La géographie littéraire connaît des développements fascinants. Les thématiques se multiplient, tout comme les approches pour les aborder. Ses origines sont aussi lointaines que celles de la géographie moderne, Humboldt et Vidal de la Blache y ayant consacré quelques pages. Les géographes de la grande tradition régionale ne lui ont accordé qu’une attention sporadique et somme toute ténue. Son véritable essor est plutôt lié à celui de la géographie humaniste au courant des années 1970. Depuis, sa trajectoire accompagne celle des multiples branches de la géographie humaine et des courants qui les traversent. Bien que longtemps marginal et un peu périphérique, le recours à la littérature est désormais une pratique courante. Des géographes de trois générations successives ont consacré une part significative de leurs travaux à l’étude géographique des textes littéraires. D’autres, nettement plus nombreux, ne les abordent que de façon ponctuelle à la faveur d’analyses de géographie sociale ou culturelle, qui demeure leur champ d’expertise privilégié. De la véracité de la description des paysages ruraux dans le roman réaliste à la forme de la ville dans le roman moderniste, en passant par l’imaginaire urbain dans la littérature de science-fiction ou le roman policier, de nombreux thèmes de la géographie contemporaine sont explorés au contact d’œuvres littéraires. Envisagée comme un tout, la masse des travaux publiés depuis bientôt cinquante ans est impressionnante, suffisamment riche et diversifiée pour qu’il ne soit pas abusif de parler d’une sous-discipline relativement autonome. Les développements de la géographie littéraire procèdent de la mobilisation de cadres théoriques, de démarches méthodologiques ou encore de thématiques jusque-là peu explorées. Retracer ces développements, comme je propose de le faire dans ce livre, révèle que la géographie littéraire constitue une forme de carrefour où s’entrecroisent, et parfois s’entrechoquent, conceptions de la discipline, enjeux méthodologiques, prérogatives critiques, traditions et modes intellectuelles.
À la faveur d’un certain tournant spatial au sein des sciences sociales et des humanités à l’aube des années 1990, les études littéraires développent elles aussi des approches plus « géographiques » de la littérature. L’intérêt pour l’espace, les lieux, l’environnement ou le paysage en études littéraires ne date évidemment pas d’hier, mais il se consolide depuis près de trente ans pour constituer des axes de recherche plus cohérents et concertés autour desquels s’organisent groupes de recherche, séminaires, publications collectives et numéros thématiques de revue. Littéraire très au fait des travaux des géographes, Michel Collot en dresse un riche panorama dans son ouvrage de synthèse, Pour une géographie littéraire. Il note par exemple que le « regain d’intérêt pour la dimension spatiale de la littérature s’est traduit par l’invention de néologismes comme géopoétique et géocritique et le recours fréquent à des termes et des instruments empruntés à la géographie » (Collot, 2014, p. 9). Esquissée par le poète Michel Deguy mais développée en véritable démarche critique et créatrice par Kenneth White (1994), la géopoétique essaime depuis en un archipel d’ateliers où se rencontrent poètes, écrivains, littéraires et géographes (Bouvet, 2015 et 2018). C’est motivé « par la montée en puissance du thème géographique dans la littérature contemporaine » que le comparatiste Bertrand Westphal, invente la géocritique (Westphal, 2000 ; 2007). De son côté, le spécialiste de la littérature moderne, Franco Moretti, fait un usage intensif de la cartographie dans son Atlas du roman européen (Moretti, 2000). Il systématise encore davantage la démarche quelques années plus tard en proposant de recourir aux graphiques et aux cartes pour développer des modèles abstraits de l’histoire littéraire (Moretti, 2005). On assiste donc, écrit Collot, à une « convergence remarquable entre les deux disciplines » (Collot, 2014, p. 10).
Dans les pays anglo-saxons, le tournant spatial a lui aussi donné lieux à des convergences nombreuses entre littéraires et géographes. Déjà en 1987, William Mallory et Paul Simpson-Housley, respectivement professeurs de littérature et de géographie dirigeaient la publication de l’ouvrage Geography and Literature. A Meeting of the Disciplines (Mallory et Simpson-Housley, 1987). Je voudrais surtout retenir la plus récente de ces rencontres, car elle met en perspective certaines des motivations qui ont présidé à l’organisation de ce livre. Il s’agit de l’émergence des spatial literary studies (études littéraires spatiales), champ de recherche dont l’appellation est chose consacrée depuis peu (Tally, 2017 ; 2021). Comme le suggère Robert Tally dans son introduction du Routledge Handbook of Literature and Space, il s’agit d’un label qui regroupe des travaux extrêmement divers, en fait presque n’importe quelle approche qui se penche sur l’espace, le lieu ou la spatialité du texte, qu’elle se réclame de la géocritique, de la géopoétique, de la géographie littéraire ou des humanités spatiales – spatial humanities (Tally, 2017, p. 3). Les travaux des géographes s’y retrouvent pour ainsi dire à l’ombre d’un parapluie plus large, mais tenu par des littéraires.
Ces différents courants plutôt « littéraires », pour ne nommer que ceux-là, entretiennent avec la géographie autant de dialogues féconds et mutuellement enrichissants (Peraldo, 2016). Il n’en demeure pas moins que littéraires et géographes relèvent de structures institutionnelles différentes, ne gravitent pas au sein des mêmes réseaux, ne poursuivent pas nécessairement les mêmes objectifs, n’écrivent pas pour les mêmes lectorats (collections, revues, pratiques de citation, etc.), de sorte que les chambres d’échos à l’intérieur desquelles leurs travaux respectifs prennent leur sens et suivent leurs carrières ne sont vraiment pas les mêmes. Collot souligne que le « danger d’un tel engouement serait d’inféoder l’étude littéraire à une discipline qui lui est étrangère » (Collot, 2014, p. 9). La mise en garde réciproque est exprimée par Sheila Hones selon qui l’annexion tranquille des travaux des géographes qui « font de la géographie avec la littérature » au sous-champ émergent des spatial literary studies pose problème, car elle tend à gommer la spécificité d’une longue tradition, interdisciplinaire bien sûr, mais pour laquelle la géographie humaine demeure une composante centrale et fédératrice (Hones, 2018). Je ne veux surtout pas faire, avec cet ouvrage, la promotion d’une définition normative de la géographie littéraire comme champ exclusif des géographes, le terme n’appartenant d’ailleurs à personne. Je cherche plutôt à brosser un tableau synthétique de la contribution des géographes à l’étude de la littérature. Bien qu’ils soient le fruit d’échanges interdisciplinaires multiples (et pas uniquement avec les études littéraires d’ailleurs), qui varient selon les époques, les approches et les thématiques, les travaux présentés dans les chapitres qui suivent sont essentiellement le fait de géographes de formation. Ce parti-pris disciplinaire n’est pas sans défaut, car il crée des angles morts qui produisent à leur tour des zones d’ombre. Mais il a l’avantage de permettre aux lecteurs, qu’ils soient géographes, littéraires, ou praticiens d’une autre science sociale ou humaine, de développer une meilleure compréhension des multiples façons de « faire de la géographie avec la littérature » en utilisant la géographie comme point d’ancrage privilégié et, souvent, comme point de fuite ultime.
Développement et ouvertures de la géographie littéraire
Le plan de l’ouvrage est relativement classique, une partie plutôt historique, l’autre plutôt thématique. La première partie, Développements, retrace, selon une trame essentiellement chronologique, l’évolution des études géographiques de la littérature en les replongeant dans le contexte intellectuel de leur émergence. Le premier chapitre identifie les origines lointaines de l’intérêt des géographes pour la littérature. Il montre ensuite comment les approches régionales, humanistes et radicales (ou tout simplement critiques) de la discipline se sont saisies de l’objet littéraire et ont jeté, chemin faisant, les premiers véritables jalons de ce qui allait devenir une façon un peu alternative de faire de la géographie. L’étude des faits géographiques, la mise en valeur de l’expérience et du sens des lieux ou encore la critique de la charge idéologique dans les œuvres littéraires constituent les principaux objets de cette première géographie littéraire, de ses origines jusqu’à l’aube des tournants culturel et textuel qui allaient secouer la géographie humaine dans son ensemble à la fin des années 1980.
Cette période d’intense remise en question, sur fond d’effervescence intellectuelle et de changement générationnel, est porteuse pour l’étude géographique de la littérature. Les approches se multiplient, s’opposent, s’enrichissent. La géographie culturelle se fait plus politique, plus sensible aux rapports de pouvoir et de domination. Elle s’interroge sur le rôle des représentations dans la perpétuation ou la naturalisation de ces rapports inégaux. Elle se rapproche des cultural studies (études culturelles britanniques) et des études postcoloniales, rapprochement qui contribue à redéfinir sa manière de concevoir la littérature et les questions à lui soumettre. Hégémonie et résistance symbolique, identité, différence, et hybridité culturelle deviennent les thèmes récurrents de l’analyse géographique de textes littéraires désormais conçus comme autant de pratiques signifiantes au sein d’un environnement social plus large. Ces transformations sont l’objet du deuxième chapitre.
À peu près à la même époque, mais à la faveur, cette fois, d’un rapport plus soutenu avec la théorie littéraire, la géographie humaine se met à examiner les dimensions discursives de son activité. Cela soulève des enjeux épistémologiques importants qui déplacent la focale de façon significative sur le discours géographique d’abord et sur le discours littéraire ensuite. La textualité comme telle devient un point de rencontre majeur. Tout en affinant les analyses de la représentation de l’espace, l’attention sur la discursivité littéraire permet d’établir les modalités d’un dialogue entre savoir géographique et connaissance littéraire. En montrant que le langage est plus que l’habit de mots de la pensée, mais bien son matériau et son mode d’élaboration et d’expression, ce type d’approche rappelle aux géographes tout l’intérêt qu’il y a de prendre le texte et la forme au sérieux. C’est ce dont il sera question dans le troisième chapitre.
Bien que les trois chapitres de la première partie suivent, grosso modo, une séquence temporelle et que les approches dont ils dressent le portrait s’inscrivent dans une époque et donc une conjoncture intellectuelle particulière, ils s’efforcent aussi d’en suivre les prolongements contemporains. Si certaines façons de faire, clés d’interprétation ou thématiques de recherche initiées à une époque tombent parfois en désuétude, d’autres poursuivent leur carrière plus longtemps en ajustant leurs perspectives aux sensibilités et préoccupations du moment. Il importe, du point de vue de l’histoire des idées, d’être attentif tant aux ruptures qu’aux continuités.
La deuxième partie du livre, Ouvertures, est davantage thématique. Elle explore des axes de recherche particulièrement féconds ou novateurs. Ensembles, les trois chapitres qui la composent dessinent un tableau un peu plus sélectif des approches les plus contemporaines de la géographie littéraire. Ils proposent une coupe non pas chronologique mais transversale des divers moyens d’appréhender la littérature dans une perspective géographique. D’une part, ils mettent en lumière comment les « acquis » de la recherche évoqués dans la première partie sont boudés, modifiés ou réactivés dans la recherche actuelle. D’autre part, ils illustrent la nouveauté relative des perspectives les plus récentes, laquelle procède, encore une fois, de la mobilisation de cadres théoriques ou d’outils méthodologiques jusque-là peu ou pas sollicités et donc d’échanges interdisciplinaires plus ou moins inédits.
Le chapitre 4 sonde les rapports complexes entre imaginaire géographique et littérature. Depuis toujours, le recours des géographes aux textes littéraires participe, d’une manière ou d’une autre, à une réflexion sur les ressources de l’imaginaire pour penser notre rapport au monde. Cette réflexion sollicite des notions voisines bien que relativement différentes sur le plan théorique : géographie imaginaire, géographie imaginative ou encore, plus spécifiquement, imaginaire géographique. Elle met en rapport dynamique les travaux des théoriciens – géographes, sociologues, littéraires ou philosophes – qui ont développé des cadres conceptuels divers pour en décrire le fonctionnement. Cela fournit l’occasion de comparer, sur le terrain de l’imaginaire, plusieurs des approches évoquées dans la première partie et de mettre en contraste leur différences profondes en dépit de leur similarités apparentes. Je proposerai ensuite d’aborder l’imaginaire géographique sous le signe de la médiation. Différents exemples illustrent le potentiel heuristique et épistémologique des conceptions de l’imaginaire qui en font un médiateur privilégié pour réfléchir aux rapports complexes entre un écrivain et ses lieux, entre culture et territoire, imaginaire urbain et littéraire, entre savoir géographique et connaissance littéraire.
Le chapitre 5 se penche sur les spatialités multiples de différents genres littéraires. Il prolonge ainsi un certain nombre d’interrogations liées aux dimensions plutôt formelles du texte littéraire, mais aussi à des considérations plus pragmatiques qui concernent la relation entre ses usagers, auteurs comme lecteurs. De son point de vue de critique littéraire, Moretti, suggère que « chaque genre littéraire a sa géographie – sa géométrie presque » (Moretti, 2000, p. 208). J’ai cherché à approfondir les implications d’une telle association pour la pensée géographique et non, comme le fait Moretti, pour penser l’histoire de la littérature. Voilà une illustration des objectifs différents que poursuivent littéraires et géographes alors même que leurs regards convergent sur des problématiques similaires. J’explore comment le polar, en raison des conventions du genre, travaille la matière vive de l’espace urbain, son territoire privilégié. Je discute de la manifestation un peu particulière de l’espace dans la nouvelle qui, à cause de sa brièveté même, pose un défi à l’interprétation géographique. J’examine, enfin, l’intérêt de la littérature autobiographique qui, mettant en scène un auteur qui raconte sa vie en même temps qu’il s’écrit en un lieu, permet de scruter les rapports mutuellement constitutifs du sujet, du récit et du lieu.
Le chapitre 6 tente d’identifier les caractéristiques dominantes de la géographie littéraire qui s’écrit depuis un peu plus d’une dizaine d’année et qui, à vrai dire, est toujours en train de s’écrire. Forte de la consultation d’une nouvelle constellation de travaux, tant du côté des théories de la lecture et de la réception, de l’histoire du livre et de la sociologie littéraire, des études en tourisme littéraire que de celui, bien évidemment, des géographies sociales et culturelles contemporaines, la recherche se penche avec plus d’insistance sur ce qui intervient en aval comme en amont, en d’autres mots la géographie « autour » du texte littéraire. Même si certaines des questions soulevées par ces travaux ont pu être abordées dans les recherches dix ou vingt ans plus tôt, elles font désormais l’objet d’une attention plus soutenues et sont appréhendées par l’entremise de perspectives nouvelles. J’évoque par exemple la prise en compte des dimensions géographiques de la réception des textes littéraires. J’examine les travaux récents qui replongent les œuvres dans le contexte social et spatial de leur genèse, production et consommation en proposant d’envisager le texte littéraire comme un « événement ». Toutes sortes de médiations complexes sont à l’œuvre et insufflent énormément de contingence à l’interprétation que l’on peut en faire. Ces recherches nous invitent ainsi à sortir du texte pour mieux le comprendre et à penser en termes géographiques l’ensemble du processus littéraire. Enfin, j’évoquerai rapidement quelques recherches qui se penchent sur « l’après-texte » littéraire, c’est-à-dire quand celui-ci se matérialise en des pratiques et en des lieux précis, contribue à la mise en valeur du territoire par la patrimonialisation ou encore le tourisme littéraire.
Géographie littéraire : un tableau ?
Lorsque l’on présente un panorama de travaux dans un article de synthèse ou une entrée dans une encyclopédie, on s’en tient trop souvent, faute d’espace, à l’identification des principales approches, leurs assises épistémologiques et démarches méthodologiques dominantes de même que les thèmes privilégiés. Utiles et précieuses, ces revues de littérature manquent toutefois un peu de chair. Écrites dans une perspective critique et visant parfois, comme dans le cadre d’une thèse, à identifier les faiblesses et lacunes des travaux antécédents pour faire valoir le bien-fondé d’une approche plus judicieuse, de telles revues parviennent rarement à en apprécier les mérites sur la base des objectifs qu’ils se sont eux-mêmes posés. C’est ce à quoi j’ai tenté de remédier en faisant la place belle aux exemples. J’y insère çà et là mes propres travaux. Une description de nombreuses études de cas émaille la présentation et illustre de manière concrète comment elles sont représentatives des approches dont elles procèdent. C’est une façon de rendre hommage, sélectivement bien sûr, aux collègues qui m’ont précédé, côtoyé de près ou de loin et, en quelque sorte, succédé, dans cette exploration des multiples façons de faire œuvre de géographe au contact de la littérature. Ce livre ne défend donc pas une thèse, il brosse plutôt un tableau.
L’idée de tableau est liée à celle d’un regard synoptique qui transforme en un tout relativement cohérent ce sur quoi il se pose. De Humboldt à Vidal de la Blache et au-delà, la notion de tableau géographique, rappellent Berdoulay, Gomes et Maudet, renvoie aux verbes « voir et contempler », elle prend un sens double, « celui d’une image et celui d’un ensemble d’éléments permettant de comprendre », elle procède de « descriptions d’espaces faites à partir d’un point de vue particulier » (Berdoulay et al. 2015, p. 164). C’est précisément ce que je tente de faire ici, par analogie, avec la géographie littéraire des géographes. Je ne prétends pas rendre compte de la totalité des travaux, mais je tente d’en fournir une image globale en les « embrassant d’un même regard » à partir de mon propre point de vue et avec le recul que me procure un peu plus de trente ans de lecture et de pratique de la géographie littéraire. C’est pourquoi, j’ai retenu l’idée de tableau. Le titre La géographie littéraire aurait une saveur à la fois trop totalisante, le « La » lui insufflant un caractère monolithique un peu forcé, et trop neutre parce pouvant être écrite de nulle part. Bien que l’ouvrage ait une dimension pédagogique avouée, Géographie littéraire a quelque chose de trop scolaire et auquel il faudrait presque nécessairement ajouter un sous-titre : « développements et ouvertures », « évolutions et thématiques », etc. Géographies littéraires, est assez joli, mais il s’agit de la traduction directe du nom de la revue Literary Geographies dont le pluriel pourrait par ailleurs suggérer qu’il traite de toutes les approches, géographiques comme littéraires, ce qui n’est pas le cas. Contempler l’ensemble de la production géographique sur la littérature, l’appréhender comme un tout, en brosser un tableau synoptique qui contribue à la faire mieux comprendre, à partir d’un point de vue de praticien. Voilà ce qui motive le choix du titre. Le regard synoptique qui accompagne l’idée de tableau n’a donc rien d’exhaustif. S’il laisse de nombreux travaux dans l’ombre, c’est une question de choix stratégiques et d’affinités électives. Je suis sensible par ailleurs à la diversité linguistique de la production savante dans le domaine et au risque de hors cadre. Mais j’ai choisi de me limiter ici aux recherches publiées en français et en anglais parce qu’elles correspondent à des univers déjà très vastes dont j’ai la meilleure vue d’ensemble. Ces deux langues constituent ainsi les points de vue définissant la perspective un peu stéréoscopique à partir de laquelle se dessine ce Tableau de la géographie littéraire.