Selon la communis opinio, grand fut le désintérêt d’Auguste pour l’Égypte et sa culture. Seul lui aurait importé l’arrivée à Rome du grain de la vallée du Nil. Cette vision des choses, erronée pour G. D., serait due à Dion Cassius, et l’anti-égyptianisme d’Auguste serait en fait celui de l’écrivain1. L’auteur rejette également l’opinion de Françoise Dunand2 pour qui l’intérêt de Rome était de maintenir une Égypte docile et non de l’intégrer au système impérial.
Selon lui, il n’y a aucune raison de distinguer l’Égypte du reste de l’Empire. Tout au contraire, Auguste aurait parfaitement compris l’intérêt de créer et développer l’image forte d’un “pharaon romain” et aurait tenu grand cas de sa présence sur les murs des temples égyptiens, sans aller jusqu’à adopter l’idéologie politique associée au rôle de pharaon.
- Pour une analyse plus fine et nuancée de cette question, P. Cordier, “Dion Cassius et les phénomènes religieux “égyptiens”. Quelques suggestions pour un mode d’emploi”, dans L. Bricault et al. (éds), Nile into Tiber. Egypt in the Roman World, RGRW 159, Leyde-Boston, 2007, 89-110.
- F. Dunand, “Culte royal et culte impérial en Égypte : continuités et ruptures”, dans G. Grimm et al. (éds), Das Römisch-Byzantinische Ägypten, Aegyptiaca Treverensia, 2, Mayence, 1983, 54-56.