“Tetrastylum fecit et aquilam argenteam posuit”, in : C. Deroux (éd.),
Corolla Epigraphica. Hommages au professeur Yves Burnand, II,
Coll. Latomus, 331, 2011, p. 621-629 + pl.
Une inscription récemment découverte à Alba Iulia livre d’intéressants renseignements sur l’aménagement interne de l’aedes principiorum du camp de la XIIIe légion. Le texte, clair et bien lisible, provient d’une base de statue en forme de dé dont le couronnement est partiellement endommagé. Il a été excellemment publié par V. Moga, I. Piso et M. Drîmbarean, de sorte que je me contente de reproduire l’édition princeps, sans entrer dans le détail du commentaire épigraphique, auquel j’adhère volontiers, sauf sur un point dont j’aimerais discuter dans ces quelques pages offertes en hommage à Yves Burnand1.
L’inscription se lit ainsi : L(ucius Aninius L(ucii) f(ilius) / Pap(iria) Firminus / Tridente equo / publ(ico) ex (trecenario) / p(rimus) p(ilus) / leg(ionis) XIII Gem(inae) / tetrastylum / f̣ecit /et aquilam / argenteam / posuit. Sans être précisément datée, l’inscription est attribuée à l’époque sévérienne par les éditeurs, une hypothèse en elle même très vraisemblable.
C’est l’expression “tetrastylum fecit et aquilam argenteam posuit” qui retiendra ici notre attention. Le terme de tetrastylum, évidemment emprunté du grec, est relativement rare. Il désigne chez Vitruve (4.3.1) une variante de l’atrium dont les colonnes portent alors la charpente. Dans la langue épigraphique, il indique le plus souvent un édicule à colonnes abritant des statues2, ce qui fait qu’on le rencontre aussi quand il est question de proscaenium dans un théâtre (AE 1990, 1030) ou d’arc (AE 1988, 1120 = CIL VIII, 1858)3. Mais c’est la première fois, à notre connaissance, qu’on trouve ce mot employé dans le contexte d’un camp militaire. Comme le font remarquer à juste titre les éditeurs, c’est en tant que primipile que le dédicant a agi, puisque le culte de l’aigle s’inscrit dans les charges ordinaires de cet officier4.
À quel type de construction avons-nous affaire ici ? V. Moga, I. Piso et M. Drîmbarean considèrent que le tetrastylum en question s’applique à la façade de l’aedes principiorum, et c’est en effet un des sens possibles du mot, même si on ne rencontre cet usage que chez Vitruve (3.3.7). Surtout, rien n’atteste que les façades des aedes militaires soient construites de cette manière, avec quatre colonnes5. Les plans de fouilles publiés, même s’ils sont souvent succincts en raison de leur ancienneté, ne laissent jamais penser à l’existence d’une telle architecture monumentale6, que la présence récurrente d’une basilique devant la rangée arrière des pièces des principia rend d’ailleurs malaisée, sauf à imaginer des colonnes engagées ou des porches débordant à l’intérieur de la basilique7. Tel est effectivement le cas à Novae où la façade de la rangée arrière des pièces – celle qui comprend l’aedes, au centre – est rythmée par une série de colonnes engagées. Mais, dans ce cas, la chapelle proprement dite ne peut être qualifiée de “tétrastyle” (fig. 1). À Novaetoujours, l’accès de l’aedes depuis la basilique est précédé par un chancel ; il s’agit là d’une adjonction tardive, sans doute d’époque sévérienne8. Mais, si un tel chancel, bas et étroit, se conçoit, la construction d’un véritable porche à quatre colonnes empiétant largement sur l’espace de la basilique, selon l’hypothèse de V. Moga, I. Piso et M. Drîmbarean, est plus difficile à imaginer. On pourrait en revanche considérer que l’entrée de la cour des principia ait été ornée d’un arc monumental (“tetrapylon” plutôt que “tetrastylum”), comme à Lambèse. Mais outre que cet acte d’évergétisme cadrerait mal avec la fonction d’un primipile, cette solution ne rend pas compte de la double mesure prise par ce dernier, et qui consistait à ériger un tétrastyle et à faire l’offrande d’une aigle d’argent, car je ne crois pas que les deux actions puissent être dissociées l’une de l’autre dans le texte de l’inscription d’Apulum9.
Les éditeurs de l’inscription d’Alba Julia ont pourtant avancé une hypothèse différente. Considérant que l’aigle ne pouvait être qu’en or, sur la foi de textes bien connus de Dion Cassius (40.18.1) et d’Hérodien (4.7.7), ils supposent qu’un signum en argent ne pouvait être qu’une réplique et qu’il devait donc se trouver ailleurs qu’à sa place normale, dans la basilique ou la cour des principia. Mais, outre le fait qu’une telle localisation – qui supposerait deux aigles dans une même unité – n’est jamais attestée par aucune source, l’aquilad’argent est au contraire mentionnée de façon très claire par Cicéron (Cat., 1.9.24) et par Appien (BC, 4.101). Le fait que le contexte historique de ces deux textes se situe à la fin de la République n’interdit pas de penser que l’aigle ait pu continuer à être en argent même sous l’Empire et l’inscription d’Apulum en apporte ici la confirmation.
À quelle occasion le primipile a-t-il pu accomplir un tel acte ? P. Herz a souligné le fait que la plupart des inscriptions qui mentionnent les honneurs rendus à l’emblème légionnaire par le primipile témoignent d’une coutume qui se développe à l’époque sévérienne, non d’un devoir officiel, mais sans pouvoir préciser le motif ou le prétexte de tels actes d’évergétisme10. On peut en outre supposer sans peine que l’emblème de l’unité avait parfois besoin d’entretien. Quelques rares textes évoquent des accidents qui étaient considérés comme autant de mauvais présages : ainsi, en 58 avant notre ère, au moment de la bataille de Carrhes, les aigles de Crassus ne se laissèrent pas arracher du sol et les soldats durent se mettre à plusieurs pour les extraire ; un vexillum tomba à l’eau et sa hampe dut être raccourcie (Dion Cassius 40.18). En 45 avant J.-C., ce sont les enseignes de Pompée qui s’entrechoquèrent et les foudres qu’elle tenaient dans leurs serres tombèrent à terre (Dion Cassius 43.35). De tels accidents ne devaient pas être si rares et l’usure due au temps devait aussi provoquer des dégâts (bris, corrosion etc.). Que le primipile d’Alba Julia ait fait réparer, restaurer (réargenter ?) à ses frais l’aigle de la légion constitue une des hypothèses qu’on peut ici formuler, mais ce n’est sans doute pas la seule. Nous ne savons d’ailleurs pas comment se passait la consécration d’un nouvel emblème militaire quand la nécessité de remplacer l’ancien se faisait sentir.
Reste à analyser où le tetrastylum pouvait trouver sa place dans l’aedes principiorum. Faute d’information archéologique sur les bâtiments du quartier général d’Apulum, force est de se tourner vers d’autres lieux.
Le premier cas connu de tetrastylum dans une aedes militaire peut être, à mon sens, identifié à Luxor. L’ancienne chapelle du Karoyal a en effet été transformée en “chapelle aux enseignes” sous Dioclétien lors de la réutilisation du vieux temple pharaonique en camp militaire. Le mur de fond, dans l’axe central, fut alors muni d’une abside qui abrite toujours les images peintes des quatre souverains, nimbés, vêtus de pourpre, le globe en main. Au-dessus des empereurs, dans le cul de four, est figuré un aigle, les ailes éployées, tenant une couronne dans ses serres11. L’abside est encadrée par deux colonnes en granit rose d’Assouan surmontées de chapiteaux encore en place, mais la présence de deux autres chapiteaux rigoureusement identiques atteste très vraisemblablement l’existence d’un baldaquin12. Cette restitution est corroborée à mon sens par la présence de traces d’encastrement d’un appareillage de bois dans la paroi de fond, au niveau supérieur des chapiteaux en place, trop importants pour fixer un appareillage léger reposant sur les chapiteaux (fig. 2). J. Deckers, qui suppose la présence d’un arc sur les deux colonnes de fond n’a pas, sur ce point, suivi la première hypothèse de U. Monneret de Villard, à laquelle il faut à mon sens revenir13. Les pieds des Tétrarques ne reposent pas au niveau inférieur de la niche de pierre, mais au niveau d’un tabernacle de bois, dont les traces d’encastrement dans les parois sont bien visibles (fig. 3). J’avais, au moment de la publication du volume sur le camp de Luxor, évoqué diverses hypothèses d’aménagement mobilier sous le baldaquin. Une fouille récente et encore inédite dans le désert oriental d’Égypte permet aujourd’hui d’y voir un peu plus clair.
Dans le petit praesidium de Dios, sur la piste caravanière entre Coptos et Bérénice, J.-P. Brun et E. Botte ont mis au jour en 2008 une aedes signorum en très bon état de conservation (fig. 4)14. Sans entrer dans les détails archéologiques, qui feront l’objet d’une publication par les inventeurs, on observe la présence d’un podium de maçonnerie décoré en opus sectile sur lequel étaient encore en place les pieds de différentes statues appartenant au cortège de Sarapis. L’ensemble du mobilier renvoie d’ailleurs au culte de ce dieu, ce qui pourrait a priori faire douter du fait que nous soyons ici en présence d’un sanctuaire des signa militaires15. Mais la découverte d’une inscription en grec, dédiée par un architecte de la 1ère cohorte des Lusitaniens à Zeus Helios Megas Sarapis16 montre que le Sarapis en question n’est pas seulement un dieu purement local. Il faut y ajouter un graffite en l’honneur de la même divinité et de la Tychè du praesidium17. Dans un autre fortin, celui de Didymoi, un ostracon évoque la décoration des πρινκίπια τῶν κυρίων18. Bien qu’ils abritent régulièrement des civils, ces postes du désert restent profondément marqués par les pratiques militaires comme en témoigne leur architecture19. L’assimilation du dieu égyptien et du dieu des armées romaines sous la forme de Zeus Helios Megas Sarapis permet aux soldats, souvent recrutés localement à cette époque, mais aussi aux civils, de s’y retrouver aisément ; elle témoigne en même temps de l’évolution des pratiques religieuses, dans ce milieu militaire très particulier du désert oriental d’Égypte, à partir de la fin du IIe siècle20.
Revenons à l’architecture de la chapelle de Dios : on observe, au pied du podium, au centre, un dé enduit de blanc, encadré sur l’avant par deux bases de briques cuites remployées, mais plus grosses. La position respective de ces différents éléments indique à mon avis leur fonction : le dé central doit être considéré comme un piètement d’autel, les deux autres bases comme des supports de colonnes. Mais un couple de colonnes, à cet endroit et à cette distance du podium, se comprend mal, sauf si celles-ci portaient un baldaquin de bois dont les tirants venaient s’accrocher dans le mur du fond de la pièce, par-dessus l’autel. Cette restitution n’a pour elle que sa logique architecturale et aussi l’exemple de Luxor, car aucun élément de bois n’a été conservé à Dios. Je propose donc d’appeler “tetrastylum” le baldaquin de Luxor, et de restituer en dessous un autel au pied des quatre Tétrarques. Mutatis mutandis, le dispositif me semble être identique à Dios, même si, dans ce dernier cas, le baldaquin n’est supporté que par deux colonnes, probablement en raison de l’exiguïté de l’espace. L’intérêt de cet exemple, si on accepte ma proposition, est de faire remonter ce type d’architecture à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe.
C’est sur cet autel, naturellement, que se faisaient les sacrifices et les offrandes aux dieux, représentés par leurs images en ronde-bosse, en bas-relief ou en peinture21, comme nous le voyons sur la fameuse peinture du tribun Terentianus à Dura-Europos22. Le “distance-slab” de Bridgeness, sur le mur d’Antonin, montre une scène quasi identique du point de vue iconographique : l’officier sacrifie sur l’autel avec, en arrière plan, l’inscription LEG II AVG. On remarquera que la scène se passe sous un édicule à fronton que l’on identifie généralement avec les principia, sans trop se poser de question (fig. 5)23. Mais s’agit-il de l’entrée du bâtiment ou d’un tétrastyle ?
Reste à se poser la question de la place de l’enseigne. Lors de la fouille de Dios sont apparus, scellés dans la maçonnerie du podium, quatre petits montants de bois dont les fouilleurs considèrent qu’ils pourraient être le support d’un vexillum24. Ce dernier mot apparaît peut-être, mais très mutilé, dans un des ostraca découverts tout près25. Si cette interprétation archéologique est correcte, elle signifierait que l’enseigne de Dios se trouvait au milieu des statues divines. Un texte de Pline l’Ancien nous apprend justement que les aigles et les autres signa étaient oints aux jours de fête, ce qui implique un traitement sacré, identique à celui des simulacra deorum26. Qu’un vexillum d’unité auxiliaire puisse être honoré comme une aigle légionnaire et encadré de colonnes dans un décor qui évoque celui de Dios nous est en outre prouvé par un bloc sculpté de Vindolanda27.
Commentant l’inscription d’Alba Julia, les éditeurs ont rapproché l’expression “tetrastylum fecit” de la représentation qui figure sur le fourreau du fameux glaive de Tibère découvert à Mayence ; on y voit une aigle légionnaire juchée sur un chapiteau et encadrée par un édifice tétrastyle dans lequel on a bien souvent voulu reconnaître la façade d’une aedes signorum. L’oiseau est au centre, les ailes éployées sous un arc “syrien” sur colonnes, des enseignes apparaissant dans les entrecolonnements latéraux. Des acrotères sont clairement visibles sur le fronton (fig. 6)28. Mais O. Stoll a depuis longtemps réfuté ce point de vue, avec de bons arguments. Il considère en effet que ce décor de fourreau ne peut représenter une architecture réelle à une époque où les camps sont encore construits en bois. Il doit s’agir bien plutôt d’un tabernacle portatif, comme celui auquel fait allusion Dion Cassius (40.18)29. On sait en effet par cet auteur que l’aigle était conservé dans un petit réceptacle en forme de temple : ὁ γὰρ ἀετὸς ὠνομασμένος (ἔστι δὲ νεὼς μικρός, καὶ ἐν αὐτῶ ἀετὸς χρυσοῦς ἐνίδρυται)… C’est, poursuit l’historien, ce petit temple qui est perché sur une hampe quand la légion fait mouvement et c’est cette hampe qu’on plante en terre à la halte. L’objet est désormais bien identifié par une stèle d’aquiliferprovenant d’Apamée30. Mais il ne s’agit évidemment que d’un temple “miniature”, portatif31.
De telles représentations figurées apparaissent au demeurant sur différents types de supports, par exemple un petit pendentif de Mainz-Weisenau qui montre le fer d’une lance de bénéficiaire dans un édicule dont les colonnes latérales prennent la forme de glaives32, ou sur deux casques du musée de Worms : on y voit une aigle dans la partie frontale, un édicule tétrastyle couvrant un autel sur la partie arrière de la calotte, un autre édicule sur les paragnatides (fig. 7)33. Il s’agit là sans doute de représentations symboliques de la fonction des officiers qui portaient ces casques, peut-être justement des primipiles.
Revenons à l’inscription d’Apulum : si j’ai raison, l’érection d’un baldaquin tétrastyle, effectuée par le centurion L. Aninius Firminus, ne s’explique que par l’honneur supplémentaire ainsi conféré à l’aigle légionnaire. Si l’on en croit les exemples de Dios et de Luxor, cet aménagement constituait un écrin supplémentaire qui mettait en relief à la fois l’autel sacrificiel et l’objet de culte, en l’espèce l’aquilaentourée des images divines installées sur un podium, un type de mise en scène qui aura son prolongement dans l’architecture chrétienne. À Luxor, le tabernacle de bois installé sous les images impériales pouvait recevoir à la fois les signa militaires et les εἰκόνες divines. C’est le moment de rappeler la citation célèbre de Tertullien (Apol., 16) : “Religio Romanorum tota castrensis signa ueneratur, signa iurat, signa omnibus deis praeponit”. L’inscription d’Alba Julia publiée par V. Moga, I. Piso et M. Drîmbarean me paraît donc d’un grand intérêt et je ne me suis permis d’en reprendre l’examen que pour cette seule raison. Le texte est simple et se comprend aisément, mais une interprétation assurée repose finalement sur peu d’indices, tant notre connaissance archéologique des aedes signorum est médiocre, car on n’a, le plus souvent, fouillé que des niveaux arasés et très détruits, sans installations cultuelles en place. De ce point de vue l’aedes de Dios, à peu près contemporaine de l’inscription d’Apulum, constitue aussi un cas exceptionnel, en raison de son état de conservation. Malgré cela, sa signification suscite déjà beaucoup de discussions. Seul le rapprochement des sources épigraphiques et archéologiques peut éventuellement, ici, nous apporter quelque lueur nouvelle.
Ma position sur ce point a évolué avec le temps. La présence de l’autel de Dios/Iovis au pied du podium et sous le baldaquin constitue un élément nouveau qui laisse penser que l’aménagement pouvait être similaire à Luxor.
Notes
- V. Moga, I. Piso, M. Drîmbarean, “L’aigle de la legio XIII Gemina”, Acta Musei Napocensis, 43-44/1, 2006-2007 (2008), p. 177-184. Je remercie tout particulièrement I. Piso de m’avoir signalé cette publication.
- Par exemple CIL VIII, 7095-7098 ; 7963 ; XI, 5372 ; XIV, 2416 ; AE 1994, 413.
- Sur cette inscription et l’arc de Tebessa, voir désormais l’étude de L. Bacchielli, “Il testamento di C. Cornelio Egriliano ed il coronamento dell’arco di Caracalla a Tebessa”, L’Africa Romana, 4, 1987, p. 295-321, qui place avec de bons arguments les tétrastyles mentionnés dans l’inscription sur le couronnement du monument.
- Les auteurs citent Végèce II, 8 ; Tacite, Annales, II, 17 et les célèbres inscriptions de Novae érigées par des primipiles dans la cour des principia (cf. V. Bozilova, J. Kolendo, L. Mrozewicz, Inscriptions latines de Novae, Poznan, 1992, série Archéologia 34). Sur les honneurs rendus à l’aigle, voir P. Herz, “Honos Aquilae”, ZPE, 17-2, 1975, p. 181-197. On pourra voir désormais C. Schmidt Heidenreich, Les dédicaces religieuses dans les camps militaires du Haut Empire romain, thèse de doctorat, Université de Paris 13, 2005.
- Sur la question de l’interprétation des monuments figurés, voir infra.
- Voir par exemple H. von Petrikovits, Die Innenbauten römischer Legionslager während der Prinzipatszeit, Opladen, 1975 ; R. Fellmann, Principia-Stabsgebäude. Kleine Schriften zur Kenntnis der römischen Besatzungsgeschichte Südwestdeutschlands, 31, Aalen, 1983 ; A. Johnson, Römische Kastelle des 1. und 2. Jahrhunderts n. Chr. in Britannien und in den germanischen Provinzen des Römerreiches, Mayence, 1987.
- M. Barbulescu Din Istoria militara a Daciei romane. Legiunea V Macedonica și castrul de la Potaissa, Cluj/Napoca 1987, fig. 23, a proposé une restitution des principia de Potaissa qui va dans ce sens, avec quatre colonnes engagées scandant la façade de l’aedes, mais le plan de fouilles publié ne permet pas de décider si des embases de colonnes étaient effectivement présentes dans la maçonnerie de la façade.
- En l’attente de la publication finale des fouilles de Novae, il faut se référer à un grand nombre d’articles donnant des informations partielles et succinctes. Pour les plans, voir T. Sarnowski, “Preliminary Report on the Excavation of the Warsaw University Archaeological Expdition”, Archeologia, 51, 2000, fig. 4, dont est issue notre figure 1 ; id., “Novae-Western sector (Principia), 2000-2002. Preliminary report on the excavations of the Warsaw University Archaeological Expedition”, Archeologia, 54, 2003 (2004), p. 65-76. Sur le phasage chronologique de l’aedes, T. Sarnowski, “Das Fahnenheiligtum des Legionslagers Novae”, in : Studia Aegeae et Balcanica in Honorem L. Press, Varsovie, 1992, 221-233. Je remercie T. Sarnowski de ses informations précieuses sur ce sujet.
- Refaire la chapelle, dans son ensemble, ou la façade des principia, relèverait du légat, en tant que commandant de l’unité car le rôle du primipile est limité au culte de l’aigle et à ce qui s’y rattache. Il y a donc bien un lien nécessaire dans l’inscription d’Alba Julia entre tetrastylum et aquila.
- Herz 1975 (note 4).
- J. Deckers, “Die Wandmalerei im Kaiserkultraum von Luxor”, JDAI, 94, 1979, p. 600-652.
- Mohammed El-Saghir, J.-C. Golvin, M. Reddé, El-Sayed Hegazy, G. Wagner, Le camp romain de Louqsor, MIFAO 83, 1986, p. 17 et 27-31. Les chapiteaux ont sans doute été trouvés, à un moment ancien des fouilles, dans les déblais proches de l’aedes, et ils étaient encore visibles il y a quelques années ; ils ont depuis lors été déplacés sans que j’aie réussi à les retrouver lors d’une visite récente.
- U. Monneret de Villard, “The Temple of the Imperial Cult at Luxor”, Archaeologia or miscellaneous Tracts relating to Antiquity, The Society of Antiquaries of London, 95, 1953, p. 85-105. Deckers 1979 (note 11) p. 615-616.
- Mission conjointe du Ministère des affaires étrangères et de l’IFAO, dirigée par H. Cuvigny. On verra les premières informations archéologiques, avec la publication d’un important lot d’ostraca oraculaires, dans H. Cuvigny, “The shrine in the praesidium of Dios (Eastern Desert of Egypt). Graffiti and Oracles in Context”, Chiron, 40, 2010, p. 245-299. Cette aedes n’est pas la chapelle primitive du fort, mais une reconstruction, probablement de la fin du IIe siècle ou de l’époque sévérienne. C’est la seconde fois que ce phénomène de déplacement est attesté après une reconstruction générale dans un praesidium du désert oriental ; nous l’avions déjà rencontré à Didymoi (voir sur ce point, outre l’article de H. Cuvigny, cit. supra, M. Reddé, “Fortins routiers du désert oriental d’Égypte”, in : P. Henrich, C. Miks, J. Obmann, M. Wieland (éd.), Non solum… sed etiam. Festschrift für Thomas Fischer zum 65. Geburtstag, Rahden, 2015, p. 335-344 = n°7
- Le même phénomène apparaît aussi à Didymoi (cf. ici n°9).
- Cuvigny 2010 (note 14), texte 2 ; j’avais découvert cette inscription en remploi, dans la zone probable de la chapelle primitive, reconstruite après un bouleversement général du fort et déplacée.
- Cuvigny 2010 (note 14), texte 4. Ce second texte provient en revanche de la seconde chapelle.
- O. Did. 31, datable entre 176 et 220.
- Voir H. Cuvigny (éd.), J.-P. Brun, A. Bülow-Jacobsen, D. Cardon, J.-L. Fournet, M. Leguilloux, M.-A. Matelly, M. Reddé, La route de Myos Hormos, FIFAO 48/1, 2003.
- Voir G. Tallet, “Zeus Hélios Megas Sarapis, un dieu égyptien pour les Romains ?”, in : N. Belayche, J.-D. Dubois (éd.), L’oiseau et le poisson. Cohabitations religieuses dans les mondes grec et romain, Paris, 2011, p. 227-261. Des évolutions semblables, mais mettant en scène d’autres divinités locales, sont bien perceptibles dans d’autres provinces.
- Rappelons que les images impériales ne sont normalement pas présentes dans ces chapelles, comme l’ont montré les enquêtes de O. Stoll, Die Skulpturenausstattung römischer Anlagen an Rhein und Donau. Der Obergermanische Limes, St. Katharinen, 1992 ; id., “Zu einigen Fragmenten von Bronzestatuen vom Kästrich in Mainz”, Mainzer Arch. Zeitschrift, 2, 1995, p. 1-23 = MAVORS XIII, 2001, p. 137-166 et de T. Sarnowski, “Zur Statuenausstattung römischer Stabsgebäude. Neue Funde aus den Principia des Legionslagers Novae”, BJ, 189, 1989, p. 97-120. Mais cette règle change peut-être vers l’époque sévérienne, selon une hypothèse que j’ai formulée ailleurs (M. Reddé, “Trois aedes militaires dans le désert oriental d’Égypte”, JRA, 17, 2004, p. 442-462 = n°8).
- F. Cumont, Fouilles de Doura-Europos (1922-1923), BAH IX, 1926, p. 89-114. Voir sur ce point l’interprétation qu’en a proposée T. Pekary, “Das Opfer vor dem Kaiserbild”, BJ, 186, 1986, p. 91-103. Cf. n°8.
- L. Keppie, Roman Distance Slabs from the Antonine Wall, University of Glasgow, Hunterian Museum, 1979, n°1 = CSIR, Great Britain, I, 4, n°68.
- L’interprétation de ce dispositif, qui sera publié par J.-P. Brun et E. Botte, reste un objet de discussion. Il s’agit de toute façon d’un dispositif lié à une des nombreuses réfections du podium.
- H. Cuvigny = art. cit. (note 14), texte 14.
- NH, 13.4.23 : aquilae certe ac signa, puluuerulenta illa et cuspidibus horrida, unguntur festis diebus.
- CSIR Great-Britain I, 6 = RIB 1710 (cohors IIII Gallorum equitata).
- La bibliographie sur cet objet est considérable et nous renonçons à la citer ici. Voir en dernier lieu E. Künzl, Unter den goldenen Adlern. Der Waffenschmuck des römischen Imperiums, Regensburg/Mayence, 2008, fig. 101.
- O. Stoll, “Der Adler im ‘Käfig’. Zu einer Aquilifer-Grabstele aus Apamea in Syrien”, Arch. Korrespondenzbl. 21, 4, 1991, p. 535-538 = MAVORS XIII, p. 13-46 ; id., Excubatio ad signa. Die Wache bei den Fahnen in der römischen Armee und andere Beiträge zur kulturgeschichtlichen und historischen Bedeutung eines militärischen Symbols, St. Katharinen, 1995, p. 7-8.
- J.-C. Balty, “Apamea in Syria in the Second and Third Centuries AD”, JRS, 78, 1988, 99, pl. XIV, 4. Voir Stoll 1991(note 27).
- Une inscription de Niederbieber CIL XIII, 7753 suggère peut-être un dispositif de même nature en évoquant l’offrande d’un signum cum aedicula : In h(onorem) d(omus) d(ivinae) Genio vexillar(iorum) et / imagini(ferorum) Attianus Coresi vex(illarius) / Fortonius Constitutus / imag(inifer) signum cum aedic(u)la / et tab(u)l(am) marmoream d(ono) d(ederunt) imp(eratore) d(omino) / n(ostro) Gordiano Aug(usto) et Aviola co(n)sulibus.
- K. Raddatz, “Anhänger in Form von Ringknaufschwerten”, Saalburg Jahrb., 12, 1953, p. 60 sqq.
- Künzl 2008 (note 28) p. 54, fig. 76. Ces casques, provenant de Mayence, semblent typologiquement datables du début du IIe siècle de notre ère.