Paru en allemand sous le titre suivant : “Befunde und Erkenntnisse
zu den römischen Militäranlagen am Oberrhein in augusteicher und
tiberischer Zeit”, in : G.A. Lehmann, R. Wiegels (éd.), Über die Alpen
und über den Rhein… Beiträge zu den Anfängen und zum Verlauf
der römischen Expansion nach Mitteleuropa, Berlin, 2015, p. 299-311.
Évoquant les fameux castella Drusiana cités par Florus 2.30, J.-J. Hatt croyait pouvoir en localiser plusieurs dans la plaine d’Alsace, soit, du sud au nord, Bâle, Kembs, Kunheim-Biesheim, Strasbourg et Forstfeld1. À propos de Strasbourg, il ne faisait que reprendre une conception ancienne, déjà exposée par R. Forrer2, et qu’il a lui-même défendue toute sa vie, s’appuyant infiniment plus sur la chronologie supposée de l’inscription d’un cavalier de l’Ala Petriana (CIL XIII, 11605), arbitrairement attribuée aux années 12-10 av. J.-C., que sur une étude raisonnée, contexte par contexte, du matériel archéologique3. H. Schönberger s’était pour sa part exprimé avec infiniment plus de prudence : “Tant que le matériel des fouilles de Strasbourg ne sera pas minutieusement analysé, on ne pourra guère avoir de certitude sur le début de l’occupation. Pour l’heure, tout se passe comme s’il commençait avec l’horizon de Haltern, pas plus tôt”, écrivait-il en 19854. La publication récente du volume consacré à Strasbourg dans la Carte Archéologique de la Gaule n’a malheureusement pas clarifié la question des origines militaires de la ville, en raison même du principe de cette collection qui est de compiler les informations anciennes et récentes, dans le cadre d’un inventaire préliminaire, sans retourner à la documentation primaire. On doit donc prendre avec beaucoup de précautions les synthèses qui y figurent et où des opinions parfois divergentes ont été mises bout à bout5.
S’agissant des autres sites de la plaine d’Alsace, on ne sait rien de très nouveau aujourd’hui sur Forstfeld ou Kembs. Dans ce dernier cas, la localisation du camp supposé reste à faire, même si la présence d’une stèle funéraire de cavalier et celle de militaria, parmi lesquelles figurent notamment d’assez nombreuses pièces de harnachement, invitent à considérer sérieusement l’hypothèse d’un poste militaire dont la datation doit évidemment rester ouverte pour l’instant6. Quant aux postes de Ehl ou de Ungersheim-Thurwald, évoqués par H. Schönberger, leur étude archéologique reste à mener de manière précise et moderne. Ce même auteur estimait enfin, à juste titre, que, faute de matériel, on ne devait pas considérer comme assurée la datation augustéenne du Limburg, à laquelle il préférait personnellement une chronologie plus tardive7. Ni lui ni J.-J. Hatt ne pouvaient connaître en leur temps les résultats récents des fouilles d’Oedenburg ou l’étude fondamentale que E. Deschler-Erb vient de consacrer au site de Bâle-cathédrale8. J’ai repris pour ma part l’essentiel de ce dossier dans un article de 20059 ; si je le rouvre ici, c’est parce que différents éléments nouveaux permettent aujourd’hui de préciser les conclusions que j’avais cru alors pouvoir tirer sur les débuts de l’occupation militaire romaine dans la plaine d’Alsace.
Sur Strasbourg même, le matériel des niveaux précoces issu des fouilles anciennes vient d’être réexaminé par St. Martin, réalisant ainsi partiellement le vœu formulé par H. Schönberger10. Avant de résumer les principales conclusions de cette étude, il convient au préalable de rappeler quelques points de méthodologie.
Sans parler des découvertes anciennes – le plus souvent fortuites – de l’époque de R. Forrer, il serait illusoire de vouloir, à Strasbourg, reprendre dans le détail les dossiers archéologiques de l’après-guerre. Bien qu’elles aient été sommairement “publiées”, les fouilles menées en 1948 sous la cathédrale et rue du Sanglier, ou sous l’église Saint-Étienne en 1948 puis en 1956, celles de la ruelle Saint-Médard en 1953 n’offrent pas une documentation permettant d’associer aisément contexte archéologique, stratigraphie, céramique, monnaies11. La raison en est sans doute que la méthode de J.-J. Hatt, fixée dès 1948, présupposait la chronologie au lieu de la déduire de l’examen du matériel, en fixant a priori des “horizons d’incendie” reliés à de grands événements historiques datés par les sources textuelles12. En outre, comme le souligne J. Baudoux qui a réexaminé une grande partie du matériel céramique issu des fouilles anciennes, le phénomène de résidualité a été largement ignoré par J.-J. Hatt, au point que les couches doivent être le plus souvent “rajeunies” de vingt à trente ans par rapport aux attributions initiales. Ainsi, la fameuse couche “augustéenne” de la ruelle Saint-Médard contient-elle des sigillées postérieures à 30 ap. J.-C. ; la “couche d’incendie de 70” des éléments de la période de Domitien13. Pour A.-M. Adam, qui a de son côté revu le matériel réputé protohistorique du site, celui-ci doit plutôt être associé aux premiers niveaux romains qu’à une très hypothétique agglomération gauloise, que rien n’atteste14.
Il n’y a pas d’autre solution, dans ces conditions, que de réexaminer un à un les contextes les plus anciens, à l’aide des marqueurs les plus significatifs, comme l’a fait S. Martin, tout en sachant que cette révision n’autorise guère les miracles. Cette enquête, menée aussi soigneusement que possible sur l’ensemble du matériel disponible, me paraît toutefois très révélatrice. Elle permet de mettre en évidence quelques faits essentiels :
à l’heure actuelle, le matériel le plus précoce est situé hors l’emprise du futur camp légionnaire de la VIIIe légion, au nord-ouest de celui-ci (fig. 1).
- l’horizon monétaire et numismatique de l’occupation la plus ancienne conduit à une datation qui ne semble guère antérieure, au mieux, à la fin de Haltern, et doit être attribuée plus volontiers au tout début du règne de Tibère, même si une telle précision, fondée sur l’examen d’un matériel archéologique relativement peu abondant et issu de fouilles anciennes, doit évidemment être prise avec les précautions d’usage (fig. 2 et 3). La comparaison de l’histogramme monétaire avec celui d’autres sites tibériens précoces (Velsen, Köln-Alteburg, Windisch-Legionslager) montre une grande similitude de profil. En outre, environ 38 % des estampilles sur céramique sigillée sont d’origine pisane, ce qui caractérise un horizon postérieur à celui de Haltern, alors que les potiers d’Arezzo, les signatures in planta pedis font défaut ; 60 % de ces potiers sont communs à ceux de Velsen I et de Köln-Alteburg.
- rien, pourtant, ne vient pour l’instant attester l’existence de structures militaires caractéristiques hors de l’emprise du futur camp de la VIIIe légion. C’est peut-être ailleurs que dans l’ellipse insulaire où est installée la cathédrale qu’il faudrait chercher le premier camp d’Argentorate, contrairement à une tradition historiographique solidement établie. Toutefois, on ne saurait oublier non plus les deux traces d’enceinte observées l’une par J.-J. Hatt rue Saint-Médard, ni celle mise au jour par M.-D. Waton à l’emplacement de l’ancienne imprimerie Istra15 (fig. 4). Dans ce dernier cas, la chronologie avancée est tibérienne, mais l’étude précise du matériel archéologique reste à faire. Observons toutefois qu’aucun des tracés supposés des enceintes primitives ne correspond à la taille exigée pour les casernements d’une légion entière, alors que les tuiles et les inscriptions de la IIe légion rendent très probable son installation sur le site avant les campagnes britanniques de Claude16.
Les fouilles récentes menées par G. Kuhnle sur le site de l’ancien Grenier d’Abondance puis rue Brûlée confirment ces éléments17. Dans le premier cas, les recherches ont porté sur un segment de l’enceinte de la VIIIe légion ; elles ont montré l’existence d’un premier système défensif en terre et en bois postérieur en tout état de cause au règne de Néron et sans doute attribuable aux années 90. Mais les premiers niveaux de remblai sous-jacents ne semblent pas antérieurs au milieu du Ier siècle de notre ère, une chronologie confirmée par les fouilles de la rue Brûlée qui ont porté sur un secteur occupé ultérieurement par les baraquements de la VIIIe légion. Ce chantier se trouve à l’intérieur du segment d’enceinte fouillé par M.-D. Waton à l’emplacement de l’ancienne imprimerie Istra, ce qui invite, en principe, à reconsidérer la relation topographique et chronologique entre ces deux secteurs tout proches l’un de l’autre. Là aussi l’étude reste à faire et nécessiterait un bon examen du matériel livré par les premiers niveaux de la fouille d’Istra18.
Les fouilles récentes d’Oedenburg montrent elles aussi une occupation militaire qui n’est guère antérieure à la deuxième décennie de notre ère. Les recherches encore inédites sur la zone d’habitat civil au nord et à l’ouest de la butte d’Altkirch n’ont pas révélé plus qu’auparavant de niveau préromain ni augustéen, de sorte que les premiers éléments chronologiques connus proviennent de la zone des sanctuaires et du Riedgraben (fig. 5). Ils sont constitués par des bois dont la date d’abattage peut être située en 3-4 de notre ère, avec un ensemble céramique dont le faciès est tardo-augustéen19. Ces tout premiers éléments, dont la chronologie est confortée par l’étude numismatique, semblent toutefois limités au secteur des sanctuaires. Ils témoignent d’une fréquentation des lieux avant l’installation du premier camp militaire (B), que l’étude croisée de la céramique et des monnaies permet de situer dans les années 15-2020. L’abattage, au printemps 19 ap. J.-C., d’une série de bois d’œuvre marque l’installation d’un aménagement systématique des berges du Riedgraben, un travail que son ampleur désigne sans doute comme militaire et qui indique que l’installation des soldats était alors effective21.
Le camp B, oblitéré par le camp A, n’est malheureusement connu que de manière très incomplète. Ses dimensions, estimées entre 3,24 et 3,78 ha, n’en font évidemment ni un camp de légion ni un camp de cohorte. La possibilité qu’il ait abrité une aile de cavalerie doit être en revanche prise en compte, mais elle n’est formellement assurée ni par l’architecture de la seule baraque fouillée, ni par un matériel de harnachement spécialement abondant, ni par des informations épigraphiques. Le matériel métallique permet d’envisager tout aussi bien un camp pour un détachement mixte de légionnaires et d’auxiliaires, parfaitement pertinent à cette époque, sans que cette hypothèse s’impose non plus comme une évidence. Il faut pour l’instant se résoudre à suspendre le jugement.
L’autre grand camp légionnaire du bassin du Rhin supérieur, celui de Windisch, a vu dans le même temps se préciser la séquence chronologique de ses premières installations grâce à différentes fouilles récentes, essentiellement celle de Windisch-Breite et celle du rempart celtique. Ce dernier, apparemment construit vers ou peu après 50 avant notre ère22, semble avoir été arasé lors de la construction du camp légionnaire qu’A. Hagendorn situe aujourd’hui autour de 14 de notre ère23. On considère ici l’unité constituée formée par la XIIIe légion au complet, car il est vrai que des militaires étaient présents à Vindonissa dès la deuxième décennie avant notre ère, tant sur l’oppidum lui-même qu’au pied de celui-ci, ce qu’indique l’analyse du facies matériel en l’absence de témoignages épigraphiques ou littéraires24.
Cette toute première phase augustéenne, antérieure à l’établissement du “Schräges Lager”, trouve son parallèle à Bâle, sur la colline de la cathédrale. À la suite d’une étude fine de tout le matériel mis au jour sur le site, E. Deschler-Erb identifie dans l’horizon III, qui commence vers 30-25 avant notre ère, la présence de soldats réguliers de l’armée romaine, particulièrement pendant la période contemporaine de celle de Dangstetten et de la conquête des Alpes. Ces soldats, en nombre relativement restreint, sont mêlés à la population civile, sans disposer stricto sensu d’un camp, que rien ne permet d’identifier, alors même que le murus gallicusprotohistorique a été préalablement démantelé25. On peut évidemment se demander si ce même modèle d’occupation n’est pas aussi celui du Limburg, petit oppidum de la rive droite, au nord du Kaiserstuhl, et si cette forme de présence militaire limitée au sein de la population indigène n’a pas constitué, dans cette région, une étape antérieure à l’installation de grandes unités constituées26. De manière plus large, elle renvoie à une hypothèse déjà formulée par J. Metzler sur la présence de l’armée dans la période qui a suivi la conquête césarienne de la Gaule et à la situation qu’on observe aujourd’hui sur le Titelberg27 (n°18). Elle pourrait aussi servir de cadre de réflexion pour expliquer la présence d’assez nombreux militaria romains observés sur nombre d’oppida protohistoriques, comme l’a montré M. Poux28.
D’autres éléments doivent encore être brièvement rappelés avant qu’on ne tente une synthèse : l’installation probable d’un castellumaux portes de la colonie romaine d’Augst, sous Tibère29, le poste militaire de Konstanz, qui serait fondé vers 2030. Il n’est pas nécessaire d’insister davantage sur ces dossiers, maintenant bien connus. Il peut en revanche être utile de rappeler la quasi absence de sites archéologiques caractéristiques de l’époque augustéenne dans la plaine d’Alsace. Étudiant l’essentiel du matériel céramique de La Tène finale et du début de l’occupation romaine, M. Zehner a pu constater la persistance d’un facies protohistorique affirmé jusqu’au début du règne de Tibère31. On ne voit guère se développer d’agglomération précocement romanisée avant le début du Ier siècle de notre ère au mieux32, et les fouilles actuelles assez étendues du vicus d’Horbourg-Wihr, encore inédites, ne contredisent pas cette observation33, non plus que celles d’Oedenburg. Il faudra attendre une analyse plus fine des recherches récentes menées par différentes équipes à Brumath pour se faire une meilleure idée du développement de la capitale des Triboques. Quant aux établissements agricoles, on observe sur quelques sites (Houssen, Vendenheim, Ensisheim, Benfeld et Sierentz) une continuité d’occupation entre La Tène finale et l’époque romaine, mais sans que cela se traduise par un changement net de facies, ni dans le matériel ni les formes de l’habitat34. Certes les recherches archéologiques ont été longtemps négligées dans cette région, mais les lacunes évidentes de nos connaissances n’expliquent pas à elles seules cette impression générale d’un retard de la romanisation.
Peut-on, à partir de ce dossier archéologique, esquisser un schéma historique du dispositif militaire romain précoce dans le bassin du Rhin supérieur ? Il me paraît aujourd’hui assez évident que nous n’avons aucune trace de l’implantation permanente d’unités constituées, en aval de Bâle, avant l’extrême fin du règne d’Auguste, au plus tôt. À Bâle même, à Windisch, la présence de soldats semble bien attestée dès, probablement, l’horizon de Dangstetten, mais cela ne se traduit pas autrement que par l’installation de petits détachements au sein de la population civile, dans un environnement encore bien marqué par la culture et la société indigènes. Leur nature – légionnaires ou auxiliaires, voire les deux – offre encore pour l’instant ample matière à discussion. On n’observe l’émergence des premiers véritables camps romains que vers le changement de règne, peu avant ou peu après 14 ap. J.-C. À Strasbourg, d’ailleurs, où il faut sans doute oublier le camp présumé “ augustéen ” de l’Ala Petriana dans le centre-ville, la matérialité même de cette première forteresse échappe encore.
On est donc ramené à l’analyse des rares sources historiques dont nous disposons, mais celles-ci n’autorisent pas non plus à établir une chronologie aussi précise qu’on l’a parfois prétendu. C’est, le plus souvent, affaire d’interprétation : le célèbre passage dans lequel Tacite (Ann., 1.37) décrit la révolte qui suit la mort d’Auguste montre que la IIe et la XIIIe légion font alors partie de l’”armée supérieure”, mais cela ne signifie pas qu’elles sont déjà installées dans ce qui sera ultérieurement leur cantonnement permanent, Strasbourg pour l’une35, Windisch pour l’autre36. Mais rien n’interdit non plus de le penser, au vu du matériel et des premières traces de bâtiments découverts à Windisch, comme le propose A. Hagendorn. Cette dernière suppose que la troupe aurait commencé à construire ses installations avant la mort d’Auguste, les aurait interrompues, et ne serait revenue que plus tard, sans doute en 16, après l’interruption des offensives de Germanicus37. L’hypothèse n’est pas à rejeter mais elle repose évidemment sur des éléments aussi fragiles que subtils. On oublie volontiers, à ce propos, que la situation militaire, dans cette partie de l’Empire, était tout autre qu’en Germanie inférieure. L’installation de grandes unités permanentes sur les bords du Rhin, en amont de Strasbourg, répond peut-être à des préoccupations qui n’étaient pas dues à une menace immédiate et importante. On voit d’ailleurs, dix ou quinze ans après l’occupation d’Oedenburg, les premières villae s’installer en plaine de Bade38, donc à l’est du Rhin, et il est incontestable que cette présence militaire dans une région jusque-là fort peu romanisée a accéléré la transformation des sociétés locales. Il n’est pas indispensable, à cet égard, de lire ces événements à l’aune de la grande stratégie et des bouleversements politiques qu’aurait induits l’avènement de Tibère. Dans cette partie de la Germanie supérieure, où la population indigène à l’est du Rhin était peu dense39, la menace potentielle sur le monde romain était sans commune mesure avec la situation qui prévalait dans le bassin inférieur du fleuve. Il resterait, pour mieux juger du dispositif romain au sud de Mayence, à mieux apprécier la chronologie des premiers temps de Worms et de Speyer. Là aussi, passer au crible de la critique les données archéologiques sur les premiers temps de l’occupation militaire de cette région doit constituer désormais un desideratum de la recherche.
Le point complet de la stratigraphie et de la chronologie strasbourgeoises dans l’emprise du camp de la VIIIe légion peuvent être désormais faits grâce à la publication de la thèse de G. Kuhnle, Argentorate. Le camp de la VIIIe légion et la présence militaire romaine à Strasbourg, Monographien RGZM, 141, Mayence, 2018.
Pour une synthèse à jour, voir M. Reddé, “Vingt années de recherches à Oedenburg (Biesheim et Kunheim, Haut-Rhin) : un bilan”, Gallia, 76-2, 2019, p. 15-44.
On appelle “Schräges Lager” le premier camp de Vindonissa, parce qu’il présente une forme de parallélogramme. Sur ces questions, voir désormais la publication de M. Flück (éd.), Zu Gast bei Offizieren in Vindonissa, Librum Publishers & Editors, [en ligne] https://librum-publishers.com/zu-gast-bei-offizieren-in-vindonissa [consulté le 25/08/22].
On doit lire désormais P. Flotté, J.-B. Gervreau et al., “Un quartier antique de Brocomagus/Brumath (7-9 rue du Général Rampont), Bas-Rhin”, REA, 65-2016, p. 27-59. Les premières installations fouillées à cet endroit montrent la mise en place d’un quartier d’habitation et de thermes publics vers 30/40 de notre ère.
Voir maintenant A. Nüsslein, P. Flotté, M. Higelin, O. Putelat, M. Roth-Zehner, “L’alsace”, in : M. Reddé (dir.), Gallia Rustica 1. Les campagnes du nord-est de la Gaule de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, Bordeaux, 2017, p. 657-682, [en ligne] https://ressources.una-editions.fr/s/jkrj2SffcNDZzaL [consulté le 02/09/22].
Notes
- J.-J. Hatt, L’Alsace celtique et romaine. 2200 av. J.-C. à 450 ap. J.-C., Wettolsheim, 1978, p. 32.
- R. Forrer, Strasbourg-Argentorate : préhistorique, gallo-romaine et mérovingienne, Strasbourg, 1927, 6.
- En dernier lieu, J.-J. Hatt, Argentorate. Strasbourg, Presses Universitaires de Lyon, 1993, 11. Depuis C. Cichorius, Ala, in : Realencyclopädie, I,1, 1244 et W. Henzen, Rhein. Jahrb. XIII, 80, on considère que le nom de cette unité, connue aussi ultérieurement sous le nom de Ala Gallorum Petriana, avec diverses épithètes, remonte probablement au préfet de Germanicus T. Pomponius Petra, dont la carrière est bien connue par une inscription de Regium Lepidum (CIL XI, 969). Il est vraisemblable, selon S. Demougin, que cette partie de sa carrière se place entre 11 et la mort du prince (S. Demougin, Prosopographie des chevaliers romains julio-claudiens, Coll. EFR153, Rome, n°247). Cf. J. Spaul, Ala2, The auxiliary cavalry units of the prediocletianic imperial Roman Army, Andover, 1994, p. 180-181.
- [4]• H. Schönberger, “Die römischen Truppenlager der frühen und mittleren Kaiserzeit zwischen Nordsee und Inn”, BerRGK, 66, 1985, p. 335.
- J. Baudoux, P. Flotté, M. Fuchs, M.-D. Waton, Strasbourg, CAG 67/2, Paris, 2002.
- Sur la stèle, R. Wiegels, Ein Reitergrabstein aus dem oberelsässischen Kembs (Haut-Rhin), in : U. Fellmeth, P. Guyot, H. Sonnabend (éd.), Historische Geographie der Alten Welt : Grundlagen, Erträge, Perspektiven, Festgabe für Eckart Olshausen aus Anlass seiner Emertierung, 2007, p. 391-397 (reproduit dans R. Wiegels, Kleine Schriften zur Epigraphik und Militärgeschichte der germanischen Provinzen, Herausgegeben von K. Matijevic, W. Spickermann, Stuttgart, 2010, p. 566-580 ; sur les militaria de Kembs, B. Fort, “Militaria et occupation militaire de l’agglomération secondaire de Kembs-Cambete”, RACF, 52, 2003, p. 373-402.
- Schönberger 1985 (note 4), p. 336.
- E. Deschler-Erb, Der Basler Münsterhügel am Übergang von spätkeltischer zu römischer Zeit. Ein Beispiel für die Romanisierung im Nordosten Galliens(mit Beiträgen von B. Stopp, P. Rentzel, V. Thirion-Merle, G. Thierrin-Michael, “Materialhefte zurArchäologie in Basel”, 2011, 22A u. B.
- M. Reddé, “Où sont passés les castella Drusiana ? Réflexions critiques sur les débuts de l’occupation militaire romaine dans le bassin du Rhin supérieur”, Revue des études militaires anciennes 2, 2005, p. 69-87.
- S. Martin, “Les niveaux romains précoces de Strasbourg (Bas-Rhin, France). Étude des structures et du mobilier”, Gallia, 70-2, 2013, p. 59-89.
- Fouilles de la cathédrale et de la rue du Sanglier : J.-J. Hatt, “Le passé romain de Strasbourg. Stratigraphie chronologique”, Gallia, 7, 1949-2, p. 161-194 ; Fouilles de Saint-Étienne : J.-J. Hatt, “Découverte de vestiges d’une caserne romaine dans l’angle du castrum d’Argentorate. Rapport provisoire sur les fouilles de l’Église Saint-Étienne à Strasbourg (été 1948)”, Cahiers Arch. et Hist. Alsace, 1949, p. 257-276 ; Id., “Rapport provisoire sur les fouilles de 1956 sous l’Église Saint-Étienne à Strasbourg. Découverte d’une abside romaine du Ve siècle”, Cahiers Arch. et Hist. Alsace, 1958, p. 27-46 ; fouilles de la ruelle Saint-Médard : J.-J. Hatt, “Les fouilles de la ruelle Saint-Médard à Strasbourg”, Gallia 11, 1953-2, p. 225-248. Il s’agit là des dossiers essentiels, qui ont été suivis d’un grand nombre de notes et de communications diverses, dont on trouvera la bibliographie complète dans la CAG 67/2.
- Hatt 1949 (note 11).
- J. Baudoux, in : CAG 67/2, p. 74.
- A.-M. Adam, “Le secteur de Strasbourg à l’époque protohistorique”, in : CAG 67/2, p. 54.
- M.-D. Waton, “Un nouveau système défensif à Strasbourg (Bas-Rhin)”, RACF, 39, 1988, p. 285-290.
- M. Reddé, “L’histoire militaire de Strasbourg à la lumière des textes et des inscriptions”, in : CAG 67/2, p. 110-113.
- Fouilles Inrap 1999-2000 (Grenier d’Abondance), et 2008 (Rue Brûlée). Les deux rapports d’opération ont été rendus et sont consultables. Une synthèse est en cours de rédaction par G. Kuhnle dans le cadre d’un doctorat effectué sous ma direction (cf. note de fin de texte).
- On trouvera un point commode sur les recherches récentes dans le catalogue d’exposition de B. Schnitzler, G. Kuhnle (dir.), Strasbourg-Argentorate. Un camp légionnaire sur le Rhin (Ier au IVe siècle après J.-C.), Strasbourg, 2010.
- M. Reddé (dir.), C. Schucany, P.-A Schwarz et al., Oedenburg. Fouilles françaises, allemandes et suisses à Biesheim et Kunheim, Haut-Rhin, France. Volume 2. L’agglomération civile et les sanctuaires, Monographien RGZM, 79, 2, 1, Mayence, 2011, p. 101-117 (= Oedenburg II).
- M. Reddé (dir.), Oedenburg. Fouilles françaises, allemandes et suisses à Biesheim et Kunheim, Haut-Rhin, France. Volume 1. Les camps militaires julio-claudiens, Monographien RGZM, 79, 1, Mayence, 2009, p. 199-200, 243-248, 403-404 (= Oedenburg I).
- Reddé 2011 (note 19) p. 37-48.
- T. Pauli-Gabi, “Ausgrabungen im Gebiet der spätlatènezitlichen Befestigung von Vindonissa. Ein Vorbericht zu den Ergebnissen der Grabung Römerblick 2002-2004 (V.002.11)”, Jahresber. Ges. Pro Vindonissa 2004, p. 13-39.
- A. Hagendorn, H. Doppler, A. Huber, H. Hüster Plogmann, S. Jacomet, C Meyer-Freuler, B. Pfäffli, J. Schibler, Zur Frühzeit von Vindonissa. Auswertung der Holzbauten der Grabung Windisch-Breite 1996-1998. Veröffentlichungen der Gesellschaft Pro Vindonissa XVIII, 2003, sc. p. 464-465.
- [24]• M. Flück, “Östlich des ‘Keltengrabens’. Auswertung der Grabung Windisch-Dorfschulhaus 1986/87”, Jahresber. Ges. Pro Vindonissa, 2007, p. 17-57.
- Deschler-Erb 2011 (note 8), p. 239-247.
- H. Wendling, “Sasbach am Kaiserstuhl. Siedlungen auf und im Umfeld des Limberges, Kreis Emendingen”, in : A. Bräuning, A. Burkhardt, R. Dehn, E. Deschler-Erb, S. Dornheim, A. Hagendorn, C. Huth, M. Nick, N. Spichtig, H. Wendling, J.-J. Wolf, Kelten an Hoch-und Oberrhein, Führer arch. Denkm. Baden-Württemberg 24, Esslingen, 2005.
- J. Metzler, Das treverische Oppidum auf dem Titelberg. Zur Kontinuität zwischen der spätkeltischen und der frührömischen Zeit in Nord-Gallien, MNHA, Luxembourg, 1995, p. 592-624 ; J. Metzler, C. Gaeng, Goeblange-Nospelt. Une nécropole aristocratique trévire, MNHA, 13, Luxembourg, p. 519-528.
- M. Poux (dir.), Sur les traces de César. Militaria tardo-républicains en contexte gaulois, Bibracte 14, 2008. J’ai donné ma propre interprétation dans la postface de cet ouvrage.
- E. Deschler-Erb, M. Peter, S. Deschler-Erb, Das frühkaiserzeitliche Militärlager in der Kaiseraugster Unterstadt, Forschungen in Augst, 12, Augst, 1991.
- P. Mayer-Reppert, “Römische Funde aus Konstanz. Vom Siedlungsbeginn bis zur Mitte des 3. Jahrhunderts n. Chr.”, Fundber. Baden-Württemberg 27, 2003, p. 441-554.
- M. Zehner, La céramique de la Tène finale et du début de l’époque romaine en Alsace, Université de Strasbourg, 2010.
- P. Flotté, M. Fuchs, J.-J. Wolf, M. Herrgott, “Les agglomérations antiques d’Alsace”, in : Bilan scientifique, hors-série, 2/2, DRAC Alsace, 2006, p. 31-41.
- P. Flotté (dir.), Horbourg-Wihr, Haut-Rhin. Kreuzfeld (est). Un quartier de l’agglomération gallo-romaine, Rapport final d’opération, 2012.
- M. Zehner, “Habitats de plaine et nécropoles de la Tène moyenne et finale au début de l’époque romaine dans la plaine d’Alsace”, in : Bilan scientifique Hors-série, 1/2, DRAC Alsace, 2007, p. 235-242.
- Cette occupation est déduite de la présence de six inscriptions funéraires (CIL XIII, 5975-5978, 11628, AE 1998, 983) ainsi que d’un graffite sur tuile ; cf. Forrer 1927 (note 2) p. 282.
- CIL XIII, 5206 ; M.A. Speidel, Die römischen Schreibtafeln von Vindonissa, Veröffentlichungen der Gesellschaft Pro Vindonissa, XII, 1996, n°5.
- Hagendorn 2003 (note 23), p. 464-465.
- Celle de Heitersheim notamment ; cf. G. Seitz, “Villen, Vici, Bäder : die römische Besiedlung des rechten Rheinufers”, in : Kelten, Römer und Germanen: frühe Gesellschaft und Herrschaft am Oberrhein bis zum Hochmittelalter, Freiburger Universitätsblätter, 159, 2003, p. 47-63.
- G. Wieland, Die Spätlatènezeit in Württemberg, Forsch. u. Ber. Vor-u. Frühgesch. Baden-Württemberg 63, Stuttgart, 1996. Voir aussi F. Fischer, “Südwestdeutschland im letzten Jahrhundert vor Christi Geburt”, in : D. Planck (éd.), Archäologie in Württemberg, Stuttgart, 1988, p. 238.