Une statue de Sarapis a été retrouvée dans le Macellum de Pouzzoles (d’abord pris pour un Serapeum), lieu essentiellement destiné à la vente des poissons et des viandes. Cet édifice fut l’objet de restructurations de la part de Septime-Sévère. Se pose la question de savoir ce que vient faire ici la sculpture de Sarapis attribuable à ce règne. On connaît l’intérêt de cet empereur pour l’Égypte, qu’il visita en 199-200, et où il fut séduit par Sarapis.
À Rome, il restaura le temple égyptien du Champ de Mars que la Forma Urbis sévérienne appelle pour la première fois Serapeum. Par ailleurs, la documentation d’Ostie laisse entrevoir un lien entre cet empereur et Isis, garante de la navigation qui alimente Rome en blé égyptien. La présence de Sarapis dans le Macellum du port de Pouzzoles est polysémique : elle évoque les rapports commerciaux avec l’Égypte, mais reflète aussi la politique religieuse du prince.
Pour le reste, l’auteur ne partage pas la thèse largement répandue, depuis le travail de H.P. L’Orange1, qui voit dans la dernière phase de l’iconographie de l’empereur, caractérisée par des mèches retombant sur le front, une volonté d’assimilation à Sarapis. Cette coiffure marque peut-être une dévotion envers le dieu égyptien, mais pas une identification, car Septime-Sévère n’apparaît pas avec le modius.
Quant aux deniers de Julia Domna portant au revers une Isis lactans, debout sur un navire, avec la légende Saeculi Felicitas, ils montrent bien aussi les espoirs placés par la maison impériale dans la protection des grands dieux nilotiques, mais nous ne sommes pas assurés que l’image du revers témoigne indubitablement de l’identification de l’impératrice à Isis, comme le pense l’auteur.