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Antje Krug, “Isis-Aphrodite-Astarte”, dans P. C. Bol, G. Kaminski & C. Maderna (éds), Fremdheit – Eigenheit. Ägypten, Griechenland und Rom. Austauch und Verständnis, Städel-Jahrbuch N.F. 19, Stuttgart, 2004, 180-190.

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La belle tête féminine en pierre retrouvée à Rome via Labicana, près de l’église SS. Pietro e Marcellino, et conservée au Museo Capitolino Nuovo (inv. 1154), est l’objet de cet article. Le visage juvénile est encadré de la lourde perruque égyptienne tressée, surmontée d’une dépouille d’oiseau, dont la tête, rapportée, a aujourd’hui disparu. À partir des photos de face, les commentateurs ont pensé qu’il s’agissait de la dépouille de vautour qui coiffe souvent la déesse égyptienne. Une photo de profil montre qu’il ne s’agit pas des ailes d’un rapace, mais bien plutôt d’une colombe.

Cette substitution ne plonge pas ses racines dans l’iconographie pharaonique, mais dans le syncrétisme à l’œuvre à l’époque hellénistique. En effet, Isis fut assimilée à Aphrodite, qui était en relation avec cet oiseau, sans qu’il lui serve cependant de coiffure. Se produisit alors un double transfert. La dépouille de vautour sur la tête d’Isis put faire place à une colombe, tandis qu’Aphrodite, sous l’influence isiaque, se vit coiffée de son oiseau sacré. On se trouve ainsi devant des représentations d’Isis-Aphrodite, vêtue ou nue. Cette forme se rencontre aussi dans le monde syro-phénicien pour représenter la grande déesse, la Ba’alat Gébal, qui peut porter d’autres noms, comme celui d’Astarté. La chose s’explique dans la mesure où, depuis longtemps, la colombe a été un animal attribut de cette dernière, et que la déesse orientale est parfois présentée nue, comme Aphrodite.

Ces rapprochements multiples se traduisent dans une dédicace délienne à Isis Sôteira-Astarté-Aphrodite (cf. RICIS 202/0365). L’auteur considère que la tête de la via Labicana ne révèle pas des traits individuels, alors que d’autres commentateurs cherchent à y reconnaître une reine lagide en Isis. Cette belle sculpture a pu appartenir à l’Iseum Metellinum (Regio III).

Malaise, Michel (2008) : “Antje Krug, ‘Isis-Aphrodite-Astarte’, dans P. C. Bol, G. Kaminski & C. Maderna (éds), <i>Fremdheit – Eigenheit. Ägypten, Griechenland und Rom. Austauch und Verständnis</i>, Städel-Jahrbuch N.F. 19, Stuttgart, 2004, 180-190”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/krug-2004/ [consulté le 15 août 2021].

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