Le Claude Deschamps d’avant Bordeaux1, celui des « origines », représente un pur produit de l’École royale des Ponts et Chaussées. Partir à la découverte de sa formation, c’est découvrir que tout au long de sa carrière, il a marqué une fidélité aux préceptes et aux principes qui lui ont été enseignés au sein de cette institution. Claude Deschamps est né en Champagne en 1765. Il intègre l’École des Ponts et Chaussées à l’âge de 17 ans. Sa scolarité, particulièrement brillante, s’étend sur une durée d’un peu plus de quatre ans. Durant cette période, on ne cesse de louer la qualité de ses travaux ou des services qu’il rend à ses pairs, comme pour les copies de plans qui lui sont commandées. La pertinence et le caractère avant-gardiste de certains de ses projets sont aussi salués et récompensés, en particulier en architecture hydraulique, un domaine d’excellence qui constitue la clé de voûte de l’art de l’ingénieur et surtout un détecteur de talents2.
Cette brève analyse qui emprunte à la micro-histoire s’inscrit dans une vaste étude prosopographique consacrée aux élèves qui fréquentent l’École royale des Ponts et Chaussées, pendant les cinq premières décennies de cette structure – la grande période de Perronet –, soit près de 800 notices individuelles d’élèves ingénieurs3. Rétrospectivement, l’analyse de la scolarité de Claude Deschamps permet d’étudier les racines du travail mené pour la construction du pont de Bordeaux, son œuvre maîtresse. Les caractères et les séquences de cette scolarité peuvent se décomposer en trois temps : l’admission à l’École, le cursus studiorum en lui-même, et enfin, sa participation aux différents concours et campagnes de travaux sur le terrain.
L’admission à l’École royale des Ponts et Chaussées
Lorsque Claude Deschamps entre à l’École royale des Ponts et Chaussées en 1782, cette institution jouit déjà d’une excellente réputation, en France et en Europe4. La fondation et le développement de cette structure éducative sont étroitement liés à la nomination en 1747 de Jean-Rodolphe Perronet qui devient un personnage central dans ce corps d’ingénieurs civils5. Perronet est notamment l’artisan de la mise en place des outils pédagogiques. C’est lui qui élabore un programme de formation qui insiste sur les volets théoriques et pratiques de l’enseignement dispensé6. Trois décennies plus tard, en 1775, ce principe est repris et approfondi dans un nouveau règlement (fig. 1)7. C’est à cette nouvelle mouture que Claude Deschamps est soumis, y compris pour sa procédure d’admission. À ce titre, il hérite d’un esprit de corps bien rôdé, résolument tourné vers la figure tutélaire de Perronet, grand créateur de ponts au XVIIIe siècle8.
Pour intégrer l’École, les recommandations obtenues tiennent une place incontournable. Elles forment un parrainage qui se maintient tout au long du XVIIIe siècle et même au-delà. Fils d’un médecin champenois, Claude Deschamps est également le petit-fils de deux marchands. En ce sens, il incarne le groupe de la bourgeoisie provinciale qui est fortement représenté au sein de l’institution, au même titre que celui des officiers de robe. En appui à sa candidature, Deschamps bénéficie de deux parrainages émanant de la société civile et militaire. Il bénéficie d’abord d’une « présentation », c’est-à-dire une recommandation émanant d’un membre du corps des Ponts et Chaussées auprès duquel l’impétrant a généralement servi. Ainsi, c’est l’ingénieur Coluel9 qui introduit Deschamps auprès de Perronet avec une lettre écrite à Châlons-en-Champagne le 7 novembre 1782 :
« Monsieur Deschamps, médecin à Vertus, désirerait fort que M. son fils put être agréé à l’École des Ponts et Chaussées et m’a prié de lui donner une lettre pour vous y engager. S’il y a lieu de lui accorder ce qu’il demande, je vous en serai très obligé. Ce jeune homme a travaillé dans mon Bureau depuis près de deux ans et paraît avoir l’amour du travail. Il a suivi aussi l’étude des mathématiques dont il a de bons commencements. Il compte reprendre les calculs différentiel et intégral dont il avait pris quelques petites connaissances, ainsi que je l’ai su. Il est d’une jolie physionomie et est d’un caractère doux et honnête. Le père se loue beaucoup de sa conduite et se propose s’il peut être agréé, de faire pour lui la dépense nécessaire pour son entretien et les talents à acquérir. Ce médecin est aimé et estimé dans le pays et par tous ceux qui le connaissent… »10.
Quelques jours plus tard, Deschamps est recommandé par le marquis de Juigné11 à Chezy12, l’adjoint de Perronet à l’École :
« Je prends la liberté de recommander à Monsieur de Chezy le sieur Deschamps que l’on m’a dit être rempli de bonne volonté. Il appartient à des personnes auxquelles je m’intéresse et je serai très sensible aux bontés que Monsieur de Chezy voudra bien avoir pour lui, en supposant qu’il s’en rendra digne. »13.
Ces deux parrainages en disent long sur l’intégration de la famille Deschamps dans la société locale, ainsi que sur les qualités initiales de l’impétrant qui sont certifiées par ses deux parrains. Après cette présentation, le candidat est reçu en entretien par Perronet. La teneur exacte des échanges n’est pas connue, mais à travers différentes notes laissées par Perronet, on sait qu’il interroge les candidats sur leur cursus initial, tout en les soumettant à de petits exercices permettant d’évaluer leurs compétences, notamment dans le domaine des mathématiques. Claude Deschamps satisfait pleinement à cette épreuve, car il fait officiellement son entrée le 15 décembre 1782. La veille, son père adresse une lettre de remerciement pour la réception de son fils14.
Le Journal de l’École tenu par Antoine Chezy fait référence à l’entrée de Claude Deschamps15. La mention évoque brièvement le parcours préalable du candidat bientôt âgé de 18 ans. Il n’est pas le plus jeune, mais figure néanmoins dans le groupe des plus jeunes élèves, car l’âge moyen à l’entrée s’établit à un peu plus de 21 ans. Deschamps est originaire de Vertus (fig. 2), au cœur de la généralité de Champagne, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Épernay et à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale administrative, Châlons-en-Champagne16. C’est justement à Châlons qu’il effectue ses études au sein du collège des Pères de l’Oratoire, jusqu’en classe de rhétorique. L’état des lieux de ses connaissances évoque la maîtrise des éléments de géométrie et d’algèbre. De façon complémentaire, il se propose d’étudier les sections coniques, ainsi que le dessin chez Bounieux, un peintre renommé17 (fig. 3). Comme indiqué au sein de la recommandation de Coluel, il bénéficie également de connaissances pratiques, ayant été attaché pendant deux ans au Bureau de l’ingénieur provincial.
Le cursus studiorum
Malgré ces précieux prérequis, la situation de Deschamps est rendue difficile par son intégration en pleine guerre d’indépendance américaine. Le contexte diplomatique et les difficultés financières de la monarchie réduisent à la fois l’enveloppe du département administratif des Ponts et Chaussées et les possibilités d’emploi au sein du corps. Il n’y aucune durée de scolarité prescrite. Au total, Deschamps reste quatre ans et demi à l’École. Cette période est légèrement inférieure à la moyenne et compte tenu des difficultés du moment, cela démontre que cet élève sort nettement du lot. En effet, même si un élève a acquis les connaissances essentielles pour devenir ingénieur, sa sortie suppose qu’une place se libère et le délai peut représenter plusieurs années. En attendant, l’élève est contraint de rester à l’École et de parfaire sa formation.
Claude Deschamps apparaît dans seize États des talents (fig. 4) qui constituent autant de bulletins trimestriels sur l’avancement de sa formation. Cette source répertorie l’avancement de ses travaux, les gratifications qu’il perçoit ou encore les degrés de connaissance qu’il cumule. Il n’apparaît pas dans les États des deux premiers trimestres de l’année 1783, alors qu’il intègre l’École à la fin de l’année 1782. Ce décalage s’explique par le fait qu’il rejoint d’abord l’École comme élève-surnuméraire, donc sans rang officiel au sein des différentes classes de l’École. Les grades de l’École se répartissent en trois classes ; chaque élève accède à une classe en fonction des connaissances théoriques et pratiques suivies et maîtrisées. Après avoir été surnuméraire, Deschamps intègre la troisième classe au milieu de l’année 1783. Il y reste pendant deux ans, effectue un passage éclair d’un trimestre au sein de la deuxième classe, puis rejoint la première classe, la plus prestigieuse (fig. 5). Il s’y maintient durant deux trimestres, puis retrouve la troisième classe. Pour autant, il ne s’agit pas d’une rétrogradation. En effet, il vient d’obtenir l’une des neuf places d’élève « appointé », qui se répartissent sur les trois premières places des trois classes. Il s’agit donc d’une récompense pour son travail, car seulement neuf élèves sur une cohorte d’environ soixante-dix apprentis obtiennent ce privilège.
Durant sa scolarité, Claude Deschamps réside rue de la Verrerie, sur la rive droite de la Seine, à quatre blocs d’habitations de la rue de la Perle où est installée l’École des Ponts entre 1771 et 1787. En plus des cours suivis au sein de l’École, comme beaucoup d’élèves, il suit des leçons à l’extérieur. Durant un semestre, il rejoint l’atelier de l’architecte Daubenton18. Il s’exerce également à l’équitation auprès de Pierre Bergerat19, car un bon ingénieur se doit d’être un bon cavalier, pour rejoindre et contrôler les chantiers qui ont cours au sein de sa circonscription. En tant qu’élève-appointé, Deschamps doit aussi transmettre son savoir à ses camarades moins avancés. Selon un principe très moderne de « pédagogie mutuelle », les élèves qui suivent des cours à l’extérieur dispensent en retour ces cours à leurs camarades restés à l’École. Ainsi, Deschamps donne des cours de lever de plans, de géométrie (la première partie des sections coniques), ou encore des leçons d’algèbre.
Depuis la mise en œuvre du règlement de 1775, tout élève cumule des degrés au cours de sa scolarité. Les degrés traduisent l’état de son savoir dans les domaines de la théorie et de la pratique (fig. 6). Deschamps entame sa formation avec 16 degrés : 6 de théorie pour ses études au collège et 10 de connaissances pratiques acquises avant son entrée à l’École. À la fin de sa scolarité, il cumule 147 degrés, soit 26 degrés de connaissances théoriques pour 121 de connaissances pratiques. La plupart de ces degrés sont obtenus par sa participation à des exercices pratiques et aux concours qui tiennent une place essentielle dans la formation.
Travaux et concours
En complément des cours suivis à l’École et en dehors, les élèves participent à différents travaux qui permettent d’obtenir des gratifications et d’améliorer l’ordinaire. Durant leur scolarité, les élèves-ingénieurs ne sont pas rémunérés et même si leur famille doit subvenir à leurs besoins, les gratifications permettent d’améliorer leur condition et de régler différents frais, comme l’achat de matériel ou d’instruments. Tout au long de sa scolarité, Deschamps perçoit 1 700 livres tournois de gratifications (fig. 9). 28 % de ce montant correspond à ses appointements en tant qu’élève « classé » ; 28 % à des gratifications pour la réalisation de dessins ; 38 % pour des prix de concours et des remboursements de cours pris à l’extérieur. La part résiduelle correspond à des remboursements pour des journées passées en dehors du bureau à proximité de Paris ou des vérifications de calculs.
En bon acteur du territoire, l’élève-ingénieur doit se familiariser avec le terrain20. À la belle saison, on l’envoie donc « en campagne » dans la région parisienne ou en province. Deschamps passe très vite à cette étape, ce qui démontre une fois de plus sa maîtrise rapide des connaissances essentielles de son art.
En 1783 et 1784, il se rend pour la première fois dans le Sud-Ouest dans le cadre de deux campagnes relatives aux opérations d’assèchement des marais de Rochefort lancées par l’intendant de La Rochelle21. Sur place, il travaille avec l’ingénieur Duchesne22 qui rapporte à la fin de l’année 1784 qu’il est « très content de son service »23.
Au début de l’année 1785, il formule un vœu rapporté par le journal de l’École : « Désire d’aller au pont de Châlons »24. Cette demande présente manifestement deux intérêts : celui de la proximité avec sa famille et une ville qu’il connaît depuis l’enfance ; une volonté de participer aux travaux du pont de Châlons, l’un des grands chantiers du moment. Ce vœu est satisfait, ce qui en dit long sur l’estime portée par les cadres de l’École. À la belle saison 1785, il réalise une première campagne dans sa région natale sous l’autorité de l’ingénieur Lejolivet25 qui « a été content de son service »26. Sur place, il suit les travaux d’aménagement menés sur le pont des Mariniers, un pont de trois arches sur la Marne qui est restructuré, élargi et renforcé. Deschamps vérifie également les travaux et les devis des procédures d’adjudication aux entrepreneurs. Contrairement aux routes qui sont entretenues par corvée, les finances publiques sont engagées dans la construction des ponts. En ce sens, le suivi des travaux et des factures doit donc être confié à des ingénieurs compétents et rigoureux. En 1786, il effectue une seconde campagne en Champagne, au cours de laquelle « l’ingénieur en a été très content »27.
Enfin, dans le cadre de sa scolarité, notre élève-ingénieur participe à différents concours (fig. 8). Depuis le règlement de 1775, ce principe est renforcé, afin de susciter une émulation constante entre les élèves. En outre, ces concours constituent un moment marquant de l’année, afin de vérifier l’état des connaissances. Beaucoup d’archives manquent pour documenter ces concours, mais une fois encore, il s’agit d’un principe pédagogique très moderne dans l’esprit et la manière de procéder. À la fin de l’hiver et au début du printemps, les élèves choisissent les concours de leur choix et doivent fournir en contrepartie des travaux répondant aux sujets posés. Deschamps candidate pour la première fois en 1784. L’état du premier trimestre indique qu’il est « fort occupé à l’École pour le concours prochain, tant à l’architecture qu’au trait et aux mathématiques »28. Il propose alors un sujet de nivellement et de carte de figure, mais n’obtient ni accessit ni classement.
Au premier semestre de l’année 1785, il est à nouveau en pleine préparation de ses dossiers. Il participe à trois concours : nivellement, architecture et coupe de la pierre. Il échoue en nivellement29, mais obtient le deuxième accessit d’architecture et le second prix de coupe de la pierre (trait). En 1786, il est retoqué au concours de nivellement pour son double projet d’un ponceau en bois ou en pierre, accompagné par un calcul de terrasses et un long « toisé des terrasses en déblais et en remblais à faire pour la construction d’une chaussée entre les deux ponts de la garre [d’Ivry] » (fig. 9)30.
En contrepartie, il obtient le premier prix d’architecture des ponts, le prix le plus prestigieux avec le prix de Mécanique en mathématiques. C’est aussi le prix le mieux doté, en degrés – il cumule d’un coup 26 degrés de connaissances pratiques – et en numéraire, car il obtient 200 livres, une somme considérable et encourageante, surtout si on la compare aux émoluments trimestriels d’un sous-ingénieur des Ponts et Chaussées qui s’élèvent à 300 livres. Le travail élaboré répond parfaitement aux canons architecturaux et esthétiques du moment, avec un Projet d’un pont à construire sur la Seine au droit de la Salpêtrière (fig. 10)31. La planche aquarellée comprend une vue en coupe, en plan et au droit. Comme pour tout projet d’ouvrage d’art, l’image ne suffit pas et l’élève doit aussi maîtriser la composition de devis. Le 1er avril 1786, Deschamps rend sa copie avec un long Détail estimatif des ouvrages de charpenterie, maçonnerie, batardeaux, pavés et autres nécessaires pour la construction d’une pile, d’une culée et d’une arche, et d’une autre de halage faisant partie d’un pont de cinq arches projeté pour être construit sur la Seine au droit du nouveau boulevard de la Salpêtrière14. En 13 pages et 15 articles, Deschamps rentre dans les moindres détails d’un devis estimé précisément à la somme de 378 324 livres tournois, 19 sous et 4 deniers. Ce travail devient une référence, au point qu’on lui commande deux copies de son premier prix « pour être joint à la collection des projets de l’École pour l’instruction des élèves »32.
Au total, le premier prix de Claude Deschamps au concours de Pont de 1786 constitue un indéniable tremplin et vient couronner une scolarité exemplaire. Il se trouve désormais aux portes d’une carrière d’ingénieur. L’année suivante, à la fin du mois de mars 1787, il devient sous-ingénieur du corps des Ponts et Chaussées. Preuve supplémentaire de son expertise en matière d’architecture hydraulique, il est affecté aux travaux du pont de Charenton sur la Marne, dirigés par Antoine Chezy. Ainsi, bien avant le projet du pont de Bordeaux, Claude Deschamps a trouvé sa voie. S’il est devenu ingénieur des Ponts et Chaussées, c’est d’abord et avant tout un ingénieur des Ponts, domaine dont il s’est fait une spécialité…
Annexe
Notice individuelle de l’élève des Ponts et Chaussées Claude Deschamps
Notes
- Voir fig. 15 de l’article de Sylvain Schoonbaert « le pont de pierre a 200 ans, retour sur une exposition » dans le présent ouvrage.
- Guy Coronio, 250 ans de l’École des ponts en cent portraits, Paris, Presses de l’École nationale des Ponts et Chaussées, 1997, p. 68-69 ; Antoine Picon, Architectes et ingénieurs au siècle des Lumières, Marseille, Parenthèses, 1988 et F.-P.-H. Tarbé de Saint-Hardouin, Notices biographiques sur les ingénieurs des Ponts et Chaussées…, Paris, Baudry, 1884, p. 95-97.
- Les quatre volets de la fiche de Claude Deschamps sont fournis en annexe dans la version en ligne.
- Le corps des Ponts et Chaussées est fondé en 1716, mais à l’origine, il ne comprend pas de structure éducative spécifique. Stéphane Blond, « Révoquer pour réformer. La fondation du corps des Ponts et Chaussées par l’arrêt du Conseil du 1er février 1716 », in Pour Mémoire, Comité d’Histoire, Revue des ministères de l’environnement, de l’énergie et de la mer, du logement et de l’habitat durable, Hiver 2016, n°18 : 2016, Tricentenaire des Ponts et Chaussées, Ingénieurs au service des citoyens, le corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, p. 10-16. [en ligne] https://fr.scribd.com/document/405386763/Comite-histoire-PM-18-Tricent-Ponts-Chaussees-pdf# [consulté le 26/08/2023]
- Antoine Picon, L’invention de l’ingénieur moderne. L’École des Ponts et Chaussées, Paris, Presses de l’École nationale des Ponts et Chaussées, 1992.
- Stéphane Blond, « Jean-Rodolphe Perronet pédagogue : la formation des futurs ingénieurs des Ponts et Chaussées au milieu du XVIIIe siècle », François Bart (dir.), Acteurs célèbres et obscurs de l’aménagement du territoire, éd. électronique, Paris, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques), 2014. [en ligne] https://www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2014_act_134_13_2601 [consulté le 26/08/2023]
- Archives de la Bibliothèque de l’École nationale des Ponts et Chaussées, Ms 2629 bis (7), Instruction concernant la direction des élèves, des sous-ingénieurs et des inspecteurs des Ponts et Chaussées, Paris, 19 février 1775.
- Construire des ponts au XVIIIe siècle. L’œuvre de Jean-Rodolphe Perronet, Paris, Presses de l’École nationale des Ponts et Chaussées, 1993.
- Jean-Joseph Bochet de Coluel (17??-1789), futur inspecteur général des Ponts et Chaussées, qui gère notamment la généralité de Châlons, non loin du lieu de naissance de Deschamps.
- Archives de la Bibliothèque de l’École nationale des Ponts et Chaussées (ABEnPC), Ms 2866 : Correspondance du Bureau des élèves, Généralité de Châlons, 1782.
- Jacques-Gabriel Louis Le Clerc de Juigné (1727-1807), homme de Cour, ancien ambassadeur de France en Russie après une carrière militaire qu’il achève avec le grade de lieutenant-général des Armées du roi.
- Antoine Chezy (1718-1798), originaire lui aussi de Châlons en Champagne, est scolarisé à l’École des Ponts et Chaussées entre 1749 et 1751, année au cours de laquelle il devient sous-ingénieur en Champagne. En 1752, il succède à Louis de Régemortes et effectue les premiers nivellements sur le tracé du canal de Bourgogne. Sur les plans de Jean-Rodolphe Perronet, il dirige de 1758 à 1774 la construction des ponts de Trilport et de Neuilly sur la Marne, achève la construction du pont de la Concorde à Paris. Il participe aussi à la construction du pont de Neuilly-sur-Seine. En 1767, il devient sous-directeur de l’École des Ponts et Chaussées. En 1771, il est nommé inspecteur général du pavé au Bureau de ville, qui est l’administration chargée de la voirie parisienne. Il termine sa carrière comme directeur de l’École des Ponts et Chaussées et inspecteur général.
- ABEnPC, Ms 2866 : Correspondance du Bureau des élèves, Généralité de Châlons, 1782.
- Idem.
- ABEnPC, Ms 3273 : Journal de l’École, tome 1, fol. 131v.
- Archives départementales de la Marne, 2 E 724/5 : Registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Vertus, 11 janvier 1765 [acte de baptême]. Son acte de baptême est consultable
[en ligne] https://archives.marne.fr/ark:/86869/8pm4rg31j5lz/493692e7-08ba-43f2-ab45-99c5401c8b3b p. 149/350. - Michel-Honoré Bounieux (1740-1814), peintre d’histoire, agréé par l’Académie royale de peinture en 1767 et professeur de dessin à l’École des Ponts et Chaussées de 1794 à 1814.
- Jean-Baptiste Daubenton (1700-1741) exerce comme architecte à Paris à la fin du XVIIIe siècle, où il tient une petite école privée de dessin et d’architecture, comme ancien élève et successeur de l’architecte Jacques-François Blondel.
- Pierre Bergerat, maître d’équitation à Paris. Il a été inspecteur des charrois de la Compagnie Masson puis proposé comme inspecteur général des charrois de l’armée et de l’artillerie en l’an II.
- Marc Desportes et Antoine Picon, De l’espace au territoire. L’aménagement en France, XVIe-XXe siècles, Paris, Presses de l’École nationale des Ponts et Chaussées, 1997.
- Jean-Jacques Philippe-Isaac Gueau de Gravelle de Reverseaux (1739-1794) est intendant de la généralité de La Rochelle de 1781 à la Révolution française.
- Marie-François Bertheau Duchesne (1766-1827), ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à La Rochelle puis dans le Tarn-et-Garonne.
- ABEnPC, Ms 1911 : État des talents, 4e trimestre 1783.
- ABEnPC, Ms 3273 : Journal de l’École, tome 1, fol. 144v.
- Joseph-Antoine Lejolivet (1725-1796), sous-ingénieur des États de Bourgogne où son oncle et son cousin exercent en qualité d’architectes et d’ingénieurs ; il est nommé ingénieur en chef à Paris en 1777 dont il remplit les fonctions à Compiègne puis à Bourges en 1780 puis en 1783 à Châlons, il termine sa carrière comme inspecteur général.
- ABEnPC, Ms 1911 : État des talents, 4e trimestre 1785.
- ABEnPC, Ms 1911 : État des talents, 4e trimestre 1786.
- ABEnPC, Ms 1911 : État des talents, 1er trimestre 1784.
- Selon le « rapport fait par nous élèves nommés pour l’examen des projets de nivellement de MM. les élèves pour le concours de 1785 », cet échec est lié à différentes « erreurs [qui] ne permettent point d’estimer la différence du déblai au remblai ». ABEnPC, Ms non coté.
- ABEnPC, Ms non coté.
- ABEnPC, Ms 104/1 (11) [copie].
- ABEnPC, Ms 1911 : État des talents, 3e trimestre 1786 et 2e trimestre 1787.