Paru dans : L’église et la société dans le diocèse de Dax aux XIe-XIIe siècles.
Journée d’études sur le Livre rouge de la cathédrale de Dax, Dax, 1er mai 2003, CEHAG, 2004, 89-154.
Les cartulaires des communautés ecclésiastiques constituent une source privilégiée pour tous ceux qui s’intéressent à la géographie historique ou à l’histoire de l’occupation du sol et du peuplement. Les notices des cartulaires sont en effet établies pour l’essentiel à partir d’actes de donation ou de procédure documentant la formation ou la défense d’un patrimoine foncier. Mais il existe une différence sensible entre les cartulaires des abbayes et des collégiales et ceux des chapitres cathédraux. En effet, l’aire d’influence des premières peut s’étendre sur plusieurs diocèses, pour peu qu’elles soient implantées à proximité d’une limite diocésaine, mais bien d’autres raisons sont à l’origine de la dispersion des prieurés ou des granges. En revanche, le patrimoine des chapitres cathédraux est pour l’essentiel constitué de biens et de droits circonscrits au diocèse d’origine, mais qui peuvent être répartis à travers tout son territoire. Une autre particularité de ces cartulaires, c’est qu’ils sont susceptibles de contenir des documents relatifs à l’administration du diocèse. Le Livre rouge de Dax, à la fois cartulaire du chapitre et de l’évêque, présente ce double caractère ; les informations qu’il nous propose concernent essentiellement le diocèse, avec une double approche patrimoniale et ecclésiale1.
Malgré la concision de nombre de notices, le Livre rouge nous apporte dans le domaine de la géographie historique des informations que l’on peut qualifier d’exceptionnelles. Certaines ont un caractère descriptif et témoignent de l’intérêt que les auteurs des actes, puis celui du cartulaire portaient à l’hydrographie – rivières, étangs, littoral –, au relief – collines ou montagnes –, aux formations végétales – forêts, landes, marais –, mais aussi à tous les éléments du paysage façonné par l’homme : champs et vergers, chemins, habitat, villages et bourgs, moulins, châteaux et églises. À cette perception visuelle de l’espace s’en ajoute une autre, à plusieurs faces, en relation avec la précédente, mais de nature juridique, matérialisée tout au plus par des bornes. Ainsi l’église commande-t-elle un territoire, la paroisse qui devient, jusqu’à la création des communes qui en sont les héritières, la cellule à l’intérieur de laquelle les hommes vivront désormais et par rapport à laquelle ils vont s’identifier. Les châteaux, dont certains apparaissent aussi dans le cartulaire, vont, à leur tour, contrôler un territoire regroupant souvent plusieurs paroisses. Afin d’identifier l’ensemble de ces éléments naturels ou créés par eux, les hommes leur ont enfin attribué des noms, propres à chacun d’eux, dont il se sont d’ailleurs servi pour s’identifier eux-mêmes.
De ce trésor, nous nous contenterons d’aborder ici le versant ecclésiastique, à travers le diocèse et ses subdivisions, les églises et les paroisses. Mais, étant donné l’ampleur du sujet et les problèmes qu’il soulève, il ne peut s’agir que d’une première approche2.
Le diocèse de Dax au XIIe siècle
La structuration du diocèse
Les limites (voir carte hors-texte)
Le diocèse est désigné dans le cartulaire par le terme episcopatus, utilisé aussi bien pour désigner celui de Bordeaux (burdegalensis episcopatus [n° 142, 152]), le grand évêché de Gascogne (episcopatus totius Waconiç)ou ceux qui en sont issus dont celui de Dax (aquensis episcopatus [n° 2, 174]). Il ne fait aucun doute que le territoire correspondant au diocèse de Bayonne appartint initialement à celui de Dax. Ce fut à l’occasion ou à la suite de la dislocation de l’évêché de Gascogne (après 1057) et de la restauration des sièges de Dax, Aire, Lescar et Oloron que fut créé – ou restauré – un nouveau diocèse de Labourd. Son premier titulaire connu fut, en 1058, Raimond le Jeune, en même temps évêque de Bazas et de Dax. Nous ignorons dans quelles circonstances fut décidée la création du diocèse de Labourd, mais il ne fait aucun doute que Raimond le Jeune, neveu du dernier évêque de Gascogne, a joué à cette occasion un rôle déterminant. Sa triple titulature, le fait qu’il ait ensuite rapidement renoncé au siège de Dax en faveur de Macaire (en 1060), pour ne garder que ceux de Bazas et de Bayonne, l’absence de toute contestation ultérieure entre les évêques de Dax et de Bayonne à propos des limites de leurs diocèses, prouvent que la division avait une origine dacquoise ou bien s’était faite avec l’aval de l’évêque de Dax3.
Les limites du diocèse de Dax à la fin du XIIe siècle nous sont parfaitement bien connues grâce à deux documents du cartulaire. Le premier (n° 152) relate les circonstances dans lesquelles, dans la seconde moitié du XIe siècle, l’évêché de Dax (aquensis ecclesia)fut l’objet de la convoitise de deux de ses voisins, ceux d’Oloron et de Bazas. C’est ainsi qu’entre les années 1060 et 1117, sous les épiscopats de Grégoire, abbé de Saint-Sever (1063-1068), Bernard de Mugron (1068-1097) et Raimond de Sentes (1098-1117), le diocèse de Dax perdit une portion non négligeable de son territoire au profit de celui d’Oloron : ce fut d’abord la perte de la Soule qui correspondait à une vicomté (1061-1068), puis celle des pays de Garenx et Reveset dans la vicomté d’Oloron.4 Il s’en fallut de peu, d’ailleurs, que les Dacquois ne perdissent neuf autres paroisses situées au sud du Gave dans la région de Salies jusqu’à Lahontan, au bord de la rivière, et même les pays de Mixe et d’Ostabarès.
Si les péripéties du conflit qui opposa les évêques de Dax et d’Oloron nous sont à peu près bien connues, il n’en est pas de même de celui qui vit s’affronter Dacquois et Bazadais. Il est fait état de ce différend à deux reprises : la première, dans une lettre du pape Grégoire VII (1073-1085) consécutive à la plainte portée par l’archidiacre de Dax, Arnaud-Raymond, contre l’évêque de Bazas qui avait enlevé quelques églises à l’évêché de Dax et les occupait par la force (n° 152). La seconde, à l’occasion d’un voyage que fit à Rome auprès de Pascal II (1099-1117) Raimond de Sentes (1098-1117). Celui-ci accusait l’évêque de Bazas d’avoir, avec celui d’Oloron, détaché “depuis longtemps déjà” des parties de son diocèse, allusion probable aux affaires précédentes. On y apprend que les Bazadais avaient restitué à l’évêque de Dax, Bernard de Mugron (1068-1097), la partie du diocèse de Dax dont ils s’étaient emparés, mais ils l’avaient ensuite reprise. L’archevêque d’Auch fut chargé de régler les différends. Selon le rédacteur de la notice, Raimond de Sentes voulut résoudre d’abord la question bazadaise. Cela ne lui demanda pas moins de sept années, nécessita beaucoup d’efforts et de nombreuses dépenses. Jugeant, semble-t-il, fastidieuse la relation des péripéties qui précédèrent le règlement du litige (peracta causa), le rédacteur de la notice prit le parti de ne pas s’y engager. On ne peut que le regretter, car nous ignorons finalement quelles parties du diocèse avaient, pour la seconde fois, été enlevées aux Dacquois et de quelle manière le litige fut réglé. Quant à la Chronique de Bazas, elle est fort discrète. Elle rapporte seulement à l’année 1111, sous l’épiscopat de Bertrand, l’adjudication par Pascal II à l’évêché de Dax des “parrochias rittarienses”, suivie de la formule “in cujus gratiam revocavit” qui suggère une rétrocession aux Bazadais, mais nous ignorons à quel épisode se rapporte cette formule. Le terme de rittarienses n’apparaissant nulle part ailleurs, l’identification de ces paroisses n’est pas certaine. Nous pensons qu’il s’agit de celles de la Petite Leyre, Callen, Luxey, Sore, Argelouse et Biganon dont l’annexion aurait permis de rattacher l’enclave des paroisses de la Grande Leyre (Lugos, Moustey, Mons, Pissos, Liposthey, Saugnacq) au reste du diocèse de Bazas. Il semblerait néanmoins que le règlement obtenu au début du douzième siècle ait rebondi deux décennies plus tard. La Chronique de Bazas rapporte en effet, à l’année 1144, qu’un différend étant intervenu entre l’évêque de Bazas, Raimond, et ceux d’Agen et de Dax – Guillaume de Heugas (1117-1143) ou son successeur, Arnaud-Guilhem de Sort (1143-1168) – qui envahissaient les confins de son diocèse, Raimond se rendit à Rome et obtint d’Eugène III (1145-1153) des lettres destinées à Guillaume, archevêque de Bordeaux, afin qu’il fût rétabli dans son droit5. Finalement, deux des paroisses de la Petite Leyre, Luxey et Callen, sont restées bazadaises, alors que sur la liste de la fin du XIIe siècle, Callen appartient au diocèse de Dax. Preuve qu’à cette époque la limite entre les diocèses n’était pas encore définitivement établie. Il ne semble pas, en revanche, qu’il y ait eu de différend entre les évêques de Dax, d’une part, l’archevêque de Bordeaux et l’évêque d’Aire de l’autre. En tout cas nous n’en avons pas eu connaissance.
La répartition des églises sur des itinéraires
Le second document qui nous fait connaître, de l’intérieur cette fois, les limites du diocèse de Dax est la liste des églises qui le composent (nomina ecclesiarum hujus episcopatus), transcrite à la fin du cartulaire (n° 174), liste que l’on peut dater du dernier tiers du XIIe siècle. En effet, les actes les plus récents transcrits ou analysés dans le cartulaire ont été passés sous l’épiscopat de Guillaume-Bertrand (1168-1203). D’autre part, figure sur la liste des églises celle de Sainte Marie de Clermont qui fut édifiée sur une terre donnée par le vicomte de Dax, Raymond II Arnaud, vers 1143 (n° 11), ainsi que celle de l’Hôpital d’Ordios (Sancta Maria de Urdunos)(n° 127) fondé probablement en 11516.
Cette liste présente un intérêt exceptionnel : elle est en effet complète, du moins au regard de celui qui l’a établie ; elle a été rédigée en une seule fois et nous offre donc un instantané ; enfin, le nom de chaque église est précédé de son titre. En outre, elle est structurée entre un certain nombre d’itinéraires et, tout au long de chacun d’eux, les noms des églises se succèdent comme si elles étaient visitées par une personne qui ne revient jamais sur ses pas ; ainsi peut-on localiser avec précision l’emplacement des églises aujourd’hui disparues. C’est à la lecture de cette liste que ces caractéristiques apparaissent immédiatement pour peu qu’au fur et à mesure on reporte sur une carte les trois cents noms recensés7. Ces itinéraires – nous en avons identifié vingt-et-un – s’ordonnent à partir de l’Adour. On ne saurait s’en étonner, car le fleuve sépare deux milieux naturels profondément différents, celui des Luys et des Gaves au sud-est, et celui des landes au nord et à l’ouest. Ainsi, les itinéraires sont-ils répartis sur chaque rive de l’Adour entre trois ensembles : sur la rive gauche, de l’Adour au Luy, puis du Luy au Gave, enfin au sud du Gave et, sur la rive droite, celui des bassins de l’Eyre et des affluents de l’Adour, celui des étangs littoraux, enfin celui de la presqu’île entre Adour et océan. Voyons maintenant de quelle manière ils se présentent8 :
Entre Adour et Luy : au nombre de quatre, ils se succèdent du sud vers le nord et se déroulent depuis la limite orientale du diocèse, en direction de l’ouest.
I. Nous sommes sur la rive droite du Luy de France, en Chalosse. La première église citée est celle de Sainte Marie de Fon ou de Hon (1), dans Gaujacq, la dernière, celle de Saint Sever de Arrigran dans Poyartin (5) : 5 églises.
II. Cet itinéraire est parallèle au précédent, vers le nord : il débute à Saint André de Bergouey (6) et s’achève, après avoir longé le Louts, à l’église de Saint Pierre de Oiosses, dans Montfort (14) : 9 églises.
III. Les églises concernées sont situées entre le Louts au sud, l’Adour au nord, de Sainte Marie de Laurède (15), à l’est, à Saint Jean de Préchacq (27), à la confluence des deux rivières : 13 églises.
IV. Cet itinéraire se développe dans le prolongement occidental des deux premiers, entre le Luy et le Louts, franchi entre Préchacq (27) et Saint Martin de Goos (28). Il décrit un parcours sinueux qui s’achève à Saint Martin de Tercis (47) à la confluence du Luy et de l’Adour : 20 églises. Une église se trouverait au sud du Luy : Saint Martin de Ostou dans Sort-en-Chalosse (33).
Entre Luy et Gave : les itinéraires au nombre de quatre se succèdent du Luy de France au Gave de Pau et, comme les précédents, se déroulent toujours de l’est vers l’ouest.
V. Cet itinéraire commence à Sainte Marie de Sault (48) et se développe en descendant le cours du Luy de Béarn puis, dans le bassin inférieur de l’Arrigan, un ruisseau afflue du Luy de France, jusqu’à Saint Martin de Beord dans Pouillon (63) : 16 églises.
VI. De Saint Jean de Sallespisse (64) à Sainte Marie de Mut ou Mouet dans Mouscardès (72), cet itinéraire recense les églises de la ligne de séparation des eaux des bassins du Luy et du Gave de Pau : 9 églises.
VII. Cet itinéraire, qui débute à Saint Pierre d’Orthez (73), se déroule sur les rives du Gave jusqu’à Saint Martin de Massignou, dans Cauneille (89). Il recense les 17 églises bordant les deux rives du Gave de Pau.
VIII. De Saint Pierre de Habas (90) l’itinéraire parcourt la zone de séparation des bassins du Luy et du Gave dans le prolongement de l’itinéraire n° VI, puis le pays d’Orthe, décrivant à cette occasion une série de boucles jusqu’à Saint-Étienne d’Orthe (108) : 19 églises.
Au sud du Gave de Pau, trois itinéraires recensent, toujours de l’est vers l’ouest, les églises de la partie méridionale du diocèse.
IX. L’itinéraire couvre la zone de confluence du Gave de Pau et du Gave d’Oloron, depuis Saint Vincent de Salies (109) jusqu’à Saint Jean de Sorde (119) : 11 églises.
X. De la même manière, cet itinéraire parcourt l’espace compris entre le Gave d’Oloron et la Bidouze, de Saint Jean d’Escos au bord du Gave (n° 120) à Saint Martin d’Arancou (130), sur les bords de la Bidouze, décrivant ainsi une vaste boucle pour revenir presque sur ses pas : 11 églises.
XI. Cet itinéraire, dans la continuité du précédent, part de Saint Pierre de Camou (131) aujourd’hui dans Aïciritz, sur la rive droite de la Bidouze dont il remonte la vallée jusqu’à Saint-Just de Équize (149), aujourd’hui dans Saint-Just-Ibarre, sauf une incursion à Saint-Palais (138), pour la redescendre ensuite jusqu’à Bidache (186), après avoir intégré deux églises de rive droite, Saint Laurent de Brucue-Burucoa (184), dans Ilharre et Sainte Marie de Bergouey (185), soit 65 églises.
Le rédacteur de la liste s’est ensuite transporté sur la rive droite de l’Adour. Dans cet espace caractérisé, sauf dans la partie méridionale, par la faiblesse du relief, les églises sont réparties entre trois ensembles : deux circuits se développent de part et d’autre d’une ligne méridienne qui, partant de Dax en direction du nord, se confond avec la zone de séparation entre les bassins des Leyres et de l’Adour, à l’est, et celui des étangs, à l’ouest, la partie du diocèse située au sud de Dax constituant un dernier ensemble.
Le premier circuit débute à Saint Pierre de Callen (187) et s’achève à Saint Pierre du Pouy (Saint-Vincent-de-Paul) (239), au nord de Dax.
XII. Dans sa première section, il descend la vallée de la Petite Leyre, de Saint Pierre de Callen (187) à Saint Pierre de Biganon, puis remonte celle de la Grande Leyre jusqu’à Saint Laurent de Luglon (195) : 9 églises.
XIII. De Saint-Martin-d’Oney (196) il remonte le bassin du Bez, passant d’une rive à l’autre dans sa progression vers l’ouest jusqu’à Saint Martin de Garrosse (209), le débordant même puisqu’il s’achève à Sainte Marie de Sindères (210) : 15 églises.
XIV. Cet itinéraire et le suivant couvrent le bassin de la Midouze : le premier part de Saint Vincent de Marsacq (211), aujourd’hui dans Meilhan, au nord, sur la rive gauche de la rivière, traverse la Midouze à deux reprises pour s’achever à Saint Pierre de Bégaar, face à Tartas (217) : 7 églises.
XV. Le second recense, du nord au sud, les églises de la confluence de la Midouze et de l’Adour, de Saint Martin de Gaven (218) dans Gouts, jusqu’à Saint Jacques de Tartas (230) : 13 églises.
XVI. Ce premier grand circuit s’achève par les églises du bassin de rive droite de l’Adour, de Saint Martin de Rion (231) dans le haut du bassin, jusqu’à Saint Pierre de Pouy (239) (Saint-Vincent-de-Paul), au nord de Dax : 9 églises.
Le second circuit commence à Sainte Marie d’Ychoux (240) et s’achève à Saint-Étienne d’Arribe-Labourd (300).
XVII. Il recense, d’abord, les églises établies sur le cours des ruisseaux des étangs jusqu’à Saint Amand de Lesperon (246) sur le ruisseau de Vignac : 7 églises.
XVIII. Puis il parcourt le bassin du ruisseau de la Palue qui se déverse dans l’étang de Léon, descend de Saint Martin de Taller (247) jusqu’à Saint Jean de Vielle (252) dans Vielle-Saint-Girons, puis remonte vers le nord pour atteindre Sainte Marie de Lit (257) à la limite du diocèse : 11 églises.
XIX. Il se transporte ensuite vers le sud et, par Saint Michel de Juerere (258), atteint Saint Clément de Messanges (262), puis Saint Jean d’Azur (263) et se poursuit jusqu’à Saint Sauveur de Kilag (269), dans Saint-Paul-lès-Dax : 12 églises. La plus grande partie du territoire parcouru par ces deux itinéraires correspond au Marensin.
XX. Depuis Saint Jean de Mées (270) l’itinéraire longe la rive droite de l’Adour jusqu’à Sainte Foy de Josse (274), puis remonte jusqu’à Sainte Marie de Magescq (276) et balaie ensuite le territoire qui s’étend du fleuve à l’océan et correspond à la Maremne, jusqu’à Saint Martin de Bénesse (286) : 17 églises.
XXI. Partant de Saint Jean de Marsacq (287), le circuit s’achève à Saint-Étienne d’Arribe-Labourd (300), après avoir traversé, en décrivant une large boucle, les pays de Gosse et de Seignanx.
Il existe une continuité entre les itinéraires III et IV (Auribat et Dax), séparés seulement par le Louts, et IX, X et XI, au sud du Gave, de même, entre les itinéraires XII et XIII (bassins des Leyres et du Bez), XVII à XIX (Canaux et Marensin) et XX et XXI (Maremne et Gosse-et-Seignanx). L’ordre qui caractérise leur succession et leur tracé témoigne de la part de ceux qui les ont décrits d’une connaissance parfaite de la géographie ecclésiale ; mais sommes-nous en présence d’une liste ordonnée en fonction de critères géographiques, ou bien d’itinéraires utilisant des cheminements connus et pratiqués ? Pour l’instant nous ne sommes pas en mesure d’apporter de réponse. La recherche des anciens chemins ayant relié les églises entre elles pourrait nous éclairer. Peut-être ces itinéraires étaient-ils suivis lors de visites ou d’autres manifestations de la vie diocésaine. Ils semblent en tout cas avoir servi, dès le XIIe siècle, à délimiter des circonscriptions. Nous savons ainsi qu’entre Luy et Adour les paroisses assujetties à une corvée de charroi au profit du siège sont celles qui sont énumérées dans l’itinéraire n° IV, le territoire concerné étant limité à l’est par les paroisses de Saint Pierre de Orrau (29), dans Gamarde, et Saint Germain de Agyrizi dans Poyartin (30), dont les églises sont les plus orientales de cet itinéraire (n° 169). On remarquera, néanmoins, qu’entre le Luy et le Gave les paroisses qui doivent accomplir cette même corvée appartiennent à l’itinéraire n° VIII, mais aussi aux itinéraires n° V, de Sainte Marie de Pomarez (58) à Saint Martin de Beord (63) et même au n° VI, pour Sainte Marie de Mut (72), dans Mouscardès. Il est parfaitement clair qu’au sud du Luy, c’est en fonction de considérations strictement géographiques, la distance par rapport à Dax, qu’a été déterminée la limite orientale du territoire concerné.
Le mérite de ces itinéraires, c’est aussi de nous faire connaître de manière précise les limites du diocèse à la fin du XIIe siècle, à la suite des amputations qu’il avait connues au XIe et au début du XIIe siècle. Il s’étend alors sur 150 km du nord au sud et 70 km de l’est à l’ouest dans sa plus grande largeur. Indépendamment de son étirement, ce qui frappe, c’est le découpage de ses limites septentrionale et méridionale : au nord, avec la descente du diocèse de Bordeaux en pays de Born, le long du littoral, et la présence de l’enclave bazadaise, au sud, avec celle du pédoncule que constituent les pays de Mixe et d’Ostabarès. Une configuration originale donc qui recouvre aussi une situation politique particulière, puisque le diocèse dépend de deux royaumes, les pays de Mixe et Ostabarès appartenant à celui de Navarre.
Les archidiaconés
On retrouve certains itinéraires à travers la géographie des archidiaconés. L’institution remonte à Dax à la seconde moitié du XIe siècle, mais il n’y avait alors qu’un seul archidiacre. On connaît Guillaume d’Orgon, abbé de Sorde (n° 152) et surtout Arnaud-Raimond qui, sous l’épiscopat de Bernard de Mugron (1068-1097), s’opposa à Amat d’Oloron. C’est dans l’intérêt général et afin d’assurer une meilleure gestion des affaires du diocèse que Raimond de Sentes (1098-1117) procéda avec le chapitre au partage du diocèse en quatre archidiaconés (n° 153).9 Ces circonscriptions ne constituaient pas pour autant des entités territoriales autonomes, puisque, à tour de rôle, chaque archidiacre “administrait les affaires publiques du diocèse pendant trois mois de l’année” ; elles avaient simplement pour objet d’assurer à chaque archidiacre des revenus propres perçus dans son archidiaconé : amendes banales, revenus des plaids, droits de gîte, domaines, part des amendes épiscopales. La perte de la Soule et des pays de Garenx et Reveset, les litiges encore en cours avec les Bazadais et les Oloronais avaient rendu cette réforme nécessaire. Il est clair, en effet, à la lecture du récit des événements marquants de ces affaires qu’il y avait eu du côté dacquois un manque criant de suivi.
Les deux premiers archidiaconés furent établis sur la rive landaise de l’Adour, de part et d’autre du chemin de Dax à Bordeaux (a camino burdegalensi), dont le tracé devait à peu de chose près se rapprocher de celui qui est connu au XIIIe siècle :
L’un, que l’on pourrait appeler de la lande maritime, s’étendait de l’Adour à l’océan (versus mare)et au rivage du Labourd (litus laburdensis), incluant le versant océanique de la grande lande, le Marensin, la Maremne, les pays de Gosse et de Seignanx, l’autre comprenait le bassin des Leyres, le Brassenx, le Lanescq à l’ouest de Dax, ainsi que le pays de la Midouze et l’Auribat, entre l’Adour et le Louts (fluvium qui dicitur Lossium). Le premier archidiaconé correspond ainsi aux églises recensées dans les itinéraires n° XVII à XXI, le second aux itinéraires n° XII à XVI et au n° III (l’Auribat). Le fait que Sindères (210) située en dehors du bassin du Bez, mais à l’est du chemin de Bordeaux à Dax, ait été recensée dans l’itinéraire oriental témoigne de la relation étroite qui existe dans la partie landaise entre les territoires parcourus par les itinéraires et ceux des archidiaconés.
Le troisième archidiaconé allait du Louts jusqu’aux limites méridionales du Gert et Pouillon (fines Gerti et Polionis)qu’il convient d’identifier comme des “pays”. Il exista, nous y reviendrons, depuis le XIVe siècle, un archiprêtré de Gert et Pouillon qui s’étendait entre le Luy et le Gave, correspondant en partie au bassin d’un affluent de rive gauche du Luy, l’Arrigan. L’itinéraire n° VIII (90 à 108) jalonne le territoire de cet archiprêtré et de celui d’Orthe. La limite méridionale de l’archidiaconé devait se confondre avec la ligne de séparation des eaux du bassin du Luy et de celui du Gave. Nous pensons donc que les églises des bassins des deux Luys et celles du pays d’Orthe à l’ouest, recensées dans les itinéraires n° I, II, IV, V et VIII, appartenaient à ce troisième archidiaconé.
L’incertitude règne, en revanche, pour celles qui sont situées à la limite des bassins des Luys et du Gave de Pau. En effet, si la formule par laquelle sont données les limites du dernier archidiaconé – “ce qui reste de la délimitation des susdits archidiaconés” – en dit long sur le ressentiment du clergé dacquois à la suite de la perte de la Soule et des pays de Garenx et Reveset, elle ne nous renseigne pas sur la limite septentrionale de ce “reste”. Cet archidiaconé devait englober les églises des itinéraires n° VI, VII, IX, X et XI, situées au nord et de part et d’autre du Gave de Pau, dans l’interfluve avec le Gave d’Oloron, et dans le bassin de la Bidouze. Incluant entre autres les églises du royaume de Navarre, il devint l’archidiaconé de Mixe (n° 41), bien que, vers le nord, il s’étendît probablement au-delà du Gave.
Lorsqu’on compare la géographie de ces archidiaconés avec celle des itinéraires précédemment évoqués, on constate donc un lien évident entre eux. En 1227, il y avait toujours quatre archidiaconés, mais trois seulement sont identifiés, ceux de Dax, Maremne et pays de Mixe (n° 0). Le premier doit correspondre au troisième de la liste précédente, celui qui s’étendait du Louts au Gert et Pouillon ; le second à celui de la lande maritime. Celui qui n’est pas nommé est donc l’archidiaconé allant des Leyres à l’Auribat. Il s’agit de celui de Brassenx, attesté en 1272 en même temps que les trois autres (Pièce annexe n° VIII).
Églises et paroisses à la fin du XIIe siècle
Telles sont les premières remarques suggérées par l’examen de la carte des circonscriptions créées pour favoriser l’administration du diocèse. Il reste à se pencher sur les 300 cellules de base, les églises et les paroisses qui ont pu en dépendre. Les deux termes apparaissent dans le Livre rouge, mais ils occupent des champs tout à fait distincts.
Ecclesia et parrochia
Ęcclesia ou Ecclesia désigne l’Église (filiis universis sanctę matris ęcclesię, n° 2), une église cathédrale (mater ęcclesia, n° 1, 5), celle de Dax – (mater aquensis ęcclesia [n° 1, 2, 3, 7, 16] ou sedes aquensis ęcclesie [n° 9], ęcclesia aquensis [n° 8, 11, 19, 134, 138 bis, 152], universis aquensis ęcclesię filiis [n° 4], aquensis ecclesie episcopus [n° 140]) – et, collectivement, toutes les églises du diocèse (ecclesię omnium aquensis episcopatus [n° 2], nomina ecclesiarum hujus episcopatus [n° 174]), ou celles d’une subdivision (ęcclesię de Mixa [n° 162]), ou telle église en particulier. Mais, pris individuellement ecclesia recouvre plusieurs acceptions : il peut s’agir, tout d’abord, de l’édifice proprement dit (ędificationi ipsius ęcclesię dedit [n° 13], ęcclesiam construxit [n° 118] – Saint Jacques de Fore dans Pouillon, terram ad edificandam ęcclesiam [n° 99] – au bourg neuf de Sault). Son cimetière, nous le verrons, lui est parfois associé (n° 86, 141). L’église sert, bien sûr, de repère dans l’espace : il existe des chemins de l’église (n° 15) ; un verger (n° 21), un casal (n° 25), un sol (n° 63) sont localisés par rapport à une église.
Le plus souvent ęcclesia/ecclesia revêt à des degrés divers un contenu institutionnel. Ainsi, dans la formule : fundaverunt ęcclesiam (n° 101), mais surtout lorsqu’il s’agit de désigner l’ensemble des droits de nature ecclésiastique attachés à une église paroissiale. Tantôt il est fait mention de l’église, soit de l’ensemble, soit d’une part – avec deux formulations (ęcclesię ou in ęcclesia) –, ou bien de l’église et de l’autel, ou encore d’oblations ou de parts d’oblations de l’église ou de l’autel (terciam partem altare sancti Fidei de Aiosse [n° 33]) ; souvent aussi ęcclesia est omis et, dans ce cas, il peut s’agir de parts de dîme (ex. terciam partem Sancti Jacobi de Forc [n° 118]). À la différence de celui d’ęcclesia, le terme de parrochia ne désigne qu’exceptionnellement une entité juridique. C’est le cas lors de l’institution des archidiaconés – il est question de droits et d’amendes que chaque archidiacre percevra sur ses propres paroisses (n° 153) –, ou à propos des paroisses qui doivent faire des offices à la cathédrale (n° 158) et de celles qui sont assujetties à certains droits ou services : sunt autem parrochię quę carrejum faciunt (n° 169). Le terme de paroissiens (parochii)n’apparaît qu’une seule fois (n° 96). La paroisse est surtout perçue comme un espace de localisation, mais de plusieurs façons. Tout d’abord avec l’expression in parrochia suivie – selon le modèle précédent – du titre de l’église et de son nom. Il peut s’agir d’une chapelle, d’hommes ou de biens fonciers rattachés à une villa10, d’hommes identifiés ou non à un casai, de biens fonciers simplement rattachés à une paroisse11, d’une dîmerie12, de dîmes13, de redevances14. Mais le terme de parrochia peut aussi être sous-entendu, remplacé par in, apud, de, ou un simple génitif. La dédicace de l’église est parfois conservée – en particulier pour les dîmes –, mais le plus souvent elle disparaît et la paroisse n’est plus alors identifiée que par le nom de l’église qui devient celui de la paroisse. Il peut s’agir encore d’hommes15, de biens fonciers16, de droits17, de dîmes18. Mais le nom des desservants est accompagné soit du titre de l’église et du nom du lieu19, soit, plus souvent, seulement du nom du lieu20.
Comme on peut le constater ęcclesia et parrochia sont deux réalités parfaitement distinctes en cette fin du XIIe siècle. Mais c’est la paroisse et non plus seulement l’église qui sert désormais de référence chaque fois que l’on souhaite localiser un bien, un droit ayant une assise foncière, ou un individu. La paroisse est désormais inscrite dans l’espace.
Lorsqu’on aborde l’examen d’un réseau paroissial, il convient, tout d’abord, d’établir à une date aussi reculée que possible une liste des paroisses accompagnée des titres ou vocables des églises à cette époque. Dans le cas du diocèse de Dax, on dispose apparemment d’une telle liste, mais une question se pose immédiatement : en 1180, les 300 églises reconnues étaient-elles toutes des églises paroissiales, c’est-à-dire des églises avec des fonts baptismaux et un cimetière21 destinées à une communauté vivant sur un territoire paroissial bien délimité dépendant de cette église ? En d’autres termes, cette liste, dont la cohérence géographique est remarquable, traduit-elle l’état réel du réseau paroissial ou bien, par conservatisme, n’aurait-on pas qualifié d’églises des lieux de culte restés à l’état – ou devenus – de simples chapelles annexes. Le contrat conclu en 1160 entre l’évêque Arnaud-Guillaume, les chanoines et les Templiers illustre parfaitement la différence entre église et chapelle : aucun paroissien de Saint Vincent ne pourra aller entendre la messe dans la chapelle de La Torte, y recevoir des sacrements ou reposer dans son cimetière (n° 140). On peut aussi se demander si des oublis n’auraient pas été commis. Dans l’attente d’un examen particulier de chaque cas, il est possible, néanmoins, de faire quelques constats et d’avancer quelques hypothèses.
Comment interpréter la liste générale ?
Il est probable qu’à l’époque où fut établie cette liste, des églises avaient déjà disparu en ne laissant de trace que dans la toponymie : c’est probablement le cas de celle de Saint André de Gelès, située en bordure de l’Adour dans Saint-Jean-de-Marsacq, indirectement attestée à l’occasion d’une donation faite sous l’épiscopat de Raymond le Vieux, donc avant 1057 (n° 26)22. Autre exemple, celui de l’église de Saint Pierre de Gieres à laquelle le desservant de Rivière fait don de la moitié d’un verger, absente elle aussi de la liste du XIIe siècle (n° 40). Il existe à Orist, en pays d’Orthe, une église dédiée à saint Pierre, attestée par la liste générale ainsi que par deux actes du cartulaire de Sorde (n° XXV, entre 1072 et 1100 et n° CXII, entre 1156 et 1167). Or, une donation, non datée, a été faite à Saint André d’Orist (n° 53). Le donateur Guillaume-R. d’Orx appartient manifestement à la même famille que Bernard d’Orx qui fait don pour sa part de deux pagès à Orist (n° 48). Enfin, Arromevus d’Orx fait don de la villa appelée Baste (n° 49). Ces trois actes, associés à d’autres donations dont l’identification reste à faire, ont été insérés à la suite de ceux qui concernent le Marensin et se rapportent, à notre avis, à des lieux situés sur la rive droite de l’Adour. Nous retiendrons donc comme tout à fait vraisemblable l’existence d’une église Saint André d’Orist dans l’archiprêtré de Maremne.
On peut être assuré, d’autre part, qu’un certain nombre de petites églises existant encore dans les années 1180 n’ont pas été recensées. Ainsi, il existait, à proximité de Castagnède (115), dont l’église est dédiée au Baptiste, une église de Saint Sever de Mur dont la dîme fit l’objet d’une donation à l’abbaye de Sorde entre 1105 et 1119 (n° LXXX). Or, dans un document dacquois concernant la division des dîmes (Pièce annexe n° I), il n’est question que de la villa de Mur, ce qui explique probablement que Mur n’apparaisse pas sur la liste des églises du diocèse. Néanmoins, sur la carte de Cassini, une église de Mur en ruine est indiquée au sud de Castagnède. Y a-t-il eu à Mur une véritable église paroissiale, ou une simple capella ? La question se pose aussi pour l’église d’Arrang, mentionnée après celle de Béhasque (139) sur la liste des églises du pays de Mixe redevables d’une taxe d’hébergement (n° 161), mais absente de la liste des églises du diocèse (n° 174). Or il existe sur la carte de Cassini, au sud-est de l’église de Lapiste, exempte pour sa part de droit d’hébergement, un lieu de Haran23, identifié par J.-B. Orpustan comme une maison noble attestée en 1346 et 1412, aujourd’hui disparue24.
La situation des églises de Mur et de Haran devait être proche de celle d’un certain nombre d’églises portées cette fois sur la liste générale, comme le suggèrent, nous allons le voir, les exemples du pays de Mixe et ceux de la confluence de la Midouze et de l’Adour (Rivière-la-Douze). On dispose pour les pays de Mixe et d’Ostabarès de trois listes d’églises : la liste générale (n° 174), celle des églises payant le quart de la dîme (n° 160) et celle des églises s’acquittant d’un droit d’hébergement (n° 161)25. Sur la liste générale, à deux exceptions près, Escos (120) et Arancou (130), les églises de ces deux pays sont énumérées dans l’itinéraire n° XI. Plusieurs églises de la liste générale, dont l’appartenance à ces pays ne saurait faire aucun doute en raison de leur situation géographique, sont absentes de l’une ou des deux autres listes et parfois ne figurent pas sur la carte de Cassini : (+ italiques).
Sont absentes de la liste des hébergements : Saint-Palais (138), Luxe (173) et Maugorre-Malgoria/Malgorrea, devenue Labets (183).
Ne figurent ni sur la liste des dîmes, ni sur celle des hébergements : Uhart (143), +Asurdoi-Donaazia (146), Saint-Just (149), +Iriundo (150), +Saint-Jaime (151), +Burunce-Dona Maria (157), Utziat (158), 01 de Tasson-Ascombéguy (159), Mendiburue (160), +Jenzane-Dentzena (164), +Erem-Eremia (166), +Ivarrart (181).
On notera que figurent aussi sur la liste des églises payant le quart des dîmes, celles d’Escos (120), Saint-Pé de Leren (122) et Sames (128), la première sise en Navarre, les deux autres en Gascogne.
L’absence des églises de Saint-Palais, Luxe et Maugorre sur la seconde liste et de celles de Saint-Just, Uhart, Mendiburue et Utziat sur les deux reste inexpliquée, car toutes sont encore attestées au XVIIIe siècle. Pour Saint-Just, son absence pourrait être due au fait que cette ecclesiola avait été donnée à Sorde en 1135-1136 (Cartulaire, n° LXXXVII). Jenzane (164) fait aussi l’objet d’un don à cette abbaye entre 1119 et 1136 (Cartulaire, n° LXXXV, CXXIII) ; O1 de Tasson, enfin, n’est plus qu’une annexe en 1790.
Mais ce qui est remarquable, c’est l’absence de toute mention postérieure à la liste du cartulaire des églises de Sancta Gratia de Asurdoi (146), S. Salvator d’Iriundo (150), S. Jacobus (151), Sancta Maria de Burunce (157), S. Michael de Erem (166) et S. Michael de Ivarrart, encore que, dans ce cas, il s’agisse peut-être du même site que celui de Viellenave. Il ne fait aucun doute qu’en 1180 toutes ces églises n’étaient déjà plus ou n’étaient encore que de simples chapelles et dans ce cas le sont toujours restées. À la fin du XVIIIe siècle, il existe encore : une chapelle et une maison à Sainte Engrâce (146) dans un méandre de la Bidouze, au nord-ouest de Juxue ; une chapelle en ruine en amont de Saint-Just, à mettre peut-être en relation avec Iriundo (150) ; une chapelle Saint-Jacques (151) et une maison de Saint-Jaime entre Saint-Just et Ibarre et une chapelle et maison Sainte Marie (157) à l’ouest de Larceveau. Le lieu de Dentcena rappelle le nom de l’église de Jenzane et celui d’Eremia le nom de celle de Erem.
Le second exemple est celui des paroisses situées dans l’arrière-pays de Tartas, entre Midouze et Adour. Sur une surface de 5682 ha, on ne compte pas moins de 13 églises, dont dix sur le territoire actuel de la commune de Tartas où la surface moyenne par lieu de culte tombe à 303 ha. Parmi ces églises, cinq ont été identifiées par Jean Cabanot avec celles qui ont fait l’objet, en 1009, d’une donation à l’abbaye de Saint-Sever par le comte Bernard-Guillaume. Il s’agit des églises de Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Léon, Saint-Jean de Gottis et Saint-Genès, identifiées comme étant celles de Saint Pierre du Pouy (223), Saint Martin de Gouts (221), Saint-Léon (224), Saint Jean de Cocose (222) et Saint-Genès (220). Il est clair que l’on se trouve ici en présence d’églises desservant un domaine comtal, qui devait probablement s’étendre au nord et au sud-est de ce noyau, englobant les territoires desservis par six autres églises toutes proches. Il serait intéressant de savoir s’il existe des mentions ultérieures de ces églises dont aucune, nous le verrons, n’est recensée ni dans le rôle de 1527 ni dans son complément, deux documents qui permettent d’établir un état de la géographie paroissiale au début du XVIe siècle. Mise à part celle de Saint Martin de Gouts qui a donné naissance à une paroisse devenue aujourd’hui une commune, aucune n’apparaît sur la carte de Cassini. Trois d’entre elles n’ont laissé de trace que dans la toponymie, une n’a pu être encore repérée. Si elles avaient survécu jusqu’à la fin du XIIe siècle en raison du conservatisme monastique, ces églises ne tardèrent certainement pas à disparaître.
Il conviendra enfin de s’interroger sur les relations qui peuvent exister entre les églises et les villae. En effet, le nom de certaines églises est aussi celui d’une villa : c’est le cas à Habas (90) : in villa de Favars (n° 113), à Saint-Jacques de Fore (94) : in eadem villa (n° 118), peut-être à Ossages (n° 59)26, à Sainte-Marie de Moros devenue Heugas (98) : in villa quę dicitur Maros (n° 130)27 ou à Angoumé (in villa que vocatur Ergomer, Sorde n° XCIII). Mais la plupart des villœ mentionnées dans le cartulaire n’ont pu être identifiées, ou n’ont donné naissance qu’à des quartiers ou lieux-dits dont l’église de rattachement est précisée. Le problème de la relation entre villa et paroisse reste donc posé et d’une manière générale, celui de l’origine du nom des églises et plus tard des paroisses.
L’abbé J. Cabarrot a, dans la traduction du cartulaire, proposé pour chacune des trois cents églises une identification et une localisation parfois prudentes s’agissant d’églises disparues, mais l’ensemble constitue un point de départ tout à fait remarquable. Nos observations ne sauraient remettre en cause le caractère exceptionnel des informations apportées par la liste générale du Livre rouge. Elles soulignent en tout cas la nécessité de mener une enquête approfondie sur chacune des églises citées : il conviendra donc de localiser avec précision leur emplacement, d’étudier ensuite sur le terrain le couple église-cimetière, puis de reconstituer dans la mesure du possible les limites des paroisses à l’époque la plus reculée. Cette enquête nécessitera la mise en œuvre d’une documentation écrite, planimétrique et cartographique datant pour l’essentiel de l’époque moderne, ainsi que celle de l’archéologie, y compris celle du sous-sol. Si elle parvient à son terme, elle devrait permettre de présenter pour la première fois dans la province d’Auch un tableau ecclésial et paroissial à une date précise et exceptionnellement haute : la seconde moitié du XIIe siècle.
En préface à cette enquête nous voudrions, pour l’instant, présenter quelques remarques sur la densité ecclésiale et la typologie des titres à la fin du XIIe siècle et son évolution.
La densité ecclésiale
Le simple report sur une carte de chacune des églises – cette carte a servi de fond aux documents annonçant la tenue du colloque – donne une première idée de leur répartition. Mais, afin d’affiner cette approche “impressionniste”, nous avons calculé la surface moyenne du territoire dépendant de chaque église, dans le cadre d’un certain nombre de secteurs définis selon des critères historiques (les pays) et parfois géographiques (bords de rivière, confluences).
Nous avons utilisé comme base la surface des communes des aires concernées.
Voici les résultats de cette enquête. Cinq types de densité apparaissent :
Les secteurs où la surface moyenne par église est de l’ordre de 400 à 600 ha : il s’agit de la zone de confluence de la Midouze et de l’Adour (437 ha) (itinéraire n° XV), des pays de Mixe et d’Ostabarès (505 ha) (itinéraire n° XI), enfin de l’Auribat, entre Adour et Louts (567 ha) (itinéraire n° III).
Un second groupe, plus important, est constitué par les secteurs où la surface par église se situe entre 600 et 1000 ha. Il s’agit, d’une part, de l’entre Louts et Luy avec une nuance entre l’est (829 ha) et l’ouest (742 ha), de l’autre, de la partie du diocèse située au sud du Gave, entre Gave et Bidouze (966 ha) (itinéraires n° IX et X).
Le troisième ensemble – surfaces comprises entre 1200 et 1650 ha – comprend deux secteurs : le premier s’étend du Luy aux deux rives du Gave avec des nuances : le Pays d’Orthe et sa bordure orientale (1261 ha), les terres qui s’étendent du Luy à la rive nord du Gave – le Gert et Pouillon (1557 ha), les rives du Gave (1188 ha) (itinéraires n° V, VI, VII, VIII) ; le second occupe la rive droite de l’Adour, en bordure du fleuve (1650 ha) (itinéraires n° XVI et XX).
Un quatrième groupe inclut les secteurs où la moyenne des superficies se situe entre 2200 et 2550 ha : la rive droite de la Midouze (2239 ha) (partie de l’itinéraire n° XIV), le Brassenx – bassin du Bez (2549 ha) –, la Maremne (2250 ha), le pays de Gosse et Seignanx (2273 ha) (itinéraires n° XIII, XX, XXI).
Le dernier correspond au Marensin (3384 ha), au Lanescq – les landes dacquoises (4212 ha) – et aux bassins des Leyres (6825 ha) et des ruisseaux des étangs (7784) (itinéraires n° XII, partie de XVI, XVII, XVIII).
Ces moyennes n’ont qu’une valeur indicative et, dans chaque secteur, elles recouvrent des situations parfois contrastées. Ainsi, certains secteurs sont bien équilibrés, comme la confluence Midouze-Adour, l’Auribat, le pays de Gosse et Seignanx, le pays d’Orthe, l’entre Louts et Luy ou les confins orientaux du diocèse. Mais il en existe d’autres à l’intérieur desquels on note des différences notables : c’est le cas du Gert et Pouillon, dans lequel la dépression d’Estibeaux constitue un vide par rapport aux régions qui l’encadrent, celui aussi de la Maremne et du Marensin où s’opposent la zone des étangs et celle de l’intérieur en amont des courants, ou encore celui des rives du cours inférieur de la Bidouze, terres de landes vouées aux troupeaux, alors que celles voisines du Gave d’Oloron ont attiré les hommes.
Dans la mesure où sa mise en place s’est faite en fonction du peuplement, la géographie du réseau ecclésial à la fin du XIIe siècle est l’aboutissement de la mise en valeur du sol, à partir de l’héritage antique, au cours des six siècles précédents. Des facteurs géographiques expliquent pour une large part les différences que l’on note d’une région à l’autre : les zones de landes aux sols acides n’ont pu être peuplées que dans le cadre de systèmes agro-pastoraux associant des secteurs bien drainés permettant le développement d’une agriculture sans jachère et de vastes terrains de parcours pour le bétail : la géographie paroissiale à trame très lâche organisée en fonction du réseau hydrographique de la grande lande en est le reflet. Si la présence de sols associant limons, sables et argiles a permis le développement des terroirs agricoles qui s’étendent de l’Adour au Gave, et de ceux de Gosse et Seignanx, celle de landes dans le Gert, au cœur de l’entre Luy et Gave ou bien sur les deux rives du cours aval de la Bidouze a retardé ou écarté le peuplement. Les axes de circulation comme l’Adour ou le Gave ou le voisinage de la cité ont naturellement joué un rôle attractif. Faut-il s’étonner de la présence de cinq églises entourant le siège épiscopal, Saint-Vincent et Saint-Pierre de Vicq sur la rive gauche, Sainte Marie d’Agguade, Saint Sauveur de Kilag et Saint-Paul sur la rive droite, d’autant que la cité épiscopale n’en possède qu’une ? Constatation identique autour de Salies, mais pour des raisons d’ordre économique (Saint-Martin, Saint-Vincent, Saint-André et Saint-Sébastien).
Cependant, les données géographiques ne sauraient rendre compte de toutes les situations. Nous l’avons vu à propos de l’arrière-pays de Tartas et des pays de Mixe et d’Ostabarès. Dans le premier cas, nous avons affaire à la fossilisation d’une structure dont le diocèse a dû connaître d’autres exemples. La situation est différente en pays de Mixe. Malgré la présence de vastes terrains de parcours, la surface moyenne par lieu de culte est des plus modestes, de l’ordre de 505 ha. La dispersion de l’habitat en hameaux et maisons isolées ne saurait à elle seule rendre compte de cette forte densité ecclésiale, sans aucun doute bien adaptée aux besoins des populations, mais reflétant aussi les structures de la société basque, car le pourcentage de lieux de culte disparus en 1790 est, nous le verrons, bien inférieur à celui de l’arrière-pays de Tartas.
La dédicace des églises
Le titre d’une église et son nom constituent les deux éléments permettant de l’identifier, le nom qui prend parfois la forme d’un hagiotoponyme servant ensuite à désigner la paroisse. C’est grâce au titre des églises qu’il sera possible, concurremment avec d’autres données fournies par les textes, l’archéologie ou la morphologie paroissiale, d’engager une réflexion sur la mise en place du réseau ecclésial dès la fin du XIIe siècle. Le principal problème auquel on se heurte en matière de dédicaces tient presque toujours à l’absence d’une liste attestée et complète à une époque déterminée et la plus ancienne possible. Ainsi, les actes du cartulaire ne nous livrent que 70 titres dont une douzaine, sur les trois cents que nous offre la liste générale (n° 174), sont de futurs hagiotoponymes. On ne relève aucune différence entre ces titres, ceux de la liste générale et ceux que nous fait connaître le cartulaire de Sorde, à une exception près.
Elle intéresse l’église de Beyrie en Mixe (184), titrée saint Sébastien (n° 174) dans le Livre rouge, mais dédiée, dans le cartulaire de Sorde, tantôt à saint Sébastien (ecclesia Sancti Sebastiani de Beirina [n° XCV]), tantôt à saint Julien (ecclesia Sancti Juliani de Beirie [entre 1119 et 1136, n° LXXIII]), parrochia Sancti Juliani de Beire in Amixa [n° CXXII]). Si l’on écarte une erreur du copiste, seules deux hypothèses peuvent rendre compte de cette situation : ou bien nous sommes en présence de deux églises proches comme celles de Sendos ou de Lier, ou bien d’une double titulature.
Il arrive, d’autre part, que certains titres changent avec le temps. De tels changements se sont produits, nous le verrons, à Dax comme ailleurs, entre le XIIe siècle et 1790 et encore par la suite. On notera, néanmoins, un changement possible au cours de la période couverte par le cartulaire : il concerne l’église de Labenne, un cas que nous évoquerons lorsque nous aborderons la création de paroisses nouvelles.
Nous avons recensé pour l’ensemble du diocèse 43 titres différents, mais dans des proportions très inégales :
Quatre occupent une place privilégiée : il s’agit de Martin (49 =16,33 %), Pierre (48 = 16 %) et Marie (47 = 15,6 %) pratiquement à égalité, suivis de Jean le Baptiste (37 = 12,33 %). Tous ensemble ces titres représentent avec 181 occurrences 60,13 % des dédicaces d’églises. À la suite du transfert du siège intra muros, la cathédrale fut désormais placée sous l’invocation de Marie (sancta Dei genitrix ac Virgo Maria [n° 2]). Cette dédicace est attestée pour la première fois à l’occasion de la donation faite par Geoffroy, duc d’Aquitaine, de la dîme de ses revenus “coutumiers” en vue de la construction de la cathédrale. Six autres titres sont présents de sept à dix-sept fois : Vincent, 17 fois, Étienne, 13 fois, André et Laurent, 11 fois, Saturnin et Michel, 7 fois, soit 62 occurrences (20,59 %). Ces 10 titres représentent à eux seuls 82 % de l’ensemble des occurrences.
Une première approche par grands ensembles géographiques (I. Entre Adour et Luy, II. Entre Luy et Gave, III. Au sud du Gave, IV sur la rive droite de l’Adour) permet d’affiner ces premières données. Tout d’abord, on ne relève pas de différences sensibles dans la place occupée d’une région à l’autre par ces quatre titres réunis. On en note, par contre, dans la “densité” de certains titres d’une région à l’autre : celle de Marie, forte du Luy aux confins du pays de Mixe, celle de Pierre, forte dans la partie “landaise” du diocèse, sur la rive droite de l’Adour.
| Martin | I. 18,75 % | II. 14,75 % | III. 16,80 % | IV. 15,70 % | diocèse : 16,33 % |
| Pierre | I. 16,60 % | II 14,75 % | III. 11,60 % | IV. 19,20 % | diocèse : 16,00 % |
| Marie | I. 12,50 % | II 19,67 % | III. 19,40 % | IV. 12,20 % | diocèse : 15,60 % |
| Jean | I. 12,50 % | II. 14,75 % | III. 10,38 % | IV. 12,20 % | diocèse : 12,33 % |
Si l’on ajoute à ces données le fait que les six autres titres par ordre d’importance sont aussi présents dans chaque région, un premier constat s’impose : aucune des parties de ce vaste diocèse ne présente, par rapport à chacune des autres et par rapport à l’ensemble du diocèse, des caractères originaux. Bien qu’on ne possède pour les diocèses voisins que des statistiques moins assurées, il est certain aussi que le diocèse de Dax ne présente pas non plus de caractères distinctifs bien marqués. Ainsi, dans le Marsan qui correspond pour l’essentiel à la partie landaise du diocèse d’Aire, on retrouve Martin (15,2 %), Pierre (14,4 %), Marie (11,5 %), précédée par Jean (12,5 %) qui représentent 52,2 % des occurrences28. Dans la partie du diocèse de Bordeaux située sur la rive gauche de la Garonne, le pays des landes et des graves qui fait suite au nord à celui de Dax, sur un total de 158 paroisses, 28 (17,7 %) sont dédiées à saint Martin, 23 (14,55 %) à saint Pierre, 15 (9,49 %) à Notre-Dame et 7 (4,44 %) à saint Jean-Baptiste, soit pour ces quatre vocables 46,2 % du total29. Il convient toutefois de noter le nombre nettement plus élevé des églises dédiées au Baptiste dans le diocèse de Dax.
Les trente-trois autres titres sont les suivants :
Sont présents dans trois régions : Jacques, 5 fois, une entre Luy et Gave, deux au sud du Gave et au nord de l’Adour ; Sever, 4 fois, une entre Adour et Luy et entre Luy et Gave, deux au nord de l’Adour ; dans deux régions : Girons, 4 fois, une entre Luy et Gave et trois au nord de l’Adour ; Eugénie, 3 fois, une entre Adour et Luy, deux au nord de l’Adour ; le Sauveur, 3 fois, deux au sud du Gave, une au nord de l’Adour ; la Sainte-Croix, Paul ermite et Georges, deux fois, une entre Adour et Luy, une au nord de l’Adour ; Léon, deux fois, une entre Luy et Gave, une au nord de l’Adour.
Vingt-quatre n’apparaissent que dans une seule région et, le plus souvent, qu’une seule fois :
- entre l’Adour et le Luy : Germain ;
- entre le Luy et le Gave : Adrien, Lober, Aignan, Cyr, Romain, Pantaléon ;
- au sud de l’Adour : la Trinité, Sébastien (3 fois), Christophe, Pélage, Félix (2), Gratien, Just, Cyprien, Julien ;
- sur la rive droite de l’Adour : Siméon, Aginus, Genès, Caprais, Amand, Clément, Eulalie et Foy.
Ces dédicaces se répartissent de la manière suivante :
- le Sauveur (2 fois), la Trinité, la Sainte-Croix (2) ;
- Jean-Baptiste (27 fois), la Vierge (47), l’archange Michel (7) ;
- apôtres et martyrs : Pierre (48 fois), André (11), Jacques (5) ; martyrs orientaux : le protomartyr Étienne (13), Georges (2), Christophe, Pantaléon, Cyr, Adrien ; italiens : Laurent (11), Eugénie (3), Sébastien (3), Clément ; gaulois : Saturnin de Toulouse (7), Caprais d’Agen, Genès d’Arles, Foy d’Agen ; ibérique : Eulalie ; africain : Cyprien de Carthage ; locaux enfin : Vincent (17) et Sever (4) ;
- évêques et confesseurs : en plus de Martin de Tours (49),Germain, Aignan et Amand.
Mais pour d’autres titres – Paul, Julien, Romain, Just, Gratien, ou Félix, ou encore Aginus ou Lober –, l’identification reste à faire en tenant compte du jour de la célébration de la fête.
On retrouve un certain nombre de ces titres en Marsan ou dans les landes et les graves de Bordeaux. Ainsi sont présents à Dax et dans ces deux pays : le Sauveur, Jean-Baptiste, Marie, Michel, Pierre, André, Paul – mais est-ce toujours le même ? –, Étienne, Laurent, Saturnin, Genès, Vincent – même remarque que précédemment –, Martin et Amand (soit 15 titres) ; à Dax et en Bordelais : Jacques, Christophe, Georges, Romain, Clément, Eulalie, Germain (7 titres) ; à Dax et en Marsan : Pantaléon, Cyr, Foy, Sever, Aignan et la Sainte-Croix (6 titres). Ainsi, 28 titres sont communs au diocèse de Dax d’une part, d’autre part aux landes et graves du Bordelais et au Marsan, seuls ou ensemble.
Ne sont présents par contre que dans le diocèse de Dax : Eugénie, Girons, Léon, dans deux régions ; Lober, entre Luy et Gave ; la Trinité, Sébastien, Pélage, Gratien, Just, Félix, Cyprien au sud du Gave ; Siméon, Aginus, Caprais, au nord de l’Adour. Si l’on compte donc, entre ces trois diocèses, 14 dédicaces propres au diocèse de Dax, nous en avons recensé 16 dans les landes et les graves du Bordelais et 18 dans le Marsan, trois (Médard, Hippolyte et la Madeleine) étant communes à ces deux derniers ensembles.
D’autre part, alors que, dans le diocèse de Dax, on compte 43 titres différents pour 300 églises, il en existe 42 pour 138 paroisses en Marsan (le titre est inconnu pour sept d’entre elles) et 42 aussi pour les 158 paroisses des landes et graves du Bordelais. Si l’on exclut les titres de Martin, Pierre, Marie et Jean-Baptiste, on trouve donc : dans le diocèse de Dax, 39 titres pour les 119 églises restantes ; 38 titres pour 59 églises en Marsan et 85 dans les landes et graves du Bordelais.
Partant de cet ensemble de données, on peut, dès maintenant, faire un certain nombre de remarques : il existe un fonds de dédicaces commun aux terres allant de la Pointe de Grave à l’Adour et aux confins orientaux du Marsan. Il conviendra, bien sûr, d’en affiner le contenu en y intégrant dans un premier temps le sud du diocèse d’Aire, le Bazadais méridional et le diocèse de Bayonne. Si l’on exclut les titres majoritaires (Pierre, Martin, Marie et Jean-Baptiste), on constate que les affinités sont à peu près du même ordre entre Dax, d’une part, les landes et graves du Bordelais ou le Marsan de l’autre. D’autre part, pour chacune des entités considérées, les pourcentages de dédicaces propres à chacune d’elles s’élèvent respectivement à 32 % (Dax), 38 % (landes et graves) et 42 % (Marsan). Le Marsan se distinguerait donc sensiblement des deux autres ensembles. En revanche, si le nombre de titres différents est à peu près le même dans chacune des trois entités que nous avons retenues – 43 et deux fois 42 –, rapportées au nombre d’églises, ces dédicaces sont près de 2 fois moins nombreuses dans le diocèse de Dax que dans les landes et les graves du Bordelais et surtout le Marsan. Y aurait-il, dans la Gascogne occidentale du moins, une sorte de seuil, au-delà duquel, pour un diocèse ou une partie de diocèse donnés, le nombre de dédicaces différentes ne croîtrait plus, sinon de manière réduite, quel que soit le nombre d’églises. Nous ne qualifierons donc pas pour l’instant le diocèse de Dax de “déficitaire” en matière de dédicaces. L’analyse mériterait d’être plus finement poussée : ainsi, il serait intéressant de comparer la situation entre le pays de Mixe, les autres parties de la Basse-Navarre, la Soule et le Labourd voisins. Mais ce sont les points communs qui l’emportent largement dans la typologie des dédicaces d’une région allant de l’estuaire de la Gironde aux Pyrénées occidentales. Il s’agit là d’une donnée essentielle qu’il conviendra de prendre en compte lors d’une réflexion sur la christianisation des pays entre Garonne et Pyrénées.
L’évolution du diocèse de Dax du XIIIe au XVIIIe siècle
Les archiprêtrés
Dans un mémoire rédigé entre 1342 et 1351 (Pièce annexe n° VIII), l’auteur, après avoir rappelé qu’en 1272 il y avait quatre archidiacres, ceux de Dax, Mixe, Maremne et Brassenx, relate les circonstances dans lesquelles l’institution archidiaconale disparut. Arnaud de Ville (1278-1305) ne conféra plus le titre d’archidiacre au fur et à mesure de la disparition des titulaires. Sous Arnaud de Caupenne (1305-1327), les dignités et bénéfices des archidiaconés furent supprimés, sauf la fonction d’archidiacre de Maremne dont le titulaire, messire Vital, ne décéda qu’en 1313. L’évêque conféra le titre d’archidiacre à Ar.-Guillaume de Poylohaut, mais s’empara des droits des archidiaconés.
La disparition des archidiaconés correspond en fait à une réforme de grande portée pour l’administration du diocèse : la création des archiprêtrés. Ces circonscriptions diffèrent des archidiaconés par leur nombre – on en comptera finalement dix-sept – et donc leur territoire plus réduit, mais aussi parce que, à la différence des archidiacres qui appartenaient au chapitre cathédral et ne géraient pas en fait de manière propre les archidiaconés dont ils étaient titulaires, les archiprêtres résidaient dans la circonscription dont ils avaient la charge. L’initiateur de la réforme fut probablement Arnaud de Ville (1278-1305), mais la mise en place des archiprêtrés semble avoir été échelonnée. Les premiers n’apparaissent qu’en 1328 et de manière indirecte dans les constitutions synodales d’Arnaud de Liposse, mais ils étaient sans aucun doute plus nombreux30. Il s’agit de ceux de Mixe et Ostabarès, de Marensin, de Rivière-Leyre et des Canaux et des Landes (Rippe-Ligeris et Canalium et Landarum). Sont présents au synode de 1345 onze archiprêtres : Gosse et Seignanx, Lanesc, Orthe, Rivière-Fleuve, Rivière-Leyre et Canaux (Rippe Ligeris et Canalium), Brassenx, Maremne, Rivière-Gave, Auribat, Gert et Pouillon, Gresin. Sont absents les archiprêtres de Marensin, Mixe et Ostabarès, connus dès 1328, et ceux de Rivière-la-Douze, Chalosse, Rivière-Luy et Béarn.
Entre 1342 et 1351, les archiprêtrés sont au nombre de quinze, mais seuls ceux de Marensin, de Lanescq et Maremne sont alors cités (Pièce annexe n° VIII). En 1375-1376, quinze d’entre eux – il s’agit cette fois uniquement d’archiprêtrés landais, à l’exclusion de ceux de Béarn et de Mixe et Ostabarès – apparaissent dans les comptes de l’évêque de Dax : ils portent tous les noms qu’ils conserveront jusqu’à la fin de l’Ancien régime, à l’exception de celui de Gresin connu sous ce nom au moins jusqu’au XVIe siècle-il prendra ensuite le nom de Dax31. Celui des Leyres et Canaux est parfois désigné par le seul nom des Canaux qu’il conservera par la suite32.
Les confins du Gert et Pouillon (fines Gerti et Polionis, n° 153) sont, on l’a vu, attestés dès le XIIe siècle comme limites du troisième archidiaconé33, mais il est question à la même époque d’entités territoriales qui préfigurent les archiprêtrés. Ainsi, l’évêque Guillaume de Heugas (1117-1143) cède au chapitre le quart des dîmes du pays de Mixe (Mixa, n° 154), droit que revendique Arnaud de Gabad (n° 162)34. Une autre notice donne la liste des églises de ce pays qui s’acquittent d’un droit d’hébergement (n° 161). Guillaume de Heugas fait aussi don au chapitre du tiers des droits de plaid de tout le diocèse, à l’exception de ceux qui lui avaient été concédés sur le pays de Mixe et au-delà de la Rivière du fleuve – le Gave de Pau, puis les Gaves réunis (ultra Ripeiram fluminis)(n° 154). Ce nom est devenu au XIVe siècle celui de l’archiprêtré de Rivière-Fleuve qui correspond, pour l’essentiel, aux terres landaises dépendant de la sénéchaussée de Gascogne, situées au sud du Gave de Pau, mais il désignait probablement au XIIe siècle tout le pays situé au-delà de la rivière, qu’il soit béarnais ou landais35. Probablement sous l’épiscopat de Guillaume de Sort (1143-1168), il est aussi question des églises du Brassenx (Brasenc, Brassenx), des Canaux (les Canaus, Lescanauz), et de Rivière-la-Douze (Arribere Ledose)(n° 157, Pièce annexe n° I)36. En 1312, Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas, lègue 50 sous morlans à chacune des églises d’Arribere Lodoze37. Nous connaissons, d’autre part, la terre de Rivière-Luy (Ribeyraluy)grâce à un acte des Rôles gascons de 1278 (t. II, p. 165). Même si nous n’en avons que des témoignages partiels, longtemps avant la création des archiprêtrés, le chapitre désignait donc par des noms particuliers les ensembles géographiques couverts par les itinéraires.
Certains de ces noms, comme ceux du Brassenx, de la Maremne, du Marensin, de Gosse et Seignanx, d’Orthe et d’Auribat, sont manifestement des noms de “pays”, devenus aussi ceux de seigneuries ou de vicomtés. Il en est d’autres, en revanche, qui font référence à des réalités exclusivement géographiques, comme c’est le cas pour ceux de Chalosse, de Gert, des Canaux, du Lanescq ou de la série des Rivières : Rivière-Leyre, Rivière-la-Douze, Rivière-Luy, Rivière-Gave, Rivière-Fleuve. Les noms de deux autres archiprêtrés, ceux de Navarre et de Béarn, ont été empruntés au royaume ou à la vicomté dans lesquels ils se trouvent.
Il faut attendre 1527 pour disposer d’un document qui permette de reconstituer de manière à peu près satisfaisante les limites des archiprêtrés. Il s’agit d’un rôle de décime et de son complément, mais ils ne concernent que la partie landaise du diocèse. En effet, pour la partie béarnaise et celle qui était située en Navarre, il faut se satisfaire de listes d’impositions datant respectivement de 1643 et 1649, et de 164338.
Les archiprêtrés étaient alors au nombre de dix-sept (voir carte hors-texte). À l’exception des archiprêtrés de Navarre et de Rivière-Fleuve, leurs limites ne changèrent pas jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La partie occidentale du diocèse en comptait sept : au nord, Les Canaux ; à l’est : Brassenc, Rivière-la-Douze, Lanescq ; à l’ouest : Marensin, Maremne, Gosse-et-Seignanx. La partie du diocèse entre Adour et Gave comprenait aussi sept archiprêtrés. C’étaient, du nord au sud et de l’est vers l’ouest : Auribat, Chalosse, Dax, Gert et Pouillon, Orthe, Rivière-Luy, Rivière-Gave et Béarn, lequel s’étendait aussi au sud du Gave. Au sud de cette rivière, on trouvait les archiprêtrés de Rivière-Fleuve et de Navarre.
D’autre part, c’est au cours du XIIIe siècle que l’on peut dessiner de manière précise la géographie politique du diocèse, qui a commencé à se mettre en place à la fin du Xe siècle. Cette géographie a sans aucun doute beaucoup évolué au cours des deux siècles qui ont suivi. Dans un premier temps, à une époque où les limites du diocèse n’avaient pas encore été redéfinies, quatre vicomtés sont apparues dans la partie méridionale : celles de Dax, de Tartas, de Maremne et d’Orthe, les terres grand-landaises restant dans la directe comtale. Au cours du XIIe siècle, plusieurs changements notables se produisirent : à l’issue du conflit qui opposa le vicomte de Béarn, Gaston IV, à celui de Dax, celui-ci dut, en 1105, abandonner les paroisses situées dans le triangle Orthez, Bellocq, Sauveterre, dont Salies occupait le centre, puis la vicomté de Dax fut rattachée au domaine par Richard Cœur de Lion (1173). Il convient de noter enfin que, vers l’est, la vicomté de Dax n’atteignait pas les limites du diocèse : les paroisses de toute la bordure orientale correspondant aux itinéraires n° I, II et partie du n° V, qui ont constitué plus tard les archiprêtrés de Chalosse et Rivière-Luy, dépendaient, on le verra, de la cour de Saint-Sever.
Nous nous sommes demandé s’il existait des relations entre les aires traversées par les itinéraires et les territoires des archiprêtrés dans leurs limites de 1527, et si la mise en place de ces nouvelles circonscriptions se fit aussi en tenant compte des limites des anciens archidiaconés. Nous avons essayé aussi de voir quelles relations existaient entre les territoires définis par les itinéraires et les archiprêtrés, d’une part, les juridictions et seigneuries, de l’autre.
Reprenant l’ordre des archidiaconés, nous avons abordé cette enquête en commençant par la rive droite de l’Adour. Le nombre d’églises par archiprêtré est établi à partir de la liste des itinéraires. Nous y avons ajouté les paroisses nouvelles créées à partir du XIIIe siècle39. Mais, comme nous aurons l’occasion de le voir, 58 églises qui ne sont plus attestées par la suite ne figurent déjà plus sur le rôle de 1527.
Les itinéraires n° XII (Leyres) et XVII (Grande lande), partagés entre deux archidiaconés, ont été regroupés pour donner naissance à l’archiprêtré des Canaux désigné dans un premier temps sous le nom de Rivière-Leyre, Canaux et Landes (Constitutions synodales, 1328), Rivière-Leyre et Canaux (Constitutions synodales, 1345 et 1375-1376), puis de Leyre et Canaux (Rôle de 1527 : archipresbiteratus Ligeris et Cavalisi), enfin des Canaux (A. D. Landes, G 67). Avec quelques exceptions, cependant, dans la partie méridionale : la paroisse de Luglon (196, itinéraire n° XII) a été rattachée au Brassenx ; celles de Lesperon et Arrast (245,246, itinéraire n° XVII) au Lanescq. Mais la paroisse de Sindères (210) a été prise à l’itinéraire n° XIII (Bez-Brassenx) et celle de Boos (233) à l’itinéraire du Lanescq (n° XVI) : celle-ci constitue une enclave dans ce même archiprêtré. Au total 143 églises, plus trois paroisses nouvelles, Mano, Commensacq et Labouheyre. Sindères et Garrosse sont citées individuellement aux côtés des églises des Canaux et du Brassenx dans une notice concernant la division des dîmes (n° 157, Pièce annexe n° 1), preuve, selon nous, qu’avant la création des archiprêtrés, on ne savait trop à quel ensemble les rattacher. Ces deux églises sont situées en effet, l’une dans le haut bassin du Bez, l’autre sur le bassin versant des étangs. Nous avons vu que le rattachement de celle de Sindères à l’itinéraire du Bez (n° XIII) résultait probablement du fait qu’elle se trouvait à l’est du chemin de Dax à Bordeaux, servant de limite aux deux archidiaconés de la Lande. L’évolution du nom de l’archiprêtré des Canaux illustre probablement les hésitations qui présidèrent à sa création. Au début, il y eut, semble-t-il, deux archiprêtrés calqués sur les deux itinéraires de la partie grand-landaise du diocèse qui relevaient d’archidiaconés différents.
Sur le plan politique, les terres grand-landaises dont on ignore si elles portèrent un nom particulier étaient à l’origine dans la directe ducale. Elles furent par la suite réparties entre plusieurs juridictions : Sore, Labouheyre, Sabres et Laharie, qui passèrent progressivement aux mains des Albret. Les territoires de ces quatre seigneuries coïncident avec celui de l’archiprêtré des Canaux, sauf en ce qui concerne Luglon40.
Les paroisses de l’itinéraire n° XIII, correspondant au bassin du Bez et de ses affluents, ont constitué l’archiprêtré du Brassenc ou Brassenx, dont les limites, moins la paroisse de Luglon, sont les mêmes que celles de la seigneurie du Brassenx, telle qu’elle nous est connue au XIVe siècle. Au total, 13 églises et deux disparues.
Les paroisses du bassin de la Midouze (itinéraires n° XIV et XV) ont été réunies dans l’archiprêtré de Rivière-la-Douze (Ripa Lutosa), dont les limites sont celles de la vicomté de Tartas qui comprenait aussi la paroisse de Lesgor (234). Recensée dans l’itinéraire n° XVI, celle-ci se trouve dans l’archiprêtré de Lanescq. Au total, 10 églises et dix autres disparues, plus une paroisse nouvelle : Audon41.
L’archiprêtré de Lanescq est constitué des paroisses parcourues par l’itinéraire n° XVI, mais il inclut aussi des paroisses provenant d’autres itinéraires : au nord, Arrast (245) et Lesperon (246) (n° XVII), à l’ouest, deux paroisses recensées à la fin de l’itinéraire n° XVIII (Marensin) : Herm (264) et Saint-Paul (267). Au total, 11 églises et 5 disparues42. On notera que ces paroisses sont les dernières du grand circuit commencé à Ychoux et s’achevant à Dax ; au XIIe siècle, elles ne se trouvaient pas probablement dans le même archidiaconé que les autres paroisses du Lanescq, la limite entre les deux archidiaconés de Brassenx et Maremne étant constituée par le chemin de Bordeaux. Sur le plan politique, l’archiprêtré inclut, au nord, des dépendances de la vicomté de Tartas (Lesperon, Arrast et Rion) et des terres ducales (Pontonx et prévôté de Dax). Malgré son hétérogénéité apparente du point de vue juridictionnel, ce territoire a une cohérence certaine, car il se définit par rapport à l’Adour et aux grandes seigneuries qui l’entourent (Tartas, Brassenx, Marensin, Maremne). En tout cas, il existe une relation évidente entre l’itinéraire n° XVI, les limites de l’archiprêtré et celles de cet ensemble.
Les trois autres archiprêtrés situés à l’ouest de l’Adour correspondent aux itinéraires n° XVIII et XIX pour le Marensin, n° XX pour La Maremne, n° XXI pour les pays de Gosse et Seignanx.
L’archiprêtré de Marensin, regroupe 13 églises et 4 disparues43. Les territoires de l’itinéraire, de l’archiprêtré et de la seigneurie sont identiques.
Le territoire parcouru par l’itinéraire n° XX se confond avec celui de l’archiprêtré de Maremne qui rassemble les paroisses de la Maremne historique (275 à 286), ainsi que celles de la seigneurie de Saubusse (270 à 273) et celle de Josse (274). La paroisse de Labenne-Capbreton (296) appartenait probablement à cet archiprêtré. Au total, 15 églises et deux disparues44. On retrouve ici dans le prolongement du Lanescq un cas de figure identique, l’archiprêtré regroupant les paroisses de plusieurs seigneuries. Il s’y ajoute celle de Capbreton-Labenne qui figure sur l’itinéraire n° XXI.
En Gosse et Seignanx, l’identité est totale entre l’itinéraire n° XX et l’archiprêtré à l’exception de la paroisse de Labenne-Capbreton : 14 églises et une paroisse nouvelle, Saint-Barthélemy45. Ainsi, sur la rive droite de l’Adour, il existe une relation évidente entre itinéraires ecclésiaux, archiprêtrés et seigneuries. Elle est, nous allons le voir, beaucoup moins manifeste sur la rive gauche. Certes, entre ce fleuve et le Louts, on retrouve parfois une situation à peu près identique à celle que nous venons d’évoquer.
Ainsi, à l’itinéraire n° III correspondent l’archiprêtré et le pays d’Auribat, qui comptent 12 églises et une disparue46.
De même, entre le Louts et le Luy, l’archiprêtré de Chalosse regroupe les églises des itinéraires n° I et II, plus celle de Poyartin (30) qui appartient à l’itinéraire n° IV. Au total, 15 églises. Les autres églises de l’itinéraire n° IV ont constitué l’archiprêtré de Gresin ou de Dax. Au total, 15 églises et deux disparues.
Mais, entre le Luy et le Gave, la situation devient vraiment complexe, car les églises décrites dans quatre itinéraires (n° V-VIII) sont réparties entre six archiprêtrés : ceux de Chalosse, Rivière-Luy, Béarn, Rivière-Gave, Gert et Pouillon et Orthe.
Ainsi les premières églises de l’itinéraire n° V, sur le Luy de Béarn (48 à 56) et peut-être celle d’Arsague (67) ont donné naissance à l’archiprêtré de Rivière-Luy, soit 5 églises et 4 disparues47. Mais les églises occidentales de l’itinéraire ont été réparties entre ceux de Chalosse (57-59) et de Gert et Pouillon (60-63). Ce processus de formation par emprunt de paroisses à plusieurs itinéraires se retrouve pour les autres archiprêtrés.
Gert et Pouillon : 4 églises proviennent donc de l’itinéraire n° V, une du n° VI, Sainte Marie du Mouet-Mouscardès (72), 9 églises du n° VIII. Au total, 11 églises, 3 disparues et une paroisse nouvelle : Estibeaux48.
Orthe : 10 églises proviennent de l’itinéraire n° VIII, partagé avec Gert et Pouillon, et deux du n° VII (Saint Vincent de Bortes [88] et Saint Martin de Massignou [89]). Au total, 10 églises, deux disparues et une paroisse nouvelle, Cauneille49.
Rivière-Gave : 5 églises entre Luy de Béarn et Gave appartiennent à l’itinéraire n° VI et 5 autres dans la vallée du Gave au n° VII. Au total, 10 églises, une disparue, plus une paroisse nouvelle : Lahontan50.
Béarn : Trois églises dont Sallespisse (44) appartiennent à l’itinéraire n° VI, neuf au n° VII, mais ce vaste archiprêtré incluait aussi les églises situées au sud du Gave, recensées dans l’itinéraire n° IX, sauf Sorde et Misson (118, 119), soit huit églises et deux autres de l’itinéraire n° X, Sendos (121) et Sainte Marie d’Ordios (127). Au total, 22 églises, quatre disparues, plus deux paroisses nouvelles : Bellocq et Labastide-Villefranche51.
En revanche, l’archiprêtré de Rivière-Fleuve entre Gave d’Oloron et Bidouze ne comprenait, en plus des églises de l’itinéraire n° X, que deux églises de l’itinéraire n° IX – Misson (118) et Sorde (119) – et une de l’itinéraire n° VIII, Saint-Cricq-du-Gave (84). Au début du XVIe siècle, les deux paroisses les plus méridionales de l’itinéraire, Escos (120), la première, et Arancou (130), la dernière, appartenaient à cet archiprêtré. Au total, 11 églises, trois disparues, plus une paroisse nouvelle, Auterrive52.
Quant à l’archiprêtré de Navarre, il correspond exactement aux églises recensées dans l’itinéraire n° XI, soit 47 églises et neuf disparues53.
Les archiprêtrés de Dax, Chalosse, Rivière-Luy, Gert et Pouillon et Orthe, ainsi que celui de Rivière-Gave, dépendaient au XIVe siècle de la prévôté et cour de Dax, à l’exception de la partie orientale qui relevait de celle de Saint-Sever, et des enclaves de Mimbaste, Clermont et Gamarde, Goos et Poyartin dépendances de la vicomté de Tartas54. La limite entre les deux juridictions séparait, au nord, Nousse (13) (dans Dax) de Lahosse (12) (dans Saint-Sever), laissant ensuite dans Saint-Sever les paroisses se trouvant à l’est d’une ligne incluant Baigts (10), Saint Sever de Arrigran (5) au nord du Luy, Saint Pierre de Beirie (59), Pomarez (58), Arsague (67), au sud. Au nord du Luy, l’archiprêtré de Chalosse réunit les églises des itinéraires I et II, sans tenir compte de la limite entre les deux cours, intégrant les paroisses de Nousse (13), Oiosses-Mont-fort (14) et Giebred (11) et même celle de Saint Germain de Agyrizi-Poyartin(30). On a vu aussi que cette église et celle de Saint Pierre du Rau-Gamarde (29), sa voisine au nord, toutes deux appartenant à l’itinéraire IV, servaient de limite orientale à la circonscription des paroisses situées entre Louts et Luy, assujetties à une corvée de charroi au profit de la cathédrale (n° 169) ; or, l’une appartient à l’archiprêtré de Chalosse, l’autre à celui de Gresin ou Dax. Il est donc difficile de savoir selon quels critères a été tracée la limite occidentale de l’archiprêtré de Chalosse au nord du Luy.
Au sud du Luy, celui de Gert et Pouillon, ne regroupe pas moins de 14 paroisses prises à trois itinéraires : n° V (Luy de Béarn), n° VI (Sainte Marie de Mut-Mouscardès, 72), n° VIII (Pouillon et pays d’Orthe). Nous pensons que l’archidiaconé, qui s’étendait au XIIe siècle jusqu’aux confins du Gert et Pouillon, englobait l’ensemble de ces itinéraires. C’est la création de la vicomté d’Orthe, dont on ne sait si elle succède à un “pays” plus ancien ou s’il s’agit d’une création plus artificielle, qui a donné naissance à l’archiprêtré du même nom, qui regroupe les églises de la partie occidentale de l’itinéraire n° VIII et deux autres de l’itinéraire n° VII (88, 89), disparues probablement avant le XIVe siècle et remplacées par celle de Cauneille. Les paroisses de l’itinéraire n° V sont partagées entre les trois archiprêtrés de Rivière-Luy, Chalosse et Gert et Pouillon. Celles de Saint Saturnin de Lelane (57), Pomarez (58) et Saint Pierre de Beirie (59) ont été, selon nous, rattachées à celui de Chalosse parce qu’elles relevaient de la cour de Saint-Sever ; c’est probablement en raison de son appartenance à la vicomté de Dax que celle de Sainte Marie de Mut-Mouscardès (72), dernière paroisse de l’itinéraire n° VI, fut incluse dans celui de Gert et Pouillon55. Quant au dernier archiprêtré, celui de Rivière-Luy, calqué sur la première partie de l’itinéraire n° V, il regroupa les paroisses orientales du sud-ouest du diocèse dépendant de Saint-Sever, y compris, semble-t-il, celle d’Arsague (67). Bonnut (66) et Sainte Marie de Casted (65), qui dépendaient, au XVIIe siècle, de ce siège, se trouvent néanmoins dans l’archiprêtré de Rivière-Gave56.
Venons-en enfin à l’archiprêtré de Rivière-Gave, dont la forme apparaît aberrante. Pour comprendre les raisons de ce découpage manifestement artificiel, il convient de rappeler que le diocèse de Dax s’étend aussi sur la vicomté de Béarn. À l’origine, l’archiprêtré de Rivière-Gave englobait, à notre avis, les paroisses landaises et béarnaises situées sur le versant de rive droite du Gave de Pau, ainsi que celles qui bordent la rive méridionale. L’archiprêtré de Rivière-Fleuve, comme le suggère l’acte n° 157, devait pour sa part regrouper les autres paroisses non navarraises situées au sud du Gave. À une date qui reste à déterminer – en tout cas avant le début du XVIe siècle – l’évêque et le chapitre de Dax créèrent un archiprêtré regroupant l’ensemble des paroisses béarnaises situées des deux côtés du Gave de Pau, ainsi que celles de Sendos (121), Auterrive et Labastide-Villefranche, sur la rive gauche du Gave d’Oloron.
Par voie de conséquence, l’archiprêtré de Rivière-Gave fut réduit aux paroisses landaises de l’itinéraire n° VI (entre Gave et Luy : 65, 66, 67, 70, 71, 72) et n° VII (bords du Gave : 82, 83, 85, 86, 87) qui n’appartenaient pas au Béarn, à l’exception de celles de Saint-Cricq-du-Gave (84), Saint Vincent de Bortes (8857)[57] et Saint Martin de Massignou (89) qui furent rattachées, la première à l’archiprêtré de Rivière-Fleuve et les deux autres à celui d’Orthe. Ainsi s’expliquerait la forme extrêmement allongée de l’archiprêtré de Rivière-Gave. C’est parce qu’elles se trouvaient incluses dans l’itinéraire n° VII, mais en Gascogne ducale et non en Béarn, que les paroisses de Saint Pierre de Faisencs (82) et Sainte Marie d’Abed (83) sur la rive gauche du Gave, aujourd’hui dans Lahontan, furent maintenues dans l’archiprêtré de Rivière-Gave. De même, les paroisses de Misson (118) et Sorde (119), recensées dans l’itinéraire n° IX, bien que situées sur la rive droite du Gave d’Oloron, furent intégrées dans l’archiprêtré de Rivière-Fleuve qui regroupa autour de l’itinéraire n° X les paroisses landaises au-delà des deux Gaves.
La liste de ces paroisses diffère selon les auteurs. Ainsi, E. Goyheneche, note que “du fait des pouvoirs des Gramont, la situation de Bergouey, Viellenave, Bidache, Came, Arancou, Escos, du pays de Mixe à l’origine, est ambiguë58”. D’après la carte de la Basse-Navarre qu’il a jointe, Léren (123) et Saint-Pé (122) se trouveraient aussi en Basse-Navarre, mais ce n’est pas l’avis de Chr. Desplat et P. Tucoo-Chala qui en font des paroisses de la Gascogne ducale59. En fait, Sames (128), Léren (123) et Saint-Pé (122), Came (129) et même Arancou (130) (A. D. Landes, G 67) appartenaient au début du XVIe siècle à l’archiprêtré de Rivière-Fleuve et relevaient, au XVIIe siècle, comme Hastingues ou les Hostaus royaux de Saint-Dos, de la sénéchaussée des Lannes60. Escos (120), première église de l’itinéraire n° X qui couvre le territoire délimité par les deux Gaves et la Bidouze, est portée en 1527 dans l’archiprêtré de Rivière-Gave, avec la mention in regno (de Navarre) – il s’agit d’une erreur manifeste pour Rivière-Fleuve –, mais fut rattachée plus tard à celui de Mixe (État de 1643). Arancou (130), dernière église de ce même itinéraire, est, elle aussi, au début du XVIe siècle en Rivière-Fleuve (A. D. Landes, G 67) alors que Bergouey (185), proche d’Arancou et Bidache (186) terminent l’itinéraire n° XI qui débute à Camou (131) et correspond à l’archiprêtré de Mixe. Il y a donc une étroite correspondance entre l’itinéraire n° X et l’archiprêtré de Rivière-Fleuve dans ses limites du début du XVIe siècle. Notons, cependant, que dans le rôle de décime, Arthous et Hastingues sont portées en Rivière-Gave, mais dans le complément (A. D. Landes, G 67), Arthous se trouve bien en Rivière-Fleuve. Ces variations traduisent les hésitations des autorités ecclésiastiques confrontées à une géographie politique complexe et mouvante.
Telle est la situation en 1527. Alors qu’un parti géographique a présidé partout à l’origine au tracé des itinéraires, puis assez largement à la délimitation des archiprêtrés, c’est en fonction de critères politiques qu’ont été redéfinies les limites des archiprêtrés de Béarn et Rivière-Fleuve, telles que nous les connaissons au début du XVIe siècle, puis, dans un second temps, celles des archiprêtrés de Rivière-Fleuve et de Mixe. Comme le suggère sa morphologie, le territoire de l’archiprêtré de Rivière-Gave est un “reste”. Il est certain qu’au XIVe siècle, la géographie des archiprêtrés de la région des Gaves était différente de celle du XVIe siècle et probablement, comme ailleurs, assez largement calquée sur celle des itinéraires.
Ainsi, dans une large partie du diocèse, le tracé des itinéraires et celui des limites des archiprêtrés sont étroitement liés à la géographie de petits “pays”, aux limites naturelles assez bien définies : c’est particulièrement net à l’ouest et parfois au sud de l’Adour : Leyres, Canaux, Brassenc, Maremne, Marensin, Gosse et Seignanx, Tartas, Auribat qui ont servi aussi de cadre à des entités politiques, seigneuries et parfois vicomtés. Il en fut probablement de même pour le pays de Mixe et d’Ostabarès. Mais la situation est tout à fait différente dans l’espace compris entre le Louts et le Gave. Il s’agit là de territoires qui originellement dépendaient en grande partie de la vicomté de Dax : une zone de collines structurée par le réseau hydrographique, à travers laquelle les itinéraires ont été établis dans les interfluves, de l’amont vers l’aval. En fonction de la longueur variable des itinéraires – de 5 à 20 églises – et compte tenu du module d’un archiprêtré – 15 églises en moyenne, si on met à part celui de Navarre –, les itinéraires ont connu des sorts divers: tantôt l’archiprêtré est issu d’un itinéraire – celui de Dax, du n° IV –, tantôt d’un partage – l’itinéraire n° VIII a donné naissance aux archiprêtrés de Gert et Pouillon et d’Orthe –, tantôt d’un regroupement – c’est le cas de celui de Chalosse établi à partir d’emprunts faits à trois itinéraires (n° I, II,V). Des considérations de nature politique ont sans aucun doute présidé à cette géographie : ainsi l’apparition de la vicomté d’Orthe, la limite entre la vicomté de Dax et la juridiction de Saint-Sever. Mais l’annexion au Béarn d’une partie de la vicomté de Dax, d’Orthez à Salies, est à l’origine d’une restructuration des archiprêtrés de Rivière-Gave et Rivière-Fleuve. Ce n’est qu’autour de Dax, sur la rive droite de l’Adour, que les deux archiprêtrés de Lanescq et de Maremne oblitèrent une géographie seigneuriale morcelée. Il existe donc une évolution dans la structuration de l’espace diocésain par le chapitre : entre le XIIe et le XIVe siècle, le politique a parfois pris le pas sur la géographie.
L’évolution du réseau paroissial
De la fin du XIIe siècle à la création des communes, en 1790, le réseau ecclésial puis paroissial a évolué. Des églises ont disparu, des paroisses nouvelles ont été créées, d’autres ont changé de nom. Pour mesurer les changements intervenus en cinq siècles, il suffit de comparer la liste des églises de la fin du XIIe siècle à celle des paroisses à la fin du XVIIIe siècle. La carte de Cassini constitue à cet égard une source remarquable, parce qu’elle résulte d’une minutieuse enquête sur le terrain : églises, succursales, églises en ruine, chapelles y sont systématiquement recensées61. Ces informations devront être complétées par des documents de nature ecclésiastique ou administrative. Mais la comparaison entre le cartulaire et cette carte permet, déjà, de faire un certain nombre d’observations qu’il nous a paru intéressant de présenter dans le cadre des mêmes ensembles que nous avons précédemment retenus.
I. Entre Adour et Luy, archiprêtrés d’Auribat, de Chalosse en très grande partie et de Dax : églises 1 à 47.
II. Entre Luy et Gave, églises des archiprêtrés de Chalosse (57, 58, 59), Rivière-Luy, Gert et Pouillon, Orthe, Rivière-Gave, partie de celui de Béarn (48 à 108) en incluant quelques églises de la rive gauche du Gave (78, 79, 82, 83, 84).
III. Au sud du Gave : églises 109 à 186.
IV. Rive droite de l’Adour : églises 188 à 300, l’église de Callen (187) étant rattachée au diocèse de Bazas.
Les églises disparues
Un triple constat s’impose. Tout d’abord, cinquante-huit églises mentionnées à la fin du XIIe siècle ont disparu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, soit 19,33 %. Ce pourcentage présente d’assez fortes variations : 8,69 % entre l’Adour et le Luy, 22,95 % entre Luy et Gave, 19,48 % au sud du Gave, 21,92 % sur la rive droite de l’Adour, mais seulement 11,4 % si on met à part les 8 églises proches de Tartas. D’autre part, pour les archiprêtrés landais, toutes les églises attestées par les documents du XVIe siècle (rôle de décime de 1527 et son complément, A. D. Landes, G 67) et quelques autres alors omises sont portées sur la carte de Cassini. Ainsi, dans cette partie du diocèse, toutes les disparitions se sont produites avant 1527. Comme il est difficile d’imaginer qu’elles soient toutes consécutives aux crises des XIVe et XVe siècles, cela repose le problème de l’interprétation que l’on doit donner de la liste des églises de la fin du XIIe siècle. Enfin, aucune paroisse nouvelle, sauf quelques restructurations sur lesquelles nous reviendrons, n’a été fondée entre 1527 et 1789. On est donc en présence d’une fossilisation du réseau au cours de l’époque moderne. Le point le plus délicat à préciser est celui de la date à laquelle ces transformations se sont produites. La disparition d’une église passe en effet par plusieurs étapes, depuis l’abandon du culte consécutif par exemple au mauvais état de l’édifice, jusqu’au moment où l’on a perdu le souvenir de son emplacement. Son statut initial, simple chapelle annexe ou église chef-lieu d’une paroisse, l’époque à laquelle a été engagé le processus d’abandon – du XIIe au XVe siècle –, et sa durée, les causes structurelles ou accidentelles qui l’ont provoqué, entretenu ou accéléré sont autant de données à prendre en considération.
Voici la liste des disparitions que nous avons recensées. Il convient aussi de se reporter aux notes de l’acte n° 174 concernant chacune de ces églises dans l’édition du Livre rouge. À de rares exceptions près, que nous avons signalées, toutes les églises qui figurent sur la carte de Cassini sont attestées sur le rôle de décime de 1527 et son Complément (A. D. Landes, G 67). Notons, enfin, que certaines disparitions ont été accompagnées de la création d’une nouvelle paroisse.
Premier secteur, entre Adour et Luy
4 églises disparues sur 46 (8,69 %) :
1. Saint Jean de Lanelug (8), probablement dans la paroisse de Maylis au diocèse voisin d’Aire. Il y aurait eu dans ce cas rectification de la limite diocésaine.
2. Saint Jean de Sales (18) dans Poyanne (17).
3. Saint Martin de Saubanag-Saubagnac (45) dans Dax.
4. Sainte Croix de Bilord (46) dans Tercis (47).
Secteur II, entre Luy et Gave
14 églises disparues sur 61 (22,95 %) :
1. Saint Martin de Ostou (33) dans Sort (31), attestée à l’occasion d’une donation (n° 79).
2. Saint-Martin de Perilon (49), attestée aussi dans une autre liste (n° 157), intégrée probablement à Sault-de-Navailles, comme 3. Saint-André de Montcluc (52). En 1527, il est fait état d’un prébendier de Perilhon et de deux prébendiers de Monclup (Pouillés, p. 354).
4. Saint-Michel de Crastes (50), intégrée dans Bonnegarde. En 1527, il est fait état à deux reprises d’un prébendier de Saint-Michel (Pouillés, p. 354).
5. Saint-Martin de Artigaus (55) dans Mor-Amou(56).
6. Saint-Pierre de Beirie (59) rattachée à Pomarez (58). Au nord-ouest de Pomarez figure un lieu dit Bairie (Cassini). L’église est attestée dans le cartulaire après 1144 (n° 157).
7. À Pouillon (92) ont été rattachées Saint Martin de Beord (63) – un lieu dit Saint-Martin est indiqué au nord de Pouillon (Cassini) –, 8. Saint Jean de Pui Manzadiu (93) dont la paroisse est mentionnée par ailleurs (n° 69) – un lieu dit Poy est indiqué au sud de Pouillon (Cassini) – et 9. Saint Jacques de Fore (94) – une chapelle est indiquée au sud de Pouillon.
10. Saint Étienne de Plies (85) dans Favars-Habas (90).
11. Saint André de Villa Nova (75) dans Orthez (73) : en 1645, il est fait état du prieur de Saint-André.
12. Saint Pierre de Faisencs-Hachens (82) dans la nouvelle paroisse de Lahontan.
13. Saint Jean de Pui Sent Joan (86) dans Labatut (87). Un lieu dit Le Pouy est indiqué au nord-est de Labatut.
14. Saint Vincent de Bortes (88), non localisée avec précision, et 15. Saint Martin de Massanono-Massignou (89), attestée lors d’une donation (n° 129), probablement dans Cauneille.
Sainte Marie d’Abet (83), Bénesse (96) et Saint-Pandelon (97), présentes sur la carte de Cassini ne figurent pas sur les documents du XVIe siècle.
Secteur III, au sud du Gave
15 églises disparues sur 77 (19,48 %) :
Quatre églises ont disparu aux environs de Saint-Martin de Salies (110) : 1. Sainte-Trinité (111), au nord, 2. Saint-André (112), probablement à l’est, 3. Saint-Sébastien (113), et 4. Sainte Marie de Clèdes (114), à l’ouest : en 1649, la commanderie de Clèdes figure parmi les bénéfices imposés, mais elle n’apparaît pas sur la carte de Cassini. Il en est de même de Saint-Vincent de Salies, mais cette église est incluse dans la ville de Salies. En 1527, il est fait état de Saint-Vincent et Saint-Martin de Salies.
Deux au voisinage de Sorde (119) : 5. Saint Martin de Mizon-Misson (118) – une chapelle en ruine est indiquée à Baralvin, au sud de l’abbaye (Cassini) –, et 6. Saint André de Urdassen-Hurdache (124) sur la rive opposée du Gave d’Oloron.
7. Sainte Grâce de Asurdoi-Donaazia (147) dans Juxue (145).
8. Saint-Sauveur de Iriundo (150) dans Saint-Just-Ibarre.
9. Saint-Jacques (151) dans Ibarre (152).
10. Sainte Marie de Burunce-Dona Maria (157), dans Larceveau (156).
11. Saint Étienne de Mendiburue (160) dans Lantabat (161).
12. Saint Saturnin de Jenzane-Dentzena (164) dans Orsanco (163).
13. Saint Michel de Erem-Eremia (166) dans Beyrie (165).
14. Saint Sauveur de Maugorre-Malgoria (183) dans Labets (171).
15. Sainte Marie de Urdunos (127) constitue un cas particulier, car la commanderie d’Ordios figure sur la carte de Cassini, mais son église n’est pas paroissiale.
Secteur IV, rive droite de L’Adour
25 églises disparues sur 114, soit 21,92 % :
1. Saint-Siméon (204) dans Beylongue (203).
2. Sainte Marie de Montoliu-Montolieu (206) dans Arjuzanx (207).
3. Saint Pierre de Podio-du Pouy (214) dans Sainte-Croix (213).
4. Saint Martin de Gaven-Gaben (218) dans Gouts (221).
5. Saint Pierre de Barns (219), 6. Saint-Genès (220), 7. Saint Jean de Cocose (222), 8. Saint Pierre de Podio (223), 9. Saint-Léon (224), 10. Saint Vincent de Casted (225), 11. Saint Pierre de Mazères (226), 12. Sainte-Eugénie (228) autour de Tartas.
13. Saint Caprais de Pontos-Pontonx (235) dans Pontonx (236).
14. Saint Pierre de Arrast (245) dans Lesperon (246). L’église de Saint Pierre d’Arrast est attestée après 1144 (n° 157) et encore en 1312 : Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas, lègue à chacune des églises d’Arrast et d’Arrion 200 sous morlans (A. D. Pyr.-Atl., E 225). En 1527, il est fait mention des portionarii d’Arrast sive de Lesperon qui sunt in numero quinque (Pouillés, p. 349).
15. Saint Pierre de Favars (249) dans Castets (248).
16. Saint-Girons-de-Lest (253), attestée lors de la donation de la moitié de l’église (n° 45) et dans une autre liste (n° 173), dans Saint-Girons-du-Camp (254) ou Vielle (252).
17. Saint Martin de Le Isle (256) dans Mixe (255).
18. Saint Laurent de Mar-Maa (260) dans Moliets (261). Maa est portée chapelle en ruine sur Cassini.
19. Sainte Marie de Larbiei (265) dans Herm (264), attestée lors de la délimitation des paroisses assujetties à un service de charroi (n° 169).
20. Saint Laurent de Mengar (266), 21. Sainte Marie de Agguade (268) (Dans son testament du 29 mars 1312, Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas, lègue 50 sous morlans à l’œuvre de l’hôpital d’Aguade [A. D. Pyr.-Atl., E 225]). 22. Saint Sauveur de Kilag (269) dans Saint-Paul-lès-Dax (267).
24. Saint Martin de Orgossa (277) dans Soustons (278).
25. Saint Martin de Oroch (280) dans Seignosse (281).
À Tartas, aucune église n’est représentée sur la carte de Cassini. Deux sont connues d’après la liste de la fin du XIIe siècle : Saint-Martin (229) et Saint-Jacques (230). Dans son testament du 3 mars 1287, Gensac Lambert, vicomtesse de Tartas, fait don de 30 sous à l’église de Tartas, sans autre précision (A. D. Pyr.-Atl., E 225). Or dans son testament du 29 mars 1312, le vicomte Arnaud-Raimond institue deux prébendes perpétuelles dans l’église Sainte-Catherine et lui fait un don de 2000 sous morlans à titre d’indemnisation (A. D. Pyr.-Atl., E 225).
La création de nouvelles paroisses
Au XIIe siècle
Nous assistons dans le Livre rouge à la création ou à la tentative de création de nouvelles paroisses : Saint Jacques de Fore, Labenne-Capbreton, Clermont, Montgiscard, le Bourg Neuf de Sault, l’Hôpital d’Ordios. Nous nous sommes intéressé à certains de ces cas.
À la fin du XIe siècle, il y avait à Saint Jacques de Fore (94), sans doute Saint-Geaumes dans Pouillon, une communauté canoniale dont on ignore l’origine (n° 118). Ses membres approuvèrent la donation faite par Raimond-Bernard de Montaner au siège épiscopal et à l’évêque Bernard de Mugron (1098-1117) du tiers de Saint Jacques de Fore, d’un casal et du verger qui en dépendait. À cette occasion, l’évêque présida à “la construction” de ce lieu et à celle d’une église et acheta un autre casal et les plantations qui en relevaient, dont il fit don à la mense canoniale. Les deux casaux appartenaient à une villa dont on ignore le nom. L’expression construxit ecclesiam soulève un problème. En effet, on serait enclin à penser que l’évêque contribua à la construction d’une église paroissiale, qui se serait substituée à la chapelle des chanoines. Mais la donation de Raimond de Montaner portant sur une part des droits attachés à l’église, il fallait bien que celle-ci eût déjà le statut d’église paroissiale. Elle apparaît dans l’acte suivant du Livre Rouge (n° 119) sous le nom de Saint-Jacques de Pouillon. On y voit l’archidiacre procéder à diverses concessions à cens : emplacements de maison, casaux et terres qui témoignent de sa part d’une volonté de peuplement. Ainsi que le suggère le titre de saint Jacques, le seul connu à cette date avec celui de Labenne pour l’ensemble du diocèse, cette église était forcément de fondation récente.
C’est au XIIe siècle que fut entreprise la mise en valeur du territoire situé à l’extrémité méridionale de la Maremne, délimité au nord par le ruisseau du Bouret, à l’ouest par l’Adour qui se jetait dans l’océan au Boret, à l’est par l’étang et les marais d’Orx, au sud par la paroisse d’Ondres. Ce territoire donna naissance à la paroisse de Labenne-Capbreton, dans des circonstances qui manquent de clarté.
Il est en effet question d’une nova populatio de Lebene à l’occasion d’un compromis entre Vital de Serre et l’évêque Guillaume de Sort (1144-1167) (n° 23, 29). En échange de l’église d’Ondres qu’il avait précédemment donnée, mais qu’il avait dû restituer au vicomte de Maremne, Vital céda le quart de la dîme de sa propre maison de Serre en Seignanx, ainsi que le quart de sa part dans la dîme du nouveau peuplement (n° 23, 29). On se trouve manifestement en présence d’une entreprise de colonisation avec plusieurs partenaires, mais l’opération ne devait en être qu’à ses débuts. En effet, Vital précise qu’il s’agit de la dîme qui serait produite à la suite d’une opération de peuplement faite par lui ou ses successeurs (si edificaremus in populatione [n° 23], si faceret edificium [n° 29])62. La question se pose de savoir s’il s’agissait du nouveau peuplement de Labenne, ou d’un peuplement nouveau s’ajoutant à un autre plus ancien. Il ne semble pas en tout cas que Labenne ait été alors une paroisse, sinon son titre aurait été mentionné, mais elle n’allait pas tarder à le devenir : en effet, Saint Nicolas de Labenne figure sur une liste non datée de paroisses assujetties à une redevance au chapitre (n° 173). La dédicace à saint Nicolas correspond à une vogue bien attestée dans la région dans la dernière décennie du XIe siècle. Mais sur la liste des 300 paroisses, l’église est passée sous le titre de saint Jacques (296). Ajoutons qu’au XIIIe siècle, si la paroisse de Labenne est attestée, il est plus souvent question de la terra de Labenne, au sens de juridiction.
Celle-ci comprenait sur son territoire le port de Capbreton sur la rive droite de l’Adour et, plus au nord, face à l’embouchure, le quartier du Baret ; elle est partagée aujourd’hui entre les communes de Capbreton au nord et Labenne au sud.
Le changement de titre de Labenne – apparemment le seul recensé dans le cartulaire avec peut-être celui d’Orist – a de quoi surprendre. Or la situation se complique en raison de la présence à la même époque d’une église de Capbreton (Capcerbun)– nous ignorons son titre –, dont les revenus paroissiaux dus par les habitants, présents ou futurs, furent cédés en 1167 par l’évêque de Dax, Arnaud-Guillaume de Sort et son chapitre à un certain Arnaud d’Ordoson, en tant que desservant (n° 151). Les limites de cette paroisse sont d’ailleurs précisées : au nord, le ruisseau du Bouret, au sud, le bois d’Ondres, à l’ouest, l’océan, à l’est, l’étang d’Orx. Or, nous venons de le voir, ces limites sont celles de la juridiction de Labenne. Compte tenu de la distance entre Capbreton et Labenne, 6 km environ, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une chapelle ou même une église y ait été construite dès 1167. Capbreton ou Saint Nicolas de Capbreton sont attestés par la suite. Ce dont on peut être assuré, c’est du développement de Capbreton au cours du XIIe et du XIIIe siècle ; il devient alors l’avant-port de Bayonne, tandis que les Bayonnais y créent un vignoble de sable. En 1287, le roi-duc y procéda à une opération de lotissement63, en 1289, il est question, lors d’un contentieux, “d’hommes de Saint Nicolas de Capbreton (Sanctus Nicolaus de Capite Cerbino)et de Saint Pierre d’Ondres”64, en 1302, de voisins et habitants de Labenne et Capbreton (vicinos habitatores et incolas de Labena et de Capite Bretonis)65 et, en 1375-1376, Capbreton (de Capite Serbuno)figure en tête d’une liste de paroisses du diocèse66. Un prieur de Capbreton (Capite Serbuno)est cité dans les constitutions synodales de 1345. Capbreton l’emporte donc sur Labenne comme en témoignent aussi deux documents rapportés à cette occasion par l’abbé A. Degert qui mentionnent, l’un “le curé de l’église paroissiale de Labenne, appelée couramment du prieuré de Capbreton” (non daté), l’autre, en 1433, “la paroisse de Labenne, appelée le prieuré de Capbreton”67. D’ailleurs, au début du XVIe siècle, la paroisse de Capbreton est la seule qui apparaisse dans le rôle de décime ou dans son complément (A. D. Landes, G 67). Mais à la fin du XVIIIe siècle, Capbreton est une succursale de Labenne (Cassini). Il semblerait donc que la paroisse de Labenne-Capbreton ait été fondée à partir de deux noyaux de peuplement, l’un à Labenne, probablement le plus ancien, le second à Capbreton, avec deux lieux de culte ; mais en raison de son rôle d’avant-port de Bayonne, le nom de Capbreton l’emporta alors sur celui de Labenne.
Lors du conflit qui opposa au XIIe siècle les vicomtes de Béarn à ceux de Dax, Gaston IV fonda un bourg (burgum)au château de Montgiscard (castellum)sur les conseils et avec l’accord du seigneur du château et du bourg. Montgiscard se trouvait dans la paroisse de Saint Jean de Salles (78). Mais sans aucun doute afin de favoriser cette fondation, le vicomte de Béarn et le seigneur établirent dans le bourg du château une église en l’honneur de la Trinité, de Sainte Marie, de la Sainte-Croix et du Saint-Sépulcre, dédicaces dont on ne saurait s’étonner, Gaston ayant participé à la première croisade (n° 101). Or, à la différence, nous le verrons, de celle de Clermont, l’église de Montgiscard n’apparaît pas sur la liste des églises de la fin du XIIe siècle, probablement à la suite de l’échec du peuplement. Elle était donc restée une simple chapelle castrale, situation qui était encore la sienne à la fin du XVIIIe siècle.
À Clermont (60), le castrum édifié par le vicomte de Dax, Raimond II Arnaud, ou l’un de ses prédécesseurs avait, vers 1143, connu un développement suffisant pour que l’évêque Guillaume de Heugas (1117-1143) se décidât à l’ériger en paroisse. Le vicomte fit don à l’évêque d’une terre à l’intérieur du castrum pour y construire une église et, à proximité, séparé seulement par un fossé et un mur de terre, de son propre casal, pour y établir un cimetière ; il y ajouta les dîmes des terres relevant du castrum. Toutes les conditions étaient réunies pour créer une nouvelle paroisse dont le territoire fut probablement détaché de celui de Saint Martin d’Ozourt. Mais, comme en témoigne une importante acquisition de terre et de dîmes (1144-1168) (n° 110), puis un différend entre le successeur de Raymond II et l’évêque Guillaume-Bertrand (1167-1177), les évêques de Dax avaient des tenanciers à Clermont (n° 12). L’église de Sainte Marie de Clermont figure sur la liste du cartulaire (n° 174).
Du début du XIIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle
Quatorze paroisses nouvelles ont été créées entre 1200 et 1790. Ces créations sont liées soit à des fondations de bourgs castraux (Labouheyre, Laharie), de bastides (Hastingues, Bellocq, Labastide-Villefranche), ou plus simplement à la mise en valeur de nouveaux terroirs (Estibeaux, Mano, Commensacq, Saint-Barthélemy). Dans d’autres cas, comme à Cauneille, Lahontan et peut-être à Audon, il s’agit plutôt de restructurations.
Secteur I, de l’Adour au Luy
Estibeaux. La paroisse est attestée en 1375-1376 : d’Estivalibus68.
Secteur II, du Luy au Gave
1. Cauneille à partir de Massignou et de Bortes. Le ruisseau de Cauneille, rivus de Caunelle (Cartulaire de Sorde, n° CL), qui a donné son nom à cette paroisse et sépare aujourd’hui la commune de Cauneille de celle de Labatut à l’est, servait aussi au XIIe siècle de limite orientale à la paroisse de Saint Vincent de Bortes. La paroisse (Cauneilla)est attestée en 1375-137669. Rector de Caunelhe (1527).
2. Lahontan, créée probablement à partir de la paroisse de Faisencs (82). Une dîmerie est attestée à Lahontan (in Lafontano, Cartulaire de Sorde, n° XXIV). En 1527, figurent sur la liste des bénéfices, le recteur et la fabrique de Lahontan. Faisencs et Sainte Marie d’Abet, dont l’église est encore portée sur la carte de Cassini, sont toutes deux absentes en 1527. Sur la carte de Cassini, Lahontan est portée comme succursale d’Abet.
3. Bellocq, bastide fondée en 1281, probablement à partir de la paroisse de Bérenx (79).
Secteur III, au sud du Gave
1. Hastingues, bastide fondée en 1289.
2. La paroisse de Labastide-Villefranche (Villafranqua), bastide fondée en 1292, est attestée en 1375-1376.70
3. Auterrive sur la rive gauche du gave d’Oloron, au nord d’Escos. Absente de la carte de Font-Réaulx.
4. Harambels au sud d’Orsanco (Cassini). Le prieuré de Harambelh, ses annexes et la fabrique apparaissent dans le complément de 1527.
Secteur IV, rive droite de l’Adour
1. Mano. Rector de Biganon cum annexa de Manor (1527).
2. Commensacq. La paroisse est associée à celle de Trensacq en 137671. Rector de Comensac (1527).
3. Labouheyre. Rector de Lus (Luë) cum annexa d’Esbeyfauerys (1527).
4. Laharie. Scholanus de Farina (1527).
5. Audon en Rivière-la-Douze. Dans son testament du 3 mars 1287, Gensac Lambert, vicomtesse de Tartas, donne 5 sous au caperan d’Audon (A. D. Pyr.-Atl., E 225). La paroisse est attestée dans le compte de 1527 et son complément (A. D. Landes, G 67).
6. Saint-Barthélemy. N’est pas mentionnée en 1527.
Le prieuré de Gourby (archiprêtré de Maremne) figure sur le rôle de décime de 1527.
Des églises aux paroisses
C’est par leur titre, suivi, à de très rares exceptions, d’un toponyme, que sont désignées les églises du diocèse ; désormais, utilisé seul, le toponyme devient, nous l’avons vu, le nom de la paroisse. Cependant, dans un certain nombre de cas, le titre est conservé pour donner naissance à un hagiotoponyme. Les raisons de ce choix nous échappent en grande partie et le phénomène a eu parfois un caractère tardif : ainsi, les paroisses de Hinx (Fien)(290), Gousse (Goossa)(291), Terrejusan (292), Tirossa (285) (n° 159) ont-elles apparemment perdu dans un premier temps leur titre, avant de devenir Saint-Martin-de-Hinx, Sainte-Marie-de-Gosse, Saint-Laurent-de-Gosse et Saint-Vincent-de-Maremne. En revanche, à la même époque, Saint-Jean-de-Marsacq (287) a semble-t-il adopté sa forme définitive et Saint-André de Seignosse n’a pas encore perdu son saint patron (n° 159). Mais Sainte Eulalie d’Angoumé (174) est tantôt désignée par Sainte-Eulalie (n° 39, 42, 43), tantôt par Angoumé (n° 43), option finalement retenue. Autre témoignage d’une toponymie paroissiale en cours de gestation, le testament d’Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas (1312, A. D. Pyr. Atl., E 225). Divers dons sont faits à l’œuvre de plusieurs églises : Saint Jean de Préchacq, Saint Martin de Gousse, Saint Paul de Cassen, Saint-Geours et à celles de Vicq et d’Onard.
Finalement, sur la base de la carte de Cassini, nous avons recensé 32 hagiotoponymes, soit 13,42 % des paroisses et annexes à cette date. Sept d’entre eux étaient portés par de petites paroisses, parfois des succursales, dont six entre Luy et Gave, qui n’accédèrent pas au rang de communes (indiquées par +). Mais c’est dans la boucle méridionale de l’Adour que les hagiotoponymes sont les plus nombreux, en Maremne, et surtout en Gosse et Seignanx où la moitié des noms de paroisses – sept sur quatorze, et même huit sur quinze si on prend en compte la paroisse nouvelle de Saint-Barthélemy – portent le nom d’un saint. Cette exceptionnelle densité est sans doute à mettre en relation avec le fait que plusieurs déterminants sont des noms de pays : Maremne (Saint-Geours [275] et Saint-Vincent [285]), Gosse (Sainte-Marie [291]), Seignanx (André [295] et Martin [290]). Cette situation se retrouve sur l’autre rive de l’Adour en Orthe (Saint-Léon). Il n’existe aucun autre cas parmi les 242 églises du diocèse. On remarque, d’autre part, que les toponymes figurant sur la liste de la fin du XIIe siècle et ne comportant qu’un nom de saint étaient pour la plupart ceux d’églises qui ont disparu avant le XVIe siècle : Saint-André (112), Sainte-Trinité (111), Saint-Jacques (151), Saint-Siméon (204), Saint-Genès (220), Saint-Léon (224), Sainte-Eugénie (228). Saint-Pandelon (138), Saint-Palais (101), Saint-Paul (267) ont en revanche franchi les siècles sans modification, tandis que d’autres ont perdu leur déterminant à la fin du XVIIIe siècle : Saint-Severt (de Arrigran)(5), Saint-Laurent (de Guarriges)(9), Saint-Vincent (de Dax)(42), Saint-Lon (d’Orthe)(101), Saint-Just (de Équize)(149), Saint-Girons (de Lefosse)(69), Saint-Laurent (de Terrejusan)(292), Saint Saturnin (de Biveste)(197).
Voici la liste des hagiotoponymes, d’après la carte de Cassini. Ceux précédés de + ne sont pas devenus le nom d’une commune :
Entre Adour et Luy (deux) : +Saint-Pierre-de-Lier (23), Saint Jean de Paulid devenu Saint-Jean-de-Lier (24).
Entre Luy et Gave (dix) : +Saint Severt de Arrigran (5) devenu Saint-Severt, +Saint Laurent de Guarriges (9) devenu Saint-Laurent, Saint-André-de-Hinx (37), +Saint-Pé de Vic (40) devenue Yzosse de Saint-Pé-de-Vic, +Saint Vincent de Dax (42) devenu Saint-Vincent, Saint-Pandelon (97), Saint Étienne de Alga devenu Saint-Étienne-d’Orthe (108), Saint Girons de Lefosse devenu Saint-Girons (69), Saint Léon de Avorta devenu Saint-Lon (101), +Sainte Marie de Casted devenue +Sainte-Marie-de-Bonnut (65).
Au sud du Gave (quatre) : Saint Cricq de Arribere Gaver devenu Saint-Cricq-du-Gave (84), Saint Pierre de Sendos Juson, devenu Saint-Pé-de-Léren (122), Saint-Pélage, devenu Saint-Palais (138), Saint Just de Équize, devenu Saint-Just (149).
Au nord de l’Adour (quinze) : Saint-Martin-d’Oney (196), Saint Saturnin de Biveste devenu Saint-Saturnin (197), Sanctus Aginus devenu Saint-Yaguen (212), Sainte Croix du Puy devenue Sainte-Croix (213), Saint Micliel de Juerere (258), mentionné aussi dans l’acte n° 173, devenu Saint-Michel-de-Gieure (Complément, 1527) puis d’Escalus (Cassini), lorsque cette dernière paroisse est devenue succursale de Saint-Michel, Saint-Girons-du-Camp (254), + Saint-Girons-de-Lest (253), Saint-Paul (267), Saint-Geours-de-Maremne (275), Saint Vincent de Maremne devenu Saint-Vincent-de-Tyrosse (285), Saint-Jean-de-Marsacq (287), Saint-Martin-de-Hinx (290), Sainte-Marie-de-Gosse (291), Saint Laurent de Terrejusan devenu Saint-Laurent (292), Saint-André-de-Seignanx (295), Saint-Martin-de-Seignanx (297), Saint-Étienne-d’Arribe-Labour (300).
On peut signaler au passage les faux hagiotoponymes : Saint Adrien de Sombuis devenu Saint-Boës, Sainte Marie de Sendos Suzon devenu Saint-Dos.
Trente et une paroisses (10,33 %) ont changé de nom entre le XIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, avec ou sans déplacement de l’église, essentiellement à la suite de transformations de l’habitat, consécutives dans certains cas à la construction de châteaux entraînant la formation d’habitats subordonnés. Ces changements concernent 25, 5 % des églises entre Adour et Luy, 16,39 % entre Luy et Gave, 9,09 % au sud du Gave et seulement 4,38 % sur la rive droite de l’Adour. En l’absence d’enquêtes semblables dans les diocèses voisins, nous ignorons s’il s’agit d’un phénomène courant ou d’une spécificité dacquoise.
Nous n’avons pas signalé les simples différences de graphie.
Secteur I
12 sur 47 (25,5 %) :
1. Saint Martin de Arrimblar devenu Bastennes (2). Au XIIIe siècle72, on trouve “Rymlar seu de Bastennes”, mais en 1375-1376, encore Arimblar73. En 1527 (Complément), est mentionnée la fabrique de Basteners. Le lieu d’Arrimblar se trouve au nord de l’église de Bastennes (Cassini). Au XIe siècle, Guillaume de Bastennes fait don d’une aire pour la construction d’un moulin à Arimbla (n° 62).
2. Saint Vincent de Sescosse devient Castetnau (Cassini), aujourd’hui Castelnau-Chalosse (4). En 1527, il est fait mention du rector de Castelnau mais aussi d’un prébendier de Sescosse (p. 350). Le titre de Sainte Madeleine a remplacé celui de Saint Vincent : serait-ce consécutif au déplacement de l’église ?
3. Autre cas identique : celui de Saint Martin de Gueites (7) devenu Caupenne : rector de Caupene (1527). Le château ayant été édifié à proximité de l’église romane, celle-ci a conservé son titre. Seul le nom ancien de la paroisse a été remplacé par celui du château.
4. Saint Pierre de Oiosses devient Montfort (14). Rector, diacre, fabrique de Montfort (1527). Mais l’église se trouvant à 400 m en contre-bas de la bastide continue à faire fonction d’église paroissiale.
5. Saint Jean de Paulid (24) est appelée aussi dans le cartulaire de Sorde Saint Jean d’Auribaig (n° XLIX, CI), puis Saint Jean de Lier dès le XIIIe siècle (Cartulaire, note 1064), en 1312 (testament d’Arnaud-Raimond, vicomte de Dax (A. D. Pyr. -Atl., E 225), Saint Jean des Lierres (sic)en 1527, de Lie (Cassini), probablement par contamination avec les noms de deux autres paroisses, celles de Saint Pierre et Saint Vincent de Lier. Au XVIe siècle, on parle même des Liers pour désigner ces deux paroisses (A. D. Landes, G 67).
6. Celle de Saint Vincent de Lier (25) est devenue Vicq et en 1312, Arnaud-Raymond, vicomte de Tartas, lègue par testament 50 sous morlans à l’œuvre de l’église de Bis (A. D. Pyr.-Atl., E 225). En 1527, un rector de Bria, non identifié, est mentionné dans l’archiprêtré de Dax, mais on trouve dans celui d’Auribat un rector de Bre – identifié à Vicq – et Cassen, et une fabrique de Vicq (Complément). Vuic (Cassini).
7. Saint Pierre de Orrau (29), attestée aussi sous cette dénomination dans un acte concernant la délimitation des paroisses assujetties à un service de charroi (n° 169), devient Gamarde avec, ici encore, conservation du titre. Mais dans son testament du 3 mars 1287, Gensac Lambert, vicomtesse de Tartas lègue 20 sous à l’église de Saint Pé d’Orrau pour ses ornements et 50 sous à la chapelle (capere)de Gamarde, la chapelle castrale (A. D. Pyr.-Atl., E 225). En 1312, Arnaud-Raymond, vicomte de Tartas, lègue par testament 100 sous à la chapelle de Gamarde. Le château de Gamarde est attesté en 1309 (contrat de mariage de Mathe d’Albret et Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas, A. D. Pyr.-Atl., E 225). Il existait au nord de l’église un quartier de Gamardes avec une chapelle (Cassini). (Cf. Cartulaire, note 1069).
8. Saint Germain de Agyrizi (30), mentionnée aussi à propos de la délimitation des paroisses assujetties à un service de charroi (n° 169) ; en 1312, c’est encore à l’œuvre de Saint Germain que Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas, lègue 50 sous. Rector de Poyartin (1527).
9. Saint Laurent de Ordise (31) devenue Sort (1527, Cassini). Il existe un lieu dit Ourdise au nord-est de Sort.
10. Tout à fait curieux est le changement de nom de Saint Pierre de Gasoste (36). À l’ouest de cette paroisse se trouvait celle de Saint André de Hinx (37). Saint Pierre de Gasoste devint Hinx (Rôle de décime, Cassini). On remarque sur cette carte l’existence d’un “quartier de St Pierre de Hinx” au nord de l’église de Hinx. Sur l’état du XVIe siècle (Complément, A. D. Landes, G 67), figurent les fabriques de Saint André de Hinx et Saint-Pierre de Hinx. Dans un premier temps ce nom dut se substituer à celui de Saint Pierre de Gasoste, mais dans le rôle de décime, il n’y a qu’un rector de Hinx qui devait desservir les deux églises. D’après la carte de Cassini, Saint-André est d’ailleurs une succursale de Hinx (Saint Pierre).
Secteur II, du Luy au Gave
10 sur 61 (16,39 %) :
1. Saint Pierre de Laki (54) devient Bonnegarde, sans changement de titre ; l’église, en partie romane, est proche du site du castrum.
2. Saint Saturnin de Lelane (57) devient Castet-Sarrasins (Cassini), Castel-Sarrazin sans changement de titre. Restes romans à l’église. Rector de Castel Sarrazin, en 1527. Sur la carte de Cassini, on note une chapelle Notre-Dame au lieu dit bourg de Castetsarrasins.
3. Saint Jean de Cerm (62) devient Mimbaste, sans changement de titre. En 1312, Arnaud-Raymond, vicomte de Tartas, lègue 100 sous à l’œuvre de l’église de Mimbaste (A. D. Pyr.-Atl., E 225). Attesté aussi en 1375-76 : de Mimbastis74. Rector, fabrique de Mimbaste (1527). Il existe un lieu dit Saint-Jean au nord-ouest de Mimbaste (Cassini). L’église a-t-elle été déplacée et reconstruite près du château ?
4. Sainte Marie de Casted (65) devient Sainte Marie de Bonnut (1527, Cassini).
5. Sainte Marie de Mut-Mouet (72), attestée aussi à propos des paroisses assujetties à un service de charroi (n° 169). En 1375-1376 : Mant deu Fatgis et Moet et deu Fatg75. Rector de Mos (1527), recteur de Moet et Mouscardès, fabrique de Moet (A. D. Landes, G 67). Selon l’abbé Degert76, à l’occasion d’un dénombrement d’un seigneur de Pomarède et de Haget, il est encore question d’une église de Monet qui devient Mouscardès (Cassini). Un lieu dit Mouet se trouve à 300 m au nord du village.
6. Saint Jean de Sales (78) devenu Salles-Mongiscard. L’église se trouve en dehors du castrum de Montgiscard. On note sur Cassini la présence d’une chapelle désaffectée sur le site castral.
7. Sainte Marie de Moros (98) devient Notre-Dame de Heugas. La paroisse a pris le nom de Heugas, celui d’une résidence seigneuriale établie dans la paroisse (castellum de Heugas, n° 132) et d’une famille qui a donné un évêque à Dax (n° 132,134). Mais l’église est en partie romane. Rector de Feugariis (1527), la fabrique et le diacre de Heugas (Complément, 1527).
8. Sainte Marie de Canota-Cagnotte (99) devient Cazordite-Caignotte (Cassini). L’abbé de Canhote, le recteur de Cassordite (liste des bénéficiers de 1527 et A. D. Landes, G 67). Aujourd’hui Cagnotte.
9. Saint Martin de Pardies (105) : terra de Pardinis (n° 138) ; rector de Pardinis (1527), recteur de Pardies (A. D. Landes, G 67), fabrique de Pardis (Complément). Sur Cassini devient Igaâc, du nom d’un quartier attesté dans le cartulaire de Sorde (dedit in Ygars, n° XXVIII). Dans cette notice, il est d’abord fait mention de la donation d’un casal en alleu à Ygars, puis des redevances versées par un casal que l’abbaye tient in partinas ;nous pensons qu’il faut lire in Partinas, à Pardies. C’est sur le territoire de Pardies-Igaâc que se développa le bourg de Peyrehorade.
10. Saint Étienne de Alga (108) devenu Saint-Étienne-d’Orthe77.
Secteur III, sud du Gave
7 sur 77 (9,09 %)
1. Saint-Pierre de Sendos Juson (122) devient, par contamination avec Saint Vincent de Léren (123), Saint-Pé-de-Léren (Cassini).
2. Sainte Marie de Sendos Suson (121) devenue Sindos (Cassini), puis Saint-Dos.
3. Saint-Sébastien de Mured (147) devient Arros.
4. Saint Laurent de Brucue-Burucoa(184) sur la rive droite de la Bidouze devient Ilharre.
5. Sainte Marie de Bagad (170) devient Gabat. Bagad figure aussi dans deux autres listes d’églises du pays de Mixe (n° 160 et 161). Arnaud de Bagad prétend posséder le droit héréditaire de distribuer l’huile et le chrême (n° 162). En revanche, la paroisse de Gavat est attestée dans le cartulaire de Sorde entre 1147 et 1150 (n° CXLI) et Spanol de Gabat figure vers 1125 (n° LXXIX) sur une liste de fidéjusseurs du pays de Mixe.
6. Saint Michel de Ivarrart (181) devient Viellenave-sur-Bidouze.
7. Saint Sébastien de Beirie (182) devient Biscay.
Secteur IV, rive droite de l’Adour
5 églises sur 114, soit 4,38 %
1. Saint Vincent de Esquasse (190) est devenu Belhade. La paroisse de Baslade est attestée en 137678. Prior de Baslade cum annexa d’Argelox (1527).
2. Saint Vincent de Marzag-Marsacq (211) remplacé par Meilhan, du nom du château élevé sur cette paroisse. En 1287, Gensac Lambert donne par testament 10 sous à l’œuvre de Saint Barthélemy de Meilhan (A. D. Pyr.-Atl., E 225). Attesté en 1527.
3. Saint Michel de Juerere (258), de Gieurre (Complément, p. 358), d’Escalus (Cassini).
4. Saint Vincent de Maremne (285) devient Saint-Vincent-de-Tyrosse.
5. Saint Laurent de Terrejusan (292) devient Saint-Laurent (devenu de Gosse seulement en 1962).
En 1790, on assiste dans la majorité des cas à la transformation des paroisses en communes. Mais on procède aussi à des regroupements de paroisses : tantôt un seul nom est conservé – c’est la poursuite sous une autre forme du processus de disparition des églises puis des paroisses –, tantôt elles sont associées et les deux noms sont conservés (Saugnac-et-Cambran). Enfin, très rarement, la commune adopte un nom nouveau : ainsi Hon (1) devient Gaujacq. En 1527, il est fait état du recteur de Loye (pour Hon) et Gaujacq et sur l’état du XVIe siècle (A. D. Landes, G 67) de la paroisse de Hon et Gaujacq ; sur la carte de Cassini est portée une église à Hon et une chapelle à Gaujacq. Au cours du XIXe et du XXe siècle, le processus se poursuit par la fusion de communes avec ou sans maintien des noms de chaque commune et par des changements de nom. Les regroupements ont été réalisés selon des modalités et des rythmes variables et n’ont pas touché de la même façon toutes les parties de l’ancien diocèse.
Changements de titres
Nous avons entrepris un premier sondage portant sur les 242 églises présentes sur la carte de Cassini, en comparant leur titre à la fin du XIIe siècle, d’une part avec celui qui est porté sur la carte de J. de Font-Réaulx – Le diocèse de Dax, d’après les “Pouillés de la Province d’Auch” et autres documents (non précisés), Valence, 1968 –, qui propose les titres antérieurs à 1789, d’autre part, avec celui qui figure sur la liste des titres actuels donnée par J. Cabanot (Cartulaire, n° 174). Une comparaison entre ces deux dernières listes fait apparaître les changements intervenus au XIXe siècle. Mais il existe d’autres différences entre elles. En effet, la carte de J. de Font-Réaulx présente diverses lacunes – absence de seize paroisses79 et de titre pour huit autres80 –et propose parfois des titres qui différent soit de ceux du XIIe siècle, soit de ceux de la liste de J. Cabanot, dont il conviendra de rechercher l’origine81. Dans tous les autres cas, il y a concordance des titres entre les deux dernières listes.
Sur les 242 églises qui sont encore présentes sur la carte de Cassini, 43, soit 17,33 %, ont aujourd’hui un titre différent de celui du XIIe siècle, ce changement étant intervenu le plus souvent, semble-t-il, avant la fin du XVIIIe siècle. En effet, sauf exceptions que nous avons signalées, ces changements apparaissent déjà sur la carte de Font-Réaulx. Il ne s’agit là que d’une première approche.
Il conviendra en effet de préciser la date et les modalités de ces changements, dus probablement à des déplacements ou reconstructions d’églises ou à des déplacements du siège paroissial. Certaines églises ont ainsi changé deux fois de titre : celle de Saint-Palais est dédiée à saint Paul en 1312 (testament d’Arnaud-Raimond, vicomte de Tartas (A. D. Pyr.-Atl., E 225), puis à la Madeleine. Nous n’avons pas pris en compte dans ce nombre les dédicaces à Jean devenues toutes Jean-Baptiste, et cela avant 1790, et celles à Marie, devenues Notre-Dame avant 1790, et aujourd’hui, pour certaines d’entre elles, l’Assomption-Sault (48), Abet-Lahontan (82), Sendos (121), Sames (128), Suhast (136), Lapiste (140), Larribar (141), Ibarre (152), Gabat (170), Luxe (173), Bergouey (185). Mais d’autres titres ne doivent dater que du XIXe siècle : la Nativité remplace Adrien à Saint-Boës (68) – Font-Réaulx donne Notre-Dame ; le Sacré-Cœur-de-Jésus remplace Jean (Ostabat, 162) ; Saint Vincent de Paul remplace Pierre à Pouy (239), devenu Saint-Vincent-de-Paul.
Voici la liste de ces changements entre le XIIe siècle (Acte n° 174) et aujourd’hui (liste de J. Cabanot). Sauf mention contraire, ces changements figurent aussi sur la carte de J. de Font-Réaulx : Pierre remplace André (Bergouey, 6), Paul (Cassen, 21), Martin (Tercis, 47), Jean (Arsague, 67), Sever (Bérenx, 79), Félix (Béhasque, 139), Amand (Lesperon, 246). Pierre a remplacé Marie à Nassiet (51), indiqué par J. Cabanot ainsi que par Font-Réaulx, remplacé ensuite par Agathe. Font-Réaulx ne donne pas le titre de Bergouey (6), donne à Cassen (21) celui de Clair ; Pierre est aussi, selon Font-Réaulx, le titre de l’église de la paroisse nouvelle de Cauneille, héritière de celle de Saint Martin de Massignou.
Martin remplace Jean (Préchacq, 27), mais Font-Réaulx maintient le titre de Jean-Baptiste.
Notre-Dame : Notre-Dame remplace Vincent (Garrey, 32), la dédicace à l’Assomption Martin (Arancou, 130). Font-Réaulx ne donne pas de titre à Arancou. Nous nous demandons si le titre de l’Assomption qui remplace celui de Martin ne serait pas lié à la fusion des anciennes paroisses de Bergouey (Sainte-Marie, 185), Arancou et Viellenave (181).
Jacques remplace Marie (Laurède, 15) – Font-Réaulx donne le titre de Laurent à Laurède ; Jacques le Majeur remplace Christophe (Cassaber, 117), Martin (Sussaute, 133), Aginus (St-Yaguen, 212).
Laurent remplace Jean (Salles-Montgiscard, 78), Vincent (Larceveau, 156, absent sur la carte de Font-Réaulx), Girons (Carcarès, 227), Étienne (Thétieu, 238). Pierre et Paul remplacent Pierre (Habas, 90) – Font-Réaulx conserve Pierre. La Nativité remplace Adrien (Saint-Boës, 68) – Font-Réaulx donne Notre-Dame. Jean-Baptiste remplace Martin (Bunus, 148, absent sur la carte de Font-Réaulx), Vincent (Ponson, 216). Roch remplace Martin (Carcen, 215), mais Font-Réaulx donne les deux titres ; Sébastien remplace Vincent (Mixe, 255). Just et Pasteur remplacent Just (Saint-Just, 149), mais Font-Réaulx n’indique que Just.
Les nouveaux titres sont ceux de Barthélemy, la Madeleine, Agathe, Blaise, Justin, Lucie, la Nativité, Nicolas, Roch, auxquels s’ajoutent Quitterie et Maurice, titres des églises nouvelles de Commensacq et Laharie selon Font-Réaulx. On ne compte pas moins de huit églises dédiées désormais à Barthélemy, et huit autres à la Madeleine. On est frappé par le nombre et le caractère tardif des dédicaces à la Madeleine – aucune ne figure sur la liste de la fin du XIIe siècle –, qui se substituent à Vincent (Sescosse, devenu Castelnau-Chalosse, 4), Martin (Goos, 28) – Font-Réaulx ne porte pas Goos sur la carte du diocèse –, Marie (Clermont, 61, Port-de-Lanne,107 – mais Font-Réaulx conserve Notre-Dame dans les deux cas –, Sindères, 210), Saturnin (Ossages, 70), Palais (Saint-Palais, 138), André (Herm, 264). Même constat pour saint Barthélemy qui se substitue à Michel (Poyanne, 17), Marie (Baigts, 77) –, mais Font-Réaulx conserve la dédicace à Notre-Dame –, (Castets, 248), Pantaléon (Saint-Pandelon, 97), Léon (Saint-_ Léon, 101), Étienne (Ibarrolle, 154), Martin (Rion, 231, Taller, 247). Barthélemy devient aussi le titre de l’église de Meilhan qui remplace celle de Marzag dédiée à Vincent (211) (attesté en 1287 dans le testament de Gensac Lambert [A. D. Pyr.-Atl., E 225]). Selon Font-Réaulx, à Castets, Barthélemy est associé à Roch, à Saint-Pandelon à Pantaléon, à Saint-Lon à Léon ; à Taller (247), Font-Réaulx remplace Martin par Blaise. Il ajoute à cette liste : Bastennes (2) dédiée au XIIe siècle à Martin et Mouscardès (72) à Marie. En Marsan, trois paroisses seulement étaient dédiées à la Madeleine (Mont-de-Marsan, Bessaut et Bachen) et une seule à Barthélemy (Cazères, une bastide), dans les graves et les landes une seule à la Madeleine (Gastes), aucune à Barthélemy. Nous n’avons pas pour l’instant trouvé d’explication à l’expansion de ces deux titres dans le diocèse de Dax.
Autres changements : Agathe remplace Marie (Nassiet, 51) – Font-Réaulx donne Pierre comme titre. Blaise remplace Marie (Ousse, 200), mais Font-Réaulx donne comme titre Roch. Justin remplace Laurent (Argelouse, 189) – Font-Réaulx donne le titre de Saint André. Lucie remplace Vincent (Amorots, 175), Nicolas Jacques (Labenne, 296), Roch Martin (Carcen, 215), mais Font-Réaulx conserve les deux titres. Selon Font-Réaulx, Hippolyte remplace Jean-Baptiste à Lahosse (12).
S’agissant des paroisses dont le nom a changé à la suite d’une restructuration de l’habitat, il y a eu une seule fois un changement de titre, à Saint-Vincent d’Escosse devenu Castelnau-Chalosse (Sainte Madeleine). Mais le maintien est, semble-t-il, la règle : Gueites-Caupenne (7) (Pierre) ; Oiosses-Montfort (14) (Pierre) ; Orrau-Gamarde (29) (Pierre) ; Cerm-Mimbaste (62) (Jean) ; Lelane-Castelsarrazin (57) (Saturnin) ; Salles-Montgiscard (78) (Jean) ; Arthous-Hastingues (125) (Marie).
Les nouvelles dédicaces se partagent également entre des titres déjà bien répandus dans le diocèse (21 cas) et des titres nouveaux (22 cas) : dans le premier groupe, nous trouvons des dédicaces à Pierre (six cas) ; Jacques le Majeur (quatre, mais deux paroisses nouvelles Estibeaux et Labouheyre ont aussi leur église dédiée à Jacques le Majeur) ; Laurent (quatre), Notre-Dame (trois), Martin, le Baptiste, Pierre et Paul, Just et Pasteur (un). Si l’on compare les nouvelles titulatures à celles qui ont disparu, on peut faire trois constatations : Vincent (-6), Martin (+1, -7) et Marie (+3, -8) sont les perdants de ces changements. S’agissant de Vincent le changement se fait au profit de dédicaces anciennes (Marie [2 fois]), Laurent ou Jean-Baptiste) ou nouvelles (Lucie et Sébastien) ; pour Martin, surtout au profit de saints nouvellement honorés dans le diocèse (la Madeleine, Barthélemy [2 fois], Roch), mais aussi de titres anciens (Jacques, Pierre, Jean-Baptiste) ; pour Marie, presque uniquement au profit de nouveaux saints (La Madeleine [3 fois], Barthélemy [2 fois], Blaise, Agathe, enfin Jacques), mais quatre églises nouvelles l’ont adoptée : Lahontan, probablement à cause du voisinage de Notre-Dame d’Abet, d’abord succursale de Lahontan, puis rattachée à cette commune, Bellocq, Labastide-Villefranche et Mano. En revanche, la popularité de Pierre (+ 7) ne se dément pas et celle de Jacques (+ 4, + 2) s’accroît.
Les paroisses nouvelles créées depuis le XIIIe siècle ont été dédiées, selon J. de Font-Réaulx, à : Notre-Dame : Mano, Bellocq, Lahontan ; Quitterie et Blaise : Commensacq ; Jacques, Fabien et Sébastien : Labouheyre ; Maurice : Laharie ; Barthélemy : Saint-Barthélemy ; Laurent : Audon ; Pierre : Cauneille ; l’Ascension : Labastide-Villefranche ; Jacques le Majeur : Estibeaux ; Nicolas : Capbreton. Il manque Harambels et Auterrive.
Telles sont les premières observations que l’on peut faire sur les modifications qui ont affecté le réseau paroissial du diocèse de Dax du début du XIIIe siècle jusqu’à sa suppression. Il s’agit là d’une première approche laissant nombre de questions en suspens. Il conviendra donc d’affiner la chronologie et les modalités de l’évolution du tissu paroissial – disparitions et créations de paroisses et dénominations nouvelles – et des titres des églises. Grâce aux données initiales dont on dispose, il sera possible d’entreprendre de manière méthodique une étude qui pourrait servir de référence à des recherches de même nature sur les diocèses voisins. Mais on devra avoir toujours présent à l’esprit que, sur les 300 églises recensées vers 1180, 58 avaient disparu dès le début du XVIe siècle et que, sur les 242 qui restaient, 43 avaient déjà changé ou allaient changer de titre. Voilà qui ne peut qu’inciter à la prudence pour des recherches fondées sur des listes de paroisses plus récentes et mal documentées. Il est clair, d’autre part, que l’enquête ne saurait s’arrêter à la fin de l’Ancien Régime. Le passage du réseau paroissial de 1789 au réseau communal, la restauration du culte dans le cadre du Concordat, la restructuration communale toujours en cours, constituent autant de thèmes dont l’étude présente un intérêt tout particulier dans le cas du diocèse de Dax, compte tenu de la qualité des données initiales. Nous pensons enfin que les conclusions d’une telle étude alimenteront de manière appréciable la réflexion sur la mise en place du réseau ecclésial avant l’an Mil.
Les églises du diocèse de Dax à la fin du XIIe siècle
d’après l’acte n° 174 du Liber rubeus
N.B. Le nom de la commune indiqué entre parenthèses est en caractères romains quand il s’agit de l’église paroissiale actuelle, en italiques dans le cas contraire.
Nomina ecclesiarum hujus episcopatus
Sancta Maria Aquensis
Entre l’Adour et le Luy
| I. | 1. Sancta Maria de Fono (Gaujacq) | |
| 2. Sanctus Martinus de Arrimblar (Bastennes) | ||
| 3. Sanctus Petrus de Donzag (Donzacq) | ||
| 4. Sanctus Vincentius de Sescossa (Castelnau-Chalosse) | ||
| 5. Sanctus Severus de Arrigran (Poyartin) | ||
| II. | 6. Sanctus Andreas de Bergui (Bergouey) | |
| 7. Sanctus Martinus de Gueites (Caupenne) | ||
| 8. Sanctus Johannes de Lanelug (Maylis) | ||
| 9. Sanctus Laurentius de Guarriges (Caupenne) | ||
| 10. Sancta Maria de Bads (Baigts) | ||
| 11. Sanctus Johannes de Giebred (Gibret) | ||
| 12. Sanctus Johannes de Lefosse (Lahosse) | ||
| 13. Sanctus Stephanus de Navosse (Nousse) | ||
| 14. Sanctus Petrus de Oiosses (Montfort-en-Chalosse) | ||
| III. | 15. Sancta Maria de Laurede (Laurède) | |
| 16. Sanctus Martinus de Lorken (Lourquen) | ||
| 17. Sanctus Michael de Pujane (Poyanne) | ||
| 18. Sanctus Johannes de Sales (Poyanne) | ||
| 19. Sancta Maria de Onard (Onard) | ||
| 20. Sanctus Georgius de Auribad (Saint-Geours-d’Auribat) | ||
| 21. Sanctus Paulus de Cassen (Cassen) | ||
| 22. Sanctus Laurentius de Loer (Louer) | ||
| 23. Sanctus Petrus de Lierr (Saint-Jean-de-Lier) | ||
| 24. Sanctus Johannes de Paulid (Saint-Jean-de-Lier) | ||
| 25. Sanctus Vincentius de Lierr (Vicq-d’Auribat) | ||
| 26. Sanctus Martinus de Gavosse (Gousse) | ||
| 27. Sanctus Johannes de Pressag (Préchacq-les-Bains) | ||
| IV. | 28. Sanctus Martinus de Gos (Goos) | |
| 29. Sanctus Petrus de Orrau (Gamarde-les-Bains) | ||
| 30. Sanctus Germanus de Agyrizi (Poyartin) | ||
| 31. Sanctus Laurentius de Ordise (Sort-en-Chalosse) | ||
| 32. Sanctus Vincentius de Garrei (Garrey) | ||
| 33. Sanctus Martinus de Ostou (Sort-en-Chalosse) | ||
| 34. Sanctus Saturninus de Cambran (Saugnacq-et-Cambran) | ||
| 35. Sanctus Petrus de Saunag (Saugnacq-et-Cambran) | ||
| 36. Sanctus Petrus de Gasoste (Hinx) | ||
| 37. Sanctus Andreas de Finibus (Hinx) | ||
| 38. Sancta Eugenia de Cantressa (Candresse) | ||
| 39. Sanctus Stephanus de Bedoiosse (Narrosse) | ||
| 40. Sanctus Petrus deu Big (Dax) | ||
| 41. Sancta Maria de Ax (Dax) | ||
| 42. Sanctus Vincentius de Ax (Dax) | ||
| 43. Sanctus Martinus de Seieressa (Seyresse) | ||
| 44. Sanctus Petrus de Uria (Œyreluy) | ||
| 45. Sanctus Martinus de Saubanag (Dax) | ||
| 46. Sancta Crux de Bilord (Tercis-les-Bains) | ||
| 47. Sanctus Martinus de Terces (Tercis-les-Bains) |
Entre le Luy et le Gave
| V. | 48. Sancta Maria de Saut (Sault-de-Navailles) | |
| 49. Sanctus Martinus de Perilon (Sault-de-Navailles) | ||
| 50. Sanctus Michael de Crastes (Bonnegarde) | ||
| 51. Sancta Maria de Necit (Nassiet) | ||
| 52. Sanctus Andreas de Montcluc (Sault-de-Navailles) | ||
| 53. Sanctus Vincentius de Marpaps (Marpaps) | ||
| 54. Sanctus Petrus de Laki (Bonnegarde) | ||
| 55. Sanctus Martinus de Artigaus (Amou) | ||
| 56. Sanctus Petrus de Mor (Amou) | ||
| 57. Sanctus Saturninus de Lelane (Castel-Sarrazin) | ||
| 58. Sancta Maria de Pomarers (Pomarez) | ||
| 59. Sanctus Petrus de Beirie (Pomarez) | ||
| 60. Sanctus Martinus de Osord (Ozourt) | ||
| 61. Sancta Maria de Clarmont (Clermont) | ||
| 62. Sanctus Johannes de Cerm (Mimbaste) | ||
| 63. Sanctus Martinus de Beord (Pouillon) | ||
| VI. | 64. Sanctus Johannes de Sales Pizou (Sallespisse) | |
| 65. Sancta Maria de Casted (Bonnut) | ||
| 66. Sanctus Martinus de Bonut (Bonnut) | ||
| 67. Sanctus Johannes de Arzaage (Arsagué) | ||
| 68. Sanctus Adrianus de Sambuis (Saint-Boës) | ||
| 69. Sanctus Gerontius de Lefosse (Saint-Girons) | ||
| 70. Sanctus Saturninus de Ossadges (Ossages) | ||
| 71. Sanctus Petrus de Til (Tilh) | ||
| 72. Sancta Maria de Mut (Mouscardès) | ||
| VII. | 73. Sanctus Petrus de Ortes (Orthez) | |
| 74. Sanctus Loberius de Frondui (Sallespisse) | ||
| 75. Sanctus Andreas de Villa Nova (Orthez) | ||
| 76. Sanctus Martinus de Casted Tarbe (Orthez) | ||
| 77. Sancta Maria de Bads (Baigts-de-Béarn) | ||
| 78. Sanctus Johannes de Sales (Salles-Mongiscard) | ||
| 79. Sanctus Severus de Berencs (Bérenx) | ||
| 80. Sanctus Anianus de Arromous (Puyoô-Bellocq-Ramous) | ||
| 81. Sanctus Johannes de Puiou (Puyoô-Bellocq-Ramous) | ||
| 82. Sanctus Petrus de Faisencs (Lahontan) | ||
| 83. Sancta Maria de Aved (Lahontan) | ||
| 84. Sanctus Ciricus de Arribere Gaver (Saint-Cricq-du-Gave) | ||
| 85. Sanctus Stephanus de Plies (Habas) | ||
| 86. Sanctus Johannes de Pui Sent Joan (Labatut) | ||
| 87. Sanctus Romanus de Labatud (Labatut) | ||
| 88. Sanctus Vincentius de Bortes (Cauneille ?) | ||
| 89. Sanctus Martinus de Massanono (Cauneille) | ||
| VIII. | 90. Sanctus Petrus de Favars (Habas) | |
| 91. Sanctus Johannes de Mizon (Misson) | ||
| 92. Sanctus Martinus de Polione (Pouillon) | ||
| 93. Sanctus Johannes de Pui Manzadiu (Poujllon) | ||
| 94. Sanctus Jacobus de Fore (Pouillon) | ||
| 95. Sanctus Laurentius de Gars (Gaas) | ||
| 96. Sanctus Michael de Benessa (Bénesse-lès-Dax) | ||
| 97. Sanctus Pantaleon (Saint-Pandelon) | ||
| 98. Sancta Maria de Moros (Heugas) | ||
| 99. Sancta Maria de Canota (Cagnotte) | ||
| 100. Sancta Maria de Belus (Bélus) | ||
| 101. Sanctus Leo de Avorta (Saint-Lon-les-Mines) | ||
| 102. Sanctus Johannes de Siest (Siest) | ||
| 103. Sanctus Petrus de Orist (Orist) | ||
| 104. Sanctus Saturninus de Pui (Pey) | ||
| 105. Sanctus Martinus de Pardies (Peyrehorade) | ||
| 106. Sanctus Petrus de Avorte Bile (Orthevielle) | ||
| 107. Sancta Maria de Lane (Port-de-Lanne) | ||
| 108. Sanctus Stephanus de Alga (Saint-Étienne-d’Orthe) |
Au sud du Gave
| IX. | 109. Sanctus Vincentius de Salinis (Salies-de-Béarn) | |
| 110. Sanctus Martinus (Salies-de-Béarn) | ||
| 111. Sancta Trinitas (Salies-de-Béarn) | ||
| 112. Sanctus Andreas (Salies-de-Béarn) | ||
| 113. Sanctus Sebastianus de Salinis (Salies-de-Béarn) | ||
| 114. Sancta Maria de Cledes (Salies-de-Béarn) | ||
| 115. Sanctus Johannes de Castanede (Castagnède) | ||
| 116. Sanctus Stephanus de Carressa (Carresse-Cassaber) | ||
| 117. Sanctus Christoforus de Cassavero (Carresse-Cassaber) | ||
| 118. Sanctus [Martin]us de Mizon (Sorde-l’Abbaye) | ||
| 119. Sanctus Johannes de Sordua (Sorde-l’Abbaye) | ||
| X. | 120. Sanctus Johannes de Escos (Escos) | |
| 121. Sancta Maria de Sendos Suson (Saint-Dos) | ||
| 122. Sanctus Petrus de Sendos Juson (Saint-Pé-de-Léren) | ||
| 123. Sanctus Vincentius de Leren (Léren) | ||
| 124. Sanctus Andreas de Urdassen (Sorde-l’Abbaye) | ||
| 125. Sancta Maria de Artos (Hastingues) | ||
| 126. Sancta Maria de Uria (Œyregave) | ||
| 127. Sancta Maria de Urdunos (Labastide-Villefranche) | ||
| 128. Sancta Maria de Sames (Sames) | ||
| 129. Sanctus Martinus de Camer (Came) | ||
| 130. Sanctus Martinus deAranco (Bergouey-Arancou-Viellenave) | ||
| XI. | 131. Sanctus Petrus de Camono (Aïcirits-Camou-Suhast) | |
| 132. Sanctus Johannes de Arbut (Arbouet-Sussaute) | ||
| 133. Sanctus Martinus de Sosaute (Arbouet-Sussaute) | ||
| 134. Sanctus Petrus de Silegue (Arbérats-Sillègue) | ||
| 135. Sanctus Laurencius de Arberaz (Arbérats-Sillègue) | ||
| 136. Sancta Maria de Su[h]ast (Aïcirits-Camou-Suhast) | ||
| 137. Sanctus M[a]rtinus de Assiriz (Aïciritz-Camou-Suhast) | ||
| 138. Sanctus Pelagius (Saint-Palais) | ||
| 139. Sanctus Felix de Be[ha]schen (Béhasque-Lapiste) | ||
| 140. Sancta Maria de Lepiste (Béhasque-Lapiste) | ||
| 141. Sancta Maria de L[ar]reiva[re] (Larribar-Sorhapuru) | ||
| 142. Sanctus Martinus de Sorhapurru (Larribar-Sorhapuru) | ||
| 143. Sanctus Petus de Uhar[t] (Uhart-Mixe) | ||
| 144. Sanctus Stephanus de Aranchiis (Arhansus) | ||
| 145. Sanctus Petrus de Judsue (Juxue) | ||
| 146. Sancta Gratia de Asurdoi (Juxue) | ||
| 147. Sanctus Sebastianus de Mured (Larceveau-Arros-Cibits) | ||
| 148. Sanctus Mar[t]inus de Bunos (Bunus) | ||
| 149. Sanctus Justus de Equize (Saint-Just-Ibarre) | ||
| 150. Sanctus Salvator de Iriundo (Saint-Just-Ibarre) | ||
| 151. Sanctus Jacobus (Saint-Just-Ibarre) | ||
| 152. Sancta Maria de lvarre (Saint-Just-Ibarre) | ||
| 153. Sanctus Petrus de Oste (Hosta) | ||
| 154. Sanctus Stephanus de Ivarrole (Ibarrole) | ||
| 155. Sanctus Andreas de Civiz (Larceveau-Arros-Cibits) | ||
| 156. Sanctus Vincentius de Larcevau (Larceveau-Arros-Cibits) | ||
| 157. Sancta Maria de Burunce (Larceveau-Arros-Cibits) | ||
| 158. Sancta Maria de Utzuat (Larceveau-Arros-Cibits) | ||
| 159. Sanctus Ciprianus de 01 de Tasson (Lantabat) | ||
| 160. Sanctus Stephanus de Mendiburue (Lantabat) | ||
| 161. Sanctus Martinus de Landebad (Lantabat) | ||
| 162. Sanctus [Johannes] de Ostebad (Ostabat -Asme) | ||
| 163. Sanctus Martinus de Orzachoe (Orsanco) | ||
| 164. Sanctus Saturninus de Jenzane (Orsanco) | ||
| 165. Sanctus Julianus de Beirie (Beyrie-sur-Joyeuse) | ||
| 166. Sanctus Michael de Erem (Beyrie-sur-Joyeuse) | ||
| 167. Sanctus Felix de Garris (Garris) | ||
| 168. Sanctus Petrus de Onas (Amendeuix-Oneix) | ||
| 169. Sanctus Johannes de Mindus (Amendeuix-Oneix) | ||
| 170. Sancta Maria de Bagad (Gabat) | ||
| 171. Sanctus Martinus de Lavez (Labets-Biscay) | ||
| 172. Sanctus Martinus de Alzumbeiraute (Luxe-Sumberraute) | ||
| 173. Sancta [M]aria de Lucse (Luxe-Sumberraute) | ||
| 174. Sanctus Petrus de Bigios (Béguios) | ||
| 175. Sanctus Vincentius de Maroz (Amorots-Succos) | ||
| 176. Sanctus Martinus de Trussecalau (Amorots-Succos) | ||
| 177. Sanctus Johannes de Oleger (Orègue) | ||
| 178. [Sanctus Petrus de Arraute] (Arraute-Charritte) | ||
| 179. Sanctus Stephanus de Manzberraute (Masparraute) | ||
| 180. Sanctus Johannes de Sarricte (Arraute-Charritte) | ||
| 181. Sanctus Michael de Ivarrart (Viellenave-sur-Bidouze) | ||
| 182. Sanctus Sebastianus de Beirie (Labets-Biscay) | ||
| 183. Sanctus Salvator de Maugorre (Labets-Biscay) | ||
| 184. Sanctus Laurentius de Brucue (Ilharre) | ||
| 185. Sancta Maria de Bergui (Bergouey) | ||
| 186. Sanctus Jacobus de Bidassen (Bidache) |
Au nord de l’Adour
| XII. | 187. Sanctus Petrus de Calen (Callen) | |
| 188. Sanctus Johannes de Sore (Sore) | ||
| 189. Sanctus Laurentius de Argelosse (Argelouse) | ||
| 190. Sanctus Vincentius de Esquasse (Belhade) | ||
| 191. Sanctus Petrus de Biganono (Moustey) | ||
| 192. Sanctus Johannes de Frassied (Pissos) | ||
| 193. Sanctus Martinus de Tronzag (Trensacq) | ||
| 194. Sanctus Michael de Sabres (Sabres) | ||
| 195. Sanctus Laurentius de Luclone (Luglon) | ||
| XIII. | 196. Sanctus Martinus de Onei (Saint-Martin-d’Oney) | |
| 197. Sanctus Saturninus de Biveste (Ygos-Saint-Saturnin) | ||
| 198. Sanctus Petrus de Ygos (Ygos-Saint-Saturnin) | ||
| 199. Sanctus Johannes de As Susan (Ousse-Suzan) | ||
| 200. Sancta Maria de Ose (Ousse-Suzan) | ||
| 201. Sancta Maria de Arangossa (Arengosse) | ||
| 202. Sancta Maria de Besauduno (Arengosse) | ||
| 203. Sanctus Petrus de Baielonke (Beylongue) | ||
| 204. Sanctus Simeon (Beylongue) | ||
| 205. Sanctus Severus de Villa Nova (Villenave) | ||
| 206. Sancta Maria de Montoliu (Arjuzanx) | ||
| 207. Sanctus Johannes de As Juzan (Arjuzanx) | ||
| 208. Sanctus Petrus de Morcencz (Morcenx) | ||
| 209. Sanctus Martinus de Garrosse (Garrosse) | ||
| 210. Sancta Maria de Sinzeres (Sindères) | ||
| XIV. | 211. Sanctus Vincentius de Marzag (Meilhan) | |
| 212. Sanctus Aginus (Saint-Yaguen) | ||
| 213. Sancta Crux de Podio (Carcarès -Sainte-Croix) | ||
| 214. Sanctus Petrus de Podio (Carcarès-Sainte-Croix) | ||
| 215. Sanctus [Ma]rtinus de [C]arcen (Carcen-Ponson) | ||
| 216. Sanctus Vin[c]entius de Ponson (Carcen-Ponson) | ||
| 217. Sanctus Petrus d[e] Begar (Bégaar) | ||
| XV. | 218. Sanctus Martinus de Gaven (Gouts) | |
| 219. Sanctus Petrus de Barn[s] (Tartas) | ||
| 220. Sanctus Genesius (Tartas) | ||
| 221. Sanctus Martinus de Goz (Gouts) | ||
| 222. [Sanctus] Johannes de Cocose (Tartas) | ||
| 223. Sanctus Petrus de Podio (Tartas) | ||
| 224. Sanctus Leo (Tartas) | ||
| 225. Sanctus Vincentius de Casted (Tartas) | ||
| 226. Sanctus Petrus de Mazeres (Tartas) | ||
| 227. Sanctus Gerontius de Carcarers (Carcarès-Sainte-Croix) | ||
| 228. Sancta Eugenia (Tartas) | ||
| 229. Sanctus Martinus de Tartas (Tartas) | ||
| 230. Sanctus Jacobus de Tartas (Tartas) | ||
| XVI. | 231. Sanctus Martinus de Arrione (Rion-des-Landes) | |
| 232. Sanctus Johannes de Luke (Laluque) | ||
| 233. Sanctus Petrus de Bost (Boos) | ||
| 234. Sanctus Petrus de Lesgor (Lesgor) | ||
| 235. [Sanctus] Caprasius de Pontos (Pontonx) | ||
| 236. Sancta Eugenia de Ponto[s] (Pontonx) | ||
| 237. Sanctus Andreas de Gorberar (Gourbera) | ||
| 238. Sanctus Stephanus de Teti[u] (Thétieu) | ||
| 239. Sanctus Petrus de Podio (Saint-Vincent-de-Paul) | ||
| XVII. | 240. Sancta Maria de Ussous (Ychoux) | |
| 241. Sanctus Petrus de Luna (Luë) | ||
| 242. Sanctus Johannes de Sonencs (Pontenx-les-Forges) | ||
| 243. Sanctus Martinus de Escorce (Escource) | ||
| 244. Sanctus Johannes de Onessa (Onesse-et-Laharie) | ||
| 245. Sanctus Petrus de Arrast (Lesperon) | ||
| 246. Sanctus Amandus de Lesperon (Lesperon) | ||
| XVIII. | 247. Sanctus Martinus de Taleir (Taller) | |
| 248. Sancta Maria de Casted (Castets) | ||
| 249. Sanctus Petrus de Favars (Castets) | ||
| 250. Sanctus Martinus de Linsa (Linxe) | ||
| 251. Sanctus Petrus de Escalius (Saint-Michel-Escalus) | ||
| 252. Sanctus Johannes de Biele (Vielle-Saint-Girons) | ||
| 253. Sanctus Gerontius de Lest (Vielle-Saint-Girons) | ||
| 254. Sanctus Gerontius deu Camp (Vielle-Saint-Girons) | ||
| 255. Sanctus Vincentius de Mixa (Lit-et-Mixe) | ||
| 256. Sanctus Martinus de Le Isle (Lit-et-Mixe) | ||
| 257. Sancta Maria de Lit (Lit-et-Mixe) | ||
| XIX. | 258. Sanctus Michael de Juerere (Saint-Michel-Escalus) | |
| 259. Sanctus Saturninus de Laon (Léon) | ||
| 260. Sanctus Laurentius de Mar (Moliets-et-Maâ) | ||
| 261. Sancta Maria de Molieds (Moliets-et-Maâ) | ||
| 262. Sanctus Clemens de Mazanges (Messanges) | ||
| 263. Sanctus Johannes Esiur (Azur) | ||
| 264. Sanctus Andreas de Cerm (Herm) | ||
| 265. Sancta Maria de Larbiei (Herm) | ||
| 266. Sanctus Laurentius de Mengar (Saint-Paul-lès-Dax) | ||
| 267. Sanctus Paulus (Saint-Paul-lès-Dax) | ||
| 268. Sancta Maria de Agguade (Saint-Paul-lès-Dax) | ||
| 269. Sanctus Salvator de Kilag (Saint-Paul-lès-Dax) | ||
| XX. | 270. Sanctus Johannes de Mers (Mées) | |
| 271. Sancta Eulalia de Engomeir (Angoumé) | ||
| 272. Sanctus Johannes de Arribeire (Rivière-Saas-et-Gourby) | ||
| 273. Sanctus Johannes de Susei (Saubusse) | ||
| 274. Sancta Fides de Aiossa (Josse) | ||
| 275. Sanctus Georgius de Maredme (Saint-Geours-de-Maremne) | ||
| 276. Sancta Maria de Maiesc (Magescq) | ||
| 277. Sanctus Martinus de Orgossa (Soustons) | ||
| 278. Sanctus Petrus de Sostono (Soustons) | ||
| 279. Sanctus Severus de Atossa (Tosse) | ||
| 280. Sanctus Martinus de Oroch (Seignosse) | ||
| 281. Sanctus Andreas de Sinossa (Seignosse) | ||
| 282. Sanctus Stephanus de Souz (Soorts-Hossegor) | ||
| 283. Sanctus Petrus de Angressa (Angresse) | ||
| 284. Sancta Maria de Saubiono (Saubion) | ||
| 285. Sanctus Vincentius de Maredme (Saint-Vincent-de-Tyrosse) | ||
| 286. Sanctus Martinus de Benessa (Bénesse-Maremne) | ||
| XXI. | 287. Sanctus Johannes de [M]arzag (Saint-Jean-de-Marsacq) | |
| 288. Sanctus Petrus de Saubrige (Saubrigue) | ||
| 289. Sanctus Martinus de Oreso (Orx) | ||
| 290. Sanctus Martinus de Fieno (Saint-Martin-de-Hinx) | ||
| 291. Sancta Maria de Gonossa (Sainte-Marie-de-Gosse) | ||
| 292. Sanctus Laurentius de Tem ; jusan (Saint-Laurent-de-Gosse) | ||
| 293. Sanctus Stephanus de Biarrote (Biarrotte) | ||
| 294. Sanctus Petrus de Biudos (Biaudos) | ||
| 295. Sanctus Andreas de Signano (Saint-André-de -Seignanx) | ||
| 296. Sanctus Jacobus de Lebene (Labenne) | ||
| 297. Sanctus Martinus de Signano (Saint-Martin-de-Seignanx) | ||
| 298. Sanctus Petrus de Ondres (Ondres) | ||
| 299. Sanctus Vincentius de Tarnos (Tarnos) | ||
| 300. Sanctus Stephanus de Laburdi ripa (Bayonne) |
Notes
- Pour les donations, à deux exceptions près, l’église de Saint-Faust de Lac (acte n° 14) et celle de Saint Sernin de Sengresse (acte n° 58).
- Les actes du cartulaire sont indiqués par leur numéro dans l’édition (n°). Le chiffre – exemple : (1) – qui suit chaque nom d’église est celui du rang de l’église sur la liste des églises du diocèse (acte n° 174). Les actes du cartulaire de Sorde sont indiqués par un numéro en chiffres romains – exemple : (n° LXX).
- Nous renvoyons pour l’ensemble des problèmes ayant trait aux limites du diocèse à l’acte n° 152 du Livre rouge et aux notes infrapaginales de la traduction, ainsi qu’à celles de l’acte n° 1. Mais on peut aussi se reporter à abbé A. Degert, Histoire des évêques de Dax,Paris, 1903, p. 57-66 et 81-90.
- La liste des paroisses qui constituaient ces deux pays, tous deux inclus plus tard dans le bailliage de Sauveterre, figure dans P. Raymond, Dictionnaire topographique du département des Basses-Pyrénées,Paris, 1863, p. 67 et 141. La Soule et ces deux pays sont qualifiés de dioceses dans l’acte n° 152.
- Pour tout ce qui concerne le différend entre les évêques de Dax et de Bazas il convient de se reporter à l’acte n° 152, ainsi qu’à J.-B. Marquette, “Note sur la lutte entre les évêques d’Agen et de Bazas au XIIe siècle”, Revue historique de Bordeaux, juillet-décembre 1962, p. 145-156. La Chronique de Bazas (Chronicon vasatense)a été publiée dans les Archives historiques de la Gironde, Bordeaux, 1874, t. XV ; pour Dax, p. 25 et 27.
- Le prieuré-hôpital fut fondé par Pierre, vicomte de Béarn, à la demande du curé de Sendos, probablement le vendredi 1er mai 1153. Les éléments de la date qui nous est connue par la Gallia Christiana (t. 1, p. 173) et par P de Marca, Histoire de Béarn, Réimpr. de l’édition de Pau, 1894-1912, t. 11, p. 140 sont contradictoires. Cf. J. de Jaurgain, La Vasconie, Pau, 1898 (1979), t. II, p. 550, note 5.
- M. Jean Cabarrot a procédé à l’identification du site de chacune des trois cents églises. Pour apprécier la pertinence de ses conclusions il convient de se reporter aux notes qui accompagnent la traduction de l’acte n° 174 du Livre rouge.
- Nous renvoyons le lecteur à la carte hors-texte. Les itinéraires sont numérotés de I à XXI. Les noms des églises figurant sur cette carte sont ceux de la liste générale (n° 174). Chaque nom est précédé du numéro d’ordre de l’église sur cette liste que nous considérons désormais comme un numéro d’identification pour toutes les recherches ultérieures. Mais dans le cours de l’exposé, nous désignerons ces églises par leur nom en français, y compris pour les toponymes lorsqu’ils ont été identifiés.
- A. Degert, Histoire des évêques de Dax, op. cit., p. 86-87. Dans le diocèse d’Aire, c’est entre 1135 et 1141 qu’apparaissent les archidiacres de Marsan et de Tursan (A. Degert, Histoire des évêques d’Aire, Paris, 1908, p. 52 et suiv.). Dans celui de Bordeaux, dès 1097, on compte trois archidiacres ; c’est en 1122 qu’apparaissent les archidiacres de Cernès et de Blaye, puis, plus tard, l’archidiaconé de Médoc (Histoire de Bordeaux. Bordeaux Médiéval I, sous la direction de Charles Higounet, Bordeaux, 1963, p. 103).
- Capellam consecrari in villa quę dicitur Torta de parrochia Sancti Vincentii (n° 140) ; duos homines in parrochia Sanctę Marię de Maiesc, in villa quę dicitur Mont Salier (n° 38) ; [hominem] in villa quę dicitur Calzorn que est in parrochia Sancti Johannis de Fossa et unam lausedad in villa quę vocatur Fossad, quę est in parrochia Sanctę Marię de Laureda (n° 59).
- In parrochia Sancti Petri de Lier, quemdam pagesium, scilicet lo casau Bernard Condom (n° 60) ; in quodam pagesio qui est in parrochia Sancti Martini de Ostou, scilicet in casali deu Laguaz (n° 79) ; duos homines, unum in parrochia Sancti Micahelis de Benessa, lo casau scilicet de Colomers, et alterum in parrochia Sancti Petri de Podio, lo casau Vitalis de Podio (n° 124) ;partem suam pomariorum, et terrę quam habebat in parrochia Sancti Martini de Fien, in duobus lacis, a Bafunole scilicet atque a Beirest (n° 28) ; duos homines de Gueites, in parrochia de Pui Manzadiu (n° 69) – seul cas recensé où le titre de l’église est absent.
- Unum decimarium, scilicet Soutrosse, obtimum omnium illorum qui sunt in parrochia Sancti Petri (de Gasoste) (n° 74) ; duos decimarios [in parrochia Sancti Petri de Ortes] scilicet lo casau de Bedad atque de Camou (n° 100).
- Quartam partem tocius decime deu Castellion in parrochia de Casted Bresque (n° 138 bis).
- In unaquaque domo parrochię (Sancti Geroncii deu Camp) (n° 47).
- Agertus de Big de Sancto Stephano de Laburdi Ripa (n° 21) ; duos pagesios in Orist (n° 48) ; quendam pagesium in Navossa (n° 70).
- Terra quę est apud Sanctum Jacobum de Polione (n° 119) ; casalem unum paduencialem in Engolmer… qui dicitur Aurfile (n° 41) ; illam terram quam habebat in Tirossa (n° 45), viridarium quod habebant in Cambrano (n° 80).
- Arceutum et pastum Sancti Martini Polionensis (n° 120).
- Nonam partem decimç Sancti Juliani de Born (n° 45) ; medietatem decimę totius Sancti Andreę de Finibus (n° 75) – dans ces deux cas, on pourrait déjà se trouver en présence d’hagiotoponymes – ; totam decimam quę ad se pertinebat Sancti Johannis de Giebred (n° 64) ; suam partem decimę Sancti Petri de Oiosses (n° 73) ; sextam partem omnium decimarum de Narrossa et de Bediossa (n° 138 bis).
- Guillelmus, sacerdos de Sancto Vincentio de Tirossa (n° 34) ; capellanus Sancti Clementis de Mazanges (n° 44).
- Capellanus de Arribeire (n° 40) ; Petrus de Engomer, capellanus Sanctę Eulalię (n° 42) ; Guillelmus, presbiter de Donzag (n° 65) ; Fortunius, presbiter de Sescosse (n° 66).
- Le cimetière est considéré comme le complément institutionnel de l’église, mais il est rarement mentionné : ainsi l’évêque Guillaume donne-t-il à sa cathédrale l’église Saint Pierre de Vicq avec son cimetière (n° 86). C’est au cimetière de sa paroisse qu’un paroissien doit être enseveli : ainsi Tourton de Saint-Paul-lès-Dax se voit-il interdire l’église et le cimetière (n° 141) et Galinde du Puy reçoit pour lui et son épouse la possibilité d’être ensevelis dans le cloître de Dax, à moins qu’ils ne préfèrent reposer dans leur propre paroisse (in propria parrochia, n° 110). Les cimetières et tout ce qu’ils renferment sont inclus dans les statuts de paix (n° 142) ; dans celui de Saint-Girons-du-Camp se trouvaient des maisons (domus, n° 173), dans celui de Bénesse, des pommiers (Sorde, n° LXIII). Le terme de cimiterium peut aussi être entendu comme droit de sépulture, dont l’accaparement dénoncé par Alexandre III (n° 146) est bien attesté à Saint-Girons-du-Camp (n° 47).
- Voir édition du Livre rouge, note 201.
- Selon J.-B. Orpustan, Haran est une cacographie pour Arrain, comme en témoignent les nombreuses mentions de cette maison noble. Ajoutons que, selon Cassini, Haran se trouverait en Soule dans la paroisse de Berraute, ce qui est une erreur. Haran se trouve dans la commune de Béhasque-Lapiste en Mixe.
- Nous avons relevé d’autres exemples possibles d’églises non recensées sur la liste générale : c’est le cas de celle de Narrosse absente de cette liste, mais qui existait en 1260, desservie alors par Guillaume de Bagad, recteur des églises de Narrosse et Bédiosse (n° 138 bis), celle-ci bien attestée en revanche à la fin du XIIe siècle (Saint Étienne de Bédoiosse, 39). Probablement dès le XVIe siècle, le nom de Bedoiosse a disparu au profit de celui de Narrosse, seule église attestée sur la carte de Cassini. Il semblerait que l’église de Narrosse ait été abandonnée et que celle de Bedoiosse ait pris le nom de Narrosse, qui est devenu celui de la paroisse, puis de la commune actuelle (notes 673-674, 1079). Deux hypothèses peuvent être avancées : ou bien, comme le suggère l’abbé Foix, Narrosse était à l’origine une grange prémontrée, ou bien une église aussi ancienne que celle de Bédoiosse. Autre exemple, celui de Sallespisse. Alors que seule l’église de Saint Jean de Sales Pizou (64) figure sur la liste générale, Arnaud de Sales fait don de deux territoires soumis à la dîme, l’un à Sales, l’autre à Pizou (n° 102). On peut considérer soit qu’il y eut à l’origine deux églises, soit que l’église de Sales Pizou fut fondée pour desservir les deux territoires. On notera aussi que Saint-Pé de Vic (40), sans changement en 1527, est devenu Yzosse de Saint-Pé de Vic (Cassini). Dans le Complément au rôle de décime de 1527 (A. D. 40, G 67, et voir infra note 38) il est question de Saint Pé-de-Vicq et Yzosse.
- Pour le repérage de ces églises, il convient de se reporter aux notes du cartulaire (acte n° 174) et à l’article de J.-B. Ürpustan, L’onomastique basque dans le Cartulaire de la cathédrale de Dax, ci-après.
- Il s’agit d’une donation portant sur un homme dans la villa de Cauzorn paroisse de Lahosse (12) en Chalosse, d’une terre dans la villa de Fossat, paroisse de Laurède (15) en Auribat, et de deux hommes dans la villa d’Ossages, dont la paroisse n’est pas précisée, probablement parce qu’elle se trouve dans la paroisse du même nom (70), plus tard en Rivière-Gave.
- Il est question du don d’un paysan par les fils de Pierre-Arnaud de Caupenne. En raison de l’identité des donateurs nous ne sommes pas certain que la villa de Moros puisse être identifiée à Sainte Marie de Moros. En revanche, les deux hommes de Moros sur lesquels Raimond-A. de Heugas percevait deux sous de cens devaient résider dans la paroisse de Moros (n° 135).
- Ces données sont extraites de la thèse de Jeanne-Marie Jamoul-Fritz, Histoire, occupation du sol et peuplement de la vicomté de Marsan des origines à sa réunion aux domaines de la couronne (1607), Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 2001, t. 1, p. 110-126.
- Bernard Cassagne, La formation et l’évolution du tissu paroissial des landes et graves du Bordelais, T.E. R., Université de Bordeaux III, 1982-1983.
- A. Degert, Constitutions synodales de l’ancien diocèse de Dax, Dax, 1896, p. 52 (1328) et 53 (1345) qui renvoie (p. 52, note 1) à A. Dompnier De Sauviac, Chroniques de la Cité et diocèse de Dax, t. I-III, Dax, 1873, p. 203 et 205, et J. Légé, Les diocèses d’Aire et de Dax ou le département des Landes sous la Révolution française, Aire-sur-l’Adour, 1875, t. 1, p. 30.
- A. Degert, “Le budget d’un évêque de Dax au Moyen Age”, Bulletin de la Société de Borda,1906, p. 318-319, 1907, p. 12.
- A. Degert, ibid., 1906, p. 319 ; 1907, p. 12, 34.
- Gert désigne des terres de landes, ni cultivées ni habitées. Le Gert correspond aux landes qui recouvraient encore au XVIIIe siècle le haut bassin de l’Arrigan. Il existe un toponyme Le Gert à l’est d’Estibeaux (Cassini).
- Pour les chanoines de Dax, le pays de Mixe correspond à la partie navarraise du diocèse.
- Le terme d’“arribeire” se retrouve dans les toponymes paroissiaux de Saint Jean d’Arribeire (272) (n° 39, 157) et de Saint-Cricq d’Arribere Gaver (84), mais il sert aussi à désigner une villa (n° 54) – “Arribeire Os” – ou à localiser un verger (n° 15). On peut le traduire par “vallée”.
- À propos du quart des dîmes versées par certaines paroisses par moitié à l’œuvre de Sainte-Marie et à la mense des chanoines.
- A. D. Pyr.-Atl., E 225.
- Ces documents ont été publiés dans Pouillés des provinces d’Auch, de Narbonne et de Toulouse, sous la direction de Michel François, Ch.-Edmond Perrin et Jacques de Font-Réaulx, Paris, 1972, p. 340-365. Le rôle de décime est connu par trois documents conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque de Lyon. Il donne par archiprêtré, au nombre de quinze, une liste des bénéfices avec leur valeur et le montant de la décime. Il ne s’agit donc pas d’une liste de paroisses, mais de bénéficiers (abbés, chapitres, prébendiers, recteurs, diacres et sous-diacres, benoîts) et les noms des paroisses ne sont pas accompagnés du titre de l’église. L’archiprêtré de Rivière-Luy apparaît à deux reprises. Le complément au rôle de décime de 1527 est conservé aux Archives départementales des Landes, sous la cote G 67, n° 3. À côté de recteurs, diacres et benoîts, ce sont les fabriques qui sont les plus nombreuses. Or ce document n’a été que partiellement transcrit ; dans les Pouillés, il ne s’agit que d’“extraits”. Il en existe une analyse qui n’est guère plus satisfaisante donnée par H. Tartière dans l’inventaire sommaire des archives départementales, p. 21-23, sous forme d’une liste de paroisses par archiprêtrés (ce document est alors coté, supplément à la série G, art. 65). Paradoxalement, cette pièce n’a jamais été “publiée”. Pour le Béarn et la Navarre, il s’agit de listes d’impositions de bénéfices d’après deux documents conservés aux Archives nationales : liste des bénéficiers et taux d’imposition en 1643 et 1649 pour le Béarn, 1643 pour la Navarre. Il n’est pas inutile de souligner une nouvelle fois l’intérêt que présente la liste des églises et de leur dédicace à la fin du XIIe siècle. On peut rappeler aussi que les plus anciens pouillés de la province d’Auch datent de 1265 pour le diocèse d’Auch, de 1381 pour celui de Lectoure, 1384-85 pour celui de Comminges, du XVIIe siècle (?) pour celui de Lescar, du premier quart du XIVe siècle pour celui d’Aire, de 1369-70 pour celui de Bazas, de 1342 pour celui de Tarbes, de 1643 pour Oloron et du XIVe-XVe siècle pour Bayonne, mais les titres ne sont que rarement indiqués.
- Nous utiliserons désormais le terme de paroisse et non plus celui d’église, car même si certaines églises ont eu un statut d’annexe, variable d’ailleurs, toutes sont entourées d’un cimetière et d’un territoire paroissial qu’il conviendra de restituer. Le nombre de paroisses de chaque archiprêtré est établi d’après la liste des églises des itinéraires, bien qu’en 1527 un certain nombre d’entre elles aient déjà disparu. Nous reviendrons ultérieurement sur cette question. Nous tenons compte, en plus, des paroisses nouvelles créées depuis le début du XIIIe siècle.
- La paroisse de Callen est alors définitivement rattachée au diocèse de Bazas. Celle de Trensacq n’apparaît pas, en 1527, mais sont attestées les paroisses nouvelles de Mano, Labouheyre, et Commensacq – les deux dernières dès 1376 (A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., p. 10, 36). Le diacre de Garrosse et un prébendier de Morcenx sont portés probablement par erreur aux Canaux.
- La paroisse de Sainte-Croix (213) n’apparaît pas en 1527. En revanche, une nouvelle paroisse est attestée par son recteur et sa fabrique, celle d’Audon.
- La paroisse de Gourbera (237) n’apparaît pas dans les comptes de 1527, mais le prieur de Poymartet est cité en plus.
- En 1527, il est question en Marensin d’un rector de Castetmari, non identifié. Il doit s’agir de celui de Castets (248). Cette paroisse apparaît aussi sous le nom de Castrum à propos du diacre et du sous-diacre. La paroisse d’Azur (263), absente en 1527, a été rattachée par J. de Font-Réaulx à l’archiprêtré de Maremne, alors qu’elle appartient au pays de Marensin. Nous l’avons incluse provisoirement dans cet archiprêtré.
- Angoumé (271) n’apparaît pas en 1527.
- J. de Font-Réaulx n’a pas indiqué la paroisse de Labenne sur la carte du diocèse. La nouvelle paroisse de Saint-Barthélemy ne figure pas en 1527.
- Dans le compte de 1527, l’identification de certaines paroisses est rendue difficile en raison de la mauvaise transcription des noms. Ainsi “Bree” correspond à Saint Vincent-de-Lier (25), devenu depuis Vicq-d’Auribat.
- Cet archiprêtré apparaît à deux reprises dans le rôle de 1527 (Ripe Lunii et Ripe Lubi). J. de Font-Réaulx a attribué Arsague (67) à l’archiprêtré de Rivière-Luy, mais cette paroisse n’apparaît pas en 1527.
- Sont absentes, en 1527, les paroisses de Bénesse et Saint-Pandelon. En plus, celle d’Estibeaux, créée après 1180.
- La paroisse de Cauneille a probablement succédé à celles de Massignou et de Saint Vincent de Bortes, mais pour cette dernière, peut-être pas en totalité.
- C’est manifestement par erreur que, dans le rôle de 1527, apparaissent en Rivière-Gave l’abbé et le chapitre d’Arthous et la bastide de Hastingues, qui relevaient manifestement de l’archiprêtré de Rivière-Fleuve. On y trouve aussi Escos avec la mention “in regno [de Navarre]”.
- Le complément au rôle de décime de 1527 place Sendos dans l’archiprêtré de Rivière-Fleuve, mais l’état de 1649 l’inclut dans celui de Béarn, parti retenu par J. de Font-Réaulx sur sa carte du diocèse. C’est aussi, dans ce même état, le cas de l’hôpital d’Ordios (Sainte Marie de Urdunos, 127). Les paroisses nouvelles de Labastide-Villefranche et Bellocq figurent sur l’état de 1649.
- Selon J.-B. Orpustan, Escos et Arancou appartenaient au royaume de Navarre. En 1305, une assemblée générale des habitants d’Arancou demanda au roi de Navarre d’être ses “francs” ; Escos et Arancou apparaissent fin XIIIe-début XIVe siècle pour leurs franchises dans les comptes de Navarre au même titre que Came et Bergouey. J. de Font-Réaulx place Arancou en archiprêtré de Mixe. Auter-rive, au sud de Sendos, est bien dans le diocèse de Dax, mais ne figure pas dans les documents consultés du XVIe et du XVIIe siècle.
- L’état de 1643, qui est une liste de bénéfices et des taxes qu’elles supportent, ne concerne qu’une partie des paroisses de l’archiprêtré. Il manque 19 églises de la liste du XIIe siècle, dont la plupart sont bien attestées à la fin du XVIIIe siècle.
- Pour la géographie politique, on voudra bien se reporter à J.-B. Marquette, “Les Albret”, Les Cahiers du Bazadais, 1979, et aux cartes hors-texte.
- La paroisse de Mouscardès est absente du compte de 1527.
- Inventaire sommaire, op. cit., p. 8.
- L’emplacement de la villa et de l’église de Bortes n’est pas connu. C’est donc sous toutes réserves que nous avons rattaché son territoire à la paroisse de Cauneille.
- E. Goyheneche, Le Pays basque, Pau,1979, p. 139, et carte hors-texte.
- Atlas historique. Principauté de Béarn, Pau, 1980, carte hors-texte. C’est aussi l’avis de J.-B. Orpustan.
- Inventaire sommaire, op. cit., p. 9.
- Sont concernées les feuilles 106, 107, 108, 138, 139.
- Les Serre comme les Ordoson dont il sera question ci-dessous sont des familles du Seignanx qui ont essayé de mettre la main sur des territoires pratiquement vides, isolés de la Maremne, mais dont l’importance avait été parfaitement saisie par ces riverains de l’Adour. Il est question d’un conflit opposant Arnaud d’Ordozon à Vital de Serres à propos d’une dîme d’Aïgue Rouge non localisée (n° 151). Voir J.-B. Marquette, “Les pays de Gosse, de Seignanx et de Labenne (1200-1300) et Bayonne et les pays de rive droite de l’Adour : Gosse, Seignanx et Labenne (1200-1300)”, Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, nlle série, n° 137-138, p. 45-75 et 76-96.
- J.-B. Marquette, ibid., p. 70.
- Rôles gascons, t. II, n° 1601 et J.-B. Marquette, ibid., p. 69-70.
- Arch. comm. de Capbreton, AAl.
- A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., 1906, p. 316, 1907, p. 1.
- A. Degert, Constitutions synodales, op. cit., p. 56 et n. 2.
- A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., 1906, p. 316 ; 1907, p. 1.
- Ibid., 1906, p. 316 ; 1907, p. 1.
- Ibid., 1906, p. 316; 1907, p. 1.
- Ibid.,1907, p. 36.
- Rôles gascons, II, 953.
- A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., 1906, p. 317.
- A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., 1906, p. 317, 1907, p. 1.
- Ibid., 1906, p. 317, 1907, p. 1.
- Ibid.,1906, p. 317.
- Alors que l’église de Pui en Orthe (104) est dédiée à Saturnin, il est question (n° 173) d’une église de Saint Pierre de Podio en Orthe. Serait-ce l’église d’Orthevielle (106) dédiée à saint Pierre (Cartulaire, note 1146) ? Nous pensons plutôt à celle de Saint Pierre de Podio en Lanescq.
- A. Degert, Le budget d’un évêque de Dax, op. cit., 1907, p. 36.
- Paroisses absentes de la carte de Font-Réaulx : Goos (28), Bénesse (96), Bunus (148), Larcevau (156), Lantabat (161), Gabat (170), Labets (171), Sumberraute (172), Ivarrart (181), Ilharre (184), Saint-Jean de Sonencs-Bouricos (242), Labenne (296).
- Absence de titre sur la carte de Font-Réaulx : Bergouey (6), Gousse (26), Sames (128), Arancou (130), Utziat (158), Orègue (177), Bezaudun (202), Angoumé (271).
- Titres figurant sur la carte de Font-Réaulx différents de ceux de la liste du XIIe siècle et (ou) de la liste de Jean Cabanot (XIXe s.) : Font-Réaulx donne Marie Madeleine à Saint-Vincent de Sescosse devenu Castelnau-Chalosse dédiée à Notre-Dame (XIXe s.) (4) ; Hippolyte au lieu de Jean-Baptiste (XIIe-XIXe s.) à Lahosse (12) ; Laurent au lieu de Marie (XIIe s.), puis Jacques (XIXe s.) à Laurède (15) ; Clair à Cassen au lieu de Paul (XIIe s.) et Pierre (XIXe s.) ; à Nassiet (51) Pierre au lieu de Marie (XIIe s.) et Agathe (XIXe s.) ; Pierre à Pomarez (58) dédiée à Notre-Dame ; Notre-Dame au lieu d’Adrien (XIIe s.) et La Nativité (XIXe s.) à Saint-Boës ; Etienne à Saint-Girons (69) ; Saint Sauveur et l’Ascension au lieu de Notre-Dame (XIVe s.), à Hastingues ; André au lieu de Laurent (XIIe s.), puis Justin (XIXe s.) à Argelouse (189) ; Roch au lieu de Marie (XIIe s.) et Blaise (XIXe s.) à Ousse (200) ; Quitterie au lieu de Sever à Villenave (205) ; Michel au lieu de Pierre à Lesgor (234) ; Blaise au lieu de Martin (XIIe s.) et Barthélemy (XIXe s.) à Taller (247) ; la Purification de Notre-Dame au lieu de Notre-Dame à Lit (257) ; André au lieu de Saturnin à Léon (259) ; Fabien et Sébastien et Laurent au lieu de Laurent à Maâ (260) ; Paul ermite au lieu de Paul à Saint-Paul-lès-Dax (267) ; Pierre au lieu de Jean-Baptiste à Mées (270) ; Marcel au lieu de Sever à Tosse (279). À Bastennes (2) et Mouscardès (72), dont les titres primitifs étaient Martin et Marie, Font Réaulx propose Barthélemy ; J. Cabarrot ne précise pas les titres actuels. Doubles titres : Font-Réaulx ajoute : à Gaujacq (1) Jean-Baptiste à Notre-Dame ; à Donzacq (3) Jacques le Majeur, 2e vocable après Pierre ; à Marpaps (53) saint Pierre ès Liens à Vincent; à Amou (56) Notre-Dame (titulaire) à Pierre; à Saint-Cricq (84) Notre-Dame et Julitte en plus de Cyr; à Saint-Pandelon (97) Barthélemy en plus de Pantaléon ; à Saint-Lon (101) Barthélemy en plus de Léon ; et sur la rive droite de l’Adour : Anne, en plus de Vincent à Belhade (190) ; Michel, en plus de Jean-Baptiste à Richet (192) ; Eutrope, en plus de Martin à Trensacq (193); Loup et André, en plus de Michel à Sabres (194) ; Girons, en plus de Laurent à Luglon (195) ; Catherine, en plus de Notre-Dame à Arengosse (201) ; Blaise, en plus de Madeleine à Sindères (210) ; Bertin, en plus de Sainte Croix à Sainte-Croix (213) comme titulaires, mais aussi saint Pierre ès Liens (serait-ce le patron de la paroisse ?) ; Michel, en plus de Pierre à Luë (241) ; Roch (paroisse) en plus de Martin à Escource (243) ; Roch, en plus de Barthélemy à Castets (248) ; Eutrope, en plus de Saint-Girons du Camp (254). Nous pensons que la plupart de ces titres doubles sont en fait des patronages paroissiaux.

