Comment expliquer le succès de la diffusion du culte d’Isis hors d’Égypte à l’époque gréco-romaine ? R. S. propose quelques réflexions dans cet article de synthèse. Après avoir rappelé le sens du nom même de la déesse en égyptien, discuté par de nombreux auteurs1, elle rappelle les différents rôles et fonctions d’Isis dans l’Égypte pharaonique, depuis les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages jusqu’au Livre des Morts (p. 254-258), ses filiations diverses (p. 257), ainsi que ses principales épithètes et épiclèses2. Elle passe ensuite en revue les éléments iconographiques qui la distinguent : attributs, formes corporelles et contextes particuliers de représentation (p. 259-261).
Regine Schulz évoque ensuite brièvement les raisons et la chronologie, assez tardive, de la diffusion du culte d’Isis sur l’ensemble du territoire égyptien (p. 262-263), fortement liée au succès du mythe et de la théologie osirienne qui s’opère à partir du début du premier millénaire a.C. Isis est alors prête à s’associer sinon à s’identifier à un très grand nombre de divinités non-égyptiennes, par un effet de synergie autour de ce que l’auteur appelle “das Isis Konzept” (p. 263-266). Le POxy. 1380 ou les quatre hymnes d’Isidôros de Narmouthis dans le Fayoum, dont elle cite, en traduction allemande, un extrait du premier d’entre eux, en offrent une claire illustration. Cet hénothéisme lui permet alors de s’affirmer comme une déesse universelle, aux fonctions et attributs innombrables, cette déesse myrionyme3, auto-célébrée dans la série de textes fameux que sont les arétalogies d’Isis4. L’auteur propose (p. 267-268) un tableau synthétisant et organisant thématiquement ces multiples aspects, avant d’établir des parallèles entre cette Isis et celles de Plutarque et d’Apulée.
Suivant le même principe, R. S. brosse ensuite le portrait iconographique de l’Isis gréco-romaine, en quelques tableaux très explicites (p. 271-274). Elle achève son étude par une présentation rapide du culte et des mystères d’Isis aux époques hellénistique et impériale (p. 274-278).
- Par exemple J. Osing, “Isis und Osiris”, MDAIK, 30, 1974, 91-113 ; H. Altenmüller, “Zum Ursprung von Isis und Nephthys”, SAK, 27, 1999, 1-26.
- M. Münster, Untersuchungen zur Göttin Isis vom Alten Reich bis zum Ende des Neuen Reiches, MÄS 11, Berlin, 1968.
- L. Bricault, “Isis myrionyme”, dans C. Berger et al. (éds), Hommages à Jean Leclant. III, Le Caire, 1994, 67-86.
- D. Müller, Ägypten und die griechischen Isis‑Aretalogien, Berlin, 1961.