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Dépôts et frontières au Bronze final en France

Brun, P., Aubry, F., Giraud, F., Lepage, S. (1997) : “Dépôts et frontières au Bronze final en France”, Boletin del Seminario de Estudios de Arte y Arqueologia, 63, 97-114.


Je restais alors dans l’incertitude à propos de cette hypothèse sur la corrélation du nombre de dépôts non funéraires et de leur localisation en zones frontalières. Les réflexions plus récentes m’ont orienté vers la probabilité d’une fonction différente des deux types de dépôts non funéraires : aquatiques et terrestres.

At the time, I was still unsure about this hypothesis concerning the correlation between the number of non-funerary deposits and their location in frontier zones. More recent reflections have directed me towards the probability of a different function of the two types of non-funerary deposits: aquatic and terrestrial.


En France, comme ailleurs en Europe, les dépôts d’objets métalliques montrent une corrélation certaine avec les positions frontalières. Ces dépôts sont de deux types : les accumulations d’objets jetés dans certaines sections de lits fluviaux et les collections d’objets installés dans une fosse. Les positions liminales sont de plusieurs ordres : seuil du monde souterrain, limite de milieux naturels différents, frontières culturelles et/ou politiques. Ils appartiennent tous, presque par nature, à la première catégorie. On peut montrer que nombre d’entre eux se rangent, de plus, dans les deux autres. Pour ce qui concerne les milieux naturels, l’étude est encore en cours, pour les frontières politiques, des résultats sont maintenant acquis. Ils l’ont été à la suite d’une étude statistique et spatiale réalisée sur le Bassin parisien1 et d’une enquête complémentaire et collective sur tout le reste du territoire français2. Après une présentation des principales observations, leur signification sociologique, qui dépasse les seuls aspects frontaliers, sera abordée.

Une zone-tampon interculturelle au milieu du Bassin parisien

L’examen des frontières entre complexes culturels montre qu’elles ne sont ni des lignes de front rigides, ni des zones totalement poreuses d’interpénétration mutuelle. Dans certaines situations et notamment au Bronze final, la zone de contact tend même à développer des traits organisationnels spécifiques. Pour la zone étudiée ici, l’ouest du complexe nord-alpin, dans ses deux étapes successives (céramique à décor de cannelures légères, puis céramique carénée à décor incisé au peigne), fait face à la culture de la Manche, dans ses versions successives : Saint-Just-en-Chaussée/Choisy-le-Roi puis Caix/Boutigny II3. La répartition des produits atlantiques et nord-alpins du Br D-Ha A1 montre l’opposition de ces deux ensembles culturels : l’un au sud-est, l’autre au nord-ouest, la ligne de partage est une diagonale un peu courbe qui passe en amont de Paris. La répartition pendant le Ha A2-B1 témoigne aussi d’une bipartition sud-est/nord-ouest, mais la ligne de partage se situe en aval de Paris et longe la vallée de l’Oise (fig. 1). En définitive, il semble qu’il existe là, non pas une frontière, mais une zone tampon d’environ 60 km de largeur. Il s’agit d’une zone d’incertitude culturelle où se produisent des phénomènes économiques et politiques particuliers. Ceux-ci se manifestent à travers les bronzes isolés, les dépôts et les sites de hauteur fortifiés.

Fig. 1. La zone-tampon dans le Bassin parisien durant l'Étape 2 (Ha A2-B1) en trame gris clair : pastilles noires = dépôts aquatiques ; carrés hachurés = dépôts non funéraires terrestres ; en trame gris moyen = principaux axes d'échanges interculturels.
Fig. 1. La zone-tampon dans le Bassin parisien durant l’Étape 2 (Ha A2-B1) en trame gris clair : pastilles noires = dépôts aquatiques ; carrés hachurés = dépôts non funéraires terrestres ; en trame gris moyen = principaux axes d’échanges interculturels.

En grande majorité, les objets isolés du Bronze final proviennent du lit des rivières, en particulier de certaines sections de ces cours d’eau. Pour la zone étudiée, ce sont, par ordre d’importance : l’Essonne près de son confluent avec la Seine, la Seine juste en amont de Paris, l’Oise autour de Compiègne, la Somme autour d’Amiens et d’Abbeville. Sur un nombre total d’objets qui reste stationnaire entre le Br D-Ha A1 et le Ha A2-B1 et fléchit un peu ensuite, on constate que les armes dépassent constamment 60 %, mais que leur pourcentage atteint 81% lors du Ha A2-B1. Dans l’ordre décroissant, viennent loin derrière les parures, les haches puis les outils. Cela confirme que cette catégorie de découvertes procède de pratiques spécifiques où l’on privilégie les armes et les zones frontalières.

Pendant le Br D-Ha A1, sur les six dépôts présents dans la zone étudiée, quatre se situent dans, ou à proximité immédiate de cette zone-tampon (66 %). Pendant le Ha A2-B1, sur 17 dépôts, il se trouvent dans ce cas (64,7 %). Tandis que deux dépôts sur trois sont étroitement associés à la zone-tampon pendant ces deux étapes, seuls neuf dépôts sur 20 (45%) sont liés spatialement à cette zone pendant le Ha B2/3. Par ailleurs, le décompte de ces objets par catégories fonctionnelles et par périodes donne des résultats très différents de ce que nous avons vu pour les objets isolés. La prédominance des armes n’apparaît plus alors que dans le Ha A2-B1 et avec seulement 38,6 % des objets présents. Ce sont les parures qui dominent dans le Br D-Ha A1. Elles sont abondantes au Ha B2/3, mais les haches le sont plus encore. Du Br D-Ha Al au Ha A2-B1, le nombre d’objets contenus croît à peu près à la même vitesse que le nombre de dépôts (Br D-Ha A1 : 14 objets par dépôt, Ha A2-B 1 : 18 objets par dépôt). Avec le Ha B2/3, le nombre d’objets augmente beaucoup plus que le nombre de dépôts (35 objets par dépôt).

En somme, les dépôts paraissent liés à la zone-tampon pendant le Br D-Ha Al et le Ha A2-B1. Les objets de prestige, armes (lances et épées) et parures, sont plus particulièrement abondants dans ces dépôts, surtout pendant le Ha A2-B1. Le Ha B2/3 est en discordance par rapport à cette tendance. Les dépôts sont distribués de façon plus aléatoire, en tout cas sans connexion avec la zone-tampon. Bien que leur nombre augmente peu, leur contenu croît très fortement et les armes auparavant prédominantes n’occupent plus que la troisième place (24 %), derrière les haches (36,5 %) et les parures (34 %). Cela sous-entend une hausse du dynamisme de la zone-tampon reposant principalement sur le contrôle des biens de prestige, entre 1400 et 930 a.C., puis un déclin de cette zone, au profit d’une répartition des dépôts plus homogène et plus liée à des préoccupations locales après 930 a.C.

Pendant les deux premières étapes, la zone-tampon monopolise les seuls sites fortifiés de toute l’aire étudiée : Sorel-Moussel “le Fort-Harrouard” (Br D-Ha A1 et Ha A2-B1)4, Vieux-Moulin5 “Saint-Pierre-en-Chastre” et Catenoy6 “Camp de César” (Ha A2-BI). Sur ces sites d’habitat, de nombreux bronzes ont été découverts, ainsi que des témoins d’activités métallurgiques. Malgré des écarts quantitatifs importants, dus à des circonstances de fouille assez différentes sur ces sites, il est frappant de constater qu’ils sont proportionnellement très comparables pour les catégories fonctionnelles de bronzes qu’ils recelaient. Les parures dominent largement. Les outils tiennent une place importante. Les armes représentent entre 10 et 18 % des objets. Les haches enfin se montrent curieusement minoritaires, alors même que l’on en produisait sur place. Les proportions de moules semblent indiquer une production largement tournée vers l’armement pour l’exportation : des armes sont certes présentes dans 22 % des locus sur le site du Fort-Harrouard, mais il a été trouvé 39 moules d’épées pour seulement 29 épées. Pour les autres catégories, en revanche, les proportions relatives plaident pour une production à usage local, sauf peut-être pour les parures dont les moules paraissent, comme pour les armes, surabondants par rapport aux produits finis.

Nous observons donc, dans cette zone-tampon, une concentration remarquable d’agglomérations fortifiées étroitement liées à la circulation et à la production de bronzes, parmi lesquels les biens de prestiges prédominaient. De plus, des types nord-alpins et atlantiques coexistaient sur ces sites. À côté d’une métallurgie à dominante atlantique, notamment pour les types produits sur place, se trouvaient des poteries de style nord-alpin. Cela traduit bien l’incertitude culturelle, la mixité stylistique propre à la zone-tampon. Cette mixité était peut-être particulièrement marquée au sein de l’élite sociale dont des représentants résidaient probablement dans les sites de hauteur fortifiés. Le nombre relativement élevé d’armes a été signalé. Il convient de souligner aussi la présence d’autres types d’objets vraisemblablement liés à l’élite : les perles et le bloc d’ambre, le double crochet à viande, les mors en bois de cerf de Sorel-Moussel, l’éventuel fragment de cnémide et le mors en bois de cerf de Vieux-Moulin.

Si nous comparons maintenant la quantité de bronzes par catégories fonctionnelles selon les trois catégories de contextes, nous voyons que deux sites fortifiés ont livré à eux seuls un peu plus de bronzes que tous les dépôts du Bronze final des régions étudiées et plus de deux fois plus que les découvertes isolées. Cela témoigne de leur richesse exceptionnelle, donc de la spécificité de leur fonction. Il s’agit manifestement de centres de production intensive, principalement pour des biens de prestige. Les nombreux outils constituaient l’équipement d’artisans, ce sont surtout des ciselets et des poinçons, qui entouraient une élite bien armée et richement parée. Les outils plus particulièrement liés aux activités de subsistance, haches et faucilles ne sont présents qu’en nombre très faible.

Les trois sites poursuivent leur existence dans le Ha B2/3, mais en perdant leur opulence. Les sites fortifiés se multiplient alors, ils sont d’ores et déjà bien attestés. De façon significative, aucun n’a révélé une richesse en bronzes comparable à celle des sites antérieurs.

Au total, nous constatons une bonne corrélation entre la zone frontalière, large d’environ 60 km, et la forte densité de plusieurs éléments :

  • concentration de bronzes sur certaines sections de rivières, avec une nette prédominance des armes,
  • concentration de dépôts au contenu plus diversifié, mais où les armes et les parures, bien que moins dominantes, occupent les premières positions,
  • concentration de sites fortifiés, gros producteurs de bronzes, surtout des armes et des parures.

Ce phénomène s’accentue du Br D-Ha A1 au Ha A2-B1.

La corrélation disparaît au Ha B2/3. Les concentrations de bronzes en rivières diminuent, sauf près de Paris. Même dans ce cas, toutefois, les proportions relatives changent : de 78 % d’armes pendant le Ha A2-B1, on passe à 44 % d’armes pendant le Ha B2/3. Les dépôts, nettement plus volumineux, possèdent une répartition plus régulière sur l’ensemble de la zone étudiée et leur composition fait une plus large place aux haches et aux outils. Les sites de hauteur fortifiés se multiplient, se répartissent, eux aussi, plus régulièrement et ne livrent pas d’indice d’une forte production bronzière.

Ainsi, la zone frontalière apparaît, pendant le Br D-Ha A1 et le Ha A2-B1, comme une zone de transit particulièrement intense pour des bronzes qui circulent dans les deux sens. Les armes se montrent largement sur-représentées parmi les trouvailles de rivières. Ces dernières résultent donc d’une sélection. Elles ont pu être jetées dans l’eau, peut-être au cours de potlachs entre des chefs engagés dans une surenchère, du fait du volume très important qu’ils pouvaient contrôler, ou, plus simplement, au cours d’échanges sur une frontière, sans destruction massive, mais où il fallait sacrifier un bel objet du stock à une divinité7. Dans un cas comme dans l’autre, l’abondance particulière des bronzes en circulation à l’intérieur de la zone-tampon entraînait dans les rivières une quantité elle aussi plus grande qu’ailleurs.

Les chefs bien positionnés, ayant une capacité de don plus grande, pouvaient acquérir davantage de pouvoir, c’est-à-dire, dans la logique du système, un pouvoir sur davantage de débiteurs. Ce sont peut-être de tels chefs de réseaux supra-locaux qui se sont établis sur des sites fortifiés. Disposant de bronzes en abondance – c’est- à-dire d’un puissant pouvoir local et d’un large réseau d’alliances – ils avaient intérêt, économiquement et politiquement, à développer une production propre malgré leur éloignement des sources de matières premières. Les découvertes du Fort-Harrouard sont éloquentes à cet égard, de même que la mise en évidence de variantes locales, « parisiennes », de types atlantiques pour des épées et pour des pointes de lances8.

L’importance relative des armes parmi les bronzes découverts, dans tous les types de gisements, bien qu’à des degrés divers, met l’accent sur le caractère compétitif de l’échange. Cette vive concurrence n’est pas surprenante car les matières premières étaient très inégalement accessibles du fait de leur irrégulière distribution. L’inégalité spatiale de cette ressource critique créait ainsi de l’inégalité sociale. Il faut ajouter que l’économie du don avec réciprocité équilibrée incitait à la compétition, à la maximalisation du nombre de débiteurs. Nous pouvons ainsi nous inspirer du modèle d’A. Weber9 afin de trouver l’implantation la plus avantageuse pour les élites en compétition. La meilleure est celle qui minimise les charges d’approvisionnement en matières premières et en énergie, ainsi que les charges d’expédition des produits finis. Elle se situe à l’intérieur d’un triangle formé par la source de matière première, la source d’énergie et le marché, en fonction du coût relatif des transports. Au Bronze final, dans la zone étudiée, l’énergie nécessaire à la production de bronzes était disponible partout car elle requérait relativement peu de combustible et de main-d’œuvre. Les sources de matières premières les plus proches étaient deux fois dédoublées. Matières premières complémentaires mais éloignées, le cuivre et l’étain venaient, pour partie, de gisements diamétralement opposés : le cuivre à l’est et l’étain à l’ouest. Le marché était très dispersé, bien que soumis au contrôle des leaders de réseaux politico-parentaux. Dans ces conditions, le lieu le plus avantageux était le siège d’un leader de réseau contrôlant une grande voie naturelle de communication au centre de gravité des sources de matières premières et des centres de réseaux appartenant au même complexe culturel, c’est-à- dire au même vaste réseau d’échanges préférentiels. Dans la zone étudiée, le centre de gravité se situait sur la basse vallée de la Somme pour le complexe atlantique et sur le confluent Yonne-Seine pour le complexe nord-alpin.

Abstraction faite des appartenances culturelles, le centre de gravité se trouvait dans la région de Paris, là précisément où les deux complexes sont en contact. Ainsi, la compétition croissante entre communautés locales, engendrant une forte demande, a mis les élites frontalières dans une position extrêmement favorables. Elles pouvaient se procurer les deux composants de l’alliage au moindre coût de transport depuis différentes sources de matières premières, d’un côté comme de l’autre. Elles pouvaient aussi approvisionner deux marchés différents. Dans une telle situation, il devenait bien entendu avantageux de développer une production locale. Une forte production permettait de bénéficier d’économies d’échelle, donc de renforcer sa position dans le système d’échange. Le développement de gros centres de production aux activités diversifiées : différents produits, différents matériaux, différentes techniques permettait de surcroît de bénéficier d’économies d’agglomération. Cet effet cumulatif pourrait expliquer l’importance particulière de sites comme Sorel-Moussel “Fort Harrouard” ou Vieux-Moulin “Saint-Pierre-en-Chastre”.

Sur les différents indicateurs étudiés, nous avons constaté qu’il s’était produit des changements importants avec le Ha B2/3, en particulier le rapide déclin des deux sites qui viennent d’être évoqués. Ces changements résultent probablement de grosses difficultés d’approvisionnement en bronze. Nous connaissons la baisse de qualité des alliages, la multiplication et la dispersion des gros dépôts de récupération et la présence régulière de produits en fer, dont des objets très élaborés, dans le complexe nord-alpin. Au-delà des difficultés économiques qui expliquent ce début de substitution partielle du fer au bronze, c’est évidemment l’ensemble de l’organisation sociale qui a dû être ébranlé. Tout se passe comme si les communautés avaient cherché à développer leur autonomie pour dépendre moins d’approvisionnements incertains. Nous constatons la multiplication des pôles locaux fortifiés et le morcellement de l’homogénéité stylistique. La zone-tampon s’estompe. Les bronzes atlantiques y redeviennent dominants, atténuant son caractère de mixité.

Analyse de la totalité des dépôts français

Après un gros travail d’inventaire, notre base documentaire (fig. 2) se compose de 1 941 objets isolés (enregistrés comme tels) et de 14 254 objets en dépôts, soit près de 16 000 objets au total. Le nombre de dépôts s’élève à 380. Nous entendons par objets en dépôt, les ensembles de bronzes réunis pour être enfouis dans le sol, et par objets isolés, les bronzes trouvés à l’unité, apparemment hors d’un contexte domestique ou funéraire. La grande majorité de ceux-ci se trouvait en milieu aquatique ou marécageux.

Fig. 2. Décompte des objets isolés ou non en dépôts non funéraires du Bronze final en France, par étapes et par catégories fonctionnelles.
Fig. 2. Décompte des objets isolés ou non en dépôts non funéraires du Bronze final en France, par étapes et par catégories fonctionnelles.

Avant ce décompte, même les spécialistes de la période ne possédaient qu’une idée très vague des caractéristiques quantitatives des données publiées. Les chiffres obtenus réfutent, par leur importance, l’hypothèse de pertes ou de rejets aléatoires d’objets ayant échappé au recyclage. Ces objets ne représentent toutefois qu’une infime fraction des métaux alors en circulation. Cette fraction équivaut, en moyenne et par an, à 3,5 objets isolés et 24 objets en dépôt pour un espace de 550 000 km2. Ces chiffres sont, à l’évidence, beaucoup trop faibles par rapport au volume induit par la large distribution spatiale de nombreux types métalliques. Par ailleurs, le seul site du Fort Harrouard à Sorel-Moussel a livré en moyenne 2,5 objets par année d’occupation. Ce site fut probablement le siège d’une intense activité métallurgique et commerciale, comme en témoignent les nombreux moules retrouvés. Il n’en reste pas moins que les bronzes découverts lors des fouilles constituent un effectif sans doute très inférieur au total des produits qui passèrent entre les mains de ses occupants. Cela doit s’expliquer par une récupération assez systématique, à l’époque, des objets hors d’usage et par les facteurs “post-dépositionnels” ordinaires en milieux secs.

Au total, les objets que nous étudions témoignent de pratiques dont les vestiges ont été amputés et déformés par des filtres successifs, soit à l’époque :

  • le choix aléatoire ou socialement codifié de ce qui était retiré du circuit normal du bronze,
  • le choix aléatoire ou socialement codifié du mode d’installation des objets (milieu, profondeur, couverture, etc.),

soit depuis lors :

  • les dissimulations ou les déplacements causés par des agents naturels,
  • les conditions de découvertes (types d’engins, motivations des inventeurs, etc.),
  • le volume et la localisation des sédiments observés,
  • la qualité des individus et des organismes aptes à enregistrer ces découvertes.

On entend parfois dire que les objets isolés, issus le plus souvent des rivières, ne reflètent que l’intensité des dragages et ne revêtent par conséquent qu’un intérêt scientifique fort limité. Or, toutes choses égales par ailleurs, on ne trouve pas les mêmes quantités de bronzes, selon les mêmes proportions chronologiques et fonctionnelles, dans tous les lieux dragués et surveillés. C’est pourquoi nous pouvons penser que nos statistiques et nos cartes de répartition constituent une image partiellement représentative de ces pratiques anciennes.

Analyse quantitative

Ces objets ont été volontairement retirés du cycle courant de vie des bronzes, selon des modalités variables au cours du temps. En suivant un découpage tripartite (Étape 1 = Br D-Ha A1, Étape 2 = Ha A2-B1, Étape 3 = Ha B2/3) et en pondérant en fonction de la durée de chaque étape (Étape 1 = 8 générations ; Étape 2 = 8 générations ; Étape 3 = 6 générations de 25 ans), nous observons que l’on abandonne, dans les rivières presque la moitié moins d’objets lors de l’Étape 2 que lors de la première et de la troisième. Cet affaissement a pour seul responsable le secteur nord-oriental, où la quasi-totalité des catégories fonctionnelles affiche un recul net.

Les pratiques de dépôts terrestres évoluent un peu différemment, puisque le nombre d’objets installés de la sorte chute certes d’un tiers de l’Étape 1 à l’Étape 2, décroissance qu’il convient de relativiser dans la mesure où le dépôt de Villethierry, enfoui lors de la transition des deux étapes chronologiques, cause à lui seul cette différence, mais se trouve multiplié par cinq lors de l’Étape 3. L’évolution du nombre d’objets en dépôts accompagne une progression analogue du nombre de dépôts, qui reste stable de l’Étape 1 à l’Étape 2 (78 pour la première, 82 pour la deuxième) et triple presque ensuite (220).

Nous avons analysé ces objets selon leur fonction. Huit catégories fonctionnelles ont été retenues. Celle des indéterminés renferme les objets dont la fonction demeure inconnue, surtout à cause de leur fragmentation. La catégorie métallurgie regroupe les lingots et les déchets de fonte ou de moulage. Les outils sont ceux des diverses activités agricoles ou artisanales. Les haches et les couteaux ont été distingués car nous ignorons s’il s’agit d’outils, d’armes, ou les deux à la fois. Les armes ne comprennent ici que les armes offensives, les plus nombreuses (épées, poignards, lances, flèches). La catégorie prestige réunit les armes défensives, la vaisselle, les morceaux de tôle de bronze qui appartenaient très vraisemblablement à des pièces de ce genre, les ustensiles de banquet (crochets à viande, broches à rôtir) et les pièces de char et de harnachement. Tous ces objets se révèlent préférentiellement associés aux personnages enterrés avec le mobilier le plus riche et/ou dans les sépulcres les plus monumentaux. Les parures enfin comprennent les bijoux universels et diverses pendeloques, ces dernières composant souvent des ensembles composites (plastrons, ceintures articulées, manteaux ou tuniques à appliques métalliques) toutes celles d’un même type et tous les anneaux ont été comptés pour une unité-parure dans chaque dépôt.

Pour les objets isolés, les armes (> 30 %) et les haches (> 20 %) sont dominantes, les parures viennent ensuite (10 à 20 %), les témoins de métallurgie et les indéterminés restent inférieurs à 1 %. Au cours de ces cinq siècles et demi, les grandes masses demeurent inchangées. On note cependant une forte hausse du nombre des armes avec l’Étape 2 (56 %). Mais comme celle-ci va de pair avec une régression de la proportion de haches, il est permis de se demander si ces dernières ne seraient pas principalement des armes, auquel cas, cette variation ne résulterait que d’une sélection au sein de l’armement.

Pour les objets en dépôts, les proportions relatives sont assez différentes. Ici, les parures dominent toujours (> 25 %), les haches et les armes suivent (10 à 22 %), toutes les autres catégories se situent entre 1 et 10 %, la métallurgie étant constamment représentée à plus de 7 %. Mais là encore, il ressort une étonnante stabilité des grandes masses au cours du temps. Le dépôt de Villethierry, qui date de l’extrême fin de l’Étape 1, exagère les résultats avec ses 625 objets de parure. Si l’on écarte ce monstre statistique, les parures restent pourtant dominantes en dépôt durant cette étape, mais avec 34 % du total, au lieu de 52 %.

En résumé, l’armement, les haches qui pourraient bien être surtout des armes, les objets de prestige – tous ustensiles plutôt masculins – et les parures – en majorité féminines – prédominent. Ces catégories expriment le lien étroit de ces découvertes, tant fluviales que terrestres, avec les élites sociales, même si une parure simple ne peut être considérée comme un symbole de rang élevé, car il convient de raisonner en termes statistiques. Cela signifie probablement que le contrôle du bronze par les élites sociales s’exerçait jusque dans les pratiques de destruction, d’abandon, ou de thésaurisation. Les bronzes en rivière, peu susceptibles de récupération, étaient souvent jetés dans leur intégrité. Au contraire, les armes en dépôts terrestres étaient le plus souvent endommagées avant la mise en terre, peut-être pour éviter leur récupération.

Cela suggère que leur présence, comme celle de quelques riches parures, constituait la “signature” de l’acte de dépôt par les membres de l’élite sociale, c’est-à- dire l’expression du monopole du rôle de médiation exercé par les chefs politiques entre leur communauté et les autres communautés ou les forces surnaturelles. Ainsi s’agit-il, non de panoplies tant elles sont exceptionnelles et évidentes lorsqu’elles existent10, mais de quelques pièces choisies pour symboliser la position sociale et le pouvoir de cette minorité dominante.

Nous ignorons, bien entendu, quelles étaient les quantités de bronze produites à l’époque et les proportions relatives par catégories fonctionnelles. Nous avons signalé que les effectifs aujourd’hui connus sont certainement très inférieurs à la réalité passée. Mais nous ne savons pas si la composition fonctionnelle moyenne des dépôts est représentative de la production totale. Aucun site de l’âge du Bronze enterré brutalement, comme Pompeï, n’a encore été découvert. À défaut, nous pouvons examiner quelques sites riches en bronzes. À Auvernier11, Hauterive-Champréveyre12 et Sorel-Moussel “Fort Harrouard13”, nous constatons de fortes analogies, bien que les deux premiers établissements soient des sites de bord de lac et le troisième un site de hauteur, c’est-à-dire malgré des conditions “post-dépositionnelles” très différentes. Pour les trois établissements, les parures dépassent la moitié du total des bronzes découverts. Cette domination rappelle nos observations sur les dépôts, mais pour les autres catégories, les résultats s’avèrent assez différents : tandis que dans les dépôts, les armes et les haches figurent en fortes proportions (13 à 23 % selon les étapes chronologiques), dans ces établissements, elles oscillent entre 2 et 13 %. Cette faible représentation des armes et des haches ne saurait toutefois surprendre, car il s’agit d’objets dont l’encombrement ne favorise pas la perte, d’autant que leur porteur leur accordait sans doute une attention toute particulière, au moins lorsqu’il s’agissait d’épées, ces très probables symboles statutaires. Le dépôt moyen, où l’on trouve de tout, dans tous les états, pourraient donc bien refléter les proportions relatives des catégories fonctionnelles fabriquées à l’époque. Dans cette hypothèse, c’est la production bronzière dans sa totalité qui doit être conçue comme placée sous le contrôle étroit des élites sociales.

Analyse spatiale

Examinons maintenant la distribution spatiale de ces documents. Tout d’abord, souvenons-nous de la carte du potentiel français en gisements de cuivre et d’étain (fig. 3). En gros, cinq massifs métallifères dessinent une diagonale cuivre-étain nord-ouest/sud-est et un axe nord-sud du cuivre le long de la frontière orientale. Ces massifs bordent deux bassins sédimentaires sans gisement, mais riches du point de vue agricole et sont séparés par des seuils de communication entre ces zones de peuplement plus denses et par le couloir rhodanien.

Fig. 3. Distribution des gisements potentiels de cuivre et d’étain.
Fig. 3. Distribution des gisements potentiels de cuivre et d’étain.

La carte des objets isolés de l’Étape 1 montre une nette dichotomie culturelle est-ouest qui confirme la répartition de la céramique à cannelures légères et une zone d’incertitude le long de la Méditerranée (fig. 4). Les vallées sont nettement privilégiées, notamment près des débouchés maritimes et le long des frontières culturelles. Enfin, il convient de noter un axe majeur transculturel Genève-Amiens, qui se prolonge d’ailleurs jusqu’à Londres. Notons toutefois que la distribution se montre très floue au sud.

Fig. 4. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 1.
Fig. 4. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 1.

La carte des dépôts de l’Étape 1 est en partie différente (fig. 5). Si à l’est, les zones de concentrations en rivières et en dépôts se superposent, en particulier le long de l’axe Genève-Amiens jusqu’à Paris, à l’ouest, nous observons, au contraire, une exclusion entre les zones de concentrations en rivières et les zones de dépôts. La distribution se montre indépendante des frontières culturelles.

Fig. 5. Distribution des dépôts terrestres pendant l'Étape 1.
Fig. 5. Distribution des dépôts terrestres pendant l’Étape 1.

La carte des objets isolés de l’Étape 2 (fig. 6) est très proche de celle de l’Étape 1. La différence la plus notable réside dans la poussée nord-alpine jusqu’à l’Oise au nord-ouest, et jusqu’au Languedoc occidental vers le sud. La baisse de la densité des trouvailles, au nord-est, est aussi très apparente.

La carte des dépôts montre la prédominance des axes de communication et, cette fois, des marges frontalières, à l’exception du Massif armoricain (fig. 7).

Fig. 6. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 2.
Fig. 6. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 2.
Fig. 7. Distribution des dépôts terrestres pendant l’Étape 2.
Fig. 7. Distribution des dépôts terrestres pendant l’Étape 2.

La carte des objets isolés de l’Étape 3 montre un estompage des effets de frontière si nets auparavant (fig. 8), malgré une concentration spécifique dans le Saumurois. Cet estompage est principalement dû à la pénétration en plus grand nombre de produits atlantiques vers l’est.

La carte des dépôts illustre aussi cette dispersion, cette relative homogénéisation (fig. 9), même si l’Armorique et la Touraine sont les lieux d’une densification très importante.

Fig. 8. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 3.
Fig. 8. Distribution des objets en dépôts aquatiques pendant l’Étape 3.
Fig. 9. Distribution des dépôts terrestres pendant l’Étape 3.
Fig. 9. Distribution des dépôts terrestres pendant l’Étape 3.

Au total, la pratique de l’abandon en rivière montre une relation avec les principaux axes de circulation d’une part, avec les limites de complexes culturels d’autre part. Son importance est probablement fonction de l’intensité des échanges. La pratique du dépôt terrestre se montre moins directement dépendante des flux de bronze, en particulier sur la façade atlantique pendant l’Étape 1 et, à l’intérieur de cette zone, en Armorique pendant toute la durée du Bronze final. Les causes en restent obscures. En première hypothèse, il pourrait s’agir de pratiques propres à des réseaux régionaux, des réseaux d’alliance au sein desquels les échanges étaient plus fréquents qu’avec l’extérieur.

Les dépôts : diverses formes du don ?

Les corrélations frontalières mises en évidence concernent uniquement l’échelon des complexes culturels. Pour les niveaux inférieurs, celui des cultures ou celui des groupes locaux, nos connaissances demeurent trop imprécises pour autoriser ce genre d’observation. Toutefois, même en tenant compte de ces incertitudes scalaires, il semble clair que la proximité d’une frontière n’était pas la seule motivation de ces pratiques. De fortes concentrations de dépôts existent à l’intérieur des entités culturelles répertoriées, des zones en sont presque vides, bien que recelant des gisements de matières premières. D’importantes variation spatio-temporelles affectent la distribution des dépôts malgré une étonnante stabilité des frontières. Les deux grandes catégories de dépôts distinguées ici s’avèrent assez différentes dans leur composition fonctionnelle et leur répartition. D’un autre côté, des permanences ont été mises en évidence qui interdisent de voir dans notre documentation le résultat de pratiques anciennes aléatoires, motivées par des raisons définitivement incompréhensibles, ou bien le fruit de trouvailles et de recherches faites au hasard.

La question de la condamnation, au moins de l’inaccessibilité, de ces dépôts, reste tout aussi difficile à trancher. Les objets jetés dans les rivières étaient vraisemblablement voués à l’abandon, mais ils restaient accessibles à un bon nageur. Symétriquement, les ensembles soigneusement enterrés pouvaient être assez facilement récupérés, mais les objets, en particulier les armes, étaient souvent brisés, rendus inutilisables, avant leur mise en dépôt. Un argument affaiblit cependant la thèse du dépôt-cachette ou réserve : le nombre très élevé de ces dépôts confiés et laissés à la terre partout en Europe. On conçoit difficilement qu’ils aient été oubliés, ou que leurs auteurs aient subi une mort précoce dans autant de cas. À l’inverse, il n’est pas exclu que des abandons ritualisés, ostentatoires, à vocation politico-religieuse aient été seulement provisoires, les entités surnaturelles ou les ancêtres “rendant” un don si la nécessité s’en faisait sentir.

La difficulté d’interprétation de ces pratiques est à la mesure de leur complexité. Ces pratiques mêlent inextricablement :

  • de l’économique : des moyens d’action sur la matière, des échanges de richesses matérielles,
  • du politique : des moyens d’action sur les hommes, des insignes de statut dominant, des limites territoriales,
  • de l’idéologique : des moyens d’action (au moins supposés) sur des forces supra-humaines, des limites entre deux mondes, l’ici et l’au-delà (lieux de passage vers le monde souterrain notamment : grottes, sources, marécages, etc).

Cela brouille sans doute nos cadres de pensée de modernes, mais correspond parfaitement à ce qu’ont souligné des auteurs comme M. Mauss14 et K. Polanyi15 : le caractère imbriqué, enchevêtré de toutes les fonctions sociales dans les sociétés traditionnelles. De fait, le bronze était alors une ressource critique, moins pour des raisons purement économiques d’efficacité agricole et artisanale, que pour des raisons sociales. Il était probablement devenu essentiel à la reproduction de l’ordre social. Les échanges de bronze, voire les destructions ostentatoires, constituaient un moyen de redistribution permanent des statuts sociaux lors de dons compétitifs. En donnant beaucoup à un autre membre de l’élite sociale, ou à des divinités, on exprimait, on affichait son contrôle économique et politique, mais surtout, le fait que l’on était protégé, favorisé par les puissances surnaturelles. Le pouvoir économique et politique trouvait de la sorte une légitimation religieuse.

Un tel enchevêtrement fonctionnel doit, par conséquent, inviter à considérer toutes les oppositions tranchées sur la signification fonctionnelle de ces pratiques de dépôts comme peu pertinentes. Ces pratiques polysémiques16 constituent un fait social total17. Elles expriment à la fois et d’un coup, toutes sortes d’institutions conceptuellement distinguées par la sociologie. Les bronzes abandonnés ainsi, trahissent très probablement dans leur variabilité spatiale et temporelle des changements sociaux. Ceux-ci entraînent des investissements plus ou moins accentués dans les pratiques rituelles, cérémonielles, religieuses afin de résoudre les difficultés mettant en péril la cohésion sociale. La nature de ces difficultés ne nous est pas directement accessible. Un système social peut être mis en péril par de multiples causes, aussi bien externes, catastrophe naturelle, conflit guerrier, interruption dans l’approvisionnement de certaines ressources, etc., qu’internes, conflit entre groupes ou entre individus, répétition de mauvaises récoltes, épidémie, etc. Nous pouvons pourtant écarter d’emblée les hypothèses événementielles et d’échelon local. Le fait que ces pratiques se soient déroulées à l’intérieur de laps de temps et surtout de portions d’espace assez larges (régions ou sections de rivières de plusieurs dizaines de kilomètres de longueur) suggère, en effet, des causes structurelles affectant de nombreuses communautés locales en même temps. Et comme nous avons constaté que ces pratiques étaient contrôlées de bout en bout par les élites sociales, nous pouvons considérer qu’elles répondaient, pour l’essentiel, au maintien, à la reproduction, voire au renforcement de celles-ci.

Ces pratiques d’abandon codifiées, peuvent ainsi être envisagées, lorsqu’elles se multiplient, comme une réponse d’élites sociales menacées, comparable à ces investissements effrénés dans le monumental (érection de tombeaux, de temples ou de symboles architectoniques géants), attestés ailleurs lors de périodes de crise. D’ailleurs, l’association préférentielle des figurations mythologico-religieuses (oiseau-soleil-bâteau et cheval-chaudron-char) avec les objets et les tombes des élites sociales, plaide pour voir les pouvoirs politiques et religieux incarnés dans la même personne18. Dès lors, c’est peut-être moins en termes fonctionnels qu’il faut considérer nos différentes catégories de dépôts, que comme différentes pratiques de don contribuant, au Bronze final, à la légitimation du pouvoir et variant selon les périodes, les lieux et les circonstances sociales.


Bibliographie

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Weber, A. (1909) : Über den Standort der Industries, Tübingen.

Notes

  1. Brun 1993.
  2. Brun 2003.
  3. Brun 1991.
  4. Mohen & Bailloud 1987.
  5. Blanchet 1984.
  6. Blanchet 1984.
  7. Bradley 1990 ; Torbrügge 1970.
  8. Mohen 1977.
  9. Weber 1909.
  10. Thevenot 1991.
  11. Rychner 1979.
  12. Rychner-Faraggi 1993.
  13. Mohen & Bailloud 1987.
  14. Mauss 1923.
  15. Polanyi et al. 1957.
  16. Brun 1988a.
  17. Durkheim 1937 ; Mauss 1923.
  18. Brun 1996.
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EAN html : 9782356134585
ISBN html : 978-2-35613-458-5
ISBN pdf : 978-2-35613-460-8
Volume : 5
ISSN : 2827-1912
Posté le 22/12/2025
21 p.
Code CLIL : 4117; 3122;
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Comment citer

Brun, Patrice, “Dépôts et frontières au Bronze final en France”, in : Brun, Patrice, Comprendre l’évolution sociale sur le temps long, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 5, 2025, 323-342, [URL] https://una-editions.fr/depots-et-frontieres-au-bronze-final-en-france
Illustration de couverture • Première : Nebra Sky Disc, bronze and gold, ca. 3600 years before present; © LDA Sachsen-Anhalt, photo Juraj Lipták ;
Quatrième : The Nebra hoard with Sky Disc, swords, axes, chisel and arm spirals; © LDA Sachsen-Anhalt, photo Juraj Lipták
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