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Sur quelques aspects religieux
du livre X de Tite-Live

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Le livre X de Tite-Live, qui clôt la première décade et constitue le dernier livre que nous ayons conservé avant la deuxième décade, qui est perdue, traite des années 303 à 293 a.C. Ce que l’on appelle la “troisième guerre samnite”, selon une dénomination contestée1, domine un livre essentiellement marqué par les affaires extérieures et les conflits avec, en premier lieu, les Samnites, mais aussi les Étrusques, les Gaulois, les populations des Abruzzes, les Sabins et les Ombriens. Les affaires intérieures sont surtout occupées par la poursuite des revendications politiques des plébéiens et la rivalité entre magistrats. Les motifs religieux ne sont que rarement traités pour eux-mêmes, à l’exception de la mention, courte d’ailleurs, si l’on compare le récit livien au matériel, beaucoup plus riche, fourni par Zonaras2, de prodiges aux ch. 23 et 27 et de supplications. Ils sont pourtant présents tout au long du livre, qui se termine par une décision religieuse faisant suite à une épidémie et à une allusion proleptique à la venue d’Esculape à Rome3. Nous pouvons aussi noter que les épisodes majeurs du livre X comportent presque tous une composante religieuse importante, comme le remarque D.S. Levene dans sa précieuse synthèse sur la religion chez Tite-Live4 ; nous en distinguerons trois, qui concernent des aspects religieux différents. D’abord, l’importance des dédicaces de temple par les magistrats, ensuite la lutte des plébéiens pour l’accès à des fonctions religieuses, enfin la deuotio de Decius à la bataille de Sentinum et le serment de la “légion de lin” des Samnites lors de la bataille d’Aquilonia, dans lesquels l’invocation aux dieux joue un rôle important. 

La dédicace de temples

Le livre X est riche en ce domaine : il est même encadré par deux dédicaces de temples, celle du temple de Salus par Junius Bubulcus au ch. 1 et celle du temple de Quirinus par L. Papirius Cursor, au ch. 46. Les temples à Bellone5 et à la Pudeur patricienne6 sont également évoqués au cours du livre. 

Le premier épisode est le suivant :

Cum M. Titinio magistro equitum profectus (i.e. Junius Bubulcus) primo congressu Aequos subegit ac die octauo triumphans in urbem cum redisset aedem Salutis, quam consul uouerat censor locauerat, dictator dedicauit7.

Nous disposons du témoignage parallèle des Fasti Triumphales, à quelques incertitudes chronologiques près : les Fasti parlent des calendes d’août pour le triomphe8, et le temple de Salus a été dédié aux nones d’août9 ; Tite-Live, dans notre texte, situe triomphe et dédicace le même jour10, avec un effet de compression temporelle fréquent chez lui. Mais, comme le remarque S. P. Oakley11, cette simultanéité n’est pas envisageable pour Tite-Live, étant donné la longueur de la cérémonie du triomphe, qui comportait par exemple un repas ; pour S. P. Oakley, le groupe die octavo porte seulement sur triumphans in urbem, et il s’agit du huitième jour après le triomphe. D’autre part, Degrassi12 remarque que le triomphe de Bubulcus en 311 a.C. avait bien eu lieu aux nones d’août, et qu’il a pu vouloir accomplir la dédicace, dix ans plus tard, le même jour, ce qui a introduit une confusion chez Tite-Live13. C’est là une solution raisonnable. Il faut aussi noter que ce texte constitue la suite d’une notice du ch. 31 du livre IX, où Bubulcus vouait le temple14 ; il est habituel que le magistrat ayant voué le temple en fasse la dédicace15 ; ici neuf ans se sont écoulés entre les deux moments, ce qui correspond de manière plausible à la durée de construction du temple. E. M. Orlin16 remarque que la locatio du temple a été faite en 307, lorsque Bubulcus était censeur, ce qui est un cas exceptionnel. En revanche, la dédicace du temple montre bien, selon E. M. Orlin, la coopération entre le Sénat et le magistrat et sa famille : le Sénat aurait pu reprendre la main, et envoyer des duumuiri aedi locandae (magistrats chargés de la dédicace en cas d’empêchement des dédicataires), entre 311 et 307, puis entre 307 et 301, mais il a attendu que le succès militaire de Bubulcus lui accorde la dédicace ; Bubulcus a donc accompli les trois étapes (vœu, locatio, dédicace) de l’introduction d’un nouveau temple à Rome et ce fait est remarquable. La même remarque vaut pour la dédicace, à la fin du livre, du temple de Quirinus, sur le Quirinal, par Papirius, avec cette différence que le vœu du temple avait été fait par le père de Papirius, alors dictateur, au moins quinze ans auparavant17 : le Sénat a été en ce cas particulièrement patient. Nos deux passages indiquent donc que ces gestes de dédicace, puissant vecteur de gloire pour les grands hommes, ne serait-ce que par la mise en valeur de leur nom qu’ils engagent, sont encouragés par le Sénat et ne se décident pas de manière individuelle ; ils témoignent d’une forme de collaboration entre les personnages éminents et le Sénat. 

Une troisième dédicace de temple est indirectement indiquée dans le livre X, celle du temple de Bellone par Appius Claudius, le 3 juin 29618. Tite-Live nous livre en fait un récit des circonstances du vœu du temple :

Dicitur Appius in medio pugnae discrimine, ita ut inter prima signa manibus ad caelum sublatis conspiceretur, ita precatus esse: “Bellona, si hodie nobis uictoriam duis, ast ego tibi templum uoueo.19

Indiquée aussi par les Fastes20, cette dédicace est l’objet d’un développement d’une dizaine de vers dans les Fastes d’Ovide21, puis de notations intéressantes d’abord sur le dépôt par Appius de portraits de ses ancêtres, puis, sur un plan topographique, chez Servius, sur la proximité du futur Circus Flaminius, sans doute en raison de l’intérêt d’un temple extra-pomérial pour le retour des généraux en campagne22. Ce qui intéresse Tite-Live nous paraît être de quatre ordres : d’abord, l’importance ultérieure du temple de Bellone comme lieu de réunion du Sénat justifie la notice23 ; ensuite, cette dédicace était mentionnée dans l’elogium d’Appius Claudius Caecus sur le forum d’Auguste, le texte de Tite-Live pouvant être à plusieurs reprises rapproché de ces elogia24 ; puis il faut prendre en compte la dramatisation du récit de bataille engagée par ce vœu, qui accroît l’intérêt du lecteur ; enfin, c’est l’occasion d’une citation de latin archaïque, que Tite-Live aime faire25. La mention antérieure de Bellone, au livre VIII, dans la formule de deuotio de P. Decius Mus au Veseris26, puis un peu plus tard dans le livre X, à Sentinum27, nous paraît participer des deux dernières justifications.

L’accession des plébéiens aux prêtrises

Un deuxième point concerne de manière plus directe la politique romaine : c’est la question du plébiscite ogulnien, du nom des tribuns Quintus et Cnéius Ogulnius, qui vise, en 300, à augmenter le nombre d’augures et de pontifes et à introduire des plébéiens dans ces collèges (il faut toutefois rappeler que, depuis la loi de 367, les plébéiens appartiennent à part égale au collège des duumuiri sacris faciundis28). Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’accession des plébéiens aux plus hautes fonctions, après les lois licino-sextiennes de 367/366 et le plébiscite génucien de 342. Les décennies qui séparent ces décisions indiquent la réticence des patriciens à se défaire de privilèges dont la portée symbolique est forte29 : ils sont alors les intermédiaires entre les dieux et les hommes. Le texte de Tite-Live doit être cité longuement pour que le processus politique apparaisse :

Tamen ne undique tranquillae res essent, certamen iniectum inter primores ciuitatis, patricios plebeiosque, ab tribunis plebis Q. et Cn. Ogulniis, qui undique criminandorum patrum apud plebem occasionibus quaesitis, postquam alia frustra temptata erant, eam actionem susceperunt qua non infimam plebem accenderent, sed ipsa capita plebis, consulares triumphalesque plebeios, quorum honoribus nihil praeter sacerdotia, quae nondum promiscua erant, deesset. Rogationem ergo promulgarunt ut, cum quattuor augures, quattuor pontifices ea tempestate essent placeretque augeri sacerdotum numerum, quattuor pontifices, quinque augures, de plebe omnes, adlegerentur. Quemadmodum ad quattuor augurum numerum nisi morte duorum id redigi collegium potuerit, non inuenio, cum inter augures constet imparem numerum debere esse, ut tres antiquae tribus, Ramnes, Titienses, Luceres, suum quaeque augurem habeant aut, si pluribus sit opus, pari inter se numero sacerdotes multiplicent ; sicut multiplicati sunt cum ad quattuor quinque adiecti nouem numerum, ut terni in singulas essent, expleuerunt — ceterum quia de plebe adlegebantur, iuxta eam rem aegre passi patres quam cum consulatum uolgari uiderent. Simulabant ad deos id magis quam ad se pertinere : ipsos uisuros ne sacra sua polluantur; id se optare tantum ne qua in rem publicam clades ueniat.

“Cependant, pour que la tranquillité ne régnât pas de tous côtés, la discorde fut jetée entre les principaux citoyens, patriciens et plébéiens, par les tribuns de la plèbe Quintus et Cnéius Ogulnius, qui, ayant cherché partout les occasions d’accuser les patriciens devant la plèbe, après avoir tout tenté en vain, entreprirent une action propre à enflammer non le bas peuple, mais les chefs mêmes de la plèbe, les consulaires et les triomphateurs plébéiens, aux honneurs de qui il ne manquait rien que les sacerdoces, qui n’étaient pas encore ouverts à tous. Ils affichèrent donc un projet de loi décidant – comme il y avait à cette époque quatre augures, quatre pontifes et qu’on voulait augmenter le nombre des prêtres – de leur adjoindre quatre pontifes et cinq augures, tous plébéiens. Comment le collège des augures avait-il pu être réduit au nombre de quatre, sinon par la mort de deux de ses membres, je ne le vois pas, quand c’est un fait établi pour les augures que leur nombre doit être impair, afin que les trois tribus anciennes, les Ramnenses, les Titienses et les Lucères, aient chacun son augure, ou, s’il en faut davantage, qu’elles multiplient également entre elles le nombre de leurs prêtres, comme il fut multiplié quand, en en ajoutant cinq aux quatre anciens, on atteignit le nombre de neuf, de façon qu’il y en eût trois par tribu. Mais comme c’était des plébéiens qu’on ajoutait, les patriciens le prirent aussi mal que quand ils voyaient ouvrir à tous le consulat. Ils faisaient comme si cela touchait les dieux plutôt qu’eux-mêmes ; ils aviseraient, eux, à ce que leur culte ne fût pas souillé ; ils souhaitaient seulement qu’il n’arrivât pas quelque désastre à l’État.” (Liv. 10.6.3-10. Trad. E. Lasserre, Garnier, 1948).

Ce texte n’a comme parallèle qu’une allusion de Jean le Lydien30, mais il est, pour l’essentiel, corroboré par un passage du De Republica de Cicéron31. Il ne laisse pour autant pas de poser des problèmes d’interprétation, en particulier à propos des nombres d’augures et de pontifes. Tite-Live affirme un peu plus tôt qu’il y avait originellement, à l’époque de Romulus, trois augures, pris dans chacune des trois tribus, et ce point se retrouve chez Cicéron et Jean le Lydien32[33] ; pour les pontifes, on passe de quatre à huit, et le passage de Cicéron, lui, mentionne cinq pontifes33. De plus, Tite-Live affirme que le nombre d’augures est toujours impair ; or il donne comme chiffre d’augures, à la suite du plébiscite, huit. Différentes solutions ont été proposées et rassemblées par K. J. Hölkeskamp dans un article consacré à ce passage livien34, dont nous ne pouvons rapporter ici toutes les analyses : pour comprendre ces incohérences apparentes de chiffres, nous rappellerons seulement que Tite-Live a sans doute omis le pontifex maximus ou encore une vacance temporaire. Pour résumer, les chiffres donnés par Tite-Live sont acceptables et son témoignage très précieux. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est la controverse à laquelle la discussion de ce plébiscite a donné lieu et sur laquelle l’historien s’attarde avec complaisance, transmettant un échange de discours entre Appius Claudius et Publius Decius Mus, respectivement défavorable et favorable à la décision ; Tite-Live est souvent conservateur, mais son anticlaudianisme, ou celui de sa source35, l’amène à présenter sous un jour arrogant l’opposition d’Appius Claudius Caecus au plébiscite et, au contraire, l’admiration pour Decius, héros de l’épisode de Sentinum qui est traité plus loin, le conduit à faire du discours du plébéien l’expression du bon sens36. Ce discours devient ainsi une stratégie narrative préparant le récit de la conduite héroïque de Decius. L’aspect religieux est donc une nouvelle fois abordé sous l’angle de l’enjeu politique et non pour lui-même. 

Il faut signaler, dans cette perspective, l’épisode du l’établissement du culte de la pudeur plébéienne, en 29637. Virginie, épouse du consul plébéien Volumnius, est exclue par les matrones patriciennes du culte de Pudicitia Patria et fonde un culte rival de Pudicitia Plebeia :

Insignem supplicationem fecit certamen in sacello Pudicitiae Patriciae, quae in foro bouario est ad aedem rotundam Herculis, inter matronas ortum. Verginiam Auli filiam, patriciam plebeio nuptam, L. Volumnio consuli, matronae quod e patribus enupsisset sacris arcuerant. Breuis altercatio inde ex iracundia muliebri in contentionem animorum exarsit, cum se Verginia et patriciam et pudicam in Patriciae Pudicitiae templum ingressam, ut uni nuptam ad quem uirgo deducta sit, nec se uiri honorumue eius ac rerum gestarum paenitere <ex> uero gloriaretur. Facto deinde egregio magnifica uerba adauxit. In uico Longo ubi habitabat, ex parte aedium quod satis esset loci modico sacello exclusit aramque ibi posuit et conuocatis plebeiis matronis conquesta iniuriam patriciarum, “hanc ego aram” inquit “Pudicitiae Plebeiae dedico ; uosque hortor ut, quod certamen uirtutis uiros in hac ciuitate tenet, hoc pudicitiae inter matronas sit detisque operam ut haec ara quam illa, si quid potest, sanctius et a castioribus coli dicatur”. (…) postremo in obliuionem uenit38.

De l’aveu de Tite-Live, ce culte est tombé en désuétude à son époque. De fait, une seule autre source le mentionne et il s’agit d’une notice de Festus, qui a pu utiliser l’historien39. Le culte lui-même de Pudicitia Patria n’est pas non plus attesté par une autre source, le seul élément étant encore une statue du Forum Boarium mentionnée par Festus40. Il a pu être assimilé à celui de Fortuna, dont le culte est bien attesté41 et dont les attributions recouvrent en partie celles de Pudicitia42. Juvénal43 mentionne l’autel ancien (ueterem aram) de Pudicitia : mais la rareté des témoignages invite à prendre l’assertion livienne avec prudence44. Une nouvelle fois, il faut penser que cet épisode sans doute marginal, sinon suspect, a intéressé Tite-Live car il vient s’insérer, de même que celui de Lucrèce et celui de Virginie, qui le précèdent, dans la lutte entre plébéiens et patriciens, qui possédait une valeur politique. Une analyse précise du passage a été menée par G. S. Nathan45 qui souligne le rôle des femmes dans cet épisode, qui, comme les précédents, concerne une lutte entre les ordres sociaux. D. S. Levene rapproche à juste titre l’exaltation de la piété plébéienne engagée par cet épisode46 du conflit qui va suivre entre Fabius et Decius. Nous pouvons ajouter que les précisions que l’historien livre sur l’emplacement du lieu de culte montrent aussi son attachement à la topographie religieuse de Rome47, aux vestiges de la religion archaïque qu’on peut y repérer.

Un peu plus loin, dans ce même chapitre48, Tite-Live mentionne l’érection d’une statue de Jupiter dans un quadrige au sommet du temple de Jupiter Capitolin, qui pose de multiples questions : pouvons-nous le rapprocher des didrachmes quadrigati sur lesquelles on voit au revers Jupiter dans un chariot conduit par la Victoire49 ? s’agit-il d’une statue de bronze ou du quadriga fictilis, en terre-cuite, mentionné par Pline50 à propos d’une anecdote opposant Véies et la Rome de Tarquin le Superbe, selon laquelle Véies refuse de livrer ces terres-cuites commandées par Tarquin et dont la taille gigantesque constitue un omen de la future grandeur de Rome ? Y a-t-il plusieurs statues au fronton du temple ? Quelles que soient les incertitudes, c’est là encore la dimension politique de la mesure édilitaire prise par les Ogulnii qui intéresse sans doute Tite-Live. 

Le serment de la legio linteata

J’aimerais maintenant m’attarder un peu sur un des deux passages les plus consistants sur le plan de la dimension religieuse : il s’agit, à côté des prodiges de Sentinum, qui ont été bien étudiés51, celui, au chapitre 38, de la description de la legio linteata des Samnites, au moment de la bataille d’Aquilonia en 293. J’ai déjà eu l’occasion de me pencher, dans le cadre d’un colloque sur le serment52, puis d’une conférence53, sur cet épisode étonnant et je voudrais ici développer certains aspects religieux. Les Samnites, en difficulté face aux Romains, prennent la décision de lever un dilectus en utilisant une lex noua condamnant toute recrue nouvelle qui déserterait à être vouée à Jupiter :

Cf. Liv. 10.38.2-12 : 

(Samnites) et deorum etiam adhibuerunt opes ritu quodam sacramenti uetusto uelut initiatis militibus, dilectu per omne Samnium habito noua lege, ut qui iuniorum non conuenisset ad imperatorum edictum quique iniussu abisset caput Ioui sacraretur. Tum exercitus omnis Aquiloniam est indictus. Ad sexaginta milia militum quod roboris in Samnio erat conuenerunt. Ibi mediis fere castris locus est consaeptus cratibus pluteisque et linteis contectus, patens ducentos maxime pedes in omnes pariter partes. Ibi ex libro uetere linteo lecto sacrificatum sacerdote Ouio Paccio quodam, homine magno natu, qui se id sacrum petere adfirmabat ex uetusta Samnitium religione, qua quondam usi maiores eorum fuissent cum adimendae Etruscis Capuae clandestinum cepissent consilium. Sacrificio perfecto per uiatorem imperator acciri iubebat nobilissimum quemque genere factisque ; singuli introducebantur. Erat cum alius apparatus sacri qui perfundere religione animum posset, tum in loco circa omni contecto arae in medio uictimaeque circa caesae et circumstantes centuriones strictis gladiis. Admouebatur altaribus magis ut uictima quam ut sacri particeps adigebaturque iure iurando quae uisa auditaque in eo loco essent non enuntiaturum. Iurare cogebant diro quodam carmine, in exsecrationem capitis familiaeque et stirpis composito, nisi isset in proelium quo imperatores duxissent et si aut ipse ex acie fugisset aut si quem fugientem uidisset non extemplo occidisset. Id primo quidam abnuentes iuraturos se obtruncati circa altaria sunt; iacentes deinde inter stragem uictimarum documento ceteris fuere ne abnuerent. Primoribus Samnitium ea detestatione obstrictis, decem nominatis ab imperatore, eis dictum, ut uir uirum legerent donec sedecim milium numerum confecissent. Ea legio linteata ab integumento consaepti, <in> quo sacrata nobilitas erat, appellata est.

“[Les Samnites] avaient recouru à la puissance des dieux en faisant, en quelque sorte, par un certain rite antique du serment, de leurs soldats, des initiés. On leva des troupes dans tout le Samnium, suivant une loi nouvelle disant que tout mobilisable qui n’aurait pas rejoint l’armée suivant l’édit des généraux, ou qui l’aurait quittée sans leur ordre, aurait la tête consacrée à Jupiter. Puis l’armée entière fut convoquée à Aquilonia. Environ quarante mille soldats, ce qu’il y avait de plus robuste dans le Samnium, s’y réunirent. Là, vers le milieu du camp, on établit, avec des claies et des panneaux, un enclos qu’on couvrit de toiles de lin ; il avait tout au plus deux cents pieds en tous sens. En ce lieu, suivant ce qu’on avait lu dans un vieux livre de lin, on sacrifia, le prêtre étant un certain Ovius Paccius, un homme âgé, qui affirmait emprunter cette cérémonie aux vieilles pratiques samnites qu’avaient observées leurs aïeux, quand ils avaient projeté secrètement d’enlever Capoue aux Étrusques. Le sacrifice achevé, le général fit appeler, par un huissier, tous les hommes les plus connus par leur famille et leurs exploits ; on les introduisit un à un. Il y avait là, outre l’appareil d’une cérémonie propre à pénétrer l’âme d’émotion religieuse, dans cette enceinte entièrement couverte, au milieu, des autels, tout autour, des victimes égorgées, et, à l’entour, des centurions, épée nue. On faisait approcher l’arrivant des autels plutôt comme une victime que comme un participant au sacrifice, et on le liait par le serment de taire ce qu’il aurait vu et entendu en ce lieu. Puis on le forçait à prononcer une formule, vraiment effrayante, d’imprécations contre sa tête, sa famille et sa race, pour le cas où il n’aurait pas marché au combat, là où ses généraux l’auraient conduit, où il se serait lui-même enfui de la bataille, ou bien, voyant fuir quelqu’un, ne l’aurait pas tué sur-le-champ. Au début, certains, refusant de prêter serment, furent égorgés autour des autels ; et ensuite leurs cadavres, gisant au milieu des corps des victimes, apprirent aux autres à ne pas refuser. Les principaux des Samnites enchaînés par cette imprécation, le général en désigna dix ; on leur dit de choisir chacun un homme, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on atteignît le nombre de seize mille. Leur légion fut appelée légion de lin, du nom de la couverture de l’enclos dans lequel la noblesse avait été consacrée.” (trad. E. Lasserre).

La première phrase de cette section pose d’emblée problème : que signifie sacrari Ioui caput ? C’est en fait la suite du récit livien qui nous le précise. Les Samnites réunissent, donc, leur armée, forte de 40 000 hommes selon Tite-Live, à Aquilonia. Au centre du camp est établi un espace recouvert de lin et délimité par des panneaux ; un vieux prêtre, Ovius Pacus, accomplit un sacrifice “conforme à l’antique religion samnite” (ex uetusta religione Samnitium) et qui avait été accompli lors de la prise de Capoue en 310 ; un apparatus sacri a été mis en place, ainsi que des autels auxquels les victimes sont amenées, devant des centurions. Les guerriers samnites sont alors conduits vers l’autel et doivent promettre le secret sur ce qu’ils voient et entendent. Ils prononcent alors des paroles d’exsecratiovisant leur famille et leur lignée, au cas où ils désobéiraient au général. Ceux qui refusent, et dans le récit de Tite-Live il y en a54, sont égorgés auprès des autels et doivent servir d’exemple55. Une fois ce serment prêté, le général samnite désigne dix guerriers, qui doivent en désigner dix autres, jusqu’à atteindre le chiffre de 16 000. À la fin de cette longue évocation, Tite-Live précise que le nom de legio linteata a été attribué à cette élite guerrière samnite en raison du dais de lin qui était tendu au-dessus du lieu du serment et de l’accomplissement des rites.

Ce texte singulier a fait l’objet de nombreux commentaires, relatifs d’abord à l’historicité de la scène, que ne retient qu’une petite partie des critiques56, à la nature du dilectus Samnitus, à la signification du nom de legio linteata, rattaché à l’existence de cette fameuse tente de lin ou à l’équipement des soldats samnites, qui fait intervenir, au livre IX, précisément, le lin57 ; ainsi, la taille de la tente a pu être rapprochée de celle du praetorium romain58 et le texte se situe ainsi au confluent des traditions antiquaires et des exigences augustéennes de représentation du passé. Je voudrais insister ici sur la dimension religieuse de la scène, qui marque profondément le récit livien, comme l’a remarqué C. Saulnier59. D’abord, c’est un prêtre qui préside au serment des recrues nobles et le prêtre utilise un liber linteus, un livre de lin, qui nous renvoie aux premiers livres sacrés de Rome – ainsi, aux livres de Numa, dans l’épisode livien du livre XXXIX. L’aspect religieux du décor et du climat général de la scène est indiqué explicitement par Tite-Live : erat cum alius apparatus sacri qui perfundere religione animum posset. Et Tite-Live s’emploie à mettre en valeur la religiosité inquiétante de la scène, en même temps que sa dimension initiatique, qui rattache l’épisode, par son “contexte blanc”, à la première fonction dumézilienne60. Les deux aspects sont mis en valeur par l’insistance sur le caractère secret de la scène, qu’il faut rapprocher du clandestinum consilium, explicitement désigné comme tel par Tite-Live61, à propos des Samnites tentant de s’emparer de Capoue en 42362. Le texte mentionne ainsi le fait que non seulement la cérémonie se déroule à l’intérieur d’une enceinte, mais que cette enceinte est recouverte du dais de lin et que le secret est imposé à tous les participants. L’effet de dramatisation obtenu par cette description peut expliquer le choix narratif de Tite-Live. Mais il semble aussi que cet épisode puisse être mis en relation avec deux autres types de scène qui concernent cette fois l’armée romaine : le sacramentum militiae, d’abord, qui n’est pas documenté par le livre X, mais, pour l’époque archaïque, par un passage du livre II relatif à un éventuel conflit entre les Véiens et les Étrusques63, et surtout par une précieuse notice de Polybe décrivant la prestation de serment auprès du tribun militaire, après l’enrôlement64. En 216 intervient une réforme importante qui instaure une dimension de contrainte légale et engage une prestation de serment devant le consul. Le témoignage de Tite-Live insiste, par contraste, sur le caractère volontaire de la première prestation de serment militaire65 : l’opposition avec les menaces prononcées dans le cas du serment samnite est évidente.

L’autre élément qui peut être mis en perspective avec le serment samnite de la legio linteata est le fameux rite romain de la deuotio66, rappelé par exemple par Virgile dans la célèbre description du bouclier d’Énée dans l’Énéide et documenté par Tite-Live au livre X, à propos de la bataille de Sentinum67, et déjà, au livre VIII, lors de la bataille du Veseris, en 340 a.C.68 Dans les deux cas, comme l’a montré C. Saulnier, intervient l’exaltation d’une action individuelle et on y retrouve aussi la magie et la propagation de la mort. Mais les deux situations sont bien différentes. Dans la deuotio, le général romain sacrifie sa propre personne pour sauver ses hommes, sa famille, sa patrie : dans la formule que le grand pontife dicte à Decius, ce salut collectif obtenu par le sacrifice du seul chef est mis en avant69. Il faut l’opposer au serment de la légion de lin, où la contagion mortifère est gratuite, où l’appel à la mort se fait sans aucune perspective de salut. Tite-Live indique peu après que le caractère horrible du serment et de cet apparatus rend les Samnites incapables de combattre, paralysés qu’ils sont par ces images d’épouvante70. Au contraire, la pratique romaine de la deuotio engage une dynamique de victoire et de vie. L’opposition entre les deux pratiques, même si on peut en envisager une origine commune71, est donc double : la contrainte s’oppose à la liberté et, sur le plan symbolique, la cruauté gratuite s’oppose au sacrifice personnel au service de la collectivité. 

En conclusion, nous pouvons dire que le livre X de Tite-Live, organisé autour des thèmes de la lutte des ordres et de la montée en puissance de Rome, comporte des aspects religieux nombreux, multiformes, mais qui ne sont pas présents pour eux-mêmes, qui trouvent leur sens dans un récit politique ou militaire. D’une part, ils éclairent certains phénomènes politiques qui intéressent l’historien à l’échelle de la décade ; ensuite, ils permettent d’approfondir l’analyse psychologique de personnages de premier plan, qui manifestent par exemple leur orgueil par la dédicace de temples. Mais les passages que nous avons relevés invitent aussi à noter l’intérêt antiquaire de Tite-Live pour la topographie religieuse de Rome, ainsi que pour les pratiques religieuses non-romaines, dans la mesure du moins où elles permettent de comprendre la défaite des ennemis. 

Notes

  1. Cf. Sordi 1965 et Guittard 1986, XXIV-XXXIV ; Oakley 2005a, 651-652 ; cf. aussi Grossmann 2009, 177, qui, dans sa conclusion, réaffirme son interprétation de l’ensemble des guerres samnites comme une succession de conflits ponctuels sans entreprise de conquête planifiée de la part de Rome.
  2. Cf. pour le chapitre 23, Zon. 8.1. 2-4 et Dion 36.28 ; pour le chapitre 27 (prodiges de Sentinum), Zon. 8.1.5-7.
  3. Liv. 10.47.7.
  4. Cf. Levene 1993, 232-233.
  5. Cf. Liv. 10.19.16.
  6. Cf. Liv. 10.23.1-10.
  7. Cf. Liv. 10.1.9.
  8. Cf. Degrassi 1963, I.I., XIII, 1 ; Fasti triumphales, XII, 301 :C. Iunius C. f. C. n. Bubulcus Brutus II, an. CDLI Dict(ator), de Aequeis III k. Sext.
  9. Cf. Degrassi 1963, I.I., XIII 2, p. 492.
  10. C’est en tout cas l’analyse de Degrassi 1963, XIII, 2, p. 492.
  11. Cf. Oakley 2005b, 53.
  12. Cf. Degrassi 1963, I.I., XIII, 1, 543.
  13. Liv. 9.31.16, mentionne en effet la victoire de Bubulcus, mais non son triomphe ; il peut avoir confondu ce triomphe de 311 avec celui qu’il indique pour 302, qui a été remis en question.
  14. Cf. Liv. 9.31.1-32.12 et 43.25 pour la locatio du temple.
  15. Cf. Oakley 2005b, 53, avec les exemples liviens.
  16. Cf. Orlin 1997, 179-180.
  17. Cf. Liv. 10.46.7 : Aedem Quirini dedicauit – quam in ipsa dimicatione uotam apud neminem ueterem auctorem inuenio, neque hercule tam exiguo tempore perficere potuisset – ab dictatore patre uotam filius consul dedicauit exornauitque hostium spoliis. Cf. aussi Plin., Nat., 7.213.
  18. Cf. Liv. 10.19 et Oakley 2005b, 221-222.
  19. Liv. 10.19.14. Sur ce passage, cf. Dumézil 1974 [1966], 383-384.
  20. Cf. Fast. Ven., Ad diem, apud Degrassi 1965, XIII, 2, p. 58.
  21. Cf. Ov., Fast., 6.202-208.
  22. Cf. Bonnefond-Coudry 1989, 149-151 et Oakley 2005b, 221-222 avec la bibliographie précédente.
  23. Cf. Bonnefond-Coudry 1989, 151-154.
  24. Cf. Humm 2013, 501 ; Luce 1990.
  25. Cf. Oakley 2005b, 222-223.
  26. Cf. Liv. 8.9.6.
  27. Cf. Liv. 10.28.15.
  28. Cf. Liv. 6.42.2.
  29. Cf. sur ce point Berthelet 2012.
  30. Cf. De magistratu, 1.45.
  31. Cf. Cic., De Rep., 2.16.
  32. Ce point ne relève pas, selon Oakley 2005b, 89, de la réfection antiquaire et doit être pris au sérieux chez Cicéron comme chez Tite-Live : en effet, la lex Genusia (cf. Crawford 1996, I, 402, n. 25) prescrit trois pontifes et trois augures pour une colonie romaine.
  33. Si l’on considère qu’il faut ajouter Numa à ces cinq pontifes, on arrive à 6, chiffre divisible par 3.
  34. Cf. Hölkeskamp 1988.
  35. Cf. sur ce point Humm 2013, 86-89.
  36. Levene 1993, 233, rapproche cet affrontement rhétorique de celui qui a lieu en Liv. 6.40-41, également à propos de la lutte entre patriciens et plébéiens. Le discours de Décius est ici une réponse retardée à celui d’Appius au livre VI.
  37. Cf. Liv. 10.23.
  38. Liv. 10.23.3-10.
  39. Cf. Festus, p. 270 : Plebeiae Pudicitiae sacellum in uico Longo est, quod cum Verginia, patriciae generis femina, conuiuio facto inter patres et plebem, no[…)..
  40. Cf. Festus 282, 18 P = 349 L.
  41. Cf. Champeaux 1982-1987.
  42. C’est la thèse de Wissowa 1897, 257-260, réfutée par Champeaux 1982-1987, 282-283, pour des raisons d’ordre archéologique, topographique et rituel.
  43. Cf. Juv., Sat., 6.308.
  44. Cf. cependant Palmer 1974, 125-126 et 137-159, qui se prononce pour l’historicité de la notice et du rattachement du culte à la gens Volumnia.
  45. Cf. Nathan 2003.
  46. Cf. Levene 1993, 235 et les notations liviennes en Liv. 10.23.6 : facto deinde egregio magnifica uerba adauxit ; et en Liv. 10.23.9 : eodem ferme ritu et haec ara quo illa antiquior culta est, ut nulla nisi spectatate pudicitiae matrona et quae uni uiro nupta fuisset ius sacrificandi haberet.
  47. Sur la localisation exacte des deux sacella, cf. les notices de F. Coarelli dans Steinby 1999, 168-169, s.v.
  48. Cf. Liv. 10.23.12 : Eodem anno Cn. et Q. Ogulnii aediles curules aliquot feneratoribus diem dixerunt ; quorum bonis multatis ex eo quod in publicum redactum est aenea in Capitolio limina et trium mensarum argentea uasa in cella Iouis Iouemque in culmine cum quadrigis.
  49. Cf. Mattingly 1945, 73-74.
  50. Cf. Plin., Nat., 35.157. Cf. aussi Serv. Auct., ad Aen., 7.188.
  51. Cf. en dernier lieu Briquel 2015 ; notre article, Simon 2016.
  52. Colloque “Parole des dieux, parole des hommes”, organisé par M. Mazoyer et C. Guittard en octobre 2013, en cours de publication.
  53. Cf. Simon 2014.
  54. Cf. Liv. 10.38.11.
  55. Cf. Liv. 10.38.11.
  56. Cf. Salmon 1967, 185, qui pense à une invention livienne fondée sur l’épisode de la conjuration de Catilina ; Saulnier 1981, notamment 109-113, qui souligne le caractère d’adaptation de traditions samnites de cette scène livienne ; contra, cf. Tondo 1963, qui examine les points d’ancrage historiques du témoignage livien. Oakley 2005b, 393-398, donne un inventaire des interprétations, mais ne se prononce pas.
  57. Cf. Liv. 9.40.4.
  58. Cf. de Cazanove 2008.
  59. Cf. Saulnier 1981.
  60. Sur ce point, cf. Dumézil 1974 [1966] ; Briquel 1978.
  61. Cf. Liv. 10.38.6, texte cité supra
  62. Cf. Liv. 4.37.1-2 et Saulnier 1981, 102-104.
  63. Cf. Liv. 2.45, 12-14 et Simon 2014.
  64. Cf. Pol. 6.21.1-3 : Ἐπιτελεσθείσης δὲ τῆς καταγραφῆς τὸν προειρημένον τρόπον, ἁθροίσαντες τοὺς ἐπειλεγμένους οἱ προσήκοντες τῶν χιλιάρχων καθ’ἕκαστον στρατόπεδον, καὶ λαβόντες ἐκ πάντων ἕνα τὸν ἐπιτηδειότατον, ἐξορκίζουσιν ἦ μὴν πειθαρχήσειν καὶ ποιήσειν τὸ προσταττόμενον ὑπὸ τῶν ἀρχόντων κατὰ δύναμιν. Oἱ δὲ λοιποὶ πάντες ὀμνύουσι καθ’ἕνα προπορευόμενοι, τοῦτ’αὐτὸ δηλοῦντες ὅτι ποιήσουσι πάντα καθάπερ ὁ πρῶτος. “Quand l’enrôlement est achevé de la façon que j’ai dite, les hommes ainsi choisis sont rassemblés par les tribuns militaires qui en sont chargés dans chaque légion ; ces tribuns prennent entre tous l’homme le plus qualifié et lui font prêter le serment d’obéir et d’exécuter les ordres de ses chefs de toutes ses forces. Tous les autres s’avancent un à un pour jurer, la formule étant simplement qu’ils se conformeront en tous points au serment du premier”. (trad. de R. Weil, pour la CUF, 1977).
  65. Cf. Liv. 10.38.2-5 : Tum, quod nunquam antea factum erat, iure iurando a tribunis militum adacti milites ; nam ad eam diem nihil praeter sacramentum fuerat, iussu consulum conuenturos neque iniussu abituros, et ubi ad decuriatum aut centuriatum conuenissent, sua uoluntate ipsi inter se decuriati equites, centuriati pedites coniurabant sese fugae atque formidinis ergo non abituros neque ex ordine recessuros nisi teli sumendi aut petendi et aut hostis feriendi aut ciuis seruandi causa. Id ex uoluntario inter ipsos foedere ad tribunos ac legitimam iuris iurandi actionem translatum.
  66. Cf. Sacco 2004, avec l’ample bibliographie précédente.
  67. Cf. Liv. 10.28.12-29, 4.
  68. Cf. Liv. 8.10.11-11.1 et le long développement de Guittard 1986, LV-LXXX.
  69. Cf. Liv. 8.9.4 : In hac trepidatione Decius consul M. Valerium magna uoce inclamat. “Deorum,” inquit, “ope, M. Valeri, opus est ; agedum, pontifex publicus populi Romani, praei uerba quibus me pro legionibus deuoueam.”
  70. Cf. Liv. 10.41, 3 : Quippe in oculis erat omnis ille occulti paratus sacri et armati sacerdotes et promiscua hominum pecudumque strages et respersae fando nefandoque sanguine arae et dira exsecratio ac furiale carmen, detestandae familiae stirpique compositum.
  71. Bilan dans Saulnier 1981, 110-113.
ISBN html : 978-2-35613-379-3
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EAN html : 9782356133793
ISBN html : 978-2-35613-379-3
ISBN pdf : 978-2-35613-380-9
ISSN : 2741-1818
Posté le 22/02/2021
9 p.
Code CLIL : 3385
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Comment citer

Simon, Mathilde (2021) : “Sur quelques aspects religieux du livre X de Tite-Live”, in : Duchêne, Pauline, Bellissime, Marion, dir., Veni, vidi, scripsi : écrire l’histoire dans l’Antiquité, Actes du séminaire Historiographies antiques 2014-2019, Pessac, Ausonius éditions, collection PrimaLun@ 7, 2021, p. 93-102, [En ligne] https://una-editions.fr/aspects-religieux-tite-live [consulté le 20 février 2021].
http://dx.doi.org/10.46608/primaluna7.9782356133793.6
Accès livre PrimaLun@_7 Vini, vidi, scripsi
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