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Le Bronze atlantique et ses subdivisions culturelles :
essai de définition

Brun, P. (1991) : “Le Bronze atlantique et ses subdivisions culturelles : essai de définition”, in : Chevillot, C., Coffyn, A., dir. : L’âge du Bronze Atlantique : ses faciès, de l’Écosse à l’Andalousie et leurs relations avec le bronze continental et la Méditerranée. Actes du 1er Colloque du Parc Archéologique de Beynac, 10-14 septembre 1990, Beynac, 11‑24.


J’écrivais là, un peu rapidement, que les potiers n’étaient pas spécialisés pendant l’âge du Bronze. Les sites suisses de bords de lacs du milieu du Bronze final suggèrent toutefois que la cuisson avait pu être opérée par des spécialistes temporaires, locaux ou mobiles.

I was a little hasty here when I wrote that potters were not specialized during the Bronze Age. However, Swiss lakeside sites from the middle of the Late Bronze Age suggest that firing may have been carried out by temporary, local or mobile specialists.


Pendant l’âge du Bronze, d’évidentes affinités typologiques lient les îles britanniques et les régions occidentales de la péninsule ibérique, de la France et du Benelux. Cette constatation a très logiquement généré l’idée d’une communauté culturelle atlantique1; d’autant plus que des différences typologiques très nettes démarquent cette zone géographique des régions plus orientales. Pourtant, l’ensemble atlantique n’est pas un bloc monolithique, uniforme et insensible au temps, mais un ensemble d’entités emboîtées qui se modifient plus ou moins vite au cours des siècles. À travers une documentation très inégale et incomplète, se dégagent quelques-uns des aspects chrono-culturels constitutifs de ce que l’on nomme, par raccourci, le « Bronze atlantique ». Je vais tenter ici une esquisse de formalisation.

Problèmes de définition

Notre discipline n’évite pas toujours, dans ses nomenclatures, la confusion entre le temps et l’espace. Cela remonte à ses origines mêmes. Pour Thomsen, en effet, chacun des trois âges qu’il a distingués était une culture : âge du Bronze était synonyme de culture du Bronze. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la conception de Montelius ou de Sophus Müller, par exemple, est restée fondamentalement la même.

Il a fallu attendre Schliemann ou Evans pour que le terme de culture soit réservé à une entité territoriale : la culture ou civilisation minoenne ou mycénienne. À ce point de l’évolution conceptuelle, une culture ou civilisation se définissait par des types d’objets propres à une portion d’espace. La notion de culture se fondait ainsi sur celle de type caractéristique, c’est-à-dire de fossile-directeur. Une culture était, par exemple, l’aire de distribution de la céramique excisée, ou celle du rite de l’incinération en urne.

On s’est peu à peu rendu compte de l’insuffisance de cette approche. Plusieurs définitions alternatives ont alors été proposées : toutes cherchant à intégrer plusieurs variables, c’est-à-dire plusieurs types de documents mobiliers et immobiliers. L’une des plus opérationnelles me semble être celle de Childe. On l’a appelée la version des corrélations typologiques2. Elle se fonde sur la répétition des types associés. Ceux-ci doivent être associés avec une plus grande fréquence dans une aire donnée qu’en dehors de celle-ci. Ainsi le concept archéologique de culture devient statistique, ou, plus exactement, polythétique, selon l’expression de Clarke3.

La conception monothétique conduit à envisager les cultures comme les briques d’un mur, c’est-à-dire que chacune est séparée des autres par un ciment étanche. Une telle vision est pour le moins naïve. En effet, toutes les communautés humaines échangent, des biens, des géniteurs, des informations. Comme l’a montré C. Lévi-Strauss, l’échange est une constante indispensable à la vie des sociétés. Sans échange, il ne peut y avoir de vie. Coupée des autres, une société stagne, puis meurt ; d’où le tabou universel de l’inceste. Sauf exceptions très particulières et notamment dynastiques, l’inceste est partout prohibé, car ressenti comme une menace pour la survie même de la société.

Au total, une culture est et ne peut être qu’une entité polythétique, c’est-à-dire, constituée d’ensembles (sépultures, dépôts, fosses ou niveaux d’habitat) qui renferment des attributs (types) fréquemment associés. Aucun de ces attributs n’est à lui seul ni nécessaire, ni suffisant pour caractériser cette entité. Il devient dès lors possible de définir une culture :

“Une culture est un assemblage polythétique d’éléments plus fréquemment associés à l’intérieur d’une aire géographique limitée qu’à l’extérieur de celle-ci”.

Autrement dit, une culture archéologique est un groupe de communautés humaines qui entretiennent davantage de contacts entre elles qu’avec les autres. La culture est bien une variable spatiale avant d’être chronologique. Si cela coule de source en théorie, l’application pratique s’avère plus délicate.

Dans l’état actuel de notre méthodologie, la distinction des tranches chronologiques se fonde sur les associations typologiques, tout comme la délimitation des entités culturelles. C’est pourquoi l’ambiguïté persiste. Pour éviter la confusion, il convient de procéder en trois temps, en commençant par la chronologie :

  • les types d’objets sont conçus à un moment donné, fabriqués et utilisés pendant un certain temps, puis ils tombent en désuétude. De ce fait, une série de types régulièrement associés en ensembles clos permettent de définir une tranche de temps ;
  • pendant cette période, ces mêmes types, associés ou non, se révèlent plus particulièrement denses dans une zone géographique donnée. Ils ne figurent que très ponctuellement et qu’associés à d’autres types de produits à la périphérie de cette zone. Ainsi s’ouvre la possibilité de dessiner, pour chacune des unités typo-chronologiques distinguées, les courbes de niveau de densité et de fréquence d’association, c’est-à-dire les limites des entités culturelles ;
  • une entité ainsi définie, occupe souvent le même espace qu’une entité immédiatement antérieure. Après l’examen des modifications intervenues et l’évaluation de la proportion des éléments nouveaux et des éléments persistants, il devient possible de décider si l’on a affaire à une transformation sur place de la culture ou bien si l’on a affaire à une acculturation ou à une immigration massive ; et ainsi, de définir l’espace-temps occupé par ces entités culturelles.

Enfin, se pose le problème de la hiérarchie des entités distinguées. L’emploi conjoint de termes comme cultures et groupes culturels exprime implicitement l’idée selon laquelle toutes les entités ne se situent pas au même niveau. On parviendra sans doute bientôt à mettre en évidence des zones de distribution propres à des fabriques. On pressent déjà des zones micro-régionales de forte homogénéité stylistique. Cette homogénéité décroît au fur et à mesure que la taille de l’espace étudié s’agrandit. Mais la perte de ressemblance n’évolue pas régulièrement. Des paliers existent qui constituent autant de seuils. C’est ainsi que l’on passe du groupe culturel à la culture. Au-delà, il s’avère que des cultures se ressemblent plus entre elles que d’autres et ainsi de suite. En définitive, on peut discerner une hiérarchie composée d’au moins quatre niveaux emboîtés : groupe, culture, groupe de cultures, complexe (fig. 1).

Fig. 1. Dendrogramme théorique des entités culturelles composant un complexe techno-économique ou culturel.
Fig. 1. Dendrogramme théorique des entités culturelles composant un complexe techno-économique ou culturel.

Essai d’application

Cadre chronologique

Il convient d’abord de préciser le cadre chronologique. Lors du colloque de Nemours en 1986, j’avais présenté une matrice d’association de 55 dépôts du nord-ouest français, dont les implications me semblent utiles à rappeler4 (fig. 2). La séquence mise ainsi en évidence se conforme à celle que J. Briard avait publiée vingt ans plus tôt5. Le premier groupe correspond à son groupe de Tréboul. Le deuxième se caractérise par la grande fréquence des haches à talon du type breton et du type normand et des bracelets du type de Bignan. Le troisième se calque sur le groupe de Rosnoën ; le quatrième sur celui de Saint-Brieuc-des-Iffs et le cinquième sur celui des épées en langue de carpe.

Fig. 2. Matrice d'association des types de 55 dépôts du Nord-Ouest de la France. Signes pleins : types du Complexe atlantique. Signes vides : types du Complexe nord-alpin (D'après Brun 1988).
Fig. 2. Matrice d’association des types de 55 dépôts du Nord-Ouest de la France. Signes pleins : types du Complexe atlantique. Signes vides : types du Complexe nord-alpin (D’après Brun 1988).

La matrice ne se borne cependant pas à cette confirmation. Elle montre aussi que rien ne permet d’isoler un groupe typo-chronologique intrinsèque entre le groupe de Tréboul et celui des haches à talon du type breton ou normand. Il existe simplement quelques ensembles de transition ; aucun type ne leur est spécifique. La matrice invite encore à minorer la rupture entre le Bronze moyen et le Bronze final ; c’est même la rupture la plus discrète parmi celles qui rythment l’âge du Bronze dans cette région. Le dépôt de Chéry (Cher) qui, par ses types orientaux, se classe au début du Bronze final I-IIa, assure la transition chronologique avec le groupe de Rosnoën ; plusieurs parmi les objets orientaux qu’il renferme sont également présents dans les dépôts mixtes de Longueville et de Cannes-Ecluse I qui font la transition entre le groupe de Rosnoën et celui de Saint-Brieuc-des-Iffs. Cela permet de synchroniser cette rupture à l’ouest avec la rupture entre Bronze Final I-IIa et Bronze final IIb-IIIa plus à l’est. Le groupe qui renferme très fréquemment l’épée du type en langue de carpe est, pour sa part, classé unanimement dans le Bronze final Illb. Par conséquent, contrairement à ce qui est souvent dit, il n’apparaît pas de décalage chronologique sensible entre l’évolution des zones nord-alpines et celle des zones atlantiques.

Dans le Sud-Ouest, la transition entre le Bronze moyen et le Bronze final se révèle tout aussi évanescente qu’au nord-ouest du pays. Les dépôts du type de Saint-Denis-de-Pile6 se synchronisent avec ceux du type de Saint-Brieuc-des-Iffs, donc avec le Bronze final IIb-IIIa. La présence de l’épée en langue de carpe dans le dépôt de Cézac assure la transition avec le Bronze final IIIb dont le dépôt de Vénat7 constitue l’ensemble local le plus représentatif. La séquence espagnole est identique, au moins pour ce qui concerne le Bronze final : on y trouve aussi les épées pistilliformes qui correspondent au Bronze final IIb-IIIa. Le dépôt du Bronze final IIIb ibérique le plus représentatif est celui de Huelva8.

Cadre culturel

L’existence d’une communauté “atlantique” remonte haut dans le temps. Mais, que ce soit pour le mégalithisme ou le phénomène campaniforme, l’aire géographique intéressée déborde assez largement la seule façade maritime. Au début de l’âge du Bronze, des liens culturels inter-atlantiques très étroits unissent le nord de la façade atlantique, de la Loire au delta du Rhin et des Ardennes à l’Irlande. Cet ensemble ne fusionne sans conteste avec le sud-ouest français et l’ouest ibérique qu’à partir de la deuxième étape du Bronze final (Bronze final IIb-IIIa). Comme le suggèrent certains éléments qui seront évoqués plus loin, il n’est cependant pas certain que le processus d’intégration culturelle ait été plus lent au sud.

Le complexe

Les épées du type pistilliforme atlantique expriment clairement l’existence sur tout l’extrême occident européen, d’une vaste zone d’échanges préférentiels. Elles sont fréquemment associées à la bouterolle de section losangique, à l’embout cylindrique ou conique et à la pointe de lance à courte douille9. Ces dépôts regroupent essentiellement des pièces d’armement. Mais c’est, bien entendu, dans le complexe des épées en langue de carpe que cette unité atlantique s’exprime le mieux. Ce type d’épée accompagne fréquemment la bouterolle en sac, la virole de pommeau, divers types de haches à douille, et la faucille à douille. Il faut noter aussi le chaudron à plaques rivetées du type irlandais10 et la broche à rôtir articulée11. Le Complexe atlantique se démarque nettement de ses homologues nordique, nord-alpin et ibérique, malgré les exportations réciproques d’objets et de modèles techniques et stylistiques.

Les groupes de cultures

Le Complexe atlantique comprend deux sous-ensembles. Le groupe des cultures septentrionales se forme dès la fin du IIIe mill. a.C. Ses attributs communs sont des produits mobiliers : types métalliques et céramiques, mais aussi des caractéristiques funéraires et domestiques : inhumation puis incinération sous tumulus, inhumations périphériques sans mobilier, grandes urnes biconiques du type du Wessex ou de Hilversum, architecture circulaire dominante12. Plus tard, les bronzes constituent l’essentiel de la documentation. Les liens entre les groupes Rosnoën/ Saint-Just-en-Chaussée/Taunton-Union et ceux de Saint-Brieuc-des-Iffs/Caix/Wilburton qui leur succèdent ont été soulignés par de nombreux auteurs. Au Bronze final IIIb, c’est la zone de distribution préférentielle des haches à douille du type britannique ou des appliques dentelées à bélières13.

Le groupe des cultures méridionales semble se former plus lentement. Il est cependant intéressant de souligner que, dès le milieu du IIIe millénaire avant notre ère, la zone de diffusion des pointes de Palmela intéresse toute la partie sud de la façade atlantique, de la péninsule Ibérique jusqu’au sud de l’Armorique14. Les poignards à languette martelée et les gargantillas du Bronze ancien occupent la même zone15. Ainsi, malgré une documentation encore peu abondante, des tendances se discernent. Au sud de la Vendée, se concentrent les céramiques à pastillage. À partir de la fin du Bronze moyen, les types métalliques — des haches à talon massives et des pointes de lance en particulier — révèlent une inspiration commune au sud-ouest français et au nord-ouest ibérique16. Plus tard, cette entité méridionale se caractérise encore par la présence de types de chaudrons rivetés différents de ceux du groupe septentrional17. Enfin, les objets tels que les épées et les pointes de lance du type de Vénat se trouvent répartis de préférence à l’intérieur de ce groupe des cultures méridionales18.

Les cultures

Au fur et à mesure que l’on progresse vers plus de finesse, l’exercice devient plus difficile en raison de l’état de la documentation. Certaines régions s’avèrent même trop déficientes pour pouvoir être tout simplement classées. C’est aussi surtout à partir de ce niveau d’analyse que la poterie va nous faire le plus défaut.

Pour le groupe des cultures septentrionales, les termes de culture du Wessex19, de Hilversum20, des tumulus armoricains21 ont été utilisés. Ils sont certes imparfaits. Ils entretiennent sans doute une profonde ambiguïté entre une définition chronologique et une définition spatiale, mais ils correspondent indéniablement à une réalité culturelle. Plutôt que de les bannir, mieux vaudrait chercher à les préciser dans leur signification et leurs limites spatiales. Sinon, on risque de jeter, comme l’on fait certains collègues britanniques, le bébé avec l’eau du bain. Ces termes expriment bien des différences mineures, mais réelles, entre les cultures matérielles du sud de l’Angleterre, du Benelux et du Massif armoricain. Les documents d’obédience atlantique du nord-ouest du Bassin parisien : Ile-de-France, Normandie, Picardie et Nord-Pas-de-Calais au moins22 s’apparentent étroitement à leurs homologues de Belgique et du sud des Pays-Bas23. Cet ensemble pourrait être nommé la culture de la Manche, car le terme de culture de Hilversum ne correspond qu’à un faciès chronologique de cette entité. Le Massif armoricain fait preuve d’une personnalité propre, tant dans ses rites funéraires que dans ses produits spécifiques : pointes de flèches en silex d’une finesse étonnante et poterie à anses très larges en particulier. Cette culture d’Armorique diffère en tout cas davantage de la culture du sud-est anglais que la culture de la Manche. Cette observation est confirmée par ces productions métalliques du début du Bronze moyen que sont les haches à rebords et faible butée24. Avec les haches du type de Tréboul, bien groupées en Bretagne, elles sont mutuellement exclusives. En revanche, elles s’avèrent bien représentées dans l’horizon métallurgique anglais d’Arreton25. La culture que l’on pourrait appeler d’Armorique garde sa personnalité propre au sein du Complexe atlantique pendant tout l’âge du Bronze pour le moins. Elle se modifie, évolue dans sa technologie et son esthétique, prenant des formes successives nommées : groupe de Tréboul, groupe des dépôts de haches à talon du type breton, groupe de Rosnoën, groupe de Saint-Brieuc-des-Iffs et horizon des haches à douille armoricaines26. Il s’agit, là encore, des faciès successifs d’une même culture. Une persistance comparable ressort à l’observation de l’aire occupée par le faciès de Hilversum. L’horizon de Bailleul-sur-Thérain le prolonge dans la même zone, puis le groupe des dépôts de haches à talon du type normand et jusqu’à ce qui a été appelé la culture du Plainseau27. Ce dernier terme exige une précision : il ne peut s’appliquer qu’à la région qui s’étend de la Normandie au sud des Pays-Bas et de la Manche à la région parisienne. Cette culture, que l’on pourrait nommer culture de la Manche, se trouve progressivement amputée de la partie orientale de son emprise initiale entre la fin du Bronze moyen et le Bronze final IIb-IIIa28. Il est intéressant de souligner qu’avec le Bronze final IIIb l’influence occidentale redevient dominante dans une partie des zones qui avaient basculé dans l’orbite nord-alpine et, plus particulièrement celle de la culture Rhin-Suisse-France orientale. Les chercheurs des îles britanniques, se défiant du concept de culture, ont, plus que d’autres, adopté une nomenclature rigoureusement chronologique. Mais, comme des distinctions spatiales persistent à émaner de la documentation dès lors que l’on affine un tant soit peu la typologie, ils donnent un nom de phase, groupe, ou horizon différent pour chaque zone culturelle discernable et, par exemple, pour la fin de l’âge du Bronze : Roscommon, puis Dowris en Irlande, Wilburton, puis Ewart-Park dans le sud de l’Angleterre, etc. Comment ne pas voir dans ces précisions chrono-régionales autant de faciès de véritables entités culturelles ?

Pour le groupe des cultures méridionales, la documentation est plus restreinte. L’aire de répartition des haches à talon du type du centre-ouest préfigure les faciès de Saint-Denis-de-Pile et de Vénat29. À partir du Bronze moyen, le centre-ouest subit, comme le nord du Bassin parisien, une forte avancée du Complexe nord-alpin qui atteint le Poitou et la Charente. Là, ne se produit qu’une acculturation partielle. Le groupe des Duffaits30 conserve en effet des traits locaux qui se mêlent de façon originale aux caractères orientaux. Bien que progressive, l’emprise culturelle nord-alpine n’en devient pas moins dominante au Bronze final IIb-IIIa. Au Bronze final IIIb-Hallstatt ancien cependant, le Complexe atlantique regagne vers l’est ; le faciès de Vénat est ainsi le produit d’une synthèse entre une réinterprétation de la stylistique nord-alpine antérieurement dominante, surtout visible dans la production céramique, et une production bronzière plus résolument orientée vers la façade atlantique. Des bronzes orientaux et plus particulièrement mosellans se retrouvent plus fréquemment dans les dépôts du centre-ouest que dans les autres dépôts atlantiques ; cet axe d’échanges privilégiés constitue probablement un héritage de l’étape précédente, durant laquelle les mêmes canons culturels unissaient deux régions économiquement complémentaires : l’une disposant de gisements de cuivre et l’autre de gisements d’étain. L’entité qui s’étend de la Vendée à la Gironde pourrait être appelée la culture du centre-ouest français. On ne peut malheureusement rien dire encore de l’extrême sud-ouest de la France, alors même qu’il serait tout à fait intéressant de mieux connaître l’évolution culturelle du Pays Basque en raison de sa spécificité linguistique. Il est presque aussi difficile de discerner une partition culturelle dans le nord-ouest ibérique. La céramique a bien permis de distinguer une culture de Las  Cogotas, qui serait, dans l’esprit du présent essai, un faciès chronologique d’une culture de la Meseta, par exemple, mais aucun produit métallique ne lui correspond. Les haches à talon se concentrent dans le nord-ouest, de même que les pointes de lance à longue douille, les épées variantes du type de Rosnoën, les faucilles du type de Rocanes ou les haches à douille à un seul anneau. Peut-être ces types caractérisent-ils plus spécialement une culture du nord-ouest ibérique, distincte d’une culture centre-lusitanienne, dite aussi groupe lusitanien pour le Bronze final III. Les poignards du type de Porto de Mos, les haches à talon uniface portugaises, les faucilles du type de Castropol et les haches à douille à deux anneaux pourraient caractériser cette dernière. Ici, comme ailleurs, le Bronze atlantique connaît au Bronze final IIIb un regain de dynamisme. Il se traduit par un élargissement de son influence vers le sud, jusqu’à la région tartessienne avec, bien entendu, le fameux dépôt de Huelva ; très probablement à l’occasion des contacts économiques noués avec la Sardaigne, voire l’Italie centrale.

Les groupes culturels

À travers toute la protohistoire, ce sont les variations stylistiques de la poterie et de la parure qui expriment le mieux les différences à l’intérieur de chaque culture. L’état très lacunaire de la documentation contraint donc, à cette échelle, de se contenter de suggestions éparses, principalement pour la fin de la période. C’est à cette échelle spatiale, que les entités culturelles changent le plus vite. Par conséquent, l’essai d’application sera restreint à une seule étape chronologique, la plus favorable du point de vue documentaire, c’est-à-dire le Bronze final IIIb (fig. 3 et 4). Dans la culture de la Manche, les chercheurs d’Outre-Quiévrain ont distingué, pour la fin de l’âge du Bronze, un groupe du nord-ouest, que je préférerais appeler le groupe du Rhin inférieur, un groupe de la Flandre et un groupe de moyenne Belgique31. Ce dernier intéressant aussi une partie de la France, j’ai préféré l’appeler le groupe des Ardennes. Il connaît un destin identique à celui de la culture de Vénat, modifiant les modèles céramiques de la culture Rhin-Suisse-France orientale dont il est issu et réintégrant la sphère techno-économique atlantique pour la métallurgie. Dans la culture d’Armorique, les différents types de haches à douille sont peut-être l’une des expressions de tels groupes culturels. Dans la péninsule Ibérique enfin, la culture centre-lusitanienne comprend deux groupes céramiques : le groupe de Lapa do Fumo au sud et le groupe de Baioes-Santa-Luzia au nord32, tandis que la culture du nord-ouest ibérique comprend, entre le Douro et le Mino, le groupe de Penha33.

Fig. 3. Dendrogramme schématique des entités culturelles composant le Complexe atlantique au Bronze final IIIb.
Fig. 3. Dendrogramme schématique des entités culturelles composant le Complexe atlantique au Bronze final IIIb.
Fig. 4. Carte schématique des entités culturelles composant le Complexe atlantique au Bronze final IIIb (Trait continu = Complexe ; Tiretés = groupes de cultures ; Pointillés = cultures).
Fig. 4. Carte schématique des entités culturelles composant le Complexe atlantique au Bronze final IIIb (Trait continu = Complexe ; Tiretés = groupes de cultures ; Pointillés = cultures).

Limites de l’exercice

Le schéma proposé constitue, rappelons-le, un système d’hypothèses compatibles entre elles et dont la probabilité est satisfaisante. De toute évidence, plus on descend dans la hiérarchie des entités recherchées, plus les éléments s’avèrent fragiles. De nombreux archéologues estiment qu’il faut se garder des spéculations. Notre discipline ne souffrirait-elle pas au contraire d’une grave insuffisance de problématiques ? Ne convient-il pas de s’inquiéter devant l’empressement et la constance mis par certains pour déclarer impossible la résolution d’un problème et prématurées les tentatives éventuelles ? Les hypothèses sont indispensables ; les bonnes autant que les mauvaises. Mais il ne suffit pas de les multiplier pour progresser. Il faut utiliser le rasoir d’Okham, ce principe d’économie intellectuelle qui évite les idées peu probables, voire farfelues.

Comme toujours en archéologie, la plus importante faiblesse méthodologique de la construction proposée réside dans la mauvaise représentativité de l’échantillon disponible. Celui-ci est biaisé car, à la différence du Complexe nord-alpin, la détermination de l’entité atlantique se fonde essentiellement sur les bronzes : la poterie demeure peu connue et les associations avec des bronzes restent rares. Si l’on cartographie seulement les bronzes respectifs de ces deux complexes voisins, la distinction des deux ensembles ressort cependant indéniablement. De plus, contrairement aux bronziers, rien ne laisse penser que des potiers spécialisés aient opéré pendant l’âge du Bronze. La variabilité d’objets, comme la céramique, produits au sein de chaque maisonnée est potentiellement plus grande que celle d’objets sortis d’ateliers plus spécialisés. La différence de variabilité spatiale entre la poterie et le métal s’observe d’ailleurs partout au cours des âges des métaux. Il y a donc tout lieu de supposer que lorsque l’on disposera d’un corpus céramique plus étoffé, les différences régionales s’en trouveront renforcées. Contre toute logique, J. Roussot-Larroque pense que les utilisateurs des bronzes réunis dans les dépôts du type de Saint-Denis-de-Pile usaient d’une poterie du style Rhin-Suisse-France orientale34. À l’appui de cette thèse, elle identifie comme tels des documents céramiques provenant de sites très occidentaux. Il convient de rester très réservé sur les pièces issues des sites implantés à l’ouest de Rouffignac-de-Sigoulès, car leur datation au Bronze final IIb-IIIa prête à discussion. Quoi qu’il en soit, dans cette région les types atlantiques montrent une écrasante majorité à l’ouest d’une ligne Vilhonneur-Rouffignac, tandis qu’à l’est de cette limite, les types orientaux dominent très nettement.

La faiblesse numérique des documents disponibles demeure bien entendu très grande, surtout dans le groupe des cultures méridionales, mais seules de nouvelles fouilles y remédieront. Elles ne résoudront pas, toutefois, le problème de la représentativité statistique, car, si consistant que soit le corpus archéologique, nous ignorons toujours quelle fraction de la réalité passée il représente. Nous sommes donc condamnés à nous en contenter et à postuler la représentativité de nos données : sauf à clamer indéfiniment notre impuissance et l’espoir dans les générations futures. S’il importe bien sûr de ne pas oublier notre postulat, il faut aussi rappeler que l’on pourra toujours brandir les lacunes documentaires pour justifier une recherche stérile. De fait, les propositions de cultures et de groupes culturels prétendent davantage appeler des vérifications détaillées et quantifiées que fournir un cadre définitif. D’autant que ce schéma fige une réalité mouvante. Les marges des entités subissent toujours des dilatations et des contractions. Certains sous-ensembles périphériques, comme le groupe des Ardennes par exemple, peuvent même échapper à leur ensemble d’origine pour être intégrés par un voisin. Malgré la constante mouvance inhérente à tout système ouvert, le plus étonnant demeure la pérennité de ces entités. Souvent, elles conservent le même centre de gravité pendant des siècles, malgré les incessants changements internes et externes. Il convient donc de se demander quel peut être leur principe constitutif et quelles peuvent être les raisons de leur résistance aux aléas du temps, à travers plusieurs générations humaines.

Modalités de formation des entités culturelles

Deux observations d’apparence banale sont utiles à rappeler d’emblée. D’abord, sauf exception rarissime, l’homogénéité culturelle se développe sur des espaces géographiques continus. Cela génère des ensembles homogènes, tous différents, juxtaposés et emboîtés. Des exceptions peuvent se produire, comme en Afrique, dans les zones où coexistent des éleveurs nomades et des agriculteurs sédentaires. Les ensembles culturels forment là une sorte de costume d’arlequin, de patchwork. Mais ce cas de figure reste à démontrer en Europe protohistorique : bien que fragmentaires, les données issues des sites d’habitat indiquent des communautés fondamentalement sédentaires et pratiquant une économie agricole mixte. Ensuite, les changements culturels montrent une bonne corrélation avec les modifications de l’organisation des échanges : diffusion de nouvelles techniques, mise en exploitation de nouveaux gisements, fourniture d’une nouvelle clientèle, etc. Quelques mouvements de migration ont sans doute eu lieu, mais beaucoup plus rarement que les mutations socio-économiques. La première observation implique le rôle crucial de la distance, la seconde, celle des modalités et de la nature des échanges.

Le processus d’homogénéisation culturelle peut s’opérer sur de très vastes espaces, en particulier à l’échelle des complexes techno-économiques. Pendant la protohistoire, ni le complexe, ni le groupe de cultures, ni même la culture ne peuvent constituer une entité politique autonome. Pour l’âge du Bronze, on peut même douter de ce que les groupes culturels identifiables aient pu être unifiés politiquement35. Le facteur d’homogénéisation n’est donc pas le politique. Il faut donc bien en venir à l’échange qui constitue le principe fondamental de toute socialisation. L’échange est nécessaire aux plans génétiques et économiques. Il suppose des échanges d’informations, donc de représentations symboliques entre les interlocuteurs, ce qui entraîne l’unification de leur vision du monde. Les individus sont ainsi amenés à percevoir et interpréter leur environnement de la même manière et, par conséquent, à s’exprimer oralement, gestuellement et stylistiquement de façon similaire. Ce processus s’élargit en fonction du nombre, de la durée et de la forme des interactions individuelles et collectives. L’homogénéité culturelle émerge donc spontanément de l’interaction entre communicants. C’est ainsi que se crée la culture, ce système de connaissances, de techniques, de règles et de croyances communes. Une culture archéologique, c’est l’ensemble des traces conservées d’une communauté donnée, c’est-à-dire d’un ensemble de groupes résidentiels : de villages, de hameaux et de fermes, qui échangent plus entre eux qu’avec d’autres.

Les rapports ne sont pas toujours d’alliance. Ils peuvent aller jusqu’à l’exclusion réciproque. En cas d’alliance, les échanges privilégiés produisent un degré plus ou moins élevé de ressemblance culturelle. Dans l’autre cas, les différences sont nettement marquées, voire renforcées aux frontières où, plus qu’ailleurs, on affiche son identité. Celle-ci se dégage non seulement par l’appropriation mimétique des modèles communautaires, mais aussi, nécessairement, par différenciation. Autrement dit, il faut obligatoirement un modèle à imiter et un autre, l’indispensable étranger, dont il faut se distinguer. L’identification est le processus essentiel de la formation de la personnalité individuelle. Ainsi, l’identité des groupes émerge-t-elle de l’interaction sociale globale, sans qu’il soit nécessaire d’invoquer une commande centrale. Enfin, c’est bien parce que ce principe tient à la procédure même de formation du moi que les entités se distinguent, se hiérarchisent en fonction du volume, de la fréquence et des modalités d’échanges ; toutes choses pour lesquelles la distance représente une contrainte majeure. Elles peuvent se conserver très longtemps parce qu’elles représentent un élément constitutif de l’identité individuelle et collective.

Ce principe d’homogénéisation et d’hétérogénéisation concomitante permet d’expliquer une expansion culturelle sans toujours recourir à l’hypothèse migrationniste, de comprendre la hiérarchisation des entités à l’intérieur des grands complexes et de rendre compte de l’existence et de la conservation d’entités culturelles différentes.

Le déséquilibre documentaire entre l’est et l’ouest a encouragé le préjugé d’une supériorité orientale. Les régions atlantiques ont été envisagées comme la périphérie extrême des changements techniques, stylistiques et sociaux. Ce qui est vrai pendant l’âge du Fer, avec lequel s’organise un vaste système économique centré sur la Méditerranée, ne l’est pas nécessairement plus tôt, par rapport à la zone nord-alpine. La documentation métallique montre au contraire une concurrence active des productions respectives, une émulation réciproque illustrée par la rapidité des emprunts et des adaptations aux goûts locaux. Comment d’ailleurs en serait-il autrement dans une situation où les échanges des matières premières du bronze s’avèrent indispensables36. L’analyse de la fréquence d’association des types dans les dépôts mixtes démontre que le monde atlantique ne souffre d’aucun retard, d’aucun décalage systématique dans l’adoption des innovations techniques. Plus que d’autres même, il a nécessairement développé une grande efficacité dans le domaine du transport maritime. C’est ce qu’implique la communauté culturelle qui non seulement relie l’Écosse au Portugal, mais aussi persiste longtemps à travers les modifications successives de larges pans de la culture matérielle. Il s’agit bien d’une sphère d’échanges privilégiés dont les participants développent des styles propres pour exprimer, à la fois leur appartenance à cette communauté et leur différence par rapport aux autres. Ce principe agit à plusieurs échelles différentes : depuis celle de l’individu jusqu’à celle de l’humanité tout entière. Au-dessus du complexe techno-économique ou culturel existe le niveau de l’entité continentale ou sub-continentale où se distinguent l’Europe, le Moyen-Orient, etc. En-dessous du groupe culturel, on mettra en évidence le niveau de la communauté villageoise ou de l’atelier de production. Ainsi, tout est dans tout, mais pas au même niveau. Il convient de hiérarchiser les éléments étudiés, faute de quoi on aboutit à une navrante bouillie conceptuelle. Le cadre proposé ici essaye de répondre à cette nécessaire structuration. Mais il doit être vu comme un organigramme en constante évolution. Nous devons nous situer “entre le cristal et la fumée”, pour reprendre un titre du biologiste H. Atlan : “…entre deux extrêmes : un ordre répétitif parfaitement symétrique dont les cristaux sont les modèles physiques les plus classiques, et une variété infiniment complexe et imprévisible dans ses détails, comme celle des formes évanescentes de la fumée37”, c’est-à-dire entre un modèle tellement ordonné et rigide qu’il fige, entrave et finit par déformer l’objet de la recherche et un modèle tellement mouvant et indifférencié qu’il en perd toute consistance. Nous connaissons bien les défauts de nos tiroirs typo-chronologiques. Nous savons pourtant qu’ils nous sont indispensables. De la même façon, malgré leur caractère simplificateur, nous avons absolument besoin de cadres typo-culturels.


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Notes

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  2. Klenj 1982.
  3. Clarke 1968.
  4. Brun 1988a.
  5. Briard 1965.
  6. Coffyn 1985.
  7. Coffyn et al. 1981.
  8. Almagro Basch 1940.
  9. Coombs 1988.
  10. Briggs 1987.
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  13. Coffyn et al. 1981.
  14. Harrison 1986.
  15. Coffyn 1985.
  16. Coffyn 1985.
  17. Coffyn 1985.
  18. Coffyn et al. 1981.
  19. Piggott 1938.
  20. Glasbergen 1954.
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  22. Blanchet 1976 ; Blanchet et al. 1989 ; Brun & Pommepuy 1987 ; Letterlé 1976.
  23. Fourny 1985 ; Glasbergen 1954 ; Warmenbol 1989.
  24. Blanchet & Mordant 1987.
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  28. Blanchet et al. 1989 ; Mordant 1989 ; Warmenbol 1990.
  29. Coffyn 1985 ; Coffyn et al. 1981.
  30. Gomez de Soto 1980 ; Gomez de Soto & Pautreau 1989.
  31. De Laet 1974 ; Desittere 1968.
  32. Coffyn 1985.
  33. Coffyn 1985 ; Savory 1949.
  34. Roussot-Laroque 1988.
  35. Brun & Pion 1992.
  36. Northover 1982.
  37. Atlan 1979, 5.
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EAN html : 9782356134585
ISBN html : 978-2-35613-458-5
ISBN pdf : 978-2-35613-460-8
Volume : 5
ISSN : 2827-1912
Posté le 22/12/2025
15 p.
Code CLIL : 4117; 3122;
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Licence ouverte Etalab

Comment citer

Brun, Patrice, “Le Bronze atlantique et ses subdivisions culturelles : essai de définition”, in : Brun, Patrice, Comprendre l’évolution sociale sur le temps long, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 5, 2025, 137-152, [URL] https://una-editions.fr/le-bronze-atlantique-et-ses-subdivisions-culturelles
Illustration de couverture • Première : Nebra Sky Disc, bronze and gold, ca. 3600 years before present; © LDA Sachsen-Anhalt, photo Juraj Lipták ;
Quatrième : The Nebra hoard with Sky Disc, swords, axes, chisel and arm spirals; © LDA Sachsen-Anhalt, photo Juraj Lipták
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