1• Préface
2• Introduction
3• Chapitre 1. Aux origines de l’émigration
Les racines basques
Des origines aveyronnaises
La famille Truel Larrabure à Lima, 1891-1924
4• Chapitre 2. La vie en France avant 1939 : le temps de l’insouciance
Madeleine, l’enthousiaste
Dessiner, décorer : le parcours de Lucha
Annexe : L’enfant du métro, première ébauche
5• Chapitre 3. De l’exode à l’arrestation de Lucha Truel, 1939-1941
“Les chasseurs n’étaient pas assez nombreux; les sangliers ont tout envahi” : septembre 39-juillet 40.
“On ne peut rien faire avec le voleur dans la maison” : le témoignage de Madeleine Truel sur l’Occupation en 1941
“Adios corazoncito” : l’arrestation et l’emprisonnement de Lucha Truel, novembre 1941- décembre 1941
Annexe : Journal de Madeleine Truel du 29 mai 1941 au 17 juin 1941
6• Chapitre 4. De la libération de Lucha à l’édition de L’Enfant du métro, décembre 1941-décembre 1943
Le cercle des littéraires résistants : Annie et Pierre Hervé, Pierre Noël, Jacques d’Andurain…
Le cercle des artistes résistants : les Pontremoli et Robert Doisneau
Les circonstances de l’édition de L’enfant du métro
7• Chapitre 5. L’enfant du métro : histoire et allégorie
Le labyrinthe des stations
Père Lachaise, Marbeuf, Pelleport et Denfert : la ville quadrillée
Mouton-Duvernet, Faidherbe-Chaligny, Campo-Formio… : coder et décoder
Les aquarelles doubles
L’allégorie de la Muette
La Chambre des députés, Sèvres-Babylone, Place des Fêtes : interdictions et transgressions
8• Chapitre 6. Arrestation, déportation et mort de Madeleine Truel, mai 1944-mai 1945
Les arrestations de l’Agence d’Information et de Documentation en juin 44
Les conditions de vie à Fresnes et à Romainville
De la Gare de l’Est à Ravensbrück
Déportation et sabotage : Sachsenhausen, Gartenfeld, Siemensstadt
La marche de la mort
9• Chapitre 7. Lucha Truel : la seconde moitié du XXe siècle entre la France et le Pérou
L’immédiate après-guerre : revivre grâce à l’humour
Retour au Pérou
Lettres et journal de Lima, 1976-1982
10• Conclusion
11• Bibliographie
12• Index onomastique
Résumé •••
L’enfant du métro est un texte fascinant, archétype de la littérature clandestine, inventive et fragile, écrite en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Madeleine et Lucha Truel ont écrit un roman d’apparence enfantine ; elles dénonçaient de manière à peine dissimulée le temps présent : l’Occupation nazie. Décrypter leurs illustrations et leurs récits est le point de départ de cet essai qui ressuscite deux oubliées de l’Histoire.
Les sœurs Truel sont nées au Pérou à l’aube du XXe siècle. Le cosmopolitisme et l’émancipation féminine définissent Paris dans les Années Folles. Lucienne, « Lucha » consacre sa vie à la peinture. Elle est brièvement arrêtée en 1941, Madeleine note pour elle-même : « on ne peut rien faire avec le voleur dans la maison » ; elle disparaît en Allemagne sous une fausse identité. Les récits de ses compagnes de déportation témoignent de son esprit de sacrifice sans limite. En 1945, Lucha Truel travaille aux côtés des affichistes et photographes les plus célèbres et publie des vignettes humoristiques. Elle redécouvre ses racines à Lima et renoue avec l’art populaire latino-américain. Les journaux intimes, les archives de l’Occupation, les dessins et les photos nourrissent l’écriture de cette biographie au carrefour des savoirs en retrouvant les traces de résistantes oubliées d’un continent à l’autre.
Abstract •••
The Child of the Metro is a fascinating work – an archetype of clandestine literature, both inventive and fragile – written in France during World War II. Madeleine and Lucha Truel crafted a seemingly childlike tale that subtly denounces the Nazi Occupation. Deciphering their illustrations and narratives serves as the starting point for this essay, which resurrects two forgotten figures of history.
The Truel sisters were born in Peru at the dawn of the 20th century. Paris during the Roaring Twenties was defined by cosmopolitanism and women’s emancipation. Lucienne, known as “Lucha”, dedicated her life to painting. Briefly arrested in 1941, Madeleine noted privately, “You can’t do anything with a thief in the house”; she vanished in Germany under a false identity. Accounts from her fellow deportees attest to her boundless spirit of sacrifice. In 1945, Lucha Truel worked alongside renowned poster artists and photographers, publishing humorous vignettes. She rediscovered her roots in Lima and reconnected with Latin American folk art. Diaries, Occupation archives, drawings, and photographs enrich this biography, which, at the crossroads of knowledge, retraces the paths of forgotten female resistance fighters across continents.
Resumen •••
El niño del metro es un texto fascinante, arquetipo de la literatura clandestina, inventiva y frágil, escrita en Francia durante la Segunda Guerra Mundial. Madeleine y Lucha Truel escribieron una novela aparentemente infantil que era una denuncia apenas disimulada del presente: la ocupación nazi. Descifrar las ilustraciones y la narración es el punto de partida de este ensayo, que resucita a dos francoperuanas resistentas olvidadas por la historia.
Las hermanas Truel nacieron en Perú en los albores del siglo XX. El cosmopolitismo y la emancipación femenina definieron el París de los locos años 20. La menor de las hermanas, Lucha dedicó su vida a la pintura. Fue detenida brevemente en 1941, como señaló la propia Madeleine : “no se puede hacer nada con un ladrón en casa” ; pereció en Alemania olvidada con una identidad falsa el 3 de mayo de 1945. Los relatos de sus compañeras de deportación, resistentas como ella, dan fe de su ilimitado espíritu de sacrificio. En 1945, Lucha Truel trabaja junto a los más famosos cartelistas y fotógrafos y publica viñetas humorísticas. Redescubre sus raíces en Lima y se inspira del arte popular latinoamericano. Diarios, archivos de la Ocupación, dibujos y fotografías proporcionan el material de esta biografía, que vincula historia, literatura francesa e historia del arte, rastreando las huellas de mujeres artistas y resistentas olvidadas entre América Latina y Europa.

Cet ouvrage a obtenu le soutien financier de l’Institut universitaire de France.
