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Federico Poole, “Il culto di Iside a Pompei”, dans F. Senatore (éd.), Pompei, Capri e la Peninsola Sorrentina, Capri, 2004, 209-243.

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Cette étude offre le point de vue d’un égyptologue, qui fait une synthèse des trouvailles récentes dans la région de Pompéi, en particulier les pharaonica. L’auteur insiste sur la nécessité d’une double culture pour aborder cette documentation. Après des généralités, pas toujours à jour, sur les origines, les transformations et la diffusion des cultes d’Isis et Sarapis, il s’intéresse au matériel de Campanie. Est ainsi évoquée une statue naophore en basalte trouvée dans une nécropole de Pouzzoles en 1994 et conservée au musée de Naples1. La statue est fort endommagée, la tête et la partie inférieure manquant. Elle porte le nom d’Amasis, un prêtre memphite, et mentionne un “temple d’Imhotep, fils de Ptah”2. Une première statue naophore avait déjà été découverte avant 18223. F. P. mentionne également une statuette naophore acéphale, trouvée sans sa base, en 1992, à Cumes ; au nom d’Inaros, fils d’Amasis, elle est aujourd’hui conservée au Museo Nazionale di Napoli (n° inv. 241834). En même temps, ont été recueillis un petit sphinx et une statuette acéphale d’Isis, dans ce qui seraient les restes d’un Iseum4.

À Baies, on a exhumé dans un édifice thermal les fragments d’une statue d’un prêtre (IVe-IIIe siècles a.C.) avec inscription hiéroglyphique5. Pour Naples, F. P. signale une statue égyptienne de dignitaire mise au jour dans une villa maritime, au lieu-dit Palazzo degli Spiriti au Posillipo ainsi qu’une statue d’Isis Pelagia6, une dédicace à Isis d’une statue d’Horus-Apollon-Harpocrate (RICIS 504/0301) et une statue de la déesse d’époque antonine qui proviendrait de la “regio Nilensis”7. Passons à Sorrente avec la statue du pharaon Séti Ier et la statuette du prêtre lecteur en chef, Pedamenope (milieu du VIIe siècle a.C.) exposée au Museo Correale. Pour Capri, on notera des fragments de statues égyptiennes dans la zone du Palazzo a Mare et un petit bronze d’Osiris trouvé sur la pente du Castiglione8. Après avoir évoqué les recherches de H. W. Müller à Bénévent9, l’auteur entreprend la recension des aegyptiaca mentionnés dans le volume Alla ricerca di Iside publié en 199410. Il s’interroge sur la “stèle” du prêtre Samtoutefnakht fixée sur le podium de l’Iseum : l’iconographie évoque une procession avec des divinités zoomorphes qui resterait un modèle cultuel ; quant au texte qui insiste sur l’aspect salvateur des dieux et exalte la fonction sacerdotale, il pourrait avoir été lu par les prêtres spécialistes. Les objets égyptisants (statuettes et sistres) sont eux aussi répertoriés. Dans le domaine privé, sont mentionnés une statuette d’Horus à tête de faucon en albâtre et des vases canopes11.

F. P. pense que tous ces objets ont perdu leur signification première et répondent à un désir d’exotisme et au respect du mystère vénérable d’une sagesse perdue. Ces objets fonctionnent à un double niveau, celui de l’élite savante et celui, populaire, d’une écriture fétiche. Il nous semble que le problème le plus difficile à résoudre est celui des contextes, divers et le plus souvent mal connus, de ce type d’objet.



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  1. C. Cozzolino, “Recent Discoveries in Campania”, dans R. Pirelli, Egyptological Studies for Claudio Barocas, Napoli, 1999, 25-31.
  2. Iside, V.83 p. 451 (photo).
  3. S. de Caro, dans Iside, Milan, 1997, 349-350. Sur ces statues naophores, cf. M. Malaise, BSEG, 26, 2005, 63-80.
  4. Sur ces documents et l’hypothèse d’un Iseum cumain, cf. P. Caputo, “Aegyptiaca Cumana. New Evidence for the Isis Cult in Campania: the Site”, dans C. J. Eyre (éd.), Proceedings of the Seventh International Congress of Egyptologists. Cambridge 3-9 September 1995, OLA 82, Louvain, 1998, 245-254, et id., “Cuma. Il nuovo tempio di Iside”, dans C. Gialanella (éd.), Nova antiqua phlegraea. Nuovi tesori archeologici dai Campi Flegrei, Naples, 2000, 89-90. Cf. également C. Cozzolino, Egyptological Studies for Claudio Barocas, Naples, 1999, 21-25, et le catalogue Iside, V.78-81.
  5. G. Di Fraia, N. Lombardo & E. Scognamiglio, “Contributi alla topografia di Baia sommersa”, Puteoli, studi di storia antica, 9-10, 1985-86, 221-222, n. 22, fig. 2-3 ; voir aussi le catalogue Iside, V.82 p. 450 (photo).
  6. S. de Caro, “Novità isiache dalla Campania”, La Parola del Passato, 49, 1994, 15.
  7. S. de Caro, Il Museo archeologico Nazionale di Napoli, Naples, 1994, 126.
  8. F. Poole, “Reperti egiziani a Capri”, dans M.-C. Casaburi & G. Lacerenza, Lo specchio d’Oriente. Eredità afroasiatiche in Capri antica. Atti del Convegno. Capri, 3 nov. 2001, Naples, 2002, 55-72.
  9. H. W. Müller, Der Isiskult im antiken Benevent und Katalog der Skulpturen aus den ägyptischen Heiligtümern im Museo del Sannio, Münchner Ägyptologische Studien 16, Berlin, 1969.
  10. La Parola del Passato, 49, Naples, 1994.
  11. D’Errico, La collezione egiziana del Museo Archeologico Nazionale di Napoli, Naples, 1989, 140-141, fig. 20-22 et 25.
Budischovsky, Marie-Christine (2008) : “Federico Poole, ‘Il culto di Iside a Pompei’, dans F. Senatore (éd.), <i>Pompei, Capri e la Peninsola Sorrentina</i>, Capri, 2004, 209-243”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/poole-2004/ [consulté le 15 août 2021].

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