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Collection : S@voirs humanistes_3
À côté de ce véritable laboratoire poétique de construction d’un roman chevaleresque et de l’autoportrait flatteur qui se dégage de son premier recueil épistolaire, le Tasse se sert aussi de sa nouvelle publication de 1560 pour rendre notoire sur la « scène du monde », les difficultés qui furent les siennes après les événements de Naples.
Le deuxième volume de lettres du poète-courtisan se présente de façon moins monolithique que le premier, dans la mesure où il est globalement constitué de lettres qui concernent alternativement sa propre situation et la composition de son roman chevaleresque, l’Amadis de Gaule.
Dans leur ensemble, qu’elles soient strictement professionnelles ou plus personnelles, les lettres du premier volume ne permettent guère d’éclairer leur contexte, soit parce qu’elles sont très génériques, se limitant parfois à de simples salutations ou recommandations, soit parce que, bien qu’adressées à des personnalités publiques, elles apparaissent pour la plupart dépourvues de toute référence.
Au moment d’essayer de tirer un bilan de ces quelques considérations, il apparaît déjà que cet ouvrage sert avant tout au poète-courtisan à prendre rang au sein de l’élite culturelle et politique de son époque par l’excellence de ses correspondants et par la mise en évidence d’un réseau dense de relations prestigieuses parmi les condottieri, les princes, les hommes de lettres, d’Église et les laïcs.