Je réunis ici, en un texte inédit sous cette forme, les principaux éléments de l’introduction et de la conclusion d’un séminaire tenu à l’Institut national d’Histoire de l’Art (INHA, Paris) les 13 et 14 novembre 2017, et qui a été publié depuis lors. L’objectif de ce séminaire était de confronter les données archéologiques nouvelles sur la présence militaire romaine dans la Gaule pré-augustéenne, depuis les fouilles franco-allemandes d’Alésia. Une grande partie de ces recherches étant encore inédite à ce moment-là, il y avait matière à une synthèse qui, sur un certain nombre de points, fournit des informations très importantes à la fois sur la castramétation d’époque républicaine, l’occupation des oppida et le matériel militaire romain associé aux nouvelles structures mises au jour. La bibliographie a été actualisée.
Nos connaissances archéologiques sur l’armée républicaine ont longtemps été limitées à la péninsule ibérique, notamment au complexe d’installations de Numance, à la fois celles qui entourent l’oppidum proprement dit et relèvent, pour leur plus grande part1, du siège de 133 av. n.è., et celles qu’on connaît sur la colline de Renieblas (à environ 8 km à l’est de Numance) qui servait de lieu d’étape aux troupes romaines quand elles venaient guerroyer dans la région. Fouillé au début du XXe siècle par A. Schulten, cet ensemble reste fondamental pour notre compréhension de la castramétation romaine du IIe siècle av. n.è mais aussi pour notre connaissance du matériel militaire et de la numismatique de cette période2. D’autres sites étaient naturellement connus mais l’ancienneté de leurs fouilles n’en rendait pas la compréhension et la datation commodes. J. Pamment Salvatore en avait rassemblé la matière3, avant que S. von Schnurbein n’en reprenne le commentaire à la lumière des fouilles récentes d’Alésia4.
Le renouveau, récent et spectaculaire, de l’archéologie espagnole en ces matières a considérablement modifié un corpus de données jusque-là vieilli. Sans entrer dans le détail d’une bibliographie devenue en quelques années considérable, on signalera ici quelques grands titres qui permettront au lecteur non spécialiste de se repérer dans la recherche actuelle.
On peut désormais localiser le plus ancien site militaire romain connu à Baecula, dans la vallée du Guadalquivir, et le dater avec beaucoup de probabilité de 208 av. n.è, ce qui rend très précieux l’important lot de militaria qu’a livré ce champ de bataille où s’affrontèrent Scipion et Hasdrubal5. Un autre très important complexe, sans doute associé aux guerres lusitaniennes (155-138 av. n. è.), a été mis au jour à Pedrosillo, près de Badajoz, et il fait toujours l’objet de recherches de terrain6. On signalera aussi la découverte d’importants dispositifs de siège, liés aux guerres cantabriques (29-19 av. n. è.), dans le nord-ouest de la péninsule ibérique : à la Espina del Gallego, au sud de Santander, par exemple, les recherches de E. Peralta Labrador ont mis au jour un complexe fortifié destiné à investir un petit oppidum selon une technique qui rappelle celle qu’on rencontre à Gergovie7 ; il en va de même un peu plus à l’ouest à la Carisa, un site lié aux campagnes contre les Astures8. On se limite ici à l’essentiel, mais le lecteur pourra aisément compléter cette information sommaire en compulsant les actes du très important congrès international du Limes tenu à León en 20069. Celui de Bordeaux, consacré à la guerre et ses traces dans la péninsule ibérique, comprend diverses communications intéressantes mais il est loin de fournir une matière exhaustive des découvertes récentes10. On se reportera plus volontiers à la somme que représente le guide archéologique sur l’armée romaine en Hispanie publié en 2006 à l’occasion du congrès du Limes déjà mentionné. La reprise récente des fouilles de Renieblas, sous l’égide de A. Jimenez sera, on peut l’espérer, l’occasion de renouveler en partie les questions de chronologie de ce gisement archéologique très complexe11.
À côté de ces recherches de terrain, dont nous n’avons mentionné que les plus importantes, il est indispensable de signaler trois études fondamentales de synthèse, l’une sur la castramétation d’époque républicaine, les deux autres sur le matériel militaire. Dans un ouvrage très roboratif, M. Dobson a en effet repris l’examen du texte de Polybe (6.19-42) sur le camp romain, en tentant une reconstitution des différents dispositifs théoriques de campement selon la date et la composition des unités. Cette analyse, avec laquelle on n’est pas toujours obligé d’être d’accord, se poursuit par une confrontation avec les plans dressés par A. Schulten à Numance et Renieblas12. Bien qu’elle soit souvent assez spéculative et controversée, elle oblige malgré tout à une réflexion approfondie et renouvelée sur l’organisation interne des camps militaires antérieurement à l’époque du principat.
Le second ouvrage est celui de F. Quesada Sanz qui, en 1997, a rassemblé toute la documentation alors disponible sur l’armement ibérique13. On lui adjoindra naturellement l’étude minutieuse du matériel des fouilles anciennes de Numance par M. Luik14, ainsi qu’une importante comparaison entre le matériel d’Osuna et celui d’Alésia, due à S. Sievers15.
Les différentes formes de l’occupation du territoire par l’armée
Ce dernier titre offre la transition nécessaire avec l’état actuel des recherches en Gaule (fig. 1). Jusqu’à présent, en effet, les premiers sites militaires bien datés étaient ceux de la conquête césarienne, Mauchamp, Gergovie, Alésia, Uxellodunum16. Les fouilles récentes menées au Lampourdier, entre Avignon et Orange, obligent à remonter cette chronologie d’un demi-siècle et l’abondance de leur matériel fait désormais de ce gisement un point de repère fondamental pour notre connaissance du matériel militaire romain à la fin du IIe siècle av. n. è., offrant de la sorte le pont qui manquait avec l’ensemble numantin17. Celles de Lautagne, à la périphérie sud de Valence, offrent au contraire l’occasion d’étudier un site qui semble juste antérieur au déclenchement du conflit et qui servait probablement de campement régulier aux troupes qui venaient guerroyer dans cette région, puisqu’on connaît à cet endroit plusieurs camps superposés, malheureusement pas tous suffisamment fouillés et datés. Il sera donc très important pour l’avenir que les autorités en charge du patrimoine de cette région prennent toute la mesure de l’importance scientifique de ce gisement archéologique menacé de disparition complète à plus ou moins brève échéance. L’intérêt particulier de ce site est d’offrir, pour la première fois, la vision d’un camp républicain sous tentes et son organisation interne18.
On soulignera au passage l’importance de la mise au point de nos connaissances sur Gergovie, dont le puzzle d’informations archéologiques récentes montre les progrès considérables accomplis en quelques années19. Enfin, et c’est heureux, deux sites archéologiques allemands viennent compléter cette série qui s’étend désormais après la guerre des Gaules. D’abord celui de Hermeskeil, au sud-est de Trèves, qui semble dater de l’année 51 mais montre une castramétation bien plus classique que celle d’Alésia, pourtant très proche chronologiquement20. Cette observation doit nous inviter à réfléchir à la variété des pratiques de l’armée romaine et fait regretter que l’on n’ait pas pu fouiller jusqu’à présent le camp de Faux-Vésigneul, dans la Marne, auquel Hermeskeil ressemble tant (fig. 2)21. Enfin, l’occupation du Petrisberg, à Trèves22, elle aussi très bien datée du début de la troisième décennie av. n. è., permet de faire le lien manquant avec l’horizon du premier camp connu sur le Rhin, celui de Nimègue, daté très probablement du second séjour d’Agrippa en Gaule, soit 19 av. n. è., au vu de l’étude numismatique récente qui lui a été consacrée23.
Mais les recherches récentes menées en France et au Luxembourg permettent aussi, désormais, de réviser une autre problématique fondamentale, toujours non résolue : où se trouvaient, en Gaule, après la conquête césarienne, les troupes romaines que, jusqu’à présent, nous ne savions guère localiser avant leur transfert sur le Rhin ? La question est ancienne puisqu’elle avait déjà été posée, au début du XXe siècle par E. Ritterling24. Observant qu’on ne connaissait pas, à son époque, de camps militaires entre le départ de César et l’offensive de Drusus contre la Germanie, en 12 av. n. è., le savant allemand avait alors proposé de localiser ceux-ci là où l’on découvrait de la céramique arétine, sous les centres urbains ultérieurs, notamment près des grands nœuds de communication, le pays Lingon, le territoire Rème, celui des Santons. Malgré les critiques tout-à-fait pertinentes formulées à l’encontre de cette thèse par A. Grenier25, E.M. Wightman était revenue à la position de E. Ritterling, sollicitant en outre le témoignage des frappes monétaires indigènes qu’elle considérait comme un témoignage de la présence des auxiliaires26. J’ai moi-même repris et critiqué ce dossier en plusieurs occasions pour montrer que la question devait probablement être abordée autrement qu’elle ne l’avait été jusqu’alors, sur la base de datations archéologiques erronées des rares camps militaires connus en Gaule intérieure, tous attribuables en réalité à la période impériale27.
Depuis cette époque, et suivant une hypothèse féconde formulée par J. Metzler, c’est sur les oppida indigènes que s’oriente la recherche des installations militaires romaines antérieures au déplacement des légions sur le Rhin28. Cette piste a été suivie avec bonheur par M. Poux dans le cadre d’un colloque fondateur organisé à Bibracte sur les militaria tardo-républicains en contexte gaulois29. S’appuyant sur le dossier, alors fraîchement publié, du matériel d’Alésia, M. Poux a ainsi donné le branle à une enquête multiforme et féconde sur l’occupation militaire romaine des oppida, que pourrait indiquer la présence d’armes et d’éléments métalliques attribuables au fourniment des soldats. Sa typologie a depuis lors été reprise et précisée par St. Martin-Kilcher, dont la “Kombinationstabelle” permet une efficace datation croisée des différents sites de cette époque en s’appuyant sur l’ensemble des contextes de matériel mis au jour et classés chronologiquement30.
Cette piste de recherche doit évidemment être poursuivie, au prix de quelques précautions indispensables quand on veut passer à l’interprétation des ensembles mis au jour, qui n’ont pas tous la même représentativité ni la même valeur et n’impliquent pas de manière quasi automatique une garnison romaine stable et nombreuse, ni même la présence d’un véritable camp organisé selon les principes de la castramétation31. C’est justement ce que vient prouver l’exemple du Titelberg, qui semble indiquer la présence d’un emporion plutôt que celle d’un cantonnement32. La même question se pose à propos de l’occupation romaine de Port-en-Bessin : s’agit-il d’un comptoir, d’une base logistique, d’un lieu de garnison33 ? En revanche, les premières recherches de terrain et la prospection géophysique sur l’oppidum de la Chaussée-Tirancourt laissent apparemment bien penser à la présence d’une garnison nombreuse, organisée à la romaine34. Il existe donc plusieurs explications possibles et différents modèles d’occupation militaire qui nous invitent à réfléchir sur les relations complexes et variées de l’armée romaine avec les peuples gaulois aux lendemains de la conquête35.
“Conflict archaeology”
J’emprunte le titre de ce paragraphe à un ouvrage récent qui a réuni une série de contributions autour de la notion de “mass violence”dans l’Antiquité36. On perçoit en effet de mieux en mieux la matérialité des sites de bataille antique, dont on connaît désormais un nombre d’exemples non négligeables, mais ce n’est pas le thème de la violence guerrière que je voudrais ici développer. J’aimerais en revanche évoquer celui des pratiques et des dispositifs militaires romains de campagne.
La superposition des différents camps de Lautagne (fig. 3) constitue assurément un cas intéressant qui rappelle de près celui de Renieblas, situé à environ 7 km à l’est de l’oppidum de Numance. Les fouilles anciennes d’A. Schulten ont révélé plusieurs camps successifs superposés, jusqu’à sept selon B. Dobson37. Parmi d’autres exemples postérieurs qu’on pourrait citer, on retiendra celui de Mušov-Na Pískách, en Moravie (actuelle Tchéquie), à 2,4 km au sud de Mušov-Burgstall38. Là aussi se sont installés au moins quatre camps successifs des guerres marcomanniques de Marc-Aurèle, témoignant ainsi d’une technique militaire quasiment immuable sur plusieurs siècles qui consistait, après une phase d’exploratio stratégique de l’espace à conquérir, à repérer les meilleures voies de pénétration et de logistique pour les réutiliser au mieux lors de campagnes ultérieures et pénétrer plus avant au cœur du pays ennemi39. Dans le cas de Lautagne, on songe naturellement aux opérations de pacification des Allobroges, une gens difficile et rebelle (non sans de bonnes raisons fiscales…) dont la dernière révolte (62-61 av. n. è.) a précédé de peu la guerre des Gaules (Tite-Live, Epit., 103). Ce rappel historique ne suffit évidemment pas à dater de manière précise les camps les plus récents de Lautagne (F et D) en les rattachant d’emblée à des événements connus, mais on est là assurément dans un horizon précésarien, voire contemporain de la conquête, qui peut nous fournir des éléments de réflexion pour mieux comprendre l’organisation militaire du Bellum Gallicum. Outre les guerres contre les Allobroges, on ne saurait en effet exclure que Lautagne ait pu servir de base de départ ou de relais dans le cadre des expéditions menées à partir de 58 vers le nord. L’affinement de la chronologie de ce site est donc important.
J’ai déjà dit ailleurs que le dispositif d’Alésia ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui de Numance et remontait à une tradition militaire encore plus ancienne, César se contentant de rééditer un schéma tactique expérimenté depuis longtemps40. Il n’est donc pas indispensable de reprendre ici cette démonstration. Il peut être utile, en revanche, de souligner certains points de similitude entre l’organisation mise en place devant Gergovie et celle de Espina del Gallego, pendant les guerres cantabriques d’Auguste.
Ce site fut le théâtre du siège d’un petit oppidum d’accès difficile, dans la sierra au sud de Santander. L’armée romaine, venue de l’intérieur de la péninsule, installa son camp principal à Cilda, au sud-est, et ne semble pas avoir éprouvé le besoin – ou avoir eu la possibilité – d’entourer la forteresse indigène d’une couronne de camps, comme à Alésia, peut-être parce que celle-ci est installée en position topographique dominante. Le chemin direct entre le camp romain et l’oppidum étant difficile à pratiquer en raison de la pente, qui ne permettait pas un assaut direct, les troupes romaines utilisèrent un petit camp d’approche (El Canton) pour lancer l’attaque finale depuis une position intermédiaire, tout en restant à couvert (fig. 4) : c’est là un schéma tactique très proche de celui de Gergovie et il semble donc, une fois de plus, relever de pratiques militaires courantes41. En Auvergne, toutefois, le plan n’a pas fonctionné, peut-être parce que César s’est fourré à Gergovie dans un véritable traquenard entre deux systèmes gaulois fortifiés (Merdogne et Gondole), alors que ses troupes, dont une partie était restée avec Labienus, étaient insuffisamment nombreuses et concentrées. En ce cas, le renseignement (l’exploratio) n’a pas bien marché, ou César l’a négligé. Les dispositifs militaires romains mis au jour à Gergovie et qui tentent de barrer la plaine ou la sortie de Gondole (fig. 5) montrent, à mon sens, que le proconsul était pris entre deux feux et devait se défendre d’une attaque de revers contre laquelle il a tenté de se protéger avant de devoir lever le camp. Mais, bien entendu, le glorieux général ne se vante guère de cette véritable faute militaire dans sa narration des faits.
L’archéologie des conflits est en outre particulièrement bien illustrée aujourd’hui par la fouille du site du Lampourdier où, si l’on en croit le dispositif reconnu au sol (fig. 6), c’est l’armée romaine qui était cette fois retranchée en position favorable sur une hauteur et attendait l’armée barbare, un cas totalement inverse de celui qu’on croit reconnaître à Kalkriese ou Harzhorn42. La présence de tas de boulets soigneusement empilés indique une opération préparée à l’avance sur une position reconnue et fortifiée, nullement cette improvisation et ce désordre qu’on a coutume de décrire à partir d’une tradition historiographique défavorable au commandement romain43. La défaite historique des troupes romaines ne change rien à cette affaire.
L’architecture militaire
On dispose maintenant d’un certain nombre d’informations importantes sur l’organisation interne des camps de campagne, une question dont on ignorait presque tout jusqu’à présent.
Nos connaissances reposaient traditionnellement, en effet, sur deux principaux éléments : le célèbre passage dans lequel Polybe (6.19-42) décrit la manière dont était installé un camp provisoire de tentes, vers le milieu du IIe siècle av. n. è., et les installations de Numance, fouillées par A. Schulten. Dans ce dernier cas, toutefois, il s’agissait de fortifications établies pour un hivernage difficile sur un haut plateau aux températures très froides, tant dans le “cercle de Scipion” qu’à Renieblas III ou V (dont la chronologie reste incertaine). Cette situation ne permet pas de confronter de manière pertinente et bien assurée des informations hétérogènes par nature, et au demeurant imparfaitement documentées dans le cas des fouilles d’A. Schulten.
Les recherches menées à Alésia n’avaient pas permis de clarifier cette question : les trois seuls castra césariens explorés (A, B, C) ne l’ont été que très partiellement, dans des terrains privés mis en culture pour ce qui concerne les camps A et C, dans une forêt communale dans le cas du camp B. L’effort a donc porté essentiellement sur l’analyse des systèmes défensifs, bien localisés et susceptibles d’apporter des informations nouvelles ; il était en revanche hors de question de décaper à l’aveuglette plusieurs hectares de bon blé ou de bonne forêt pour satisfaire une curiosité archéologique douteuse dont la nécessité ne semblait s’imposer à personne, pas même aux autorités scientifiques compétentes. Il a donc fallu se contenter, de manière quasi clandestine et hors programme autorisé, d’un vaste sondage (34 x 2 m) décapé à la pelle mécanique sur le plateau calcaire du camp C pour constater l’absence de toute structure excavée dans le socle géologique tout proche (20 à 30 cm), voire de toute poche de matériel résiduel44. S’il est très probable que l’occupation du terrain a été trop brève pour laisser des traces archéologiques durables, il faut bien avouer que la preuve définitive de l’absence de structures internes dans les camps césariens d’Alésia fait toujours défaut.
Il n’en va plus de même aujourd’hui. Les vastes décapages effectués à Lautagne sur le camp F révèlent en effet les traces d’une occupation intérieure qui a sans doute duré toute une campagne d’été (fig. 7). Celle-ci se traduit notamment par des rangées de fours et de structures rubéfiées ainsi que des fosses (fig. 8). L’organisation ne semble guère différente à La Chaussée-Tirancourt, bien que les recherches de terrain aient été nettement moins extensives ; la confrontation de la prospection géophysique et des structures fouillées montrent toutefois un phénomène très voisin de celui de Lautagne (fig. 9)45. À Hermeskeil enfin, les fouilles de S. Hornung ont confirmé que, sur ce camp de la fin de la guerre des Gaules, la confrontation de la prospection géophysique et de la fouille confirmait la présence de nombreuses structures foyères et de fosses (fig. 10)46.
On ne peut pas ne pas comparer ces premiers résultats avec diverses découvertes effectuées sur les premiers camps du Rhin, notamment à Oberaden. Les recherches au sol ont en effet mis en évidence des rangées de tentes qui apparaissent en creux, matérialisées par des séries de fosses dépotoirs, de puits et de latrines, alignées derrière les têtes de centurie qui sont à cette époque édifiées en bois sur sablières basses (fig. 11). On a depuis longtemps observé ce phénomène, assez courant en Germanie dans la décennie 20-10 av. n. è., au sein de castra qui peuvent exister un certain temps mais ne sont pas encore, stricto sensu, conçus comme des hiberna permanents47. La recherche de ces alignements de fosses, de fours, de puits, de latrines devrait constituer désormais un bon indice de la structure interne de camps temporaires souvent considérer un peu rapidement comme vides.
H. Löhr, pour sa part, nous offre le premier exemple archéologiquement attesté et parfaitement daté d’un ensemble de bâtiments officiels à l’intérieur de castra stativa, à une époque où la doxa architecturale ne semble pas encore bien fixée, comme elle le sera plus tard, au Ier siècle de n. è. ; nous sommes là une dizaine d’années avant l’horizon des premiers camps du Rhin. Nul doute que ce plan du Petrisberg deviendra rapidement un élément de référence et sera abondamment commenté (fig. 12). On se contentera ici de quelques remarques liminaires. Les principia (6) – on peut sans aucun doute employer le terme – apparaissent dans l’axe de la voie principale (4) et au croisement de la voie transverse (5). Ils sont donc déjà dans leur position classique. Centrés autour d’une cour à portique, ils ne comprennent pas encore de basilique mais on observe qu’ils s’ouvrent au sud vers une voie secondaire qui les sépare d’un autre bâtiment (7), dans lequel on serait très tenté de reconnaître un praetorium, selon un schéma qu’on observe à Oberaden, mais aussi à Haltern ou à Marktbreit48, ce qui pose une fois de plus la question de la localisation de l’aedes signorum, s’il y en avait une à cette époque ancienne, et du lieu où le général prenait les auspices.
On observera en outre que les fouilles du Petrisberg ne révèlent pas de logements de tribuns le long de la voie qui borde, au nord, le bâtiment 6, de part et d’autre de la voie 4. On pourrait en revanche suggérer d’en reconnaître certains à l’ouest. Toutes ces observations sont évidemment très provisoires et il faudra attendre que la documentation de fouille soit publiée pour se faire une idée plus précise de la place de cet ensemble inédit dans l’évolution de l’architecture militaire romaine.
L’occupation des oppida
On l’a déjà rappelé, les exemples d’occupation des oppida par des troupes romaines, pendant ou après la conquête, se sont multipliés ces dernières années, alors même que nous sommes toujours dans l’incapacité pratique de mettre en évidence la présence de grandes unités combattantes, de type légion, destinées à quadriller et contrôler le territoire, à la différence de la situation que nous rencontrerons en Bretagne, un siècle plus tard. Cette présence militaire au sein des oppida répond toutefois, me semble-t-il, à plusieurs modèles qu’il importe de distinguer.
Les situations d’hivernage
Comme le rappelle D. Bayard, le cas est fréquent : pendant l’hiver 54-53, notamment, César dut se résoudre à scinder ses troupes et il garda avec lui trois légions qui stationnèrent en trois garnisons autour de Samarobriva. Cette décision constituait une nécessité stratégique et tactique tout à la fois : il fallait contrôler les régions qui s’agitaient et quadriller le territoire ; on devait en même temps abriter les troupes des rigueurs du froid, et il était bien difficile de les faire camper sous tente en Gaule du nord pendant la mauvaise saison ; enfin on ne pouvait concentrer plus d’une légion dans un oppidum sans risquer de graves problèmes de ravitaillement (BG,5.24), ni éparpiller la troupe, sous peine de perdre le bénéfice de la dissuasion que procure la force d’une grande unité constituée, comme le montre l’épisode des cinq cohortes confiées à Sabinus et Cotta, imprudemment envoyées par César en territoire Éburon (BG, 5.32-37). Hiverner dans un oppidum présentait donc d’incontestables avantages logistiques et l’opération se renouvela encore une fois à la fin de l’année 52, après Alésia, César s’installant lui-même à Bibracte, alors même que les Héduens venaient de le combattre (BG, 7.110).
La garnison au sein d’une ville n’allait pourtant pas de soi : on pouvait naturellement loger chez l’habitant, une pratique fréquente de l’armée romaine, notamment en Orient, mais encore fallait-il compter sur une population qui ne fût pas trop hostile ; on pouvait aussi dégager un espace séparé et construire un camp remparé, mais il fallait pour cela une importante place libre. On ignore bien souvent la réalité archéologique de ces cantonnements. Un texte nous en apprend un peu plus, toutefois. Hirtius, au livre VIII, 5 du Bellum Gallicum précise en effet que le proconsul fit hiverner deux légions à Cenabum dans l’hiver 52-51. La ville pouvait avoir été préalablement vidée d’une partie de ses habitants, si l’on en croit le passage précédent qui évoque l’abandon des villes carnutes. “César, ne voulant pas exposer les soldats aux rigueurs de la mauvaise saison qui était alors dans son plein, installe son camp dans la capitale des Carnutes, Cenabum ; il entasse une partie de ses troupes dans les demeures des Gaulois, l’autre partie dans des secteurs non bâtis en déployant rapidement des toits de chaume au-dessus des tentes». C’est sans doute à des installations de même nature que faisait allusion César lors du siège du camp de Cicéron par les Nerviens, en 54-53 (BG, 5.43). Les assaillants expédièrent en effet des balles de fronde brûlantes sur les toits des baraques romaines, couvertes de chaume à la mode gauloise, pour y mettre le feu. Exploitant ces passages, D. Baatz considérait qu’il s’agissait encore à cette époque d’exceptions et que seul l’Empire allait y remédier en construisant de vrais abris pour les soldats durant l’hiver49. À sa suite, J.-M Morel a proposé un schéma idéalisé d’un tel dispositif (fig. 13) mais sans pouvoir citer de traces archéologiques50. Les découvertes de la Chaussée-Tirancourt pourraient bien aujourd’hui nous en apprendre davantage, pourvu qu’on puisse y décaper une superficie suffisamment vaste, s’il s’agit bien là, comme le pense D. Bayard, des hiberna césariens de Samarobriva.
Que des camps entiers puissent être fortifiés au sommet d’un oppidum gaulois, c’est ce que montre d’ailleurs le cas de Vendeuil-Caply, découvert par R. Agache, au cours d’une prospection aérienne (fig. 14) et, quoique nous ne soyons pas là chez les Ambiens mais chez les Bellovaques, il est bien possible qu’il s’agisse aussi des hiberna de l’hiver 55-5451.
De petites garnisons disséminées sur le territoire ?
La fin des grandes opérations militaires et le début de la guerre civile à Rome, à partir de l’hiver 50-49, a sans doute modifié le cours des choses, d’abord en réduisant l’effectif de l’armée des Gaules, amenée à suivre César dans sa conquête du pouvoir, ensuite en donnant la priorité au contrôle territorial plutôt qu’à la concentration de grandes unités en quelques points stratégiques. C’est comme cela, du moins, que j’interprète la présence d’un petit poste militaire sur le grand site protohistorique non fortifié de la Corette, près d’Arras (fig. 15-16). Il s’agit là d’un petit fortin de 80 x 74 m, à porte unique, dont l’intérieur reste mal connu mais dont la densité et la nature des militaria ne laissent aucune place au doute sur sa fonction puisqu’on y a retrouvé notamment l’aigrette d’un casque d’officier et une chaise curule, ainsi que diverses armes52. Cette petite garnison, au sein d’un monde désormais en voie de pacification, montre l’importance du contrôle administratif de la population après la guerre des Gaules, avant l’implantation de Nemetacum, future capitale des Atrébates ; nous ne connaissons malheureusement qu’un seul exemple de ce type, mais il ne serait sans doute pas surprenant d’en découvrir d’autres.
C’est peut-être à un exemple de même type qu’il faut rattacher la présence, sur l’oppidum tardif de Vindonissa, d’une probable baraque de centurion, identifiée par M. Flück à l’est du Keltengraben53. Antérieure au changement d’ère et à l’installation de la XIIIe légion, qu’on situe au début du règne de Tibère, cette très probable baraque militaire témoigne de la présence d’un petit poste sur l’oppidum, séparé par le rempart protohistorique d’une zone civile déjà bien romanisée. Avait-il une fonction administrative ? Militaire ? Logistique ? La réponse n’est pas très claire et l’interprétation de cette découverte peut être multiple, d’autant que la surface fouillée a été très faible.
On peut d’ailleurs se poser la même question à propos des trois oppida du Titelberg, de Port-en-Bessin ou de Boviolles, pour lesquels la présence d’une unité constituée n’est pas prouvée. La démonstration de J. Metzler et C. Gaeng en faveur d’un emporionromain au Titelberg est cohérente et convaincante, compte tenu de la forme des structures mises au jour et du matériel découvert (fig. 17). On ne doit pas oublier toutefois que la zone protégée et encore non fouillée, à l’ouest de celle qui est présentée ici, peut réserver d’importantes surprises et révéler les traces d’une garnison importante. À Port-en-Bessin, en revanche, la présence de militaires ne semble pas faire de doutes mais la structure même des installations mises au jour ne plaide guère, pour l’heure, en faveur d’une castramétation militaire, même si les divers bâtiments identifiés comme greniers, notamment à l’est, pourraient laisser place à d’autres interprétations fonctionnelles (fig. 18). Seule la poursuite de la fouille et l’étude précise des données permettra peut-être de mieux fonder ces premières propositions. À Boviolles pour finir, l’abondance des militaria ne s’accompagne pas de constructions prouvant la présence d’une garnison régulière (fig. 19).
On ne doit pas oublier, pour conclure, que l’armée romaine ne pouvait être partout à la fois mais avait toujours la ressource, ici ou là, d’armer des auxiliaires indigènes partiellement équipés par le vainqueur et qui assuraient une présence supplétive pour le contrôle et l’organisation du territoire. Au total, la présence de pièces d’équipement militaire romain ne suffit pas à attester celle des légions, et l’analyse doit se fonder sur l’ensemble du matériel mis au jour, notamment la céramique, mais aussi les pratiques alimentaires, quand on le peut, ce qui implique le recours à l’étude des macro-restes végétaux et des ossements animaux qui révèlent des habitudes très différentes entre légionnaires, auxiliaires et civils.
La question a été reprise dans M. Kielb-Zaaraoui, L. Buffat, M. Reddé, Y. Zaaraoui, “Le camp F de Lautagne (Valence, Drôme). L’organisation interne et la vie quotidienne d’un camp militaire romain au milieu du Ier s. av. J.-C.”, Gallia, sous presse.
“Tiens ! Tiens ! T’auras du romain : des légions romaines pacificatrices à Port-en-Bessin ?”, Carbone 14, le magazine de l’archéologie, Épisode du dimanche 28 octobre 2018 par Vincent Charpentier (©RadioFrance, consulté le 24/12/22).
Notes
- Hormis, au moins, le camp de Castillejo, au nord de l’oppidum, qui comprend des états relevant de campagnes plus anciennes que celle de Scipion Émilien. Au sud, le camp de La Rasa n’appartient pas nécessairement au même ensemble.
- A. Schulten Numantia. Die Ergebnisse der Ausgrabungen 1905-1912. Band III. Die Lager des Scipio, München, 1927 ; Numantia. Die Ergebnisse der Ausgrabungen 1905-1912. Band IV. Die Lager bei Renieblas, Munich, 1929.
- J. Pamment Salvatore, Roman Republican Castrametation. A reappraisal of historical and archaeological sources, BAR Int. Ser. 630, Oxford, 1996.
- S. von Schnurbein, “Camps et Castella”, in : Reddé, von Schnurbein 2001 (note 2), I, p. 507-513.
- J.P. Bellón, C. Rueda, M.A. Lechuga, M.I. Moreno, “An archaeological analysis of a battlefield of the Second Punic War. The camps of the battle of Baecula”, JRA, 29, 2016, p. 73-104.
- J.-G. Gorges, A. Morillo, G. Rodríguez Martín, E. Martín Hernández, “Le campement romano-républicain du Pedrosillo (Casa de Reina, Badajoz, Espagne) à l’épreuve des sondages. Premiers résultats de la campagne 2006”, in : L. Vagalinski, N. Sharankov (dir.), Limes XXII. Proceedings of the 22nd International Congress of Roman Frontier Studies, Ruse, Bulgaria, September 2012, Sofia, National Institute of Archaeology, 2015, p. 267-280. Pour le nord-est de la péninsule ibérique, on peut lire maintenant J. Noguera, P. Valdés, E. Ble, J. Lopez Vilar, “Tracing the Roman Republican Army. Military Archaeology in the Northeast of the Iberian Peninsula”, in : C.S. Sommer, S. Matešić (éd.), Limes XXIII. Proceedings of the 23rd International Congress of Roman Frontier Studies Ingolstadt 2015, Akten des 23. Internationalen Limeskongresses in Ingolstadt 2015, Mayence, 2012, p. 895-902.
- E. Peralta Labrador, “Die augusteische Belagerung von La Espina del Gallego (Kantabrien, Spanien)”, Germania, 79, 2001, p. 21-42.
- J. Camino Mayor, E. Martín Hernández, “La Carisa and the Conquest of Asturia Transmontana (Hispania) by Publius Carisius”, in : Vagalinski, Sharankov 2015 (note 8), p. 377-385.
- A. Morillo, J. Aurrecoechea (dir.), The Roman army in Hispania. An archaeological Guide, León, 2006.
- F. Cadiou, M. Navarro Caballero, La guerre et ses traces. Conflits et sociétés en Hispanie à l’époque de la conquête romaine (IIIe-Ier s. a.C.), Ausonius Mémoires 37, Bordeaux, 2014. Pour un point très récent sur les découvertes archéologiques dans la péninsule ibérique, voir la synthèse de A. Morillo, M. Adroher, M. Dobson, E. Martín Hernández, “Constructing the archaeology of the Roman Conquest of Hispania: new evidence, perspectives and challenges”, JRA, 33-1, 2020, p. 36-52.
- A. Jimenez, J. Bermejo, P. Valdés, F. Moreno, K. Tardio, “Renewed work at the Roman camps at Renieblas near Numantia (2nd-1st c. B.C.)”, JRA, 33-1, 2020, p. 4-35.
- M. Dobson, The army of the Roman Republic. The Second Century BC, Polybius and the Camps at Numantia, Spain, Oxford, 2008.
- F. Quesada Sanz, El armamento ibérico. Estudio tipológico, geográfico, funcional, social y simbolíco de las armas en la Cultura Ibérica (siglos VI-I a.C.), Monographies Instrumentum 3, Montagnac, 1997.
- M. Luik, Die Funde aus den römischen Lagern um Numantia im Römisch-Germanischen Zentralmuseum, Römisch-Germanisches Zentralmuseum Kataloge Vor- und Frühgeschichtlicher Altertümer 31, Mayence, 2002.
- S. Sievers, “Alesia und Osuna. Bemerkungen zur Normierung der spätrepublikanischen Bewaffnung und Ausrüstung”, Journal of Roman Military Equipment Studies, 8, 1997, p. 271-276.
- Sur Uxellodunum, on se doit naturellement de mentionner ici la publication du matériel par J.-P. Girault, La fontaine de Loullié au Puy d’Issolud. Le dossier archéologique du siège d’Uxellodunum, Bibracte 23, Glux-en-Glenne, 2013. On ne reprendra pas, dans le présent article, le dossier d’Alésia, abordé ultérieurement dans ce recueil (n°31).
- A. Deyber, Y. Zaaraoui, L. Buffat, “Le Lampourdier. Un camp romain républicain témoin de la bataille d’Orange (6 octobre 105 av. n.è)”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 19-43.
- M. Kielb Zaaraoui, C. Ronco, M. Gagnol, M. Feugère, L. Buffat, “Les camps militaires tardo-républicains de Lautagne (Valence, Drôme)”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 45-72.
- Y. Deberge, S. Foucras, J.-F. Pasty, G. Hulin, P. Jud, D. Leguet, M. Millet, F.-X. Simon, “Présences militaires romaines dans le bassin clermontois”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 73-111 ; Y. Deberge, T. Pertlwieser (dir.), Les fortifications de l’oppidum de Gergovie. Bilan historiographique & nouvelles recherches : VIe et Ve s. av. J.-C., Ier s. av. J.-C. et Ier s. ap. J.-C., Collection Terra Mater, Clermont-Ferrand, 2019.
- S. Hornung, “Le camp militaire de Hermeskeil. Une nouvelle perspective sur la conquête césarienne et ses conséquences à l’est de la Gaule Belgique”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 113-134. On ajoutera désormais l’importante publication des camps fouillés près de Limburg a.d. Lahn, attribués sans doute à juste titre à l’expédition de César à l’est du Rhin ; voir S. Schade-Lindig (éd.), Archäologie am Greifenberg bei Limburg a.d. Lahn. Spuren von der Jungsteinzeit bis zur römischen Republik, Hessen Archäologie, Sonderband 4, 2020.
- A. Gelot, “Faux-Vésigneul”, in : M. Reddé, R. Brulet, R. Fellmann, J.K. Haalebos, S. von Schnurbein (dir.), L‘architecture de la Gaule romaine. Les fortifications militaires, DAF 100, Paris-Bordeaux, 2006, p. 277-278, [en ligne] https://books.openedition.org/editionsmsh/22093 [consulté le 25/08/22].
- H. Löhr, “Les installations militaires tardo-républicaines sur le Petrisberg à Trèves”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 135-152.
- F. Kemmers, Coins for a Legion. An Analysis for the Coins Finds from the Augustan Legionary Fortress and Flavian Canabae Legionis at Nijmegen, Mayence, Studien zu Fundmünzen der Antike 21, 2006.
- E. Ritterling, “Zur Geschichte des römischen Heeres in Gallien unter Augustus”, Bonner Jahrbücher, 114-115, 1906, p. 159-188.
- A. Grenier, Manuel d’archéologie gallo-romaine, I, Paris, 1931.
- E.M. Wightman, “La Gaule chevelue entre César et Auguste,” in : D.M. Pippidi (dir.), Actes du IXe Congrès international d‘études sur les frontières romaines, Mamaïa, 6-13 septembre 1972, Bucarest-Cologne, 1974, p. 473-483.
- M. Reddé, “Les ouvrages militaires romains en Gaule sous le Haut-Empire. Vers un bilan des recherches récentes”, Jahrbuch des Römisch-Germanischen Zentralmuseums Mainz, 1987, p. 343-368 ; “Die militärische Besetzung Galliens unter Augustus. Überlegungen zu den römischen Befestigungen des französischen Territoriums”, in : B. Trier (dir.), Die römische Okkupation nördlich der Alpen zur Zeit des Augustus. Kolloquium Bergkamen 1989. Vorträge, Bodenaltertümer Westfalens 26, Munich, Aschendorff, 1991, p. 41-48.
- J. Metzler, Das Treverische Oppidum auf dem Titelberg (G.H. Luxemburg). Zur Kontinuität zwischen der spätkeltischen und der frührömischen Zeit in Nord-Gallien, Luxembourg/Musée national d’Histoire et d’Art, 1995.
- M. Poux, Sur les traces de César. Militaria tardo-républicains en contexte gaulois, Glux-en-Glenne, Bibracte 14, 2008.
- S. Martin-Kilcher, “Römer und gentes Alpinae im Konflikt – archäologische und historische Zeugnisse des 1. Jahrhunderts v. Chr.”, in : G. Moosbauer, R. Wiegels (dir.), Fines Imperii – Imperium sine fine ? Römische Okkupations-und Grenzpolitik im frühen Principat. Beiträge zum Kongress‚ Fines Imperii—Imperium sine fine ?’ in Osnabrück vom 14. bis 18. September 2009, Rahden, Osnabrücker Forschungen zu Altertum und Antike-Rezeption14, 2011, p. 27-62.
- M. Reddé, Postface à Poux 2008 (note 30), p. 433-437 ; id., “L’armée romaine et les peuples gaulois de César à Auguste”, in : Moosbauer, Wiegels 2011 (note 32), p. 63-74. La question est bien illustrée par l’exemple du Col des Étroits où les archéologues suisses ont pu mettre en évidence un complexe de matériel militaire romain au passage de la voie romaine entre Yverdon et Pontarlier (M. Demierre, T. Luginbühl, M. Montandon, “Militaria tardo-républicains au Col des Étroits (Jura vaudois, Suisse)”, in : G.A. Lehmann, R. Wiegels (dir.), “Über die Alpen und den Rhein…”. Beiträge zu den Anfängen und zum Verlauf der römischen Expansion nach Mitteleuropa, Berlin-Boston, Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften zu Göttingen 37, 2015, p. 283-297.
- J. Metzler, C. Gaeng, P. Méniel, N. Gaspar, L. Homan, D.C. Tretola Martinez, “Comptoir commercial italique et occupation militaire romaine dans l’oppidum du Titelberg. Un état de la recherche (2017)”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 179-206.
- A. Lefort, C. Marcigny, P. Méniel, “L’occupation militaire romaine préaugustéenne du mont Castel à Port-en-Bessin-Huppain et Commes (Calvados)”, in :Reddé 2018 (note 1), p. 207-248.
- D. Bayard, “L’occupation des oppida gaulois par l’armée romaine de la fin de la République. L’exemple du ‘camp César’ de la Chaussée-Tirancourt (80)”, in : Reddé 2018 (note 1), p. 155-178.
- Reddé 2011 (note 33).
- M. Fernández-Götz, N. Roymans, Conflict Archaeology. Materialities of Collective Violence from Prehistory to Late Antiquity, Oxon, Themes in Contemporary Archaeology 5, New York, 2018.
- Dobson 2008 (note 14), fig. 39.
- B. Komoróczy, “Marcomannia. Der Militärschlag gegen die Markomannen und Quaden-ein archäologischer Survey”, 2000 Jahre Varusschlacht. Konflikt. Stuttgart, 2009, p. 114-125, sc. 117 ; id. “Temporäre Lager aus der Zeit der Markomannenkriege entlang der militärischen Vormarschroute an March und Thaya”, in : Limes XXIII. Proceedings of the 23rd International Congress of Roman Frontier Studies Ingolstadt 2015, Mayence, 2018, 296-304.
- N.I.E. Austin, B. Rankov, Exploratio. Military and Political Intelligence in the Roman World from the Second Punic War to the Battle of Adrianople, Londres-New York, 1995.
- M. Reddé, in : Reddé, von Schnurbein 2001-I (note 2), p. 499-502 cf. ci-dessous n°29.
- Peralta Labrador 2001 (note 9).
- M. Meyer, “The Germanic-Roman battlefields of Kalkriese and Harzhorn: a methodological comparison”, in : Fernández-Götz, Roymans 2018 (note 38), p. 205-218. On renoncera ici volontairement à donner une bibliographie complète sur le site de Kalkriese, qui nous entraînerait trop loin et n’est pas notre propos.
- A. Deyber, T. Luginbühl, “Cimbri and Teutones against Rome. First research results concerning the battle of Arausio (105 BC)”, in : Fernández-Götz, Roymans 2018 (note 38), p. 155-166 ; A. Deyber, Y. Zaaraoui, L. Buffat 2018 (note 19).
- Reddé, von Schnurbein 2001 (note 2), pl. h. t. 5.
- Bayard 2018 (note 36).
- Hornung 2018 (note 22).
- J.M.A.W. Morel, “Tents or Barracks?”, in : V.A. Maxfield, M.J. Dobson (éd.), Roman Frontier Studies 1989. Proceedings of the XVth International Congress of Roman Frontier Studies, Exeter, 1991, p. 376-386.
- Reddé et al. 2006 (note 23), p. 95.
- D. Baatz, “Hibernacula”, Germania, 63-1, 1985, p. 147-154.
- Morel 1991 (note 49), p. 383.
- R. Agache, La Somme pré-romaine et romaine d’après les prospections aériennes à basse altitude, Amiens, Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie 24, 1978.
- Reddé et al., 2006 (note 23), p. 202.
- M. Flück, “Östlich des Keltengrabens. Auswertung der Grabung Windisch-Dorfschulhaus 1986-/87”, Jahresbericht Gesellschaft Pro Vindonissa, 2007, p. 17-57.