Dans cet article assez dense, K. E. et M. S. passent en revue la documentation isiaque cilicienne. Ils constatent combien rares sont les monuments antérieurs au Ier siècle a.C., ce qui est pour le moins étonnant dans cette partie méridionale de l’Asie Mineure si proche du pouvoir lagide. Quelques rares terres cuites de Tarse, une dédicace à Sarapis de Korakesion (RICIS 315/0201), la lettre de Lucullus aux Mopséates confirmant l’asylie d’un temple local dédié à l’époque séleucide à Isis et Sarapis (RICIS 315/1001) constituent les seuls témoignages antérieurs à l’ère chrétienne, une situation paradoxale qu’il paraît difficile d’imputer au seul hasard des trouvailles. Les cultes semblent se diffuser surtout à la fin du IIe et au cours du IIIe siècle p.C., pour connaître un succès très relatif, attesté par une demi-douzaine d’inscriptions et un nombre beaucoup plus important d’émissions monétaires. Notons avec les auteurs qu’il n’est toutefois pas de bonne méthode de relier nécessairement l’apparition d’un type isiaque dans le monnayage d’une cité à l’introduction du culte lui-même.
Selon K. E. et M. S. (p. 161-162), 13 cités de Cilicie1 ont frappé monnaies à types isiaques. Nous ajouterons Alexandrie de l’Issos, Karallia, Syedra et Lyrbè2, en précisant cependant que pour eux, cette dernière cité serait à situer à l’extrême est de la plaine de Pamphylie et non en Cilicie, ce qui explique son absence de leur recensement3. Tarse dut posséder un sanctuaire isiaque dès l’époque hellénistique, toujours en activité au IIIe siècle p.C. C’est ce que pourrait indiquer le type choisi pour une émission de Maximin Ier sur laquelle la Tychè figure en compagnie de Sarapis, d’Isis et d’Harpocrate, en une scène reproduisant peut-être une peinture ornant le sanctuaire local. Enfin, K. E. et M. S. suggèrent de reconnaître le pied de Sarapis sur certaines émissions d’Aigai figurant un pied sandalé surmonté d’un petit buste, généralement identifié comme celui d’Asclépios, et qu’accompagne un serpent, l’ensemble paraissant posé sur une base. La petite taille et le mauvais état des exemplaires conservés ne permettent pas de trancher.