“Legio VIII Augusta”, in : Y. Le Bohec, C. Wolff (éd.),
Les légions de Rome sous le Haut-Empire, Lyon, 2000, p. 119-126.
À la différence d’autres unités célèbres, la VIIIe légion n’a fait l’objet d’aucune monographie récente1. La notice d’E. Ritterling dans la Realencyclopädie a toutefois été reprise par B. Pferdehirt qui a fait le point des connaissances sur ce corps de troupe en 19842. Depuis lors, les fouilles réalisées à Mirebeau, en Bourgogne, ont apporté de nouveaux éléments de réflexion, qui conduisent à réécrire partiellement l’histoire de la légion à la fin du Ier siècle de notre ère3.
E. Ritterling considérait la legio VIII Augusta comme le successeur direct de la VIIIe légion de César. Toutes deux ont en effet comme emblème le taureau, dont l’origine est césarienne4. Cette opinion a été reprise dans une dissertation inédite par W.C.G. Schmitthenner5, puis plus récemment par L. Keppie6 qui ont réexaminé les sources littéraires disponibles. La troupe fut très probablement l’une des trois unités en garnison à Aquilée dans l’hiver 59-58 (César, BG, 1.10 ; 8.8)7 et elle fut dès lors partie constitutive de l’armée césarienne. C’est sans doute en raison de sa participation au conflit que la troupe gagna le surnom de Gallicaqu’elle porte sur une inscription8. La légion se trouva à Pharsale (César, BC, 3.89), puis à Thapsus9. Ces bons et loyaux services conduisirent le dictateur à prévoir des distributions de terre en Campanie, autour de Casilinum10. C’est là que les vétérans reçurent l’ordre de rappel que leur adressa Octavien après les Ides de mars11, afin de former deux nouvelles unités portant les mêmes numéros que précédemment12, et qui, à l’initiative de Cicéron, se virent promettre des distributions supplémentaires13. La VIIIe légion participa probablement à la guerre de Modène, si l’on en croit une inscription qui la qualifie de Mutinensis14, et fut très certainement présente à Philippes avant de retourner en Italie avec Octavien, qui la récompensa par des dons de terre à Teanum15. Sa participation à la guerre de Pérouse est en revanche incertaine16. Ce n’est de toute façon pas à cette époque que Fréjus-Forum Iulii devint colonie des vétérans de la VIIIe légion, Octavanorum colonia quae Pacensis appellatur et Classica17, mais plutôt après Actium, selon de récentes études18. On ne sait trop que penser des déductions effectuées à Berytus et Heliopolis. Si l’on en croit la chronique d’Eusèbe, les colonies de Patras et de Berytos furent fondées par Agrippa la même année, lors de son deuxième séjour en Orient, c’est-à-dire en 1519. Mais l’inscription de M. Cornelius, soldat de la VIIIe légion Gallica, doit être sensiblement antérieure à cette date, en raison du titre Gallica, qui suppose une date assez haute, en tout cas à l’attribution de celui d’Augusta, et doit faire référence à un soldat des guerres triumvirales, car on comprendrait mal que la récompense légitime accordée à ces soldats ait été repoussée si longtemps20. On peut donc supposer que les vétérans de Beyrouth et d’Héliopolis ont été installés tout de suite après la campagne d’Égypte21, quand l’Orient était désormais aux mains du vainqueur, ce qui n’exclut pas une seconde fondation coloniale en 15. Quant à l’idée, exprimée par L. Keppie, selon laquelle ces vétérans auraient fait partie de l’armée d’Antoine22, elle ne peut être complétement écartée même si elle nous paraît improbable : la présence d’une VIIIe légion dans la série monétaire frappée par Antoine pour ses légions, à la fin des années 30, indique en effet qu’une troupe avait été reformée en Orient avec ce numéro23 et elle se trouvait autour de Cyrène sous le commandement de L. Pinarius Scarpus24. Mais il semble toutefois peu probable que cette unité soit issue de l’ancienne légion césarienne, tant il est vrai, au vu de tous les témoignages qu’on vient de citer, que la VIIIe légion semble avoir toujours suivi fidèlement Octavien pendant la période des guerres civiles. À notre sens, la légion d’Antoine a sans doute été constituée de toutes pièces, avec des recrues orientales et les vétérans de Beyrouth et d’Héliopolis n’en sont pas issus.
D’autres déductions de cette époque sont attestées à Thuburbo minus25, col(onia) (octavanorum) Thub(urbitana)[26]26 ainsi qu’à Fano, où est enterré un certain – – –rius C(aii) f(ilius) Pol(lia) miles leg(ionis) VIII veteran(ae) oriundus Tuder27.
Une fois achevée la période des guerres civiles, un voile tombe sur l’histoire de la VIIIe légion, devenue Augusta à une date et dans des circonstances que nous ignorons. Deux inscriptions de Thuburnica signalent sa présence en Afrique28, et l’absence de l’épithète Augusta laisse supposer une date ancienne, même si la datation césarienne proposée par Y. Le Bohec nous paraît trop haute29. Selon R. Syme, la légion tint garnison en Mésie, jusqu’à son transfert en Illyrie, en 9 après J.-C., mais les arguments solides en faveur de cette hypothèse font défaut30. Pour I. Bojanowski, qui suit A. Betz31, la troupe appartenait déjà à l’exercitus Illyricus en 6 après J.-C.32. Quoi qu’il en soit, la troupe fait assurément partie de l’armée d’Illyrie en 14, où elle participe aux mutineries qui saluent l’avènement de Tibère33. Différentes inscriptions montrent que ses hiberna sont alors à Poetovio34 et la légion a laissé des traces épigraphiques de sa présence dans le Norique encore indépendant, à Virunum et au Magdalensberg, où ses vétérans sont installés35, ainsi qu’à Emona et Celeia36. Aquilée, où nombre de ses soldats et de ses vétérans sont attestés, constitue alors sa principale base arrière37.
La participation de l’unité à l’expédition de Bretagne a été supposée par S. Frere dans la première édition de Britannia38, sur la foi d’une inscription qui mentionne un certain Gavius Silvanus, primipile de la VIIIe légion avant de passer dans les différentes cohortes romaines et décoré à l’occasion d’une expeditio Britannica39 ; L. Keppie a justement montré, à la suite d’E. Ritterling, que ce n’est pas en tant que centurion légionnaire que Sabinus avait pu être récompensé et que la participation de la VIIIe légion à la conquête de la Bretagne était donc très douteuse40. C’est donc directement d’Illyrie que ce corps de troupes arrive en Mésie pour participer à la guerre de Didius Gallus contre Mithridate, roi du Bosphore, sans doute en 4541, et c’est sans doute tout de suite après qu’elle s’installa à Novae, où les fouilles polono-bulgares ont mis en évidence les traces d’un camp claudio-néronien42. Sa présence effective n’est toutefois attestée directement que par une seule inscription en Mésie même43. Il est probable que la troupe, en raison de sa situation géographique, participa aux campagnes de Plautius Silvanus en Crimée, où elle gagna peut-être le titre de bis Augusta sous Néron, perdu après la damnatio memoriae de l’Empereur44.
Les sources littéraires mettent en lumière la participation de la VIIIe légion aux événements qui suivent la mort de Néron45 : ayant pris parti pour Othon, la troupe fit mouvement vers l’Italie, avec les autres légions de Mésie, mais n’eut pas le temps d’arriver avant la bataille de Bedriac. Elle se rangea alors du côté de Vespasien et constitua l’un des corps de l’armée victorieuse à Crémone. C’est pendant ce déplacement vers l’Occident que l’on place généralement un bref séjour à Burnum, où des tuiles sont estampillées à son nom46. En effet, Tacite47 indique clairement que, dès le printemps 70, la VIIIe légion fit, avec d’autres, mouvement en direction de la Gaule. Il est donc assez peu probable que l’unité ait alors été renvoyée vers l’Orient et se soit arrêtée à Burnum, où elle aurait remplacé la XIe légion, selon l’hypothèse de G. Alföldy48. Seules des fouilles à Burnum permettraient probablement de résoudre cette question qui constitue toujours un point très débattu.
Pour récompenser la fidélité des légionnaires qui avaient pris parti pour lui, Vespasien leur accorda ultérieurement des terres en Thrace, à Deultum, où une colonie fut créée49. La date exacte de cette déduction reste à préciser mais le choix de la province laisse supposer que cette fondation eut lieu très tôt dans le règne de Vespasien, puisque, dès 70, la légion était en Gaule qu’elle ne devait plus quitter.
Les fouilles récentes de Mirebeau ont assez profondément bouleversé la vision traditionnelle de l’histoire de la VIIIe Auguste sous les Flaviens, puisqu’on considérait unanimement que la troupe prenait garnison à Strasbourg tout de suite après l’écrasement de la rébellion Batave. Les fouilles anciennes de Strasbourg ont d’ailleurs été menées en fonction de ce schéma historique qui paraissait assuré, sans tenir compte de la datation du matériel archéologique, ce qui a parfois conduit à de graves mécomptes50.
Le camp de Mirebeau, en territoire Lingon, a en effet été construit par la VIIIe légion dès le tout début des années 70, sans doute pour surveiller une population qui avait pris une part active à la révolte51. Bien que Frontin ne soit pas nommé dans les sources épigraphiques comme légat de la VIIIe Auguste, il est vraisemblable qu’il a été le premier commandant de la troupe en Gaule, puisqu’il dut combattre 60 000 Lingons en armes, si l’on en croit son propre témoignage52. La troupe resta en garnison jusque vers le début de la guerre Chatte au moins, et plus probablement jusqu’après la révolte de Saturninus, mais les sources actuellement disponibles ne permettent pas de disposer d’une certitude absolue : le matériel archéologique plaide pour une occupation longue53, et les sources épigraphiques ne contredisent pas cette conclusion. La datation repose en fait sur l’interprétation d’une très abondante série de tuiles estampillées au timbre de la VIIIe légion, dont une partie porte en sus, de façon tout-à-fait exceptionnelle, le nom de Lappius, légat de Germanie inférieure resté fidèle à Domitien et qui contribua fortement à l’écrasement de la révolte de Saturninus en 9054. En raison de sa présence sur les tuiles de Mirebeau on en a fait un légat de la VIIIe Auguste, hypothèse possible mais que ne confirme pour l’instant aucune autre source55 et Lappius pourrait tout aussi bien avoir frappé cette série exceptionnelle dans les circonstances anormales qui ont suivi l’écrasement de la révolte de Saturninus et la réorganisation générale de la Germanie Supérieure à ce moment. C’est cette hypothèse que nous privilégions, sans pouvoir exclure formellement la première au vu du dossier épigraphique56. Compte tenu de la durée de cette occupation militaire loin en arrière du limes, il n’est plus du tout certain que la VIIIe légion ait pris une part importante aux opérations de Cn. Cornelius Pinarius Clemens.
Les fouilles de Mirebeau ont en outre révélé une série de timbres de vexillations connues depuis longtemps, mais pas toujours bien lues, et qui mentionnent les légions I, VIII, XI, XIIII et XXI57. Contrairement à l’opinion de E. Ritterling, ce groupement ne doit plus être aujourd’hui rapproché du célèbre cursus de Velius Rufus, connu par une inscription de Baalbeck58 ; débarrassées des légions de Bretagne et désormais bien datées des années 83-85, les vexillations de Mirebeau comprennent exclusivement les unités de Germanie supérieure au moment de la guerre Chatte. On peut en conclure, avec quelque vraisemblance, que ce groupement a remplacé le gros de la VIIIe légion, partie pendant cette période, probablement pour participer aux opérations contre les Chattes. Les analyses archéométriques effectuées sur les tuiles de Nied semblent corroborer cette hypothèse59, qui était déjà celle de E. Ritterling60.
Ce n’est donc probablement pas avant le début des années 90 que la legio VIII Augusta s’installe à Strasbourg, qui devait être son lieu de garnison jusque dans l’Antiquité tardive. On constate d’ailleurs à ce moment un important réaménagement à l’emplacement de l’ancien camp légionnaire d’Argentorate et nous avons récemment essayé de remettre un peu d’ordre dans un dossier archéologique aussi complexe qu’ancien61. On doit en outre abandonner l’hypothèse d’une révolte des troupes de Germanie Supérieure à l’avènement de Nerva, autrefois avancée par J.-J. Hatt sur la foi de témoignages archéologiques extrêmement suspects mais reprise depuis par l’ensemble des historiens62.
Étudiant la répartition des inscriptions et des tuiles laissées par la VIIIe légion en Germanie Supérieure, B. Pferdehirt a essayé de définir le territoire contrôlé administrativement et militairement par cette troupe, avec commandement sur les corps auxiliaires (“Kommandobereich”), et elle le situe entre la frontière de Rétie et le bas Neckar63. La découverte de la tablette d’Arae Flaviae (Rottweil) semble d’ailleurs corroborer le rôle joué par le légat de la légion jusque dans l’administration civile et la justice d’un municipe64, mais le concept de “Kommandobereich” a été vivement contesté par D. Baatz65 ; il est vrai que la répartition spatiale des tuiles estampillées peut donner lieu à des explications nombreuses et diverses. En dehors du petit groupe retrouvé en Vétéravie, celles de la VIIIe Auguste semblent toutes fabriquées à Königshoffen à partir de son installation à Strasbourg66. Quelques groupes bien datés commencent à se dessiner, notamment pour l’époque tardo-hadrianique et pour la fin du règne d’Antonin67. Mais seules des études précises et nombreuses, appuyées sur des analyses physico-chimiques, permettraient de tracer plus finement l’histoire de la légion. Il nous semble ainsi que les tuiles de la VIIIe Auguste retrouvées le long du Rhin inférieur doivent être mises en relation avec les renforts envoyés à plusieurs reprises sur le front de Bretagne et l’existence de dépôts permanents le long du Rhin68. Plusieurs inscriptions attestent en effet de telles expéditions, d’abord vers 119, si l’on suit la datation d’E. Ritterling69, puis lors de la construction du mur d’Hadrien70 et de nouvelles découvertes épigraphiques montrent la poursuite de ces missions lors de la construction du mur d’Antonin71.
La présence de tuiles de la VIII Augusta à Biesheim, le long du Rhin, en Haute Alsace, associées à des estampilles des XXIe et XIe légions72, laisse supposer l’existence à cet endroit d’un dépôt permanent vers la fin du Ier siècle ou dans le courant du 2e73, question que des fouilles prochaines devraient clarifier.
On trouve plus curieusement la VIIIe légion à plusieurs reprises en Orient, à l’occasion des campagnes parthiques, signe que son rôle militaire, sur un front calme jusqu’au début du IIIe siècle, était réduit. Une inscription de Lambèse évoque la participation des quatre légions de Germanie à la seconde expédition de Septime Sévère, en 197-19974 ; on connaît aussi à Séleucie de Piérie, dont on sait le rôle dans la logistique des guerres parthiques, un certain Ulpius Verecundus75, tandis qu’à Cyrrhus apparaît un autre soldat, sans doute dans la première moitié du IIIe siècle76. Ces expéditions orientales expliquent, à notre sens, la présence de plusieurs soldats de la VIIIe légion dans la région de Salone77.
On connaît en effet à Burnum une épitaphe funéraire d’un militaire Viennois de la VIIIe légion78, dont E. Ritterling considérait qu’il ne pouvait être antérieur au séjour en Gaule de la troupe79. À Salone même un soldat du nom d’Aurelius ne saurait être antérieur au milieu du IIe siècle, et pourrait même être attribué à l’époque sévérienne, car la légion porte de titre de Pia Fidelis, sans doute attribué par Commode en 18580. Enfin, une inscription récemment publiée par I. Bojanowski et attribuée par lui au Ier siècle81, a été en revanche relue par G. Alföldy qui suggère pour sa part une datation au troisième, hypothèse qui paraît plus vraisemblable82. Nous souhaiterions relier cette présence sporadique de la VIIIe légion à Salone et dans sa région, où sa présence est inexplicable83, à celle des flottes prétoriennes dans ce même port84, et à sa participation aux diverses expéditions parthiques. Bien que cette hypothèse repose sur peu d’éléments, elle pourrait être confortée par la découverte, à Corinthe, c’est-à-dire sur le trajet maritime normal entre Salone et Séleucie de Piérie, d’une inscription d’un même soldat de cette VIIIe légion, dont l’éditeur ne savait pas expliquer la présence dans ces parages85.
À partir du règne de Commode, la VIIIe légion s’est trouvée impliquée dans une série de conflits à l’intérieur même de la Gaule : d’abord en résistant probablement à la révolte de Maternus86 où elle gagna son titre de Pia fida (ou fidelis) Constans Commoda, qui figure pour la première fois sur la tablette de Rottweil en 18687, et apparaît sur de nombreuses tuiles de Niederbieber. La légion prit ensuite fait et cause pour Septime Sévère contre Clodius Albinus88, et détacha sans doute avec les autres légions de Germanie une garnison permanente à Lyon, en lieu et place de la cohors XIII urbana 89. Enfin une inscription, datable du début du IIIe siècle, montre la VIIIe Auguste engagée avec les autres corps de troupe de Germanie dans des combats contre des defectores et rebelles, sans doute les derniers partisans de Clodius Albinus90.
L’invasion des Alamans, en 235, conduisit-elle à une destruction du camp de Strasbourg, comme l’a supposé J.-J. Hatt91 ? Rien n’est moins sûr, et la légion fut certainement beaucoup plus affectée par les événements de 259-260 et l’abandon des Champs Décumates. La troupe semble être restée fidèle à Gallien, si l’on en croit les légendes monétaires de cette époque92 et avoir envoyé peu de temps après une vexillation à Sirmium, avec les autres légions de Germanie et de Bretagne93. On se demande toutefois que penser de cette fidélité de la garnison d’Argentorate depuis la découverte de l’inscription d’Augsbourg qui montre l’extension du pouvoir de Postume jusqu’en Rétie94. Mais le fait est que la VIIIe légion manque au nombre des troupes de Victorin lors du siège d’Autun, dans l’hiver 269-27095. Il est possible, comme le suggère B. Pferdehirt, qu’elle ait changé de camp à plusieurs reprises, mais les preuves solides font défaut96.
La VIIIe légion est encore nommée, à côté de la XXIIe, sur les monnaies de Carausius97. Le tout dernier témoignage explicite que nous possédions était encore, il y a peu de temps, celui de la célèbre inscription d’Aurelius Gaius dans laquelle la troupe est affublée de son sobriquet géographique Γερμανικία98. Une hypothèse brillante de C. Zuckermann vient de rapprocher ce texte désormais célèbre d’une épitaphe de Tingi (IAMl 34), dans laquelle est cité un N(umerus) Germ(anicianorum) jusqu’à présent non identifié. Un détachement de la légion a donc été prélevé par Maximien sur le Rhin en 296, avant de descendre avec l’Empereur en Maurétanie, via l’Espagne99, bien que R. Rebuffat ait contesté l’existence de cette campagne du Tétrarque100. Après cette date, les sources sur la VIIIe légion font assez largement défaut, en raison notamment de la perte des feuillets de la Notitia Dignitatum relatifs au Comes Argentoracensis ; toutefois, l’hypothèse de C. Zuckermann permet sans doute de suivre les anciens Octauani dans le Comitatus tardif d’Orient (Or., 9.34)101.
On verra maintenant l’ouvrage de R. Cubaynes, Les hommes de la VIIIe légion Auguste, Autun, 2018, avec une bibliographie à jour à laquelle on peut se reporter.
Le point sur les découvertes récentes de tuiles de la VIIIe légion en Dalmatie a été fait en 2009 par D. Tončinić, “Ziegelstemple römischer Militäreinheiten in der Provinz Dalmatien”, in : A. Morillo, N. Hanel, E. Martín (éd.), Limes XX. XX Congreso internacional de estudios sobre la frontera romana. XXth international Congress of Roman Frontier Studies, Anejos de Gladius 13, Madrid, 2009, p. 1447-1459.
Sur les fouilles récentes du camp de Strasbourg, G. Kuhnle, Argentorate. Le camp de la VIIIe légion et la présence militaire romaine à Strasbourg, Monographien RGZM 141, Mayence, 2018.
Pour des analyses complémentaires, effectuées sur le matériel d’Oedenburg, et l’origine des tuiles utilisées dans ce camp, voir maintenant P. Biellmann, avec une annexe de J. Dolata, H.-G. Bartel, H.J. Mucha, “Les tuiles estampillées”, in : M. Reddé (dir.), Oedenburg. Fouilles françaises, allemandes et suisses à Biesheim et Kunheim, Haut-Rhin, France. Volume 1 : Les camps militaires julio-claudiens. Monographien RGZM 79-1, Mayence, 2009, p. 329-364.
Notes
- La plus ancienne monographie est celle, malheureusement inédite, de E. Clotz, Die Geschichte der Legio VIII Augusta, Diss. Freiburg, 1922 (C.r. de F. Köpp dans Germania, 7, 1923, p. 42 sqq.).
- B. Pferdehirt, “Die Geschichte der Legio VIII Augusta”, JRGZM, 31, 1984, p. 397-433, avec une liste des inscriptions in fine.
- R. Goguey, M. Reddé (dir.), Le camp légionnaire de Mirebeau, Mayence, 1995. Ces conclusions ont été reprises et élargies par Y. Le Bohec, “Les estampilles sur briques et tuiles et l’histoire de la VIIIe légion Auguste”, in : P. Boucheron, H. Broise, Y. Thébert, La brique antique et médiévale, production et commercialisation d’un matériau, Actes du colloque de Saint-Cloud, 16-18 nov. 1995, organisé par le Centre d’Histoire urbaine de l’École Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud et l’École Française de Rome, Rome, 2000, p. 273-284.
- A. von Domaszewski, Die Fahnen im römischen Heere, Vienne, 1885 ; Id., “Die Thierbilder der signa”, AEM aus Österreich-Ungarn, 15, 1892, p. 182-193.
- W.C.G. Schmitthenner, The Armies of the Triumviral Period: A study of the Origins of the Roman Imperial Legions, PhD, Oxford, 1958.
- L. Keppie, The Making of the Roman Army. From Republic to Empire, Londres, 1984 (2e éd. 1998).
- J. Harmand, L’armée et le soldat à Rome, de 107 à 50 avant notre ère, Paris, 1967 ; M. Rambaud, “L’ordre de bataille de l’armée des Gaules d’après les Commentaires de César”, REA, 60, 1958, p. 87-130.
- CIL III, 141656.
- César, B. Afr., 81.
- Appien, BC, 3.40 et Cicéron, Phil, 2.40, 102 ; P.A. Brunt, Italian Manpower, 225 BC-AD 14, Oxford, 1971, p. 322.
- Nicolas de Damas (éd. F. Jacoby), Vie de César, frag. 31 ; Cicéron, Ad Att, 16.8.1.
- Ibid et Cicéron, Phil., 11.37 ; P.A. Brunt, “The Army and the Land in the Roman Revolution”, JRS, 52, 1962, p. 69-86.
- Cicéron, Phil., 5.53 (mais la VIIIe légion n’est pas citée nommément dans ce passage).
- CIL X, 4786.
- Cf. CIL X, 4786 = Dessau 2239.
- Elle repose sur la lecture très douteuse d’une balle de fronde (Eph. Ep., 6, p. 74, n°93).
- Pline, NH, 3.35.
- J. Gascou, “Quand la colonie de Fréjus fut-elle fondée ?”, Latomus, 41, 1982, p. 132-145 ; G. B. Rogers, D. Brentschaloff, “Le petit bronze romain de Forum Iulii”, BSNF, 34, 1979, p. 560-562.
- Eusèbe de Césarée, Chronique, Patrologia Graeca, Paris, 1857, II, année d’Abraham, 2001, p. 529 ; Strabon 16.2.19. Cf. P. Vittinghoff, “RömischeKolonisation und Bürgerrechtpolitik unter Caesar und Augustus”, Abhand. Akad. der Wissenschaften, Wiesbaden, 1951 p. 96 sqq. ; J.-M. Roddaz, Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 431 sqq.
- CIL III 141656 ; sur les monnaies de Claude et Nerva avec les numéros des légions (Ve Macedonica et VIIIe Gallica), voir R. Mouterde, “Regards sur Beyrouth”, Mélanges de l’Université Saint-Josèphe, 40, 1962, p. 163-166. Cf. J. Lauffray, “Beyrouth, Archéologie et Histoire, I, période hellénistique et haut-Empire romain”, ANRW, II, 8, p. 135-163.
- Pline, NH, 5.78 nomme la colonie Felix Iulia Berytus, qui laisse supposer une déduction antérieure à 27.
- Keppie 1984 (note 6), p. 208.
- M.H. Crawford, Roman Republican Coinage, Cambridge, 1974, n°529, 552. Keppie 1984 (note 6), p. 127.
- Plutarque, Antoine, 69 ; Dion Cassius 51.5.6 ; Orose 6.19.15. A. Laronde, Cyrène et la Libye hellénistique. Libykai historiai. De l’époque républicaine au principat d’Auguste, CNRS, 1987, p. 479.
- Et non Thuburbo maius, comme l’écrit à tort E. Ritterling RE, art. legio,1644.
- AE 1915, 37 = Il. Af. 414 ; Gascou 1982 (note 18), p. 142 et La politique municipale de l’Empire romain en Afrique proconsulaire de Trajan à Septime Sévère, Coll. EFR 8, 1978, p. 24.
- CIL XI, 6351 ; Ritterling 1644-1645. Le développement veteran(ae), traditionnellement admis, pourrait aussi bien, à notre sens, être lu veteran(us).
- IL Af. 471 et 472. Ritterling, RE, art. legio 1646-1647.
- Y. Le Bohec, La troisième légion auguste, 1989, p. 340.
- R. Syme, “Some Notes on the Legions under Augustus”, JRS, 23, 1933, p. 29-33 ; les arguments de R. Syme reposent sur l’idée que la VIIIe légion a fait partie de l’armée d’Orient après 30 avant J.-C. en raison de la déduction de l’un de ses vétérans à Beyrouth en 14 par Agrippa, et qu’elle aurait donc été transférée d’Orient en Mésie vers 6 après J.-C. Mais on a vu combien était fragile l’hypothèse d’une datation basse de la déduction des vétérans de la VIIIelégion à Beyrouth.
- A. Betz, Untersuchungen zur Militärgeschichte der römischen Provinz Dalmatien, Vienne, 1938.
- I. Bojanowski, “Legio VIII Augusta u Dalmaciji”, Arh. Vestnik, 41, 1990, p. 699-712 ; J. J. Wilkes, Dalmatia, Londres, 1969, p. 92 sqq., qui s’appuie sur l’article de Syme 1933 (note 30).
- Tacite, Annales, 1.23.30.
- CIL III, 4060, 10878-10879 ; AE 1934, 224 (V. Hoffiler, B. Saria, Antike Inschriften aus Jugoslawien, 1938, 262).
- Dessau 2466 (Magdalensberg) ; cf. G. Piccottini, “Die Ausgrabungen auf dem Magdalensberg in Kärnten und das frühe Noricum”, in : B. Trier (éd.), Die Römische Okkupation nördlich der Alpen zur Zeit des Augustus, Münster, 1991, p. 68 ; CIL III, 4858 (Virunum).
- Voir la carte dressée par Pferdehirt 1984 (note 2), p. 399.
- M. Pavan, Aquileia, “Città di frontiera”, AAAd, 29, 1987, p. 17-55 ; Id., “Presenze di militari nel territorio di Aquileia”, AAAd,. 15, 1979, p. 460-513.
- S. Frere, Britannia. A History of Roman Britain, Londres, 1967, p. 61 sqq., mais cette hypothèse n’apparaît plus dans les éditions ultérieures.
- CIL V, 7003.
- L.J.F. Keppie, “Legio VIII Augusta and the Claudian Invasion”, Britannia, 2, 1971, p. 149 sqq. ; B. Dobson, Die Primipilares. Beih. der B.J., 37, 1978, p. 200, n°70 ; V. Maxfield, The Military Decorations of the Roman Army, 1981, p. 189. L’inscription (CIL XI, 6163) de L. Coiedius Candidus, récompensé par Claude à son retour ex castris, n’a sans doute rien à voir avec l’invasion de la Bretagne, ce qui était déjà l’opinion d’E. Ritterling.
- Tacite, Ann., 12.15 sqq. ; T. Sarnowski, “Das römische Heer im Norden des schwarzen Meeres”, Archeologia, 38, 1988 (1989), p. 61-98. L’inscription CIL II, 3272, malheureusement mutilée et d’interprétation controversée, montre la présence de la VIIIe légion dans la garnison de Mésie, et sa participation aux guerres Thraces ; cf. R. Saxer, Untersuchungen zu den Vexillationen des römischen Kaiserheeres von Augustus bis Diokletian, Epigraphische Studien, 1, 1967, p. 9 sqq. ; Pferdehirt 1984 (note 2), p. 400.
- L. Press, “Novae. Sektor Zachodni, 1981”, Archeologia, 34, 1985, p. 129-169. T. Sarnowski, “The Legionary Defences of Novae. Report on latest sections”, Archeologia, 32 (1981), 1984, p. 29-46 ; Id., “Novae Italicae im 1. Jh. n. Chr.”, Festschrift A. Sadurska. Études et Travaux, 15, 1990, p. 348-355.
- AE 1914, 93 = 1979, 79 = B. Gerov, IL. Bulg. 300. Sur la prosopographie des soldats de Mésie, voir désormais L. Mrozewicz, Legionisci Mezyjscy w i wieken po chrystusie, Poznan, 1995 et “Roman Military Settlements in Lower Moesia (1st-3rd century)”, Archeologia, 33, 1982 (1985), p. 79-105.
- CIL XI, 3004 ; Sarnowski 1988 (note 41), p. 67.
- Suétone, Othon, 9 ; Vitellius, 15 ; Vespasien 6 ; Tacite, Hist., 1.76 ; 2.46-85 ; 3.21-27.
- G. Alföldy, “Die Verbreitung von Militärziegeln im römischen Dalmatien”, Epigraphische Studien, 4, 1967, p. 47 et S. Zabehlicky-Scheffenegger, M. Kandler, Burnum I. Erster Bericht über die Kleinfunde der Grabungen 1973 und 1974 auf dem Forum, Vienne, 1979.
- Hist., 4.68.
- Alföldy 1967 (note 46) ; Id., “Zu den Inschriften der legio VIII Augusta in Dalmatien”, VAHD, 82, 1989, p. 201-207. Voir aussi Bojanowski 1990 (note 32). Sur la présence ultérieure de soldats de la VIIIe légion autour de Salone, voir Wilkes 1969 (note 32), p. 115-116, qui s’appuie sur Betz 1938 (note 31).
- Pline, NH, 4.45 ; CIL VI, 3828 = 31692. Cf. G. Alföldy, “M. Cornelius Nigrinus Curiatius Maternus, General Domitians und Rivale Trajans,” Chiron, 3, 1973, p. 351 sqq. =MAVORS III, p. 173-174.
- On en trouvera la synthèse dans J.-J. Hatt, in : G. Livet, F. Rapp (éd.), Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, Strasbourg, 1980, p. 75-284 ; F. Pétry, “La ville romaine : Argentoratum”, in : G. Livet, F. Rapp (éd.), Histoire de Strasbourg, Toulouse, 1987.
- M. Reddé, “Le camp militaire romain de Mirebeau”, Militaires romains en Gaule civile, Lyon, 1993, p. 45-50 (= n°22) ; Id., “Le camp de Mirebeau et l’histoire de la VIIIe légion Auguste sous les Flaviens”, in : Goguey, Reddé, 1995 (note 3), p. 373-380.
- Frontin, Strat., 4.3.13.
- Voir notamment la datation de la céramique par B. Pferdehirt, in : Goguey, Reddé, 1995 (note 3).
- Toutes ces tuiles sont fabriquées à Mirebeau même. Cf. K. Kritsotakis, in : Goguey, Reddé 1995 (note 3).
- G. Alföldy, “Die Legionslegaten der römischen Rheinarmeen”, Epigraphische Studien, 3, Bonn, 1967, p. 11-13.
- Voir F. Bérard, in : Goguey, Reddé 1995 (note 3).
- Un second groupe, beaucoup plus réduit et plus tardif, mentionne la IIe et la VIIIe légion.
- Dessau 9200 ; E. Ritterling, “Zu den Germanenkriegen Domitians an Rhein und Donau”, JöAI, 7, 1904, Beiblatt, p. 23-28 ; D. Kennedy, “C. Velius Rufus”, Britannia, 14, 1983, p. 183-196 ; K. Strobel, “Zu den Vexillationsziegelstempeln von Mirebeau bei Dijon”, ZPE, 64, 1986, p. 257-264.
- K. Kritsotakis, in : Goguey, Reddé 1995 (note 3).
- Art. Legio 1658. Cf. CIL XIII 7574. L’hypothèse ancienne d’un cantonnement de la légion à Néris, dans l’Allier, doit aujourd’hui être complétement abandonnée, dans la mesure où il s’agit probablement d’une forgerie d’Antiquaire ; cf. Y. Le Bohec, in : Goguey, Reddé 1995 (note 3).
- M. Reddé, “Réflexions sur l’occupation militaire de Strasbourg et de Mirebeau au Ier siècle après J.-C.”, Jahresbericht der Gesellschaft Pro Vindonissa, 1997, p. 5-12.
- J.-J. Hatt, “L’incendie d’Argentorate en 96-97 après J.-C., une révolte militaire ignorée dans les Champs Décumates sous Nerva”, CRAI, 1949, p. 132-136 ; contra, M. Reddé, “Les ouvrages militaires romains en Gaule sous le Haut-Empire. Vers un bilan des recherches récentes”, JRGZM, 34, 1987, p. 343-368.
- Pferdehirt 1984 (note 2), avec de nombreuses cartes. On pourra voir aussi H. Jouffroy, “Le rôle de la VIIIe légion Augusta en Germanie Supérieure au IIesiècle”, in : Akten des 14. internationalen Limeskongresses 1986 in Carnuntum, 1990, p. 411-417.
- J.C. Wilmanns, “Die Doppelurkunde von Rottweil und ihr Beitrag zum Städtewesen in Obergermanien”, Epigraphische Studien, 12, 1981, p. 1-182.
- D. Baatz, “Kommandobereiche der Legionslegaten”, Germania, 67, 1989, p. 169-178 = MAVORS XI, p. 32-41.
- K. Kritsotakis, in : Goguey, Reddé 1995 (note 3). J. Dolata, “Hin zu einer archäologischen Nutzanwendung geochemischer Analytik römischer Baukeramik”, Mainzer Archäologische Zeitschrift, 3, 1996, p. 105-125 a contesté les conclusions de K. Kritsotakis mais de manière à notre sens hypercritique.
- D. Baatz, “Späthadrianische Ziegelstempel der 8. legion von der Saalburg”, Saalburg Jahrbuch, 27, 1970, p. 31-53 ; Id., “Gestempelte Ziegel der 8. Legion aus Osterburken”, Fundberichte aus Baden-Württemberg, 4, 1979, p. 130-132 et 13, 1988, p. 213 sqq.
- M. Reddé, “Sur quelques tuiles de la VIIIe légion à Xanten”, Mélanges Raymond Chevallier. 2. Histoire et archéologie, Tours, 1995, 2, p. 205-212.
- CIL X, 5829 ; cf. R. Saxer, Untersuchungen zu den Vexillationen des römischen Kaiserheeres von Augustus bis Diokletian. Epigraphische Studien, I, 1967, n°47.
- CIL VII, 300 = RIB 782 ; en revanche, M. Jarrett, “An Unncessary War”, Britannia, 7, 1976, p. 146-149, rejette l’idée d’une guerre vers la fin du règne. Contra, Frere 1967 (note 38), p. 123.
- M.W.C. Hassall, “R.S.O. Tomlin”, Britannia, 23, 1992, p. 317-318, n°20 = AE 1992, 1148 (Birrens). Cf. RIB 2216 et 2426, 1.
- P. Biellmann, “Biesheim-Oedenburg : un bimillénaire”, Annuaire de la société d’histoire de la Hardt et du Ried, 3, 1988, p. 21-30 ; le site a aussi livré une estampille de la IIII Macedonica, une estampille de la XIIII Gemina, deux d’une cohorte XXVI, à côté d’exemplaires plus tardifs de la I Martia.
- Voir Reddé 1997 (note 61).
- AE 1957, 123.
- AE 1939, 218.
- CIL III, 193 = IGLS 152 (Cyrrhus) : M. [Aur(elius)] Marcellus [mil(es) leg(ionis)] | VIII Aug(ustae).
- M. Reddé, “Le rôle militaire des ports de l’Adriatique sous le Haut-Empire”, in : C. Zaccharia (éd.), Strutture portuali e rotte marittime nell’Adriatico di età romana, Antichità Altoadriatiche XLVI, 2001, p. 43-54 (= n°4).
- Cf. Betz 1938 (note 31), n°228.
- E. Ritterling, RE, art. legio 1647.
- CIL III, 14692. E. Ritterling, RE, art. legio 1660-1663 ; cf. Wilmanns 1981 (note 64).
- I. Bojanowski, GZMBH Arheologia 25, 1970, p. 16 sqq, n°4 = A. et J. Šašel, “Inscriptiones Latinae quae in Iugoslavia inter annos MCMLX et MCMLXX repertae et editae sunt”, Situla, 19, 1978, n°785 (Letka) : Marti [d]eo s(acrum) Sur[(?)] | m(iles) leg(ionis) VIII A[ug(ustae)] | u(otum) l(ibens) p(osuit). Repris dans I. Bojanowski, “Legio VIII Augusta u Dalmaciji”, Arh. Vestnik, 41, 1990, p. 699-712.
- G. Alföldy, “Zu den Inschriften der legio VIII Augusta in Dalmatien”, VAHD, 82, 1989, p. 201-207.
- Pour E. Ritterling la présence de la VIIIe légion autour de Salone s’expliquerait par la nécessité de protéger l’Italie au temps des guerres marcomaniques ; or ce n’est pas depuis Salone qu’on protège la péninsule, mais depuis Aquilée.
- CIL III, 2020 ; 2034 ; 14691 ; 2036 ; 2051.
- M. Šašel Kos, “A Latin Epigraph of a Roman Legionary from Corinth”, JRS, 68, 1978, p. 22-25. On constate, à l’époque sévérienne, la présence de nombreux Thraces et Illyriens dans les légions rhénanes (cf. G. Alföldy, “Thrakische und Illyrische Soldaten in den rheinischen Legionen”, Epigraphisches aus dem Rheinland, 2, Epigraphische Studien, 4, 1967, p. 26-33) dont le recrutement peut s’expliquer par la nécessité de recompléter les effectifs, lors des expéditions orientales. F. Bérard, “Vie, mort et culte des vétérans d’après les inscriptions de Lyon”, REL, 70, 1992, p. 166-192, a insisté sur la nationalité d’une certaine Amabilis, native de Nicomédie, et épouse d’un soldat de la VIIIe légion en garnison à Lyon (CIL XIII, 1897) ; il relie cette particularité au séjour d’une vexillation en Orient. Dion Cassius 79.4 indique qu’en 218 les légions de Germanie ont passé l’hiver à Nicomédie. Il va de soi que ce passage par les détroits suppose un cheminement des légions par la voie de l’Europe centrale, et non en direction de Salone, mais ces deux itinéraires ne sont pas exclusifs l’un de l’autre.
- CIL XI, 6053 ; cf. Alföldy 1967 (note 55), p. 45, n. 232 ; F. Grosso, La lotta politica al tempo di Commodo, Turin, 1964, p. 437 sqq.
- Cf. Wilmanns 1981 (note 64).
- RIC IV, 1, p. 65 et n°11 p. 93.
- A. von Domaszewski, B. Dobson, Die Rangordnung des römischen Heeres, Cologne-Graz, 19672 p. 65 ; P. Fabia, La garnison romaine de Lyon, Lyon, 1918 ; F. Bérard, La cohorte urbaine de Lyon : une unité à part dans la Rangordnung ?, La hiérarchie (Rangordnung) de l’armée romaine sous le Haut-Empire (Lyon, 15-18 septembre 1994), Lyon, 1995, p. 373-382 ; Id., “Vie, mort et culte des vétérans d’après les inscriptions de Lyon”, REL, 70, 1992, p. 166-192.
- CIL III, 10471-10473 = Saxer 1967(note 69), p. 48-49.
- J.-J. Hatt, “Strasbourg romain”, in : G. Livet, F. Rapp, Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, Strasbourg, 1980, p. 98.
- A. Alföldi, “Die Zählung der Siege des Kaisers Gallienus und der Fides seiner Legionen”, Studien zur Geschichte der Weltkrise des 3. Jahrhunderts nach Christus, 1967, p. 73 sqq. ; J. Fitz, “Les antoniniani des légions de Gallien”, Mélanges d’épigraphie, d’archéologie et d’histoire offerts à J. Carcopino, Paris, 1966, p. 353-365 ; M. Christol, “À propos d’une monnaie légionnaire de Gallien à la légende LEG XIIII GEM VII P VII F provenant du trésor d’Évreux”, BSFN, 17, 1972, p. 203-206 ; C.E. King, “The Legionary antoniniani of Gallienus from Milan”, La zecca di Milano, Atti del Convegno internazionale di studio, 9-14 mai 1983, Milan, 1984, p. 103-131.
- CIL III, 3228 ; cf. M. Mirkovic, “Sirmium-Its History from the I Century A.D. to 582 A.D.”, in : V. Popovic (éd.), Sirmium I, Belgrade, 1971 p. 5-94, sc. p. 65 n°19 et le commentaire de C. Zuckermann, “Les campagnes des Tétrarques, 296-298. Notes de Chronologie”, AnTard, 2, 1994, p. 65-70.
- L. Bakker, “Rätien unter Postumus. Das Siegesdenkmal einer Juthungenschlacht im Jahre 260 n. Chr. aus Augsburg”, Germania, 71, 1993, p. 369-386 =AE 1993, 1231. Voir aussi I. König, “Die gallischen Usurpatoren von Postumus bis Tetricus”, Vestigia, 31, 1981, p. 198 et 200.
- J.-N. Barrandon, C. Brenot, “Variations du titre de l’antoninianus de Victorin : une émission trévire exceptionnelle”, RN, 1976, pp. 97-109.
- Pferdehirt 1984 (note 2), p. 431.
- RIC, V, 2, 426 sqq. ; 440 ; P.J. Casey, “Carausius and Allectus”, The British usurpers, Londres, 1994.
- Publiée par T. Drew-Bear, “Les voyages d’Aurelius Gaius, soldat de Dioclétien”, La géographie administrative et politique d’Alexandre à Mahomet, Strasbourg, 1981, p. 93-141 (= AE 1981, n°777 = SEG XXXI, 1981, n°1116).
- Zuckermann 1994 (note 93).
- R. Rebuffat, “Maximien en Afrique”, Klio, 74, 1992, p. 371-379.
- Contre l’hypothèse de D. Hoffmann, Das spätrömische Bewegungsheer und die Notitia Dignitatum, Düsseldorf, 1969-1970, I, p. 183.