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Marie-Thérèse Le Dinahet, “Cultes étrangers et cultes locaux dans les Cyclades à l’époque impériale”, dans G. Labarre (éd.), Les cultes locaux dans les mondes grec et romain, Actes du colloque de Lyon, 7-8 juin 2001, Lyon, 2004, 129-142.

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Considéré comme un espace en déclin à l’époque impériale, l’archipel des Cyclades, au sens large du terme, paraît être alors caractérisé par une certaine atonie de la vie religieuse, qui concerne aussi bien les cultes traditionnels que les cultes “étrangers”, parmi lesquels l’auteur classe les “cultes égyptiens”. Cette vision des choses, relayée notamment par F. Dunand dans sa thèse1, mériterait d’être nuancée. Ainsi, le monnayage hellénistique en bronze de Syros présente un riche panthéon dont Isis est absente, tandis qu’à l’époque impériale la déesse et les Cabires sont les seules divinités à figurer au revers des monnaies sorties de l’atelier local.

À Paros, la présence isiaque est attestée du Ier au IVe siècle de notre ère par plusieurs documents qui témoignent de l’insertion des élites locales dans la communauté des fidèles (sarcophage de Kleitoménès, fils d’Épianax ; RICIS 202/1002). Des prêtres de Sarapis sont encore mentionnés à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle. Le Sarapieion de Minoa d’Amorgos, fondé au IIIe siècle a.C. et qui a peut-être été retrouvé à proximité du gymnase, était semble-t-il encore en activité au IIe siècle p.C.2. Les divinités isiaques font également l’objet d’un culte à Myconos à la fin du Ier ou au début du IIe siècle (RICIS 202/0501). Il en va peut-être de même à Andros (RICIS 202/1801-02) et Ios (RICIS 202/1101) où l’on a découvert deux versions de l’arétalogie d’Isis.

Il est toutefois très exagéré d’écrire (p. 140) que ces cultes introduits à l’époque hellénistique prennent encore plus d’ampleur à l’époque impériale. Ce n’est pas, en tous cas, ce que laisse entendre la documentation dont nous disposons.



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  1. Le culte d’Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée II, 218.
  2. Sur les isiaca et aegyptiaca d’Amorgos, on verra L. Marangou, “Amorgos and Egypt in Hellenistic and Roman Periods: Old and New Evidence”, dans M.-O. Jentel & G. Deschênes-Wagner (éds), Tranquillitas. Mélanges en l’honneur de Tran tam Tinh, Québec, 1994, 371-381 ; Ead., Amorgos 1 : Minoa. The Town, the Harbour and the Country, Athènes, 2002 [non vidimus]. Parmi la dizaine d’inscriptions à caractère isiaque de l’île, aucune n’est postérieure au Ier siècle a.C.
Bricault, Laurent (2008) : “Marie-Thérèse Le Dinahet, ‘Cultes étrangers et cultes locaux dans les Cyclades à l’époque impériale’, dans G. Labarre (éd.), <i>Les cultes locaux dans les mondes grec et romain, Actes du colloque de Lyon, 7-8 juin 2001</i>, Lyon, 2004, 129-142”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/le-dinahet-2004/ [consulté le 15 août 2021].

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