Lorsque Isis fait son entrée dans la numismatique grecque sous Ptolémée IV (221-203), elle porte une nouvelle coiffure faite de longues boucles en spirales, empruntées à Libye, divinité allégorique de l’Afrique du Nord, qui porte cette chevelure sur les monnaies de Cyrène à partir de la fin du IVe siècle. Pareil agencement des cheveux se retrouve, avec des variantes, jusqu’à la fin de l’époque romaine sur la tête d’Isis, mais aussi des reines lagides identifiées à celle-ci, à partir de Cléopâtre Ière (à l’exclusion de Cléopâtre VII).
D’autres coiffures cependant peuvent être prêtées à Isis durant l’époque gréco-romaine : la lourde perruque égyptienne (lisse ou tressée) ou une chevelure à la grecque (cheveux frisés coiffés vers l’arrière, se terminant en longues mèches légèrement ondulées). La perruque “libyque” procéderait de la volonté de Ptolémée III de signifier le retour de la Cyrénaïque à l’Égypte. En outre, du moins dans la tradition grecque, l’offrande d’une boucle par Isis en signe de deuil ou par Bérénice II lors du départ de son époux pour la guerre en Syrie, montre que la boucle serait un symbole de dévotion, d’amour conjugal ; elle revêtirait donc une signification d’espoir et une valeur bienfaisante et secourable, s’intégrant ainsi au mythe d’Isis et en rapport avec ses principales fonctions.