Une France coupée en deux
La publication intitulée Structures d’habitat et fortifications de l’âge du Fer en France septentrionale (1984), issue de la thèse de doctorat d’état soutenue par Olivier Buchsenschutz en 1981, a constitué la première synthèse sur l’habitat de cette période en France. L’enquête sur laquelle elle était fondée s’était concentrée sur une zone plus vaste que celle suggérée par le titre mais qui, cependant, excluait un bon tiers méridional du territoire national1. Parmi les raisons qui justifiaient ce choix – manque de données, milieux différents influençant le mode d’occupation du sol et l’architecture des habitats… – , l’impact de la colonisation grecque, puis de la romanisation, était reconnu comme le principal vecteur de différenciation entre Gaule méditerranéenne et Gaule non méditerranéenne. Tout en notant l’existence effective d’emprunts réciproques entre le Nord et le Midi, Olivier Buchsenschutz était conduit à exclure de son étude les sites méridionaux, témoins d’une “culture complexe qui combine de multiples influences”rendant difficile, sinon impossible une synthèse sur l’habitat2.
Ce constat – déjà exprimé par J. Déchelette dans son Manuel3 – est toujours partagé aujourd’hui, implicitement ou explicitement, dans la communauté des chercheurs. Parmi les nombreuses synthèses parues depuis 30 ans, très peu en effet prennent en compte l’ensemble de la Gaule. S. Fichtl, dans La ville celtique, exclut ainsi les sites du pourtour méditerranéen4. Inversement, M. Py, puis D. Garcia, ont traité exclusivement de la Gaule méditerranéenne5. Le monde rural a fait l’objet de plusieurs publications qui, toutes, intègrent ce clivage6.
L’originalité culturelle des sociétés de l’âge du Fer du Midi de la Gaule découle en grande partie du rôle de vecteur que joue la Méditerranée dans les grands mouvements de population, d’échanges de biens, de diffusion des innovations, phénomène déjà bien marqué dès l’âge du Bronze7. La fondation de Marseille en 600 a.C. et, plus généralement, la colonisation grecque en Méditerranée occidentale amplifient ces contacts tout en favorisant le métissage des cultures. Mais l’installation des colons phocéens a aussi profondément conditionné l’histoire de la recherche. L’intérêt des premiers chercheurs méridionaux – pour bon nombre formés à “l’archéologie classique” – s’est d’abord focalisé sur les témoignages matériels liés à la présence grecque et, jusque dans les années 70/80, les sociétés gauloises n’étaient étudiées qu’à travers le prisme de la colonisation8.
Mises à part les particularités liées au contexte historique, on ne peut ignorer que la taphonomie des sites de l’âge du Fer présente des différences évidentes du nord au sud qui ont des répercussions sur les méthodes de recherche et de datation. En Gaule méditerranéenne, dès le Premier âge du Fer, le développement des constructions sur murs porteurs composés de solins en pierre et d’élévations majoritairement en adobes ou en terre massive génère, dans la plupart des cas, des accumulations stratigraphiques qui facilitent l’identification des phases d’occupation ainsi que celle des plans de bâtiments. Les fortifications en pierre, souvent clairement lisibles dans le paysage, permettent de restituer le maillage du territoire par les établissements de hauteur. En Gaule intérieure, les constructions, majoritairement sur poteaux porteurs et/ou sablières avec élévations en torchis n’ont que rarement piégé de stratification. De fait, l’identification et le phasage des plans de bâtiments à partir de “nuages de trous de poteau” deviennent plus difficiles.
À ces conditions taphonomiques particulières, s’ajoute l’établissement de référentiels chronologiques différents. Dans le sud de la Gaule, l’omniprésence des importations méditerranéennes chronologiquement bien calées autorise souvent des datations absolues, exprimées par quart de siècle, alors qu’en Gaule intérieure, le recours aux chronologies européennes fondées sur l’identification de grands faciès culturels communs à l’ensemble du monde celtique continental (Hallstatt/La Tène) est toujours jugé plus commode et a fait ses preuves – même si la précision peut atteindre, là aussi, le quart de siècle.
Ainsi, le poids de l’historiographie – intrinsèquement lié au contexte historique- allié à des pratiques archéologiques différentes – résultant elles-mêmes de conditions de terrain spécifiques – ont produit deux archéologies de l’âge du Fer et une carte de France souvent coupée en deux9. Ce phénomène est aggravé par le manque de recherches en Protohistoire dans les régions intermédiaires, comme la moyenne vallée du Rhône ou la vallée de l’Aude, qui nous permettraient de percevoir les changements graduels entre le Midi et la Gaule intérieure.
Pourtant, la situation change progressivement et les chercheurs prennent conscience de l’intérêt d’études comparatives qui aillent au-delà des différences évidentes pour mettre davantage en lumière les analogies. Si certains thèmes se prêtent plus facilement à des approches croisées entre aires méditerranéenne et continentale – comme la chronologie, la sculpture ou les échanges –, d’autres sont rarement traités sous cet angle. Tel est le cas de l’habitat qui, il est vrai, présente des spécificités rendant les comparaisons plus délicates. Là réside pourtant précisément tout l’intérêt d’une réflexion globale sur l’organisation du territoire. En reprenant la définition des différentes grandes catégories d’habitats et en s’en tenant aux fonctions qui y ont été reconnues, est-il possible de mieux faire la part des points de convergence et des spécificités régionales en matière d’occupation des sols par les sociétés de l’âge du Fer ?
De l’âge du Bronze au début du Premier âge du Fer (800-600 a.C.) : continuité et rupture du réseau d’habitat
À l’âge du Bronze, si des particularismes régionaux sont nettement perceptibles, il ne semble pas pour autant qu’une différence Nord/Sud soit opérante, ni dans le domaine des techniques de construction, ni dans celui des formes de l’habitat.
En Gaule non méditerranéenne, si les plans de bâtiments connaissent des évolutions de taille et de forme, ils utilisent pour l’essentiel, tout au long de la Protohistoire, le bois et la terre. L’architecture domestique méridionale emploie aussi préférentiellement ces matériaux jusqu’au milieu du Ier millénaire a.C. La mise en œuvre de la pierre, attestée dans cette zone dès la fin du Néolithique (3000 a.C.), se limite à la réalisation des solins et toitures10. En revanche, les exemples de murs porteurs en terre massive, technique connue dès le Néolithique moyen méridional, se multiplient même s’ils restent minoritaires.
Dans le Nord comme dans le Sud, les hameaux et les villages, et surtout l’habitat dispersé11, constituent la trame principale de l’occupation du sol depuis le Néolithique, qui a vu aussi apparaître les premiers établissements fortifiés. Les structures observées dans les fermes (silos enterrés, trous de poteau de greniers, bâtiments, fosses, puits, mares, enclos, fossés) sont les mêmes que celles que l’on retrouve ensuite à l’âge du Fer12. La structuration croissante du paysage agricole dès la fin du IIIe millénaire, avec le développement des parcellaires, est bien mise en lumière par les exemples normands13. Si les fermes, qui en constituent l’élément principal, ne sont habitées que pendant une ou deux générations avant d’être reconstruites un peu plus loin au sein de ce qu’il est convenu d’appeler un finage14, l’âge du Bronze apparaît comme un moment décisif dans le processus d’appropriation de l’espace par les communautés paysannes. Cependant, dans le Midi, les formes de l’habitat dispersé – hormis les établissements lagunaires languedociens – restent assez mal connues et les occupations repérées la plupart du temps seulement en prospection15.
En Gaule non méditerranéenne, le Bronze final (principalement le BF2 et 3, entre 930 et 800 a.C.) marque aussi le début d’une période de fort développement des sites fortifiés. Peu fréquents aux phases antérieures16, ils deviennent alors une “composante essentielle et permanente du territoire”17. La majorité d’entre eux sont des sites de hauteurs dont la taille excède rarement quelques hectares. Faute de fouilles d’envergure, leurs séquences d’occupation restent souvent incertaines. Aucun de ces habitats, fortifiés ou non, ne laisse entrevoir de signes d’urbanisation.
Le Sud semble être resté à l’écart de ce vaste mouvement de création de sites fortifiés. Ceux-ci existent néanmoins. Ils couvrent 0,1 à 30 ha et présentent des systèmes de délimitation diversifiés : fortifications en pierre, levées de terre, palissades, fossés18. Dans le Nord comme dans le Sud de la Gaule, il est d’usage d’y voir des centres polarisant un petit territoire contrôlé par des notables19.
Cette trame admet évidemment des évolutions selon les périodes et les lieux : la fréquence des catégories de sites, la topographie et la morphologie de ces derniers, la dynamique des réseaux territoriaux ont pu se modifier. Durant cette période qui semble connaître un essor démographique, les formes de l’habitat et les terroirs exploités offrent une grande diversité. Les modèles interprétatifs expliquant le fonctionnement des sociétés méridionales divergent. Certains pensent que la sédentarité de ces populations ne serait pas achevée, que la pratique de “transhumance inverse”20 et de culture sur abattis-brûlis les entraînerait à se déplacer fréquemment21. D’autres soulignent au contraire la permanence de l’occupation de certains bassins de peuplement, la complémentarité des établissements, la permanence des nécropoles et un début de polarisation autour d’habitats de hauteur pour parler de sédentarité pleinement acquise et d’une véritable gestion du terroir sur la longue durée22. La construction d’habitats fortifiés par ces sociétés peu ou pas hiérarchisées, pratiquant un mode de production domestique, marquerait le début d’une évolution vers un système de “proto-chefferies”23.
Si le Bronze final IIIb apparaît comme une période dynamique, les VIIIe et VIIe s. correspondent, en revanche, à une réorganisation du réseau des habitats qui voit de nombreux abandons de sites de hauteur, au Nord comme au Sud.
En Gaule intérieure, les études régionales montrent que les hauteurs sont généralement délaissées, parfois dès la fin du IXe s., au profit des zones basses où se multiplie l’habitat dispersé24. Probablement constitué, comme auparavant, de fermes et de hameaux, celui-ci n’est souvent appréhendé que par quelques fosses et trous de poteaux plus ou moins denses. Si les modalités d’observation sont favorables, certaines formes particulières de l’habitat peuvent aussi être mises en évidence, comme des établissements en enclos quadrangulaire regroupant plusieurs unités agricoles et présentant parfois un aspect monumental, tels que ceux connus au début du Premier âge du Fer dans l’Est du Bassin parisien et, peut-être, dans le Centre et l’Ouest de la Gaule25.
Dans le Midi également, entre 750 et 550, de nombreux sites se hauteur présentent un hiatus dans leur occupation26. Pour autant, la structure villageoise reste à certains endroits dynamique et se développe aussi bien en hauteur qu’en plaine, comme le montrent les exemples de Malvieu (Saint-Pons-de-Thomières) et du Traversant de Mailhac27.
Les transformations qui affectent les réseaux d’habitat sont diversement expliquées. Une péjoration climatique, bien documentée entre le milieu du IXe s. et le milieu du VIIIe s., a pu jouer un rôle sur les sites les plus vulnérables – en particulier les habitats palafittiques, qui sont définitivement abandonnés à cette époque, de même que les habitats lagunaires languedociens28. Elle ne suffit pas toutefois à expliquer à elle seule ces modifications sans doute multi-factorielles. Le bouleversement des réseaux d’échanges à longue distance, la diversification des modes d’exploitation, mais aussi, peut-être, des changements dans les modes d’expression du pouvoir, sont ainsi invoqués, séparément ou ensemble, pour rendre compte de ces transformations29. Dans le Midi, cette phase de rupture, a été interprétée comme une possible crise démographique, liée à une crise écologique et alimentaire provoquée par le système de cultures sur abattis-brûlis30. Les travaux les plus récents rapprochent, au contraire, le déplacement des occupations d’une recherche de meilleurs terroirs agricoles pour une population en pleine croissance démographique31.
600 – 450/400 a.C. : les premières villes
Au VIe s., les sites de hauteur sont réinvestis et des fortifications érigées ou reconstruites, souvent à des emplacements anciennement occupés au Bronze final. Ce processus est là encore très largement attesté, du Midi au Nord de la Gaule32, mais il intervient plus ou moins précocement selon les régions et prend des formes diverses.
En Gaule centrale et centre-orientale, ce sont les manifestations spectaculaires du phénomène princier qui ont focalisé l’attention des chercheurs. Le modèle des résidences princières, tel qu’il fut construit entre la fin des années 60 et les années 90, repose sur l’hypothèse d’un territoire hiérarchisé et polarisé autour d’un habitat de hauteur fortifié, installé à proximité de voies de circulation et entouré de riches tombes à char sous tumulus. Les productions d’origine méditerranéenne retrouvées dans les établissements comme dans les sépultures associées attestent le rôle de lieu de concentration et de redistribution des biens importés (et locaux) des résidences princières, le contrôle de leur circulation étant un des fondements de la position sociale et du pouvoir politique des “princes”33.
Dès le milieu des années 80, cependant, le sens et la portée du triptyque résidence princière/tumulus princier/importations méditerranéennes étaient remis en question : la configuration attendue n’était pas toujours démontrable, des importations méditerranéennes étaient recueillies dans des lieux qui n’étaient ni des résidences, ni des sépultures princières et, de plus, des décalages chronologiques pouvaient exister entre ces éléments supposés synchrones34.
Depuis une quinzaine d’années, tant en Gaule qu’en Allemagne, la multiplication des travaux de terrain préventifs et programmés ainsi que le réexamen des données anciennes ont révélé la diversité des types d’établissements rencontrés dans la zone des résidences princières. En Gaule, où de tels sites ont été mis en évidence aussi hors de cette zone, on connaît ainsi de petits habitats de plaine à vocation agricole ; des sites fortifiés de taille modeste, parfois associés à des sépultures “ordinaires” et livrant presque toujours un peu de matériel méditerranéen, mais qu’on ne saurait mettre au même rang que les résidences princières ; des habitats groupés dont l’économie repose significativement sur des activités non agricoles, et surtout sur l’artisanat, qu’ils soient ouverts, comme la vaste agglomération de Lyon (Rhône) et le petit site de Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire), ou fortifiés, ceux-ci parfois dotés de zones d’habitat extérieures comme Bourges (Cher)35. La taille de certaines de ces formations (Bourges, Lyon, ou, hors de Gaule, la Heuneburg), les traces plus ou moins lisibles de structuration au sein de l’espace fortifié, le volume des productions artisanales et des échanges qu’on y observe ont aussi amené à poser l’hypothèse d’un processus d’urbanisation au Premier âge du Fer au nord des Alpes.
Les fonctions des différents types d’établissements et leurs relations restent à reprendre et à analyser dans le détail, mais l’existence de centres de pouvoir de natures diverses, qui témoignent d’une phase de forte complexification sociale, d’une probable structuration hiérarchique du territoire contrôlé et, dans certains cas, d’expériences urbaines, fait l’objet d’un large consensus36. En revanche, les avis divergent quelque peu sur l’importance à accorder aux contacts avec le monde méditerranéen dans l’accentuation ou l’accompagnement de ces transformations socio-économiques37.
Dans les autres régions de Gaule, la documentation fait état, outre les sites de hauteur qui peuvent être fortifiés ou non, de types d’habitats déjà connus au Bronze final : petits établissements ruraux matérialisés par quelques structures et le plus souvent dépourvus d’enclos, grandes fermes en enclos comme le site de Paule (Côtes d’Armor) qui naît à la fin du VIe s.38, habitat groupé en zones basses, grands établissements en enclos quadrangulaires à clôture monumentale, souvent liés au stockage39… Ce dernier, principalement sous forme de greniers, revêt une importance particulière dans nombre de sites au VIe s., permettant peut-être de distinguer des établissements spécialisés dans cette activité40.
Cette diversité traduit des statuts hiérarchiques et des fonctions différentes. Néanmoins, ces habitats ne se rencontrent ni partout, ni nécessairement en même temps et sont encore rarement intégrables dans un discours interprétatif, faute d’échantillonnage suffisant et de conditions d’observation optimales.
Sur le pourtour méditerranéen, le VIe s. marque l’émergence du fait urbain et voit la généralisation progressive du regroupement de l’habitat, souvent en hauteur et à l’abri d’une fortification. Le regain de certains établissements autour de 600 pourrait reposer sur une économie agricole redynamisée et une ouverture au commerce méditerranéen. L’agencement des bâtiments, d’abord en structures périssables et en ordre lâche, évolue progressivement jusqu’au Ve s. vers des schémas d’organisation rationnelle selon des axes orthogonaux dont la mise en œuvre est facilitée par le recours à des constructions à murs porteurs en pierre et terre. Ces caractéristiques ont longtemps été considérées comme une particularité du Midi méditerranéen, mais les recherches menées sur le phénomène princier montrent l’existence de noyaux urbains dont les fonctions sont parfois comparables à celles des grandes agglomérations du Midi (Montlaurès, Lattes, Arles, Saint-Blaise…) : fortification, trame urbaine régulière, échanges de productions locales et d’importation, témoins d’une complexification sociale. Ces agglomérations ne livrent pas de monument de prestige comparable à celui de Vix, ni de sépulture tumulaire d’une richesse hors norme. En revanche, leur étendue, leur insertion dans un réseau intégrant les itinéraires empruntés pour le négoce et leur mobilier attestent un rôle économique de premier plan41. Elles jalonnent les principales voies de communication, le long de l’axe littoral sur une bande d’environ 50 km de largeur, tous les 20 à 55 km, et le long de la vallée du Rhône42. La présence de résidants étrangers est même attestée dans les agglomérations portuaires de Lattes et d’Arles.
Si le Midi compte essentiellement des établissements de hauteur fortifiés, tous ne sont pas comparables aux établissements précédemment décrits qui occupent le rang hiérarchiquement le plus élevé. La superficie de ces sites est très variable, de même que leurs fonctions et donc leur statut. Ils s’installent dès le VIe s. et tout au long du Ve s., leurs implantations jalonnent aussi bien des voies de passage importantes que secondaires, répondant sans doute à une hiérarchisation qui nous échappe en grande partie car ils ne sont souvent connus que très partiellement. Il apparaît aujourd’hui évident que le terme “oppidum” employé par les archéologues comme terme générique désignant les fortifications n’est pas adapté à une réalité beaucoup plus complexe. On rencontre de petites implantations, telle la ferme-grenier de Coudounèu (Lançon)43, ou encore des villages, tel l’Ile de Martigues. D’autres fortifications plus vastes mais dépourvues de débouché portuaire ont sans doute joué le rôle de marchés locaux centralisant les productions du territoire environnant et redistribuant les biens importés.
Si une partie de l’habitat rural doit être recherchée dans les sites de hauteur fortifiés, il existe aussi des établissements ouverts dans les zones basses, assimilables à des fermes ou des villages agricoles. À Nîmes, dans le dernier quart du VIe s., en même temps que se développe l’occupation de la colline, la plaine du Vistre est mise en valeur par un réseau de chemins et de parcellaires associé à des habitats sur poteaux porteurs44. Mais les établissements agricoles sont rarement fouillés45 et ne transparaissent souvent qu’à travers les structures agraires erratiques mentionnées dans les bilans scientifiques régionaux ou les données de prospections.
La multiplication des fortifications ne doit donc pas être un leurre et faire croire à une urbanisation excessive. L’habitat rural, qu’il soit perché et fortifié ou situé en plaine, qu’il prenne la forme de fermes ou de villages, est une composante importante du territoire. L’augmentation des capacités de stockage des denrées agricoles durant cette même période révèle le dynamisme de l’économie locale. La spécificité du Midi par rapport à la Gaule intérieure résiderait donc plutôt dans ce phénomène prédominant du perchement et dans la densité importante du maillage du réseau des agglomérations dans les régions proches du littoral.
Du nord au sud, les dynamiques semblent finalement obéir à des rythmes assez similaires même si l’habitat offre des formes très diverses. La période comprise entre le VIe s. et le Ve s. apparaît florissante ; elle voit l’émergence des premiers établissements urbains, l’intensification de la production agricole, le développement des échanges à longue distance, notamment avec la Méditerranée, et une complexification croissante de la société désormais dominée par les membres d’une riche aristocratie.
450/400 – 250/200 a.C. : une recomposition du réseau des habitats
Hors de la zone méditerranéenne, les habitats de hauteur fortifiés, quelle que soit leur nature, cessent pour la plupart d’être occupés entre le milieu du Ve et la fin du IVe s. ; le processus d’urbanisation amorcé dans la zone des résidences princières s’arrête et les objets méditerranéens se font rares.
Au IVe s., c’est alors un habitat dispersé, très majoritairement de plaine, qui domine, comme dans l’ensemble de l’Europe celtique. L’archéologie préventive met souvent en évidence des structures fossoyées, des palissades et quelques bâtiments égrenés sur plusieurs hectares dont il n’est pas toujours facile de déterminer la nature46. Une configuration originale est celle de batteries de silos pouvant regrouper plusieurs dizaines d’exemplaires qui se développent à la fin du Ve s. dans des lieux éloignés de l’habitat. Ils témoignent de pratiques collectives de stockage impliquant plusieurs communautés, mais aussi de rites, probablement de nature agraire, perceptibles par le dépôt fréquemment attesté de corps humains et de parties d’animaux47.
Au IIIe s., plus ou moins tôt selon les régions, des évolutions se font sentir dans un paysage toujours dominé par l’habitat dispersé. Les établissements en enclos, parmi lesquels on peut distinguer des statuts hiérarchiques divers (fermes, établissements aristocratiques…) se multiplient en Gaule septentrionale48, témoignant d’une croissance démographique soutenue par la vigueur et les gains de productivité de l’agriculture et de l’élevage49. Certains établissements plus anciens connaissent une grande stabilité ; celui de Paule fait l’objet de plusieurs réaménagements qui en font une résidence fortifiée monumentale, siège d’une dynastie locale qui perdure jusqu’au milieu du Ier s. a.C.50. La fondation des premiers sanctuaires, dont l’activité constitue un point d’attraction pour la population dispersée dans la campagne, ainsi que l’apparition de grands habitats groupés témoignent d’un début de polarisation des territoires. Pour ces agglomérations naissantes, encore peu nombreuses, la principale nouveauté réside dans la vocation artisanale de certaines d’entre elles, telle l’agglomération de Lacoste à Mouliets-et-Villemartin (Gironde), orientée dès le milieu du IIIe s. vers la manufacture et le commerce d’objets métalliques51.
Dans le Midi également, la part de certains mobiliers d’importation diminue fortement ou disparaît, ce qui témoigne d’un changement économique et complique l’élaboration des chronologies52. La situation s’avère néanmoins différente selon les régions et toute généralisation reste délicate. Il semble qu’à proximité du littoral ou des cours d’eau navigables, cette période corresponde à une concentration accrue des habitats à l’intérieur de fortifications, même si ceux-ci sont moins nombreux que dans les années 500 a.C. Les principales agglomérations ou villages sont toujours occupés. Dans certains cas, le morcellement des espaces intérieurs ou la création de quartiers extra-muros tendent à montrer un accroissement démographique, donc un regroupement plus systématique au sein des habitats groupés. Sur d’autres sites, souvent situés un peu plus à l’intérieur des terres, les habitats fortifiés ne livrent pour ces périodes que du mobilier métallique résiduel sans que l’on sache s’il témoigne d’une relative désertion ou s’il provient d’une réelle phase d’occupation occultée par les aménagements de la fin du Second âge du Fer. Le rythme des fondations reste bien moins important que ce que l’on observe au Ve s. et ne s’accélère que dans la seconde moitié du IIIe s. Quant à l’arrière-pays, notamment les Causses, la faiblesse de la documentation laisse entrevoir une phase de déprise du dépeuplement, surtout entre 350 et 250 a.C.
En Provence, dans le courant du IVe s. et surtout au IIIe s., se développe une série d’implantations de faible superficie (<1 ha), occupant la plupart du temps des hauteurs faiblement escarpées (Verduron) et s’installant souvent en position intermédiaire, à la fois sur un point culminant et en débordant sur ses pentes. Il s’agit sans doute de villages ou de grosses fermes, qui peuvent être dotés d’aménagements collectifs, voire rituels (Roquepertuse, Le Griffon). Ils ne dépassent pas le début du IIe s. et semblent se substituer aux habitats de plaine de la période précédente. Partout, ceux-ci disparaissent, hormis à Nîmes où, au contraire, de nouvelles terres sont exploitées53.
Entre Gaule continentale et méridionale, du milieu du Ve au milieu du IIIe s., les rythmes d’occupation paraissent donc à nouveau assez semblables. L’habitat est en effet soumis à une totale recomposition, même si les formes diffèrent sensiblement. Les établissements urbains précédents disparaissent en Gaule continentale, en même temps que les importations, alors qu’ils semblent se maintenir sur une étroite frange côtière méditerranéenne. Ailleurs, les fondements économiques de la plupart des établissements, qu’ils soient fortifiés comme dans le Midi ou ouverts et dispersés comme dans le reste de la Gaule, semblent être de nature essentiellement agro-pastorale jusqu’au milieu du IIIe s.
250/200-50 a.C. : urbanisation et densification de l’occupation du sol
La fin de l’âge du Fer correspond à une densification de l’occupation du sol, corollaire de l’accroissement démographique. Dans le Nord comme dans le Sud, les mutations de la société gauloise évoluent au même rythme54 et la diversité des catégories de sites traduit une amplification de la complexité sociale.
En Gaule intérieure, la plupart des régions enregistrent, à la fin du IIIe s. et surtout dans le courant du IIe s., une augmentation remarquable du nombre de sites en enclos, forme désormais dominante de l’habitat dispersé55. Les travaux de la dernière décennie ont mis en évidence la diversité de statut et de fonction de ces derniers, des simples fermes – les plus courantes – aux “châteaux” et résidences de l’aristocratie, qui se reflète dans les aménagements plus ou moins monumentaux et le mobilier recueilli56.
En Gaule méditerranéenne, dans les zones basses, se développe à nouveau un réseau d’établissements agricoles, encore mal connu par les fouilles. Quelques sites présentent des constructions en matériaux périssables associées à des réseaux fossoyés qui rappellent les fermes plus septentrionales. Tel est le cas notamment autour de Nîmes où, de plus, sont mises en œuvre des techniques de drainage, d’irrigation et d’amendement des sols57. On connaît également des établissements agricoles construits “en dur”, fondés au cours du Ier s. a.C. et dont l’occupation se poursuit jusqu’au Haut-Empire. Ils témoignent tous d’une intensification de l’exploitation des ressources agricoles et de la mise en place de systèmes agraires plus performants entraînant une augmentation de la productivité. Par ailleurs, comme au Premier âge du Fer, certains établissements de hauteur fortifiés peuvent être des fermes. Le concept de “ferme aristocratique” reste cependant encore étranger au Midi58, sauf peut-être le site des Tours de Castillon à Paradou qui présente une enceinte en grand appareil, inattendue sur un site de moins d’1 ha.
Dans le Nord, les grands habitats groupés de plaine, qui peuvent atteindre la vingtaine d’hectares, se développent au IIe s., en général autour d’axes ou de carrefours de communication. Ils présentent des caractéristiques diverses59 : bourgades polyfonctionnelles où dominent les agriculteurs, telle Acy-Romance (Ardennes), agglomérations spécialisées dans les activités artisanales (métallurgie, céramique, verre, meules…) et / ou commerciales (échanges à longue distance, notamment), ces dernières désormais mises en évidence, en Gaule, du Sud-Ouest au Centre et au Centre-Est, telles Levroux (Indre), Lacoste, déjà citée, Toulouse Saint-Roch ou Bâle Usine à gaz (Suisse)60. Certaines sont densément occupées tandis que d’autres présentent une configuration plus lâche, comme à Aulnat (Puy-de-Dôme) ; l’existence de voies, de places, de clôtures est attestée, de même que la concentration des activités spécialisées dans certaines zones, mais l’impression qui domine est celle d’une organisation de l’espace généralement pas ou peu structurée61.
Ces agglomérations confirment le processus de concentration de l’habitat initié au IIIe s. À la fin du IIe s., celui-ci prend une forme nouvelle avec l’apparition des oppida. Ces grandes agglomérations fortifiées ne diffèrent pas fondamentalement des précédentes quant à la nature des activités économiques (artisanat, commerce, agriculture et élevage)62, si ce n’est que celles-ci engendrent souvent un volume plus important de biens produits et échangés. Elles s’en distinguent, en revanche, par la taille, beaucoup plus vaste, l’existence d’un rempart surdimensionné et monumental, une organisation de l’espace plus lisible et, fréquemment, le perchement sur une hauteur. La plupart sont visiblement le fruit d’une fondation63.
Sur le plan fonctionnel, il ne fait plus de doute, aujourd’hui, que les oppida sont des villes64. Ces centres de production et de distribution, qui abritent une population diversifiée, sont aussi des centres religieux, ainsi que l’attestent les espaces cultuels parfois mis en évidence. Ils sont aussi et surtout, pour les plus importants d’entre eux, le siège du pouvoir politique, comme en témoigne César à l’époque de la Conquête, et la capitale des entités territoriales qu’il appelle civitates65. Les travaux actuels mettent désormais l’accent sur les prémisses de ce processus d’urbanisation, qui remontent indiscutablement aux habitats groupés des siècles précédents, et s’attachent à restituer les réseaux dans lesquels s’insèrent ces agglomérations66.
À côté des oppida, de nombreux sites fortifiés de petite taille, souvent anciennement occupés au Bronze final et / ou à la fin du Premier âge du Fer, ont été investis à la fin du Second âge du Fer. Ces occupations récentes, mal connues, pourraient être fondées sur l’exploitation de ressources locales ; leur nature aristocratique est très vraisemblable, au moins pour une partie d’entre eux67.
Dans le Sud de la Gaule, l’habitat groupé fortifié prend un nouvel essor, les sites se multiplient et occupent des superficies de plus en plus vastes, que ce soit intra ou extra muros. La conquête romaine (125/123 a.C.) ne semble pas avoir eu d’incidence durable sur ce mouvement de fond : plusieurs agglomérations sont détruites mais de nombreux sites fortifiés continuent d’exister ou sont créés après ces événements militaires, dans le dernier quart du IIe s., et cette chronologie les rapproche des oppida de Gaule intérieure68. En revanche, aucune agglomération de plaine n’est connue.
Parmi ces sites fortifiés, comme au Premier âge du Fer, des différences de statuts existent. De grandes agglomérations, qui jouent le rôle de métropoles régionales, se distinguent nettement par leur taille de plusieurs dizaines d’hectares et leurs aménagements urbains, comme Glanum ou Nîmes69. Les villes implantées à l’intersection de réseaux de communication maritimes, fluviaux et terrestres, comme Béziers, Lattes, Arles, Avignon, Cavaillon continuent de prospérer grâce aux échanges70. Ces établissements ont en commun avec les grands oppida de Gaule intérieure leur superficie importante, leur situation stratégique, leurs fortifications, leurs aménagements urbains et leur rôle commercial.
L’architecture domestique reflète la complexification de la société. Les espaces se diversifient et se spécialisent. Les maisons à pièces multiples, parfois dotées d’une cour centrale, se multiplient, tout comme les locaux dévolus à la production qui peuvent être annexés aux maisons (Lattes) ou au contraire être regroupés dans des quartiers spécialisés (Entremont). La séparation entre espace privé et espace public s’affirme. La gestion collective de l’espace urbain transparaît à travers une politique concertée d’aménagements de voirie, d’évacuation des eaux et des déchets. Les agglomérations se dotent de monuments servant de cadres à des pratiques sociales collectives ritualisées : grandes salles, sanctuaires et monuments mêlant traditions gauloises et gréco-italiques.
Toutefois, la grande majorité de l’habitat groupé fortifié couvre des superficies inférieures à 10 ha, voire le plus souvent à 5 ha. En Provence, ceux-ci jalonnent presque régulièrement le territoire tous les 7 km. Certains présentent les caractéristiques d’une population socialement hiérarchisée (maisons complexes, activités de production et d’échanges), d’autres constituent sans doute des villages plus modestes mais la gradation reste difficile à établir.
Si l’absence totale d’agglomération ouverte de plaine à vocation artisanale constitue une originalité du Midi, la fondation de nouveaux établissements de hauteur fortifiés à la fin du IIIe s. marque, comme en Gaule intérieure, un renouveau de l’habitat groupé. Du milieu du IIIe s. à la conquête césarienne, l’ensemble de la Gaule connaît une urbanisation croissante. Certaines agglomérations deviennent de véritables métropoles régionales qui concentrent des fonctions politiques, religieuses et économiques. Elle quadrillent le territoire et contrôlent les principales voies de communication. Si les oppida celtiques ne présentent pas tout à fait les mêmes caractéristiques que les oppida du Midi, ils répondent néanmoins peu ou prou aux mêmes fonctions. Les différentes catégories d’établissements s’intègrent dans un réseau hiérarchisé. Dans les campagnes, les établissements ruraux se multiplient et mettent en valeur de nouvelles terres.
Conclusion
Nous avons souhaité montrer qu’en dépassant les différences formelles des habitats (taphonomie, techniques architecturales, caractéristiques topographiques et environnementales, systèmes chonologiques…) et en élaborant une réflexion fondée sur leur fonction et leur organisation en réseau, un dialogue devenait possible entre les chercheurs du Nord et du Sud. On peut légitimement reprocher à cet exercice difficile de lisser la documentation en masquant la diversité des situations et les particularités régionales qui ont une importance capitale pour la compréhension des territoires. Il nous semble cependant qu’au-delà de divergences évidentes dans la forme des habitats, il existe des convergences réelles dans les fonctions que ceux-ci remplissent, ainsi que dans les rythmes et les trajectoires de développement qui ne sont pas seulement dues à un effet d’échelle.
Lorsqu’on tente de raisonner sur la fonction des habitats, les différences formelles entre le Sud et le Nord constituent un frein méthodologique. Pourtant, la réflexion évolue. L’émergence de formes urbaines dès le Premier âge du Fer au nord des Alpes répond à l’urbanisation précoce du Midi. La mise en évidence d’une grande diversité de statuts au sein des habitats fortifiés méridionaux réintroduit un peu plus de “ruralité” dans les modes d’occupation des sols et pourrait atténuer quelque peu les différences avec le reste de la Gaule où l’habitat dispersé prédomine. Nos grilles de lecture et d’interprétation des sites gagneraient à une confrontation plus systématique.
De même, il faut insister sur l’existence de rythmes de développement identiques entre Gaule continentale et méridionale qui rend d’autant plus artificielle la scission entre les deux traditions de recherche. Il apparaît aujourd’hui que les facteurs d’évolution des sociétés de l’âge du Fer sont multiples et ne peuvent s’appréhender qu’en élargissant notre focale à l’ensemble du monde celtique. Il ne s’agit pas de nier l’impact des facteurs historiques (premiers contacts avec les marchands méditerranéens et fondation de Marseille) qui place le Sud de la Gaule à l’intérieur du “premier cercle” d’une économie-monde71. Mais on constate aujourd’hui que l’importance du stimulus méditerranéen a parfois été surévaluée dans les modèles convoqués pour expliquer le développement des sociétés protohistoriques, du Nord comme du Sud. Les recherches menées dans le Midi ne sauraient donc regarder que vers le monde méditerranéen et celles poursuivies dans le Nord devraient davantage prendre en compte le Sud du territoire. Le cloisonnement se justifie d’autant moins qu’il existe un fonds culturel commun incontestable (langue, iconographie, organisation sociale).
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Notes
- L’Aquitaine (sauf la Dordogne) et grosso modo le territoire de la Gaule narbonnaise (à l’exception du Lot).
- Buchsenschutz 1984, 8.
- Déchelette 1914, 504-505.
- Fichtl 2000, 16 : “[…] s’ils sont également nommés, à juste titre, oppida, [ils] diffèrent totalement des sites plus septentrionaux tant par leur taille, que par leur architecture et leur histoire”.
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- Mauné 1998 ; Marion & Blancquaert 2000, 103-110 ; Malrain et al. 2002.
- Carozza & Marcigny 2007, 103-105 ; Garcia & Vital 2006.
- Bernard & Roure 2010, 351-356.
- Bernard & Roure 2010, 358-359.
- Carozza & Marcigny 2007, 41-42 ; Brun & Ruby 2008, 58.
- Buchsenschutz 2007, 3 ; Carozza & Marcigny 2007, 54-61 ; Brun & Marcigny 2012, 137.
- Carozza & Marcigny 2007, 54-55.
- Marcigny & Ghesquière 2008.
- Brun & Marcigny 2012, 137 ; Brun & Ruby 2008, 36.
- Les opérations préventives touchent rarement les secteurs propices et les grands décapages permettant d’appréhender les aménagements ruraux sont rares.
- Brun & Ruby 2008, 56.
- Buchsenschutz 2007, 32.
- Gascó 2009, 18-21 ; Garcia 2004, 35.
- Audouze & Buchsenschutz 1989, 276 ; Buchsenschutz 2007, 33 ; Brun & Ruby 2008, 56 ; Milcent 2009, 466.
- Py 1993, 78.
- Garcia 2004, 27-28, 34-35.
- Gailledrat 2006/2007, 69-72 ; Bagan & Mauné 2009, 185-186, 210 ; Gorgues 2009, 523-524.
- Garcia 2004, 27-28, 34-39.
- Buchsenschutz 2004, 103 ; Milcent 2004, 42-50 ; Milcent 2009, 470 , 473 ; Béhague & Lagarde 2009, 260-261 ; Desbrosses et al. 2009, 393-394, 414-415.
- Desbrosses et al. 2009 ; Peake et al. 2009 ; P.-Y. Milcent (2009, 470) les rapproche des Herrenhöfe bavarois plus récents mais aussi des enclos quadrangulaires anglais connus dès le Bronze final.
- Garcia 2004, 43-47.
- Gorgues 2009, 523-524 ; Gailledrat 2006/2007, 69-72.
- En dernier lieu, Milcent 2009, 470.
- Brun & Ruby 2008, 54-58 ; Milcent 2004, 137, 139 ; Milcent 2009, 474.
- Garcia 2004, 43-51.
- Gorgues 2009, 523-524.
- Milcent 2004, 285, 303, 328 ; Maitay 2009, 400 ; Delrieu & San Juan 2010, 70. Dans le Midi, cette continuité n’est qu’apparente : Garcia 2004, 76.
- Pour une histoire et une analyse du concept de résidence princière : Brun 1997 ; bref historique aussi dans Milcent 2012, 91-93.
- Olivier 1997 ; Milcent 2012, 93-94.
- Buchsenschutz 2007, 50 ; Brun & Ruby 2008, 61-69 ; Buchsenschutz et al. 2009, 247 et contributions de J. Collis, P.-Y. Milcent, J. Biel, S. Kurz dans Sievers & Schönfelder, dir. 2012.
- Brun & Ruby 2008, 67 ; Milcent 2012, 110.
- En dernier lieu Menez 2012, 290.
- Voir les bilans régionaux réalisés dans les colloques de l’AFEAF depuis une dizaine d’années, par exemple : Gruat 2000 ; Maitay 2009 ; Landreau 2009 ; Jahier & Vauterin 2010.
- Gransar 2000, 292-293 ; Buchsenschutz et al. 2012, 300.
- Garcia 2004, 170-177.
- Garcia 2004, 76.
- Verdin 1996-97.
- Séjalon et al. 2009, 155-162.
- Mauné 1998 ; Ugolini & Olive 1998 ; Carozza & Burens 1998 ; Bagan & Mauné 2009.
- Buchsenschutz 2004, 93 ; Nouvel et al. 2009, 143 ; Landreau 2009, 250-252 ; Jahier & Vauterin 2010, 116.
- Buchsenschutz 2004, 93-94 ; Brun & Ruby 2008, 110 ; Buchsenschutz et al. 2012, 299-300, 309.
- Voir par exemple Jahier & Vauterin 2010, 131.
- Brun & Ruby 2008, 114-117 ; Malrain et al. 2002, 70-74.
- En dernier lieu Menez 2012.
- Sireix 2011.
- Garcia et al. 2007.
- Séjalon et al. 2009, 164-166.
- Verdin 2006.
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- Séjalon et al. 2009, 169-172.
- Contra Arcelin 1999, 460-471.
- Buchsenschutz 2004, 93-95.
- Buchsenschutz 2004, 95-99 ; Sireix 2011 ; Alcantara et al. 2011 ; collectif 2012
- Buchsenschutz 2004, 93-97 ; Deberge et al. 2007.
- Buchsenschutz 2004, 108-109.
- Fichtl 2000, 164 ; Buchsenschutz & Ralston 2012, 359-360.
- Fichtl 2000.
- Fichtl 2000, 91-134.
- Par exemple : Augier & Krausz 2012 ; Barral & Nouvel 2012.
- Fichtl 2000, 139-141.
- Py 1993, 260-262.
- Verdin 2003.
- Garcia 2004, 89-98 ; Verdin 2002.
- Brun 1987.