Parmi les 25 000 crétules, datables du milieu du IIIe siècle a.C. à la seconde moitié du IIe siècle a.C., retrouvées à Séleucie du Tigre, la capitale des rois séleucides, quelques rares documents se réfèrent à Isis1.
Ces représentations se distribuent en trois groupes principaux : des images qui maintiennent quelques caractéristiques iconographiques pharaoniques, des représentations avec des vêtements complètement hellénisés, et des figures appartenant au panthéon grec (Tychè et Aphrodite) avec des traits typiques de l’iconographie traditionnelle de la déesse. Au premier groupe, A. B. attribue une représentation de deux divinités, hiératiques, coiffées d’un petit polos et debout sur un bateau, dans lesquelles elle pense reconnaître Isis et Osiris dans le contexte du Navigium Isidis, ce qui est plus que douteux. Le deuxième groupe offre une Isis, coiffée du basileion, tenant un long sceptre et une torche.
Le dernier groupe rassemble des figurations de divinités grecques, dont certaines empruntent des attributs à la déesse égyptienne. On y trouve quelques images d’Aphrodite courotrophe, d’une Tychè avec torche et corne d’abondance, couronnée d’un basileion simplifié ou d’une fleur de lotus, ou encore d’une Tychè avec polos, cornucopia et gouvernail, qui serait l’antécédent de l’Isis Fortuna. Ces sceaux séleucides témoigneraient d’une première étape dans l’hellénisation d’Isis.