’y développe est donc spécifique à ce type de milieu qui, à première vue, ne paraît pas apte à être transformé en terre agricole. Pourtant, les quelques études palynologiques menées dans la région nous indiquent que l’agriculture y est pratiquée dès le Néolithique3. Nous savons désormais qu’à la suite de l’ensablement du milieu landais, s’est développée une forêt mixte de feuillus et de pins4. Puis, l’installation humaine est attestée dans les échantillons palynologiques par le recul des pollens de chêne et l’apparition des pollens de céréales. Cette modification du paysage se produit au Néolithique moyen (IVe-IIIe mill. a.C.). Les zones défrichées destinées au pacage des animaux sont alors occupées par de la lande, cette étendue de végétation rase formée par les bruyères, fougères et molinies qui donna son nom à ce territoire5.

 Si les données palynologiques sont encore trop sporadiques à l’échelle des Landes de Gascogne, une tendance générale se dessine et nous donne matière à réfléchir. Le sol landais, loin de dissuader les populations de s’y installer, n’a cessé d’être l’objet d’une anthropisation ayant atteint son pic au cours du Moyen Âge. Quelles pratiques et quel système ont donc permis aux populations de se développer dans les Landes de Gascogne et même de connaître une croissance démographique à l’origine d’habitats nouveaux au cours du Moyen Âge ?

Beaucoup de questions, pourtant classiques d’un point de vue historiographique, n’ont toujours pas été posées dans le cas des Landes de Gascogne. Jean Bernard Marquette a été l’un des premiers à aborder l’histoire du territoire landais médiéval et le constat qu’il dresse en 1981, dans son article sur le réseau paroissial, est encore en partie d’actualité6. Ses travaux ainsi que ceux, peu nombreux, des chercheurs qui ont travaillé sur cette région, ont fait avancer nos connaissances de manière ponctuelle. Les Landes de Gascogne sont quelquefois prises en compte dans les études sur la Gascogne ou le Bordelais7, mais très rarement étudiées pour elles-mêmes. Ainsi, il reste encore difficile d’avoir une vision plus globale des Landes au Moyen Âge, faute d’avoir pris en compte l’ensemble des sources disponibles.         

Étendue des Landes de Gascogne (en violet), hors cordon dunaire, en fonction du sol (sable des Landes). Fonds Open Street Map, DAO Gabriel Vialatte.
Fig. 1. Étendue des Landes de Gascogne (en violet), hors cordon dunaire, en fonction du sol (sable des Landes). Fonds Open Street Map, DAO Gabriel Vialatte.

La société agropastorale landaise

Nous l’avons vu, les relevés palynologiques laissent supposer que c’est l’extension de la pratique agropastorale qui est à l’origine de la déforestation et de la formation des Landes de Gascogne. La situation est donc paradoxale, car si le milieu landais semble inhospitalier pour des observateurs extérieurs, il est en réalité le résultat des activités humaines depuis le Néolithique.

Le système agropastoral, comme son nom l’indique, repose sur un équilibre entre l’agriculture et l’élevage8. Les terres cultivées, situées sur les meilleures parcelles autour de l’habitat, sont largement amendées pour permettre aux plantes de se développer. Les textes médiévaux évoquent le millet (milium), le seigle (sigula) et parfois le froment (frumentum). Il est pour le moment impossible de savoir si ces céréales étaient cultivées ensemble en rangs alternés (millet/seigle ou millet/froment) comme cela était pratiqué à l’époque moderne9. Toutefois, au vu des propriétés du sol landais (pauvre en nutriments par nature et facilement lessivé par la pluie) et des efforts que demande sa mise en culture (apport massif d’amendements), nous pouvons supposer que la terre était cultivée de manière continue. Du moins, la pratique de la jachère ne semble pas avoir d’intérêt dans ce système agraire ; elle conduirait au contraire à un appauvrissement du sol10. En l’état actuel de nos connaissances, la pratique des cultures temporaires n’est pas observable.

Les descriptions du système agraire landais que nous possédons pour les XVIIIe et XIXe siècles nous laissent imaginer un système relativement autonome. Il assure une production vivrière, mais les contraintes du sol landais ne permettent pas une production excédentaire capable de participer à un commerce autre que local. Nous aurions tendance à appliquer cette conjecture aux siècles antérieurs. En effet, il est généralement admis que ce système, tel qu’il fonctionne à l’Époque moderne, vient de loin et qu’il est en usage durant les siècles médiévaux. L’objectif des recherches en cours est de remettre en question cette vision fixiste en historicisant le développement de ce système agropastoral.

Un système générateur d’échanges ?

Les productions landaises dans les échanges régionaux

La relative autonomie du système agropastoral n’induit pas une situation d’autarcie pour autant. Par exemple, une part des récoltes est bel et bien exportée par l’intermédiaire des redevances seigneuriales. Certains seigneurs ayant des possessions et des droits sur des territoires landais sont en effet installés dans les régions voisines, où ils sont susceptibles de revendre les productions landaises.

Parmi ces seigneurs, il y a d’une part les seigneuries ecclésiastiques (les chanoines de Saint-André de Bordeaux, de Saint-Seurin et de Sainte-Marie de Dax, les moines de la Sauve-Majeure et de Saint-Sever…). D’autre part les seigneuries laïques, comme celles des Albret ou des Blanquefort. Plusieurs vicomtés s’étendent également en terroir landais (Marsan, Tartas, Gabardan) et, bien entendu, les nombreux territoires du domaine ducal qui dépendent directement du duc d’Aquitaine11.

Les premières sources consultées dans le cadre de cette étude concernent essentiellement les seigneuries ecclésiastiques bordelaises pour leurs possessions landaises12. Les textes nous renseignent sur la possession de dîmes, cens et agrières de ces établissements religieux sur différents territoires landais, en périphérie de Bordeaux, autour du bassin d’Arcachon et jusqu’en bas Médoc. Cependant, pour les XIIe et XIIIe siècles, les sources sont encore peu nombreuses et le détail de ces redevances (nature, quantité) est rarement précisé13. Beaucoup de termes utilisés restent vagues : il est question de blés (bladi 14), de récoltes (messis) ou de semailles (sationes). Toutefois, certains actes précisent la nature des redevances et demandent des paiements en millet, seigle et parfois en froment15.

En pays de Buch, la dîme et l’agrière portent également sur le lin, les sèches et les oiseaux16. Autant de ressources acheminées vers les villes où étaient établis les seigneurs qui pouvaient alors revendre les produits landais sur les marchés urbains.

Toutefois, le milieu landais permet d’autres productions susceptibles d’alimenter des échanges commerciaux avec d’autres territoires. C’est le cas notamment de la résine, qui est produite dans cette région depuis l’Antiquité17. Curieusement, les textes médiévaux en parlent peu. Les sources des XIIe et XIIIe siècles n’évoquent pas de redevance ou de droit lié au gemmage ou à la revente de produits résineux. Pourtant les données archéologiques témoignent de la continuité de cette pratique durant le haut Moyen Âge18 et il est peu probable que l’activité ait cessé par la suite.

C’est donc une économie qui reste difficile à appréhender pour la période médiévale, bien que nous puissions supposer que la demande en résine, poix ou goudron reste constante à l’époque médiévale dans différents secteurs (batellerie, tonnellerie, médecine, etc.). De plus, la concentration naturelle en pin maritime de la région des Landes de Gascogne en fait une zone de production privilégiée pour approvisionner les territoires voisins.

On pourrait mentionner d’autres productions landaises qui s’exportaient dans les marchés voisins. C’est le cas du miel, largement produit dans les landes si l’on en croit le Guide du pèlerin du XIIe siècle19. Ce témoignage est corroboré par quelques mentions de dîmes sur les abeilles dans des actes du XIIIe siècle20. Outre le miel, c’est la cire qui intéresse sans doute les seigneurs qui lèvent des redevances sur les ruches. La lande, avec sa grande proportion de plantes à floraison longue (bruyères, ajoncs, genêts), est une région très favorable à l’apiculture et c’est un bon moyen de tirer profit de ces grandes étendues dédiées à l’élevage.

Une zone d’ombre existe également sur une autre activité, pourtant très importante dans les Landes de Gascogne : l’élevage. Les textes sont assez silencieux sur le sujet avant la seconde moitié du XIIIe siècle21. Dans le cadre du système agropastoral landais, l’élevage est surtout perçu à travers son rôle de producteur de fumure au service de la céréaliculture. Cependant, la quantité de bétail nécessaire à la fertilisation du sol landais est largement supérieure à celle qui serait nécessaire pour la seule consommation humaine en viande et fromage. Nous pouvons supposer que les productions issues de l’élevage, dans ce contexte, sont susceptibles de fournir un excédent que les populations peuvent revendre sur les marchés alentour. Pour autant, les premiers textes étudiés ne mentionnent pas ces débouchés potentiels (viande, laine, fromage22). En l’absence de sources plus précises, la place de cette économie pastorale reste encore à déterminer.

Une région traversée, mais peu convoitée

S’il est difficile de percevoir ce qui est exporté des Landes de Gascogne vers les régions voisines, l’inverse est d’autant plus complexe. La région ne comptant aucune ville en son sein23, il est possible que les besoins en produits extérieurs soient faibles et qu’ils concernent majoritairement les élites locales et l’aristocratie. Néanmoins, de faibles importations n’impliquent pas un isolement vis-à-vis des autres. Au contraire, les Landes de Gascogne sont traversées par différents réseaux de circulation de natures variées.

 Il y a d’abord une importante circulation humaine. La traversée des landes est un passage inévitable pour toutes les personnes transitant entre les régions plus au nord et la péninsule ibérique. Un itinéraire dont la fréquentation se renforce avec l’accroissement du pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle24. C’est d’ailleurs grâce au Guide du pèlerin que nous possédons la première description médiévale des Landes de Gascogne25.

Le littoral est également un lieu privilégié de contacts. Les principaux établissements ecclésiastiques bordelais sont d’ailleurs implantés autour du bassin d’Arcachon. Le chapitre de la cathédrale Saint-André possède notamment le territoire de Lège et son port, qui est un atout économique non négligeable26. En effet, si Bordeaux est déjà un grand port de commerce, celui de Lège reste un relai important à seulement 45 km de route. C’est, malgré la contrainte de l’accès à la “Mer de Buch ”, l’une des seules escales entre l’embouchure de la Gironde et celle de l’Adour27, soit plus de 200 km de côtes sableuses et sans abris en cas de tempête. Les deux principaux ports landais, Lège et Capbreton, voient donc passer de nombreux navires de commerce reliant l’Europe du Nord et la Méditerranée. Leur position serait très avantageuse pour revendre les productions landaises, mais il ne s’agit que d’une conjecture en l’absence de données plus concrètes de ce commerce.

Une dernière situation d’échange que j’évoquerai ici touche plus directement le système agropastoral. Il s’agit de l’hivernage des troupeaux, ou transhumance inverse, c’est-à-dire le déplacement de troupeaux de montagne – ici les Pyrénées – vers la plaine le temps de la saison hivernale28. Ces expéditions pastorales sont l’affaire de grands seigneurs ou de communautés paysannes, de Navarre ou du Béarn, possédant d’importants troupeaux qui ne peuvent être gardés en montagne lorsque la neige recouvre les prairies. Or, les Landes de Gascogne étant un espace essentiellement consacré au pâturage, elles deviennent une destination privilégiée, malgré la distance.

Cette transhumance n’est pas une pratique anodine, il faut une grande organisation pour déplacer ces milliers de bêtes qui doivent se nourrir durant plusieurs mois. La présence de troupeaux étrangers sur les zones de parcours utilisées par les locaux a pu générer une concurrence et des conflits pour l’accès aux pâtures. Si de tels conflits ont laissé des traces dans les archives, ils seront sans doute d’une grande aide pour mieux comprendre l’organisation de la transhumance inverse et, de manière indirecte, le système agropastoral lui-même.

Conclusion

Le milieu particulier des Landes de Gascogne et le système agraire qui s’y est développé permettent des productions spécifiques. Les exportations de produits issus des Landes de Gascogne sont variées. Les ressources halieutiques, la résine, le miel et la cire sont autant de revenus non négligeables pour l’économie landaise. À l’inverse, on ne perçoit pas d’importations vers les Landes. Il s’agit peut-être d’un effet de sources, puisque celles que nous possédons sont en majorité produites par des personnes ou institutions extérieures à la région. Mais cela peut également s’expliquer par la faiblesse du réseau urbain dans les Landes de Gascogne et une population dont les besoins sont majoritairement assurés par le système agropastoral et l’artisanat local.

Les contacts et circulations que nous avons évoqués peuvent également être perçus comme unilatéraux, dans le sens où ils utilisent le territoire landais, pour différentes raisons, sans forcément participer directement à l’économie landaise. Bien que les données soient trop éparses pour estimer les retombées économiques du pèlerinage, elles sont sans doute anecdotiques pour la population. De son côté, le commerce maritime et routier offre un accès à des ressources lointaines, mais profite essentiellement aux plus fortunés et à ceux qui détiennent les droits de péage et autres redevances sur les hommes et les marchandises.

La transhumance inverse est peut-être l’échange qui profite le plus à l’économie landaise. Certes, la venue de ces troupeaux peut entraîner une forme de concurrence avec les troupeaux locaux pour l’accès au pacage. Mais si l’on admet que la lande est assez vaste pour les accueillir sans déstabiliser les pratiques autochtones, la présence de ces animaux peut également représenter un réel atout pour la fumure qu’ils produisent et qu’ils laisseront à leur départ. Ils permettent sans doute à certains individus ou communautés d’augmenter leur production céréalière sans avoir à augmenter la taille de leur propre cheptel. C’est une piste intéressante à creuser pour comprendre un aspect, peut-être plus important que l’on ne l’imagine, du système agropastoral landais.

À cette étape des recherches, voici les thématiques qui existent sur les dynamiques d’échanges dans les Landes de Gascogne. Si les premiers résultats proposés par les études passées nous montrent une région qui paraît en marge – et qui reste quoi qu’il en soit à part dans le paysage médiéval – ce n’est pas pour autant une région isolée et les échanges et contacts sont fréquents, si ce n’est continu, entre les Landes de Gascogne et les régions voisines. Il nous reste à comprendre comment les populations locales ont développé leur économie dans ce contexte et comment elles ont tiré profit, ou non, de ces échanges.

Sources éditées

  • Bémont, C., éd. (1914) : Recueil d’actes relatifs à l’administration des rois d’Angleterre en Guyenne au XIIIe siècle : recogniciones feodorum in Aquitania, Collection de documents inédits sur l’histoire de France, Paris.
  • Brutails, J.-A., éd. (1892) : “Cartulaire de l’abbaye Sainte-Croix de Bordeaux”, in : Archives Historiques du Département de la Gironde, 27.
  • Brutails, J.-A., éd. (1897) : Cartulaire de l’église collégiale Saint-Seurin de Bordeaux, Bordeaux.
  • Duhamel Du Monceau, H.-L. (1762) : Éléments d’agriculture, Paris.
  • Higounet, C. et Higounet-Nadal, A., éd. (1996) : Grand cartulaire de La Sauve Majeure, Études et documents d’Aquitaine 8, Talence.
  • Vielliard, J., éd. [1938] (1978) : Le guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle [1ère éd. Mâcon], Paris.

Bibliographie

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  • Bertran, P., Andrieux, E., Bateman, M. D., Fuchs, M., Klinge, M. et Marembert, F. (2020) : “Mapping and chronology of coversands and dunes from the Aquitaine basin, southwest France”, Aeolian Research, 47, 100628.
  • Boutoulle, F. (2001) : Société lai͏̈que en Bordelais et Bazadais des années 1070 à 1225 (pouvoirs et groupes sociaux), thèse de doctorat, Université Bordeaux 3.
  • Boutoulle, F. (2023) : “Des landes, des dunes et des hommes. La seigneurie du chapitre cathédrale de Saint-André de Bordeaux à Lège au XIIIe siècle (Lège-Cap-Ferret, Gironde)”, in : Jeanneau, C. et Jarnoux, P., dir. : La propriété ecclésiastique dans l’Europe atlantique au Moyen Âge et à l’époque moderne IXe-XIXe siècle, Brest, 515-544.
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  • Faure, É. et Galop, D. (2011) : “La fin du paradigme du désert landais : histoire de la végétation et de l’anthropisation à partir de l’étude palynologique de quelques lagunes de la Grande-Lande”, Aquitania Suppl. 24, 43‑59.
  • Henry, Y., éd. (2014) : Allée Clémenceau, La Teste de Buch (Gironde), vol. 1, RFO, Hadès.
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  • Vignaud, D. (2011) : “L’artisanat des produits goudronneux dans les Landes de Gascogne durant l’Antiquité”, Aquitania Suppl. 24, 199‑216.

Notes

  1. Université Bordeaux Montaigne, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Parc naturel régional des Landes de Gascogne, Ecomusée de Marquèze, SRA Nouvelle Aquitaine, Scop Hadès, Biolandes.
  2. Legigan 1985 ; Bertran et al. 2020.
  3. C’est ce que confirme l’une des études les plus récentes : Faure & Galop 2011.
  4. La forêt est d’abord dominée par les pins qui sont progressivement remplacés par les chênes et noisetiers. Faure & Galop 2011, 47.
  5. Au moins depuis le XIIe siècle.
  6. “L’histoire de la Haute-Lande au cours de l’époque médiévale a, jusqu’à ce jour, bien peu retenu l’attention des historiens. La bibliographie de la question est d’ailleurs tellement mince que le chercheur hésite sur les priorités qu’il convient d’assurer afin de donner aux travaux ultérieurs les meilleures chances d’être conduits avec efficacité”, Marquette 1985, 147.
  7. Entre autres, Mouthon 1993 ; Cursente 1998 ; Boutoulle 2001.
  8. En soi, les systèmes agraires anciens sont essentiellement agropastoraux, puisque les activités agricoles et l’élevage cohabitent constamment. La désignation, aujourd’hui courante, du système landais comme étant agropastoral, tient du fait que les deux activités sont ici complètement dépendantes et fonctionnent en synergie.
  9. La méthode “traditionnelle” est notamment rapportée par Duhamel Du Monceau 1762, 93.
  10. Toujours selon Duhamel Du Monceau 1762, 95 : “il n’est pas possible d’imaginer une culture plus défectueuse et plus pénible : on n’est redevable de ces récoltes qu’à l’abondance des fumiers qu’on emploie, et aux labours qu’on donne aux plantes pendant qu’elles végètent”. Il indique également que le fumier est apporté chaque année et que les terres “ne sont jamais en jachère”, p. 93. Ce type de témoignage nous donne des pistes de réflexion mais cela ne nous permet pas d’en déduire les pratiques médiévales.
  11. Ces territoires sont notamment documentés par les Recogniciones feodorum in Aquitania (Bémont, éd. 1914) ; reconnaissances féodales faites au roi-duc dans la seconde partie du XIIIe siècle par ses vassaux. Voir Barnabé 2009.
  12. Il s’agit essentiellement des cartulaires de Saint-André (Archives départementales de la Gironde, 4 J 73), de Saint-Seurin (Brutails, éd. 1897), de Sainte-Croix (Brutails, éd. 1892) et de la Sauve-Majeure (Higounet & Higounet-Nadal, éd. 1996).
  13. Dans les cartulaires consultés, 83 actes concernent des territoires dits landais. Sur ces actes, 17 mentions de dîme et 10 d’agrière.
  14. Bladum dans son sens médiéval, c’est-à-dire tout type de céréale.
  15. Sur 83 actes, 7 mentions de millet, 5 de seigle, 3 de froment. Les proportions des céréales entre elles confirment l’idée que nous avons sur les productions landaises, mais les mentions sont trop peu nombreuses pour en dire plus.
  16. C’est le cas pour la dîme à Lanton dans la première moitié du XIIe siècle : “scilicet de frumento et sigula, de milio et panicio, de lino ac sipiis et de avibus”, Brutails, éd. 1897, n° 89 ; ainsi qu’à Lège au XIIIe siècle, pour une terre : “XII d. de cens et XII aves et XII sepias et agreriam”, Archives départementales de la Gironde, 4 J 73, fol. 13.
  17. Vignaud 2011.
  18. Henry, éd. 2014, 98.
  19. Vielliard, éd. [1938] (1978), 19.
  20. Cette redevance est mentionnée dans une donation de l’abbé de Sainte-Croix de Bordeaux à l’hôpital de Camparian en 1217 : “de omnibus vero nutrimentis, tam animalium quam apium, decimam fideliter persolvere tenentur”, Brutails, éd. 1892, n° 28 ; et dans une affaire entre le chapitre Saint-André et l’hôpital Saint-Jacques de Bordeaux en 1226 : “decimas de nutrimentis animalium suorum nec etiam apium nec de terris”, Archives départementales de la Gironde, G 269.
  21. Les mentions de troupeaux commencent à devenir plus détaillées dans les Recogniciones feodorum notamment, Bémont, éd. 1914.
  22. Une seule mention de fromage a été repérée pour l’instant, dans le cadre de redevances seigneuriales à Lège, (Boutoulle 2023, p. 539).
  23. Toutes les villes importantes sont situées en périphérie des landes (fig. 1).
  24. Sur les routes du pèlerinage dans les Landes, voir Bériac 1985.
  25. “Puis, pour traverser les Landes bordelaises, il faut trois jours de marche à des gens déjà fatigués. C’est un pays désolé, où l’on manque de tout ; il n’y a ni pain, ni vin, ni viande, ni poisson, ni eau, ni sources ; les villages sont rares dans cette plaine sablonneuse qui abonde cependant en miel, millet, panic et gruguis. Si, par hasard, tu traverses les landes en été, prends soin de préserver ton visage des mouches énormes qui foisonnent surtout là-bas et qu’on appelle guêpes ou taons ; et si tu ne regardes pas tes pieds avec précaution, tu t’enfonceras rapidement jusqu’au genou dans le sable marin qui là-bas est envahissant”, (Vielliard, éd. [1938] (1978), 19).
  26. Les chanoines de Saint-André prélèvent notamment une taxe sur les navires qui passent par le port de Lège, capable d’accueillir toutes tailles de bateaux (Boutoulle 2023, p.522).
  27. L’embouchure de l’Adour se situait alors à Capbreton, qui était le passage obligé des navires bayonnais.
  28. Sur le sujet, voir Cavaillès 1931.
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EAN html : 9782356133908
ISBN html : 978-2-35613-390-8
ISBN pdf : 978-2-35613-392-2
ISSN : 2827-1971
Posté le 18/04/2024
8 p.
Code CLIL : 3146; 3378; 3384
licence CC by SA

Comment citer

Vialatte, Gabriel (2024) : “Les dynamiques d’échanges dans les Landes de Gascogne (XIIe-XIIIe siècles). Perspectives de recherche sur une économie rurale singulière”, in : Brot Nicolas, Claisse Pauline, Mazière Sébastien, Moulon Méganne, dir., L’Homme et les échanges. Études des contacts passés, Pessac, Ausonius éditions, collection Schol@ 3, 2024, 11-20, [bientôt en ligne] https://una-editions.fr/les-dynamiques-dechanges-dans-les-landes-de-gascogne/ [consulté le 18/04/2024].
http://dx.doi.org/10.46608/schola3.9782356133908.2
Illustration de couverture • Montage SVG, sur une idée originale des PUPPA, à partir des éléments suivants : Tétradrachme émis par Trajan Dèce en 251 à Antioche, Référence : RPC IX 1685. Cl. © A. Bodet ; Monnaie (AE) émise à Ampurias (Emporiae) au Ier s. a.C., Référence : RPC I, 250. Cl. © A. Bodet. Fragment de céramique d’une jarre de type cara gollete de l’Yschma Moyen. Cliché © D. Pareja. Détail du bas-relief d’un tombeau provenant de la Sauve-Majeure, église Saint-Pierre de La Sauve, XIIIe s. Cl. © H. Morvan. Chapiteau de pilastre, Italie. N° inv. MNE 478 ; Ma 4354. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Cl. © Musée du Louvre / Thierry Ollivier, 2013. Cartulaire de la cathédrale Saint-André de Bordeaux, Archives départementales de la Gironde, 4 j 73, fol. 93. Cl. © G. Vialatte.
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