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Serge Rebetez, “Des cultes égyptiens en ‘Suisse romaine’ ?”, dans Voyages en Égypte de l’Antiquité au début du XXe siècle, Exposition du Musée d’art et d’histoire, Genève, 2003, 37-48.

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Après un résumé de la diffusion des cultes isiaques en Occident, l’auteur aborde le cas de la Suisse, rappelant que durant la période romaine l’actuel sol helvétique appartenait à diverses provinces.

Le document le plus important est sans conteste l’inscription (RICIS 609/0101) qui relate la dédicace d’un temple à Isis pour les habitants d’Aquae Helveticae (Baden, dans le canton d’Argovie), érigé suite à la bienveillance personnelle d’un certain Lucius Annusius Magianus, un sanctuaire que sa femme et sa fille décorèrent, aussi de leurs propres deniers. Selon S. R., cet espace sacré ne fut pas aménagé à Baden, car un manuscrit de 1533-1536, dû à Aegidius Tschudi, situe cette découverte “derrière le village de Wettingen” (également dans le canton d’Argovie). Cette mention est d’autant plus digne d’attention que ladite inscription se trouvait murée dans le clocher de l’église Saint-Sébastien de Wettingen.

Dans le domaine privé, les récentes fouilles de la villa de Vallon (Fribourg), à quelque six kilomètres d’Aventicum, ont mis au jour, parmi les statuettes grécoromaines et celtiques du laraire, deux statuettes en bronze isiaques, l’une d’Isis Fortuna, l’autre d’Harpocrate debout à la corne d’abondance.

À proximité du pont romain du Rondet (Fribourg), on a retrouvé les multiples fragments d’une cruche à vin dédiée à Isis (RICIS 609/0201). L’auteur songe à une offrande précipitée dans la rivière en guise de prémices à un bon voyage. L’explication plus triviale de L. Bricault1, qui y voit le résultat d’un accident, nous paraît plus vraisemblable, d’autant que ce type de lagona, courant en Gaule méridionale, permet de penser que le vin contenu était destiné à un autre usage que celui ici imaginé.

Il est ensuite question de trouvailles qui ne permettent cependant pas de postuler qu’elles reflètent des pratiques cultuelles observées sur les lieux de découverte. De cette catégorie relèvent trois statuettes en bronze, l’une figurant Isis Fortuna (exhumée à Prilly en 1704), les deux autres représentant Harpocrate (Augst). Une tête d’Harpocrate en terre cuite proviendrait de Nyon. Sarapis est attesté par un buste en bronze provenant de Langendorf (Soleure). Deux curieux fragments en terre cuite, ayant appartenu à une procession, ont revu le jour dans les déblais d’une fouille à La Maladière, près de Lausanne. La figure la mieux conservée semble représenter un Anubis portant un autel, suivi de deux hiéroglyphes. Enfin, un sistre a été retrouvé, en 1937, lors de déblaiements dans la région de Vidy.

Bien d’autres pièces (citées à la note 54) sont sujettes à caution, soit du point de vue de leur origine ou de leur authenticité. L’article se termine par l’évocation de nombreuses représentations de Jupiter-Ammon, dont la liaison avec les cultes isiaques est loin d’être évidente.



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  1. L. Bricault, Atlas de la diffusion des cultes isiaques, Paris, 2001, XII et 115.
Malaise, Michel (2008) : “Serge Rebetez, ‘Des cultes égyptiens en ‘Suisse romaine’ ?’, dans <i>Voyages en Égypte de l’Antiquité au début du XX<sup>e</sup> siècle</i>, Exposition du Musée d’art et d’histoire, Genève, 2003, 37-48”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/rebetez-2003/ [consulté le 15 août 2021].

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