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Nicole Blanc, Hélène Eristov & Myriam Fincker, “A fundamento restituit ? Réfections dans le temple d’Isis à Pompéi”, RA, 2000/2, 227-309.

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L’Iseum de Pompéi, fouillé en 1765, a fait jusqu’ici l’objet d’une vulgate qui distingue dans son histoire deux étapes, fondée avant tout sur l’inscription (RICIS 504/0202), posée au-dessus de l’entrée du temple et relatant que le temple d’Isis, effondré lors d’un tremblement de terre (en 62 p.C.), a été relevé par Numerius Popidius Celsinus, à ses frais (aedem Isidis terrae motu conlapsam a fundamento p(ecunia) s(ua) restituit).

On a conclu, d’une lecture prise au pied de la lettre, que la seconde construction n’avait pratiquement rien gardé de l’ancien édifice, à part quelques éléments de tuf. Quant au premier sanctuaire, on l’attribuait à la phase samnite de l’urbanisme pompéien. Il est vrai que le revêtement de stuc et les peintures du Quatrième Style du portique témoignent de travaux menés durant la dernière période de la ville et que, d’autre part, subsistent des traces d’une construction antérieure au niveau du stylobate et des chapiteaux.

Il faut néanmoins reconnaître que, depuis 1765, le temple n’a jamais fait l’objet d’une étude architecturale approfondie, alors que le repérage de réfections dans le revêtement de la cella permet de mettre en doute une reconstruction totale de la maison d’Isis. Aussi, les auteurs ont-elles entrepris un relevé systématique qui amène à réviser les anciennes hypothèses et à mettre en évidence une logique architecturale jusque là inaperçue. L’analyse démontre bien l’existence de deux états successifs, mais avec d’importantes nuances. La première phase est d’époque augustéenne, et non samnite, tandis que la seconde phase, par l’examen du décor stuqué et des mosaïques, ne doit pas s’interpréter comme une modification du plan d’ensemble, mais comme une restauration “à l’identique”.

En fait, le terme restituere s’applique aussi bien à une restauration qu’à une reconstruction. Il est d’ailleurs vrai que la nouvelle colonnade, associée à une réfection des peintures et des stucs, avait suffi à métamorphoser l’ancien sanctuaire. En outre, la “reconstruction” d’un temple n’est pas seulement une opération architecturale, c’est aussi, et surtout, la restauration d’un culte.

Sous le premier sanctuaire, ont été retrouvés des vestiges qui semblent appartenir à une zone d’habitats ou d’artisanat.

Malaise, Michel (2008) : “Nicole Blanc, Hélène Eristov & Myriam Fincker, ‘<i>A fundamento restituit</i> ? Réfections dans le temple d’Isis à Pompéi’, <i>RA</i>, 2000/2, 227-309”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/blanc-eristov-fincker-2000/ [consulté le 15 août 2021].

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