Si le culte d’Isis est présent dans la documentation phénico-punique, il n’est pas question des cultes isiaques avant le milieu du Ier siècle a.C. Les premiers documents émanent de Sabratha, en Tripolitaine. Il faut néanmoins attendre le début du IIe siècle de notre ère pour voir la documentation s’accroître considérablement ; trois sanctuaires au moins d’époque antonine attestés pour la Tripolitaine et la Proconsulaire (temple de Sarapis à Leptis Magna fréquenté surtout par des Grecs venus d’Orient, voire d’Égypte, plutôt que par des Latins ; temple d’Isis de Bulla Regia et Serapeum de Carthage).
D’autres documents du IIe et du IIIe siècle, dont de très nombreuses lampes à motifs isiaques, souvent peu connues, indiquent une diffusion plus dense. Ici encore, les premières traces d’implantation sont repérées dans les ports (Leptis Magna, Sabratha, Thaena et Carthage).
À coté du rôle des marchands, il ne faut pas négliger les migrants ; le double emploi du grec et du latin dans les dédicaces trahit ce brassage de populations.