De l’Atlantique aux Carpates, les données sur les habitats agglomérés, ouverts comme fortifiés se sont multipliées ces dernières décennies. Reste toutefois à élaborer des outils d’analyse partagés, pour étudier ces processus à l’échelle transnationale où ils se développent.
Cet article, issu d’une thèse de doctorat (Filet 2021), vise à proposer une perspective européenne des rythmes de développement des agglomérations laténiennes entre le IVe et le Ier s. a.C. Pour y parvenir, plusieurs réévaluations sont toutefois suggérées :
• Puisque nommer les choses c’est déjà interpréter, élaborer des termes qui ne contraignent pas la compréhension de l’objet à étudier (“oppidum” et “agglomération ouverte”)
• Réévaluer l’ampleur du phénomène grâce à des données actualisées sur une échelle vaste, en concevant les outils permettant leur comparaison
• Sortir de toute vision monolithique qui verrait un temps des agglo ouvertes puis un temps des oppida, pour envisager les processus comme multiples et multiscalaires, à l’articulation entre dynamiques européennes et spécificités régionales
• Sortir du site centrisme. L’urbanisation peut être considérée comme un processus territorial, pour lequel les transformations de la mobilité ont un effet majeur.
Le recensement de 855 sites d’habitat groupé (ouverts ou fortifiées), dans dix pays de la France à la Slovaquie, permet de proposer une image renouvelée de l’ampleur de la vague de création d’agglomérations entre le IVe et le Ier s. a.C. Leur étude chronologique et fonctionnelle offre ainsi une perspective globale des processus d’agglomération de l’habitat à l’échelle de l’Europe laténienne, en soulignant les périodes charnières, les rythmes et certaines spécificités régionales. En déconstruisant toute vision monolithique des processus d’urbanisation au cours de La Tène, cet article vise à souligner certaines des tendances partagées à l’échelle de l’Europe transalpine, mais aussi les multiples spécificités régionales et décalages chronologiques qui caractérisent ce vaste espace, par essence multiforme et interconnecté.
From the Atlantic to the Carpathians, data on agglomerated, open or fortified, settlements have multiplied in recent decades. However, shared analytical tools have yet to be developed to study these processes at the transnational scale at which they develop.
This article, which is the result of a doctoral thesis (Filet 2021), aims to suggest a European perspective on the rhythm of La Tene settlements development between the 4th and 1st centuries BCE. To achieve this, however, several reassessments are proposed:
• since the naming of things is already an interpretation, to develop terms that do not shape the understanding of the object of study (such as « oppidum » and « open agglomeration »);
• to reassess the extent of the phenomenon thanks to updated data, by developing tools that allow its comparison;
• to move away from any monolithic view that would see a period of open agglomerations and then a period of oppida, in order to consider the processes as multifaceted and multi-scalar, at the interface between European dynamics and regional specificities;
• to abandon any site- centrism. Urbanisation can be seen as a territorial process on which changes in mobility have a major impact.
The inventory of 855 grouped (open or fortified) settlements in ten countries, from France to Slovakia, provides a new picture of the extent of the agglomeration wave between the 4th and 1st centuries BCE. Its chronological and functional study thus offers a global perspective on the processes of settlement agglomeration in La Tène Europe, highlighting crucial periods, rhythms and regional specificities. Deconstructing any monolithic view of urbanisation processes during the La Tène, this article aims to highlight some of the common trends at the scale of transalpine Europe, but also the numerous regional peculiarities and chronological shifts that characterise this vast, multiform and interconnected space.
urbanisation ; La Tène ; agglomérations ; ville ; chronologie ; âge du Fer
Introduction
Comment prendre la mesure de l’ampleur des transformations de l’habitat au cours des quatre derniers siècles avant le changement d’ère en Europe continentale ? L’émergence, sur un espace beaucoup plus vaste que toutes les périodes précédentes, de vastes agglomérations, marque une étape décisive dans l’histoire du peuplement européen. Parce qu’elles concentraient des activités multiples et spécialisées, et s’inséraient parfois profondément dans les réseaux de circulation des personnes et des biens, le développement massif de ces agglomérations dans le monde transalpin a largement contribué aux bouleversements des modes de vie à la fin de la Protohistoire.
De la France aux Carpates, les données sur les habitats agglomérés, ouverts comme fortifiés, se sont multipliées ces dernières décennies. Les différents réseaux de recherche de ce vaste espace, interconnectés par certaines initiatives transnationales (IRN Nemesis, tables-rondes, colloques de l’AFEAF, etc.), ont participé à la diffusion large des données européennes, et encouragé une forte dynamique d’étude de ces agglomérations de la fin de l’âge du Fer. Reste toutefois à élaborer des outils d’analyse partagés, pour étudier ces processus à l’échelle transnationale où ils se développent.
Cet article, issu d’une thèse de doctorat1, vise à proposer une perspective européenne des rythmes de développement des agglomérations laténiennes entre le IVe et le Ier s. a.C. En établissant un cadre de travail uniforme et applicable à l’échelle de l’Europe laténienne, il permet de suivre les trajectoires chronologiques et spatiales qui façonnent l’émergence de ce premier grand réseau urbain continental.
Repenser les concepts, adapter les outils
L’analyse, à l’échelle de l’Europe laténienne, des dynamiques de développement des agglomérations nécessite de se confronter à trois enjeux :
- une terminologie explicite
- un corpus de sites renouvelé
- un cadre chronologique actualisé et utilisable à l’échelle de l’Europe laténienne.
Nommer sans interpréter a priori : les limites de la distinction oppidum/agglomération ouverte
Une bipartition de l’histoire de la recherche plus qu’une bipartition des sites ?
L’histoire de la recherche sur le développement urbain du second âge du Fer s’est constituée autour de deux termes aujourd’hui omniprésents : “oppidum” et “agglomération ouverte”. Leur utilisation porte l’empreinte de la multiplication des découvertes et de l’évolution des concepts sur l’urbanisation pré-romaine, qui ont parcouru tout le XXes.
Depuis les fouilles de Napoléon III à Alésia et Gergovie, puis par J. G. Bulliot et J. Déchelette à Bibracte, les premières recherches d’envergure reprennent le terme césarien d’oppidum pour désigner les grands sites d’habitat fortifiés de la fin de l’âge du Fer. Déjà pour J. Déchelette, ces sites regroupaient une population nombreuse, des activités diversifiées et étaient largement ouvertes sur les échanges européens2. Au cours du XXe s., le sens du terme d’oppiduma peu à peu glissé dans le discours scientifique : puisque l’identification d’un habitat groupé à l’intérieur de ces fortifications nécessitait le recours à des fouilles systématiques, le terme a progressivement été appliqué plus largement à tout le spectre des fortifications de la fin de l’âge du Fer, à l’exclusion des plus petites3. Aujourd’hui, l’oppidum fait partie du lexique commun de la recherche européenne, et est appliqué pour désigner de façon générale des sites fortifiés et/ou naturellement défendus, datés de la fin du second âge du Fer, et s’étendant sur au moins plusieurs hectares, le seuil minimum variant selon les auteurs.
À partir du début du XXe s. et surtout depuis les années 1970, soit près d’un siècle après les premières fouilles d’envergure sur les établissements fortifiés, les découvertes réalisées à Bâle, Manching, Levroux ou Aulnat attirèrent l’attention sur des sites d’habitat groupé qui ne répondaient pas aux critères de définition attribués à l’oppidum : ils n’étaient en effet ni fortifiés, ni construits sur une hauteur4. La chronologie précoce de ces sites ne se rattachait pas non plus directement à La Tène D, phase principale d’occupation des oppida. Outre leur précocité, l’un des traits particulièrement notable de ces sites d’habitat était l’importance et la diversité des activités artisanales spécialisées et des indices de connexions à longue distance. Le terme d’ “agglomération artisanale et commerciale” s’est ainsi progressivement imposé, parallèlement à celui plus neutre d’ “agglomération ouverte”, capable d’intégrer des sites à vocation plus agricole, comme Acy-Romance5.
Des termes trop connotés pour être “utiles” ?
Les termes d’oppidum et d’agglomérations ouvertes se sont ainsi durablement imposés, au point de caractériser une véritable bipartition des formes d’habitat aggloméré de la fin de l’âge du Fer6. Plus que des noms, ils sont devenus de véritables catégories de sites, porteurs de connotations qui vont bien au-delà de la seule présence ou absence d’une fortification. Ces connotations intègrent :
- des distinctions fonctionnelles : l’agglomération ouverte est généralement perçue au travers d’une importante sphère économique et commerciale, tandis que l’oppidum intègrerait des fonctions politiques et militaires, que l’on refuse aux premières ;
- des distinctions chronologiques : les agglomérations ouvertes seraient caractéristiques du IIIe et des deux premiers tiers du IIe s. a.C., tandis que les oppida marqueraient la fin du IIe et le Ier s. a.C. ;
- de moins en moins aujourd’hui, des distinctions en terme de statut supposé : village et ville7 ;
- des distinctions dans leurs conditions d’émergence : auto-organisation locale (bottom-up) pour les agglomérations ouvertes, et fondation imposée par les élites (top-down) pour les oppida8 ;
- des distinctions géographiques et culturelles : la “civilisation des oppida” délimitant une zone d’analyse aux contours flous, entrelacée avec celle du monde dit “laténien”, et dont la définition des limites reste une gageure, alors que d’autres sites fortifiés contemporains sont identifiés plus au nord et à l’est9.
En parallèle, oppida et agglomérations ouvertes sont souvent analysés séparément dans les études territoriales10, et font depuis longtemps l’objet d’analyses et de synthèses indépendantes11.
Or, la constitution de ces deux catégories de sites est tout à fait empirique, et porte fortement l’empreinte de l’histoire de la recherche qui les a développées. Elles ne sont pas issues d’un cadre de comparaison raisonné, dérivé d’une analyse systématique à partir de critères objectifs, de la masse de documentation archéologique récente. Considérer les termes d’ agglomération ouverte et d’oppidum au-delà d’un seul sens descriptif (présence ou absence d’une fortification) en lui apposant des connotations fonctionnelles, chronologiques ou culturelles implique ainsi trois risques majeurs.
Le premier est un risque de raisonnement circulaire, en faisant entrer toute nouvelle découverte de site dans l’une ou l’autre catégorie, c’est-à-dire en lui apposant les connotations de chacune a priori. Par exemple, une agglomération du IIes. nouvellement découverte est souvent considérée a priori comme un centre artisanal et commercial.
Le second risque est de masquer la diversité des trajectoires chronologiques et régionales. Par exemple, comment nommer les agglomérations non-fortifiées qui subsistent voire sont créées au cours du Ier s. a.C, en pleine période des oppida (comme Varennes-sur-Seine12 ou Bègues13)? Quelle place donner aux régions qui ne vivent probablement pas de basculement entre agglomération ouverte et agglomération fortifiés à la fin du IIe s. a.C., comme l’Ile-de-France, où l’on ne connait pas de sites fortifiés, ou bien le nord de la Gaule Belgique, où l’on ne connait pas de sites ouverts14 ? Parmi l’éventail des sites fortifiés de la fin de l’âge du Fer, comment distinguer, et nommer, ceux qui ont véritablement abrité un vaste habitat et ceux dont l’espace interne est resté peu bâti ?
Enfin, la distinction entre agglomérations ouvertes et oppida contribue à formater notre compréhension des processus d’urbanisation laténiens, en introduisant un schéma devenu au fil du temps de plus en plus rigide : une bipartition entre un âge des agglomérations ouvertes, et un âge des oppida. Cette bipartition souligne bien l’importance d’une période charnière à LT D1, période à laquelle un certain nombre d’agglomérations ouvertes disparaissent en Europe, parallèlement à une vague de retour à l’édification de sites fortifiés. Mais cette bipartition tend à induire une image binaire dans laquelle d’autres formes de trajectoires sont ignorées. Elle force ainsi la réflexion à rentrer dans un cadre strict et uniforme à l’échelle européenne : celui de la force motrice de la production artisanale et des contacts commerciaux dans l’émergence des premières agglomérations à LT B2/C, puis de la reprise en main de ce processus par les élites, possédant le pouvoir économique et politique nécessaire à la réalisation de ces grands travaux de fortification, à une période où une insécurité croissante pouvait en avoir augmenté la nécessité. Bien sûr, le principe n’est pas ici de considérer ce schéma interprétatif comme faux, mais de souligner que celui-ci est fortement induit par des catégories artificielles issues de l’histoire de la recherche. En l’appliquant a priori, on risque de passer à côté de l’identification non seulement de trajectoires régionales qui ont pu en différer, mais surtout des autres mécanismes qui, comme le souligne M. Vaginay, conduisirent la société laténienne à la polarisation de son habitat : moteurs culturels, cultuels et économiques, au-delà du développement de l’artisanat15.
Il est ainsi possible que ces deux termes d’agglomération ouverte et d’oppidum soient devenus de véritables “ obstacles verbaux ”, tels que les définissait G. Bachelard en 1938, c’est-à-dire se rapportant à des phénomènes dont l’emploi d’un seul nom a fini par se substituer à toute explication16. Bien que pratiques et largement partagées, ces deux notions ne peuvent être considérées comme des outils pour faciliter les comparaisons des sites dans le temps et dans l’espace, et ainsi contribuer à caractériser la diversité des formes d’habitat aggloméré de la fin de l’âge du Fer.
Une terminologie neutre : les sites d’habitat groupé
L’augmentation drastique des découvertes d’agglomérations du second âge du Fer ces dernières décennies rend tout à la fois possible et nécessaire de s’appuyer sur les termes plus neutres et moins connotés pour analyser le puissant phénomène de regroupement de l’habitat dans un cadre uniforme. Dans cette optique, l’étude proposée ici se base sur une terminologie morphologique, utilisée au sens propre : l’habitat groupé. Un site d’habitat groupé, comme une agglomération, est ici considéré dans son sens premier, celui d’un regroupement, d’un agglomérat de population. Au niveau archéologique, un site d’habitat groupé est identifiable par la concentration de plusieurs unités d’habitation contemporaines sur un espace restreint et continu. Les termes utilisés dans ce travail, “site d’habitat groupé” et “agglomération”, reposent ainsi sur une définition morphologique, et sont considérés comme indépendants de l’existence d’une fortification, et des fonctions et activités remplies par les populations qui y vivent17.
La distinction entre site ouvert et site fortifié, particulièrement utile pour souligner les profondes mutations du dernier siècle avant le changement d’ère, sera ici comprise dans son seul sens descriptif, sans préjuger de la nature, de la chronologie ou de la fonction du site. Cette interprétation strictement morphologique des termes employés amène de fait à ne pas se référer au terme historique d’oppidum, aujourd’hui trop connoté.
La nécessité d’un corpus renouvelé
L’analyse des processus de regroupement de l’habitat entre le IVe et le Ier s. a.C a été basé sur la réalisation d’un inventaire de ces sites d’habitat groupé en Europe laténienne. De la Gaule atlantique aux Carpates slovaques18, celui-ci recense les formes d’habitat groupé dans toute leur diversité, des plus petites formes de regroupement d’habitats (hameaux) aux grandes agglomérations de plusieurs centaines d’hectares, sans distinction morphologique ou fonctionnelle définie a priori.
La borne inférieure très basse (seuil arbitraire de 1 ha), permet d’observer la continuité des formes de regroupement d’habitat au-delà de l’opposition floue entre sites ruraux/isolés et sites urbains/agglomérés. Ce seuil de 1 ha exclue de fait l’essentiel des établissements dits ruraux, à l’exception des plus grands, souvent de statut aristocratique, dont la construction, l’entretien et les activités réalisées en leur sein étaient probablement du ressort de plusieurs familles.
Ainsi, l’inventaire regroupe aujourd’hui 855 sites d’habitat groupés recensés pour la période entre 400 et 25 a.C. (fig. 1). Ces sites sont répartis en trois niveaux de probabilité, caractérisant la fiabilité de l’interprétation du site comme un habitat groupé :
- existence certaine : la qualification comme habitat groupé est assurée (361 sites) ;
- existence probable : l’existence d’un site important est assurée, mais son interprétation comme habitat groupé, bien qu’étayée, peut être débattue (307 sites) ;
- existence possible : les indices récoltés ne sont pas déterminants à eux seuls (187 sites). L’évolution de la recherche permettra de faire évoluer ces sites vers une existence probable, voire certaine, ou de les rejeter.
L’analyse du développement chronologique et fonctionnel de ces sites, réalisée dans le cadre de la thèse de doctorat, permet de proposer une image renouvelée de l’ampleur de la vague de création d’agglomérations qui s’effectue au cours des derniers siècles avant le changement d’ère dans l’espace laténien19.
Un enjeu majeur : la comparabilité chronologique des agglomérations d’Europe laténienne
L’étude des processus de concentration de l’habitat sur les presque quatre siècles étudiés butte sur deux obstacles majeurs : la difficile mise en place d’un cadre chronologique relatif uniforme en Europe laténienne, et le rattachement fiable de celui-ci dans la chronologie absolue. Même si la structure générale de la périodisation de La Tène fondée sur la partition LT A, B, C et D, suggérée par P. Reinecke au début du XXe s., est aujourd’hui la plus utilisée en Europe, son utilisation partagée ne doit pas faire oublier les profonds désaccords qui subsistent toujours et qui ont des répercussions importantes dans toute étude d’échelle supra-régionale.
Des disparités entre le début et la fin de la période laténienne
Ces difficultés reposent en particulier sur la délicate mise en parallèle des chronologies locales, souvent constituées à partir du matériel céramique et de certaines séquences stratigraphiques de référence, avec les fossiles directeurs plus universels comme les fibules ou les importations méditerranéennes20. Ces difficultés relèvent aussi de la transformation des types de contextes utilisables pour l’élaboration de ces typologies au cours de la période laténienne. Pendant la première moitié du second âge du Fer, les principaux contextes livrant d’importantes séquences de mobilier sont des contextes funéraires, en particulier les grandes nécropoles à tombes plates. Au contraire, les chronologies de la seconde moitié de la période sont basées principalement sur du mobilier issu des habitats, alors que les contextes funéraires sont quasiment inconnus dans certaines régions21. Il en résulte une chronologie de la période laténienne le plus souvent coupée en deux, entre une première phase LT A/B-C1 abordée avec peu de précision chronologique mais considérée comme relativement uniforme en Europe (probablement faute de sources), et une seconde phase LT C2-D2, pour laquelle la profusion des données matérielles permet un niveau de précision chronologique inégalé pour toute la Protohistoire européenne (précision de moins de 25 ans dans certaines régions).
Un profond désaccord sur la chronologie de LT D
Alors que cette période est celle pour laquelle nous disposons du plus grand nombre de données, c’est paradoxalement concernant cette fin du second âge du Fer que les décalages chronologiques sont les plus forts.
La partition du second âge du Fer en quatre phases, héritée de P. Reinecke, a fourni un cadre de référence commun pour l’Europe laténienne. Cependant, au lieu d’aider à une meilleure cohérence des systèmes chronologiques européens, l’uniformisation du phasage de La Tène et de sa terminologie a contribué à masquer les profonds décalages méthodologiques qui subsistent entre la multitude de chronologies régionales mises en place pour la période laténienne. Si la recherche utilise aujourd’hui essentiellement les mêmes termes (LT A, B, C et D) les mobiliers utilisés dans la définition de chaque sous période ne sont pas du tout identiques d’une région à l’autre. Il en résulte de profonds décalages, qui sont dissimulés par l’utilisation d’une terminologie “dangereusement uniforme”, selon les mots de J. Kysela22. Comme l’a bien montré A. Danielisová23, la définition des étapes des LT C2 et D fait ainsi l’objet d’un désaccord majeur, qui entraîne une scission du cadre chronologique utilisé entre l’Europe centrale et l’Europe de l’ouest.
Lorsqu’O. Tischler propose à la fin du XIXe s. sa division de La Tène en trois périodes, il définit LT III (La Tène finale) par le développement des fibules en une seule pièce, dont le pied est lié à l’arc, en prenant pour exemple une fibule de Nauheim24. Près d’un siècle plus tard A. Miron et à sa suite de nombreux chercheurs d’Europe occidentale démontrent l’existence d’un horizon avec des fibules filiformes en une pièce antérieur à l’horizon Nauheim25. Cet horizon dit “pré-Nauheim” est désigné comme LT D1a, tandis que la fibule de Nauheim devient le fossile directeur de LT D1b. Ce principe est toujours considéré comme une référence dans les chronologies actuelles de France, de Suisse et de la vallée du Rhin.
En Allemagne du Sud-Est et en Europe centrale au contraire, c’est une autre définition de LT D1 qui prédomine. À partir notamment des découvertes réalisées sur le site de Manching, W. Krämer propose de diviser LT D en deux phases : LT D1 et LT D226. L’horizon Nauheim marque la phase la plus récente de Manching, c’est-à-dire LT D1, tandis que LT D2 est notamment caractérisée par la présence de la fibule Almgren 18. À la différence des chronologies de l’ouest, l’horizon “pré-Nauheim” des fibules en une pièce est rattachée à La Tène moyenne, c’est-à-dire à la fin de LT C2. L’horizon Nauheim sert ainsi à définir le début de LT D, dans sa première phase appelée elle aussi LT D1a.
Un même objet, la fibule de Nauheim, dont la diffusion semble relativement contemporaine entre la fin du IIe et le début du Ier s. a.C. (fig. 2), sert ainsi de fossile directeur à l’échelle européenne, pour définir toutefois des étapes différentes (LT D1b à l’ouest, LT D1a à l’est), bien que rattachées à un même système chronologique et terminologique (les LT A, B, C et D de P. Reinecke). Le décalage qui en découle affecte ensuite toutes les étapes de LT D : les mêmes fossiles directeurs utilisés à l’ouest pour définir LT D2a correspondent en Europe centrale aux fossiles directeurs de LT D1b, et ainsi de suite23. Pour reprendre les mots de J. Kysela, “les artefacts correspondant aux types universels errent […] entre les phases homonymes mais mutuellement non-concordantes et non-“concordables” au lieu de les relier en formant un ensemble logique”22.
L’enjeu est de taille pour mettre en évidence les rythmes de développement et de déclin des agglomérations du second âge du Fer, dont la pleine expansion se situe justement sur les phases problématiques que sont la fin de LT C et LT D. Pour pallier ces problèmes dans le cadre, provisoire, de cet article, l’étude des rythmes de développement des agglomérations européennes sera effectuée dans un cadre chronologique absolu, par périodes n’excédant pas la précision du demi-siècle et aux bornes chronologiques larges.
Des îlots de sites au maillage urbain : rythmes de développement des agglomérations laténiennes
En se basant sur le cadre de travail (terminologie, corpus et chronologie) qui vient d’être présenté, il est possible de proposer une première synthèse des rythmes de développement des agglomérations en Europe au sein d’un cadre chronologique uniforme. La grande vague de création de sites d’habitat groupé entre le IVe et le Ier s. a.C. est particulièrement frappante au sein de l’inventaire (fig. 3). Cette vague de création affecte un espace géographique très large sur un temps particulièrement court. Toutefois, son développement n’est pas uniforme en Europe. Cette seconde partie permet de faire un premier bilan des grandes tendances temporelles dans le développement des sites d’habitat groupé, en soulignant les périodes charnières de ces processus à l’échelle européenne, tout en mettant en lumière les dynamiques propres à certaines régions (fig. 4). Notons toutefois que ce panorama européen est particulièrement dépendant de la qualité actuelle des données publiées, et reflète ainsi directement un état de la recherche.
De la fin du Ve au IVe s. a.C.
L’intervalle entre le milieu du Ve s. et le IVe s. est une période d’importante transition pour les processus d’agglomération de l’habitat en Europe continentale (fig. 4.A). Des résidences princières nord-alpines aux petites fortifications de hauteur, en passant par les petits établissements élitaires de la façade atlantique, l’essentiel des formes d’habitat groupé des vie et de la première moitié du Ve s. a.C. ont été abandonnées, et les processus d’agglomération de l’habitat ont été interrompus. Dans l’espace champenois, la multiplication des sépultures à char et à importations du début du second âge du Fer ne s’accompagne pas de la construction de formes groupées d’habitat aux fonctions centralisatrices. Dans la plus grande partie de l’Europe moyenne de la fin du ve et du IVe s. a.C., l’agglomération centrale n’existe plus.
De l’Atlantique aux Carpates slovaques, le mode d’habitat repose, pour la majorité, sur des occupations agricoles peu étendues (de quelques centaines de mètres carrés à un ou deux hectares). Disséminées dans toute l’Europe laténienne, celles-ci témoignent de la continuité de formes d’occupation connues tout au long de la Protohistoire : de petits hameaux ouverts regroupant une ou quelques familles, dont les activités sont essentiellement tournées vers les productions agropastorales. Les plus grands d’entre eux rassemblent plusieurs unités domestiques distinctes, et correspondent ainsi à la définition d’un habitat groupé. Souvent fondés aux périodes précédentes, de tels sites sont identifiés dans tout l’espace étudié, de la Gaule (Sublaines, Perthes27) à l’Autriche (Walpersdorf28), en passant par les Alpes (Brig-Glis29) et la Bohême (Soběsuky21). Ce type de petits regroupements agro-pastoraux continue d’apparaître tout au long des IVe et IIIe s., avec les sites de Bussy Lettrée ou Sainte Maur de Touraine ‘les Chauffeaux’ en Gaule, Radovesice en République tchèque, Michelndorf en Autriche, ou encore Nitra Šindolka en Slovaquie30. Durant ces deux siècles comme à l’âge du Bronze, leurs fonctions restent peu diversifiées, et ils ne sont que très rarement intégrés aux circulations supra-régionales.
Seul le centre-ouest de l’Allemagne semble encore faire perdurer les modèles développés en Europe nord-alpine deux siècles plus tôt. Au nord du Main, le long de l’axe de la Moselle, du Lahn et de l’Eder, d’importants sites de hauteur fortifiés émergent au cours des Ve et IVe s. a.C., témoignant du développement d’un vaste espace culturel allant de la Marne à la Bohême et s’étendant vers le nord au-delà de la zone retenue pour ce travail31. Nombre d’entre eux abritent des sites d’habitat groupé, qui semblent, pour certains, rassembler une partie des activités économiques, politiques voire religieuses de la région, comme à Oberwald, Münchhausen ou Limburg32. D’autres, comme Wallendorf ou le Glauberg correspondent plutôt à des occupations domestiques peu denses et extensives, aux activités sans doute moins diversifiées33. Tous ces sites témoignent ainsi d’une dynamique de développement spécifique, inscrite dans une forte continuité depuis le Ve s. et qui marquera tout le second âge du Fer. Leur émergence s’effectue parallèlement à un accroissement de la production métallurgique, à l’introduction de nouvelles pratiques agricoles (apparition du soc de charrue en fer, idéal pour ces cultures de basse montagne) ainsi qu’à une démocratisation des échanges34. Ce développement découle et tout à la fois participe à la réorganisation des réseaux d’échanges et des équilibres économiques, politiques et sociaux du début de la période laténienne, qui entraine un déplacement vers le nord des manifestations ostentatoires.
Le début et le milieu du IVe s. se placent ainsi dans la continuité directe de la seconde moitié du Ve s. dans tout l’espace étudié. Pour l’heure, aucune dynamique de développement d’agglomérations propre à cette période n’a pu être mise en évidence, sinon la poursuite au nord du Main et peut-être autour de l’estuaire girondin de processus déjà engagés depuis les VIe et Ve s. a.C.
Le IIIe s. a.C.
Les premiers soubresauts d’une profonde transformation sont perceptibles dès la première moitié du IIIe s. a.C. (fig. 4.B). À plusieurs milliers de kilomètres de distance, deux régions se distinguent par le développement rapide de séries d’agglomérations d’un profil nouveau. L’un de ces îlots précoces émerge entre la plaine viennoise, la Moravie et le sud de la Pologne (Roseldorf, Němčice et Nowa Cerekwia35). Des agglomérations du même type atteignent leur plein développement dès le milieu du IIIe s. entre le Lot et la Garonne (Lacoste, Eysses, La Peyrouse pour les plus connus36).
Ces grandes agglomérations n’ont plus rien à voir avec les petits hameaux qui subsistaient partout en Europe. Elles concentrent ainsi, souvent dès l’origine, une population nombreuse, une importante diversité des productions et une forte insertion dans les échanges à toutes les échelles. Encore souvent perçues comme essentiellement orientées vers les productions artisanales et commerciales, elles possèdent toutefois d’ores et déjà une expression politique manifeste (monétarisation précoce, planification, sanctuaires). Ces fonctions diversifiées exercées souvent à des niveaux élevés sont à même de polariser d’importants flux de personnes, de biens et d’idées. Cette multiplication des fonctions représentées dans ces sites d’habitat groupé suppose la cohabitation de plusieurs couches de la société, encourageant probablement tant une diversité des activités qu’une diversité sociale. À l’heure où les fouilles de ce type d’agglomérations précoces se multiplient en Europe et que les nouvelles données affluent, celles-ci apparaissent d’ores et déjà comme des sites complexes, des agglomérations aux fonctions centrales et diversifiées.
Ces îlots d’agglomérations du IIIe s. n’apparaissent pas n’importe où. Ils émergent tous à la faveur de localisations stratégiques, sur des axes de traversée du continent dont l’utilisation pour les circulations à longue distance remonte au cœur de la Protohistoire (routes de l’ambre et axe Aude-Garonne). Les populations de ces régions tirent parti de cette localisation exceptionnelle aux carrefours des circulations européennes, qui voient transiter minerais, mercenaires, sel et autres produits en provenance de régions éloignées. Ces grandes agglomérations précoces s’établissent ainsi dès la première partie du IIIe s. comme les principaux nœuds des interactions à longue distance.
Si l’on a beaucoup mis l’accent sur l’insertion de ces sites au sein des réseaux économiques à longue distance, il faut aujourd’hui compléter cette vision en insistant sur les transformations majeures que leur émergence accompagne et encourage au niveau local et régional. Ces agglomérations précoces n’apparaissent en effet jamais isolément, mais au sein d’une région où se développent conjointement plusieurs agglomérations de ce type. On assiste ainsi au développement simultané d’un réseau d’agglomérations, dont le dynamisme favorise une émulation interne grâce à la stimulation des circulations régionales. Au sein de ces petits systèmes multicentrés, humains, produits agricoles et artisanaux, idées et savoir-faire circulent plus fortement que jamais, et participent à la cohésion économique, culturelle, et peut-être politique et identitaire de toute une région, favorisant l’émulation née d’une synergie régionale.
Ces sites se multiplient au cours du IIIe s. (fig. 4.C), avec le développement d’îlots similaires en Bavière (par ex. Germering, Manching ou encore Berching Pollanten37) et peut-être dans une moindre mesure en Auvergne (par ex. Aulnat, Varennes-sur-Allier, La-Roche-Blanche38), qui se développent surtout à partir de la seconde moitié du IIIe s. Le site de Bordeaux-Saint-Clair, établissement très mal connu des rives de la Manche mais d’ores et déjà exceptionnel du point de vue de la précocité de son développement monétaire, suggère que d’autres zones de ce type restent peut-être encore à identifier39. À l’interface entre ébullition régionale et carrefours européens, ces îlots d’agglomérations précoces s’établissent comme des foyers d’innovations économiques, artisanales, technologiques, conceptuelles, politiques et sans doute sociales, en lien avec les mutations sociales et religieuses qui marquent largement l’espace européen à la même période.
Ailleurs en Europe laténienne, les sensibles transformations des sociétés (artisanat, organisation agricole, développement des sanctuaires construits, etc.40) ne contribuent pas encore à l’émergence de nouveaux modes d’habitat aggloméré : les petits établissements agropastoraux restent la principale forme de sites pouvant correspondre à un habitat groupé. Tout au plus peut-on souligner deux éléments :
- une tendance peut-être un peu plus forte, en Europe centrale, au regroupement d’exploitations agricoles plus vastes que l’essentiel des hameaux connus plus à l’ouest (par ex. Slepotice, Radovesice, Soběsuky ou encore Michelndorf41) ;
- la mise en évidence, dans de multiples agglomérations plus tardives de Gaule centrale ou d’Allemagne, d’un “bruit de fond” mobilier daté de la fin IIIe ou du début du IIe, qui s’accompagne parfois de quelques structures. Éparses et fortement perturbées par l’occupation plus tardive, la nature de ces occupation reste difficile à caractériser.
La diversité des sites d’habitat groupé de cette période charnière ne se résume toutefois pas à l’opposition entre les agglomérations centrales localisées et les petits établissements agropastoraux. Le site d’Ymonville témoigne par exemple de l’existence de formes spécifiques de centres locaux, qui participent à la structuration économique, religieuse et sans doute politique et identitaire des territoires42.
Les deux premiers tiers du IIe s. a.C.
L’essentiel du IIe s. apparait dans la continuité directe des grandes mutations du siècle précédent. On assiste ainsi, entre la fin du IIIe et la première moitié du IIe s., à une véritable accélération des processus engagés au IIIe s., dont les conséquences se font cette fois sentir largement dans l’espace laténien (fig. 4.D).
La première moitié du IIe s. a.C. marque une extension majeure du phénomène de développement des agglomérations centrales : la multiplication de ces îlots d’agglomérations est ainsi manifeste le long du Danube entre la Bavière et l’ouest de l’Autriche, le long de l’axe Berry-Limagne, dans l’Orléanais, en amont de la confluence Seine-Yonne, dans la plaine rhénane et sur le plateau suisse. Resté relativement peu occupé par des formes d’habitat groupé aux périodes précédentes (ou sous des formes moins bien identifiées), tout le centre de la Gaule est touché par l’essor de dizaines d’agglomérations ouvertes. Ce développement “en doigts de gant” le long des axes de communication terrestres et fluviaux témoigne là encore de la profonde intrication de ces systèmes d’agglomérations localisés avec les circulations régionales et à longue distance. Dans le centre-est de la Gaule, leur localisation avantageuse apparait comme un facteur déterminant de leur nouvelle prospérité19. Cette multiplication des îlots d’agglomération et leur densification interne s’effectuent en parallèle à un autre phénomène : leur hiérarchisation. Les différences d’un site à l’autre en termes de population, d’expression politique et de poids dans les circulations de biens à toutes les échelles se font de plus en plus prégnantes.
Tout n’est pas uniforme dans ce développement, et chaque îlot semble suivre des dynamiques chronologiques qui lui sont en partie propres. Outre les dates d’émergence de ces îlots, on observe ainsi d’importants décalages régionaux dans les périodes d’apogée de ces agglomérations. En Moravie et dans la plaine viennoise, la période la plus faste des grandes agglomérations comme Roseldorf, Němčice et Nowa Cerekwia est située autour de LT B2-C2, soit entre le IIIe et le milieu du IIe s. a.C.23. Un basculement est alors sensible au milieu du IIe s. : tandis que ces agglomérations d’Europe centrale vivent un déclin progressif, les zones les plus dynamiques touchent alors la Bavière et l’ouest de l’Autriche, le long du Danube, régions qui atteignent leur apogée entre la première moitié du IIe et le tout début du Ier s. (LT C2 – début de LT D1). Le grand développement de la Gaule centrale est quant à lui daté de la première moitié du IIe s., et son dynamisme tant en termes de création de sites que d’apogée économique des agglomérations qui s’y développent se poursuivra jusqu’à la période romaine.
Ce mouvement de création par îlots de sites ne touche toutefois pas l’ensemble de l’Europe moyenne. La péninsule bretonne marque en particulier une nette différence par rapport au reste de la Gaule, avec le développement notable en cette première moitié du IIe s. de petits sites d’habitat groupé fortifiés comme Ploudaniel, Plogastel-Saint-Germain ou Beg-en-Aud43, parallèlement au développement d’importantes agglomérations en périphérie de sites aristocratiques, comme à Trégueux44.
Des mutations parallèles sont en cours au sein des sites d’habitat groupé agropastoraux, avec le développement d’un nouveau modèle d’établissement enclos. En ne conservant que les sites de surface égale ou supérieure à 1 ha, le corpus d’analyse ne contient que les plus imposants de ces domaines ruraux. L’expression élitaire y est manifeste tant dans leur mobilier que dans l’investissement en temps et en main d’œuvre que leur construction a nécessité. Ces sites, dont la construction, l’entretien et la vie économique (productions agropastorales et, parfois, quelques productions artisanales) ne pouvaient être du ressort d’un groupe familial seul, correspondent à des domaines probablement constitués de plusieurs familles au service d’une famille principale ou d’un groupe social. L’étude de leur développement ne doit ainsi pas être complètement décorrélé de celui des agglomérations de forme plus traditionnelle. Développés à partir de la fin du IIIe et du début du IIe s. a.C., ces sites agro-pastoraux, des plus petits aux plus vastes, se multiplient rapidement jusqu’à devenir la forme d’habitat agropastoral majoritaire de l’ouest de la Gaule jusqu’à la Bavière, et sans doute plus à l’est. Parallèlement à un processus similaire visible au sein des autres formes d’habitats groupés, ces sites sont marqués au cours du IIe s. par une importante hiérarchisation. Dans plusieurs régions, leur développement s’effectue ainsi en parallèle de celui des grandes agglomérations centrales. Dans l’ouest de la Gaule, entre l’estuaire de la Loire et celui de la Gironde, la coexistence de plusieurs agglomérations importantes et de vastes domaines ruraux semble pour l’heure une des spécificités de la région. Également issus du découpage progressif du paysage rural, plusieurs sites d’habitat groupé du nord-ouest de la Gaule s’imposent comme des sièges de pouvoirs locaux, marqués par d’importantes structures de stockage, une organisation interne structurée et la présence fréquente de lieux de rassemblement communautaires (Ymonville et Acy-Romance pour les plus connus45). Des sites au fonctionnement proche existent sans doute également en Allemagne, comme le site d’Engen parait en témoigner46.
Du IIe au Ier s. a.C.
Progressivement, on assiste tout au long du IIe s., à la constitution d’un maillage d’agglomérations dense et régulier sur un espace étendu, souvent grâce à la mise en correspondance d’îlots distincts plus anciens (fig. 4.E). C’est particulièrement le cas en Gaule, où ce maillage continuera de s’étoffer tout au long du IIe et du Ier s. et, au-delà, au cours de la période augustéenne. La mise en continuité du maillage et sa hiérarchisation sont probablement favorisées par d’importantes transformations de l’organisation du pouvoir (émergence de l’État), ainsi que par l’amélioration du système de transport et de l’organisation des échanges qui en découlent (technologie de transport, aménagements routiers et fluviaux, monétarisation de l’économie, sécurisation des axes et des lieux d’échange, développement d’un cadre légal et de magistratures publiques, etc.). De plus en plus, les stratégies politiques et économiques des États encadrent et encouragent les échanges à toutes les échelles, contribuant à façonner la hiérarchie territoriale et la dynamique des circulations.
Au cours de la seconde moitié du IIe s., une autre vague de fond traverse l’espace laténien : le développement rapide, d’un bout à l’autre de l’Europe, de fortifications. Traduisant jusqu’alors un trait culturel fort dans certaines régions en périphérie de l’espace laténien (centre-ouest de l’Allemagne, Carpates slovaques au sein de la culture de Púchov et petits établissements fortifiés armoricains), la construction de remparts s’étend partout, et nombre d’agglomérations se parent alors de ce nouvel attribut défensif et ostentatoire. En l’état actuel des connaissances, les agglomérations fortifiées les plus précoces en Europe moyenne, en dehors des traditions régionales précédemment citées, se développent vers, ou un peu après le milieu du IIe s. le long de la Vltava en Bohême et en Moravie47. La datation actuellement suggérée du premier état de la fortification de Manching, vers 130-120 a.C.48, en ferait également l’une des plus précoce. À la même période, en Gaule, les sites d’habitat aggloméré sont encore principalement ouverts, bien que quelques fortifications de faible étendue ceinturent de petits établissements aristocratiques comme à Chevincourt, Montmartin ou encore Mûrs-Erigné49.
Il faut attendre la fin du IIe s. et le début du Ier pour percevoir une vraie multiplication des agglomérations fortifiées en Gaule. Loin d’une vague brutale, leur essor entre les dernières décennies du IIe s. et tout au long du Ier apparait en Gaule comme continu et progressif. Les rythmes régionaux qui sous-tendent leur développement dans ce vaste espace occidental restent toutefois à étudier plus précisément. Au sein de certains espaces locaux, on assiste alors parfois au léger déplacement de l’habitat, souvent sur une hauteur à proximité de l’agglomération plus ancienne, au sein de petites oscillations de l’habitat fréquentes sur l’espace gaulois50. Il est important de noter que ces fortifications ne seront jamais majoritaires parmi la diversité des formes d’habitat groupé laténien : même si le nombre de créations de sites qui ne seront jamais ceints d’un rempart s’effondre, l’essentiel des agglomérations créées à la période précédente continuent d’être occupées. L’agglomération non fortifiée reste ainsi la forme dominante de l’habitat aggloméré en Gaule, et ce jusqu’à la période romaine. Agglomérations ouvertes comme fortifiées participent à l’établissement d’un maillage dense et étendu de sites hiérarchisés, constituant en quelques décennies un véritable réseau urbain dont la trame est amplement conservée à la période romaine.
Dans le monde rural, la hiérarchisation des sites est toujours particulièrement sensible avec l’émergence de très grands domaines aristocratiques comme Batilly-en-Gâtinais, Bourguébus, Béthisy-saint-Martin ou encore Authumes en Gaule, qui peuvent alors atteindre plusieurs hectares51. La présence de familles au statut socio-économique et sans doute politique très élevé entraine l’insertion de leurs domaines au sein des réseaux d’échanges à longue distance, en particulier pour les produits plus prestigieux comme les importations méditerranéennes. Pour certains de ces grands domaines comme à Trégueux, Paule ou encore Varennes-sur-Seine, une vaste agglomération se développe en périphérie directe de ces demeures élitaires, qui les précèdent souvent au moins de quelques décennies52.
Le milieu du Ier s. a.C.
Si les grandes agglomérations de Moravie et de la plaine viennoise étaient déjà entrées dans une phase de déclin économique et probablement démographique dès la seconde moitié du IIe s., la courte période entre le deuxième quart du Ier s. et le milieu de celui-ci marque la disparition brutale de l’essentiel des agglomérations d’Europe centrale53 (fig. 4.F). Vers -40, la majorité des riches agglomérations de Bavière, de Moravie, de la vallée du Danube et de la plaine viennoise ont disparu. En Bavière, quelques agglomérations laténiennes semblent survivre encore quelques décennies, en développant, comme à Straubing, un profil culturel mixte celto-dace54. Les raisons de cette crise profonde restent encore sujettes à débat. Bien que la disparition des sites de Bohême et de Moravie semble suivre d’une ou deux générations le début de l’occupation germanique dans ces régions, cette crise ne peut être considérée comme monocausale53. Si la migration de populations d’origine germanique et dace a pu avoir un rôle majeur, elle se fait dans des territoires probablement déjà marqués par une certaine instabilité politique et économique : aucune création notable d’une importante agglomération n’a été identifiée après le milieu du IIe s., et l’occupation des grands établissements fortifiés s’engageait déjà dans une phase de déclin. Après leur disparition, le gigantesque conglomérat urbain et multipolaire de Bratislava se maintient comme le principal centre économique de ces régions d’Europe centrale autrefois si florissantes55.
En Gaule au contraire, la période de la Conquête et les décennies qui la suivent sont marquées par de nombreuses créations de sites, même si une légère baisse dans l’occupation de certaines agglomérations non fortifiées est peut-être sensible dans le centre-est entre 75 et 25 a.C. Le développement d’agglomérations fortifiées reste, lui, continu, et de nouvelles agglomérations sont créées en Gaule Celtique et en Aquitaine ainsi que dans le sud-est de la Gaule Belgique. Ce milieu du Ier s. renforce encore les mutations territoriales de densification et de hiérarchisation du maillage entamées au siècle précédent. On assiste alors, dans plusieurs régions, à l’enrichissement de très grandes agglomérations centrales comme Bibracte, Orléans, ou encore Le Titelberg, sièges du pouvoir politique et économique et principaux lieux de son expression. Elles s’établissent également comme des acteurs majeurs de la diffusion de certains traits du mode de vie romain, que certaines élites urbaines s’empressent d’adopter.
Les confins de ce monde celtique occidental restent toutefois marqués par des dynamiques spécifiques, articulant pratiques régionales et influences venues du cœur du monde laténien. De la Normandie au sud de la Belgique actuelle se développent, au cours de ce dernier siècle a.C., d’imposantes fortifications dont l’occupation interne est restée sporadique. Au contraire de leurs cousines de Gaule centrale, elles ne protègent pas de grande agglomération, ni d’activités diversifiées. Dans la péninsule armoricaine, la spécificité du peuplement basé sur de petits établissements, souvent fortifiés, reste également particulièrement visible. Ces modes de peuplement spécifiques aux rives de la Manche et de la Bretagne témoignent de l’existence de systèmes différents du modèle commun développé en Gaule centrale, possible témoignage d’une certaine réminiscence d’un Complexe atlantique hérité de l’âge du Bronze.
Remarques conclusives
Cette perspective des processus d’agglomération de l’habitat à l’échelle de l’Europe laténienne sera bien sûr à préciser dans les années à venir. Pour dépasser les limites des données actuelles qui ont servi à composer ce bilan, l’enjeu primordial est la constitution d’un dialogue européen sur la chronologie de ces derniers siècles de la Protohistoire, seul à même de rendre possible la création d’un cadre chronologique comparable entre les différentes régions du monde celtique. C’est à ce prix que toute amélioration des connaissances sur les dynamiques européennes du développement de ces agglomérations sera possible.
Ce bilan permet toutefois d’ores-et-déjà de concevoir ces processus de développement des agglomérations dans le monde laténien comme des processus multiples et combinés, qui se développent à l’articulation de dynamiques européennes, régionales et locales. Certains phénomènes ne peuvent en effet se comprendre que replacés dans un cadre européen. C’est le cas notamment de l’émergence, à plusieurs milliers de kilomètres de distance et pourtant de façon quasiment simultanée, de plusieurs îlots d’agglomérations aux caractéristiques similaires, qui s’établissent comme les foyers d’innovation des grandes mutations du IIIe s. a.C. À la même échelle doit être étudié le développement des fortifications, qui, si leur adoption n’est pas contemporaine d’un bout à l’autre de l’Europe, témoigne de la diffusion rapide de nouveaux principes défensifs et représentations du pouvoir. Ces grandes tendances n’affectent toutefois pas les différentes communautés de l’espace laténien de façon uniforme. Au-delà de décalages chronologiques sensibles, et du basculement de certaines zones dynamiques (comme entre l’est et l’ouest de l’Europe centrale au milieu du IIe s.), ces effets régionaux sont aussi visibles dans l’organisation territoriale, au sein de laquelle la hiérarchie des sites et leur complexité fonctionnelle ne sont pas uniformes. Dans le centre-ouest de l’Allemagne, dans le Bade-Wurtemberg, sur le littoral de la Manche, en Armorique comme dans les Carpates slovaques, ces spécificités régionales sont particulièrement visibles, et ce, souvent, tout au long de la période étudiée. L’existence de telles disparités montre aussi la nécessité d’étendre la zone d’analyse dans plusieurs directions :
- vers le nord en direction du monde nordique56 ;
- vers l’est (Balkans, Ukraine), où des communautés partagent certains traits de la culture laténienne et développent de façon contemporaine des sites aux caractéristiques similaires à ceux de l’Europe centrale (par ex. l’agglomération de Mukačevo57) ;
- et la Gaule méditerranéenne58, où se développent des processus un peu différents, en lien avec leur insertion précoce dans le système méditerranéen, mais dont l’interconnexion avec le monde continental est évidente59.
En d’autres termes, l’un des enjeux futurs reste de sortir des limites de l’espace traditionnellement attribué au monde laténien transalpin et à la “civilisation des oppida”, pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre au sein des multiples sociétés européennes, distinctes mais fortement interconnectées. En déconstruisant toute vision monolithique du développement des sites d’habitat groupé laténiens, il s’agira de mettre en lumière les différentes briques régionales de cette mosaïque de trajectoires urbaines, qui toutes ensemble composent les processus d’urbanisation de l’Europe continentale.
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Notes
- Filet 2021. Une partie de ce travail a été réalisée avec le soutien de la Fondation des Treilles.
- Déchelette 1914.
- Boos 1989.
- Buchsenschutz et al. 1988 ; Krämer 1975.
- Lambot & Méniel 1997.
- Audouze & Buchsenschutz 1989 ; Buchsenschutz 2015 ; Buchsenschutz & Krausz 2001 ; Feliu 2005 ; Fernández-Götz 2017 ; Fernández-Götz et al. 2014 ; Guichard et al. 2000 ; Kaenel 2006 ; Sievers & Schönfelder 2012.
- Audouze & Buchsenschutz 1989 ; Collis et al. 2000 ; Feliu 2005 ; Tarpin 2018.
- Buchsenschutz 2015 ; Fernández-Götz 2017.
- Sans parler bien sûr du sud de la Gaule, où le terme d’oppidum est au contraire utilisé pour désigner des sites fortifiés parfois bien plus anciens.
- Feliu 2008 ; Remy 2021.
- Pour les sites fortifiés : Collis 1984 ; Delrieu et al. 2021 ; Fichtl 2005 ; pour les sites non fortifiés : Augstein 2006 ; Fichtl 2013 ; Fichtl et al. 2019 ; Trebsche 2014.
- Viand & Seguier 2019.
- Lallemand 2008.
- Quatrelivre en cours.
- Vaginay 2013.
- Bachelard 1938.
- Pumain et al. 2006.
- En l’absence de frontières naturelles ou culturelles explicites, l’espace géographique pris en compte s’étend uniquement sur le cœur de la zone traditionnellement assignée au monde laténien. Comme souligné précédemment, ces limites sont en grande partie liées à l’histoire de la recherche sur la “civilisation des oppida”, et de futures recherches devront s’en extraire pour intégrer les espaces voisins, en particulier au sud et à l’est.
- Filet 2021.
- Barral & Fichtl 2012 ; Kaenel 2008 ; Kysela 2020.
- Venclová et al. 2013.
- Kysela 2013, 41.
- Danielisová 2020.
- Tischler 1885.
- Miron 1991.
- Krämer 1962.
- Buchsenschutz & Krausz 2019 ; Deborde et al. 2007 ; Desbrosse et al. 2013 ; Krausz 2014.
- Trebsche 2014.
- Benkert et al. 2004 ; Benkert et al. 2014.
- Lagatie & Achard-Corompt 2005 ; Di Napoli & Lusson 2011 ; Pieta 2010 ; Trebsche 2014, 2 ; Venclová et al. 2013.
- Bérenger 1999 ; Gensen 1999 ; Sicherl 2007.
- Bernhard et al. 2010 ; Gensen 1989 ; Verse 2012.
- Hansen & Pare 2008 ; Krausse 2006.
- Verse 2012.
- Čižmář et al. 2008 ; Holzer 2014, 2019 ; Kolníková 2012 ; Rudnicki 2014, 2017 ; Venclová 2016.
- Alcantara 2019 ; Chevillot 2016 ; Hiriart 2019, 2021 ; Sireix 2011.
- Eller et al. 2012 ; Fichtl & Barral 2019 ; Kaindl 2010 ; Sievers 2019 ; Uenze 2009 ; Wendling 2013.
- Deberge et al. 2019 ; Lallemand 2019.
- Delestrée & Pilon 2011.
- Malrain 2021 ; Marion et al. 2017.
- Salač 2004 ; Suchopárová 2015 ; Trebsche 2014 ; Venclová et al. 2013.
- Josset 2012.
- Le Goff 2018 ; Remy 2021.
- Allen et al. 2012 ; Menez 2009.
- Josset 2012 ; Lambot 2005 ; Lambot & Méniel 1997.
- Bräuning & Hald 2019.
- La construction du rempart de Závist est datée selon J. Kysela de LT C2 (pour la Tchéquie LT C2 = 200/190 – 130/120 a.C.), autour ou peu après le milieu du IIe s. a.C.. Pour les autres sites fortifiés précoces de la région (Staré Hradisko, puis Třisov et Stradonice, les datations proviennent essentiellement de l’occupation interne, et non de la fortification elle-même (Danielisová 2020 ; Křivánek et al. 2013 ; Kysela 2020).
- van Endert 1987 ; Sievers 2010. Cette datation très précoce est toutefois remise en question.
- Ce phénomène de petits établissements de hauteur fortifiés, le plus souvent interprétés comme des établissements aristocratiques, reste toutefois sous-évalué. Ces sites sont encore rarement fouillés, et leur occupation reste souvent mal datée.
- Barral & Nouvel 2012 ; Filet 2021.
- Cony 2017 ; Fichtl 2016 ; Jouve 1973.
- Allen et al. 2012 ; Menez 2009 ; Séguier 1996, 2013.
- Danielisová & Kysela 2019.
- Tappert 2019.
- Vrtel 2016.
- Bérenger 1999 ; Bochnak 2019 ; Gensen 1999 ; Sicherl 2007.
- Kolníková 2002 ; Voznesenskaja 1984.
- Voire vers la péninsule ibérique.
- Roure & Dusseaux 2021.