Après une introduction historiographique de grande valeur, J. F. Q. propose, dans cet article très dense, un peu à la manière de D. Müller1, pour chaque verset de l’arétalogie d’Isis, de très intéressants parallèles tirés d’une littérature démotique de mieux en mieux connue, faisant ainsi ressortir le riche substrat indigène d’où le texte arétalogique est né, peut-être dès le début de l’époque hellénistique. Pour autant, il ne connaît aucun texte démotique en livrant ne serait-ce que quelques lignes.
Aussi, plutôt que de concevoir un prototype égyptien au texte grec vaudrait-il mieux considérer celui-ci comme une création propre et que la littérature isiaque en langue grecque s’est développée parallèlement à celle rédigée en écriture démotique. J. F. Q. réfute ensuite la thèse de J. Bergman2 pour qui le texte arétalogique serait à mettre en étroite relation avec les cérémonies du couronnement, et considère plutôt que la Selbstoffenbarung d’Isis devait être récitée lors de grandes fêtes en l’honneur de la déesse, sans qu’il soit possible pour le moment de déterminer lesquelles.