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Historiographie celte : la redécouverte des Gaulois dans le nord de la France et en Belgique

Jusqu’aux découvertes des dernières décennies, on ne considérait pas le nord de la France au rang des régions phares de la Protohistoire. Depuis le siècle précédent,  rien pourtant n’empêchait une science en progression ; je voudrais ici expliquer certains points du développement de cette historiographie, rappeler quelques découvertes significatives, enfin pointer quelques traits particuliers qui illustrent localement des conceptions répandues dans d’autres régions. Par ailleurs, une caractéristique propre à la recherche archéologique du nord de la France résulte également de son voisinage avec la Belgique toute proche. Il ne peut certes être question dans le cadre de cet article d’exposer totalement l’histoire très riche de la recherche protohistorique dans ce pays voisin, mais je voudrais seulement souligner les échanges qui caractérisèrent les rapports entre les archéologues des deux côtés de la frontière et tenter de mesurer la distance qui les sépare dans le cours du XXe s.

Aux origines de la recherche archéologique…

Plusieurs exemples régionaux illustrent l’intérêt porté au passé, en particulier gaulois, depuis la Renaissance. En 1584, des vestiges antiques sont découverts au pied des Pierres Jumelles, deux mégalithes voisins de Cambrai. Les quelques objets recueillis (avec la transcription d’une inscription latine) furent déposés dans un coffret de fer au pied du menhir septentrional. Redécouverts en 1785, ces décombres alimentèrent de longues et rocambolesques histoires autour des “pierres celtiques”. Dans ce même siècle, se place l’œuvre de Jean Lemaire de Belges, originaire du Hainaut et historiographe à la cour de Bourgogne. En 1512, sa poésie intitulée Illustrations de la Gaule et singularités de Troyes donne une origine aux Gaulois, ancêtres à l’origine même de la nation française. Le poète est d’ailleurs aussi l’auteur de la première relation scientifique d’une fouille de tombe romaine1. Plus d’un siècle plus tard, en 1697, des travaux sont entrepris dans les eaux de la fontaine dite Bouillon à Saint-Amand-les-Eaux, très utilisée dans les soins de la gravelle. Un mouvement de terrain sous la source dégagea plus de deux cents figures de bois. La description de l’époque laisse supposer la mise au jour d’ex-voto dont certains détails rappellent les découvertes récentes des sources de la Seine ou de Chamalières, comme la mention de personnages en longue tunique, le port d’anneau (torque ? offrande ?)2.

Dès le XVIIIe s., les vestiges monumentaux constitués par les fortifications attirent l’attention des lettrés. Dans un milieu intellectuel porté à l’étude des textes antiques, le toponyme Camp de César retient toute l’attention de l’abbé de Fontenu. Louis-François de Fontenu (1677-1759), ecclésiastique, mais surtout lettré et passionné d’antiquité depuis un séjour romain dans son enfance3, fut membre de l’Académie des Inscriptions et Belles lettres. Il décrit en particulier les sites de l’Étoile (Somme), de la Chaussée-Tirancourt (Somme) et s’intéresse également aux deux sites nordistes que sont Étrun près d’Arras et Étrun près de Cambrai4. Son contemporain est le comte de Caylus, illustre antiquaire dont le Recueil d’antiquités comporte un plan de ce dernier site exécuté par Ch. Toussaint Havez, ingénieur des Ponts et Chaussées du Hainaut5 : pourtant la dénomination Camp de César n’est pas significative pour de Caylus car il considère la fortification comme l’enceinte médiévale du roi Louis6. Au début du XIXe s., les relevés se font plus précis dans la Somme, à l’initiative des préfets de département qui en 1810, en 1817 et surtout en 1821 (circulaire du ministère de l’Intérieur) recommandent de rechercher les antiquités des départements. Le comte d’Allonville, qui exerce pendant six ans, entre 1817 et 1823, la fonction de préfet de la Somme, s’acquitte de cette charge et publie une Dissertation sur les camps romains du Département de la Somme. On dispose ainsi des plans de Liercourt, de l’Étoile et de La Chaussée-Tirancourt7.

Les chercheurs du XIXe s.

La fouille de Port-le-Grand (Somme)

Une des premières relations de découverte de cimetière gaulois fut celle de Port-le-Grand dans la Somme, faite en 1833 et 1834. L’auteur en est Jean-Pierre Hecquet d’Orval, issu d’une famille particulièrement illustre de la Société d’Emulation d’Abbeville : l’aïeul, Pierre (1743-1827) est membre correspondant de la jeune société créée en 1797 ; notre auteur, Jean-Pierre (décédé en 1859) sera vice-président en 1852 et son fils Pierre-Émile (décédé en 1887), y publiera également. Une découverte fortuite de vases gaulois en 1833 donne ensuite lieu à une recherche systématique l’année suivante. Entre le 28 octobre et le 15 novembre 1834, l’archéologue dégage seize “fouilles” dont la description nous conduit à y voir seize tombes : en effet, celle-ci s’accompagne d’un journal de fouilles qui mentionne le nombre et la forme des vases, leur contenu (des ossements humains calcinés, ou des os non brûlés de grands quadrupèdes), la présence d’un “fragment de boucle” (un ardillon de fibule) et d’une “lame de poignard”. Deux tombes sont dessinées et le plan des autres ensembles est représenté de façon schématique ; une planche rassemble encore les dessins particulièrement précis des principales céramiques, avec leur attribution par tombe, ce qui en permit la détermination à partir du mobilier conservé au musée municipal d’Abbeville8. Il est particulièrement intéressant de noter par quelle démarche ces tombes reçurent une attribution chronologique aussi précise. Citons l’auteur lui-même :

Des vases semblables… découverts en-dessous des fondations d’une maison romaine, que la Société d’Emulation a fait fouiller à Noyelles-sur-Mer, les monnaies romaines du Haut Empire, trouvées dans le bois des Chartreux jamais à une aussi grande profondeur que les vases, sont des faits qui me semblent devoir faire remonter ces sépultures à une époque antérieure à la domination romaine… mais la présence d’une arme en fer et l’absence de tout instrument en pierre, leur assignerait une antiquité moins reculée que celle des tumulus de Port…9.

Ainsi, l’auteur fait preuve d’une réflexion originale sur la stratigraphie, que certains archéologues du XXe s. même ne purent proposer.

Cette découverte, et l’interprétation qui en fut faite, eurent un écho considérable au XIXe s. Aussi bien l’abbé Cochet en Normandie, qu’Auguste Terninck, son contemporain pour le Pas-de-Calais, utilisent ce travail pour dater leurs propres découvertes.

Auguste Terninck (1811-1888) est l’archéologue le plus prolixe et le plus connu du Pas-de-Calais de son époque. Percepteur à Bois-Bernard (Pas-de-Calais), il appartient à la bourgeoisie catholique de l’Artois et son œuvre révèle à maintes reprises son attachement à la pensée chrétienne, en contradiction avec les théories évolutionnistes de l’époque10. Il est avant tout l’un des membres fondateurs de la Commission des Monuments historiques du Pas-de-Calais créée par arrêté préfectoral du 15 juin 1846 et à ce titre, il participe à tous les travaux de la Commission : Statistique monumentale, Dictionnaire historique et archéologique, mémoires et bulletins. On ignore s’il pratiqua lui-même des fouilles, s’il s’appuyait sur un réseau d’informateurs. Certaines de ses découvertes furent déposées dans les musées d’Arras ou de Douai, mais il réunit aussi une importante collection personnelle à partir des seules découvertes de l’Artois, dont les dessins, réalisés par son fils Raphaël, furent publiés à plusieurs reprises, en particulier dans l’Artois souterrain. Sa collection fut déposée au musée de Lille après sa mort11.

Terninck eut l’occasion de rencontrer des mobiliers de tombes gauloises mais, à la différence d’Hecquet d’Orval, qu’il connaît pourtant, sa réflexion repose plus sur les textes anciens que sur des observations de terrain. Ses travaux constituent davantage des dissertations sur la guerre des Gaules, ou sur les textes de Strabon, Diodore de Sicile, Tacite ou autre auteur classique… En particulier dans l’Artois Souterrain12, il s’appuie sur les travaux de ses contemporains, comme A.-G.-B. Schayes, A. de Caumont, ou A. Thierry, s’attardant longuement sur la distinction entre les tombes celtiques et les tombes germaines, qui sont supposées à ses yeux dévoiler un pan particulièrement révélateur de ce qui différencie les religions de ces deux peuples. Autrement dit, le mode funéraire est la quintessence de la religion et doit donc à ce titre être particulièrement étudié. Les tombes germaines imposent avant tout l’incinération du défunt : pour Terninck, l’ustion du cadavre est la signature du caractère germain du défunt : il cite en exemple Port-le-Grand, les tumulus de la Cité de Limes, ou les découvertes de l’abbé Cochet à Moulinaux  et démontre ensuite que ces régions ont pu être envahies par les Germains, sans s’efforcer de distinguer les populations germaniques pré-romaines de celles qui se répandirent dans le nord de la Gaule après l’époque romaine : ainsi, la Cité de Limes fut le refuge des pirates saxons ! Moulineaux relevait des Calètes associés aux Nerviens ! Si ces tombes à incinération correspondent à des populations germaines, les Celtes ont, quant à eux, la coutume d’inhumer leurs défunts : l’absence de tombes à incinération en Artois est à ses yeux particulièrement révélatrice. Sa démonstration repose alors essentiellement sur des découvertes de sites à “pierre tombale”, à savoir les tombes mégalithiques, même les vases de Maroeuil sont ici mentionnés à côté de squelettes, ceux de Lens n’étaient pas associés à des cendres.

Planche récapitulative des céramiques et fibule trouvées à Port-le-Grand (d’après J.-P. Hecquet d’Orval, 1838-1840).
Fig. 1. Planche récapitulative des céramiques et fibule trouvées à Port-le-Grand (d’après J.-P. Hecquet d’Orval, 1838-1840).

Un contemporain d’Auguste Terninck, Louis-Gabriel Bellon, n’est connu des archéologues que par la nécropole de Saint-Nicolas-lez-Arras. Et c’est bien regrettable car, à la différence d’Auguste Terninck, ses relevés de structures, ses dessins de mobilier sont d’une remarquable précision. Bellon (1819-1899) a en effet suivi un enseignement artistique, il fait partie de l’école dite d’Arras dont Camille Corot est le plus illustre représentant. Il est également membre de la Commission des Monuments historiques du Pas-de-Calais et de l’Académie d’Arras. Ses facultés d’observation, ses talents de dessinateur émanent particulièrement des minutes de chantier retrouvées récemment et qui permirent une première étude complète de ces tombes aristocratiques augustéennes, contenant amphores et objets du feu13. Bellon fut aussi un collectionneur avisé, spécialiste en particulier des Tanagra, et une partie de sa collection, qui avait échappé à la destruction, pendant la Première Guerre Mondiale, du musée privé organisé par son fils, fut d’ailleurs en 2009 l’objet d’une vente exceptionnelle (Journal des Arts, 3 avril 2009).

Dans la métropole lilloise, il faut citer Henri Rigaux, archiviste et archéologue de terrain (1847-1924), qui est à l’origine de la découverte des premières céramiques peintes du type Kemmelberg à Houplin-Ancoisne. Suivant, en 1875, la pose d’une conduite destinée à alimenter en eau potable la ville de Lille, il constate la ressemblance frappante entre les tessons d’Houplin et ceux qu’on découvre dans la Marne. Cette remarque a été vérifiée par les fouilles des dernières décennies menées dans la métropole.

À la fin du siècle, l’identification du premier murus gallicus régional fut le fait de Mgr Dehaisnes, président de la Commission Historique du Nord, qui détermina les longs clous trouvés dans le rempart de Flaumont-Waudrechies (dit alors d’Avesnelles) dans les phases successives de destruction du rempart par l’exploitation de dolomie14. Le site figure ainsi dans la liste du manuel de J. Déchelette15 mais s’il est souvent répertorié dans la bibliographie16, il n’a pas fait l’objet de fouilles avant 1986.

Celtomanie et récupération politique

Deux exemples illustrent régionalement le phénomène de celtomanie bien connu au XIXe s., à savoir les Pierres Jumelles de Cambrai et la pierre de Bellignies, près de Bavay (Nord). L’exemple cambrésien concerne deux mégalithes voisins, d’où leur nom attesté à partir du XIVe s. Plusieurs fouilles furent pratiquées sur le site, on l’a vu plus haut, depuis le XVIe s. Si on tente d’analyser l’ensemble de la documentation ancienne, il apparaît de façon claire que le site, à proximité d’une voie romaine, est aussi celui d’une nécropole romaine. Il est piquant de noter que celle-ci fut l’objet d’une “fouille” dès 1585 (ou 1685 ?) à en juger par la redécouverte en 1785 d’un coffret contenant au moins une médaille de 1581. À cet emplacement se trouvait, semble-t-il, entre autres vestiges, un monument dédié à Mercure par un certain Canusius17. En 1805, des fouilles sont à nouveau programmées sous la direction de J.-P. Lambiez, connu avant la Révolution comme “le Père Grégoire”. Né à Bavay au milieu du XVIIIe s., ce dernier est très tôt intéressé par les fréquentes découvertes d’antiquités dans l’ancienne capitale de cité. Rentré d’abord au couvent des Récollets de Lille, il quittera l’état ecclésiastique pour devenir ensuite farouche adversaire de la noblesse émigrée. Il publie à partir de 1790 la Feuille d’Or, journal scientifique et politique à la fois18 et organise à deux reprises une société de fouilles par actions sur le territoire de Bavay. On lui doit la découverte, ou la conservation dans sa collection, entre autres, d’un trépied de bronze, dit trépied de Bacchus en raison de son ornementation dionysiaque, préservé depuis 1796 au musée de Douai19. Ses fouilles furent aux yeux des contemporains décevantes car elles ne mirent au jour que des fragments de “vases de terre et de fer ainsi que des ossements”. À nos yeux, il s’agit des vestiges d’un cimetière romain situé à l’extérieur de la ville romaine, d’une certaine qualité révélée non seulement par la découverte du XVIe s. mais encore par une découverte postérieure (1838) qui mit au jour différents objets typiques de la première moitié du Ier s. p.C. : assiette de terra nigra, bassin de bronze, trépied de fer mais aussi objets du feu. Peu après, parut dans les mémoires de la Société d’Emulation de Cambrai, un texte littéraire expliquant l’origine légendaire des Pierres dans une veine romantique, fortement influencée par le poème d’Ossian20

La pierre de Bellignies, dite La Pierre Croute, tira son heure de gloire de l’action du même directeur des fouilles de Bavay, J.-P. Lambiez. Son imagination fertile propose de voir dans cette pierre de Bellignies, située à l’origine à l’entrée de souterrains dits Trous des Sarrasins21, un monument destiné au culte du dieu Bel, dont le nom serait bien sûr à l’origine du toponyme. À ce titre, sur son intervention en 1810, le comte de Bellignies, M. de Molembaix fit transporter cette précieuse pierre dans le parc de son château (où elle se trouve encore de nos jours) à l’aide de …trente-deux chevaux22.

Le Second Empire est pour la Belgique une période de relations tendues avec la France. Déjà en 1830, lors de la création du royaume, la fraction républicaine française souhaitait une annexion de la Belgique, ce qui était aux yeux des autres puissances totalement impossible. L’armée française intervint toutefois dans la prise de la place forte d’Anvers et un sentiment anti-français se développe alors en Belgique. Sous Louis-Philippe, les tentatives d’annexion ne furent plus au goût du jour et les relations franco-belges sont avant tout d’ordre commercial et douanier. Mais sous Napoléon III, l’accueil en Belgique des opposants comme Victor Hugo, la reprise des fortifications d’Anvers, ravivent les tensions entre les deux pays voisins, malgré certaines sympathies du côté catholique23. Les arguments favorables à l’annexion, comme la langue commune et surtout la référence aux frontières naturelles se multiplient du côté français. Différentes propositions impériales, voire des intimidations créèrent en Belgique un sentiment de méfiance, si ce n’est d’opposition ouverte à la France. C’est dans ce climat qu’a lieu à Anvers l’érection en 1861 d’une statue monumentale de Boduognat, le chef des Nerviens24. Le choix du personnage fait référence à l’idéologie définissant la spécificité de la récente Belgique, illustrée, selon Eugène Warmenbol, par des écrits contemporains, en particulier du poète flamand H. Conscience : le Boduognat mourant d’Anvers est une illustration du “gaulois septentrional” proche du Germain, du Belge, et surtout pas du Gaulois. Anvers est aussi choisie dès 1852 comme l’emplacement idoine à une retraite éventuelle de la famille royale et des grands corps de l’État en cas de menace française : des premiers travaux sont donc entrepris sous Léopold Ier et, une décennie plus tard, des ouvrages considérables sont encore engagés sous la férule d’Henri Alexis de Brialmont, dit le Vauban belge, pour défendre la ville. Une des portes monumentales de la nouvelle enceinte, appelée la Porte du Chemin de Fer, prévue pour résister à une éventuelle attaque française, est ornée des statues majestueuses de Boduognat (œuvre de Pierre-Armand Cattier) et d’Ambiorix (réalisée par Antoine-Félix Bouré). Là encore les “anciens Belges” sont considérés comme les premiers héros de l’histoire belge25. Ajoutons encore qu’Ambiorix a également fait l’objet d’une statue monumentale, réalisée par Jules Bertin, autre sculpteur formé à Anvers, pour la ville de Tongres (1866)26. Il s’agit là aussi pour la jeune nation de marquer son attachement à ses illustres prédécesseurs.

L’archéologie belge au XIXe s. : les découvertes de Frasnes-lez-Buissenal
et d’Eigenbilzen, les fouilles d’Hastedon

Deux découvertes exceptionnelles ont marqué la protohistoire belge au XIXe s. : le trésor de Frasnes-lez-Buissenal (aujourd’hui entité de Frasnes-lez-Anvaing, Hainaut) et la tombe d’Eigenbilzen (Limbourg). Le premier fut exhumé fortuitement lors de plantations en 1864 et resta en propriété privée jusqu’en 1953 lorsqu’il fut acheté par un collectionneur new-yorkais, Alastair Bradley Martin. Il est actuellement en dépôt au Metropolitan Museum27. Pendant presque un siècle, à l’exception de la photo du manuel de Déchelette28, les torques et leur exceptionnelle ornementation ne furent connus que par le dessin qu’en fit E. Joly dans sa publication l’année suivant sa découverte29. Cet archéologue, magistrat, un moment bourgmestre de Renaix, fut surtout un excellent dessinateur, formé par le peintre néo-classique François-Joseph Navez. Les objets découverts en 1871 à Eigenbilzen entrèrent en revanche aux musées royaux d’art et d’histoire et furent l’objet d’une abondante littérature30. Il est piquant de remarquer qu’ils furent datés dès leur découverte du IVe s. a.C.31.

Les torques de Frasnes-lez-Buissenal (d’après E. Joly, 1865).
Fig. 2. Les torques de Frasnes-lez-Buissenal (d’après E. Joly, 1865).

Le XIXe s. est encore la période d’un développement exceptionnel des sociétés savantes. Le phénomène connu également dans le nord de la France est particulièrement développé en Belgique : chaque canton ou presque publie sa propre revue : on citera particulièrement les Annales de la Société archéologique de Namur (à partir de 1849, où figure entre autres la publication des nécropoles hallstattiennes de Louette-Saint-Pierre et Gedinne), les Annales du Cercle archéologique de Mons (depuis 1857), les Annales de la Société royale d’archéologie de Bruxelles, depuis 1887-1888 (qui publia notamment un ouvrage célèbre de F. Cumont, Comment la Belgique fut romanisée), mais aussi les Annales de la Société royale d’histoire et d’archéologie de Tournai, le Bulletin de l’Institut archéologique liégeois (réceptacle entre autres de la publication des premières tombes hallstattiennes de Saint-Vincent).

Le Second Empire est aussi l’époque des premiers essais de fouilles scientifiques dans les sites gaulois. La Commission de topographie des Gaules, créée en 1858 pour préparer l’histoire de Jules César à laquelle travaillait l’Empereur, s’attacha à réunir les documents idoines sur le terrain des principaux faits et batailles de la guerre des Gaules. Les recherches les plus importantes se firent essentiellement à Alise-Sainte-Reine (Côte d’Or) et en forêt de Compiègne32 mais il faut rappeler aussi que d’autres fouilles furent pratiquées à l’étranger33 et, en particulier, la même commission chargea le commandant de Locqueyssie de procéder à des vérifications sur les sites susceptibles d’être l’emplacement de l’oppidum des Aduatuques. Le rôle des militaires dans l’archéologie du XIXe s.34 trouve un nouvel exemple dans cette fouille du commandant du génie, qui vint en 1863 pratiquer des fouilles dans le fossé de la fortification d’Hastedon, sur la commune de Saint-Servais (entité de Namur). Auguste Limelette, ingénieur, propriétaire à Hastedon, participe aux recherches qui, semble-t-il, ne furent pas couronnées de succès, car seulement “quelques débris de poterie grossière, pas même une monnaie de cette époque” furent mis au jour. De plus, rapporte-t-il, le commandant du génie estima le terrain trop exigu pour contenir les 56 000 hommes de l’armée aduatuque35. Cette remarque figure également dans l’Histoire de Jules César (chap. VI, note 30). S’il n’est fait aucune allusion à la fouille d’Hastedon, le site retenu pour sa topographie est Namur, malgré sa surface réduite et à l’exclusion du Mont Falhize qui ne correspond pas à la description césarienne36. La planche 10 du même ouvrage comporte effectivement l’indication de l’oppidum à Namur, le site d’Hastedon n’est pas habillé de commentaire. En revanche, l’inventaire effectué par J. Soury en 1870 des papiers retrouvés aux Tuileries fait allusion à la recherche d’Aduatuca et mentionne l’action de Locqueyssie37. Quelques années plus tard, G. Arnould et F. de Radigues entreprennent des recherches sur la fortification38. Ils font allusion au travail de la Commission de topographie exécuté uniquement sur le fossé de l’isthme. Pourtant, cette recherche contribua sans doute à la notoriété du site car celui-ci fut l’objet d’une visite du congrès international d’Anthropologie et d’Archéologie préhistorique qui tint sa sixième session à Bruxelles39. C’est en prévision de cette visite que la fouille de la société archéologique namuroise fut élargie : un vaste programme de recherche conduisit alors à effectuer huit tranchées réparties dans l’ensemble de l’enceinte, qui révélèrent toutes un mode identique de construction du rempart, à savoir une élévation sur radier de bois avec, par endroits, des noyaux vitrifiés. Des fouilles furent menées encore entre 1966 et 1970 sur ce site très menacé par l’urbanisation, qui confirmèrent le mode de construction du rempart daté alors au 14C du milieu du Ve s. a.C. alors que des observations sur la surface intérieure se révélèrent négatives40.

Plan de l’oppidum des Aduatuques (d’après Napoléon III, pl. 10).
Fig. 3. Plan de l’oppidum des Aduatuques (d’après Napoléon III, pl. 10).

La première moitié du XXe s. : l’archéologie officielle en Belgique,
l’absence de recherches dans le nord de la France

Les deux côtés de la frontière vont alors suivre une évolution totalement divergente. Comme dans l’ensemble de la France, cette période ne correspond pas à une grande activité archéologique entre la Somme et la frontière belge. Ainsi, la Revue du Nord, créée en 1910, ne publiera pas de fascicule archéologique avant 195641. Seules quelques allusions à des découvertes isolées relatées dans les sociétés savantes, font l’objet d’une notice dans la chronique de la revue. Pourtant, quelques recherches auraient mérité, si les circonstances avaient été plus favorables, un développement particulier. En premier lieu, les travaux de creusement du canal du Nord, surveillés par A. Salomon, amènent la découverte à Moeuvres (Nord) d’un “charnier” dans un fossé suivi sur plus de 35 m de long, large de 2 m et profond de 0,75 à 1 m. Sur une dizaine de mètres fouillés, se trouvaient plus de 200 individus enchevêtrés. Mais aucun crâne ne fut recueilli et les vertèbres cervicales ne comportent pas de traces d’intervention humaine. À toutes profondeurs, note A. Salomon42, se trouvaient des armes (épées, pointes de lance, javelots), pièces de harnachement mais aussi des objets de parure : fibules, pincettes, grains de collier. L’ensemble du matériel a été daté par J. Déchelette de La Tène moyenne43.

Ce matériel a aujourd’hui disparu mais cette découverte est évidemment rapprochée désormais de celles faites dans les sanctuaires picards, et en particulier sur le site de Ribemont-sur-Ancre.

Après la Première Guerre Mondiale, un des chercheurs les plus éminents, Maurice Hénault, est le fondateur de la revue Pro Nervia, bibliothécaire à Valenciennes, conservateur du musée de Bavay… Ce site est avant tout celui d’une capitale de civitas romaine, mais la démarche de son conservateur nous semble intéressante à noter. Entre 1927 et 1930, ses publications révèlent particulièrement une politique de contacts et d’échanges. Il cherche à rencontrer ses collègues du musée de Reims, il participe à une fouille de tombe marnienne et tient un courrier suivi avec l’abbé Favret d’Epernay. Cette démarche vise à résoudre le problème alors insurmontable de la différenciation des céramiques pré-romaines et romaines, il semble ainsi assuré de distinguer les sépultures “nerviennes” des tombes romaines, quoique, note-t-il, “la couleur n’ait pas été utilisée chez les Nerviens”. Cette activité d’échanges et de dépôts est fréquente dans les musées dès le XIXe s., comme au musée de Saint-Germain-en-Laye dès sa création44 ; dans l’exemple bavaisien, les comparaisons et échanges sont destinés à classer, à dater les nombreuses céramiques exhumées dans les sablières alors exploitées dans les faubourgs de Bavay et qui recouvrent les cimetières de la ville romaine. Cette pratique explique encore que le musée de Bavay conserve une petite série d’objets provenant des environs d’Épernay et de Reims45.

À la même époque, en revanche, est préparé un autre travail qui en dépit de son manque d’intérêt, est souvent cité (il fait notamment l’objet d’une recension élogieuse dans la Revue du Nord46) et reçoit la deuxième mention au concours des Antiquités de la France en 194547). Il s’agit du travail de G. Deneck (1943), qui écrit au début du chapitre consacré à l’âge du Fer que seuls des textes permettent une connaissance de cette période, sans citer aucune découverte ni recherche. Les recherches de Mortimer Wheeler sur les oppida régionaux ne trouvent aucun écho dans le nord de la France de l’entre-deux-guerres.

La situation est en revanche tout à fait différente dans la Belgique toute proche où se met en place alors une archéologie officielle, confiée à des professionnels et servie en outre par des personnalités exceptionnelles. Le premier service officiel est créé en 1903, à la suite de fouilles organisées dans les grottes de Furfooz et de Chaleux, grâce aux financements de Louis Cavens ; il ne s’agit alors que d’un service destiné à travailler au seul profit des musées royaux des Arts décoratifs et industriels, qui seront dénommés en 1912 musées royaux du Parc du Cinquantenaire avant de devenir, en 1926, les musées royaux d’Art et d’Histoire. Le comte Cavens fut un des principaux mécènes du nouveau musée, achetant des collections pour les y déposer48. Il conçut d’ailleurs un concours récompensant la meilleure carte archéologique de la Belgique, qui fut remporté par le baron A. de Loë, le premier conservateur adjoint au musée puis responsable du nouveau service des fouilles. Cet aristocrate, membre fondateur de la Société d’archéologie de Bruxelles, est notamment l’auteur des premières recherches scientifiques (financées aussi par L. Cavens) dans les tombelles ardennaises : c’est sur le site de Sibret, au lieu-dit Belle Eau, que le baron de Loë découvrit l’originalité du groupe des tombelles ardennaises, marquée pour cet archéologue à la fois par le rite exceptionnel de l’inhumation et par des similitudes avec le matériel champenois. La fouille de six tombelles ayant révélé le matériel désormais classique (parures de torque et bracelets, situles) lui fournit alors la preuve d’une phase laténienne développée sur le territoire belge49. D’autres recherches importantes se déroulèrent ensuite sur le territoire de Malines (site du Nekkerspoel) et de La Panne sous la direction entre autres d’E. Rahir, adjoint puis successeur de Loë aux Musées royaux d’Art et d’Histoire. Des campagnes de fouilles, menées de façon professionnelle, mettent au jour une activité saunière et les habitats et nécropoles correspondantes50. Cette fouille d’un site contigu à la frontière (territoire de la commune française de Bray-Dunes) n’incite pourtant pas à une prolongation du côté français. Le seul écho se trouve dans un compte rendu, certes circonstancié, publié dans la Revue du Nord, par A. Lesmaries51. En 1958, le service des fouilles est transféré à l’Institut royal du patrimoine artistique et devient ensuite un véritable service national qui va éditer jusqu’en 1987 plus de deux cents fascicules Archaeologia Belgica qui témoignent bien de l’intense activité du service. En même temps, les universités de Gand (professeurs H. Van de Weerd puis S.-J. de Laet) et de Louvain (prof. J. Mertens) développent un enseignement d’archéologie nationale. Aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, si l’activité de fouilles décroît quelque peu, le travail de publication des collections est en revanche très important : M.-E. Mariën, conservateur de la section de “Belgique ancienne” va éditer d’importants travaux qui marqueront la recherche protohistorique de la deuxième moitié du siècle. La publication, en néerlandais, d’Oud-België, en 1952, constitue une première synthèse magistrale de l’archéologie préhistorique et protohistorique du pays. Suivent ensuite les monographies dont la plus importante est assurément le “Groupe de la Haine” décrivant les matériaux découverts dans le Hainaut belge52. Le système chronologique qu’il mit en place fut longtemps utilisé en Belgique et parfois dans le nord de la France53.

Pour conclure, il nous semble important de souligner le nombre et la qualité des recherches anciennes, dont l’intérêt se noiera dans le vide de la recherche des deuxième et troisième quarts du XXe s. Il faut aussi relever l’influence des écoles de dessin classique, à l’origine du dessin archéologique, le cas le plus discernable étant celui de Bellon – mais on pourrait également citer E. Joly, dont le dessin du torque de Frasnes fut un document essentiel dans le développement de l’histoire de l’art celtique. Cette histoire de la recherche exprime aussi toute l’importance du fait humain dans l’archéologie. Si elle est science, elle est surtout science humaine, et le déroulement de son histoire prouve davantage l’implication de fortes personnalités plus que des institutions. C’est à ce titre et sur cette réflexion que nous voulons rendre hommage à Olivier Buchsenschutz.

Bibliographie

  • Aghion, I., dir. (2002) : Caylus, mécène du roi. Collectionner les antiquités au XVIIIe s., Paris.
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Notes

  1. Lemaire de Belges 2001.
  2. Leman-Delerive & Warmenbol 2007.
  3. Richardot 1976.
  4. Fontenu 1736-1740.
  5. Pinon 2002.
  6. Leman & Leman-Delerive 1995.
  7. Allonville 1828.
  8. Leman-Delerive 1976. Quelques vases furent déposés au musée céramique de la manufacture de porcelaine de Sèvres par Hecquet d’Orval lui-même : en témoigne la lettre de remerciement du conservateur A.-L. Brongniart : cf. Hecquet d’Orval 1878.
  9. Hecquet d’Orval 1838-1840.
  10. Monchy 1986.
  11. Leman-Delerive 1971
  12. Terninck 1874-1880.
  13. Jacques 2007.
  14. Dehaisnes 1895.
  15. Déchelette 1927, 494.
  16. Wheeler & Richardson 1957.
  17. Delmaire 1996.
  18. Marchand 2007.
  19. Louis 1997.
  20. Machut 2006.
  21. Desailly 1923.
  22. Croix 1956.
  23. Stengers 1975.
  24. Warmenbol 2001.
  25. Warmenbol 2009a.
  26. Hurt 2003.
  27. Cahen-Delhaye 1990.
  28. Déchelette 1927, 844.
  29. Joly 1865. Les dessins des torques entiers (fig. 2) sont signés de L. Van Peteghem, tandis que les détails des parures ont été dessinés par E. Joly.
  30. Mariën 1987.
  31. Schuermans 1872.
  32. Maison 2001.
  33. Sagnes 2008, 415-416.
  34. Bayle 1984-85,1987.
  35. Limelette 1866. Je remercie E. Warmenbol de m’avoir signalé cet article.
  36. Un autre emplacement mentionné est Sautour près de Philippeville mais sa surface de trois hectares est jugée trop restreinte.
  37. Chronique 1870.
  38. Arnould & de Radigues 1872.
  39. Congrès 1873. On se souviendra que la cinquième session s’était tenue à Bologne en 1871 et qu’elle est restée célèbre pour la définition du matériel laténien ; Warmenbol 2009b.
  40. Bonenfant 1966, 67 ; Remy 1970.
  41. Leman & Leman-Delerive 2010.
  42. Salomon 1913a & b
  43. Déchelette 1927, 546-547.
  44. Chew 2008.
  45. Charpy & Leman-Delerive 2005.
  46. Lestoquoy 1946.
  47. Deschamps 1945.
  48. Lefrancq 1985. Ce fut le cas des fragments de ceinture émaillée de Solre-sur-Sambre rachetés à Théodore Bernier, auteur d’un petit musée à Angre (Hainaut belge). Cet objet typique du iiie s., d’origine centre-européenne, avait été trouvé par Alfred Jennepin, archéologue français de Coulsore, qui pratiqua des fouilles en Belgique et publia à plusieurs reprises dans les Annales du Cercle archéologique de Mons.
  49. Loë 1897-8.
  50. Rahir 1927, 1928.
  51. Lesmaries 1931.
  52. Mariën 1961.
  53. Masse & Toron 2008.
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Chapitre de livre
EAN html : 9782356134929
ISBN html : 978-2-35613-492-9
ISBN pdf : 978-2-35613-493-6
Volume : 1
ISSN : 2827-1912
Posté le 08/05/2024
10 p.
Code CLIL : 4117 ; 3385
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Licence ouverte Etalab

Comment citer

Leman-Delerive, Germaine, “Historiographie celte : la redécouverte des Gaulois dans le Nord de la France et en Belgique”, in : Krausz, Sophie, Colin, Anne, Gruel, Katherine, Ralston, Ian, Dechezleprêtre, Thierry, dir., L’âge du Fer en Europe. Mélanges offerts à Olivier Buchsenschutz, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 1, 2022, 37-47, [en ligne] https://una-editions.fr/redecouverte-des-gaulois-dans-le-nord-de-la-france-et-en-belgique [consulté le 08/05/2024].
doi.org/10.46608/basic1.9782356134929.6
Illustration de couverture • D'après la couverture originale de l'ouvrage édité dans la collection Mémoires aux éditions Ausonius (murus gallicus, Bibracte ; mise en lumière SVG).
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