Les fouilles du temple sont présentées en détail, avec une bibliographie complète depuis 1991. Il est distingué quatre phases de l’édifice entre le Ier siècle a.C. et le IIe siècle p.C. Les trois sculptures acéphales retrouvées dans la vasque sont étudiées : la statue naophore (naos d’Osiris) en basalte noir du prêtre Inaros (MNNapoli, inv. 241.834), datée de la XXXe dynastie (Iside, p. 448, V. 78) ; la statue à nœud isiaque au-dessus du sein droit, en même matériau, attribuée à Isis – à notre avis, une reine en Isis – (Iside, p. 448, V.79), un sphinx en granite (Iside, p. 450, V.81), ainsi qu’une tête avec némès d’époque impériale (MNNapoli, inv. 292.843) et six fragments en marbre blanc qui appartiendraient, selon une reconstruction hypothétique, à deux statues d’Harpocrate. On y ajoutera des éléments décoratifs : fragments de mosaïque, de peinture et d’un serpent en verre.
Cet ensemble serait devenu, dans les derniers temps, un sanctuaire privé de l’aristocratie romaine ; en raison de son atmosphère “égyptienne”, il aurait été intentionnellement détruit à la fin du IVe ou au début du Ve siècle, lors des persécutions chrétiennes. L’existence d’un autre sanctuaire, auquel appartiendrait la statue d’Anubis (MNNapoli, inv. 981) trouvée en 1836 (Iside, p. 449, V. 80), est suggérée. L’auteur défend, à nouveau, l’existence d’un Iseum mise en doute par M. Gigante1 : il s’agirait d’un sanctuaire d’Isis Pelagia, protectrice des commerçants, vu le contexte du site en bordure de mer.
* Cf. également, du même auteur, “I resti del tempio di Iside a Cuma in relazione alle trasformazioni geomorfologiche del litorale”, dans C. Albore Livadie & F. Ortolani (éds), Variazioni climatico-ambientali e impatto sull’uomo nell’area circumediterranea durante l’olocene, Bari, 2003, 87-94.