À la fin du Moyen Âge, si le commun des mortels est enseveli dans les cimetières, les élites se font inhumer dans les édifices religieux sous une tombe pouvant développer une importante iconographie. Cette dernière vise, surtout à partir du XIIIe siècle, à honorer la mémoire du défunt. La mémoire des morts est intrinsèquement liée aux vivants qui, en plus de commémorer leurs proches trépassés, jouent un rôle actif dans leur parcours dans l’au-delà. Celui-ci est marqué par le Purgatoire – lieu de transition permettant de racheter ses péchés en vue d’accéder au Paradis – qui prend un essor important durant les derniers siècles du Moyen Âge. Les gestes funéraires et les prières des vivants sont alors nécessaires pour diminuer le temps passé dans ce Purgatoire et assurent une proximité nouvelle entre les vivants et les morts. Entre eux, un “commerce sacré et enchanté” se développe alors, pour reprendre les mots de Jacques Chiffoleau1. Ces échanges, basés sur la prière, sont ainsi visibles à différentes échelles du monument funéraire et dans les choix qui conditionnent l’élection de sépulture. À travers l’inhumation et les moyens mis en place pour commémorer le souvenir du défunt, il s’agit d’inciter le vivant à prier pour l’âme du mort2.
La cathédrale Saint-André de Bordeaux est un témoin privilégié pour l’étude des monuments funéraires tardo-médiévaux. Si l’essentiel des tombes a disparu, quelques rares vestiges sont toujours présents in situ, mais également au musée d’Aquitaine de Bordeaux. De plus, une importante documentation textuelle et graphique apporte une connaissance de ces vestiges. L’analyse des éléments subsistants, complétée par l’étude des sources médiévales et de la documentation moderne, permet de mettre en exergue les enjeux de stratégie mémorielle reposant sur ces échanges entre vivants et morts. Afin que cette étude soit la plus pertinente, il convient de prendre en compte non seulement les tombes ornées d’un décor, mais également les sépultures les plus simples, qui ne devaient être signalées que par une inscription au sol ou au mur, quand elles n’étaient pas totalement invisibles.
L’organisation des espaces funéraires de la cathédrale Saint-André au Moyen Âge
Entre le XIIIe et le XVe siècle, la cathédrale devait compter, au minimum, 106 sépultures, dont au moins 19 % étaient des inhumations signalées par une tombe (plate-tombe, tombe à sarcophage, enfeu…). Aujourd’hui, dans l’édifice, seulement sept monuments funéraires subsistent, auxquels s’ajoutent trois fragments de bas-reliefs et trois groupes sculptés conservés au musée d’Aquitaine., conservés au musée d’Aquitaine. L’étude des sépultures de la cathédrale peut néanmoins s’appuyer sur une source précieuse : l’obituaire du chapitre cathédral, rédigé dans la seconde moitié du XIVe siècle, aujourd’hui conservé aux archives départementales de Gironde sous la cote G 3153. En plus de mentionner les défunts et leurs messes anniversaires, l’obituaire renseigne l’emplacement de la grande majorité des inhumations. Il s’agit donc d’un document tout à fait exceptionnel puisqu’il permet de dresser un état des lieux des sépultures présentes dans la cathédrale au XIVe siècle. À cette source, s’ajoute la documentation plus récente – de l’époque moderne et du XIXe siècle – qui apporte de nombreux renseignements complémentaires, à l’instar du décor ou de l’emplacement des tombes alors encore en place. Jérôme Lopès, chanoine de Saint-André au XVIIe siècle, rédige ainsi une histoire de la cathédrale qui comprend un chapitre sur les tombeaux de l’église cathédrale4, tandis que Léo Drouyn (1816-1896) fournit quelques dessins du cloître, détruit en 18655. Sur ces dessins sont notamment visibles plusieurs enfeus des galeries du cloître, dont deux accueillant un décor sculpté.
Ces différentes sources ont déjà été à l’origine de quelques études sur les sépultures de la cathédrale, en particulier celles de Françoise Lainé qui, en 2001, fait un bilan des différentes catégories de défunts qui y sont inhumés au XIVe siècle6. Plus récemment, Delphine Boyer Gardner et Markus Schlicht ont mené une étude des monuments funéraires et de leur décor7. En outre, plusieurs études ponctuelles sur le décor de certaines tombes sont à relever, notamment celles sur les deux peintures murales de la chapelle Saint-Anne par Michelle Gaborit à l’occasion de leur découverte et de leur restauration à la fin du siècle dernier8. Ces travaux constituent une base essentielle à partir de laquelle il convient à présent de mener une réflexion sur l’emplacement, la forme et le décor des sépultures sous le prisme des échanges entre les morts et les vivants.
Les sources médiévales ainsi que la documentation de l’époque moderne et du XIXe siècle, conjuguées aux vestiges subsistants, permettent de dresser un plan des sépultures de la cathédrale (fig. 1). Tout d’abord, l’observation de leur répartition dans l’espace montre une importante concentration des ensevelissements dans le chevet de l’édifice, du transept à la chapelle d’axe. Dans cette dernière, le nombre de défunts est le plus important avec au moins 28 sépultures identifiées dans la chapelle, alors dédiée à la Vierge Marie, et devant – soit près de 30 % des inhumations. Ensuite, les chapelles au sud, sous les vocables de Saint-Jacques et Saint-Nicolas, sont les plus plébiscitées, ainsi que le déambulatoire, au niveau du rond-point du chœur. Il s’agit là de la partie la plus sacrée de l’édifice, par la proximité avec l’autel-majeur, réservée aux archevêques de Bordeaux. Les chapelles latérales sont peu investies et, à mesure que l’on s’approche de la partie occidentale de l’église, les sépultures se raréfient. Il faut toutefois noter la configuration spéciale de la cathédrale qui ne possède pas, dans sa nef unique, de chapelles latérales qui pourraient accueillir des tombes, voire devenir des chapelles funéraires pour des familles ou des corporations.
Se dessine alors un espace sépulcral régi par les différents degrés de sacralité de l’espace ecclésial. En outre, la répartition des sépultures est soumise au respect de la hiérarchie ecclésiastique. De cette manière, les emplacements au plus proche du sanctuaire sont réservés aux archevêques, à la tête de la province ecclésiastique de Bordeaux. Ils se concentrent autour de l’autel-majeur, selon une pratique fréquente au XIVe siècle9. En effet, les évêques, lorsqu’ils choisissent de se faire inhumer dans leur cathédrale, privilégient cet espace10. Toutefois, cet emplacement ne permet pas d’ériger des tombes élevées qui gêneraient le déroulement des offices religieux. Une solution qui a été adoptée ici consiste à placer la tombe entre deux piliers du rond-point du chœur. Aujourd’hui sont conservés deux enfeus sur les trois tombeaux d’archevêques qui s’y trouvaient : ceux d’Arnaud de Canteloup († 1332) et de Pey Berland († 1458), auxquels s’ajoutaient les sépultures de deux archevêques à droite de l’autel-majeur. Pour ne pas gêner la liturgie, ces tombes devaient donc être de simples dalles tumulaires, voire seulement être signalées par des plaques commémoratives.
Enfin, deux archevêques sont inhumés dans la chapelle axiale Notre-Dame : Geoffroy du Loroux (†1158) et Simon de Rochechouart († 1280).. Ce dernier avait un tombeau au centre de la chapelle qui présentait l’effigie du défunt, comme nous l’apprennent l’obituaire et la documentation moderne11. De plus, la mémoire de l’archevêque Pierre de Roncevaux († 1270) était célébrée sur la tombe de l’archevêque de Simon de Rochechouart.
Ces archevêques sont morts avant la fin du chantier du chevet de la cathédrale, dont le début se situe vers les années 1252 ou 126512, ce qui témoigne d’une volonté d’organiser une mémoire des archevêques dans le nouvel espace de la cathédrale7.
Il faut relever la présence, unique dans cette cathédrale à cette époque, d’un évêque issu du siège voisin de celui de Bordeaux, l’évêché de Bazas. Il s’agit de Guiraud ou Géraud du Puch († 1359-1360), évêque de Bazas, dont la tombe à gisant se trouvait dans la chapelle Sainte-Catherine (actuelle chapelle de l’Annonciation)13. Ce prélat, proche de la cour anglaise, a donc choisi pour dernière demeure la cathédrale de Bordeaux dans laquelle il avait été chanoine14. Les chanoines, avec les archiprêtres et les archidiacres, sont très présents dans la chapelle Notre-Dame et investissent également les chapelles méridionales ainsi que, dans une moindre mesure, le déambulatoire et le cloître. Les autres rangs ecclésiastiques sont moins représentés : sont inhumés un prieur du Mas-d’Agenais15 et quelques clercs. Ils se répartissent globalement dans les mêmes espaces que les chanoines, avec, tout de même, une présence notable dans la chapelle Saint-Martin (deux dernières travées de l’actuelle chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel). En outre, il faut signaler une concentration autour de la sépulture de Pey de Fita ou de Ffita († 1376)16. Ce chanoine, qui a fondé pas moins de quatre obits, était responsable des anniversaires et a rédigé, à cette occasion, le “livre des anniversaires”17. Autour de sa tombe sont ensevelis cinq défunts de dignités ecclésiastiques inférieures : un clerc, trois prêtres et un dernier défunt, un homonyme, vraisemblablement laïc. La mention de la tombe de Pey de Fita dans les obits de ces défunts pour désigner l’emplacement de leur sépulture indique qu’elle devait être signalée par un monument funéraire, à l’image de la plate-tombe encore conservée dans la cathédrale, visible aujourd’hui contre le mur oriental du bras du transept, qui présentait un décor en alliage cuivreux aujourd’hui disparu. Une dynamique similaire peut être observée autour de la tombe d’Arnaud de Canteloup : hormis un chanoine mort avant l’archevêque, quatre chanoines et un prieur ont choisi d’être inhumés proche du prélat. Le regroupement de sépultures autour d’un monument funéraire en particulier témoigne d’une volonté de reposer auprès d’un défunt remarquable.
Enfin, les laïcs, qui représentent au moins 21 % des ensevelissements, trouvent sépulture dans les chapelles les moins choisies par les religieux, ainsi que dans le cloître. Il convient également de souligner la présence de plusieurs défunts issus de l’élite anglaise, des ecclésiastiques comme des laïcs, dont Jeanne de la Tour († 1383), fille d’Édouard III, inhumée dans le chœur de la cathédrale18.
Cette répartition est ainsi régie par la préséance du défunt en fonction de sa qualité corrélée à la sacralité de l’emplacement choisi. Le choix de celui-ci est également guidé par des enjeux de stratégie mémorielle, visibles notamment dans la forme du monument funéraire.
Stratégie mémorielle : l’enjeu de la forme et de l’emplacement
Le développement d’un monument funéraire implique une volonté de faire perdurer le souvenir du défunt après la mort. Toutefois, il convient de souligner qu’il existe plusieurs degrés de développement mémoriel. En effet, le monument funéraire peut aller d’une seule inscription, à un tombeau monumental animé d’une riche iconographie. Par la forme de la tombe, et par son emplacement, il s’agit d’être visible des vivants afin d’obtenir des prières. La visibilité de la tombe est une question importante qui implique de s’interroger sur le “spectateur” de la tombe. Comme le rappelle Caroline de Barrau Agudo dans son étude des tombes d’évêques de la cathédrale de Rodez, l’organisation interne de l’édifice ecclésial est différente s’il s’agit d’une église paroissiale ou monastique, l’espace y est cloisonné différemment et le fidèle ne peut pas y circuler de la même manière – quand il peut y circuler19. Dans une cathédrale, le chœur est réservé aux religieux, tout comme certaines chapelles qui peuvent être fermées par une grille. À Bordeaux, à la fin du Moyen Âge, c’était le cas de la chapelle Notre-Dame20. Ainsi, dans l’espace structuré de l’église médiévale, les religieux et les fidèles se déplacent de manières différentes et appréhendent, de fait, différemment les tombeaux. À Saint-André, les tombeaux d’archevêques devant l’autel majeur – dans le cas où leurs sépultures sont signalées par une dalle tumulaire ou une inscription – sont visibles uniquement des célébrants et des chanoines depuis les stalles du chœur. En revanche, les tombeaux des archevêques du rond-point du chœur cherchent à attirer les prières des religieux comme des fidèles laïcs. Ils peuvent ainsi être inclus dans un parcours liturgique, et, en dehors des messes anniversaires, incitent aux prières spontanées21.
Cette solution de placer des tombeaux élevés entre les piliers déambulatoire présente alors un triple avantage : reposer au plus près du lieu le plus sacré de l’édifice, développer un monument funéraire important avec un riche décor et, enfin, être visible depuis le déambulatoire par un grand nombre de fidèles. Les deux enfeus, celui d’Arnaud de Canteloup et de Pey Berland, étaient vraisemblablement déjà contre la clôture du chœur, mais, comme à Narbonne et à Limoges, ou encore à l’abbaye de Westminster, s’il n’y avait pas de clôture, le monument était également visible depuis le chœur des chanoines.
Il faut cependant rappeler que la clôture a été refaite depuis, comme en témoigne le rabotage de certaines parties du décor du gâble de l’enfeu d’Arnaud de Canteloup22 et la disparition des niches des deux enfeus. Un troisième archevêque avait élu sépulture entre deux piliers du chœur : Hélie de Salignac († 1378). Située en face de la chapelle Sainte Marie–en-Majesté, aujourd’hui chapelle de l’Annonciation, cette tombe, avec son effigie gravée ou sculptée, était très certainement sous enfeu. Jérôme Lopès, après avoir décrit le tombeau d’Arnaud de Canteloup explique que “de l’autre costé du Chœur et joignant l’autre Porte des Allées, est le Tombeau aussi eslevé d’Helies de Bremont [sic] Archevesque, avec son image de pierre”23. Ce parallèle entre les tombeaux “eslevés” des deux archevêques peut indiquer que le monument funéraire d’Hélie de Salignac était également un enfeu24. En outre, dans l’obituaire, il est question d’un grand tombeau magnam sepulturam25 pour décrire le tombeau d’Hélie de Salignac, une expression qui n’est pas utilisée pour les tombeaux sous enfeu de Raymond de Landiras et Arnaud de Canteloup, ni pour aucune autre tombe. Les archevêques de Bordeaux, en choisissant cet emplacement, participent au développement d’une mémoire institutionnelle mise en place dès la construction du chevet gothique, avec les tombeaux des trois archevêques de la chapelle axiale, comme dit précédemment7.
Le déambulatoire est un lieu important de circulation : il ne dessert pas moins de huit chapelles, ainsi que la sacristie et le trésor. La question de la circulation est donc majeure pour bien cerner le “destinataire” du monument funéraire. Dans le bras nord du transept, se trouve l’enfeu du chanoine Raymond de Landiras mort en 1362 (fig. 2). Sa sépulture est judicieusement placée, puisque les fidèles entrent par le portail dit des flèches, à l’extrémité du bras nord du transept. Toutefois, l’emplacement, du point de vue de la sacralité et de la liturgie, n’est pas le plus prestigieux. Pourtant, le prélat, archidiacre de Médoc, ne se contente pas d’avoir un tombeau monumental qui n’a d’égal alors dans la cathédrale que celui de l’archevêque Arnaud de Canteloup, il a également la plus longue messe anniversaire de l’obituaire du XIVe siècle26. Cet emplacement peut s’expliquer par la dignité du défunt : il n’est pas archevêque, mais chanoine, bien qu’archidiacre, et il n’a donc pas le privilège d’élire sa sépulture entre deux piliers du chevet, proche de l’autel-majeur. Il faut rappeler qu’au moment de sa mort et de l’élévation de son tombeau, le rond-point du chœur n’était pas totalement investi. En outre, à la fin du XIVe siècle, le chanoine Vital Carles († 1398) se fit inhumer entre deux piliers du chevet, face à la dernière travée de l’actuelle chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Toutefois, son tombeau, bien que décrit comme monumental au XVIIe siècle27, prend la forme d’une tombe isolée avec gisant, moins considérable donc que les tombeaux à baldaquin des archevêques. Le bras nord du transept a ainsi été choisi à dessein, certainement pour pouvoir développer un enfeu avec un baldaquin monumental, bien visible pour les fidèles, sans entrer en concurrence avec les archevêques.
L’importance des lieux de circulation est ainsi visible à l’échelle de la répartition des sépultures. En effet, outre le chevet, elles se concentrent autour de voies importantes : le grand portail du cloître, à l’extrémité occidentale de la nef, et les galeries du cloître, lieux de circulation par excellence.
Au sein de ces galeries, les sépultures sont souvent disposées proches des portes. Il en existait quatre : le grand portail, la petite porte qui donnait sur la nef, la porte des tours qui reliait le bras sud du transept à la galerie occidentale du cloître, et la porte menant au moulin de Saint-André, sur le Peugue, à l’extrémité ouest de la galerie méridionale28. Le cloître, qui venait s’insérer entre le rempart, à l’ouest, et le Peugue, au sud, a été détruit en 1865 afin d’y ériger les sacristies néo-gothiques encore visibles aujourd’hui. Actuellement, notre connaissance de ce cloître se résume au plan relevé par les Monuments historiques, imprécis, qui ne renseigne pas l’organisation interne des bâtiments canoniaux (fig. 1)29. Ainsi, l’emplacement des sépultures, d’après l’obituaire et les dessins de Léo Drouyn, manque inévitablement de précision. Les indications données dans l’obituaire se contentent d’évoquer les portes, ainsi que les chapelles Saint-Émilion et Sainte-Marie-du-Collège. L’obituaire renseigne l’emplacement de dix sépultures auxquelles s’ajoutent les sept enfeus dessinés par Léo Drouyn. Sont ensevelis quatre chanoines, dont trois dans la chapelle Saint-Émilion, à l’ouest du cloître, et, le dernier, proche de la porte du moulin, un archidiacre devant le grand portail, et un prêtre au niveau de la porte des tours. S’ajoutent à ces défunts religieux cinq laïcs, dont quatre proches de la porte des tours et dans la chapelle Sainte-Marie-du-Collège, à l’est du cloître, et le dernier, sous la petite porte. Hormis les quatre défunts ensevelis dans les chapelles, les inhumations ont surtout lieu dans les galeries du cloître.
À l’angle de la galerie nord-ouest, se trouvait un enfeu à gisant, vraisemblablement d’une femme ou d’un chanoine, contre le grand portail, et proche de l’accès au réfectoire, à l’ouest (fig. 3)30. Cet emplacement assurait au défunt la réactivation de son souvenir jour après jour, lors du passage des religieux. Il en va de même pour toutes ces sépultures dans les galeries du cloître, en particulier celles proches des portes. Il ne s’agit pas là d’une exclusivité bordelaise, mais d’une pratique courante à la fin du Moyen Âge qui aboutit à la création de véritables cloîtres-cimetière31. La collégiale de Saint-Émilion voit ainsi les galeries de son cloître rythmées par des enfeus, certains conservant un décor peint ou un gisant. Le cloître de la cathédrale de Bayonne conserve également de nombreux enfeus tardo-médiévaux, dont un abritant encore aujourd’hui le gisant d’un chanoine et témoignant de la nouvelle intégration des monuments funéraires dans la conception des cloîtres médiévaux32. L’historien Camille Jullian, en 1895, résume très justement l’importance des cloîtres comme lieu de sépultures, notamment à Saint-André, où il décrit le cloître, alors déjà détruit, comme étant “ce qui était le centre de la demeure des moines [et] en même temps le rendez-vous des défunts, promenoir des vivants et galerie des morts”33. Cependant, en croisant les informations de l’obituaire et les sources modernes, il apparaît que l’élection de sépultures concerne, au XIVe siècle, moins les chanoines que les laïcs. En outre, les dessins de Léo Drouyn nous montrent des enfeus datant davantage du XIIIe siècle. Cette raréfaction des tombes de chanoines dans le cloître au XIVe siècle s’explique très certainement par le changement de statut des chanoines qui, en 1306, deviennent séculiers34. Un phénomène identique semble se produire à la collégiale de Saint-Émilion, dont les enfeus, d’après leur décor, ne dépassent pas le début du XIVe siècle35. Cette interprétation est appuyée par la présence de sépultures de chanoines dans la chapelle Saint-Émilion, dans le cloître de la cathédrale de Bordeaux, lieu de réunion des chanoines à la fin du Moyen Âge36. Après l’abandon du statut régulier du chapitre, les sépultures des religieux ont “migré” vers l’église, tandis que les laïcs, au XIVe siècle, ont davantage investi les galeries du cloître.
Les images comme vecteur des échanges entre les vivants et les morts
Enfin, après l’emplacement et la forme, il convient de prêter une attention au décor qui témoigne, lui aussi, du rôle des vivants pour le repos des morts. Inscrivant une image durable dans le temps et dans l’esprit des vivants, ce décor participe à la mise en valeur du défunt, de sa famille et de son groupe religieux et appelle les vivants, par l’emploi de certaines images, à inclure le défunt dans leurs prières. Ce décor peut être sculpté, en bas-relief comme en ronde-bosse, mais aussi peint.
Trois bas-reliefs, datés du XIVe siècle, sont aujourd’hui conservés au musée d’Aquitaine et, pour au moins deux d’entre eux, proviennent de la cathédrale. Ces fragments fournissent des exemples de l’iconographie des funérailles dans le décor des tombes tardo-médiévales. Deux de ces bas-reliefs représentent des personnages sous arcades, deux laïcs pour l’un et trois chanoines pour l’autre (fig. 4 et 5). Ce motif des personnages sous arcades, présent dans le décor des tombes, en France, depuis le XIIIe siècle avec les tombes princières de Royaumont, est associé au thème des pleurants37. Sur le dernier relief est sculptée une scène d’absoute ou de cortège funéraire composé de quatre personnages acéphales (fig. 6). Trois acolytes portent des objets liturgiques, dans un mauvais état de conservation : un encensoir, un cierge et une croix de procession. Derrière ce groupe se tient un personnage tenant une crosse ornée d’un motif quadrilobé et dont la mitre se devine encore : un abbé ou, plus probablement, un évêque38. Ces trois reliefs devaient trouver place sur le soubassement d’un monument funéraire, qu’il s’agisse d’une tombe isolée ou d’un enfeu. Dans ce dernier cas, les bas-reliefs pouvaient également se déployer dans le fond de la niche ou sur les côtés. Dans le cloître de la cathédrale de Bayonne, dans la province ecclésiastique d’Auch, sont encore visibles différents monuments funéraires, mentionnés précédemment, dont un bas-relief de personnages sous arcades du XIIIe siècle (fig. 7). Ce bas-relief, divisé en deux fragments en mauvais état de conservation, se trouve muré dans la galerie sud indiquant qu’il s’agissait certainement du décor animant le fond de la niche d’un enfeu aujourd’hui disparu.
Bien que les monuments funéraires qui nous sont parvenus entiers soient rares dans le diocèse de Bordeaux, les quelques vestiges subsistants traduisent cette “standardisation” des images du passage du mort dans l’au-delà grâce aux gestes de vivants39. Un bas-relief du XIIIe siècle provenant d’un tombeau de l’abbaye de la Sauve-Majeure, aujourd’hui conservé dans l’église paroissiale Saint-Pierre de La Sauve40, combine les deux thèmes des bas-reliefs du musée d’Aquitaine (fig. 8). Un pleurant, le célébrant et plusieurs acolytes tenant des objets liturgiques, prennent place sous des arcades. L’une de ces arcades prend la forme d’un arc en anse de panier afin d’accueillir la scène du dépôt du corps du défunt, avec sa crosse, dans un tombeau sous enfeu par deux personnages tonsurés. Derrière eux, prennent position deux moines portant livre et croix de procession. Ils sont tournés vers la gauche, où se tient, sous une autre arcade, l’officiant mitré et crossé, un évêque ou un abbé. Au-dessus de la scène d’inhumation, se trouve une elevatio animae : la montée de l’âme du défunt soutenue par des anges. La combinaison de ces différentes images, toutes issues du thème des funérailles, est également visible à la cathédrale Saint-André, dans l’une des grandes peintures murales du XIVe siècle, restaurée au début des années 2000.
La chapelle Saint-Jacques, actuelle chapelle Sainte-Anne, conserve en effet deux peintures murales. La première, attribuée au monument funéraire de Pons de Pommiers († avant 1345), se développe sur deux travées des arcatures aveugles décorant le mur de la chapelle (fig. 9). Trois registres se succèdent : tout d’abord, la partie terrestre présente les funérailles du défunt avec une multitude de personnages, dont l’évêque, les acolytes tonsurés tenant divers objets liturgiques (croix de procession, livre) ainsi que de nombreux chanoines et des laïcs, dont certains dans une attitude de douleur41. Ensuite, sur le registre supérieur, se trouve une elevatio animae ; l’âme du défunt – représentée en homunculus sous la forme corporelle du défunt, tonsuré, nu, les mains jointes en prière – est portée dans un drap par les saints Jacques et André, tandis que les saints Pierre et Paul se tiennent à côté. Enfin, dans une dernière scène, le défunt est agenouillé devant la Vierge et l’Enfant surmontés d’anges thuriféraires. À droite se trouve une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, les deux intercesseurs en faveur des défunts32.
Ici, le décor expose le résultat des gestes liturgiques : les prières des vivants, ainsi que la répétition de l’absoute, permettent à l’âme du défunt de s’élever pour gagner le Paradis. En effet, à travers ce décor, il s’agit pour le défunt de voir son temps au Purgatoire réduit. Qu’il s’agisse des pleurants sous arcades, des membres du cortège funéraire ou la célébration de l’absoute, le même message est répété : les gestes des vivants, leurs prières et leurs rites, sont la clef pour le salut de l’âme des morts.
En outre, ces tombeaux monumentaux, avec leurs décors, tendent à présenter le défunt, en particulier lorsqu’il s’agit d’un prélat ecclésiastique, comme un modèle de vertu. Il convient à ce propos de mentionner que l’iconographie du décor des tombes, en particulier celle des funérailles et de l’elevatio animae, trouve son origine dans l’iconographie hagiographique39. De même, les figures de deuillants montrent au fidèle l’attitude que doivent observer les proches du défunt lors des funérailles – à savoir de la réserve dans leur chagrin – montrant le rôle actif de l’Église pour encadrer dans tous ses aspects les funérailles42.
Comme l’écrit l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, cité en dernier lieu par Michel Lauwers, l’Église “repose sur une quadruple sollicitude : celle des vivants qui prient pour le bienfait corporel et spirituel des autres vivants ; celle des morts les plus parfaits, les saints, qui aident les morts moins parfaits ; celle des vivants qui viennent au secours des morts grâce aux suffrages institués au sein de l’Église ; celle des morts, enfin tout particulièrement des saints, pour les vivants”43. Si les défunts, par leurs monuments funéraires, attendent donc des vivants qu’ils accomplissent les gestes nécessaires au salut de leur âme, les vivants, quant à eux, sollicitent également les morts et les saints au cours de leur vie.
Conclusion
Le monument funéraire est donc érigé pour la mémoire du défunt. Il s’adresse aux vivants qui doivent entretenir cette mémoire. Ces vivants sont à la fois les religieux qui veillent à l’accomplissement des messes anniversaires, mais aussi les fidèles qui peuvent spontanément prier pour l’âme du défunt. Au-delà de la dimension mémorielle, le monument possède donc également une dimension sotériologique. Les vivants doivent aider au salut de l’âme des défunts par leur prière. Les images jouent alors un rôle majeur dans ces échanges en montrant aux fidèles le résultat de leurs prières. Elles peuvent ainsi susciter chez eux l’espoir de connaître le même sort dans l’au-delà. L’iconographie met en exergue des modèles pour le vivant : modèle de vie vertueuse, chrétienne, que figurent les élites ecclésiastiques d’une part, modèle de comportement dans le deuil, d’autre part.
Les tombeaux des élites sont ainsi élevés afin d’être visibles par les vivants dans l’espace sacré par excellence dans la chrétienté : l’église. Au sein de celle-ci, les espaces sont hiérarchisés et la répartition des sépultures dans l’église se fait en fonction de la qualité du défunt et du degré de sacralité de l’emplacement. En fonction de l’espace choisi, la tombe pourra être visible par une part plus ou moins large des fidèles et du clergé.
Sur ces tombes, les rites funéraires sont répétés dans leur décor, mettant en scène pour l’éternité les gestes effectués par les vivants afin de réduire le temps passé au Purgatoire. Il s’agit là de l’élément clef de la perception de la mort à la fin du Moyen Âge que le monument funéraire incarne. Comme souligné dans la littérature scientifique abordant les tombes tardo-médiévales, une véritable “comptabilité de l’au-delà” se met en place44. La clef de ce dispositif est l’échange entre les vivants et les morts, les uns veillant au salut de l’âme des autres.
Source éditée
- Lainé, F., éd. (2015) : Les obituaires du chapitre cathédral Saint-André de Bordeaux, Recueil des historiens de la France Obituaires Série in-8° volume 14, Paris (France).
Source imprimée
- Abbé Callen, éd., Lopès, J. [1668] (1882-1884) : L’église métropolitaine et primatiale Sainct André de Bourdeaux,….par M. Me Hiérosme Lopes,… ; rééd. annotée et complétée par M. l’abbé Callen,…,Tome 1 et 2, Bordeaux, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204266f et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204267t.
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- Gaborit, M. (2001) : “Peintures murales médiévales dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux”, in : Agostino 2001, 61-89.
- Gallet, Y. (2017) : “La construction d’une cathédrale archiépiscopale”, in : Ricard, dir. 2017, 229-251.
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- Johnson, G. (1995) : “Activing the Effigy: Donatello’s Pecci Tomb in Siena Cathedral”, in : The Art bulletin, 77, 3, 445-459.
- Jullian, C. (1895) : Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu’en 1895, Bordeaux.
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- Lainé, F. (2012) : Fasti Ecclesiae Gallicanae: répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines de France de 1200 à 1500. Tome XIII. Diocèse de Bordeaux, Fasti Ecclesiae Gallicanae, 1200-1500 t. 13, Turnhout.
- Larrieu, B., Duclot, J.-F. et Lavaud, S. (2011) : Léo Drouyn et Bordeaux, Léo Drouyn, les albums de dessins vol. 17 et 18, Camiac-et-Saint-Denis.
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- 145e session, 1987. Bordelais et Bazadais, 1990, 207-220.
- Pradalier-Schlumberger, M. (1998) : Toulouse et le Languedoc : La sculpture gothique (XIIIe-XIVe siècles),
- Toulouse, 276-326.
- Ricard, J.-P., dir. (2017) : Bordeaux : Saint-André primatiale d’Aquitaine, La grâce d’une cathédrale, Strasbourg.
- Soulard, T. (2004) : “Du testament au tombeau : les monuments funéraires des prélats limousins sous les papes d’Avignon”, Hortus artium medievalium, 10, 97-108.
- Tabbagh, V. (2015) : Les évêques dans le royaume de France au XIVe siècle, Histoires, Dijon.
Notes
- Chiffoleau 2012, 41.
- Au sujet de la mise en scène de la mémoire des défunts, en particulier celle des évêques, voir Bock et al., dir. 2014.
- Cet obituaire, conservé sous la cote G 315, a fait l’objet d’une numérisation disponible sur le site des archives départementales, ainsi qu’une édition dans la collection Recueil des historiens de la France Obituaires Série in-8° : Lainé, éd. 2015.
- Callen, éd., Lopès [1668] 1882-1884 : l’ouvrage est entièrement disponible sur Gallica.fr.
- Larrieu et al. 2011.
- Lainé 2001.
- Boyer-Gardner & Schlicht 2017
- Gaborit 1999, Gaborit 2001.
- Tabbagh 2015, 215-255, l’auteur explique que 60 % des évêques élisent sépulture dans leur cathédrale, dans la première moitié du XIVe siècle, et 75 % dans la seconde.
- On peut citer les exemples de Limoges, Narbonne ou encore Rodez : Soulard 2004, Pradalier-Schlumberger 1998, Barrau-Agudo de 2014.
- Arch. dep. Gironde, G 315, fol. 30v et 31r, Lainé, éd. 2015, 273-274, notice n°160, Callen, éd., Lopès [1668] 1882-1884 II, 235.
- Gallet 2017.
- Lainé, éd. 2015, 205, notice n° 6 : “Et est sepultus in cappella Beate Katherine […] sua ymago et sepultura operata”, Callen, éd., Lopès [1668] 1882-1884, I, 220-221.
- Il a été chanoine de Bordeaux de 1342 à 1358 et archidiacre de Blaye de 1355 à 1358, avant d’occuper pendant deux ans le siège épiscopal de Bazas.
- Lainé, éd. 2015, 278-279, notice n°170, Lainé 2012, 356-357, notice n°400.
- G 315, fol. 5v-6r, Lainé, éd. 2015, 216, notice n° 31, son emplacement est donné à l’obit de Pierre de Podio, fol. 42v, Lainé, éd. 2015, 302-303, notice n°212, Lainé 2012, 383, notice n°465.
- Arch. dep. Gironde G 316, manuscrit nommé ainsi par Françoise Lainé in Lainé 2012, 383.
- Lainé, éd. 2015, 254.
- Barrau-Agudo de 2014.
- Arch. dep. Gir. G 315 folio 45v, Lainé 2015, p. 266, notice 146.
- Sur les rites funéraires, leurs représentations et la répétition des prières, voir l’exemple de la tombe de l’évêque Giovanni di Bartolomeo Pecci par Donatello à la cathédrale de Sienne, Johnson 1995.
- Gaborit 1999.
- Callen, éd., Lopès [1668] 1882-1884, I, 217.
- Il convient de préciser que Jérôme Lopès évoque seulement, dans ses descriptions, l’enfeu de Raymond de Landiras en ces termes : “une sepulture eslevée, pratiquée dans la muraille et soubs un petit arceau”, Ibid., I, 228.
- G 315, fol. 3v, Lainé, éd. 2015, 210, notice n° 18.
- Arch. dep. Gironde G 315 fol. 9r et 9v et Lainé éd. 2015, 224-225, notice n°51.
- Callen, éd., Lopès [1668] 1882-1884, I, 225-227.
- D’après les indications contenues dans l’obituaire G 315, le livre des anniversaires G 316, voir aussi Courteault 1925, 246-250.
- Arch. dep. Gironde 162 T 1.
- Arch. dep. Gir. G 315 fol. 33v, Lainé 2015, 280, notice 174 : “Et est sepultus in claustro, extra magnam portam que est in fundo ecclesie, juxta sepulturam in qua est ymago lapidea cujusdam mulieris ad latus mur reffectorii”.
- Sur ce sujet, voir : Carrero Santamaría 2011.
- Ibid.
- Jullian 1895, 246.
- Lainé 2012.
- Prache 1990, Gaborit 1999, 67-77.
- Lavaud 2009.
- Erlande-Brandenburg 1975, Marcoux 2007.
- Sur l’étude plus spécifique de ce fragment de haut-relief voir : Métais 2024.
- Morvan 2022.
- Guiet 2007, 40-41.
- Gaborit 2001.
- Marcoux 2007.
- Lauwers 2021, 930.
- Chiffoleau [1980] 2011.