Paru dans : La Grande Lande. Histoire naturelle et géographie historique,
Actes du colloque de Sabres (27-29 novembre 1981), 1985, 147-176.
L’histoire de la Haute-Lande au cours de l’époque médiévale a, jusqu’à ce jour, bien peu retenu l’attention des historiens. La bibliographie de la question est d’ailleurs tellement mince que le chercheur hésite sur les priorités qu’il convient d’assurer afin de donner aux travaux ultérieurs les meilleures chances d’être conduits avec efficacité. Cet état de la recherche résulte pour une part de la médiocrité des sources écrites connues à ce jour, pour une autre, d’un mythe qui n’est pas propre à la période médiévale : celui du désert landais. Pourquoi se pencher sur l’histoire d’un pays vide d’habitants ?
C’est à la lumière de ce constat de carence que nous avons pris le parti d’aborder cette histoire de la Haute-Lande au Moyen Âge par celle de l’occupation du sol et du peuplement. Il y a, d’ailleurs, deux raisons qui nous ont amené à faire un tel choix : tout d’abord, l’historien du sol peut, à défaut de documents écrits, faire appel à d’autres sources telles que la toponymie, les vocables paroissiaux, le parcellement paroissial, l’archéologie ; ensuite, il a la possibilité d’embrasser la totalité de l’espace retenu comme cadre de son étude – ne serait-ce qu’en étudiant la géographie du réseau paroissial – et d’établir, ainsi, les bases géographiques des recherches ultérieures. Mais, un tel choix n’est pas dans le cas de la Haute-Lande sans poser un problème fondamental. Parce qu’elle se propose de reconstituer dans une aire donnée les strates successives de la présence de l’homme et la manière dont elles se sont imbriquées les unes aux autres, l’histoire de l’occupation du sol s’inscrit dans un cadre chronologique rigoureux. Or, faute de textes, une telle méthode ne saurait être retenue, car elle conduirait inévitablement à une reconstitution faisant une part trop belle aux hypothèses, fussent-elles des plus vraisemblables. Aussi, avons-nous pris le parti de dresser dans un premier temps un tableau de l’occupation du sol de la Haute-Lande et de ses bordures au cours des premières décennies du XIVe siècle : c’est, en effet, à partir des années 1250 que les documents écrits, absolument indispensables, deviennent suffisamment nombreux ; cette période correspond aussi dans notre pays à un moment d’optimum démographique, bien connu aujourd’hui, permettant d’insérer les résultats des recherches dans un contexte plus général.
C’est le plus souvent par l’évocation des grandes composantes du paysage, puis par celle des différentes manifestations de la présence de l’homme, l’aménagement des terroirs et des voies de circulation, les formes de l’habitat, que l’on entreprend de brosser un tel tableau ; mais, encore faut-il pouvoir en couvrir toute la surface, c’est-à-dire, chaque point de l’aire retenue. Or, celle que nous avons choisie – parce qu’elle nous a paru la seule susceptible, et encore, de permettre une définition de la Haute-Lande – recouvre une surface de plus de 650 000 ha, de l’Océan à l’ouest aux sources de l’Ourbise à l’est, de Saint-Magne au nord à Rion-des-Landes au sud, englobant les bassins des étangs côtiers, de Sanguinet au nord à Mézos au sud, ceux des Leyre jusqu’à Salles, du Ciron jusqu’à Noaillan, de l’Avance jusqu’à Casteljaloux, de la Gueyze jusqu’à Rimbes, enfin, ceux de la Douze de Saint-Martin-de-Noët à Mont-de-Marsan et de la rive droite de la Midouze de cette ville à Saint-Yaguen. Sur cette vaste surface, les documents susceptibles d’apporter quelques témoignages sur les paysages à la fin du XIIIe siècle sont rares et très dispersés géographiquement. On ne saurait les regrouper par thèmes sans risquer de donner de la Haute-Lande une vision fausse parce qu’uniforme. Aussi, afin de conserver à ces sources leur signification particulière, avons-nous préféré dans un premier temps – laissant de côté les composantes des paysages ou si l’on veut leur contenu – nous pencher sur les cadres créés par les hommes, ceux à l’intérieur desquels ils vivaient et qui structuraient l’espace landais dans les premières décennies du XIVe siècle.
Parmi ces cadres, il en est un, la paroisse, qui constitue une véritable clé de l’espace pour l’historien du sol. Parce que son réseau, tel un filet, ne laisse échapper aucune parcelle du sol, parce qu’elle constitue, en général, la structure la plus durable que l’homme ait créée en Occident, nous avons donc tenté, dans un premier temps, de reconstituer le réseau paroissial landais aux environs de 1300 puis, de voir comment ces paroisses étaient à leur tour regroupées en ensembles plus vastes, religieux, politiques mais aussi coutumiers. C’est la première partie de cette enquête que nous présentons ici.
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L’établissement de la carte paroissiale de l’espace haut-landais au cours des premières décennies du XIVe siècle, soulève d’emblée le problème des sources écrites. Celui-ci est rendu d’autant plus complexe que la région retenue était partagée entre six diocèses : Bordeaux et Agen relevant de la province ecclésiastique de Bordeaux, Aire, Dax, Bazas et Auch de celle d’Auch.
Pour trois de ces diocèses, nous sommes bien documentés grâce aux sources d’origine ecclésiastique : il s’agit de ceux de Bordeaux1, d’Aire2 et, à un degré moindre, de Bazas3. En revanche, les documents relatifs au diocèse d’Auch sont tardifs (fin XVe-début XVIe s.)4. Il en est de même pour celui d’Agen5. Cependant, c’est pour celui de Dax que la situation est vraiment dramatique puisque la source la plus ancienne intéressant l’ensemble du diocèse est un rôle de décime de 15276. Heureusement avons-nous pu compléter ou vérifier les renseignements qui nous sont fournis par ces listes et rôles par les mentions de paroisses que nous avons relevées à travers des sources de toute nature, telles que cartulaires (la Sauve ou Saint-Sever)7 ou bien documents émanés de la chancellerie anglaise (Hommages au roi-duc et Rôles gascons)8 ou conservés dans des fonds seigneuriaux tel celui de la famille d’Albret9. Il est probable que certaines mentions nous ont échappé ; mais, ainsi qu’on pourra le constater, plusieurs paroisses dont on a de bonnes raisons de penser qu’elles existaient au début du XIVe siècle n’apparaissent pas dans les textes avant 1360. De telles lacunes dans un domaine aussi classique que celui de la simple nomenclature paroissiale illustrent parfaitement les problèmes que pose au chercheur la rareté des sources écrites et justifient, s’il le fallait, cet essai de cartographie qui n’est pas le simple report sur une carte d’une liste toute faite fournie par un quelconque pouillé.
Nous n’avons tenu aucun compte, dans cette reconstitution du réseau paroissial landais, des limites diocésaines, artificielles et tardives dans leur tracé définitif (1060-1150). Il nous a paru infiniment plus intéressant de nous placer dans le cadre des bassins-versants des cours d’eau landais. Ce réseau hydrographique est, en effet, réparti entre quelques grands ensembles, isolés les uns des autres par de vastes zones de marécages qui compartimentent l’espace landais en cellules indépendantes. Orienté vers l’ouest, nous avons distingué le groupe des petits bassins des rivières se déversant dans les étangs – gourgue de Sanguinet, ruisseau des Forges aboutissant à l’étang de Biscarosse, ruisseaux de Canteloup et d’Escource alimentant l’étang d’Aureilhan, enfin, ruisseaux d’Onesse et du Vignac qui donnent naissance au courant de Contis ; puis, celui des deux Leyre, enfin les bassins de la Douze et de la Midouze avec leurs affluents de rive droite, l’Estampon, la Gouaneyre, l’Estrigon, le Geloux et le Bez. Quant au bassin garonnais, il recueille ceux de la Gueyze, affluent de la Gélise, de l’Avance et du Ciron avec ses affluents de rive droite (le Bartos) et surtout de rive gauche (Thus, Gouaneyre, Bageran, Homburens, Baillon, Hure et Nère) (fig. 1).
Le bassin des étangs
Dans le bassin des étangs, l’établissement de la nomenclature paroissiale ne se présente pas du tout de la même façon selon qu’il s’agit de la zone côtière, le pays de Born, qui dépendait de l’archidiocèse de Bordeaux ou bien de la région des sources des ruisseaux côtiers qui appartenait au diocèse de Dax.
Les paroisses les plus proches des étangs ou du cordon dunaire étaient, vers 1300, au nombre de treize. Il s’agissait, en allant du nord au sud, de celles de : Sanguinet10, Biscarosse11, Parentis12, et Ucero ou Vyssera devenue à une date indéterminée Gastes13, établies autour des deux grands étangs de Biscarosse et Parentis, auxquels deux d’entre elles ont aujourd’hui donné leur nom ; puis, autour de l’étang de Mimizan, de celles de Sainte-Eulalie14, Aureilhan15, Saint-Paul-de-Frontignan16, Mimizan17 et, plus vers l’intérieur, celle de Pontenx18. Enfin, dans la partie méridionale du Born, des paroisses de Bias19, appelée aussi au XIIIe siècle Mont-Saint-Michel-de-Bias et, dans le bassin inférieur du ruisseau d’Onesse et de celui de Vignac, de celles de Mézos20, Saint-Julien21 et Lévignac ou Aubignac22.
Une réelle incertitude règne, en revanche, sur le découpage du réseau paroissial dans la partie amont des bassins des étangs et cela pour deux raisons : tout d’abord, l’absence de Pouillé pour le diocèse de Dax, en second lieu, le fait que cette région ne figure pas dans les Recogniciones ou hommages au roi-duc de 1274. Problème archivistique dans le premier cas, reflet d’une situation juridique particulière dans le second23[23], cette situation est particulièrement gênante. Deux paroisses seulement sont, en effet, mentionnées dans les Recogniciones : celles de Luë24 et de Saint-Jean-de-Sauters25[25]. Une autre, Escource apparaît, en 1279, à l’occasion d’une vente26.
La paroisse de Luë correspond au haut bassin du ruisseau de Canteloup qui se jette dans l’étang d’Aureilhan ; celle de Saint-Jean-de-Sauters, disparue déjà à la fin de l’époque moderne, était située immédiatement en aval, entre Luë et Pontenx. C’est probablement sur son territoire que fut établi, vers 1250, le castrum de Boricos27, un château avec un habitat subordonné – de la même façon que le castrum de Labouheyre avait été fondé au début du XIIIe siècle sur le territoire de la paroisse de Luë. Mais, par la suite, la situation évolua différemment : si Labouheyre fut érigé en annexe puis en paroisse, celle de Luë ne disparut pas pour autant. En revanche, Boricos se substitua, semble-t-il, à Saint-Jean-de-Sauters pour disparaître à son tour, en tant que paroisse du moins. Il est question de la paroisse de Saint-Jean-de-Sauters au XIIIe siècle et de celle de Sorrence dans le texte des coutumes de Labouheyre qui, dans cette partie, ne doit pas être antérieur au premier quart du XVe siècle28. En 1274, cette paroisse se trouve sur le territoire de Borricos, territoire étant entendu au sens de juridiction29 ; en revanche, les coutumes parlent de “Saint-Jean-de-Sorence, dict Borricos”.
Paradoxalement nous n’avons retrouvé aucune mention de la paroisse de Labouheyre, du moins jusqu’au XVIe siècle, alors que la ville et ses habitants pour ne citer qu’eux, sont maintes fois attestés au XIIIe siècle30. Faut-il en conclure que c’est seulement à une date tardive que Labouheyre fut érigée en paroisse ? Son vocable saint Jacques est, sans aucun doute médiéval et remonte au moins au XIIIe siècle ; mais au XIVe siècle la “ville” de Labouheyre n’était encore qu’une annexe de Luë. En revanche, au XVIe siècle, la paroisse de Luë ne figure plus dans les coutumes de Labouheyre.
Probablement nous poserions-nous, d’ailleurs, les mêmes questions sur la manière dont était découpé le réseau paroissial dans le haut bassin du ruisseau d’Onesse, en amont de Mézos, si, grâce au procès-verbal de prise de possession de Laharie par le procureur d’Henri de Sully, époux de Miramonde de Mauléon, en 1334, nous n’apprenions que ce bassin était alors partagé entre trois paroisses : celles de Saint-Jean-d’Onesse, Sainte-Marie-Madeleine-de-Sindères et Saint-Nicolas-de-Laharie31. On peut se demander, d’ailleurs, si Laharie était bien une paroisse ou seulement une annexe ; certes, il y a à Laharie, un cimetière et une église32. Cependant, si l’on songe que Laharie est un hameau subordonné à une motte castrale33 que le nom sert aussi à désigner une juridiction dont dépendent Sindères et Onesse34, on songe plutôt à une annexe, impression confirmée par le terme de capella par lequel est désignée l’église du lieu et l’ambiguïté de la formule : paroissiens et habitants de la paroisse de Saint-Jean-d’Onesse, de Laharie et de Sainte-Marie-Madeleine de Sindères (et) de Beiries. Il semblerait bien, d’ailleurs, d’après cette énumération, que Beiries soit aussi une annexe de Sindères.
C’est à un problème tout à fait différent que l’on est confronté, plus au sud, avec le cas de Lesperon situé sur le ruisseau de Vignac. On pourrait croire, en effet, qu’il y avait là, non pas une mais deux paroisses, celle d’Arras ou d’Arrast et celle de Lesperon. En 1278, en effet, il est question de l’affar d’Arrast dans une sentence arbitrale du vicomte de Béarn en faveur des Soler35 ; une trentaine d’années plus tard, le vicomte de Tartas fait un don à l’église d’Arrast (1312)36. Mais, Amanieu VII d’Albret prenant possession de la succession du vicomte Arnaud Raimond se fait reconnaître comme seigneur par les habitants de Lesperon et d’Arrahast (1312).
Si c’est à Lesperon que se déroule la cérémonie37, on note parmi les personnes présentes le recteur et le coprébendier d’Arrahast, mais aucun prêtre de Lesperon38. Lesperon est encore attesté comme lieu auquel est prélevé un péage (1310-1311)39 et sur lequel est élevé un château (1326)40 mais jamais comme paroisse. Cette situation n’est pas sans présenter d’analogie avec celle que nous avons rencontrée à Boricos. En 1312, il ne s’était encore produit qu’un glissement de l’habitat à partir de l’église paroissiale, probablement par attraction du grand chemin de Bordeaux à Dax qui passait à Lesperon. Ce n’est qu’ultérieurement que Lesperon devint chef-lieu de la paroisse et se substitua à Arrast dont l’église dut tomber en ruine et le nom dans l’oubli41. Notons que plusieurs paroisses landaises ont connu à diverses époques et pour des motifs variés des transferts de chef-lieu mais, sans qu’il y ait eu, à notre connaissance, disparition du nom primitif de la paroisse42.
Une dernière question se pose à propos de Liposthey et Ychoux, deux noyaux d’habitat situés sur les bords du ruisseau de Parentis : vers 1300, existait-il en ces lieux une structure paroissiale ? Les Albret possédaient un affar à Liposthey, en 127443 ; mais, en 1310, les commissaires du roi-duc ne qualifient Liposthey que de locus44 ;ils en font de même pour Ychoux dont c’est la plus ancienne mention connue45. Il suffit, cependant, de considérer à la fois la situation de ces deux habitats dans la partie amont du bassin du ruisseau de Parentis et leur diocèse de rattachement à la fin du XIIIe siècle – Dax pour Ychoux, Bazas pour Liposthey – pour se rendre compte que très tôt, ils durent disposer au moins d’une chapelle annexe, car il y a 9 km entre Ychoux et Luë, la plus proche paroisse du diocèse de Dax et près de 7 km entre Liposthey et Pissos, dans celui de Bazas. Il s’agit, d’ailleurs, d’étendues qui, au XIIIe siècle, étaient entièrement couvertes de landes et de marécages. Notons, enfin, que les commissaires ducaux ne se plaçaient pas d’un point de vue religieux puisqu’ils dénonçaient des empiètements commis par le sire d’Albret au détriment de la juridiction du roi-duc ; l’usage du terme locus ne saurait donc constituer une preuve de l’absence dans cette région d’une structure paroissiale évoluée46.
C’est donc à dix au plus, et huit au moins en comptant les annexes – mais en ne retenant pas Beiries – que s’élevait le nombre des paroisses situées dans le haut des bassins des ruisseaux des étangs, ce qui nous donne, avec celles de la zone littorale, un ensemble de vingt-trois paroisses.
Ce qui frappe donc dans ce secteur, c’est l’achèvement du réseau paroissial dans la zone des étangs qui correspond exactement au pays de Born dans le diocèse de Bordeaux puisqu’on y retrouve, déjà vers 1320, les mêmes paroisses qu’au XVIIIe siècle. En revanche, dans la zone intérieure, une certaine incertitude règne pour Labouheyre, probablement encore une annexe, de même que pour Ychoux et Liposthey. En revanche, Saint-Jean-de-Sauters a disparu dès le XVIIIe siècle et Beiries n’a laissé aucun souvenir.
Le bassin du Ciron
Le bassin du Ciron situé, lui aussi, à la périphérie landaise, est celui qui nous a posé le moins de problèmes pour l’établissement de la carte des paroisses, en raison de la relative abondance des sources. Sont attestées en effet, avant 1320 : Lubbon à la source même de la rivière47 puis, sur la rive droite, Saint-Michel-de-Castelnau48, Goualade49, Lerm50, Cudos51 et Artiguevieille52, Bernos53 ; Taleyson54, Pompéjac55, Uzeste56 et Noaillan57 ; sur la rive gauche : Allons58, Goux59, Lartigue60, Lubans fondée en 130461, Maillas62, Giscos63, Escaudes64, Captieux65, Lucmau66, Insos67, Préchac68, Bourideys69, Saint-Martin-de-Gotefn_note]Par. de Guto (1310 : Gascon Register A, 44 [18]) ; Sanctus Martinus deu Guot (Pouillé, p. 7). Cf. les Albret, t. V, p. 587, n. 202. Aujourd’hui Villandraut, ch. 1. de cant., Gironde.[/efn_note] ; Saint-Légerefn_note]Par. Sancti Leodegarii (1274 : RF, 635) ; Sanctus Leodegarius (Pouillé, p. 7). Cf. aussi Les Albret, t. V, p. 586. L’église a des parties romanes. Com., cant. de Saint-Symphorien, Gironde.[/efn_note], Saint-Symphorienefn_note]Par. Sancti Simphoriani (1274 : RF, 187) ; Gascon Register A 52 (4) ; Sanctus-Simphorianus (Pouillé, p. 7). Cf. Les Albret t. V, p. 587, n. 198 : diverses mentions de la paroisse et du lieu (fin XIIIe-début XIVe s.). Ch. 1. de cant. Gironde.[/efn_note] et Le Tuzanefn_note]Capellanus de Autusan (1262 : Trésor, n° 7) ; Sanctus Johannes de Autusan (Pouillé, p. 7). Mention de la par. en 1311, du lieu en 1304. Cf. Les Albret, t. V, p. 587, n. 199. Com., cant. de Saint-Symphorien, Gironde.[/efn_note] dans le bassin de la Hure ; enfin, Origne70 et Balizac71 sur la Nère. Cette liste de vingt-neuf paroisses réparties entre quatre diocèses est, comme la précédente, à peu près identique à celle de la fin du XVIIIe siècle avec, cependant, deux différences. La première concerne la paroisse de Cazalis qui n’est attestée que tardivement par un document du XIVe siècle72 : néanmoins, comme il s’agit du siège d’une commanderie d’Hospitaliers, compte tenu aussi de son isolement au sud des landes de Préchac et du fait qu’elle était chef-lieu de juridiction, il y a tout lieu de penser qu’elle fut établie dès le XIIIe siècle73. Nous avons, par ailleurs, relevé la mention de trois paroisses qui avaient disparu à l’époque moderne : celles d’Arriet, d’Artigola et de Barsey. Celle d’Arriet, citée dans les Recogniciones74, correspond à un quartier de la commune actuelle de Saint-Michel-de-Castelnau sur la rive opposée du Ciron. Mais, en 1325, à l’occasion de l’achat qu’en fit Amanieu VII d’Albret, il n’est question que du village d’Arriet dans la paroisse de Saint-Michel75 ; c’est encore un quartier sur la carte de Belleyme, à la fin du XVIIIe siècle. La situation est identique pour la paroisse d’Artigola, attestée elle aussi en 127476, et devenue au XVIIIe siècle un quartier de la paroisse d’Escaudes. Nous ne sommes pas, en revanche, parvenu à identifier la paroisse de Barsey77 qui, de toute façon, devait se situer dans la vallée de Ciron ou ses abords immédiats. L’absence de Pouillé ancien ne permet pas de savoir si ces villages furent réellement promus au rang de paroisse à la fin du XIIIe siècle, bien qu’ils soient qualifiés comme tells ; mais, le fait que cinq siècles plus tard, deux d’entre eux aient conservé leur identité nous incline à y voir vers 1300, des annexes reconnues.
Nous estimons donc à trente-deux les paroisses et annexes du haut et moyen Ciron aux environs de 1320. Si on y incluait celles qui font transition avec le pays mêlé vers l’est – Heulies, Sillas, Marions, Lavazan, Musset sur le Bartos, Marimbault et Lignan en aval, on atteindrait le total de trente-neuf, un chiffre supérieur de deux unités – Artigola et Arriet – à celui de la fin du XVIIIe siècle.
Nous avons fait un sort particulier à la paroisse d’Hostens, la plus septentrionale des paroisses retenues pour cette étude : c’est, en effet, la plus vaste de toutes et elle occupe, par ailleurs, une situation originale entre les bassins du Ciron et de l’Eyre, l’un expliquant peut-être l’autre. Abondamment citée dans les documents du XIIIe siècle78, elle regroupait, encore, vers 1300, les territoires des communes actuelles d’Hostens, Saint-Magne et Louchats, orthographié alors Loyssat et Leissatz, qu’il ne faut pas confondre avec Lassatz, ancienne paroisse de la commune actuelle de Landiras. Si, vers 1300, Louchats n’était qu’un des nombreux quartiers de la paroisse d’Hostens79, il n’en était pas tout à fait de même, en revanche, de ceux de Pena et de Saint-Magne.
Dès 1262, en effet, un long procès avait opposé les paroissiens de ces quartiers au prieur de l’Hôpital Saint-Jacques de Bordeaux qui possédait la cure d’Hostens80. Afin d’échapper au paiement des navales et d’autres redevances, les habitants de ces deux quartiers prétendaient ne pas relever de l’église d d’Hostens, mais d’une chapelle située à Saint-Magne81. S’ils furent finalement déboutés dans leur prétentions82, l’existence d’une annexe propre aux quartiers de Pena et Saint-Magne n’est point douteuse. Elle fut, d’ailleurs érigée en juridiction particulière, détachée de la prévôté ducale de Barsac83. Un Pouillé dont on a prétendu qu’il datait du XIIIe siècle, mais qui pourrait bien être plus récent, fait pour sa part état de la paroisse de Saint-Magne-de-Pena, dont le nom associe assez curieusement ceux de deux lieux-dits pour en faire un hagiotoponyme84 ! En fait, l’échec des habitants de Saint-Magne pour faire ériger leur annexe en paroisse illustre l’opposition manifestée au XIIIe siècle par les patrons des paroisses à toute tentative visant par la création de nouveaux clochers autonomes à diminuer leurs revenus ecclésiaux.
Le bassin de rive droite de la Douze
La carte paroissiale des terres situées sur la rive droite de la Douze nous est bien connue grâce aux Recogniciones mais, surtout, pour la partie qui relevait du diocèse d’Aire, par les pouillés et les rôles de ce diocèse. Les paroisses du haut Estampon appartenant au diocèse d’Auch apparaissent dans des documents non datés qui doivent, cependant, remonter à la première moitié du XIVe siècle. Enfin, en aval de Saint-Martin-d’Oney, dans le Brassenx dacquois, les coutumes de ce petit pays suppléent avantageusement la médiocrité des sources diocésaines. Sont ainsi attestées dans le bassin du haut Estampon, affluent de rive droite de la Douze, sur la rive droite : Saint-Jouannet85, Estampon86, Grauloux87, Losse88 et Lussole89 puis, plus en aval, sur des ruisseaux affluents, l’Artigaou90, Bergonce91, Bourriot92, Lugaut93, Vialotte94 et Retjons95, enfin, perdu aux confins du Marsan et du Bazadais, Bessau96 ; sur la rive gauche : Estigarde97, Vielle-Soubiran98, Lugasau99 et Saint-Gor100, soit en tout seize paroisses. On trouve ensuite : sur la rive droite de la Douze qui reçoit l’Estampon à Roquefort101 : Arrue102 et Guinas103, puis, sur le ruisseau de la Gouaneyre, Lencouacq104, Cachen105, Bélis106, Le Ginx107, Maillères108 et Saint-Rémy109, puis Canenx110, Réaut111 et Saint-Martin-de-Nonères112 en bordure de la rivière ; sur la rive gauche, Sarbazan113, Corbleu114 et Carro115, Pouydesseaux116 et Bostens117, Lucbardez118 et Bargues119, enfin, Saint-Avit120 dont le territoire est à cheval sur les deux rives, soit au total vingt paroisses.
Au-delà de Mont-de-Marsan où la Douze conflue avec le Midou nous avons relevé sur la rive droite les paroisses du Sen121, de Vert122, Labrit123, Brocas124, Cère125, Cézeron126, Parentis127 et Uchacq128 dans le bassin de l’Estrigon ; celles de Garein129, Geloux130 et Saint-Martin-d’Oney131 sur les bords du Geloux, enfin celles de Saint-Jean-d’Août132, Lamolère133 et Campet134 en bordure de la Midouze, soit quatorze paroisses. Le bassin du Bez en comptait pour sa part neuf : soit de l’amont à l’aval, Garosse135, Morcenx136, Arjuzanx137, Arengosse138, Bezaudun139, Villenave140, Ygos141, Saint-Saturnin142, Ousse143, Suzan144 et Beylongue145. Si on y ajoute celles de Saint-Yaguen et Carcen146, on atteint un total de soixante-quatre paroisses pour l’ensemble du bassin de la Midouze dans les limites que nous avons retenues. Si, nous nous sommes arrêté à cette liste nous ne saurions, cependant, dissimuler qu’un certain nombre de problèmes se sont posés qui ne sont pas encore tous résolus. Tout d’abord, on notera que des paroisses qui figurent dans notre liste ne sont attestées qu’en 1369-1370, comme celle de Saint-Jouannet, d’autres seulement au XVe siècle, comme Grauloux. Mais le caractère tardif de ces mentions tient à l’absence d’un pouillé ancien du diocèse d’Auch. En effet, lorsqu’on constate que le minuscule quartier de l’Artigaou, dépendance de l’Hôpital de Bessau est considéré comme une paroisse par le pouillé du diocèse d’Aire, alors qu’on se trouve en présence d’un quartier encore plus petit que ceux d’Arriet ou d’Artigole dans la vallée du Ciron, il n’y a pas de raison d’écarter Grauloux ou Saint-Jouannet. D’ailleurs, on imagine mal que ces paroisses aient pu être fondées dans la seconde moitié du XIVe siècle.
Plus délicats sont les problèmes posés par l’Hôpital de Bessau, d’une part, les dépendances de Saint-Jean-de-la-Castelle, de l’autre. Si l’hôpital de Bessau est attesté depuis 1262147, nous n’avons, en revanche, jamais trouvé de mention de la paroisse de ce nom. Le fait que l’évêque d’Aire perçoive des redevances fixes sur des détenteurs de dîmes à Bessau pourrait, cependant, être retenu comme argument en faveur de l’existence d’une paroisse148 : en effet, toutes les autres dîmes de l’archiprêtré de Roquefort portent des noms de paroisses connues149. En tout cas, l’isolement de la commanderie, située à 8 km de Lencouacq suffirait pour que l’on considère le quartier né aux alentours comme une paroisse.
Le problème posé par la situation des dépendances de Saint-Jean-de-la-Castelle est sensiblement différent. Cette abbaye prémontrée de l’Adour possédait une grange à Saint-Rémy, attestée dans le pouillé du XIVe siècle150 et située dans la paroisse du même nom. Or, cette paroisse est dans ce même pouillé associée à celle de Carro151, dont la fabrique appartenait à l’évêque d’Aire en 1336-1340152. Saint-Rémy était situé sur la rive droite de la Douze, légèrement en aval de la confluence avec la Gouaneyre, tandis que Carro se trouve en amont sur la rive gauche ; il s’agit donc bien de deux paroisses différentes, même si, comme on peut le supposer, le patron en était dans les deux cas l’abbé de Saint-Jean153. D’autre part, le pouillé du début du XIVe siècle fait aussi état d’une église de Loubaignan (Lubayhan) qui serait aussi une dépendance de Saint-Jean154. Avec la paroisse de Campet on est confronté, enfin, à une situation qui n’est pas sans analogie avec celle de Lesperon. En effet, si, en 1274, apparaît une paroisse de Sainte-Croix d’Arragua155, et, en 1375, un chapelain de Sainte-Croix-de-Rague dans l’archiprêtré de Marsan156, le pouillé du début du XIVe siècle ne mentionne que l’église de Sainte-Croix-de-Campet157. Il semblerait donc que l’on se trouve en présence d’une même paroisse dont le nom n’était pas définitivement fixé au début du XIVe siècle. Cependant, l’éditeur du pouillé prétend qu’au XVIIIe siècle, Rague et Raguet étaient des annexes de Campet158. Il se pourrait donc que Sainte-Croix-de-Rague ait été l’église primitive, abandonnée au profit de celle de Campet dont certaines parties sont cependant romanes. La question est donc loin d’être élucidée ; nous n’avons, de toute façon, retenu qu’une seule paroisse.
Il reste enfin le cas de la paroisse de Saint-Martin-de-Lucader dont l’église est mentionnée dans la confirmation faite par Guillaume, archevêque d’Auch, à Pierre, abbé de La Sauve des possessions de l’abbaye dans son diocèse, à une date que l’on ne peut que situer entre 1148 et 1183159. L’église est dite infra terminas nostri episcopatus sita160. Selon plusieurs auteurs, elle était située au quartier de Luquedey dans la commune actuelle de Losse, à 3 km au nord-ouest du chef-lieu. Le prieuré de Lucader est attesté dans la bulle de Célestin III du 10 mai 1197161, ainsi qu’à l’occasion du don de la dîme de Losse162. Par la suite, il n’est plus question de ce prieuré163. Quant à l’église, elle n’est pas mentionnée dans les rares documents constituant le pouillé du diocèse d’Auch qui datent, il est vrai, du XIVe et du XVe siècles. Si l’église de Lucader existait encore au début du XIVe siècle, ce n’était probablement qu’une annexe de Losse.
On ne relève donc que fort peu de différences entre ce réseau paroissial et celui du XVIIIe siècle si ce n’est l’apparition de quelques annexes : Maison au nord de Bargues, Martiens au sud de Campet ou Sainte-Anne-de-Nonères164.
Le bassin des Leyre
Dans le bassin des deux Leyre, l’établissement de la carte paroissiale soulève les mêmes problèmes que ceux rencontrés dans les hauts bassins des ruisseaux des étangs : si les cinq paroisses de la petite Leyre, Callen165, Luxey166, Sore167, Argelouse168[172] et Belhade169 sont connues dès le XIIIe siècle, en revanche, douze seulement sur quatorze qu’en comptait la Grande Leyre au XVIIIe siècle sont attestées vers 1300. Il s’agit, sur la Leyre moyenne de Richet170, Biganon171, Mano172, Beliet173 et Salles174 sur la rive droite ; Pissos175, Moustey176, Saugnac177 et Mons178 sur la rive gauche et, sur la haute Leyre, de Sabres179, Trensacq180 et Commensacq181.
Le doute pourrait subsister quant à l’ancienneté de la paroisse de Lugos où les Albret possédaient un affar, en 1274182, mais le chevet roman de l’église et son vocable saint Michel en font sans conteste une paroisse antérieure au XIIIe siècle. En revanche, nous serions moins affirmatif en ce qui concerne Luglon183 qui occupe une position reculée aux confins de la haute Leyre et du Bez. Si son vocable connu Saint Laurent suggère – mais sans certitude – une origine haute, sa situation et sa médiocre surface ne permettent guère d’envisager qu’une fondation récente.
Il convient, enfin, d’apporter une précision concernant la paroisse de Beliet : s’il est fait état dans le pouillé du diocèse de Bordeaux, dont dépendait Beliet de la paroisse Saint-Exupère de Belin au lieu de Beliet, c’est par suite d’un abus de langage, très ancien d’ailleurs. Dès le XIIIe siècle, on appelait hôpital de “Belin”, l’établissement qui se trouvait au lieu-dit actuel de l’Hospitalet dans la paroisse de Beliet, alors que Belin est le nom d’un château et le chef-lieu d’une juridiction situés sur le territoire de la paroisse de Mons, dans le diocèse de Bazas. S’il y avait un hôpital dans la paroisse de Mons, il a toujours porté le nom d’hôpital de Mons. Finalement, le nom du château – Belin – s’est substitué à celui de la paroisse – Mons – comme à Lesperon ou Borricos ; par ailleurs, le fait que le château de Belin se soit trouvé situé dans la zone de confluence des Leyre, non loin de l’église de Beliet, permet de comprendre l’attraction qu’il a exercée sur la toponymie de la paroisse voisine, bien qu’elle appartienne à un autre diocèse184.
Les bassins de l’Avance et de la Gueyze
Il reste enfin à évoquer le cas des paroisses de l’Avance et du bassin de la Gueyze. Celles de l’Avance constituaient avec Allons et Goux sur le haut Ciron le pays des Lugues : il s’agit de Houeillès185, Sauméjan186, Pindères187, Pompogne188, Jautan189, Esquiey190 attestées toutes dès le XIIIe siècle. À la périphérie de ce bassin, on trouvait aussi vers le sud, celles de Boussès191, Tillet192, Saint-Étienne-de-Cahuyos193 puis, vers l’est, Saint-Martin-d’Avance194, Lordein195, Fargues196, Saint-Vincent-Capourbize197 et Coutures198, entre Avance et Ourbize, six paroisses que nous fait connaître de manière précise le contrat de paréage, qui, en 1300, donna naissance à la bastide de Saint-Julien-Capourbize.
Quant aux paroisses du bassin de la Gueyze, Arx199, Baudignan200, Rimbes201, Baudiets202, de même que celle de Herré203, elles remontent – sauf peut-être celle de Baudiets – à une époque relativement haute.
On ne saurait trop souligner l’importance que revêt pour l’histoire landaise cette carte paroissiale : elle prouve de manière indiscutable que la Haute-Lande avait atteint au cours des premières décennies du XIVe siècle un optimum paroissial, identique à celui que l’on retrouve dans le Bordelais et le Bazadais voisins. Contrairement à ce que l’on a pu penser et dire, il est désormais parfaitement clair que cette région a participé comme celles qui l’entourent et selon des modalités qu’il restera à préciser au vaste mouvement de peuplement des campagnes qui s’achève dans notre pays au cours des premières décennies du XIVe siècle.
En raison, cependant, des caractères propres au milieu landais on peut se demander si ce réseau paroissial est en tous points identique à celui des régions voisines. En particulier, les vastes zones d’interfluve occupées par des marais et des landes humides étaient-elles ou non intégrées dans le cadre des finages paroissiaux ? Peut-on, comme dans le Bazadais ou la Chalosse voisines, considérer qu’à quelques exceptions près le tracé des limites paroissiales tel qu’il nous est connu pour la fin du XVIIIe siècle et tel qu’il nous a été transmis le plus souvent à travers les limites communales actuelles était déjà en place à la fin du XIIIe siècle ? En d’autres termes, l’espace landais était-il ou non perçu alors par ses habitants comme un espace fini ? Question qui se pose, d’ailleurs, à plusieurs niveaux, à celui de chaque paroisse bien sûr, mais aussi à celui des ensembles plus vastes groupant ces paroisses, les diocèses, les juridictions et les pays.
On ne s’étonnera point une nouvelle fois si les documents faisant explicitement mention de limites paroissiales, sont rares ; elles ne sont pas, cependant, absentes et mêmes parfois se révèlent d’une étonnante précision. Mais, un territoire ne se définit pas seulement par son cadre ; on peut aussi le dessiner de l’intérieur grâce à certains toponymes occupant des positions particulièrement significatives, en particulier à la périphérie des finages paroissiaux, toponymes qui se sont conservés jusqu’au XVIIIe siècle et souvent jusqu’à nos jours.
Les trois documents concernant l’affar de Bordessolas dans la paroisse de Luxey qui datent des années 1273-1289 constituent un témoignage exceptionnel sur la manière dont les landais “reconnaissaient” l’espace qui les entourait. Ces documents sont : d’une part, la reconnaissance faite par Bernard d’Auloède au roi-duc de ce qu’il tient dans l’affar, avec promesse d’échange ou de vente (2 avril 1273)204 (I) ; puis, la vente à Édouard Ier de la moitié de l’affar (7 août 1273)205 (II) ; enfin, la cession par le roi-duc à Amanieu VI d’Albret de tous les droits qu’il avait sur cet affar (24 août 1289) (III)206. Or, chaque fois – les deux premiers actes sont en gascon, le dernier en latin – les rédacteurs ont transcrit non sans maladresses, mais avec minutie les confronts de cet affar.
Précisons, tout d’abord, que par ce terme il convient d’entendre un ensemble de possessions d’un seul tenant situées en général dans une seule paroisse, mais pas forcément : l’affar c’est donc la chose, le bien de quelqu’un. Dans le cas de celui de Bordessolas qualifié aussi de villagium seu territorium, il s’agit non seulement de biens fonciers bois, landes, padouens, eaux, rivières, moulins, pêcheries, terres cultivées ou en friche, mais aussi d’hommes, de redevances foncières : cens, agrières et esporles ou personnelles : queste et taille.
Le lieu-dit Bordessoules se trouve dans la commune de Luxey, à l’ouest du bourg actuel, en bordure de la route se dirigeant vers Sore (fig. 2). Nous avons fait figurer sur un tableau annexe la suite des confronts, telle qu’elle figure dans chacun des trois documents avec, pour chacun, son identification certaine, probable ou seulement possible.
On remarque, tout d’abord, que le point de départ du circuit faisant le tour de l’affar n’est pas le même dans les trois documents : il s’agit du barat de Greu (I), de Bordessolas (II) et de Caussarriu de La Crote (III) ; ensuite et, cela est infiniment plus gênant, les repères ne sont pas toujours présentés dans le même ordre. La plus précise des trois versions est celle de l’acte de vente du mois d’août 1273 (II) ; mais, certains jalons ne figurent que dans les deux autres. En les rapprochant, nous avons pu reconstituer de manière à peu près complète le tracé des limites de l’affar.
Secteur sud-ouest
Selon le document II, partant de Bordessoules en se dirigeant vers l’ouest on atteignait le Sequos – probablement ruisseau de Calessèque, affluent de rive gauche de la Petite Leyre – puis, l’arriu de Cortilhars – aujourd’hui celui de Pince – car Courteillat est encore un quartier situé sur la rive gauche de ce ruisseau, en amont. La limite de l’affar était donc parallèle au cours de la Leyre. La direction était donnée par le chemin du comte de Poitiers, sans aucun doute celui allant de Sore à Luxey dont le tracé ancien était plus au nord que celui d’aujourd’hui. Le document III donne, pour sa part, comme premier confront celui de Caussarriu de La Crote, sans doute le quartier du moulin de Darricau sur le ruisseau de Pince, non loin de la confluence avec la Leyre.
Secteur occidental
Selon le document II, on remontait le ruisseau de Cortilhars pour atteindre Guillaume Son, un point où s’achève le circuit du document III et qui, de ce fait, n’est pas éloigné de Caussarriu. Nous n’avons pu l’identifier. Il en est de même du barat de Greu indiqué, ensuite, par les trois documents et qui correspondait sans aucun doute à une limite très nette : il ne peut s’agir que d’un fossé. Après quoi, on gagnait Sanct Juzan (document II) ou Ossanet Juzan (document III) que nous avons identifié avec le lieu-dit Le Senet, aujourd’hui dans la commune de Sabres. À l’appui de cette identification nous apporterons pour preuve la mention du lieu d’Ossomet, à l’occasion du conflit qui, en 1310-1311, opposa les hommes de la juridiction royale de Sabres à ceux du sire d’Albret – de Labrit ou de Sore – à propos des paturages, de l’herbe et des foins des bois de Gren et Ossomet207. Peut-on aller jusqu’à identifier Gren avec le Barat de Greu. Cela ne semble pas possible, nous le verrons, en observant le secteur suivant ; mais, grâce à la localisation d’Ossomet on peut en conclure que de Caussarriu à Ossomet, en passant par Cortilhars, W. Son et le barat de Greu, la limite de l’affar coïncidait à peu de chose près avec celle des paroisses de Luxey et de Sore telle qu’elle apparaît sur les cartes du XVIIIe siècle.
Secteur méridional
À partir d’Ossomet, la limite obliquait en direction de l’est vers la Serra de Colauras, attestée dans les trois documents puis, vers la Bermiouse, une lagune de la commune actuelle du Sen (documents II et III). Le document II mentionne, après la Serra de Colauras, le chemin par lequel on va de Greu et Sabres en direction de Gurgielh et de Brutlausas et peut-être – car la construction de ce passage n’est pas très Claire – vers la Bermose et la Serra de Colauras208. La mention de Sabres nous indique que ce chemin venait du sud-ouest ; il ne pouvait dans ces conditions se diriger que vers l’est. Si la localisation de Greu reste, on l’a vu, difficile – est-ce Graoue dans Sabres – en revanche, la Bermose est bien identifiée et sa position confirme l’orientation générale du chemin. Or, entre l’angle formé par la paroisse de Luxey et la lagune de la Bermiouse on trouve un lieu de Brigaille qui pourrait bien être Gurgielh ; quant à Erutlausas, il n’est pas impossible qu’il corresponde à Brucglans, un parc situé au nord-est du Senet. Reste la Serra de Colauras : elle devrait se situer non loin de la lagune de la Gardiole ; mais, il est difficile de les confondre, car si on s’en rapporte à la signification du terme de “serra”, il ne peut s’agir que d’une hauteur et probablement d’une dune fossile. Peut-être correspond-elle au dos de hauteur sur lequel se trouvait le hameau de Moutan ; quoi qu’il en soit, le chemin en question pourrait bien être celui qui court à peu de chose près parallèlement à la limite entre Luxey d’une part, Sabres, Labrit et Le Sen, d’autre part.
| I | II | III | |
| RF, n° 463 | RF, n° 461 | RF, t. II, n° 1422 | |
| afar de Bordessolas | afar de Bordessolos ab sas apertiensas | villagium seu territorium vel affarium de Bordessolas | BORDESSOULES cne de Luxey |
| 1. de Bordessoles | |||
| 2. trou qu’au SEQUOS | Ruisseau de CALLESSÈQUE qui se jette dans la Leyre, cne de Luxey. Chemin de Luxey à Sore | ||
| 3. e aissi cum lo camin deu coms de Peitius mostre e es proprimens de l’afar de Bordessolos. | et versus Guillelmum SOL et, ex hinc complete circuitu usque ad | Non id. | |
| 1. de CAUSARRIU de LA CROTE | DARRICAU : moulin et lieu, cne de Luxey | ||
| 4. entrou l’arriu de CORTILHARS | COURTEILLAT (hameau et parc), cne de Sore. Le ruisseau de Cortilhars est sans aucun doute, celui de Pince | ||
| 5. e deu cab de CORTILHARS en fore trou W. Son et de W. Son. | |||
| 1. deu barat de GREU entro a | 6. trou barat D’AGREU e dou barat deu GREU. | 2. versus vallum de GRU | Non id. |
| 7. trou SANCT JUZAN et d’aqui auant | 3. et versus OSSANET JUZANNUM et, ex hinc | Lieu-dit LE SENET, cne de Sabres | |
| 2. la SERRA DE COLAURAS | 8.trou le SERRE de COLAURES et d’aqui en fore trou | 4. versus SARREM de COLLAURA | Non id. |
| 3. e deu camin per lo quau hom iss de GREU e de SABRAS bert GURGIELH et bert BRUTLAUSAS e la BERMOSE et la SERRA de COLAURAS | GREU, peut-être GRAOUE, cne de Sabres. GURGIELH, peut-être BRIGAILLE cne de Sabres BRUTLAUSA peut-être BRUCGLANS cne de Luxey | ||
| 4. E plutz PRUET, PRUETON | PRUATSERE et Prueron cne de Luxey | ||
| (voir 3) | 9. Le BORMIOZE e de LA BERMIOZE | 5. et versus LABERMIOSA | Lagune de la BERMIOUSE, cne du Sen |
| 10. trou BAT FAUERIE, e deu BAD FAUERE | 6. et versus VALLEM FARINOSAM | BATHARIERE, cne de Luxey | |
| 5. LUC BORDALES | 11. trou LAIT BORDALES, e de LAIT BORDALES | 7. et versus LUK BURDALEYS prout semita transit par medium loci ejusdem | BOURDALES, cne de Lencouacq |
| 6. e PEIRAFITA entro | 13. trou PEIREFITE, e de PEIREFITE | 9. et, ex hinc, versus PERAFITA | Sans doute borne entre les com. De luxey, Callen, Lucmau |
| 7. a LUC PALHA e la meitat de LUC PAILHA | 14. trou LUC PALHE e de LUC PAILHE | 10. et versus LUC PAELLE | LUCPAILLE, cne de Lucmau et Callen |
| 8. LUC BERNET D’ANHOS | 15. trou LUC BORNET D’AINHOS | usque ad rivum de LUK BERNET D’ANHOOS | LUCBERNET, cne de Callen |
| et versus vadum de LUCKMAYSOAL | LUCMAYSOUAOU, cne de Luxey | ||
| 9. LA OISSERIA | e es hi LA OFFEIRE | et versus GASTES | HOUASTE, cne de Luxey |
| e BETTARAT (ou BETTARAG) | VITRACQ (?), cne de Luxey |
Au-delà de la Bermiouse on gagnait, selon les documents II et III, Batfaverie ou Vallem Farinosam que nous avons identifié avec le lieu de Batharière, non loin du chemin actuel de Luxey à Labrit et, selon le document 1, Pruet et Prueton qui doivent correspondre avec Pruatsère et Prueron, à l’est de Batharière. C’est ainsi que l’on atteignait Luc Bordales, signalé dans les trois documents. Nous avons retrouvé un lieu de Bourdalès dans la commune de Lencouacq, non loin du chemin allant de Luxey à cette localité, mais à 1,5 km au sud de la limite communale actuelle. Selon le document III ce lieu aurait été traversé par un chemin : mais ce renseignement est de mince valeur étant donné la multiplicité des chemins qui dans ce secteur sillonnaient la Lande en tous sens au XVIIIe siècle. Notons cependant que Luc Bordales se trouve sur l’itinéraire allant de Luxey à Lencouacq.
Secteur oriental
Depuis Luc Bordales, la limite remontait vers le nord en passant par Peirefite, puis Lucpailhe pour gagner ensuite Luc Bernet d’Anhos, trois lieux-dits mentionnés dans chacun des documents. Le dernier signale en plus une lagune courbe entre Luc Bordales et Peirefite : les lagunes sont encore très nombreuses dans ce secteur. Peirefite est sans aucun doute le lieu de Peirehitte qui correspond à la borne d’où rayonnent encore aujourd’hui les limites entre les communes de Lencouacq, Luxey, Lucmau et Callen. Quant à Lucpaille, c’est à la fois le nom d’un lieu-dit et celui d’une graue ou ruisseau, aux confins actuels des communes de Lucmau, Cazalis et Callen : Enfin, Lucbernet d’Anhos correspond à Lucbernet, un hameau de la commune de Callen à 1,5 km à l’ouest de Lucpaille. La localisation de Lucbernet et de Lucpaille se trouve confirmée par le fait que ces lieux sont indivis avec l’Hôpital de Cazalis qui se trouve seulement à 7 km au nord de Lucbernet209[.
Secteur septentrional
À partir de Lucbernet, le document III donne comme nouveau repère le gué de Lucmaysoal, un hameau de Luxey, sur la rive droite de la Petite Leyre, puis Gastes et W. Son, auquel fait suite Caussarriu, ce qui boucle le circuit. En revanche, les deux autres documents font état du lieu de La Offeire ou Oisseira et le second, en plus, de celui de Bettarat. On revient alors dans le premier cas, à Bordessolas dans le second au barat de Creu. Nous pensons que La Offeire correspond au lieu de Gastes (C.E.M.) devenu aujourd’hui Houaste. Cette évolution de Offeire – mal lu pour Oisseira – en Gastes est, en effet, la même que celle relevée déjà à propos de la paroisse de Gastes appelée aussi au XIIIe siècle Vyssera ou Ucera210. De plus, par sa situation, à 2 km environ au sud de Bordessoules. Gastes se trouve sur l’itinéraire de retour.
Par ailleurs, Bettarat pourrait bien correspondre au hameau de Vitrac ou Bitrac qui se trouve sur la rive droite de la Petite Leyre à 1 km environ au sud-est de Lucmaysouaou ; on notera, cependant, que Bettarat est mentionné après La Oisseira alors que dans l’énumération des lieux rencontrés, il devrait se trouver avant. En revanche, il permet de rapprocher l’itinéraire du document II de celui du document III qui lui, fait un crochet par Lucmaysouaou.
La description qui nous est ainsi donné de l’affar de Bordessoules constitue un document de premier ordre pour appréhender la réalité d’un domaine de la Haute-Lande au XIIIe siècle. Mais, elle démontre aussi de manière irréfutable que les habitants de la Lande avaient, dès cette époque, une connaissance particulièrement précise de l’espace landais. Les limites de I’affar correspondent, d’autre part aux zones les plus mal drainées et les plus inhospitalières de la Grande Lande, situées entre le bassin de la Petite Leyre et ceux de la Douze et du Ciron. Or, ces limites jalonnées par des accidents naturels ruisseaux, lagunes ou aménagés – barats – le sont aussi par des chemins et des lieux habités. Le document II ne donne-t-il pas la liste des hommes questaux appartenant à Bernard d’Auloède qui habitent Beitarag, Pruet et Prueton ? Parfois des contestations assez fortes opposent des habitants de plusieurs juridictions pour l’exploitation de landes dont on aurait pu penser, en raison de leur situation – celles du Senet – qu’elles constituaient des sortes de réserves naturelles.
Bien que certains lieux-dits mentionnés dans les documents du XIIIe siècle aient pour l’instant résisté à toute identification, on peut considérer que le tracé des limites de l’affar tel que nous l’avons reconstitué est proche de la réalité. Or, ces limites coïncident à peu de chose près avec celles des paroisses telles qu’elles figurent sur la carte de Belleyme211. L’existence d’une pointe de I’affar, au nord du ruisseau de Peyronnet, dans la partie orientale de la commune actuelle de Callen, ne remet pas en cause cette constatation. En effet, il est précisé dans le document III que I’affar s’étend aussi en dehors des limites de la paroisse de Luxey212 ; même si cette réserve peut aussi s’appliquer à d’autres paroisses comme celles de Lencouacq ou de Sabres, l’appendice de l’affar vers le nord n’en est pas moins le plus considérable de tous. Or, si l’on se reporte à la carte de Belleyme, on constate qu’au XVIIIe siècle cette pointe de l’affar se trouvait non sur la paroisse de Callen, mais sur celle de Préchac. Il y a de bonnes raisons de penser qu’il en était ainsi au XIIIe siècle, puisque les lieux de Lucpaille et Lucbernet étaient, en 1273, indivis entre le détenteur de l’affar Bernard d’Auloède et l’Hôpital de Cazalis dont la paroisse – sauveté était enclavée dans celle de Préchac, à quelques kilomètres seulement de ces quartiers.
À la lumière de cet exemple, il semblerait donc que dans la seconde moitié du XIIIe siècle, les limites des paroisses de la Haute-Lande étaient parfaitement jalonnées et que leur tracé était, à peu de chose près, le même que celui du XVIIIe siècle. Or, ces conclusions sont largement confirmées par d’autres exemples de même nature.
Le plus intéressant, parce qu’il concerne une région voisine, est celui de la délimitation des juridictions de Sore et Labrit, dépendant du sire d’Albret, à l’est, et de celle de Labouheyre et Sabres relevant du roi-duc, à l’ouest, à travers les landes qui séparaient le bassin de la Petite Leyre au nord-est de celui de la Grande Leyre au sud-ouest. En 1289, Amanieu VII d’Albret, déjà maître de la justice de Sore et de Labrit, se fit confirmer celle d’Argelouse et concéder celle de l’affar de Bordessolas en même temps que l’affar lui-même. Par la même occasion, il se fit aussi confirmer la haute justice sur la lande située entre le chemin de Sore à Labrit, à l’est et les landes appartenant au roi-duc à raison des seigneuries de Sabres et Labouheyre, à l’ouest213. Le chemin de Sore à Labrit doit correspondre à celui indiqué sur la C.E.M. du XIXe siècle qui, passant par le hameau de Thus et se dirigeant vers Batharière, rejoignait à cet endroit le chemin venant de Luxey, à moins qu’il ne se soit situé plus à l’ouest. On se trouve là dans un secteur de landes – le seul dans lequel nous n’ayons pu retrouver les bornes de l’affar de Bordessoules – celui aussi où, en 1310, se produisaient encore des rixes entre gens de Labrit et de Luxey d’une part, de Sabres de l’autre. Les officiers du roi-duc devaient se rendre sur place pour procéder aux délimitations. Quel en fut le résultat ? Probablement le tracé appuyé sur trois lagunes qui sépare les paroisses de Sore, Luxey et Labrit de celles de Trensacq (dans Labouheyre) et de Sabres. Ainsi, l’espace landais était-il parfaitement délimité sur plus de 30 km de Lucpaille à Graouet entre Sore et Trensacq (fig. 2).
En était-il de même au-delà, vers l’ouest ? Sans aucun doute, oui. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer, tout d’abord, les coutumes de Labouheyre dont la juridiction comprenait dès le milieu du XIIIe siècle, les paroisses de Trensacq, Commensacq, Luë et Escource et confrontait par conséquent aux juridictions de Sabres au sud et à l’ouest, du Brassenx au sud, du Born à l’ouest, enfin, de Sore et Pissos, au nord. Or, dans une supplique adressée à Charles d’Albret, en 1427, les habitants précisent qu’en direction du Brassenx214, donc vers le sud, ils sont en possession d’herbages “jusqu’à certaines marques et fossés entiennes” ; ils en détiennent aussi en direction de Sabres jusqu’à leurs héritages, vers la mer – donc du côté de l’ouest – et en partie vers la montagne, encore le sud, mais ils ajoutent que ceux de Sabres ont “grandz padouens par toutes aultres parts” ; enfin vers Sore, Pissos et Born jusqu’à “plusieurs ruisseaux, rivières, chemins et fossés”. Ces limites de communaux correspondent à celles de la juridiction de Labouheyre et à celles des paroisses qui la composent, sauf dans la région de Cap-de-Pin, paroisse d’Escource, où le roi-duc puis les Albret possédaient des pâturages en réserve. Certes, le document qui en fait état ne date que du XVe siècle et les confronts qu’il indique restent anonymes. Mais, il n’y a pas de raison de penser que ces limites n’aient été fixées à une époque plus ancienne ; l’affaire de Creu et Ossomet que nous avons évoquée et celle du lieu de Toyas dont nous parlerons dans un instant prouvent, en effet, que ces délimitations étaient sur le point d’être achevées vers 1300. D’ailleurs, le document du XVe siècle indique que les marques sont “anciennes”. D’autre part, contrairement à ce que pourrait laisser supposer une première lecture, les déclarations des habitants de Sabres, sont relativement précises : ainsi, en direction de Sore, de Pissos et du Born les limites seraient-elles constituées de ruisseaux, rivières, fossés et chemins. Or que voit-on sur la carte ? La limite entre Trensacq et Sore suit le cours du ruisseau de Graouet puis de celui de La Crotte jusqu’à sa confluence avec la Grande Leyre, puis remonte la rivière. Ce n’est pas par hasard non plus si les habitants de Labouheyre font état des padouens de Sabres entourant les leurs de tous côtés. Au XVIIIe siècle, la paroisse de Sabres dont le chef-lieu se trouve sur un affluent de rive droite de la Grande Leyre, l’Escamat, débordait sur la rive gauche et poussait une pointe de près de 7 km en direction de l’ouest et même du nord-ouest : pour les habitants de Commensacq et Trensacq, les padouens de Sabres se trouvaient ainsi aussi bien à l’est qu’au sud ou à l’ouest, alors que pour ceux de Luë et Escource, ils étaient à l’est (fig. 1).
Si, partant des bords de la Leyre, on suit en direction de l’ouest, la limite rectiligne qui sépare les paroisses de Commensacq et de Labouheyre au sud de celles de Pissos et Liposthey, on rencontre à plusieurs reprises le toponyme de Tuyas, dans Commensacq d’abord, puis, autour de la borne d’où divergent les limites entre Liposthey, Ychoux, Luë et Labouheyre : le toponyme se retrouve dans trois des quatre communes. Sa fréquence rappelle l’existence dans ce secteur de vastes surfaces longtemps restées en landes, mais il nous a permis d’identifier ce secteur avec celui qui, en 1310-1311, faisait l’objet d’un différend assez grave entre les commissaires du roi-duc d’une part, le sire d’Albret, de l’autre215. Au cours de la guerre de Guyenne (1294-1302), Amanieu VII d’Albret se serait, en effet, emparé, aux dires des commissaires ducaux, d’une demi-lieue de landes et de terres incultes au lieu-dit Toyas, dans la baillie de Labouheyre. Cette précision, ainsi que l’identité des protagonistes permettent, à coup sûr, d’identifier le lieu de Toyas avec ceux qui se trouvent aux confins actuels des communes de Liposthey, Luë et Labouheyre. En 1310, en effet, le sire d’Albret qui possédait un affar à Liposthey et qui exerçait en outre la basse justice sur cette paroisse avait profité de la guerre pour y établir des fourches patibulaires et s’emparer de la haute justice216. On comprend qu’il ait, par la même occasion tenté d’agrandir le territoire de la paroisse et donc de la juridiction, en s’emparant de terres peut-être incultes, mais traversées par le grand chemin se dirigeant vers Labouheyre. Or, il ne put y parvenir en raison de l’opposition des commissaires anglais, informés par le bailli et les bourgeois de Labouheyre, lesquels connaissaient donc parfaitement les limites de leur paroisse et de celle de Liposthey217. Cette affaire qui présente de fortes analogies avec celle de Greu et Ossomet déjà évoquée prouve en tout cas que, même dans les régions les plus vides d’hommes, on ne pouvait injustement s’approprier quelques arpents de lande ou de marécage (fig. 1).
À ces témoignages apportés par les descriptions contenues dans les actes de vente ou bien à l’occasion de conflits, on peut ajouter ceux que nous propose la toponymie. On connaît, en effet, selon les paroisses, un nombre variable de toponymes, simples lieux-dits ou quartiers habités et cela dès le milieu du XIIIe siècle. Certains de ces lieux-dits parfaitement identifiables occupent sur la carte des paroisses du XVIIIe siècle une position marginale et sont parfois très proches de leurs limites. Or, dans tous les cas recensés, ces toponymes se trouvent au XIIIe siècle dans la même paroisse qu’au XVIIIe siècle : on a donc ainsi la preuve qu’en ces points précis les limites étaient établies dès le XIIIe siècle et qu’elles ne furent pas modifiées par la suite. Par ailleurs, nous avons constaté que certains habitants d’une paroisse mentionnés dans les documents du XIIIe ou du début du XIVe siècle portent le nom de quartiers ou habitats marginaux ou excentrés de cette même paroisse, au XVIIIe siècle. On pourrait certes considérer cela comme un simple fruit du hasard ou estimer que la colonisation de ces quartiers a été faite entre le XIIIe et le XVIIIe siècle par les descendants de vieilles familles de cette même paroisse qui auraient fini par donner leur nom au quartier. Sans exclure ces deux hypothèses nous pensons, cependant, que le plus souvent, si des habitants d’une paroisse donnée portent au XIIIe siècle le nom d’un quartier du XVIIIe siècle ce quartier existait dès l’époque médiévale : nous n’en voulons pour preuve que les exemples attestés d’habitants d’un quartier qui en portent le nom et cela dès le XIIIe siècle ; tels les Graville ou les Lugatet à Bernos ou les Santrossa à Pontenx. Ce cas est, d’ailleurs, des plus significatifs puisque nous savons par deux documents de 1293 et 1357 que certains membres de cette famille habitaient Parentis et d’autres Pontenx : or, aujourd’hui encore : face au quartier de Saint-Trosse (I) dans Pontenx, on trouve les landes de Santrosse dans Parentis218 (fig. 1).
C’est entre le Born et les paroisses limitrophes du diocèse de Dax, à la périphérie de la grande paroisse d’Hostens et de celle de Bernos que nous avons recensé le plus grand nombre de ces toponymes qui définissent de l’intérieur les limites paroissiales du XIIIe siècle et témoignent en même temps de leur stabilité jusqu’à la fin de l’époque moderne : Haza dans Bias à la limite avec Mimizan est le nom d’une famille de cette paroisse les Hazar, attestés dans les Recogniciones219 ; Lugauten, aujourd’hui Ligautenx est un lieu-dit de la commune de Luë, confrontant à Parentis au nord et Pontenx à l’ouest : en 1274, il y avait là, dans Luë, un bois appelé de Casa qui appartenait entre autres à un homme franc du roi qui s’appelait Gaillard de Lugauten220. On notera que ce lieu fait immédiatement suite à celui de Toyas, vers l’ouest et qu’il est proche de celui de Santrossa dans Pontenx que nous avons évoqué précédemment. Capas, à Mézos, nom d’un habitant attesté en 1293221, correspond à un lieu-dit habité en bordure du ruisseau de Lardon, à l’extrémité septentrionale de la commune, aux confins de Mimizan. Arbenhac, une terre donnée à l’Hôpital de Roncevaux222, dans Saint-Julien est devenu Orvignac, un quartier situé à l’ouest de Capas (fig. 1).
On pourrait citer d’autres exemples de même nature en Bordelais et Bazadais. Nous disposons pour la paroisse d’Hostens et ses annexes de Saint-Magne et Louchats d’une documentation assez exceptionnelle sur l’occupation du sol et la société dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Or, parmi les noms de quartiers ou lieux-dits que nous avons recensés et identifiés, certains se trouvent à la périphérie du territoire paroissial du XVIIIe siècle. Ainsi, en partant de l’ouest : Curton223, sans doute le même que Curcio224 est un quartier ou cornau situé à moins de 500 m de Saint-Symphorien et du Tuzan ; plus à l’est encore se trouve le lieu de Boudre225, peut-être le même que celui de Boderas, attesté en 1310 ; dans la partie occidentale de la paroisse, on retrouve aussi les lieux de Haudoua226, Berthos227, Canet228, Calhau229, Brulhet230, Roumégous231 ou Tavarton232 qui sont ceux de familles attestées dans les années 1260-1290. Mais, parce que ces noms sont ceux de personnes citées à des titres divers à l’occasion d’un procès, leur quartier d’origine est toujours précisé, soit Hostens, soit Saint-Magne, soit Pena, aujourd’hui dans Saint-Magne, au nord de cette commune. Or, que constate-t-on ? Chaque fois que nous avons pu identifier le nom de l’un des habitants cités avec un lieu-dit moderne ou actuel, ce lieu-dit se trouve précisément dans le quartier auquel appartient la personne citée au XIIIe siècle : ainsi, pour les Haudoar, les Bertos, les Curton ou les Canet cités par le prieur de Saint-Jacques, qui sont d’Hostens ou encore les Tauarton, alors que les Calhau, les Brulhet et les Roumégous sont de Pena. C’est bien la preuve de la relation étroite qu’il existe entre les lieux-dits modernes et les familles du Moyen Âge. Par la même occasion, se trouvent définies avec une précision que l’on n’aurait pas soupçonnée, non seulement les limites de la paroisse mais aussi, à l’intérieur de celles-ci, celles de ses quartiers. Nous évoquerons pour terminer cette série d’exemples ceux de la paroisse de Bernos et de celle de Cudos : la première s’étend, on l’a vu, sur les deux rives du Ciron mais, la partie qui se trouve sur la rive gauche pourrait apparaître comme une excroissance récente. Or, il n’en est rien : en effet, parmi les reconnaissances faites au roi-duc en 1274, par des habitants de Bernos figurent celles des hommes de l’affar de Grevilh233, aujourd’hui La Graville, à moins de 300 m de la paroisse de Lucmau et celle des Lugatet qui tiennent la stagia du même nom234, aujourd’hui Lugadet situé au nord-est de La Graville, près de la limite avec Lucmau ; sur l’autre rive du Ciron, le lieu de Hugos235, cité dans une autre reconnaissance sert encore aujourd’hui de limite entre Bernos et Pompéjac ; quant à la Grange de Fontguilhem elle occupe, comme au XIIe siècle, la pointe méridionale de la paroisse de Cudos (fig. 1).
Il est probable que certaines pièces nous aient échappé qui pourraient être versées à ce dossier. En tout cas, nous pensons avoir fait la preuve qu’à la fin du XIIIe siècle, non seulement la Grande Lande et ses bordures avaient atteint leur optimum paroissial, mais encore que le réseau paroissial était parfaitement organisé et délimité, même dans les régions les plus inhospitalières. La Grande Lande ne se présente donc pas dans ce domaine de manière différente des régions qui l’entourent et elle n’accuse dans ces conditions, aucun retard. Conclusion banale s’il en est, mais qui remet formellement en cause l’idée admise jusqu’à ce jour d’un “désert landais” médiéval. Cette conclusion revêt une importance considérable pour l’histoire de l’occupation du sol landais, car elle permet de prendre en compte dès le XIIIe siècle un ensemble de données telles que la surface des paroisses, le lieu d’implantation des églises et la typologie des territoires paroissiaux et d’envisager ainsi leur étude d’une manière statistique.
Notes
- Les pouillés de la province ecclésiastique de Bordeaux n’ont pas encore été publiés ; le plus ancien est probablement celui qui a été édité dans les Archives historiques de la Gironde, t. 44, p. 1-21 (abrégé en Pouillé).Il pourrait dater de la seconde moitié du XIIIe siècle.
- On dispose pour ce diocèse d’un pouillé du premier quart du XIVe siècle, d’un rôle de procuration (vers 1375) et d’un état des “devoirs” revenant à l’évêque publiés par A. Cazauran dans le Bull. de la Soc. de Borda, t. IX-XI (1884-1886), à la suite du procès-verbal de l’état des églises du diocèse (1571) et des pouillés de 1749. Les trois documents du XIVe s. ont été réédités dans Pouillés des provinces d’Auch, de Narbonne et de Toulouse, sous la direction de Michel François, 1re partie, 1972, p. 409-435 (abrégé en Pouillés).On peut y ajouter le registre 242 des Collectories des Archives du Vatican (Pouillés, p. 56) qui donne le relevé des arrentements des dîmes au profit de l’évêque d’Aire pour les années 1334 à 1340, ainsi que le revenu des fabriques arrentées par l’évêque en 1336 (Reg. Av., 242).
- Le document le plus ancien intéressant l’ensemble du diocèse est un compte de procuration de 1369-1370 que l’on peut compléter par une pancarte du XVe siècle (Pouillés, p. 42-458).
- Il s’agit pour la partie landaise du diocèse (archidiaconé de Sos) d’un rôle de procuration de 1383-1384 et d’un rôle de décime de 1405 (Pouillé, p. 295-296 et 302-303). Celui-ci a été publié par J. Dufour, Le livre rouge du chapitre métropolitain de Sainte-Marie-d’Auch, Paris-Auch, 1907, p. 167-198 (Arch. hist. de la Gascogne, 2e série, fasc. 12).
- Abbé Durengues, Pouillé historique du diocèse d’Agen pour l’année 1789, Agen, 1894.
- Pouillés, p. 340-361.
- Le cartulaire de La Sauve (Bibl. municipale de Bordeaux, ms 769, 770) est toujours inédit.
- Recueil d’actes relatifs à l’administration des rois d’Angleterre en Guyenne au XIIIe s. (abrégé en RF), éd. Ch. Bémont, Paris, 1914 ; Rôles gascons, t. I (1244-1254), éd. Fr. Michel, 1885 ; t. I suppl. (1254-1255), t. II (1273-1290), t. III (1290-1307), éd. Ch. Bémont, Paris, 1896-1900 ; t. IV (1307-1317), éd. Y. Renouard, 1962 (abrégé en RG) ; Gascon Register A, éd. G.-P. Cutting, 3 vol., 1975-1976 ; J.-P. Trabut-Cussac, Le Livre des hommages d’Aquitaine, Bordeaux, 1959 ; id., Actes gascons dispersés… d’Édouard Ier (1286-1287) (Extrait du Bulletin philologique, 1965).
- J. B. Marquette, Le trésor des chartes d’Albret, t. I, Les archives de Vayres, 1re partie, Le fonds de Langoiran, Paris, 1973 (Coll. de documents inédits) (abrégé en Trésor).
- Par. de Sanguinet (1274 : RF, 687, 693), de Sanguineto (1315 : RG, t. IV, 1330), Sanctus Salvator de Sanguinet (Pouillé, p. 5). Com., cant. de Parentis-en-Born, Landes. Com., cant. de = com. dans le cant. de.
- Par. de Biscarrossa (1274 : RF, 687, 691), de Boscarossa (id., 687), de Bisquaressa (1315 : RG, IV, 1330) ; Sanctus Martinus de Biscarrossa (Pouillé, p. 5). Com., cant. de Parentis-en-Born, Landes.
- Par. de Parenter (1274 : RF, 685), de Parentias (id., 691, 693), de Parencias (1315 : RG, IV, 1330) ; S. Petrus de Parencias (Pouillé, p. 5). Parentis-en-Born, ch.-1. de cant., Landes.
- Par. d’Ucera (1274 : RF, 693), de Vyssera (1315 : RG, IV, 1330) ; Sancta Maria de Ussera (Pouillé, p. 5). Aujourd’hui Gastes, com., cant. de Parentis-en-Born, Landes.
- Ecclesia Sancta Eulalia de Borna (1009, 1012, 1026 : Dom P.D. du Buisson, Historia monasterii Sancti Severii, éd. J.F. Pedegert et A. Lugat, 1876, t. II, p. 139, 146, 306) ; Sancta Eulalia (Pouillé, p. 5) ; par. Sancte Eulalie (1274 : RF, 685, 688 ; 1315 : RG, IV, 1330) ; prioratus Sancte Eulalie de Borna (1274 : RF, 70). Com., cant. de Parentis-en-Born, Landes.
- Par. de Haurenihano (1274 : RF, 685), de Hausehano (id., 696), de Aurelhano (1315 : RG, IV, 1330) ; S. Vincentius de Aurelhan (Pouillé, p. 5) ; capella de Aurilhano (1326 : Arch. hist. de la Gironde, t. XIX, p. 187). Com., cant. de Mimizan, Landes.
- Par. Sancti Pauli (1274 : RF, 685 ; 1315 : RG, IV, 1330) ; Sanctus-Paulus-de-Frontinhac (Pouillé, p. 3). Parties romanes à l’église. Com. St. Paul-en-Born, cant. de Mimizan, Landes.
- S’il est question de l’ecclesia Sanctae Mariae de Mimisan dans la confirmation par le duc Bernard Guillaume des biens cédés par son père Guillaume Sanche au monastère de Saint-Sever (1009 : Dom P.D. du Buisson, op. cit., t. II, p. 139) puis, dans celle de son frère Sanche Guillaume (1012 : ibid., p. 146), où encore dans la confirmation des possessions du monastère faite, en 1266, parle pape Clément IV (ibid., p. 306), nous n’avons pas rencontré de mention d’une parrochia dans les actes de la chancellerie anglaise, mais seulement celle du prieuré (prioratus)(1274 : RF, 70) ou du prior (ibid., 686), ainsi que de nombreuses références au lieu, aux dîmes, au prévôt, à la côte ou à l’étang. Sancta Maria de Mimisano (Pouillé, p. 5). Parties romanes à l’église. Ch. 1. cant., Landes.
- Par. de Pontons (1274 : RF, 560), de Pontencs (id., 685), de Pontencii in Borna (id., 692), de Pontenxs (1315 : RG, IV, 1330) ; ecclesia Sancti Martini de Ponteys (1266 : Dom P.D. du Buisson, op. cit., t. II, p. 306) ; S. Martinus de Pontenx (Pouillé, p. 5). Com. de Pontenx-les-Forges, cant. de Mimizan, Landes.
- Ecclesia S. Michaelis de Biars (1266 : Dom P.D. du Buisson, op. cit., t. II, p. 306) ; par. Sancti-Michaelis-de-Bars ou Biars (1274 : RF, 70), de Bias (id., 681, 682) ; de Bias in Borna (id., 695), de Biartz (1311 : RG, IV, p. 548), de Bias (id., n° 1330). On trouve aussi de Monte Sancti Michaelis de Biars, à propos de la dîme (1274 : RF, 686). Bias ne figure pas dans le Pouillé. Com., cant. de Mimizan, Landes.
- Par. de Mezos in Borna (1274 : RF, 691), de Messas (1315 : RG, IV, 1330) ; Sanctus Johannes de Mezos (Pouillé, p. 5). Parties romanes à l’église. Com., cant. de Mimizan, Landes.
- Par. Sancti Juliani (1274 : RF, 688) ; de Sancto Juliana (1315 : RG, IV, 1330) ; Sanctus-Julianus de Las Ferreiras (Pouillé, p. 5). Com., cant. de Castets, Landes.
- Par. de Sent Martin d’Aubinhac (1293 : Trésor, n° 185, p. 245) ; de Aubinhaco (1315 : RG, t. IV, 1 330) ; Sanctus Martinus de Aubinhac (Pouillé, p. 5). Com., cant. de Castets, Landes.
- La plupart des paroisses de cette région appartenaient aux “seigneuries” de Labouheyre et Laharie qui étaient des terres de “franchises”.
- Par. de La Lue (1274 : RF, 690), de Lua (id., 691). Com., cant. de Sabres, Landes.
- RF, 551.
- Par. d’Escoassa (Livre des hommages, n° 527) (cf.aussi RG, III, p. CLXXVIII, n. 4). Mais l’église a des parties romanes. Com., cant. de Sabres, Landes.
- Castrum nostrum de Boricos… quod de nova… fundatum est (1255, 6 mai : RG, t. I, 4475).
- Il existe plusieurs copies de ces coutumes de Labouheyre, dont nous préparons l’édition. F. Arnaudin en a donné une dans son ouvrage, Choses de l’Ancienne Grande Lande, 2e série. La baronnie de Labouheyre, p. 75-101, d’après la copie conservée aux archives d’Escource (A A 1). Saint-Jean est cité, p. 82.
- Les habitants de Blandiaut, qui locus est in territorio Herbe Faverie (Labouheyre) et de Boricos résident sur le territoire de Labouheyre et tiennent leurs biens dans la paroisse de Saint-Jean-de-Sauters (Sancti Johannis de Sauters in territorio antedicto [sans doute faut-il entendre par là le territoire de Labouheyre et de Boricos.]) (RF, 551). Mais, à notre avis, la paroisse de Saint-Jean-de-Sauters s’étendait uniquement sur le territoire de Boricos et peut-être même le finage de la paroisse et le détroit du castrum où, si l’on veut, de la juridiction de Boricos se confondaient-ils. Nous n’en voulons pour preuve que le passage des coutumes cité plus loin. Au XVIIe siècle, le patron de Boricos était saint Jean (Arch. dép. des Landes, II F 905).
- Burgenses et habitatores Herbefaverie (1274 : RF, 551) ; villa seu locus Herbefauerie (1289 : RG, t. II, 1423) ; communitas villae Herbefaverie (1316 : RG, t. IV, 1609) ; universitas Erbefaverie (1315-1316 : RG, t. IV, p. 570). Labouheyre, cant. de Sabres, Landes.
- Par. Sancti Johannis d’Oneisse, de Farina et Sancte Marie Magdalene de Sinderes, de Beiries (1334 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 188). Onesse-et-Laharie, cant. de Morcenx, Landes.
- Cimeterium ecclesie capelle Sancti Nicholay de Farina (1334 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 188).
- Patent Rolls of the reign of Henry III, 1216-1220, p. 249 (1220) et 4 nov. 1222 ; castrum de la Farine (1254 : RG, t. I, 3104) ; villa de Farina ( 1274 : RF, 394) ; castrum Farine (1305 : RG, t. III, 4845).
- Terra et locus de Farina (1334 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 188) ; justicia ; juridictio de Farina (id.).
- “Affar, feit d’Arrast e d’Arrion” (1278 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 225).
- “Glizie d’Arrast” (1312 : id., E 225).
- Vicini et convicini de Lesperon et d’Arrahast (id., E 22). Apud Lespero (id., E 22). Lesperon (apud Lespurun)est, à notre connaissance mentionné pour la première fois dans la Chronique de B. de Peterborough, en 1177 (Recueil des historiens de France, t. XIII, p. 167). Com., cant. de Morcenx, Landes.
- Rector ecclesie… porcionarius ecclesie d’Arrahast (Arch. dép. Pyr.-Atl., E 22).
- Locus de Lespero (Gascon Register A, n° 45-17).
- Castrum seu mota de Lespero (Gascon Rolls, Ed. III, 19 ; Bibl. nat. Coll. Moreau, 647, fol. 163).
- Au XVIIe siècle, il est encore question de l’église de Saint-Pierre d’Arrast de Lesperon (Arch. dép. des Landes, II F, 904, p. 8).
- Ainsi, à Callen, Mano, Saint-Paul-en-Born, Lugos, peut-être Luxey.
- Affarium de Luopoter (1274 : RF, 560). Com., cant. de Pissos, Landes.
- Locus de Licposter (1310 : Gascon Register A, n° 45-18).
- Locus de Yshos (id.). Com., cant. de Parentis-en-Born, Landes.
- On notera que dans ce même document Le Muret, dans Saugnac et Saint-Jean de Richet sont aussi qualifiés de locus : dans le premier cas, il s’agit d’un hameau, dans le second d’une paroisse.
- Mais, avec une petite réserve car, en 1274, il n’est question que du lieu (apud Luchon)(RF, 169) ; le rôle de procuration de 1369-1370 fait état du capellanus de Luco Bono (Pouillés, p. 296), la taxe des bénéfices du XVe siècle de l’ecclesia de Lucobono (id., p. 323). Com., cant. de Gabarret, Landes.
- Par. Castri novi (1274 : RF, 297, 318 ; 1325 : Gascon Register A, n° 52-83). Le compte de procuration de 1369-1370 cite le capellanus Castri Novi de Maunus (Pouillés, p. 445). Par. de Sant Miquel de Castednau-de-Mames (1325 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 142). En 1274 : apud Castrum Novum de Mames (RF, 296, 317), ainsi qu’en 1325 (Gascon Register A, n° 52-75), il est seulement question du lieu. Com., cant. de Captieux, Gironde.
- Par. de Sancto Severino de Galada (1274 : RF, 296) ; capellanus de Aqualatu (Pouillés, p. 445). Redditus decimales parrochiae Aquelatae vulgo de Goelade (1111 : Chronicon Vasatense, éd. dans Arch. Hist. de la Gironde, t. XV, p. 25 ; cf.Les Albret, dans Les Cahiers du Bazadais, n° 30-31, 3e et 4e trim., 1975, p. 30). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Captieux, Gironde.
- Par. Sancte Marie de Heremo (1274 : RF, n° 34), de Heremo (id., 296, 318 ; 1283 : Gascon Register A, n° 101). Com., cant. de Grignols, Gironde.
- Par. de Cuzos (1274 : RF, 246 [16, 29, 296]), Sancti Johannis de Cuscis (1274 : RF, 248 [1]) ; capellanus de Cadossio (1369-1370 : Pouillés, p. 444). Com., cant. de Bazas, Gironde.
- Par. Sancti Laurentii de Artigavella (1274 : RF, 244), de Artigaveteri (id., 34) ; capellanus de Artigia (1369-1370 : Pouillés, p. 44) ; terras de Artiguavella (1164 : Gallia Christiana, 1715, t. I, col. 1221 ; Les Albret, art. cité, p. 37). Com. de Cudos, cant. de Bazas, Gironde.
- Par. Sancte Marie de Bernos (1274 : RF, 247-14, 248, 251, 296) ; capellanus de Bernussio (1369-1370 ; Pouillés, p. 445). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Bazas, Gironde.
- Par. Sancti Petri de Taleyson (1274 : RF, 247 [10]), de Taleyzon (id., 247 [3, 4, 10]). Com. de Bernos, cant. de Bazas, Gironde.
- Par. Sancti Saturnini de Pompegiac (1274 : RF, 247) ; ecclesia de Pompegiac (id., 247) ; capellanus de Pompejaco (1369-1370 : Pouillés, p. 445). Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Par. beate Marie de Husesta (1274 : RF, 237, 302, 304, 305), de Huzesta (id., 237), de Uzesta (id., 187), d’Uresta (Gascon Register A, n° 52-4) ; obre de Nostre-Done de Uzeste (1312 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 225). Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Par. de Novelliano (1274 : RF, 187). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Par. Saint-Christian de Lon (1328) ; lieu d’Alon (1317). Cf. Les Albret, t. V, p. 608, n. 273 (Les Cahiers du Bazadais, n° 45-46, 2e et 3e trim. 1979). Com., cant. de Houeillès, Lot-et-Garonne.
- Par. Sancti Johannis de Godez supra Cyronem (1275 : RF, 340), Saint-Jean-de Godz (cf. Les Albret, t. V, p. 608, n. 274). Com. d’Allons, cant. de Houeillès, Lot-et-Garonne.
- Par. Sancti Romani de Lartiga (1274 : RF, 340), de Lartiga (id., 296) ; capellanus Sancti Romani de Artigia (1369-1370 : Pouillés, p. 445). Com., cant. de Captieux, Gironde.
- “Permission donnée au sire d’Albret de bastir glise paroissiale au lieu de Lubans par l’evesque de Bazas” (Arch. dép. Pyr.-Atl., E 14, f° 168 v° I, X 6). Com. d’Allons, cant. de Houeillès, Lot-et-Garonne.
- Par. beate Marie de Malhas (1274 : RF, 249), de Malhans (id., 250), Sancte Marie de Milhans (id., 296) ; capellanus de Malhanis (1369-1370 : Pouillés, p. 445). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Par. de Grescos (1274 : RF, 296), de Gescos (id., 318) ; capellanus de Guiscos (1369-1370 : Pouillés, p. 445). Com., canton de Captieux, Gironde.
- Par. Sancte Marie d’Escauzes (1274 : RF, 247), d’Escauzas (id.), de Escaudes (id., 633) ; capellanus d’Escausis (1369-1370 : Pouillés, p. 445). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Captieux, Gironde.
- Par. Sancti Martini de Capseus (1274 : RF, 247 [14]), de Capseus (id., 247 [1]) ; capellanus de Capseus (1369-1370 : Pouillés, p. 445) ; datum apud Capsius (1227) : Marca, Histoire de Béarn, p. 572). Ch. 1. de cant. Gironde.
- Par. Sancti Andree de Lucmaur (1274 : RF, 34). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Par. d’Unsos de Cazeneuve (1308 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 14, f° 150 v° 3, ZI) ; obra de la gleiza d’Unsos (1262 ; id., E 17). L’église a des parties romanes. Com. de Préchac, cant. de Villandraut, Gironde.
- Par. de Pissac (1274 : RF, 247[1]) ; obra de la gleisa de Preisshag (1262 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 17). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Sanctus Michael de Boridurs (Pouillé, p. 7). Com., cant. de Villandraut, Gironde.
- Sanctus Johannes de Orenha (Pouillé, p. 7). Mention de la par. en 1309. Cf. Les Albret, t. V, p. 587, n. 200. Com., cant. de Saint-Symphorien, Gironde.
- Sanctus Martinus de Blasiac (Pouillé, p. 7). Mention de la par. en 1274 (RF, n° 634), 1284 et 1294. Cf. Les Albret, t. V, p. 587, n. 201.
- Capellanus de Caselis (Pouillés, p. 455) ; Arnaldo de Calle, presbitero, officiante ecclesiam de Casalicis ; Arnaldo Barreyra, parrochiano de Casalicis (1363) (G. Millardet, Recueil de textes des anciens dialectes landais, Paris, 1910, p. 203).
- Cf. Les Albret, t. V, p. 576-577 ; Cf. aussi G. Millardet, op. cit., p. 199 sq. (1363).
- Par. d’Arriet et de Barsey (1274 : RF, 297). Arriet, comm. de Saint-Michel-de-Castelnau, cant. de Captieux, Gironde.
- Villatge, ffeyt et terratori d’Arried en la parropia de Sant Miquel de Castednau de Marnes (Arch. dép. Pyr.-Atl., E 142).
- Par. de Artigola, diocesis Vasatensis (1274 : RF, 633). Il est aussi question de l’affarium de Artigols et de Camperlan dans le diocèse de Bazas (id., 235). Com. d’Escaudes, cant. de Captieux, Gironde.
- Cf. n. 78. Il existe un lieu de Barsès dans la par. de Sillas (Belleyme).
- Mentions nombreuses en 1262-1264 : Trésor, n° 8-21 et 23, 24, 26. Par. de ou d’Austen (1274 : RF, 524, 573, 581, 632, 670 ; 1288 : Actes Gascons n° 46), de ou d’Auston (id., 581), de Austan (1289 : RG, t. II, 1683), d’Osten (1289 : RG, t. II, 1372) ; Sanctus Petrus de Austen (Pouillé, p. 7). La plus ancienne mention se trouverait dans une bulle de Grégoire IX confirmant les possessions du chapitre Saint-André de Bordeaux : ecclesia Sancti Petri de Austen (1228), dans H. Lopes, L’église métropolitaine et primatiale Saint-André de Bordeaux, 1668, rééd. Callen, p. 484.
- A Uoyssat (1274 : RF, n° 632) ; homines de Leissatz (1274 : RF, 573) ; cornale de Luyssato (in parochia d’Osten) (Gascon Register A, n° 44-1).
- Trésor, n° 8-21 et 23-24, 26 (1262-1264).
- Ecclesia Sancti Magni (id., n° 12, p. 51) desservie par des subcapellani Sancti Petri d’Austen (p. 50). Mais à la proposition faite par le procureur du prieur de Saint-Jacques de Bordeaux que les lieux de Pena et Saint-Magne se trouvent dans la paroisse d’Hostens (infra metas), le représentant des habitants de ces quartiers répond qu’il ne le croit pas (id., p. 52).
- Par la suite, il n’est plus question de paroisse : Villagium seu cornalia de Pena et S. Magne (1288 : Actes gascons, n° 46) ; apud Pennam vel Sanctum Magnum (RG, t. II, 1372) ; terra de Penna et de Sancto Magno in parochia d’Austan (RG, t. II, n° 1683).
- En deux temps : 1288 (Trésor, n° 42) et 1342 (id., n° 453).
- Sanctus Magnus de Pena (Pouillé, p. 7).
- Capellanus de Sancto Johanne (1369-1370 : Pouillés, p. 296) ; ecclesia Sancti Johaneti (XVe s. : id., p. 324). Com. de Losse, cant. de Gabarret, Landes.
- Par. de Stampon (1293 : RG, t. III, 2120) ; capellanus de Stampono (1369-1370 : Pouillés, p. 296) ; ecclesia de Serrem et de Stampono (XVe s. : Pouillés, p. 323). Com. de Losse, cant. de Gabarret, Landes.
- Ecclesia de Sole (Lussole) et de Graulos (ou Agraulos) (XVe s. : Pouillés, p. 323). Com. de Losse, cant. de Gabarret, Landes.
- Par. de Lassa (1274 : RF, 109 ; 1293 : RG, t. III, 2120) ; ecclesia de Loza (1197 : Grand. cart. de la Sauve, t. II, p. 221 a et 347 b, Bibl. Mun. de Bordeaux, ms 769, 770), de Laossa (XVe s. : Pouillés, p. 323) ; capellanus de Lassa (1369-1370 : Pouillés, p. 295). Com., cant. de Gabarret, Landes.
- Par. de Lossala in Gabardano (1274 : RF, 109), de Lossola (1293 : RG, t. II, 2120) ; capellanus de Lassola (1369-1370 : Pouillés, p. 295) ; ecclesia de Sole (XVe s. : Pouillés, p. 323). Com. de Losse, cant. de Gabarret, Landes.
- Par. d’Armas (1274 : RF, 137) : dépendance de Bessau citée entre Arrue et Bergonce. Nous pensons qu’il s’agit de la paroisse d’Artigaou car l’église d’Artegos (v. 1320 : Pouillés, p. 414) a pour patron le précepteur de Bessau. Com. de Bourriot-Bergonce, cant. de Roquefort, Landes.
- Par. Sancti Johannis de Burgonsa in Marciano (1274 : RF, 111), de Bigorssa (id., 633), de Bergosse (1315 : RG, t. IV, 1487) ; ecclesia de Bergonassa (v. 1320 : Pouillés, p. 414). Com. de Bourriot-Bergonce, cant. de Roquefort, Landes.
- Par. de Borriet (1274 : RF, 119) ; ecclesia de Burriota (v. 1320 : Pouillés, p. 414). Com. de Bourriot-Bergonce, cant. de Roquefort, Landes.
- Par. de Lugaut (1274 : RF, 633) ; ecclesia de Lugauto (v. 1320 : Pouillés, p. 414), de Luco alto (1336 : Reg. Av 242, f° 272 v°) L’église a des parties romanes. Com. de Retjons, cant. de Roquefort, Landes. On a mis au jour dans le chœur de l’église des peintures que l’on peut dater des environs de 1250 (Cf. J. B. Marquette, Les Albret, art. cité, p. 103-106 ; Corpus des inscriptions de la France médiévale, 6, Paris, 1 981, p. 102-104).
- Par. de Liblota (1274 : RF, 119) ; ecclesia de Vielota (v. 1320 : Pouillé, p. 414), de Vilote (1336 : Reg. Av., 242, f° 272 v°) de Vilota (1340 : id., f° 298 v°) Com. de Saint-Gor, cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia d’Arrotyans (1336 : Reg. Av., 242, f° 272 v°) d’Arogonis (1340 : id., f° 298 v°). Retjons ne figure pas dans le Pouillé du début du XIVe siècle, mais seulement dans le Rôle des procurations de 1375 : capellanus d’Aretgeons (Pouillés, p. 425). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Cf. infra.
- Ecclesia d’Estigarda (v. 1325 : Pouillés, p. 414), Stigarda (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 v°, 298 v°) afar d’Estiguarde (1277 : Arch. dép. Landes, H 170, 16 ; G. Millardet, op. cit., p. 67). Com., cant. de Gabarret, Landes.
- Ecclesia de Villa Superna (v. 1325 : Pouillés, p. 414, 1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 v°, 298 v°) Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia de Lugasauto (v. 1320 : Pouillés, p. 414, 430), de Lugasalto (1340 : Reg. Av., 242, f° 298 v°) Com. de Vielle-Soubiran, cant. de Roquefort, Landes.
- Par. Sancti Petri de Seint-Gor in Marciano (1274 : RF, 109), de Sent Gor (id., 119) ; ecclesia sancti Petri Sanagorensis… (vers 1050 : Dom Luc D’achery, Spicilegium, 2e édit., t. II, p. 585 ; Gallia Christ., 1873, t. II, Instr. col. 441, J. B. Marquette, Les Albret, art. cité, p. 26), de Sengor (v. 1320 : Pouillés, p. 415). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Gleyze de Sancte Marie del dit log de Roquefort (1310 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 508 ; G. Millardet, op. cit., p. 46) ; ecclesia de Rupeforti (v. 1320 : Pouillés, p. 415). Ch. 1. de cant. Landes.
- Par. d’Arua (1274 : RF, 117, 119), de Rua (id., 137), d’Arue (déb. XIVe s : Pouillés, p. 431) ; ecclesia d’Arue (1336 : Reg. Av., 242, f° 272 v°, déb. XIVe s. : Pouillé, p. 414). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia de Arue et de Guines, de Guinas (déb. XIVe s. : Pouillés, p. 414), de Grimas (1336 : Reg. Av., 242, f° 272 v°) de Guirnaux (1340 : id. f°298 v°). Cette église ne figure pas dans la liste des droits de l’évêque d’Aire sur les dîmes (début du XIVe s.), mais seulement dans la taxe des procurations de 1375, toujours associée à celle d’Arrue (Pouillés, p. 425). Guinas était manifestement une annexe d’Arrue. Com. de Cachen, cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia Sancti Petri de Molera (v. 1320 : Pouillés, p. 419) ; capellanus Sancti Petri de Molera (v. 1375 : Pouillés, p. 424). L’église a des parties romanes. Com. de Campet-et-Lamolère, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancti Martini de Cayssem (1274 : RF, 117), de Cayssen (id., 137) ; ecclesia de Caixen, de Caissen (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Caissem ou de Cayssen (1336 : 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 v° 298 v°) capellanus de Caissen (v. 1375 : Pouillés, p. 425). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Par. Sancte Marie de Belis (1274 : RF, 134) ; ecclesia de Belis (v. 1320 : Pouillés, p. 415 ; 1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 v° 298 v°) capellanus de Belis (v. 1375 : Pouillés, p. 425). Com., cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia d’Aubins, de Geines (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Gins, deu Gins (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 v°, 273 r° 298 v°) capellanus deu Geins (v. 1375 : Pouillés, p. 426). Com. d’Arrue, cant. de Roquefort, Landes.
- Par. Sancti Quiterie de Malheras (1274 : RF, 95) ; ecclesia de Malheriis (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Malheriis, de Malheres (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 273 r°, 298 v°) capellanus de Malheriis (v. 1375 : Pouillés, p. 425). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Labrit, Landes.
- Par. Sancti Remegii (1274 : RF, 117). Cf. infra. Com. de Maillères, cant. de Labrit, Landes. Mais une partie du territoire de cette paroisse se trouve dans Arrue.
- Par. de Canenx (1274 : RF, 77) ; ecclesia Sancti Saturnini de Canet (1266 : Dom P.D. du Buisson, op. cit., t. II, p. 305), de Canenx (v. 1320 : Pouillés, p. 415 ; 1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 273 r° 299) ; capellanus de Canen (v. 1375 : Pouillés, p. 426). Com. de Canenx-et-Réaut, cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia Sancti Medardi d’Arriault (v. 1320 : Pouillés, p. 420), d’Arrialbo, de Rialbo (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 r°, 297 v°), capellanus Sancti Michaelis d’Arrialbo (v. 1375 : Pouillés, p. 425). On notera la différence de vocable. L’église a des parties romanes. Com. de Canenx-et-Réaut, cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia de Sancto Martino de Noneres (v. 1320 : Pouillés, p. 420) ; decima de Noneriis, Noneres (1334, 1338 : Reg. Av., 242, f° 262 r°, 281 r°) Com. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancti Petri de Serbazan (1274 : RF, 119), de Cerbassan (id., 109), de Serbazan (id., 117) ; ecclesia de Sarbezano (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Sarbesano (déb. XIVe s. : Pouillés, p. 430), de Serbasano (Reg. Av., 242, f° 273 v°). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia de Corpluc (v. 1320 : Pouillés, p. 415) ; capellanus de Corpluc (v. 1375 : Pouillés, p. 425). L’église a des parties romanes. Com. de Pouydesseaux, cant. de Roquefort, Landes.
- Cf. infra.
- Ecclesia de Saus (v. 1320 : Pouillés, p. 415) ; capellanus de Saus (v. 1375 : id., p. 425). Com., cant. de Roquefort, Landes.
- Ecclesia S. Mariae de Balesten (1009, 1012 : Dom P.D. du Buisson, op. cit., t. II, p. 139, 146) ; par. S. Mariae Magdalene de Bausten (RF, 37), S. Katerine de Bausten (id., 108), de Bausten (id., 109) ; ecclesia de Bausten (v. 1320 : Pouillés, p. 415) ; capellanus de Bausten (v. 1375 : Pouillés, p. 425). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancte Quiterie de Lucbardes (1274 : RF, 109) ; ecclesia de Lucbardes ou Lugbardes (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Lucbardes, de Lucobardesio (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 273 r° 299). L’église a des parties romanes. Com. de Lucbardez-et-Bargues, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancti Martini de Bargues (1274 : RF, 114) ; ecclesia de Bargues (v. 1320 : Pouillés, p. 415), de Bargis (déb. XIVe s. : id., p. 431), de Barques, de Bargiis (1336, 1340 : Reg. Av., 242 f° 273 r°, 299). Com. de Lucbardez-et-Bargues, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Parropie de Sent-Auid ou Evid (1259 : Arch. dép. Landes, H 169-5) ; G. Millardet, op. cit., p. 2 ; 1266 : H 169, 8 ; (id., p. 5) ; ecclesia Sancti-Aviti (v. 1320 : Pouillés, p. 419) ; capellanus Sancti-Aviti (v. 1375 : Pouillés, p. 424). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Ecclesia deu Sen (v. 1320 : Pouillés, p. 419). Il y avait au Sen une maison de l’ordre de Bethléem : domus deu Sen (v. 1320 : Pouillés, p. 420) dont le prieur était confirmé par l’évêque d’Aire (cf. Abbé A. Degert, Histoire des évêques d’Aire, Paris, 1908, p. 92). Il est aussi question du prior deu Sen, en 1334, 1336, 1337 (Rev. Av., 242, 262 v°, f° 276 r°, 281 r°). Com., cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia Sancti Vincentii de Baret de Serra (v. 1320 : Pouillés, p. 420) ; capellanus de Cera et de Bert (v. 1375 : id., p. 425). Com., cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia Sancti Medardi de Labreto (v. 1320 : Pouillés, p. 419) ; capellanus Sancti Medardi de Labreto (v. 1375 : Pouillés, p. 424). Labrit était une annexe du prieuré du Sen (Pouillés, p. 419). Ch. 1. de cant., Landes.
- Par. Sancti Jaanis de Brocars in Marsano (1359 : Dom P.D. Du Buisson, op. cit., t. l, p. 284), de Brocar (1274 : RF, 70), de Brocars (id., 48, 56, 89, 117) ; de Broquat (Gascon Register A, n° 52-97) ; ecclesia de Brocars (v. 1320 : Pouillés, p. 419), de Brocariis (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 271 v°, 297 r°) Com., cant. de Labrit, Landes.
- Par. Sancti Martini de Cera (1274 : RF, 121) ; de Sera (id., 131) ; de Cera (id., 60, 685) ; ecclesia Sancti Martini de Cera (v. 1320 : Pouillés, p. 420), de Quera, de Sera (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 72 r°, 297 v°). Com., cant. de Labrit, Landes.
- Parrochi de Sezeron (1274 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 511 ; G. Millardet, op. cit., p. 8) ; ecclesia de Cezerono (v. 1320 : Pouillés, p. 419), de Seserano, de Ceserono (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 r° 297 v°). Cette paroisse ne figure pas dans la taxe de procuration de 1375. Com. de Cère, cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia de Parentis (v. 1320 : Pouillés, p. 419), de Parenties (1336, 1340 : Reg. Av., f° 272 r°, 297 v°). Cette paroisse ne figure pas dans la taxe de procuration de 1375. Com. d’Uchacq, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. d’Uschac (1274 : RF, 60) ; ecclesia Sancti Stephani de Huxaco (v. 1320 : Pouillés, p. 419), de Hussaco (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 271 v°, 297 v°) capellanus Sancti Johannis de Huxaco (1375 : Pouillés, p. 424). On remarquera les différents vocables. L’église a des parties romanes. Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. de Gareinh (1274 : RF, 48 ; Gascon Register A, n° 52-97) ; ecclesia Sancte Marie de Garreinh (v. 1320 : Pouillés, p. 420), de Garenh (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 271 v°, 297 v°) capellanus Sancte Marie de Garreinh (v. 1375 : Pouillés, p. 425). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Labrit, Landes.
- Ecclesia Sancti Medardi de Gelas (1266 : Dom P.D. Du Buisson, op. cit., t. II, p. 305), Sancti Michaelis de Gelas (v. 1320 : Pouillés, p. 421), de Gelosia (1336 : Reg. Av., 242, f° 271 v°), capellanus Sancti Medardi de Gelas (v. 1375 : Pouillés, p. 425). On notera les différents vocables. L’église a des parties romanes. Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Nous n’avons pas trouvé de mentions anciennes de cette paroisse du diocèse de Dax (Pouillés, p. 352). Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancti Johannis d’Aoust (v. 1320 : Pouillés, p. 421). Cette église n’est attestée que de manière indirecte à la rubrique des chapellenies. Il s’agissait très probablement d’une annexe. Com., cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Ecclesia Sancti Petri de Molera (v. 1320 : Pouillés, p. 419) ; capellanus Sancti Petri de Molera (v. 1375 : Pouillés, p. 424). L’église a des parties romanes. Com. De Capet-et-Lamolère, cant. de Mont-de-Marsan.
- Cf. infra.
- Nous sommes fort mal renseignés sur les paroisses du Brassenx. Cela tient en partie au fait que nous n’avons pas conservé de listes d’hommages pour ce petit pays, mais aussi à l’absence d’établissements religieux. L’article 8 de la coutume de Brassenx qui doit dater de la première moitié du XIVe siècle nous donne en revanche la liste des paroisses de la juridiction (J. B. Marquette et J. Poumarède, Les coutumes du Brassenx, dans Bull. de la Soc. de Borda, Ier trim. 1979, p. 40) : “lo premier (jurat) sera habitant domicillian en la dite ville et territori d’Arjusan e lo segond sera de Morsenx e Garosse, lo ters sera d’Jgos, Sussan et Sanct-Saturnin-de-Bust y e lo quart sera de Villenave, Osse, Besaudun et Beylongue”. La mote de Garosse est mentionnée en 1275 dans RF, 513. Com., cant. de Morcenx, Landes.
- Cf. n. 139. Ch. 1. de cant. Landes.
- Cf. n. 139. On connaît d’autres mentions d’Arjuzanx, mais il n’est jamais fait explicitement mention de la paroisse : boni homines d’Asjusan (1246 : Cal. of Patent rolls. Henri III (1232-1247), p. 245) ; apud Asjusan (1255 : RG, t. 1, 4484) ; apud Astuisan in Bracengo (1276 : RG, t. II, 66) ; casale vocatum Boerria castri prope Aas Juzan (1289 : id., 1327). Cela s’explique par la présence à Arjuzanx d’un château et d’un habitat castral fondés en 1241. L’église a des parties romanes.
- Arengosse ne figure pas dans la liste des paroisses de Brassenx au début du XIVe siècle (cf. n. 139). Il ne saurait s’agir d’un oubli. Arengosse, dont l’église était dédiée à Notre-Dame n’était probablement qu’une annexe de Bezaudun. Cant. de Morcenx.
- Cf. n. 139. Com. d’Arengosse, cant. de Morcenx, Landes.
- Cf. n. 139. Com., cant. de Tartas, Landes.
- Cf. n. 139. L’église a des parties romanes. Com. Ygos-Saint-Saturnin, cant de Morcenx.
- Cf. n. 139. Com. d’Ygos-Saint-Saturnin.
- Cf. n. 139. L’église a des parties romanes. Com. d’Ousse-Suzan, cant. de Morcenx.
- Cf. n. 139. Com. d’Ousse-Suzan.
- Cf. n. 139. L’église a des parties romanes. Com., cant. de Tartas, Landes.
- Par. de Carsene de Sent Yaguen (1312 : Arch. dép. Pyr.-Atl., E 227 ; G. Millardet, op. cit., p. 156). Com. de Carcen-Ponson et de Saint-Yaguen, cant. de Tartas, Landes.
- 1262 (Arch. dép. Pyr.-Atl., E 17) ; hospitale de Bessau (1274 : RF, 137) ; hospitale de Bessalu (v. 1320 : Pouillés, p. 415). Com. de Retjons, cant. de Roquefort, Landes.
- 1334 : Reg. Av., 242, f° 263 r°, 1335 : f° 266 v° ; 1336 : f° 277 r° ; 1337 : f° 282 v° ; 1338 : f° 286 r°.
- La liste de ces paroisses est donnée pour le début du XIVe siècle dans Pouillés, p. 430-432. Bessau y figure p. 431.
- Pouillés, p. 415.
- Ecclesia de Carroho et de Sancto Remigio (Pouillés, p. 415).
- Ecclesia de Carreo (1336), de Caror (1340) (Reg. Av., 242, f° 273 r° 299). Com. de Pouydesseaux, cant. de Roquefort, Landes.
- D’après le Pouillé du début du XIVe s. (p. 415), il semblerait que le patron de Carro et Saint-Rémy soit l’évêque. Sans doute, est-ce une erreur, car, à la rubrique précédente, celle de Maillères, il est dit que le patron est l’abbé de Saint-Jean-de-la-Castelle. Sans doute en était-il de même pour les deux églises suivantes. Peut-être aussi la mention concernant Saint-Rémy et Carro a-t-elle, par erreur été attribuée à Maillères.
- Ecclesia de Lubayhan (Pouillés, p. 415). D’après l’éditeur qui en fait une annexe de Lucbardez cette église aurait été remplacée par celle de Malabat située par J. de Font-Réaulx au sud de Lucbardez. Com. de Lucbardez-et-Bargues, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Par. Sancte Crucis d’Arragà (1274 : RF, n° 60) ; Capellanus Sancte Crucis de Rague (v. 1375 : Pouillés, p. 425).
- Ecclesia Sancte Crucis de Campeto (v. 1320 : Pouillés, p. 420).
- Ecclesia de Campeto (1336, 1340 : Reg. Av., 242, f° 272 r° 297v°) decima de Campeto, de Campet (1334-1338 : id., f° 262 r°, 266 r°, 276 v°, 288 v°, 291 r°) L’église a des parties romanes. Com. de Campet-et-Lamolère, cant. de Mont-de-Marsan, Landes.
- Op. cit., p. 425, n. 1.
- Ecclesia Sancti Martini de Lucader (Grand cartulaire de La Sauve, t. II, p. 347-a). Il y a eu deux Guillaume qui furent archevêques de 1126 à 1144 et de 1148 à 1170 et deux abbés Pierre : 1126-1148 et 1148-1183. Il s’agit probablement de Guillaume II (1148-1170).
- Cirot De La Ville, Histoire de l’abbaye et Congrégation de Notre-Dame de la Grande Sauve, Bordeaux, 1845, t. II, p. 384 ; Ph. Dorgan, Histoire politique, religieuse et littéraire des Landes, 1846.
- Grand cartulaire de La Sauve, t. II, p. 356-c.
- Ibid. t. I, p. 221-a. L’acte n’est pas daté : Petrus del Greset dedit median partem decimae de Loza (et) domui de Lucateio. Frère Pierre est alors prieur de Lucateio.
- En particulier, en 1197, Bernard, archevêque d’Auch fit don de l’église et du quart de la dîme de Losse à la maison de Gavarret (ibid., t. II, p. 347-b). Le prieur ne figure pas non plus dans la liste des prieurs devant à la Toussaint un cens à l’infirmerie de La Sauve (ibid., t. I, p. 198).
- Il se pourrait cependant que quelques annexes parmi les plus modestes soient absentes de cette liste. C’est presque par hasard, avons-nous vu, que nous avons trouvé mention de Saint-Jean-d’Août. On notera que parmi les arrentements de dîmes faits par l’évêque d’Aire en 1336-1340 figurent dans l’archiprêtré de Mont-de-Marsan les dîmes de Vespaco, Vespag, Vesparo (Reg. Av., 242, f° 262 r°, 266 r°, 276 r°, 280 v°) Palasor, Paleyo, Palhazo, Palesor (id., f°262 v°, 266 v°, 276 v°, 281 r°) Sancta Anna (id., f° 262 r°). Si, dans ce dernier cas, il s’agit sans aucun doute de Sainte-Anne-de-Nonères, nous ne sommes parvenu à identifier ni Vespace (il ne peut s’agir d’Uchacq cité par ailleurs), ni Palasor.
- Par. de Colon (1274 : RF, 560). Com., cant. de Sore, Landes.
- Par. de Lucser (1274 : RF, 560), de Luxeir, dioc. Vasentensis (1289 : RG, t. II, 1422). Com., cant. de Sore, Landes.
- Par. Sancti Johannis de Sera (1274 : RF, 562 ; Gascon Reg. A, n° 52-19) ; parrochialem ecclesiam S. Johannis de Sara (1308 : Reg. Clementis papae V, n° 3053). L’église a des parties romanes. Ch. 1. de cant., Landes.
- Par. Sancti Andree de Argelosa (1274 : RF, 562) ou d’Argilosza (Gascon Reg. A, n° 52-29), d’Argelosa (1274 : RF, 560), d’Argelose (1280 : RG, II, 1423). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Sore, Landes.
- Seul le lieu de Baslada est attesté dans les Recogniciones (1274 : RF, 214). Mais, en raison de sa situation à la limite du diocèse de Dax, du vocable de la paroisse, saint Vincent de Xaintes et de la présence de parties romanes dans l’église, on ne saurait douter de l’ancienneté de la paroisse. Com., cant. de Pissos, Landes.
- Par. de Frayssenet (1279 : Le Livre des hommages, n° 527). Il ne peut s’agir que de celle de Richet, car elle figure entre celles de Saugnac et de Moustey. Locus Sancti Johannis de Rayshiet (1310 : Gascon Reg. A, n° 45-18). On se souvient qu’à la même époque Liposthey et Ychoux sont eux aussi qualifiés de locus ;comme le prouve l’exemple de Richet, il s’agissait selon toute vraisemblance de paroisses. L’église a des parties romanes. Com., cant. de Pissos, Landes.
- Par. de Biganon (1279 : Le Livre des hommages, n° 527). L’église a des parties romanes. Com., cant. de Pissos, Landes.
- Affar de Manor (1274 : RF, 560). Com., cant. de Pissos, Landes.
- Par. Sanctus Exuperius de Belino (Pouillé, p. 7) ; Sancti Mauricii de Belino (1265 : Trésor, n° 27). Com. et cant. de Belin-Beliet, Gironde.
- Par. de Salis (1274 : RF, 16, 178), de Salers (id., 614).
- Par. de Pissous, Vasatensis di oc. (1289 : RG, II, 1422) ; de Pissous (1279 : Le Livre des hommages, n° 527). Ch. 1. de cant., Landes.
- Par. de Mosters, Vasatensis diocesis (1274 : RF, 574), de Mosters (1279 : Le Livre des hommages, n° 527). Com. de Moustey, cant. de Pissos, Landes.
- Par. de Saunhaco, Vasatensis diocesis (1274 : RF, 574), de Saunhac (id., 687), de Sanhac (id., 698), de Savinhac (1279 : Le Livre des hommages d’Aquitaine, n° 527). Com. de Saugnac-et-Muret, cant. de Pissos, Landes.
- Par. de Montibus (1293 : RG, t. III, 2113). Com. de Belin-Beliet, Gironde.
- Le château de Sabres est mentionné en 1241 (Calendar of the Patent Rolls, Henri III [1232-1247]) ; le roi-duc assigna 16 l. morl. sur les revenus de ce château et de celui d’Arjuzanx, à V. de Caupenne (RG, t. I, 4484). Ecclesia Sancti Michaelis de Sabris (11 janv. 1310 : Reg. Clementis papae V, n° 5766). Ch. 1. de cant., Landes.
- (Ecclesia) Sancti Martini de Trensaco (1310 : ibid., n° 5766). L’église a des parties romanes. Cant. de Sabres, Landes.
- Capella de Commensaco (1310 : ibid., 5766). Cant. de Sabres.
- Affarium de Lugor (RF, 560). Com., cant. de Sabres, Landes.
- Cant. de Sabres, Landes.
- Abbé Gaillard, Les prieurs de Mons et de Belin, dans Rev. hist. de Bordeaux, 1908.
- La paroisse de Feolhes ou Foalhes est attestée en 1240 et 1316, ainsi que dans d’autres documents datant du XIIIe et du XIVe siècle (Les Albret, t. V, p. 608, n. 276). Par. de Foulhes (1339 : N. De Pena, Documents sur la maison de Durfort, Bordeaux, 1977, n° 788). Ch. 1. de cant., Lot-et-Garonne.
- Les Albret, t. V, p. 609, n. 281. Cant. de Houeillès.
- Ibid., p. 608, n. 279. Cant. de Houeillès.
- Ibid., p. 608, n. 280. Par. Sancta Pompaina (1339 : N. De Pena, op. cit., n° 788).
- Ibid., p. 608, n. 277. Com. et cant. de Houeillès. La paroisse de Chalcano, mentionnée en 1339 (N. De Pena, op. cit., n° 788) est probablement celle de Jautan.
- Les Albret, t. V, p. 608, n. 274. Com. et cant. de Houeillès.
- Capellanus de Bosesquio (1369-1370 : Pouillés, p. 296) ; ecclesia de Boscesco (XVe s. : id., p. 324). Com., cant. de Houeillès, Lot-et-Garonne.
- Par. de Tilheto (1310 : Gascon Register A, n° 31, p. 194). Aujourd’hui, com. de Boussès, Lot-et-Garonne, à 2,5 km N.-N.-E. de l’église de Boussès. Placé par erreur dans Durance. Com. de Boussès, cant. de Houeillès, Lot-et-Garonne.
- Par. de Cabinos (Ibid., p. 194, 195). A été identifié par erreur avec Caubeyres. Mais la lecture Cabinos est-elle correcte ? Aujourd’hui Durance, Lot-et-Garonne.
- Par. Sancti Martini d’Anansa (ibid., p. 193-195). Mauvaise lecture pour d’Auansa. Com. Fargues-sur-Ourbise, Lot-et-Garonne, à 4 km S.-S.E. du clocher de Fargues, sur l’Avance. Com. de Fargues-sur-Ourbise, cant. de Damazan, Lot-et-Garonne.
- Par. de Lordenh (ou Larden) (id., p. 193, 195). Aujourd’hui Lourdens, com. de Fargues-sur-Ourbise, à 1 km S.-E. de l’église de Fargues.
- Par. de Fargis (id., p. 193-195). Aujourd’hui Fargues-sur-Ourbise, Lot-et-Garonne.
- Par. Sancti Vincentii de Caborbisa (ibid., p. 193-195) ; Caborbisia, Caborvisa. C’est sur le territoire de cette paroisse que fut fondée la bastide de Saint-Julien de Caborbiza. Placée, par erreur, dans la commune de Damazan. Com. de Fargues-sur-Ourbise, cant. de Damazan, Lot-et-Garonne.
- Par. de Cultura (1339, 23 janv. : N. De Pena, op. cit., n° 788). Id. par erreur avec un l.d. de la com. d’Espiens arr., de Nérac, alors que cette paroisse est citée entre celles de Jautan et de Pompogne qui sont voisines. Com. de La Réunion, cant. de Casteljaloux, Lot-et-Garonne.
- Capellanus de Arcubus (1369-1370 ; 1405 : Pouillés, p. 296, 303) ; ecclesia de Arcubus (XVe s. : id., p. 323).
- Capellanus de Baudinhano (1369-1370 : Pouillés, p. 296). L’église a des parties romanes.
- Domus apud Rimbes, juxta Gavarettum (Gallia Christiana, t. l, p. 165) ; capellanus de Rimbesio cum annexis (1405 : Pouillés, p. 303) ; ecclesia de Rimbesio (XVe s. : Pouillés, p. 324). L’église a des parties romanes.
- Baudiets n’apparaît pas dans le Pouillé du diocèse d’Auch. En 1405 (cf. n. 204), il en est seulement fait allusion aux annexes de Rimbes. Mais nous ne connaissons que celle de Saint-Martin. L’église a des parties romanes.
- Rector de Ferreria (1405 : Pouillés, p. 303) ; ecclesia de Ferrerio (XVe s. : Pouillés, p. 323). L’église a des parties romanes.
- RF, n° 463 (2 avril 1273), acte n° I.
- RF, n° 461 (7 août 1273), acte n° II.
- RG, t. II, n° 1422 (24 août 1289), acte n° III.
- Gascon Register A, n° 45 (18).
- Ce passage du document n° I manque, en effet, de clarté. On ne sait au juste si le chemin venant de Sabres et allant vers Brutlausas se dirigeait vers La Bermose et la Serra de Colauras ou bien si ces lieux-dits correspondaient à d’autres confronts.
- “La meitat de Lucpailha” précise le doc. n° I : inquau Luc Palhe et Luc Bernet Le dit B. aue la maitat ab l’ospitau de Cazalis (n° II).
- Cf. n. 13.
- l est probable qu’à l’occasion du bornage des nouvelles communes landaises au début du XIXe siècle, des modifications furent apportées aux tracés jusque-là reconnus, mais on ne saurait non plus exclure des erreurs de la carte de Belleyme. Nous avons indiqué les deux tracés.
- Et sunt in parrochia de Luxeir et extra.
- RG, t. II, n°1423, 1424 (24 août 1289).
- F. Arnaudin, op. cit., p. 83. À la suite des altérations subies par le texte original au cours des transcriptions successives, la lecture en est parfois difficile.
- Gascon Register A, n° 45 (18).
- En 1274, Bernard Aiz IV avait fait hommage pour l’affar de Luopoter (RF, 560) ; sur le plan judiciaire il ne pouvait infliger d’amendes au-delà de 3 sous (Gascon Register A, n° 45 [18]).
- Nous ne sommes pas certain qu’avant la guerre de Guyenne (1293-1303), Liposthey dépendait de Labouheyre. Nous inclinerions plutôt pour un rattachement à la baillie de Saugnac.
- En 1293 (Trésor, n° 185), à l’occasion d’une assignation faite par Jean Colom, nous savons seulement que Jean, Amat et Jean le Jeune habitent Parentis ou Pontenx
- RF, 681. Dans ce cas, le toponyme aurait pu aussi bien être donné par un représentant de cette famille. Mais, comme le montre l’exemple suivant, une telle hypothèse est peu probable.
- Boscum de Casa, apud Lugaton in parrochia de Lua (RF, 691) ; terciam partem bosci de Casa in parochial de La Lue (RF, 690) ; Gualhardus de Lugaten (RF, 691).
- Johan de Cappas de la parropia de Mezos (Trésor, n° 185).
- RF, 688.
- Pro homnibus de Leissatz et de Curton de la parochia d’Austen (1274 : RF, 573). Dès 1262, on connaît plusieurs Curton, paroissiens d’Hostens (Trésor, n° 14). En 1310, plusieurs habitants de la paroisse portent aussi le nom de Curton (Gascon Register A, n° 44 [1]).
- In parochia d’Austen, loco vulgariter appellato A Curcio (RF, 670).
- Homines de cornali de Boderas, dicte parrochie (1310 : Gascon Register A, n° 44 [1]).
- Martinus de Haudoar (Trésor, n° 14). En 1321, Esclarmonde de la Mote céda à Amanieu VII d’Albret aux termes d’un échange, les biens qu’elle possédait dans les lieux de Faldoass et Joe dans Hostens (Arch. dép. Pyr.-Atl. E 26) (Cf. Les Albret, t. V, p. 592, n. 210). Il ne fait aucun doute que Faldoass, correspond à Haudoua.
- P. et W. de Bertos (Trésor, n° 14).
- P. Canet (Trésor, n° 14).
- Arnaldus Calhau (Trésor, n° 12, 1262) ; P. Calhau, Johan Calhau (Trésor, n° 45, 1291).
- Arn. Brulhet (Trésor, n° 45).
- W. Daromaguos (id.).
- Johannes, Arn. Bac. P. Do, de Tauarton (Trésor, n° 14).
- Johannes de Greville, Vitalis, Johannes et Vitalis de Greville juniores, P. de Greville et Arnaldus de Greville font reconnaissance au roi-duc, pour ce qu’ils tiennent dans la paroisse de Bernos, mais l’affar de Greville est un ensemble certainement très vaste (1274 : RF, 246 [4, 10]).
- Stagia de Lagaaded (1274 : RF, 247 [14]). Les hommes qui font hommage se nomment Arn., Willelmus et Garci de Laguaded.
- Petrus Hugos et frater ejus… in loco vocato A Hugos (RF, 246 [12]).

